Skye descendait de l'escalier en hetre dans un cliquetis de ferraille infernal. Son épée, nouée a son dos par une corde se heurtait a son armure au rythme de son pas, provocant un petit bruit ressemblant fort a celui d'une horloge sonnant les derniers coup de minuit sans vouloir s'arreter. Ce jour là, il faisait beau, l'hiver s'effaçait doucement pour laisser place aux premier rayons du soleil, le printemps tirait ses premieres lueures de son chapeau. Les marches grincaient sous le poids de la jeune demoiselle. Elle tenait la rampe d'escalier de sa main droite et son bras gauche etait suspendu horizontalement a mis hauteur de sa poitrine. Aï etait endormit sur ce bras, perché, les griffes enfoncée dans le metal. Le balbuzard pecheur bleuatre s'etait endormit en plein milieu d'une conversation. La jeune chevaliere avait le teint pale, plein de fatigue et d'angoisse. Elle etait rongée par le souvenir de ses amis morts et ses pensées les plus noires occupaient son esprit. Elle n'avait pas meme sentit le souffle d'air de la liberté si regretée lui caresser le visage et s'engouffrer entre ses jambes recouvertes d'acier. C'est ainsi que lorsqu'elle fut au bas de l'escalier, posant ses deux pieds sur le sol carrelé, elle leva les yeux de ce tourbillon de pensées negatives et contempla la piece baignée dans une douce lumiere chaude produite par les torches suspendues au mur. Elle s'arreta quelques secondes, contemplant cette piece a la fois si familiere et repoussante par ce qu'elle representait: la perte de la liberté, la fin d'un reve si vite brisé, l'espoir envolé et la douceur perdue.
Skye se tourna alors vers cette masse informe au bas de l'escalier et lacha un soupir en distinguant un nouvel arrivant, recroquevillé sur lui meme. Avait-il decouvert la facheuse vertitée? Avait-il essayé d'ouvrir ses portes? L'infortuné savait-il dans quel piege il etait tombé? S'egouffrer dans se manoir, pousser ses portes signifiait la mort de la semie- liberté octroyée par la société.
Elle s'avanca vers le jeune homme et s'inclina devant lui. Cela peut paraitre bien etrange de voir une jeune femme vetue d'une armure saluer d'une courbette un etranger, mais Skye Periple avait été élevé dans les convenances de sa famille et jamais elle n'avait eut autre modele que les habitants du manoir familial qu'elle avait quitté voila pres d'un an pour partir a la recherche d'Eliot pour, a son grand desespoir, subir l'emprisonnement de cette ignoble batisse maudite.
C'est dans un bruit de metal qu'elle se releva, reveillant Aï qui s'envolla se percher sur le lustre illuminé. Ses plumes bleues brillaient de mille saphir d'une couleur royale majestueuse.L'oiseau regarda sans grand interet l'homme de ses grands yeux d'un bleu cristallin avant d'hausser ses deux ailes d'un air desinterresser et de se rendormir.
Skye racla sa gorge avant de parler, effet qui devrait sortir de cet etat letargique le jeune inconnu.

-"Bonjour jeune homme, mon nom est Skye, Skye Periple, appellez moi Skye...

** Il est peut etre necessaire de lui donner une explication...surtout si il a decouvert qu'il ne peut pas sortir**

-"J'ai le malheur de vous annoncer que vous ne pourrez plus jamais franchir de nouveau cette porte ...vous etes prisonnier ici, tout comme moi...tout comme tous ceux qui sont enfermés dans ce pensionnat.

Sa voix se brisa dans le silence, en mille morceaux. En chaque pensionnaire elle se revoyait pousser les portes, courant sous la pluie et l'orage pour apprendre qu'ils etaient bels et bien coincés ici ...pour L'Eternité.

Nyo entendit des bruits de pas, de nouveau. Il en avait marre, mais vraiment marre, d' entendre tout ces sons. En plus il lui semblait percevoir un cliquetis métallique sonore maintenant. Etrangement, au lieu de s' éloigner comme les autres sons, ces bruits de marche et de métaux semblaient se rapprocher. D' ailleurs, un grincement de bois vermoulue s' y était joint.
Le jeune homme entendit alors un grognement prononcé, et le son d' une voix féminine retentit à ses oreilles. Le son était clair, bizarrement, et il distinguait chacune des syllabes prononcées. Il releva la tête, et vit une charmante jeune fille, vêtue assez singulièrement.
Il avait déjà vu des habits de la sorte, dans les livres moyenâgeux qu' il avait eu l' occasion de lire. Il distingua une épée accrochée dans le dos de la-dites personne, ce qui l' intrigua.
Après qu' elle lui ait dit le sien, Nyo s' apprêtait à donner également son nom, quand celle-ci rajouta, d' une voix semblant triste, qu' il était à présent le prisonnier du manoir, et que c' était le cas pour toutes les personnes qui y étaient entrées. Il hésita un instant, puis, tout en se relevant avec légèreté, il prononça ces quelques mots :

"Bonjour Mlle Skye, articula-t-il en rougissant, je m' appelle Nyo, et mon nom est Hanami."

Il regarda l' étrange oiseau qui était au plafond, et parla en continuant de le regarder d' un oeil interrogateur.

"Nous sommes réellement enfermés ici ? Mais, il y a à manger au moins ?"

Nyo avait dit cela d' un ton très calme, et contemplait toujours l' animal, qu' il n' avait jamais vu auparavant.

L'oiseau que Nyo n'avait jamais vu était sans aucun doute un Balbuzard pêcheur de la famille des rapaces. Aï était le seul de son espèce (en voie de disparition)a posséder un superbe plumage bleuté qui lui avait valut le dénigrement de toute cette pseudo communauté. Skye l'avait recueilli alors entre deux rochers et contre toute attente, les deux rejeton devinrent inséparables jusqu'au jour où l'oiseau s'envola pour un nouvel horizon avant qu'ils ne se retrouvent par un heureux malheur dans cette horrible bâtisse.
Le rejet est une chose, l'incomprehension en est une autre pourtant l'un peut entrainer l'autre. Skye et Aï avaient été rejetés et avaient baignés dans l'incomprehension durant cette pseudo periode qu'on appelle enfance. Je suppose que jamais personne ne comprendra ce qui pousse certain etre humain a denigrer tout lien de parenté avec la chair de sa chair...peut etre par pur egoisme. Mais on est jamais assez bien placés pour juger les autres surtout qu'on est constamment a chercher ce qu'on est nous meme.
Quand la jeune fille entendit la question de Nyo, elle n'en fut pas vraiment surprise. On le lui avait deja demandé de la meme maniere. Elle en avait vu passer des plus grands et plus forts lui demander ou se trouve le couloirs qui mene aux chambres sans demander comment on pouvait sortir . Dans un sens ce genre de personnes etaient assez utiles: pas de questions, l'esprit assimilant vite, donc pas besoin d'entrer dans de longues explications fastidieuses. Nyo avait l'air d'un garçon normal, un peu timide a moins que cela ne soit Skye qui soit intimidante mais normal. Pas d'arme ni d'air mauvais, pas de paroles injurieuses a revendre pour cette miserable situation.

-"....mmmh non aucun moyen de sortir d'ici, nous avons cherché Aï et moi mais sans succes, pour ce qui concerne la nourriture, il y en a en effet.

**Vraiment ...ces humains**pensa l'oiseau en lui meme . **Aucune delicatesse**
Aï sentait le regard insistant du jeune homme sur lui et cela l'agaçait particulierement. Son petit coeur de volatile bondissait de degout dans sa poitrine. Il ouyvrit les yeux et darda son regard sur le jeune garçon. Son regard bleu cristallin hautain devisageait Nyo sans scrupule.
Skye pour sa part sentait bien que le balbuzard pecheur allait etre tres desagreable si cette situation s'eternisait. Elle le siffla donc, tendit le bras où il se percha en quittant du regard le nouvel arrivant. La jeune Periple n'avait pas envie de rester ici, elle avait autre chose a faire que de rester plantée la, au milieu du hall. Son coeur etait lourd, aussi lourd qu'une ancre jetée a la mer en pleine tempete.

-" Si vous avez besoin de quoi que ce soit demandez le moi maintenant...autant que cela soit fait et que votre curiosité soit satisfaite.
Dit la jeune demoiselle sans se retourner.

Nyo avait écouté les réponses de la jeune fille, et il avait également observé l' attitude changeante de l' oiseau, qu' il regardait de plus en plus, avec un air alléché, et en songeant à sa dépouille fraichement morte dans une assiette qu' il aurait devant lui. Après quelques secondes de rêverie, il se demanda pourquoi il pensait à des choses pareilles, en en ayant envie, alors qu' il aurait été dégouté par ce spectacle quelques heures auparavant.

L' endroit semblait toujours aussi bruyant, bien que Nyo arrivait à n' entendre que la voix de la jeune fille en se concentrant quand elle parlait, mais le brouhaha reprenait dès qu' elle se taisait. L' éblouissante luminosité qui transformait la pièce en un brasier incandescent commençait à devenir moins violente, et Nyo n' avais maintenant plus trop de problème pour voir sans avoir mal aux yeux.

Il vit la jeune fille qui partait, et qui lui dit de demander ce qu' il voulait, mais tout de suite, car elle avait à faire ailleurs apparement. Nyo réfléchi un instant, pendant que la chevalière s' éloignait, puis demanda deux choses très distinctes :

"Heu... Je voudrais savoir où se trouvent exactement où on peut avoir à manger parce que... euh... Nyo jeta un regard à l' oiseau. Je... J' ai un peu faim... Cha fait un moment que je... Que j' ai pas mangé un truc."

Puis il rajouta en rougissant légèrement, mais visiblement à cause du contraste du rose de ses joues avec ses cheveux argentés :

"Et puis... Euh... Pourquoi vous avez l' air si triste ?"

Skye se retourna lentement. Comment Nyo pouvait faire preuve d'une telle indélicatesse? Puis elle se remémora ses paroles. Apparemment, le jeune homme avait interprété mot pour mot ce qu'elle avait dit. La jeune fille soupira tandis que le rapace perché sur son épaule brûlait de ne pas pouvoir donner la correction que mériterait un être aussi impolis. La jeune Periple observa le jeune garçon, de ses yeux marron elle le regarda de haut en bas. Quelle étrangeté que d'avoir les cheveux gris argentés a cet age la se dit-elle. Cette caractéristique menait ses pensées vers Linh, son ancien maître d'armes, qu'elle considérait comme son père. Elle se revoyait blottie dans ses bras chauds et apaisants tandis qu'elle pleurait le fait que ses propres parents la dénigraient au point ou elle se demandait si son existence était réelle.
On ne choisit pas sa famille, on ne choisit pas ce qui nous arrivera. En effet, Skye aurait choisit une autre alternative que d'aller s'enfermer a tout jamais dans un manoir sans pouvoir revoir Linh ni pouvoir secourir Eliot des mains d'on ne sait quel être malfaisant. Alors pourquoi était-elle triste? Skye passa sa main sur sa nuque brûlante et entortilla une de ses mèche brunes, pendante de sa queue de cheval, autour de son index. La peine vient d'un malheur aussi quelconque soit -il. C'est comme couler dans un lac et frissonner au contact de l'eau gelée. Le cœur s'enlise dans une profonde léthargie, l'esprit tournoie avant de s'arrêter, vide et emplit d'une pâte noircie comme un tableau plein de suie. La vie nous semble fade et on veux s'arrêter d'avancer sur le chemin. Alors on se pose, on se recroqueville et on sens les larmes monter en sois.
Skye cligna des yeux et s'efforca de sourire. Un sourire qui ne veux rien dire,sans gout ni saveur. Le jeune Nyo etait un gentil garçon apparemment ayant un coeur aussi grand que son estomac. La jeune Periple sentit un soupir monter en elle: la jeune demoiselle etait de ces personnes qui s'attachaient vite aux autres...trop vite.

-"....La cuisine est au fond a droite, prennez le couloir et a l'intersection c'est a droite.
Dit-elle en montrant le chemin du bout du doigt. Il monta du couloir noir un grondement, comme si la batisse respirait. Aï ne daignait meme plus regarder le nouvel arrivant, ses yeux etaient rivés sur la jeune demoiselle qui s'appretait a continuer de parler. La lumiere emanant des torches caressait le visage de Skye, ses yeux sintillaient proche d'une rougeur sanglante. Quand elle se mit a parler d'une voix presque seche tout sembla s'arreter pour l'ecouter, les torches, la batisse, le grondement du ciel....

-"....Je suis enfermée depuis un an deja et j'avais une tache a accomplir au dehors, j'ai vu des gens m'acceuillir ici, devenir mes amis et mourir...j'ai vu l'horreur sous toutes ses formes et la mort dans toute sa terrifiante splendeur. Toute tristesse est relative mais celle qui accompagne la perte de l'etre cher est la plus douloureuse. Je pleure mes amis perdus, mon amour certainement mort et la douleur des autres.

Elle s'arreta et plongea son regard dans les yeux de Nyo avec intensité.

-"Si un jour vous avez besoin d'un chevalier...n'hesitez pas a me demandez du secour...dans cette batisse on ne sait jamais sur qui vous pouvez tomber.

Nyo vit Skye qui se retournait lentement. Il se demanda alors s' il n' avait pas dit encore quelqu' chose qu' il n' aurait pas dû. Comme cela lui arrivait souvent par ailleurs. Il eu une impression qu' il n' avait jamais eu auparavant, comme si un danger planait sur lui, et son regard se posa vers l' oiseau.

Il regarda de nouveau Periple, celle-ci semblait le dévisager. Elle sembla pensive quelques instants et Nyo ne sût que dire, et ne l' interrompit donc pas dans les pensées qu' elle pouvait bien avoir et dont il ignorait tout. Celle-ci sembla revenir à la réalité, et, affichant un sourire étrange, comme forcé, elle lui indiqua un couloir et prononçat ces quelques mots :

-"....La cuisine est au fond a droite, prennez le couloir et a l'intersection c'est a droite.

Nyo jeta un coup d' oeil vers le couloirs que Skye montra alors, et fut étonné d' entendre un bruit en sortir, une sorte de râle maléfique, puis il se retourna vers la jeune fille. Celle-ci avait un air étrange, ses yeux brillaient des flammes éclairants la pièce, d' une lueur macabre. Et puis tout d' un coup, celle-ci ouvrit la bouche et Nyo qui la regardait crû que le temps s' était arrêté. Plus rien ne semblait vivre, à part les lèvres de Skye qui bougeaient en même temps que sa voix légère qui flottait dans l' air jusqu' aux oreilles de Nyo. Il se demanda ce que l' on pouvait ressentir en perdant des êtres qui nous étaient chers.

Il regarda la chevalière et leurs regards se croisèrent très profondément. Pour le moment, ils étaient totalement différents. Ceux de Periple était emplis de sentiments comme le desespoir, la peine... Ceux de Nyo étaient eux pleins de joie, et d' espoir, il ne connaissait pas assez la demeure où il se trouvait pour comprendre ce que pouvait ressentir la jeune fille, qui y était rester elle, si longtemps... Trop peut-être...

-"Si un jour vous avez besoin d'un chevalier...n'hesitez pas a me demandez du secour...dans cette batisse on ne sait jamais sur qui vous pouvez tomber.

Quand elle eu finit de prononcer ces mots, l' atmosphère lourde qui régnait dans la pièce s' interrompit, et Nyo mis quelques secondes avant de répondre :

"J' y penserais... Mais... euh... Comment puis-je vous... vous appeler si besoin est ?"

Skye n'avait jamais vraiment reflechit au moyen precis de contacter quelqu'un. C'est vrai qu'au pensionnat tout se savait vite sans aucun moyen de communication electronique. Le bouche a oreille avait toujours tres bien marché...et dans les cas critique, la jeune Periple etait en general sur place: par un heureux hasard comme d'habitude. La jeune demoiselle continua de le toiser sans grande conviction, surtout attirée par ses cheveux gris etincellants.
Alors comment aider le jeune garçon en cas extreme, comme lorsqu'elle fit face a Geka et Emily dans le cimetiere? La jeune Periple commenca a tomber dans une profonde reflexion, il fallait trouver un moyen sur, une personne de confiance, un deleguer,une façon simple et rapide...
La chevaliere tourna la tete et passa sa main sur son visage en lachant un soupir. Son regard croisa celui de Aï. Elle s'arreta net: la voila la solution! Aï dut saisir son intention parcequ'il commença a s'agiter sur son épaule. Le jeune Nyo le regardait d'un air etrange et tres genant, le balbuzard pecheur n'avait pas confiance en lui. De plus son instinct ne l'avait jamais trompé et il sentait tres clairement dans toutes ses plumes qu'il aurait bien servit de repas a Nyo.
-"Vous aurez juste a siffler Aï, mon alter ego viendra me chercher au cas ou.

Aï faillit lacher un "non" tres marqué mais se retint. Skye avait perçut son petit manege et passa sa main le long de ses jolies plumes bleues brillantes. L'oiseau fut parcourut d'un frisson tandis que Skye se tournait vers Nyo avec un demi sourire. Le jeune homme quant a elle lui inspirait confiance et elle ne voyait pas ou etait le probleme... Et puis, elle ne tenait pas a ce qu'un autre etre ne meure sans qu'elle n'eut a le defendre. Il etait impensable qu'elle souffre encore de cette maniere de perte.
La jeune Periple se souvint alors qu'elle n'avait pas expliqué ce qu'etait qu'un alter ego astral. Cependant, dans l'ancien temps, au debut, les alters ego daignait se montrer des l'entrée..mais au fur et a mesure, les temps changent. Elle se rememora son entrée, ses retrouvailles avec Aï, un petit pincement au coeur la fit hoqueter, repenser au passer est toujours douloureux.

-"Un alter ego, c'est un ami que vous avez oublié ...vous allez le retrouver ici . dit-elle au nouvel arrivant.

**Tant que nous sommes dans les revelations, autant tout lui dire**

-"Vous allez aussi recevoir un don. Mais je ne peux pas vous en dire plus, tout est different pour chaqun d'entre nous.