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 Suicide [Keiko Ehi'No]

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Suicide [Keiko Ehi'No] _
MessageSujet: Suicide [Keiko Ehi'No]   Suicide [Keiko Ehi'No] Icon_minitimeDim 6 Jan 2008 - 21:05

Roy Rudolf Von Hoenheim Strauss Vié n'était pas suicidaire. Du moins c'était l'opinion générale. Il vivait richement, avait une famille charmante, des amis bon chic bon genre. Même quand il fut capturé par le Pensionnat Interdit, Roy garda la joie de vivre. Jusqu'à un certain point, jusqu'à un certain jour.

Roy Rudolf Von Hoenheim Strauss Vié n'était pas croyant. La famille de sa mère aurait été ravi que lui et sa soeur soient catholiques, mais leur père s'opposa vivement à ce qu'ils apprennent le cathéchisme. La famille conclut un accord, selon lequel la dernière génération ne serait pas forcée d'être pratiquante et ne serait pas éduquée de telle façon qu'elle serait croyante. En échange, le traité, car dans cette lignée de vieille noblesse tout était couché sur papier et dans les règles, stipulait qu'ils seraient au moins baptisés, et se marieraient dans une église.

Roy Rudolf Von Hoenheim Strauss Vié se tenait devant le temple. Pour on ne sait quelle raison, il y avait un temple, bâti en l'honneur de l'on ne sait quel dieu, dans l'enceinte du Pensionnat Interdit. Ce matin-là, il pleuvait rudement. La boue couvrait hideusement ses petits mocassins de petit enfant bourgeois. Il était immobile depuis un certain temps, déjà.

Enfin, il se décida à bouger. Quand il voulut lever le pied, il sentit une petite résistance de sa chaussure prisonnière de la boue. Une petite, juste. Pas besoin d'être grand et fort pour se déplacer dehors, par ce temps, Roy Rudolf Von Hoenheim Strauss Vié malgré sa petite taille et sa petite force de petit d'homme malade parvint sans grande difficulté au premier carreau d'un blanc nacré du temple.

Roy Rudolf Von Hoenheim Strauss Vié macula le sol marmoréen de flaques boueuses. Il marcha en écoutant attentivement les bruit visqueux qu'il produisait à chaque pas. Il s'arrêta devant une grande statue indéfinissable, impersonnifiable. C'était une grande forme grise. Elle était posée au centre d'une fontaine circulaire défectueuse qui faisait parfois déborder l'eau.

Roy Rudolf Von Hoenheim Strauss Vié monta sur le bord de la fontaine, et regarda son reflet dans l'eau. Il était très mignon. Il se sourit. Il se fit un petit coucou timide de la main. Il était gêné de se voir. Il avait du mal à croiser son propre regard, en pensant à ce qu'il allait faire.

Roy Rudolf Von Hoenheim Strauss Vié descendit de ce qui était presqu'une perche, pour lui. Il s'assit sur le bord de la fontaine et regarda d'un air vide, au loin. Il voyait un peu la forêt, et beaucoup la pluie torrentielle qui faisait un rideau quasiment opaque recouvrant les arbres verts et heureux de la tombée des eaux célestes.

Roy Rudolf Von Hoenheim Strauss Vié fourra la main dans son manteau qui n'était pas trop grand car il était fait sur mesure. Il en sortit un livre brun qu'il ouvrit du premier coup là où il y avait un marque-page. Il était écrit Lundi 7 Janvier 2008. Il trouva un stylo-plume rouge dans sa poche. Il se mit à noter :


Bonjour. Nous sommes à un mois et sept jours de l'anniversaire de mes quinze ans. A cette date, normalement, ma maman m'aurait réveillé à l'aube afin de m'offrir un nouveau journal intime.
Ce matin, quand je me suis réveillé, il était neuf heures. Je me suis dit que ma mère ne me réveillerait plus jamais à six heures et demi pour me donner un livre aux pages vierges. Dans mes draps, j'ai réfléchi longuement.
J'ai conclu qu'aujourd'hui, j'allais me suicider.
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Suicide [Keiko Ehi'No] _
MessageSujet: Re: Suicide [Keiko Ehi'No]   Suicide [Keiko Ehi'No] Icon_minitimeLun 7 Jan 2008 - 7:33

Keiko n'etait pas suicidaire, et n'avait bien entendu aucune pensee ressemblant a celles de Roy lorsqu'il se dirigea vers le temple, ce jour pluvieux. Non, dans son esprit -ma foi complexe malgre les apparences - de Keiko, il n'y avait qu'une vague curiosite qui vogait, parmi les pensees plus diverses et variees les unes que les autres. En effet, de la fenetre d'un couloir du premier etage on voyait bien entendu le parc. Et en regardant entre les gouttes qui ruisselaient sur le carreau, Keiko avait pu discerner un etrange batiment. Etant donne qu'il s'ennuyait un peu dans ces longs couloirs, il jugea amusant de se diriger vers l'entree imposante qu'offrait le temple.

Keiko marcha un petit moment, sous la pluie. Il aimait bien ces gouttes qui lui descendaient sur le visage, c'etait drole. Protegeant son livre de mathematiques de la pluie qui se faisait lourde et froide, il avancait, ses cheveux habituellement rebelles cette fois plaques contre ses joues halees. Le jeune homme sentait ses vetements lui coller un peu a la peau, ca c'etait un peu desagreable par contre. Il finit par arriver au temple. Un bel endroit, songea-t-il en regardant les environs. Plus joli que l'entree. Ca semblait... ancien... La pluie faisait toujours un boucan pas possible dehors, tandis que dans le temple il y avait ce meme petit echo effrayant qui faisait rire Keiko. Celui ci s'egoutta un peu, agitant un peu ses bras, sans se douter que ce n'etait pas la meilleure maniere pour se secher. Il finit par secouer vigoureusement la tete pour deloger l'eau qui etait dans ses cheveux, comme un petit animal. Toujours trempe par cette pluie, Keiko se dirigea vers une fontaine peu fonctionnelle. Il s'assit simplement contre cette fontaine.

Keiko jeta un regard a son livre. Il etait a peine trempe, mission reussie pour lui. Il ne voulait pas abimer ce joli livre, il ne ferait plus de progres sinon... Et puis parfois etudier ses mathematiques remplissait le temps qui s'ecouait si lentement, dans cet endroit. Les journees semblaient parfois si longues. Et l'adulte a esprit d'enfant s'y ennuyait parfois quelque peu, il fallait bien le dire. Ce n'etait pas une saison ou il y avait beaucoup d'insectes, l'hiver, alors rester dehors ne servait a rien. Surtout qu'il faisait froid, et qui abhorrait cette sensation aigue qui traversait le corps lorsqu'il avait froid, ce qui n'etait pas rare. Maudite saison, vivement l'ete, songea-t-il en allongeant ses longues jambes devant lui, regardant ses pieds bouger, ses chaussures de marche tartinees de boue plutot, avec un sourire. Keiko resta immobile un bon moment. Il etait tard, pensa-t-il. Et a cette heure, chez lui, il etait deja en train de dormir. Et sa mere lui avait raconte une histoire... Sa mere.. Il s'en souvenait, un peu. Elle etait gentille, il se souvenait. Et elle s'occupait de lui comme il fallait, il etait heureux avec elle et son pere. Meme si il etait ridicule pour beaucoup qu'un grand gaillard comme ca vive encore comme ca, aux crochets de sa famille, partant pleurer dans les jupons de sa genitrice des qu'il avait des problemes. Enfin, y repensant avec nostalgie, il avait du mal a se faire a cette idee de pensionnat.

Les gens y etaient gentils, mais il n'arrivait pas a se sentir a sa place, peut etre parce qu'il etait un peu trop different. Se sentirait-il bien avec des enfants qui apprenaient leur alphabet, comme lui? Non justement, il se sentirait ridicule. Comme avec tout le monde. La dame cultivee, par exemple... Enfin, enfoncant son nez dans son echarpe, dans un tic qu'il avait depuis qu'il s'etait fait ce morceau de tissu, il se consola un peu. Il vivait, non? C'etait le principal, pour lui.

Keiko entendit des pas produisant des bruits un peu visqueux resonner entre les murs du temple. Il se raidit, ayant un peu peur. C'etait un bruit etrange. Il rentra un peu sa tete dans ses epaules, se faisant tout petit. La presence s'approcha de lui. Il avait un peu peur... Enfin, le bruit des pas s'arreta. Il se demanda que ce qu'etait cette presence, et tourna legerement son visage a la peau legerement foncee vers la personne, ce qu'il vit l'etonna un peu. Un petit garcon. Des cheveux orange, un peu plus clairs que ceux de la naine qu'il avait vu auparavant. C'etait amusant, etrange surtout. Il avait vu peu de roux, dans sa vie. Le sens de la curiosite du jeune garcon le poussa a se retourner entierement. Assis sur le rebord de la fontaine, le petit garcon ecrivait. Faisait-il des cours? C'etait interessant non? Keiko s'approcha furtivement de la personne assise et regarda par dessus son epaule, essayant de se faire discret. Il lit, au fur et a mesure que le garcon ecrivait. Il ne comprenait pas bien... Un jou....rnal...intime? Keiko comprit en tous cas que le jeune garcon n'avait pas encore quinze ans. Enfin, le dernier mot lui posa probleme. C'est le moment qu'il choisit pour poser sa main sur l'epaule du garcon, pour l'interpella, et lui demanda, curieux


"Ca veut dire quoi suicider ?"

Keiko avait apprit bien des choses peut etre. Mais ce genre de choses, de sujets tabous que les adultes preferaient eviter... Il ne les connaissait pas, meme pas evoquees. Ses parents faisaient tout pour ne pas parler de ces choses la a leur enfant, deja qu'il etait "different" des autres... Alors si il pensait a ce genre de choses, c'etait plus dur. Enfin, Keiko attendait une reponse du garcon, ses yeux noirs scrutant le visage de celui-ci
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Suicide [Keiko Ehi'No] _
MessageSujet: Re: Suicide [Keiko Ehi'No]   Suicide [Keiko Ehi'No] Icon_minitimeMar 8 Jan 2008 - 21:24

Roy avait décollé la plume de son stylo pour réfléchir à la suite de ce qu'il appelait son testament, afin qu'il n'y fasse pas de grosse tâche rouge et disgracieuse ou autres erreurs de papèterie.

Il se relut. Et il se dit que, malgré toute la vérité qui gonflait cette phrase, c'était affreux, ce qu'il avait écrit. Il allait se suicider.
Pourquoi donc ? Lui dont l'enfance non achevée avait baigné dans le luxe et l'amour, lui dont l'apparence séduisait quiconque, lui dont les grands yeux d'ambre avaient toujours été lucides, suffisamment lucides pour comprendre que le suicide, c'était du gaspillage.
Mais enfin, il était un gosse de riche, non ? Le gaspillage, ce n'était pas son problème. Mais tout de même. Le temps n'est pas des vêtements greffés, du caviar tout frais ou des liasses de billets, au contraire de ce qu'on en dit. Le temps, la vie, la santé, tout ce qui est aléatoire. Lui avait les trois, et lui les abandonna.

Nous, gentilles personnes, à sa place, nous dirions immédiatement quelque chose qui ressemble plus ou moins à Mais pense un peu à ces pauvres nigériens, à ces pauvres indiens ... Vois leur situation, et vois la tienne. Est-ce qu'eux éprouvent le besoin de mettre fin à leurs jours ? Ils sont un milliard d'habitants, et ça ne cesse d'augmenter. Il y a pas beaucoup de monde, la-bas, qui écourte sa vie. En France il ne doit y avoir que quatre ou cinq habitants au kilomètre carré, et dans ta maison, il y en a quatre aux trois hectares. Tu trouves ça normal ?
Mais Roy n'avait que faire du Niger, de la Malaisie.

Roy, c'était un petit bout d'homme. Il mesurait un mètre et quarante-trois centimètres, à la veille de ses quinze hivers. Il avait une espèce de crinière auburn, qui coiffait son visage angélique. Tout le monde l'aimait bien, mais il n'aimait pas tout le monde. Ces noirs, ces arabes. Ces étrangers qui venaient en France et en Allemagne voler le travail des honnêtes gens. Ils ont qu'à rester dans leur pays pourri. Qu'ils aillent se faire voir avec leur religion à deux francs et leur peau intergalactique qui sert juste à se faire remarquer.

Quelles sont ces paroles ? Par qui sont elles énoncées ? A qui appartient cette façon de penser ?

Roy c'était un petit bout d'homme, qui avait fait ce matin-là, entre ses draps épais et chauds, un grand pas de géant.
Armstrong, la vie, quelle histoire, c'est pas très marrant... Qu'on l'écrive blanc sur noir, ou bien noir sur blanc. On voit surtout, du rouge ... du rouge ! Sang ! Sang ! Sans trêve ni repos ...
Ce matin-là, entre ses draps épais et chauds, il avait vu quel hideux être il avait constitué pendant quatorze ans, onze mois, vingt-trois jours.
Ce matin-là, entre ses draps épais et chauds, il avait vu, et saisi que l'Homme ne se résumait pas à lui, et à sa famille, et aux gens comme lui.
Ce matin-là, entre ses draps épais et chauds, il s'était détruit.

Horreur ! Horreur ! Le voilà donc, son vrai visage, celui qui est laid, qui n'est pas l'ange mais le diable ! Stupeur, déception, le voilà qui n'était plus si bien que cela, le petit Roy Rudolf Von Hoenheim Strauss Vié. Il n'était même pas pas si bien que ça, en fait, non, il n'était rien.
Mais qu'est la vie, quand on est rien ? Rien, non plus. A quoi ça sert alors de vivre ?
C'est là qu'il décida qu'il allait mourir de sa main.

Une main compatissante se posa sur son épaule. On aurait dit que celui à qui elle appartenait allait le rassurer, ou pour le supplier d'arrêter ça, alors qu'il croyait n'y avoir personne en ces lieux pour le faire. Ce n'était qu'une illusion car ce qu'il entendit fut d'une toute autre nature :

"Ca veut dire quoi suicider ?"

"Pardon ?" Marmonna l'enfant en se retournant. Qui était à la fois assez vieux pour parler avec une voix si grave, et si peu cultivé pour être capable de poser cette question ? Keiko était les deux, à la fois.

Il fixa quelques instants le visage au teint basané de son ainé qui lui avait adressé la parole. Il cligna des yeux, une fois, deux fois, et secoua violemment la tête pour se réveiller, punition pour avoir encore pensé comme un droitiste extrémiste.


"Euh ..." Commença t-il avec gêne. Il n'avait pas l'habitude de mener une conversation polie avec quelqu'un qui avait la peau si sombre. "Et bien ... C'est quand on meurt, mais qu'on le fait exprès."

Il avait fait attention à employer des mots simples et une structure enfantine afin d'être certain d'être compris. Quand on ne savait pas ce que signifiait suicide, hein ...

"Qui es-tu ? Mon journal est privé, au fait. " Dit-il en ramenant vers lui et refermant sèchement son livre. Apparemment, il faudrait remettre son opération à plus tard.
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Suicide [Keiko Ehi'No] _
MessageSujet: Re: Suicide [Keiko Ehi'No]   Suicide [Keiko Ehi'No] Icon_minitimeSam 12 Jan 2008 - 8:57

Keiko regardait le journal, decorticant le mot qui venait d'apparaitre sur le papier, au bout du stylo. Suicide. Cide... Cidre? C'etait ce que sa mere aimait boire de temps un temps, un jus de pommes un peu fort. C'etait une boisson qu'il n'aimait pas specialement, ca piquait trop et puis il avait le tournis apres. Il voulait... Essuyer du cidre? Keiko ne comprit pas bien les intentions du garcon. Il avait conclu qu'aujourd'hui il allait essuyer? Il en avait renverse, peut etre? Hm... Ca n'allait pas avec le reste de la phrase en tous cas. Mais qui savait, c'etait peut etre une de ces ruses des gens lettres, des gens cultives. Une "image" une "met-ta-fort", enfin quelque chose comme ca. L'enfant marmonna, en se retournant, semblant enerve. Mais cela, Keiko ne le remarqua pas. Un enfant remarque assez peu souvent la colere interieure des parents, ne la saisissant que lorsqu'elle s'exteriorise. Enfin, il put voir la frimousse du garcon. Il etait mignon. Il secouait la tete comme un petit animal choupi qui s'ebouriffait les poils. On aurait dit un petit ecureuil qu'on avait envie de caresser. Il amorca le geste d'ailleurs, lorsque la voix du garcon s'eleva.

Il hesitait Il choisissait les termes pour lui parler sans doute. Ou etait-il gene par sa presence? Keiko s'en fichait, il vecoutait simplement les paroles du garcon. Quand on meurt...? Comme les mechants, a la fin des histoires? Parce que les mechants toujours meurent, c'est bien connu. Ou alors ils deviennent gentils a la fin. C'est toujours comme ca, comme ce sont toujours les gentils qui gagnent. Mais pourquoi enle faisant expres? C'etait bizarre. Il avait bien entendu une histoire ou quelqu'un voulait mourir, mais c'etait pour sauver un gentil. Il avait trouve ca super heroique. Keiko regarda avec admiration le garcon. Il voulait surement se sacrifier pour une noble cause, songea-t-il. C'etait forcement cela, comme deja c'etait une personne lettree... Cultivee... C'etait sans doute quelque chose de vraiment important, comme sauver le monde. Ou sauver la vie de son amoureuse. Le garcon avait de la chance, si c'etait le cas d'avoir une personne qui l'aime autant. Enfin, contre toute logique des choses, Keiko trouva admirable l'envie de suicide du garcon. Il ne se rendait pas compte de ce que c'etait, de mourir... Il ne s'etait jamais retrouve en face du spectre de la mort qui lui souriait, voulant l'emporter. Il n'avait jamais vu quelqu'un mourir. Il n'avait jamais perdu un membre de sa proche famille. Il ne s'etait jamais rendu a un enterrement. Il n'avait jamais regarde le journal televise, qui montrait si bien l'opinion comme quoi un mort, c'etait un drame, et que plusieurs morts, c'etait une statistique.

Le garcon ne semblait pas tres content, remarqua enfin Keiko. Pourquoi? Parce qu'il etait venu? Sans doute son plan etait-il secret. C'est sur, sauver le monde ne devait pas etre connu d'un mechant. Mais lui c'etait pas un mechant ! Enfin, c'etait sur que le garcon serait mefiant au debut, comme il ne connaissait pas qui il etait. Le roux ferma son livre brusquement, faisant quasiment sursauter Keiko qui le regardait toujours, ses yeux ebene regardant le garcon fixement, comme lui le regardait. Le jeune homme ne savait pas trop quoi dire. Mais le garcon lui posa la question de son identite, en precisant que son journal n'etait pas fait pour etre regarde. C'etait vrai que ce n'etait pas tres poli de regarder par-dessus l'epaule de quelqu'un sans lui demander l'autorisation. Keiko se sentit un peu coupable, et baissa la tete, comme un enfant pris en flagrant delit, et attendant la punition, le chatiment ineluctable. Cependant rien ne vint, le garcon attendait sans doute des justifications. Et une reponse a sa question. L'homme dit alors d'une voix etouffee par la gene


"Keiko. Je m'apelle Keiko... Desole...."

Il eut soudain une idee pour se racheter. Le jeune homme redressa la tete, un large sourire traversant son visage. c'etait forcement une idee tres bien, il esperait seulement que le garcon accepte son offre. Mais il ne se rendit pas compte de l'absurdite affolante de ce qu'il disait lorsqu'il proposa, enjoue.

"Et vous vous vous apellez comment? Si vous voulez en echange je peux vous aider a faire ce que vous voulez faire !"

Aider le garcon a se suicider. Il ne se rendait pas compte... Ce n'etait pas la chose a proposer. Une personne normale aurait tente de reconforter l'autre, de lui faire oublier ses soucis. Mais non, non, il n'avait pas compris cela. Pour lui se sacrifier etait une noble cause... Et a la fin lorsque les gentils auraient vaincu, il reviendrait, grace a la magie. C'etait forcement comme cela que ca se passait, comme dans les livres qu'on lui lisait. Il n'hesiterait pas a faire tomber la chaise qui soutenait le futur pendu, il n'hesiterait pas a pousser le garcon du haut du temple, il n'hesiterait pas a charger les balles du revolver qu'on presserait contre sa tempe. C'etait une noble cause, et il serait un heros. Mais quelle serait sa surprise lorsqu'il se rendrait compte que la realite n'etait pas comme dans les contes, et qu'il avait participe a un crime..? Si il se rendait compte, bien entendu...
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Suicide [Keiko Ehi'No] _
MessageSujet: Re: Suicide [Keiko Ehi'No]   Suicide [Keiko Ehi'No] Icon_minitimeDim 20 Jan 2008 - 12:39

Roy regretta aussitôt d'avoir parlé de ce ton tellement sec. En effet, si cet inconnu, presque adulte - déjà adulte ? - en savait si peu sur la vie et ses méandres compliqués, il ne pouvait être qu'attardé, mentalement, et donc penser comme un enfant. C'était comme réprimander un nourrisson d'avoir commis telle ou telle bétise, alors qu'il n'était même pas au courant du fait que ce qu'il avait fait était une faute.

"Keiko. Je m'appelle Keiko... Désolé ..." Répondit timidement l'ex-étranger.

Celui qui allait bientôt mourir se sentit tout aussi confus. Il allait se mettre à balbutier une espèce de Veuillez m'excuser, je vous en prie voyons ce n'est pas de votre faute c'est moi qui suis incorrect, quand Keiko Ehi'No reprit d'une voix plus enjouée, ce qui semblait vraiment inquiétant compte tenu de l'énormité de ces paroles :


"Et vous, vous vous appelez comment ? Si vous voulez, en échange, je peux vous aider à faire ce que vous voulez faire !"

"Excu... Excuse-moi ?" Bégaya poliment un Roy ébaubi.

L'euthanasie ? Il s'agissait d'une solution plus douce pour le suicidaire, mais d'un risque affligeant pour le "secouriste". Il fallait penser aux autres, d'abord. C'était interdit par la loi, Roy ne pouvait laisser un autre lui venir en aide dans cette opération. Oui mais ... oui mais la loi, elle était loin, très loin derrière, derrière cette barrière invisible qui permet de voir au dehors, et de ne jamais y aller. Oui mais ... oui mais il fallait tout aussi penser aux autres, d'abord, il fallait penser à Keiko et son âme d'enfant toujours pure qui aurait sous ses yeux le corps chétif et expirant de Roy Rudolf Von Hoenheim Strauss, et dans ses mains le sang encore chaud d'un mourant.

Et puis, il ne voulait pas se l'avouer, mais il en doutait bien, il n'avait pas envie que quelqu'un dont la peau était basanée le touche. C'était affreux, effectivement, sauf qu'il ne parvenait pas à changer cette mauvaise habitude. C'était pour cette raison qu'il avait choisi la mort, pour ne plus pouvoir penser et donc ne plus pouvoir penser des pensées aussi laides.

Mais le problème était là, et il avait pour devoir de l'affronter. Est-ce qu'il fallait le faire ? La mort, était-ce bel et bien la solution ? Il se sentait lunatique, plus que jamais, à balancer ainsi de droite à gauche, oui, non, non, oui, la mort, la vie, la vie, la mort ... Une noble cause ? Oui. Etait-ce nécessaire ? Non. Avait-il le choix ? C'était évident. Et il avait choisi ? Pas encore.

... Pas encore. Pas encore, à la veille de son auto-exécution, qu'il s'était pourtant imposée. Une part de lui l'y obligeait, mais l'autre demeurait indécise. Il allait le faire, c'était certain. Mais sans le vouloir vraiment ? Allons, bon, il ne suffisait que d'une maladresse pour décéder sans le vouloir, il suffisait de provoquer cette maladresse, et ... et plus de lui. Plus rien, le vide, le noir intersidéral, plus personne, plus de conscience pour le savoir. Il serait une coquille vide, il ne songerait plus, il n'y aurait plus de plaisir, mais il n'y aurait plus de cerveau pour s'en rendre compte, il n'y aurait plus de douleur, mais il n'y aurait plus d'organe pour le ressentir. Il serait, il ne serait plus, ce n'était pas la question, néanmoins il s'en préoccupait.

Alors ? En serait-il entièrement capable ?
Ça lui rappelait ce film qu'il avait vu, où un garçon et une fille s'aimaient comme des fous, où ce garçon et cette fille étaient prêts à tout. Avec des répliques cultes dont il se souvenait si bien, dont une qui se terminait de telle manière : Mieux que la liberté. Mieux que la vie … Mais dans ce film-là, ils parlaient d'un jeu d'enfants, cap ou pas cap, ce qui n'avait rien à voir avec en vie et plus en vie. Il en avait eu envie, et soudain il n'en avait plus envie. Il y avait quelqu'un à côté de lui, qui s'appelait Keiko et qui était prêt à l'aider à faire quelque chose dont il n'était même plus sûr de vouloir faire de tout son corps.


"Je m'appelle Roy." Dit-il sombrement, en regardant sans les voir ses chaussures hors de prix. "Je veux bien, c'est très gentil de ta part."

Et c'est toujours bien d'être épaulé.
La réponse à tout, c'était oui.


[C'est du blabla sans consistance T_T]
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Suicide [Keiko Ehi'No] _
MessageSujet: Re: Suicide [Keiko Ehi'No]   Suicide [Keiko Ehi'No] Icon_minitimeJeu 31 Jan 2008 - 17:55

La reaction du petit garcon le gena un peu. Celui-ci avait l'air etonne. Etonne de quoi? Ce n'etait pas quelque chose que l'on demandait habituellement, d'aider les gens? Il fallait toujours aider les gens, sinon ce n'etait pas bien, lui avait appris ses parents. Il fallait toujours etre aimaable et se porter pret a aider, comme les gentils dans les contes de fees qui aidaient les heros. C'etait tout comme. alors pourquoi une expression si etonnee de la part du petit garcon qui voulait se sacrifier? Keiko rougit legerement, honteux de ses propres paroles, eput-etre etait-ce une betise, peut-etre que le heros devait se sacrifier tout seul, sinon c'etait plus un heros, queklque chose comme ca.Et il ne le savait pas, honte sur lui. Le garcon le devisagea avec etonnement, en le priant de l'excuser. Mais ce n'etait pas a lui de s'excuser, d'ailleurs Keiko repondit cela aux excuses du garcon. Il n'avait pas a formuler ce genre de paroles.. et puis si il desirait ne pas etre aide, il ne ferait que regarder, alors... Si c'etait ce a quoi il etait utile.

Si l'enfant mourait, il ne serait plus, il ne pourrait plus sentir, ne pourrait plus voir, entendre toucher, etre heureux. Mais dans l'esprit d'enfant de cet adulte bien embarasse, il irait sans doute au paradis, un paradis des heros, comme les Champs-elysees des mythes grecs. Et il reviendrait dans le monde des vivants, victorieux, renaissant. Il aimait certains mythes grecs que lui racontait sa mere, ils etaient un peu effrayants, mais passionnants. Enfin, l'enfant devant lui semblait en proie a un serieux doute, meme une personne aussi dans lalune que Keiko s'en etait apercue. Il voulut le toucher, lui mettre une main sur l'epaule, mais n'osa finalement pas, il ne voulait pas salir un heros de ses sales mains encore humides a cause du deluge qui tombait dehors. Tapotant le sol du pied, comme quelqu'un qui ne sait pas trop ou se mettre, il hestiait. Partir et laisser l'enfant faire son travail, ou rester, attendre une vraie reponse. Cela pourrait paraitre effronte, mais il attendit.

Roy finit par relever la tete vers lui. Aors, dirait-il ne reponse positive, negative? Choisirait-il la voie que tous les laches de premiere categories choisirait, ou choisirait-il d'etre courageux, et de se sacrifier pour il ne savait quelle cause noble? Il ne savait aps vraiment qu'est ce que c'etait comme cause noble, mais tant que c'etait noble.. c'etait bien, et il fallait aider. Ah, le bonheur du disque raye. Plein de bonne volonte, ce Keiko, meme si il ne saisissait pas la gravite de la chose. Le garcon lui dit son nom. Etait-ce un gage de politesse? Non, pour le jeune homme, c'etait comme une preuve qu'il l'estimait un peu. Cela voulait dire que ce qu'il avait dit n'etait pas totalement stupide. En plus, Roy c'etait beau comme nom, ca faisait un peu "roi", c'etait super ! Et peut-etre que... oui, il avait accepte ! Il avait accepte ! Le visage de Keiko s'illumina, et il tapa une ou deux fois dans ses mains, comme un gamin content d'une bonne nouvelle, sautillant presque sur place de gaiete. Pour une fois que l'une de ses idees n'etait pas violemment rejetee par quelqu'un a qui il parlait, hormis ses parents. Euphorique, il demanda a Roy, le tutoyant cette fois


"Allez, tu viens, tu viens? J'vais t'aider ! Mais, mais, tu sais comment tu veux faire pour ca, et ce que je dois faire? Dis, dis, je ferai tout comme il faut !"

Ah, le bonheur des enfants se construisait parfois de tout petits rien. Mais meme les enfants d'aujourd'hui comprenaient ce que c'etait, la mort. La craignait. Keiko pouvait bien mourir avec, il ne crierait meme pas, sauf si cela faisait mal. Mais tournant et retournant les ifees dans sa tete, il ne trouvait pas d'idees pas douleureuses, meme un peu. Un couteau? Non.. Noyade? Non, c'etait sans doute horrible. De faim? Trop long, et pas assez bien pour un heros. Non, il fallait trouver quelque chose de bien. Il eut un eclair de "genie" si on pouvait formuler cela ainsi, et proposa, un peu plus timidement, le vouvoyant a nouveau, meme si son grand sourire restait grave sur son visage.

"Si.. si vous voulez, on va au dessus, tout au dessus, on va sur le toit..."

Il ne finit pas sa phrase, mais cela ferait comme les heros qui etaient poursuivis. Ils etaient parfois coinces..et devaient sauter. Et puis, tomber ainsi, ca ne devait pas faire si mal, on devait mourir sur le coup. Il le pousserait. Comme ca il aura aide, un peu! Oui, ca sera bien, ca sera bien d'aider ce petit Roy, qui semblait si tourmente.

[desole du retard =_=]
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Suicide [Keiko Ehi'No] _
MessageSujet: Re: Suicide [Keiko Ehi'No]   Suicide [Keiko Ehi'No] Icon_minitimeDim 3 Fév 2008 - 12:58

Cet homme est vraiment perdu., songea lointainement Roy en sondant le visage soudain illuminé de Keiko Ehi'No. Il avait pourtant bien l'air d'avoir compris ce qu'était un suicide. Et puis, il lui semblait inconcevable de ne pas comprendre avec cette explication pour enfants en bas-âge qu'il avait donnée. Mais alors pourquoi est-ce que la perspective d'euthanasier Roy l'emplissait d'une joie non dissimulée ? Ce gars ... Il n'avait pas du tout une tête de psychopathe. Cette frimousse d'enfant sur ce corps d'adulte ne pouvait être prise de sadisme, non, mais, c'était aller à l'encontre de la loi de la vie, loi selon laquelle une gueule d'ange cachait une âme d'ange...

Et c'est là qu'on revenait à Roy. Roy Rudolf Von Hoenheim Strauss Vié, il était drôlement beau, on l'aurait crû tout gentil, tout doux, tout innocent, même pas capable de faire une seule bêtise. Certains allaient encore plus loin en affirmant même qu'on aurait dit au contraire qu'il était triste, timide, effrayé, voire tourmenté et torturé ! Alors qu'il était là, au bord de l'eau d'une fontaine disfonctionnante, à regarder son reflet dans le vide blanc du temple. Et il voyait dans son reflet ce qu'il était : un garçon rachitique, maigrelet, malade, mauvais, parfois misogyne et surtout xénophobe. Il s'était observé si longtemps sans réagir, rabaissant les autres, les prolétaires, les étrangers, les femmes quand il avait vidé son sac concernant ces premiers. Il s'était supporté avec ce qu'il avait appelé de la dignité et de la noblesse, alors qu'il insultait une pauvre femme d'origine africaine faisant la manche, un bébé dans les bras : à ses yeux, c'était le comble de la vilainise. Et ça l'était toujours, même après qu'il s'était rendu compte de ses fautes. Voilà la raison pour laquelle il avait choisi de ne plus exister.

Quand un homme d'un grand classique clamait "Je suis de ceux qui aiment, et non de ceux qui haïssent", Roy ressentait haut et fort qu'il était de ceux qui n'aimaient pas. Sa seule manière de voir quelqu'un, et de le scruter non pour y voir ses qualités mais ses défauts, le rangeait immédiatement dans la seconde classe. Il éprouvait un certain mal à s'y faire.

Ce Keiko, qui était-ce ? Il avait un nom et un physique d'étranger. Japonais, sans aucun doute à l'entente du patronyme. Mais ce corps bronzé et long donnait plutôt l'air d'un nord-africain. Le diariste se rassura que ce qu'il pensait à l'instant n'était pas raciste. Il cherchait juste une origine à ces caractères. Japonais... Ca lui rappelait ces dessins-animés où les personnages avaient de grands yeux, de petites bouches et de petits nez, des têtes énormes et rondes, des coiffures inimitables et des façons de se tenir grotesques. Ce n'était pas vraiment désagréable à regarder, mais il n'appréciait pas pour que cela vienne de petits bonshommes aux yeux en amandes et à la peau melaninée. Roy secoua vivement la tête, à l'image d'un chien s'ébrouant. Ce geste changeait les idées, mais elles se remettaient toujours à leur place. Tandis que la crèverie exterminait pour de bon. Keiko, donc. Il était séduisant, aux yeux de quelqu'un que la peau basanée de répugnait pas. Il aurait probablement été plus beau, les cheveux blonds, les iris azurs, le teint diaphane. Il aurait certes perdu son charme exotique, mais quand on était un Von Hoenheim, on se fichait drôlement pas mal de l'exotisme. Pour ne pas dire qu'on boycottait l'exotisme, en vérité.

Sa main s'éleva à la hauteur de ses yeux. Derrière elle, il y avait la pluie presque opaque tant elle était puissante. En dessous, il y avait son avant-bras laiteux d'enfançon malingre. Les veines bleues étaient bien visibles, en particulier en cette saison froide où la chair semblait vouloir se déguiser en neige pour l'attirer vers la terre brune indigne d'elle, raison pour laquelle elle refusait de descendre. Il s'agissait d'une excellente comparaison : la neige blanche en haut qui représentait les hommes blancs du Nord bleu technologique, la terre brune en bas qui jouait le rôle des hommes noirs du Sud, ocre et rouge, primaire et sauvage. Il paraissait être un jeu, une distraction, de trouver des métaphores en tous genres à tout ce qui se permettait d'être. Par exemple, un grand plafonnier, ou Dieu, omni-éclairant et omnipotent, versus une ridicule lampe de sol d'extérieur, un faible humain qui procurait peu de lumière. La lumière, la connaissance. On pouvait faire plus évident : un gros livre est un gros plat de pâtes et une un petit album de bandes-dessinées est un petit morceau de brownie, le second se dévore plus vite avec plus de facilité et plaisir que l'autre, bien que le premier soit plus consistant et plus profitable. En bref, Roy commençait à s'égarer un peu, tentant inconsciemment de retarder le moment où il se lancerait. Du haut d'une tour, peut-être, poussé par Keiko.

Roy sortit de sa rêverie en remarquant que son camarade l'avait tutoyé. Rien de bien choquant, en effet, mais cela suffit à le troubler assez pour qu'il se réveille. Tout comme il faut ? ... Il en doutait, au vu de la maladresse évidente de l'infantile assistant improvisé. Est-ce qu'il savait ce qu'il allait faire ? Non, non pas du tout. Il savait qu'il allait mourir, ce n'était pas suffisant, apparemment. Mais comment... C'était délicat. Il fallait faire en sorte que l'on ne puisse pas avec un Cerveau déterminer la présence et la participation de Keiko dans cet homicide.


"Euh, attends, je réfléchis..."

"Si.. si vous voulez, on va au dessus, tout au dessus, on va sur le toit..."

Sur le toit ? ...Oh!, oui, il avait trouvé ! Une vague d'excitation remonta le long de sa colonne vertébrale. Il n'y avait plus la crainte de la mort prochaine. Il n'y avait plus seulement que l'exaltation à la perspective d'une expérience inoubliable. Inoubliable en effet, puisqu'il s'agirait de la dernière qu'il vivrait.

"Ecoute. Nous allons nous placer quelque part, à une haute altitude, suffisante pour faire mourir même Heraclès tombant de là. Je tomberai, ou bien tu me bousculeras, et là tu hurleras, tu entends ? Tu hurleras très fort et tu courras prévenir quelqu'un ! Ainsi la supposition sera écartée selon laquelle il se pourrait que tu m'aies euthanasié ! Tu as compris ?" Proposa Roy d'une voix surexcitée qu'il tentait de régulariser.

Un grand sourire s'étala sur son visage angélique. Il pensait déjà à la grande chute, tellement longue et belle que l'idée du suicide ne serait déjà plus présente dans son esprit. Il se sentait déjà comme un oiseau, il avait déjà oublié pourquoi il allait faire ça.


"Tu diras que tu étais déjà là-haut, et que je suis monté, et que je me suis jeté, comme ça, dans le vide !" Claironna t-il allègrement.

Il n'était plus question le moins du monde de se décommander. Roy se frotta énergiquement les mains.

Hors Jeu : Je ne sais pas où est-ce qu'ils pourraient aller. Il ne peuvent évidemment pas grimper sur le toit du temple, je propose qu'après ta réponse nous allions dans la tour ?
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Suicide [Keiko Ehi'No] _
MessageSujet: Re: Suicide [Keiko Ehi'No]   Suicide [Keiko Ehi'No] Icon_minitimeJeu 7 Fév 2008 - 18:29

Roy le regardait toujours aussi bizarrement. Pourquoi? Il ne le pensait pas capable de l'aider? Il allait lui montrer, tiens ! Qu'il etait capable de faire une chose ou deux, quand il le voulait. Ce n'etait pas parce qu'il n'etai pas une personne brillante comme Roy qu'il ne reussirait a rien... En effet, pour Keiko, le garcon assis en face de lui avait tout de la perfection. Un visage particulierement mignon, des cheveux d'or, de jolis yeux, un air intelligent et pose. Il savait ecrire, et sans faute, une belle ecriture curive, aux majuscules au port altier qui contrasterait tant avec sa maladroite calligraphie qui produisait de rachitiques et tremblantes lettres, parfois a l'envers, parfois ne ressemblant plus a rien de comprehesible. Raturees, prete a s'ecrouler, n'arrivant pas a s'elever. C'etait un peu comme ca qu'il se voyait, de temps en temps, lorsque dans un court moment de lucidite il se rendait compte qu'il n'etait pas ce que les autres avaient l'habitude de voir, ce que les autres avaient envie de voir en lui, en particulier ses parents qui parfois lui jetaient un regard desespere, se demandant ce qu'ils pouvaient faire de ce gamin fige, qui ne grandirait peut-etre jamais. Mais les autres aiment egalement voir des gens inferieurs a eux. Ca leur fait prendre conscience de leur propre superiorite. Ah, quelle chance, je peux m'estimer heureux, j'aurais pu etre lui, ah, je me sens bien maintenant. Heureusement, l'interesse ne percevait pas souvent ce genre de regards, ou les interpretait avec optimisme.

La, Roy ne le regardait pas de toutes facons. Il contemplait son reflet dans l'eau endormie du temple. Expression neutre, un peu triste, peut-etre. Il aurait voulu le toucher, mais n'osa pas. Il etait si pur, et se sentait si sale, ses mains halees et seches etaient encore un peu terreuses, les mains de Roy si blanches, si propres, non il ne preferait pas, mais il ne connaissait pas un autre moyen de reconforter quelqu'un que de le toucher, lui faire des calins. C'etait agreable non? Lui il aimait bien, il se sentait aime, au moins un petit peu... Lui aimait-il egalement ces etreintes qui rechauffent le coeur? Si fragile, il avait peur de le casser, seulement en le toucher. Meme le vent aurait pu l'emporter, si il y en avait eu, et lapluie l'effacerait comme il effacait les dessins executes a la craie, dans les rues des grandes villes. Ces grandes villes, il les visitait rarement, preferant de loin son village. Il faisait toujours de la pluie la bas, et puis c'etait trop grand, il y avait trop de monde, la peur panique qui le prenait a ces moments desesperait ses parents qui ne l'y emmenait plus. Il y etait intenable, s'agrippant a la manche de son pere, lui broyant a moitie le bras, se montrait parfois agressif lorsqu'on lui parlait, meme envers un pauvre vendeur qui ma foi, n'avait rien fait d'autre que de lui demander ce qu'il voulait comme genre d'habits. Le grand garcon etait par contre fascine par toutes ces lumieres, les artistes de rues. C'etait si beau ! Mais en meme temps, il n'avait jamais vu de "vrai art", alors forcement cela fausse les appreciations.

Est-ce que Roy avait egalement contemple ces fresques? L'esprit de Keiko retournait enfin a quelque chose d'un peu plus concret, comme quand la faim le tiraille ou que la soif se fait sentir. Sauf que la, c'etait la mission qui lui avait ete confiee par Roy lui meme qui l'avait ramene un peu a la realite. Alors, trouverait-il son idee bonne? Un silence avait regne, assez pesant. Keiko deplaca un peu son pied, nerveux, faisant glisser la botte qui l'entourait sur le sol, et rencontrant un caillou qui roula legerement. Ce minuscule bruit resonna dans le batiment, faisant sursauter Keiko. Il regarda son pied, le remit bien a sa place, il ne le referait plus, c'etait promis, c'etait promis ! Mais plus de peur pareille... Il se retint d'ailleurs de dire ces choses au caillou, mais Roy s'ebroua soudainement, faisant bondir de nouveau le coeur de l'homme. Alors que Keiko reprenait son calme, Roy regardait dehors. Il etait si pale, se dit alors le jeune homme. Si pale, il pourrait meme semblaer.. malade. Mais sans doute n'etait-ce que le reflet de l'ange qui etait en lui ! sa mere lui avait souvent dit que les anges avait la peau blanche, tel le lait. Il ne manquait plus que les ailes au garcon, ailes qu'il allait lui procurer, tout du moins qu'il allait tenter de procurer. Il se triturait les mains, essayant d'en enlever les residus de terre mais aussi la nervosite qui s'emparait de lui. Il devait accomplir une mission dont il ne savait pas s'il serait capable de s'acquitter.

Il prit la parole, Keiko l'ecouta pour ne pas perdre un mot ou une information importante dans son discours. Alors, ils iraient tres haut, tres tres haut ! Il ne comprit pas qui etait Heracles, mais il se douta que ca devait etre quelqu'un de... resistant? Sans doute, il ne comprenait jamais toutes les images utilisees par les intellectuels comme son interlocuteur. Meme si si celui-ci avait utilise l'equivalent latin du personnage, Keiko aurait compris, comme son mere lui avait conte les douze travaux d'Hercule. Et donc, apres avoir ete si haut... Il le pousserait, et la il devra crier, tres tres fort ! Mais pourquoi? Pour faire comprendre aux gens que l'ange renaitra? Sans doute, comme un messager ! C'etait excitant ! Il se tenait les mains, febrile, presse d'y etre. Oh, ca serait si incroyable, et il serait si important ! Quel honneur lui faisait le garcon la ! Emu, il ecouta quand meme la fin du discours. Il irait chercher quelqu'un... normal, quoi. Pour ne pas qu'ils comprennent qu'il l'avait.. l'avait quoi? Euhtamassier? Qu'etait ce mot si complexe? Un sourire legerement crispe se dessina sur son visage cuivre, tandis qu'il essayait d'y trouver un quelconque sens. Peut-etre que cela voulait dire... pousser... ? Il voulait que l'on sache qu'il l'avait fait sans auxiliaires? D'accord, il tiendrait le secret. Hochant la tete energiquement, le garcon repondit, repetant en ses mots ce que Roy lui avait explique en phrases construites et coherentes.


"Oui, oui, on va tres haut, je pousse, je crie, je vais chercher quelqu'un, compris, tout compris."

Roy semblait content de l'idee, cela confortait un peu Keiko dans sa monomanie de se sentir un tant soit peu utile. Roy reprit la parole, sans doute souhaitant que tout soit bien clair dans l'esprit de son assistant. Il dirait qu'il serait juste un "temoin". Fier de connaitre ce mot, il se le repeta, le tournant et le retournant dans son esprit. Il etait temoin, juste temoin. Ah, ca le faisait sourire. Une confidence, un secret, juste entre deux! On ne lui avait pas confie de secret auparavant, il n'en avait entendu parler que dans les livres. Il hocha de nouveau la tete, ayant le grand plaisir de se rendre utile, et repeta, aux anges

"Que tu etais monte, et que vous etes tombe tout seul ! Compris, oui, j'ai compris ! "

Ses paroles le faisaient presque chantonner. Roy se frotta les mains, comme voulant se rechauffer. Il etait vrai qu'il ne faisait pas chaud, ici. Allez, il fallait aller a l'endroit ou sa mission serait rendue possible ! Le plus haut, haut endroit de tous les batiments reunis ! Il allait proposer a Roy de le suivre, mais les mots ne sortaient pas, il n'arrivait pas a formuler. L'emotion qui l'etreignait noyait peut-etre les phrases qu'il construisait. Il n'osa encore une fois pas toucher la peau de Roy, mais il le prit par la manche, disant un vague"Viens...!". Il le tira, courant, mais il remarqua assez vite que le rythme effrene de sa course n'allait pas de pair avec celui que pouvait donner le frele garcon. Il ralentit un peu, ne se rendant pas souvent compte de la force que lui donnait ses muscles d'adultes. Il rendit la course plus acceptable, mais etait quand meme assez presse d'arriver au moment fatidique ou il se rendrait utile, remplissant son role. Arrives au batiment, ils se mirent a l'abri de la pluie. La, Keiko souffla un peu... Il n'aimait pas cette pluie glacee. Elle s'etait encore rafraichie, depuis la derniere fois. S'ebrouant comme un petit animal, il secha un peu ses cheveux brun chocolat, alissant un temps de repit au petit jeune heros. Reprenant leur course, ils se retrouverent dans la tour... Enfin, dans ce meli-melo de marches qui s'enroulaient en spirale jusqu'a la lumiere du ciel. Enfin, lumiere c'etait beaucoup dire, avec le temps qu'il faisait. Entrainant Roy en sa course, ils arriveraient bientot a l'instant ou le destin frapperait. Ne se rendait-il pas compte qu'il allait bientot se transformer en meurtrier? Le meurtrier de l'enfant malingre et blase qu'etait celui qui le suivait, et qui laissait l'adulte inconscient faire ce qu'il voualti qu'il fasse.

[Bon, la suite dans la tour alors ^_^]
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