« Fille de l'ancienne théorie des quanta, la mécanique quantique constitue le pilier d'un ensemble de théories physiques qu'on regroupe sous l'appellation générale de physique quantique. Cette dénomination s'oppose à celle de physique classique, celle-ci échouant dans sa description du monde microscopique — atomes et particules — ainsi que dans celle de certaines propriétés du rayonnement électromagnétique.
Les principes fondamentaux de la mécanique quantique ont été établis essentiellement entre 1922 et 1927 par Bohr, Dirac, de Broglie, Heisenberg, Jordan, Pauli et Schrödinger. Ils permettent une description complète de la… »

Le texte s’arrêtait là. Elle soupira, et referma le livre qu’elle lisait sur, comme vous avez pu le constater, la mécanique quantique. L’auteur a fait exprès de mettre un truc bien compliqué qu’elle va ENCORE elle la seule à comprendre car elle doit être la seule future S dans ce forum, mais c’est pas grave.

Leah se leva, et la jeune demoiselle albinos aux cheveux digne d’un punk tellement l’absence de coiffure était flagrante dépoussiéra son pull, plus par reflexe observé chez les autres que par nécessité. Leah était quelqu’un de très propre et ne faisait de toute façon pas attention à ses vêtements. Qu’elle ne changeait jamais, il faut le préciser. Elle reposa le livre dans son rayon, et cligna de ses grands yeux bleus amorphes afin de rechercher un autre manuscrit. Il était rare qu’elle lise, préférant la pratique à la théorie. Elle n’avait pas vraiment peur de se tromper, car elle était sans doute la plus douée en mécanique de ce pensionnat clôt. Elle ne semblait pas très dérangée par ce fait, d’ailleurs, et n’avait jamais vraiment cherché à en sortir. Elle ne changeait pas ses habitudes. Au début, cela l’avait beaucoup déstabilisée, bien sur. Elle avait une peur irrationnelle et incontrôlable du changement. Elle ne savait pas encore d’où elle venait, mais se promettait chaque jour de le découvrir. Depuis plusieurs mois. Elle avait d’ailleurs récemment ‘‘fêté’’ son anniversaire. Elle s’était simplement accordé une pâtisserie de plus pour marquer ce jour ô combien important pour elle. Elle ne mangeait pas souvent de pâtisseries, à vrai dire, préférant ses machines à la nourriture. Mais hormis Mail, ici, personne n’avait vraiment de choses à démonter…

En parlant de Mail, qui voyait-elle ? C’était bien le geek no life, en train de faire mumuse avec sa Déesse. Normal, direz-vous, il s’appelle Mail. Elle passa à côté de lui sans broncher, malgré l’incessante musique qui, après s’être paradoxalement stoppée, avait recommencée. Ne remarquez pas la contradiction dans ces phrases, cela n’est pas très intéressant. Concentrons nous plutôt sur Mail Jeevas, alias Mail Ridner. Elle l’observa, sans cligner des yeux, pendant dix secondes pleines et entières. Il était la personne qu’elle connaissait le mieux. Et sans doute qu’elle appréciait le plus. Néanmoins, lorsqu’on a le choix entre Mail et mister Hervé Lulu, on n’est pas bien indécis longtemps. Elle observa donc la personne qu’on pouvait qualifier d’« ami ».

Il avait toujours ce polo rayé, familier chez lui. Ses cheveux étaient toujours de la même teinte cuivrée, rousse, marronnâtes. C’était de jolies couleurs. Ses lunettes étaient toujours là. Il ne les quittait jamais, de toute manière, sauf pour dormir et se doucher, d’après ce qu’avait pu observer la demoiselle en bleu et blanc. Il n’avait pas changé depuis la dernière fois, fort lointaine, qu’elle l’avait vu, en bref.

« Bonjour Mail. »

La voix de la petite albinos était étrange. Teintée d’une touche d’anxiété, peut-être ? Elle n’adressait jamais la parole la première, pourtant. Sauf cette fois là. Elle l’avait salué, comme on salue un ami. Mais comme précisé plus haut, les amis de Leah Hayden étaient au nombre fulgurant de un et le seul nom sur la liste était porté par la personne assise en face d’elle. Il allait lui répondre par un « bas, gauche, droite, salut, haut, b, c... » comme d'habitude.
La routine était décidément fortement réconfortante.

Mail avait toujours les yeux rivés vers le petit Mario. Qui semblait être très heureux d’ailleurs, lançant des « Oooh » à tout va. SAUF quand il se cassait la figure et dans ces cas la, c’était le même cri en moins joyeux. Puis une voix brisa le silence. Enfin, silence...tout est relatif puisque je viens de dire qu’il y avait du bruit :

« Bonjour Mail. »

Il hocha légèrement la tête, ne lâchant pas des yeux l’écran. Elle n’avait pas de console sous les bras...du coup sa Nintendo DS était en sérieux danger, si il la posait près des mains de Leah ici présente. Leah qui n’avait pas changée non plus...autant sur ce point que sur son apparence ; elle avait toujours les cheveux blancs, son air de zombie épuisé, sa peau presque pâle, ses yeux bleus, ses vêtements habituels, et l’air de quelqu’un qui venait de sortir d’une machine à laver (quelle comparaison poétique). Il leva un peu les yeux, et fit ;

« ...a, b, haut, bas, hm, gauche, ouais, a,a... »

La jeune fille ne s’était pas trompée. Ou alors qu’un petit peu, mais ça revenait au même. Bah, visiblement elle était habituée, ça ne la dérangeait pas. Le geek ne fit pas attention à sa présence. La dernière fois qu’il avait vu Leah, elle avait détruit sa pauvre DS light. Sans doute préoccupée...la elle semblait être revenue à la normale, c’était déjà ça...

Il avait toujours sa cigarette aux lèvres. Elle était parfumée à la cerise. Sa fumée s’élevait lentement, se contorsionnant, s’ondulant sur elle-même dégageant son étrange odeur sucrée. Enfin, qui avait été rendue sucrée une fois qu’elle avait été bourrée de produit chimique, sans doute. Finalement il saisit la cigarette d’une main, continuant à jouer de l’autre, et la tapota contre le bord de la chaise, faisant tomber le surplus de cendre sur le tapis ce qui mit inexorablement le feu et par conséquence, Mail brula. Puis le feu atteignit la table, et enfin Leah, qui, en bon cadavre enflammé fit flamber tout les livres. Puis le feu gagna du terrain et finalement traversa le sol et les murs les faisant fondre comme de vulgaires mottes de beurres, pour après consumer le pensionnat en sa totalité qui, par conséquences, finit réduit en une tonne de cendre agrémenté par des cadavres à moitié carbonisés ^____^ .

Il se balançait toujours sur sa chaise, un coup à se briser la nuque, les semelles de ses bottes s’appuyant sur le rebord de la table. Une belle table...qui n’était pas un repose pieds mais il avait l’air de l’ignorer. Que de politesse et de respect. Enfin, d’un côté rien que le motif de sa présence respirait cela...Allez dans une bibliothèque pour jouer à la console ce n’est pas très logique <__<.

« ...a, b, haut, bas, hm, gauche, ouais, a,a... »

Elle hocha la tête. Ouais, elle avait pratiquement trouvé comment il allait la saluer. Elle soupira, et sortit d’on ne sait où – mais surement de ses poches – une nintendo DS light noire empruntée à un certain geek aux cheveux gras dont la description figure dans le post précédent. Elle posa la précieuse bête devant elle, et déposa, également espacés entre eux et parfaitement parallèles, les outils qu’elle transportait dans sa poche. Elle prit un tournevis, et entreprit d’ouvrir la chose.

« Comment tu fais pour passer autant de temps sur un appareil électronique sans en subir les effets secondaires qui sont principalement la baisse de vue ? »

Elle n’attendit pas la réponse (qui ne viendrait sans doute pas) et continua de démonter le boitier noir. Elle le posa aux côtés de la console de jeu appartenant à un certain Geek dont nous ne citerons pas le nom, étant évident. Leah ne savait d’ailleurs pas que celui qu’elle connaissait était faux, mais lui ne connaissait pas le sien. Comme cela, c’était équitable, non ?
Elle soupira à cette pensée inutile et puérile, et regarda les pièces qu’elle avait enlevée, machinalement, et posées en rangées. Elle fronça les sourcils lorsqu’elle remarqua une goutte de liquide cramoisi à l’intérieur.

« Mais qu’est-ce que t’as fais avec cette console ? »

Elle leva la console, de manière à ce qu’elle voit ce qu’il il avait, quand une goutte de la même couleur lui tomba sur le bout du nez. Elle cligna des yeux, et reposa la Nintendo Déesse sur la table. Elle passa son doigt sur son nez, et huma l’odeur. Pléonasme, vu qu’on ne peut humer autre chose que l’odeur, mais n’y accordons pas d’attention et observons en silence, spectateurs muets que nous sommes et serons sans doute toujours, dans le théâtre des jeunes gens enfermés. Ce théâtre n’est pas uniquement constitué de spectateur, il y a des acteurs. Ils ne peuvent exister l’un sans l’autre. Le public observe, les acteurs jouent.
Pouvons-nous jouer une pièce sans spectateur ?

Leah n’en jouait-elle pas une ?

Un texte appris par cœur, des paroles mille fois répétées dans le silence de sa chambre étrangement vide. Oui, c’était peut être ça.
Elle fronça donc le nez également.

« On dirait du plastique fondu… »

Elle regarda de plus près, et remarqua qu’un bout de plastique était coincé entre deux parties de la console.

« … »