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 Acte I, scène 1ère. En scène !

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Acte I, scène 1ère. En scène ! _
MessageSujet: Acte I, scène 1ère. En scène !   Acte I, scène 1ère. En scène ! Icon_minitimeLun 24 Déc 2007 - 0:01

La porte se referma derrière lui sur le chaud soleil des rues de Kyoto avec un claquement sonore digne des meilleurs effets spéciaux des grands jeux de scène. Kazahaya jeta un coup d'oeil un peu surpris derrière lui, cependant guère surpris. Il était rarement surpris par les bruits étranges ou les lumières particulières, en voyant sans arrét au théatre. Certaines n'étaient même pas testés avec eux avant le grand soir, en particulier quand ils jouaient dans des théatres étrangers, et si il avait du perdre contenance à chaque nouveauté, il n'aurait pas gardé longtemps ses rôles.

Il glissa une longue mèche de cheveux derrière son épaule, regrettant que le lourd ornement de cheveux ne les retiennent pas dans un lourd chignon élaboré. Hélas non ! Pour les besoins de la pièce, où dans les scènes suivantes ses cheveux étaient en simple queue de cheval, son mode de coiffure dans ses habits féminins devaient être aussi simple à faire qu'il semblait apprété. Beaucoup plus compliqué que quoi que ce soit d'autre si on lui avait demandé son avis. D'un autre côté, son lourd kimono noir aux broderies d'un pourpre profond était somptueux, drapant sa silhouette dans une dignité gracieuse qu'il adorait. Il se sentait réellement Amaterasu quand il enfilait ce kimono, princesse, fière et farouche, qui ne baissait la tête devant nul homme et ne se soumettait à aucun dieu. Cependant, courir avec n'avait pas été des plus simples, et il reconnaissait à la scène, à sa fuite, un certain comique. Les risques du métier.

Un coup d'oeil à l'intérieur de l'endroit le fit sourire. Une entrée immense, bien plus grande que çà à quoi il avait cru étant donné la porte extérieure. Et surtout une décoration...
Il fit quelques pas pour avoir un meilleur point de vue. Une tapisserie particulière, un peu ancienne si il ne se trompait pas, des toiles de nature morte sur les murs, et en face de lui un immense escalier de marbre blanc. De bon gout, un peu apprété, et guère de style japonais. Il rajusta le pan de son kimono avec un soupir de soulagement. Il devait être entré dans une des succursales du théatre, peut être un autre décor entreposé là en attendant une prochaine pièce. Oui, c'était encore le plus logique. Malgré l'insistante certitude au fond de son esprit que ce n'était pas çà, ou alors un théatre bien différent de celui auquel il appartenait, Kazahaya/Amaterasu avança dans la pièce, en faisant le tour et effleura du bout de la main les divers objets qui l'en décoraient, s'arrétant un moment pour caresser du bout des doigts les divines orchidées de la pièce, dont les nuances écarlates lui rappelaient les couleurs de son kimono.

Caché par les fleurs, il faisait un tableau charmant, un tentation pour un artiste en manque d'imagination. D'aucun aurait peut être trouvé qu'il faisait preuve d'une assurance un peu trop belle dans un lieu inconnu, mais Kaza connaissait le trac, et savait comment le combattre et paraitre sur de lui en toute circonstance, même la dernière où il pensait se trouver... de plus il n'avait pas encore parfaitement conscience de là où il s'était fourré - et surtout dont il ne pourrait plus se sortir - pour pouvoir vraiment paniquer. Il aurait tout le temps de verser dans l'histrionisme un peu plus tard, quand viendrait le temps des grandes révélations et des surprises. En attendant, l'atmosphère paisible le remettait de ses émotions précédentes. Quelle idée aussi de sortir entièrement costumé alors qu'il savait que certaines spectatrices l'attendaient au tournant ! Un petit sourir vint décorer son visage artistiquement mis en valeur par quelques traits de pinceaux. Parce qu'il aimait avoir son petit effet, aimait se sentir admiré et accueillit par la foule. Se savoir attendu ne faisait que l'aider à mieux jouer et mieux s'offfrir au public.

Mais parfois s'offrir au public nécessitait de donner un peu trop de sa personne, et se faire dévorer tout cru n'était pas bon pour sa carrière. La meilleure défense est très souvent la fuite.

La porte grinça à nouveau, menaçante, et il leva la tête de derrière ses orchidées, la regardant s'ouvrir et laisser admettre une autre personne.
Les explications allaient devoir venir.


Dernière édition par le Mar 25 Déc 2007 - 18:56, édité 1 fois
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Acte I, scène 1ère. En scène ! _
MessageSujet: Re: Acte I, scène 1ère. En scène !   Acte I, scène 1ère. En scène ! Icon_minitimeLun 24 Déc 2007 - 0:47

Le souffle court, géné par ses geta trop hautes et les plis encombrants de son kimono, Kusuri courait dans la forêt, déjà loin des lumières du campement qu'il venait à l'instant de quitter dans de drôles de conditions. Non seulement les négociations n'avaient pas abouties comme prévu, mais de plus il avait été découvert, et ses soldats éradiqués comme quantité négligeable. Désormais, il ne pouvait compter plus que sur lui même pour s'en tirer, et sur la lumière apaisante de la lune qui lui permettait de ne pas se retrouver dans le noir le plus total.

Un leger dénivelé dans le sol fut suffisant pour lui tordre la cheville, le faisant chutter contre un jeune arbre auquel il s'appuya, les dents serrées. Il se retourna vivement, guettant le moindre signe de ses poursuivants, mais aucun mouvement ne se fit voir dans les ombres, et aucun son ne vint perturber le calme de la nuit. Le jeune homme se pencha, frottant sa cheville endolorie, tandis que son esprit faisait et défaisait de nombreuses theories quand à son sort et aux actions qu'il devait mettre en place. Sa mission avait été un échec. Il n'allait pas mettre encore plus son seigneur dans l'embarras en attendant l'arrivée des secours. Il allait se débrouiller par lui même pour rentrer au campement, même si pour le moment les choses s'annonçaient plutôt mal.

C'est d'une démarche claudiquante qu'il reprit son chemin, aiguillé plus par son instinct que par autre chose. Mais l'instinct n'était qu'un dérivé de la logique selon lui, et il lui faisait confiance pour le tirer d'embarras. Des lumières se firent voir à travers les feuillages, et il se dirigea avec assurance vers elles. Qu'importe ce qu'il y trouverait, il y aurait toujours moyen d'en tirer partit. Lorsque le manoir se profila devant lui, une crainte indéfinissable s'empara de lui, un sombre instinct qui lui conseillait de faire demi tour incessement sous peu. Il ignora pourtant ce sentiment diffu. Il ne pouvait rester dehors, et il ne lui serait pas dur désormais de trouver un moyen de retrouver son seigneur.
Les lèvres pincées sous l'effet de la douleur diffuse, il s'avança avec discretion du batiment, cherchant à savoir de quoi il en retournait. Nul personnes aux environs, nulle indication, et une architecture pour la moins particulière qui le laissait sceptique. Le jeune homme s'approcha avec lenteur, avant de poser sa main fine sur le montant de la porte, indécis. Des bruits derrières lui, et des lumières, transformèrent son hésitation en impulsion. Il appuya des 2 mains sur la porte, qui s'ouvrit sans resistance, et entra précipitament dans une obscurité froide et sinistre.

Derrière lui, les portes révèlèrent un instant l'endroit d'ou il venait, une sombre forêt en aquarelle déjà estompée au moment ou les battant de bois sombres se refermèrent d'eux même avec fracas. Kusuri haussa un sourcil devant ces portes qui non contente d'être d'un goût fort particulier se montraient fort bruyantes, et se retourna avec un mouvement ample et assuré, accompagné en cela par sa longue chevelure et les manches de son kimono. Il fit un pas, sa getta de bois faisant resonner un son sec dans le haut hall. Ou diable était il donc ? Il tendit l'oreille, mais plus rien ne semblait transparaitre de derrière la porte. Quand à l'endroit...Autant étrange qu'il lui avait semblé de l'exterieur. Cependant, un élèment attira alors son attention :Une jeune fille qui venait de relever la tête vers lui, nulle expression de surprise peinte sur son visage, alors qu'elle s'occupait vraisemblablement des fleurs de l'endroit. Kusuri remit en place une mèche de cheveux, se faisant plus présentable. Il ne savait pas encore précisement à qui il y avait affaire, mais la prudence était comme toujours de mise.

"Veuillez pardonner mon intrusion. J'était en déplacement pour rejoindre la contrée voisine, lorsque nous fument attaqués par des brigands de grands chemin...Je ne sais guère ou je suis."

Certainement était il crédible dans ce rôle, avec sa tenue soignée, mais faisant montre d'un recent chambardement du à la course. Il dissimula néanmoins avec soin le possible décalage qu'aurait put occasionner sa cheville blessée. Inutile ne se montrer trop vulnerable d'entrée. Le respect était une chose à soigner au plus haut point dans toutes les relations.

Il s'avança de 2 pas, élégants, avant de se courber légèrement à l'attention de la jeune fille, ni trop ni pas assez, lui témoignant un hommage certain, mais s'assurant également par ce geste de son propre statut.
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MessageSujet: Re: Acte I, scène 1ère. En scène !   Acte I, scène 1ère. En scène ! Icon_minitimeLun 24 Déc 2007 - 7:07

Jusqu'au dernier moment, il n'avait pas su ce que révélerait la porte, et Kazahaya s'était paré d'un masque de passivité tranquille. Quand une silhouette vétue de kimono et de getas était entrée, il s'était contenté de regarder, son orchidée toujours entre les mains. Intérieurement, il était à la fois amusé par la scène, et honteusement curieux au plus haut point. Le jeune homme fit quelques pas vers lui/elle et précisa la raison de sa présence en tout sérieux, justification qui replaçait enfin les choses comme il fallait pour Kazahaya : ce n'était que du théatre. Cela lui suffisait pour se sentir plus tranquille, plus sur de lui et apte à répondre en toute circonstance : sur une scène, plus rien ne lui faisait peur.

Il se déplaça avec grace vers l'homme, s'inclinant légèrement pour lui rendre son salut, celui d'une jeune femme ne se sachant que peu de supérieurs, mais dont le regard direct était bien trop effronté par rapport à ce qu'on aurait attendu d'une jeune femme de son standing, malgré les formes solennelles que revétaient son accueil. Amaterasu ne baissait pas les yeux.

"Je suis Amaterasu, fille du daimyo Izanagi."

La voix de contralto riche ne trahissait pas plus que sa mise son sexe réel, entrainé comme il l'était. Son regard se faisait plus insistant sur l'entrant. Contrairement à ce qu'il l'avait cru, ce n'était pas un des figurants ou un des acteurs de sa pièce, et ce même dans un costume différent. Si les acteurs sont des experts pour se grimer, ils sont aussi en général physionomiste, et il se serait souvenu de cette chevelure luxuriante, de cette bouche au pli arrogant. Non, il ne faisait pas parti de la même compagnie que lui. Peut être un nouvel engagé dans une autre compagnie, ou d'une compagnie en tournée ?

" Ce n'est pas mon domaine. Mon entrée ici fut fortuite, comme vous. Etrange, ne trouvez-vous pas ?"

C'était facile, de jouer comme il respirait, et c'était un travers que lui avait souvent reproché sa famille, ou des amis assez proche : sa façon de tout tourner comme un jeu, comme un pièce de théatre où il avait un role, le sien, ou un autre choisi par lui. Ses véritables pensées restaient dur à percevoir au milieu de tous les jeux de scène qu'il effectuait. A dire vrai... il n'en savait trop rien lui aussi. A force d'endosser différentes personnalités, il avait parfois un peu de mal à se trouver lui même. Non pas qu'il versa dans une version débilitée de schizophrénie, mais plutot à un abandon de lui même un peu poussé. Sacrifice pour l'art ?

Mais son interlocuteur ne le prendrait pas mal, puisque c'est lui qui avait commencé le jeu.. non ?

[faut que j'aille bosser XD]
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MessageSujet: Re: Acte I, scène 1ère. En scène !   Acte I, scène 1ère. En scène ! Icon_minitimeLun 24 Déc 2007 - 19:26

La jeune femme se déplaça lentement dans sa direction, sans lacher sa fleur. Dans son costume soigné, elle semblait véritable apparition, en ces lieux étranges. Gardant un visage de marbre, Kusuri restait neanmoins troublé par la situation, qu'il ne parvenait à recadrer dans aucun carcan connu.La jeune femme avait un quelque chose de particulier, sans qu'il ne parvienne à mettre précisement le doigt dessus. Quelques chose dans ses vêtements, ou ses bijoux, qui le troublait. Un sentiment qui encore une fois, tenait plus de l'instinct qu'autre chose. Certainement était ce cet endroit étranger qui le perturbait de la sorte. Etait il dans la demeure secrète de quelque kami ? Il ne pouvait être sur de rien. Les nuits de pleine lune sont les plus imprévisibles.

Elle parla finalement, faisant échapper à l'apothicaire une expression à mi chemin entre outrage et crainte. Le comportement de cette jeune femme, sa voix et ses manières, étaient subtilement outrageuses, tout en restant dans la bienseance, mais ce nom arboré comme un étolle, avec fierté et assurance, était au delà de ce qu'il pouvait concevoir. Réellement Amaterasu? Impenssable. Kusuri croyait aux kamis, aux esprits et aux malefices, mais savait depuis longtemps que nul dieu ne viendrait à sa rencontre, du moins pas de cette manière, sous l'apparence d'une jeune fille qui, bien que particulière, avait neanmoins tous les attribus humains, des défauts dans sa mise, une partie du visage cachée dans l'ombre. Rien de tout cela ne collait à l'image d'une déesse.

Kusuri fronça les sourcils, levant lentement la main devant lui comme pour se proteger de la jeune femme. Les plis lourds de son kimono chatoyèrent un instant.

"Cessez donc vos blasphèmes, le divin nom d'Amaterasu ne peut être emprunté de la sorte !"

Il se retourna, avec dans l'idée de sortir de l'endroit au plus vite. Tout était bien trop étrange ici, inhabituel et improbable. Il ne se l'avouait pas, mais il y avait une part de peur dans sa reaction.

La porte demeura obstinement close. Le jeune homme insista un court instant, avant de se retourner vers son interloctueur, toujours méfiant. Il n'était pourtant pas dans ses habitudes de rompre le dialogue de la sorte ou de se montrer sans respect, mais la situation était elle qu'il avait quelques difficultées à se repérer. Cette étrange demeure appartenait peut être à un étranger. Et la jeune fille ici présente était peut être victime de démence. Cela expliquerait de nombreuses choses, comme la raison de la localisation pour la moins étrange de cette batisse. Quand à la porte désormais fermée...Il verrait plus tard. Une chose à la fois.

" ...Pouvez vous me dire ou nous sommes jeune fille ?"

Demanda t'il avec lenteur, comme pour être certain d'être comprit. Par pitié, qu'il rencontre un interlocuteur sencé...Et rien ne disait encore qu'il soit en milieu ami. La prudence était de mise.
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MessageSujet: Re: Acte I, scène 1ère. En scène !   Acte I, scène 1ère. En scène ! Icon_minitimeLun 24 Déc 2007 - 23:01

Kazahaya dissimula sa bouche derrière un lourd pan de kimono, manièrisme qui ne masqua pourtant pas le rire frais et tintant qui lui échappa. Le comportement de l'autre homme était... étrange. A la fois jouant le jeu et le repoussant immédiatement, comme jouant selon un autre scénario que celui connu par Kaza. Perturbant, à tout le moins, même si il choisissait de prendre cela en riant plutot qu'en paniquant. Peut être n'était-ce qu'au final qu'une vaste farce destinée à le faire se ridiculiser. Il ne devait pas oublier qu'il avait une représentation dans moins d'une heure, et ne pouvait se permettre de trainer comme bon lui semblait. Les autres allaient finir par se demander si il n'avait pas été enlevé.

" J'ai peur que nous ne partagions pas le même script."

L'autre homme s'était détourné de lui, se dirigeant vers la porte. Son geste lui fit froncer les sourcils, juste un instant. Voulait-il partir, ou .... Apparemment non. De son point de vue, il n'avait vu que l'autre homme renoncer à partir, et non pas que la porte avait refusé de s'ouvrir malgré ses efforts. Si il l'avait vu... il aurait peut être changé de comportement ? Qui sait. Même lui n'avait qu'une notion assez déformée du risque et de la peur, passée au travers de filtres de roles divers. Et par le fait qu'il se mettait rarement en danger.

L'étranger se retourna, et il se retrouva une nouvel fois face à ce visage étrange, un peu trop grave et sérieux. Kazahaya prit le temps d'observer son kimono, sa tenue, les détails... le bas de son kimono était sale, boueux, comme si il avait courru dans la terre avant d'entrer. Aucun acteur n'aurait traité un costume d'une telle manière, surtout les lourds kimonos précieux de grands prix. Tout le costume de l'homme était... un peu trop parfait.
L'idée repartie au fond de son esprit aussi vite qu'elle était venue. Il est certaine chose trop dures à appréhender que l'on préfère ne pas comprendre, du moins pas avant que les évidences ne soient trop fortes. Pour le moment, il y avait bien d'autres choses à voir.

Les mots, prononcés avec une lenteur lourde de sous entendue, gagnèrent à l'homme un regard hautain de dédain, qui, cette fois, ne venait pas seulement du rôle dans lequel il était. Jeune ou pas, il n'aimait pas être traité comme un imbécile. Il parla avec un rien d'impatience, qui s'accordait bien avec l'arrogance de son interlocuteur.

" Où voulez-vous que nous soyons ? Kyoto bien sur, probablement toujours dans le quartier Kamigyō-ku."

Ce n'était pas avec peu de fierté qu'il se rappelait qu'il devait jouer dans le théatre du palais impérial. Même si maintenant Kyoto n'était plus la ville impériale qu'elle avait été auparavant, il en restait une aura de prestige toujours enivrante. Sans compter les lieux d'une beauté et d'une accoustique parfaite, quelque chose qui lui donnait l'impression d'être tout petit. A y penser, il avait hate d'être sur scène.

" Bien, si vous vouliez me laisser passer, je dois y aller."

Et du fin fond de son kimono, Kaza osa sortir l'horreur supreme, l'anachronisme le plus totale de son costume : une montre. Il s'en séparait avant de monter en scène certes, mais il nen avait quand même besoin pour se repérer dans le temps pendant et entre les répétitions.
L'aiguille des secondes avançaient bizarrement. Lentement, presque figée. C'était bien le moment pour que les piles tombent en panne !
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MessageSujet: Re: Acte I, scène 1ère. En scène !   Acte I, scène 1ère. En scène ! Icon_minitimeMar 25 Déc 2007 - 0:20

Le rire spontanné de Kazahaya transforma le visage de Kusuri pour en faire l'expression même de l'outrage, alors qu'il considerait avec stupeur le comportement pour le moins audacieux et irrespectueux de cette jeune femme, qui bien qu'ignorant tout de sa personne, se permettait d'adopter un comportement presque aussi relaché que s'ils avaient été intimes de longues dates, son rire portant presque à la moquerie. Mais il y avait une sincerité derrière ce son cristallin que l'apothicaire ne pouvait ignorer. Neanmoins, les paroles énoncées alors le plongèrent dans la perplexité la plus totale. Le script ? Ce mot la n'était même pas de son époque.

Une douleur lancinante refit surface dans sa cheville, désagreable. Il aurait aimé s'assoir, mais cette possibilité même était exclue pour le moment. A sa question, la jeune femme s'empourpra, répliquant avec vehemence, tenant des propos encore une fois totalement décalés. Kyoto était à plus de 2 semaines de voyage de leur campement.
La jeune femme ne lui laissa pas le temps de répondre, prenant congés avant de regarder à son poignet un curieux bijoux métallique, que Kusuri n'aurait même pas put imaginer. Il fronça les sourcils, alors que dans son esprit le mot "sorcière" avait trouvé son chemin, de vieilles superstitions et légendes incrustées dans son éducation et ses coutumes s'imposant à lui. Certainement était cela, le domaine d'une sorcière qui se faisait passer pour une jeune fille. Peut être même était il réellement à Kyoto ? Non, c'était impossible.

Il n'était que peu armé. A sa cheville était attachées quelques lames, et le paquet sous sa ceinture contenait quelques poisons, mais rien de bien important. Et face à une sorcière...Il serra les dents, établissant posement les faits dans son esprit. Quoi qu'il arrive, il n'avait pas trahit son seigneur, ni mi ses actions en défaut. La mission avait été un echec, mais n'avait porté aucune prejudice à son seigneur. Ce qui lui arriverait maintenant n'était que de peu d'importance.

"Je me trouvais à l'instant dans la forêt de Nagita. Par quel sortilège pourrais je me trouver à Kyot en cet instant ?"

Il fit quelques pas, s'interposa franchement dans le chemin du jeune homme, imposant par sa posture et ses vêtements amples qui le rendaient plus impressionnant qu'il ne l'était réellement. Ses getas resonnaient avec nettetée dans le hall qui prenait en cette instant une atmosphère sombre et presque glauque, à milles lieux du japon qu'il connaissait.

"Qui êtes vous vraiment ? Kami ou sorcière ?"

Son ton demeurait calme et velouté, comme s'il était maitre de la situation, tout en laissant une marge respectueuse envers son interlocuteur. Une manière de se comporter presque agaçante tant il demeurait en retrait, que ce soit dans ses paroles ou dans ses gestes, comme s'il ne s'impliquait pas vraiment, carte joker retirable du jeu à tout moment. A la verité, il ne se considerait pas autrement qu'accessoire, malgré ses manières hautaines.
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MessageSujet: Re: Acte I, scène 1ère. En scène !   Acte I, scène 1ère. En scène ! Icon_minitimeMar 25 Déc 2007 - 6:09

Déjà agacé de voir sa montre lui faire défault, Kaza ferma les yeux aux mots de l'autre homme, sentant une migraine insidieuse poindre derrière ses yeux. Ou bien était-ce le début de quelque chose de plus subtile, comme une espèce de peur inavouable ? Son dialogue ne faisait pas de sens. En fait tout leur dialogue ne faisait pas de sens. Depuis le début il avait l'impression de parler avec un mur, sans communiquer. Ce qui était son habitude certes... Maintenant il comprenait pourquoi en certaines situations son entourage était agacé qu'il continue de "jouer" malgré leurs demandes. Mais là n'était pas le problème. Du moins ce n'était qu'un des problèmes.

"Par avion ? Bon, çà suffit maintenant, arrétez de vous mettre en frais pour moi."

Contournant l'autre homme sans se soucier de sa stature imposante et menaçante, menace qu'il n'avait que peu perçue, puisque jeune homme toujours relativement protégé, il n'imaginait pas pouvoir être menacé ou victime d'une tentative d'intimidation. Son comportement gardait une qualité ingénue et innocent des plus attendrissants. D'un point de vue extérieur. Kaza, lui, n'apprécierait peut être pas de savoir qu'il se montrait adorable comme un enfant, mais quelques siècles de différence changent entièrement un comportement.

Quand il était entré, la porte, bien que grande, lui avait paru normale, le genre de porte que l'on voit parfois dans les constructions modernes d'inspiration européenne. De l'autre côté, elle était... écrasante. Grande, opaque plus que noire, dans une matière qui, si c'était du bois, devait maintenant être fossilisé depuis un long moment. Le genre d'entrée grandiloquente qu'il ne voyait qu'en peinture ou en contre plaqué dans les décors de théatre. Ou dans les jardins des palais impériaux, ces grandes portes sensées dissimuler les secrets des puissants aux yeux des mortels.
La poignée de la porte sous sa main refusa de céder alors qu'elle s'était ouverte sans effort peu de temps auparavant. Il ne se rappelait pas de rouille ou de grincements qui ai pu géner ses efforts. Non, la porte s'était ouverte aussi facilement que si il avait poussé un rideau. Qui avait pu la verrouiller?

Kaza se retourna vivement, fixant l'autre homme.
Ce n'était pas le moment de paniquer, même si il commençait à comprendre que l'homme devant lui était inquiet, dans la même situation que lui .. mais que leurs mots mis ensemble formait une histoire bien peu crédible, un dialogue de sourd sans queue ni tête.
Il s'appuya contre la porte et ferma les yeux une fois de plus, souhaitant que quand il les rouvre, il soit dans le théatre, venant de vivre une scène de trac juste avant le lever de rideau.

Peine perdu. Le décor n'avait pas changé quand il entrouvrit les yeux. Une expression étrange se peignit sur les traits du jeune homme, celle d'une jeune personne en détresse qui tente de se contenir. A dire vrai, dans son costume, il était encore plus vraisemblablement féminin.

" Vous n'êtes pas un comédien, n'est-ce pas ? "

[ c'est pas une heure pour aller bosser x_x]
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Acte I, scène 1ère. En scène ! _
MessageSujet: Re: Acte I, scène 1ère. En scène !   Acte I, scène 1ère. En scène ! Icon_minitimeMar 25 Déc 2007 - 16:48

Kusuri, quelques peu interloqué par les mots employés qui n'avaient encore une fois pas de sens pour lui, et par le comportement irrespectueux de la jeune femme, la laissa passer à coté de lui. Si elle s'était montré trop agressive ou hautaine, certainement l'aurait il bloqué dans son allée, mais son mouvement était si innocent. Elle lui semblait venir d'un autre monde. Oui, c'était les mots les plus simples par laquelle il pouvait la définir. Silencieux et circonspect, il l'observa tandis qu'elle tentait à son tour d'ouvrir la porte, analysant froidement les divers élèments de la situation. Cet endroit n'était pas normal. Il y avait de la magie la dessous.

La jeune femme se retourna subitement vers lui, appuyé vers la porte comme si elle ne tenait plus debout, tandis que sur ses traits se peignaient une expression angoissée qu'elle tentait apparement de contenir. Kusuri était un peu étonné de tant de démonstration physique de ses sentiments, lui qui venait d'un monde ou les émotions étaient soigneusement dissimulées, même dans l'intimité.

La question lui fit lever la main dans un geste agacé pour remettre en place une longue mèche de cheveux échappé de sa coiffure. Comment pouvait on le confondre avec un comedien ?
Il ne savait pas ou il était, mais il était suffisament sur de sa personne pour continuer à se comporter comme il l'avait toujours fait, avec assurance et arogance. Ce dont il était sur, c'était que le jeune homme face à lui était autant perdu que lui, plus même. Il n'avait aucune idée de l'endroit ou ils se trouvaient et pourquoi, et il était inutile de se voiler plus longtemps la face quand à la teneur maléfique de cet endroit dont la porte demeurait désormais obstinement close, que ce soit sous sa main ou la sienne. Ce regard perdu n'était pas simulé, et ce qui lui avait semblé être un esprit perdu quelques temps auparavant, ou une sorcière, n'était plus pour lui qu'un enfant perdu devant lequel il n'aurait put montrer doute ou hésitation.

Jeune homme, c'était désormais une évidence, les acteurs étant obligatoirement masculin à son époque, et ce même pour les rôles féminins. Tout s'engrengeait parfaitement en vérité, et voila donc pourquoi il s'était nommé en tant qu'Amaterasu. C'était la simplement un jeune homme perdu.

"Je suis l'apothicaire et conseiller personnel du seigneur Misuchi"

Déclara t'il avec reverence, énonçant son titre avec aplomb et assurance, celle de se savoir du respect et honneur, par la lumière de son seigneur. Il fit quelques pas, regardant alentours sans trop se soucier de Kazahaya. Sa cheville douloureuse infligeait un boitillement infime dans sa démarche, en partie dissimulée par la propension naturelle de son corp à onduler comme une branche de saule, accompagné dans ce mouvement par celui de ses cheveux et de ses vêtements. Il stoppa, se retournant à demi vers Kazahaya, le regardant de haut en bas. Difficile de dire de quoi il en retournait précisement encore, mais c'était maintenant qu'il lui fallait établir sa superiorité, pour assurer la suite des évenements, quel qu'elle soit.

" Déclinez votre identité je vous prie"

Son regard clair se posa avec insistance sur Kazahaya, gravant dans sa mémoire ses traits.
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Acte I, scène 1ère. En scène ! _
MessageSujet: Re: Acte I, scène 1ère. En scène !   Acte I, scène 1ère. En scène ! Icon_minitimeMar 25 Déc 2007 - 17:26

Apothicaire et conseillé personnel. Si il n'avait pas été si intimement persuadé que l'homme devant lui n'était pas un comédien, il aurait cru s'être trouvé dans une autre pièce que celle qu'il jouait, d'une époque assez proche. Les termes étaient... vieux, pour le moins. Antique certainement. Des termes qu'il utilisait couramment au théatre, dans des pièces de théatre, qu'il lui arrivait d'entendre pendant les cours de littérature, mais certainement pas le vocabulaire courant de jeunes gens du 20 ème sicle, sauf peut être ceux qui vivaient dans certains cercles un peu en marge de la société. Et la manière qu'il avait de se présenter... du moins son rôle, puisqu'il n'avait pas daigné son nom, avait quelque chose de très antique. Kazahaya était japonais. Il connaissait les coutumes, le poids et l'importance des us et des traditions. Il savait faire la différence entre ce qui était un jeu et ce qui était l'âme du Japon traditionnel, qui en faisait à la fois la moquerie et l'envie des autres pays. L'antique cotoyait le moderne dans leur pays, et il savait le reconnaitre quand il se mettait à danser devant lui en kimono seyant. Enfin boitiller, plus précisemment.

Le nom Misuchi n'éveilla en lui aucun nom d'entreprise, de directeur, ou d'homme influent récent. Et cette manière de parler de seigneur... Ses leçons d'histoire lui revinrent en tête avec clarté. L'histoire, comme la littérature, était une des matières qu'il suivait avec le plus d'assiduité. Etre un bon acteur demande à connaitre le contexte d'une pièce, aussi bien historique, que moral ou social, pour lui donner le ton juste. Et il n'avait jamais eu trop de peine à retenir ces listes de noms et de dates parfois effrayantes. Et effrayant, elle l'était certainement, puisque là elle revenait quelques siècles en arrière. Raison de plus pour croire qu'on le menait en bateau ? A moins qu'il ne s'agisse du nom d'un yakuza influent, auquel cas il y avait peu de chance qu'il le connaisse effectivement... l'idée le traversa que si c'était le cas, l'autre homme était peut être armé et dangereux. En tous cas, il se comportait tout à fait comme si il avait été en droit de faire ce que bon lui semblait. L'esprit un peu romanesque de kaza s'évadait une fois de plus bien loin de la réalité ambiante...

" Désolé, je ne me souviens pas d'autre Misuchi que celui de l'ère Kinsei. Vers 1630, quelque chose comme çà. J'ai toujours trouvé l'époque Edo fascinante, une grande ère du Japon."

Il en faisait un peu trop, à n'en pas douter, mais plutot parler que paniquer. Et encore, il se trouvait plutot calme et contenu, sinon l'homme aurait été cible de ses capacités déclamatoires qui n'étaient pas des plus minimes. Mais avant d'y laisser tout son souffle, il préférait en savoir un peu plus sur la situation. Juste un peu plus.

" Mon identité ? Alors que vous ne donnez même pas la votre ? Shiori Kazahaya."

Au moins, il ne perdait pas totalement son humour.
Le regard sur lui était intense et contemplateur, mais il avait trop l'habitude des regards sur lui, de toutes sortes, aussi bien observateurs que jaloux ou dévorants, pour s'en sentir maintenant géné. Cela replaçait presque la situation dans un cadre normal, là où il était celui observé sous tous les angles.

" Vous ne voulez pas qu'on aille voir plus loin ? Il y a peut être quelqu'un, ou encore mieux un téléphone. Je suis sur que quelqu'un peut venir me chercher."

Où qu'ils soient. Mais peut être était-ce trop espérer. Si çà se trouve il se trouvait enfermé dans une genre de maison hantée, voir antique, sans téléphone ou électricité.
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MessageSujet: Re: Acte I, scène 1ère. En scène !   Acte I, scène 1ère. En scène ! Icon_minitimeMar 25 Déc 2007 - 21:33

Sans avoir à réfléchir, l'on pouvait constater sans difficulté que le jeune homme qui venait de franchir la porte du hall, celle de gauche, ne venait pas de passer un très bon moment. Des milliers, et des milliers d'indices disposés ça et là démontraient avec évidence qu'il allait plus mal que bien.
Pas dans dans ses vêtements, pas dans son comportement, pas dans le fait que pour se trouver là il avait couru, simplement parce qu'il avait sur le visage une expression d'horreur à glacer le sang. Coulaient sur sa peau diaphane d'infimes gouttelettes de sueur froide, cependant que la rangée inférieure de ses dents découverte semblait prête à tout pour briser son homologue, l'attaquant à coups de claquements secs et violents. Ses yeux écarquillaient fouillaient la salle dans laquelle il se tenait, en alerte, sans parvenir à en saisir l'identité, tant le sang qui abreuvait son cerveau le faisait souffrir en tambourinant contre ses tempes plus pâles que d'ordinaire. Il avait l'air malade avec son teint blême d'adolescent terrorisé, mais en vérité il allait parfaitement bien, si ce n'est qu'il venait de faire la rencontre d'une psychopathe qui cherchait à le tuer pour la très mauvaise raison qu'il lui avait sifflé quelque chose qui ressemblait à Et toi alors, espèce de cinglée, qu'est-ce que tu fous là avec ton coupe-choux de foire. La voyant brandir ce qu'il avait pris pour un ridicule couteau de boucher en plastique huilé qui s'était révélé être un véritable surin de tueur à gage, Nathanaël s'était empressé de faire volte-face et de défoncer tout ce qui avait eu le malheur d'exister sur son chemin. Ne regardant jamais derrière lui et encore moins le génocide de vases, de chaises et de tables basses qu'il avait commis, il avait couru, oubliant de faire une pause, jusqu'ici où il était tombé sur deux personnages pour le moins extravagants.
Ayant perdu la tête qu'il gardait sur ses épaules tous les autres jours, le jeune homme à peine débarqué se précipita, avec difficulté parce qu'il était exténué, vers la personne qui se trouvait le plus proche de lui. Il s'agissait d'une jeune femme, plus âgée que lui, grande et qui avait de longs cheveux noirs et une peau pâle. Une apparence qui lui rappelait étrangement Blanche-Neige, la seule différence avec la description standard de cette belle étant qu'elle avait les lèvres aussi rouges que le sang, tout comme la pomme qu'elle avait croquée et qui l'avait empoisonnée, alors que Kusuri Uri les avaient à peine plus colorées que sa peau.
Nathanaël n'avait pas complètement compris ce qu'il venait d'entendre. C'était l'autre personne, celle qui était plus loin, qui avait prononcé la phrase. Téléphone, il n'avait compris, ou plutôt retenu que cela. Enfin quelqu'un de normal qui causait de trucs modernes, songea t-il juste avant de perdre ce souvenir, tellement son cerveau était gêné par les battements frustrés de ses tempes endolories.
Il oublia même la raison pour laquelle il s'était mené jusque dans le hall, car enfin il avait déchiffré les images qui tourbillonnaient autour de lui.

« Je, je... Bonjour. » Balbutia t-il, se demandant pourquoi il était à côté d'une dame habillée comme étaient habillées les demoiselles du vieux Japon pas moderne, alors que tout à l'heure il voyait une multitude de miroirs devant, derrière, de tous les côtés et dans tous les sens, lui barrant la route qui le rapprochait de la délivrance d'Eléonore Truewell et de son arme blanche plutôt écarlate.

Il était dans le hall d'entrée, une gigantesque salle qui était aussi, voire plus grande que l'étage inférieur de la jolie villa de son père où il habitait avant de se faire engloutir et jamais recracher par le Pensionnat Interdit. Elle était décorée dans des tons sombres, les longs et lourds rideaux encadrant ces grandes fenêtres qui ne s'ouvraient pas étaient verts, les dalles sur lesquelles des dizaines, des centaines, des milliers de gens avaient posé les pieds, tellement de monde qu'aucune d'elles n'était vierge et pourtant elles étaient immaculées, étaient d'un noir marmoréen, seuls les rampes de l'escalier construit contre le mur du fond, qui mesurait entre cinq et dix mètres de long, étaient d'un or étincelant, et pourtant leur éclat blanc était plus froid qu'une nuit en Antarctique.

(Je trouve cela un peu bizarre, mais à Rome, je fais comme les Romains '_')
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MessageSujet: Re: Acte I, scène 1ère. En scène !   Acte I, scène 1ère. En scène ! Icon_minitimeMar 25 Déc 2007 - 21:51

Les mots énoncés par Kazahaya surprirent encore une fois Kusuri. Il fronça les sourcils, ne comprennant pas pourquoi le jeune acteur parlait au passé. L'endroit ou ils se trouvaient était certes déroutant, mais de la à en perdre l'esprit...Il y avait quelque chose qui ne tournait vraiment pas rond, vraiment.

"Nous vivons en effet une grande ère, et mon seigneur est parmis les plus grands. Vous ne semblez pas affecté par les guerres que nous vivons..."

Le jeune homme leva un pan de kimono devant ses lèvres, cachant pudiquement ses lèvres durant un instant, dans un geste pour le moins theatrale tandis que l'autre se presentait. Il pencha légèrement la tête, son calme apparant dissimulant un trouble interieur certain.

"Je me nomme Kusuri Uri. Et de quoi diable parlez vous encore ? "

Il n'avait put empêcher l'étonnement sincère de poindre dans sa voix, à la mention d'un nouveau mot inconnu. C'est alors que l'une des portes du hall à sa gauche s'ouvrit avec fracas pour laisser passer une petite silouhette.

Le nouvel arrivant n'avait pas l'air des plus à l'aise lui non plus. Son regard tout autant que sa posture dénonçaient la proie qu'il avait été quelques instants plus tôt. Kusuri regarda alentours, cherchant la cause de ses tracas, mais nul silouhette de cauchemard ne se dressait à l'horizon. Juste ce jeune homme aux grands yeux qui malgré l'état de tension apparent dans lequel il se trouvait n'avait pas oublié les bonnes manières, les saluant comme s'il n'avait pas été étonné de leur présence. Au moins avait il cela pour lui, peut être allait il enfin savoir de quoi il en retournait. mais Kusuri n'était pas sur de le vouloir...Son regard se coula le long de ses vêtements bien trop moderne pour lui, qu'il ne pouvait aprehender du haut de son japon ancien, avant qu'il ne tende subitement la main pour le saisir par l'avant bras. Sa peau était glacée.Nulle compassion ne fit jour dans le regard de l'apothicaire. Il venait d'une époque ou trop se preoccuper d'autrui était dangereux, et encore plus d'inconnus.

"Enfin quelqu'un. Expliquez moi ou nous sommes."

Sa voix basse de tenor resonna un court instant dans le hall. Il n'incluait qu'à moitié kazahaya dans le "nous", individualiste comme toujours. Il n'avait pas besoin du soutien de qui que ce soit pour l'instant. Et la question directe desenclencherait au plus tôt la situation.
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MessageSujet: Re: Acte I, scène 1ère. En scène !   Acte I, scène 1ère. En scène ! Icon_minitimeMar 25 Déc 2007 - 22:45

Nathanaël fut décontenancé par la dureté avec laquelle l'homme qui se trouvait devant lui se conduisait. Il le toisa de haut en bas, semblant rebuté par la manière dont il était habillé. L'adolescent ne portait pourtant rien de marginal, cependant que son interlocuteur, en revanche, était paré d'un kimono aux couleurs chattoyantes, dans les tons roses et mauves, c'est pourquoi il l'avait au premier abord pris pour une jeune femme, avec ses cheveux longs et ce fichu kimono qui avait tout l'air d'une robe un peu épaisse et avec une coupe bizarre. Ensuite Kusuri Uri lui empoigna l'avant-bras, violemment, et déclara avec hauteur :

« - Enfin quelqu'un. Expliquez-moi où nous sommes.


En temps normal, le jouvenceau se serait retiré d'un geste vif, crachant un flot de jurons peu connus car trop grossiers pour être employés au quotidien. Là, néanmoins, l'inconnu l'intimida, de son ton impérieux et froid, de sa stature droite et noble. Il ne parvint qu'à courber l'échine et obéir docilement, il expliqua comme il put avec le peu qu'il savait.

- Nous sommes, heumm, dans le Pensionnat Interdit. Je ne sais pas si vous avez essayé de sortir, mais si c'est le cas, vous avez dû observer qu'il était impossible de le faire. La porte ne s'ouvre pas. On est coincés ici, en fait. Mais vous inquiétez pas, y a beaucoup de monde, ici, et même si on comprend pas trop comment, tout ce dont nous avons besoin pour vivre est continuellement sur place. On ne manque jamais de rien. »


Il était sur le point d'ajouter Dingue, hein, mais il se ressaisit en se souvenant, quand il vit grâce à un coup d'oeil fugace le visage grave de Kusuri, qu'il ne s'adressait pas à un jeune de son âge. D'ailleurs, même si cette personne avait eu quinze ans, il ne lui aurait pas parlé avec aise, tant elle semblait différente de lui.
Il remarqua son bras toujours agrippé par la main peu charnue, et le dégagea méticuleusement, pour mettre en évidence le fait qu'il ne manquait en rien de respect envers son aîné, et puis il s'éloigna autant que le lui permettait le tact et la décence, parce qu'il était toujours un peu impressionné. Il se souvint de la présence discrète de l'autre personne. Elle aussi était un homme, finalement. En le regardant bien, comme il le faisait à ce moment-là, on pouvait le comprendre. La chevelure de Kazahaya Shiori était de la même couleur que celle de Nathanaël. Celui-ci songea qu'il lui ressemblerait peut-être, dans quelques années, à la différence notable et prévisible que ses cheveux onduleraient, et que probablement il ne s'habilleraient pas comme une espèce de princesse des temps passés. En effet Nathanaël Wainwright avait le chic pour penser à tout ce qui n'avait aucun rapport avec ce qui se déroulait autour de lui dans l'instant présent.
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MessageSujet: Re: Acte I, scène 1ère. En scène !   Acte I, scène 1ère. En scène ! Icon_minitimeMar 25 Déc 2007 - 23:33

Dans l'ère que nous vivons actuellement. Aucun des autres mots de Kusuri ne touchèrent réellement le jeune homme alors qu'il intégrait ces quelques mots. Dans l'ère que nous vivons actuellement. Ce qui laissait juste une marge de ... 4 siècle. Beaucoup, même pour les férus d'histoire ou de théatre. Quelque peu surpris, réduit au silence par ces quelques mots, il regardait l'autre homme, sa tenue, sa stature, sa présence, et surtout sa certitude d'appartenir à ce qui pour lui était un passé révolu et présent seulement dans les livres d'histoire. Enorme. Ridicule. Blague grossière. Sauf que l'autre homme en était persuadé, autant que lui se savait être un comédien de théatre. Si l'on y ajoutait le léger détail de cette demeure étrange dont la porte ne voulait plus s'ouvrir... et bien il obtenait un cocktail assez difficile à manipuler sans s'étouffer. L'idée de la blague restait encore présente à son esprit. Mais elle était énorme, bien trop énorme, et surtout, même pas drôle?. Quelqu'un cherchant à lui nuir ne se serait pas tant embarasser de détails. Quelqu'un voulant juste s'amuser... idem. C'était un peu trop énorme. Et surtout, Kusuri Uri ne semblait pas être homme à faire des blagues.

Des bruits de pas le forcèrent hors de sa stupeur induite, et il tourna la tête pour voir apparaitre la silhouette d'un adolescent s'avancer vers eux. Un adolescent tout ce qu'il y avait de plus banal et moderne, vétu de jean et t- shirt, au court cheveux chatains. Un adolescent comme il aurait pu en croiser tous les jours dans la rue, si ce n'était ses traits purements caucasiens. Rien d'asiatique dans ce garçon, ni d'yeux en amande ou de trait un peu plus acéré. Mais ce n'était pas un reproche, et même si il partageait ce sentiment japonais de supériorité envers les gaijin, aussi connu sous le nom de chauvinisme, il était quand même rassuré de voir ce parangon de normalité, pour ne pas dire modernité, pointer le bout de son nez ici. Il semblait un peu effrayé, et tenta un timide bonjour envers eux. A bon ? Apparemment il était de bon ton de voir n'importe qui entrer ici si il n'était pas plus inquiet que cela. Tant mieux. Il n'avait pas envie de mettre du sel sur ses plaies en se faisant en plus insulter par les légitimes propriétaires de l'endroit qu'ils avaient violé en toute innocence - quoique, innocence... il n'avait même pas frappé avant de rentré, vilain garçon qu'il était.

Avant qu'il n'ai fait le moindre geste, le... l'apothicaire, puisque c'était ainsi qu'il s'était présenté, se précipita sur le jeune homme, le sommant avec brutalité de leur expliquer ce qu'il passait. Pour une fois, il était amplement d'accord avec lui - la brutalité en moins, cependant - Les méthodes de l'homme étaient peut être brutes et directes, mais elles semblaient efficaces, et, surtout, il était rassurant. Un peu trop dans son rôle de jeune femme à cause d'un costume un peu trop poussé, costume que personne n'aurait vraiment pu deviner sauf en y mettant les mains ou en attendant de voir Kazahaya faire uen faute d'interprétation, ou bien, comme Kusuri, en extrapolant sur les moeurs du théatre Kabuki de l'ère Edo, mais certainement pas par une simple observation superficielle de quelques instants - sauf pour ceux doués d'un pouvoir de percéption de pensée, peut être ? - bref, plongé dans son rôle, il était d'autant plus simple de se laisser impressionner. Ou, tout simplement, était-il un jeune homme peu habitué aux situations de stress autre qu'un trac avant scène, et assez facilement impressionnable dans ce genre de situation. Quelle que soit la vraie réponse, il avait fait un pas pour se rapprocher du jeune adolescent, attendant de ses mots une réassurance.

Peut être était-ce à cause de cet espoir qu'il fut aussi choqué des explications qu'il balbutia d'une voix serrée ? Ses mots n'avaient aucun sens. L'explication ne tenait pas de bout, c'était du domaine du surréaliste, c'était... un peu trop concordant pour son gout.

" Mais c'est totalement irrationnel cette histoire ! Laissez tomber, je vais voir si il y a une sortie ailleurs."

Ses muscles figés retrouvèrent soudain toute latitude de bouger. Pire, ils semblaient parfaitement décidés à l'emmener loin de ce lieu, et de cet adolescent aux paroles inquiétantes. Son kimono glissant derrière lui dans une trainée soyeuse, il les dépassa rapidement, prenant l'escalier pour monter à l'étage. Il ne savait pas ce qu'il pourrait y trouver, mais c'était mieux que d'attendre des explications encore on ne peut plus farfelues et sans queue ni tête. Il en avait assez entendu pour aujourd'hui. Il était inquiet, accordé, mais n'allait pas non plus se montrer passif devant la situation, et attendre qu'un prince charmant sur un blanc cheval ne vienne le sauver... Il n'était pas sur scène. Ou alors les psychotropes étaient particulièrement puissant. Avec une résurgence de ces manières de dame de cour, il leva la main et glissa une mèche de cheveu derrière son oreille, rajustant le peigne dans sa crinière sans ralentir de là où ses pas pouvaient le mener.

Pourtant, les mots ne voulaient pas quitter son esprit, claironnant comme une vérité absolue. Il pouvait toujours fuir, il ne pourrait pas lui échapper. Mais au moins, il l'accepterait seul.
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MessageSujet: Re: Acte I, scène 1ère. En scène !   Acte I, scène 1ère. En scène ! Icon_minitimeVen 28 Déc 2007 - 20:00

L'adolescent était bien au courant du fait qu'il avait omis quelques détails, néanmoins il tenait à faire bonne impression en ne s'emmêlant pas les pinceaux, en parlant clairement, face à ce japonais issu d'une noblesse anonyme qui semblait posséder pour lui tout seul l'éloquence. Nathanaël jeta un coup d'oeil un peu plus long que le précédent à celui qui arborait le visage le plus expressif qu'il ait jamais vu. Comme l'autre, il avait les yeux bridés et le nez court, malgré la couleur typée occidentale de ses cheveux. Nathanaël, qui depuis tout à l'heure n'avait rien observé de ces détails, se sentit ragaillardi. Il aimait beaucoup tout ce qui était étranger, toujours ouvert à tout, bien qu'il eut préféré ceci chez une véritable femme et non un travesti. Son visage s'éclaircit et il s'enhardit.
Il était sur le point de continuer d'informer ses hôtes, désormais qualifiables d'à jamais, des autres inconvénients et avantages qu'offrait leur prison, quand kazahaya Shiori l'interrompit dans son élan et lui fit ravaler les mots qu'il tenait en équilibre sur le bout de sa langue.

- « Mais c'est totalement irrationnel cette histoire ! Laissez tomber, je vais voir s'il y a une sortie ailleurs. Déclara celui-ci d'un ton exaspéré. Sur ce, il se mit en marche et passa devant Kusuri Uri et Nathanaël Wainwright d'un pas rapide. Il grimpa chaque marche de l'escalier sans les regarder une dernière fois, même pas en guise d'adieu, et parvenu tout en haut, il se recoiffa d'un geste expert propre aux filles, l'air de leur signifier que sa vie entière il avait été travesti. Et il disparut comme une fleur.

Le jeune homme suivit la scène sans commentaire, laissant sa récente allégresse s'évaporer aussitôt qu'elle était apparue. Un petit peu troublé par cette histogramme de ses sentiments à l'échelle des demi-minutes juste trop irrégulier, ainsi que par le départ si subite de l'un de ses invités, il se retourna vers Kusuri en lui montrant une expression désolée, bien que rien ne fut de sa faute, ou presque.

Nathanaël tenta de récupérer à peu près ses phrases préparées qu'il avait laissé tomber au fond de ses entrailles, sans succès, alors il les reproduisit tant bien que mal, d'une voix plus très aisée et beaucoup moins forte à présent qu'il était seul avec celui qui l'intimidait le plus.

- Alors ... En fait, euh ... Sinon, c'est dur de vous expliquer ... On sait pas trop pourquoi, mais, on venant ici, on a un animal, parfois bizarre, mais on s'y fait, hein, un peu du genre ...

Il ne se sentait pas certain de vouloir continuer. Ce qu'il avait à dire n'était pas ce que l'on avait l'habitude de dire aux adultes, parce qu'en général on espérait plutôt acquérir leur respect. On l'obtenait souvent en jouant de ses qualités, celles qui nous étaient attribuées vraiment et dont on pouvait faire preuve sur le champs, plutôt qu'un mensonge impossible à expliquer ou une histoire farfelue que les autres ne trouvaient pas toujours vraisemblable. Un peu du genre ...

- Vous avez déjà eu un ami imaginaire ? Vous savez, c'est souvent un animal, pour quand on est un peu seul, ou qu'on sait pas quoi faire ... Et bien, c'est dur à croire, mais c'est vrai, j'vous jure, ces animaux qu'on s'est inventés, plus jeune, et qu'on garde peut-être encore ... ils existent. Et c'est ici qu'ils vivent. Ca s'appelle un alter égo astral, un peu bizarre comme nom, hein ? Conclut-il avec un sourire en remarquant pour lui-même qu'il avait vaincu sa légère gêne et réussi à garder son courage entre ses deux mains.

Passa un temps où il se tut, car il songeait que lui ne l'avait toujours pas rencontré, cet alter ego astral, le sien qui lui appartenait. Peut-être que ce n'était pas vrai, qu'il n' y en avait pour tout le monde, peut-être qu'il y avait des favoris des dieux, si ceux-là existaient.

- Ensuite, on dit aussi qu'on obtient un pouvoir magique. On en a tous des différents, je crois. C'est tout ce que je sais là-dessus. » (Il était plus à l'aise, maintenant.)

Là encore il était sceptique, car il n'en n'avait jamais vu trace, de cela. Celle qui lui avait expliqué toute l'histoire n'avait pas été capable de lui montrer son aptitude spéciale. De toute manière, il vivait très bien sans.
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MessageSujet: Re: Acte I, scène 1ère. En scène !   Acte I, scène 1ère. En scène ! Icon_minitime

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