(mais quelle est la myyysterieuse réference caché dans le titre?)

Les douches. Elles étaient vides, ce qui était un peu normal vu l’heure tardive. Minuit, une heure du matin ?...il n’était pas très fatigué, en partie grâce au café qu’il tenait dans sa main droite, et la console dans celle de gauche. Après tout, comment pouvait-on dormir sans avoir préalablement joué à Zelda une bonne demi-heure ? Cette question ne se posait pas, et ça devait être pour cette raison que ce cher geek était en train de jouer à la DS, assis contre un mur humide.

Pourquoi était-il là, d’ailleurs ? Compte tenu des étranges événements qui se produisaient ici, ce n’était peut-être pas des plus raisonnables de trainer par ici en pleine nuit. Or, il craignait plus une Leah en soif de Nintendo DS qu’un monstre qui trainerait dans les parages. Et puisque Leah semblait pure et innocente, les douches masculines semblaient être le lieu le plus sur pour sa console. Et ce n’était pas une mauvaise idée, puisque c’était, comme je l’ai déjà dit, totalement désert, a tel point que ça aurait pu devenir un peu lugubre, si la musique guillerette de Link et ses copains ne réchauffaient pas un peu l’ambiance –et la faisait devenir un peu ridicule par la même occasion ; collez Caramel Dansen derrière une quelconque scène de the ring vous verrez.
L’humidité formait une légère buée sur ses lunettes, qu’il essuya d’un revers de manche rayée. Il en profita pour étouffer un bâillement et sortir une cigarette qu’il alluma avec son briquet puis porta a ses lèvres. Le mélange cigarette et café était assez étrange, mais il n’y prêta pas attention, habitué aux aliments particuliers que l’on trouvait ici. Ici...il était arrivé il y a à peu près un an. Ca passait vite, mine de rien...un an à croupir ici comme un rat en fait.
Ce n’était pas très poétique.
La situation n’avait rien de poétique après tout, on pouvait se permettre. Enfin, il ne faisait pas partie des personnes dont la vie avaient été arrachée, puisque au moment ou il était entré il n’avait plus vraiment de vie, ni de but a proprement parler –a part se faire oublier un bon bout de temps. La c’était réussi...A présent, se faire oublier de certaines personnes auraient été idéal... : pour sa santé (se faire trancher/fouetter/lapider n’était pas des plus agréables et il préférait éviter ça, donc), pour le bien de sa DS (le démontage aussi) et aussi parce que se faire insulter par un oiseau parano ça craignait un peu.

Il tapota la cigarette contre sa tasse, et la moitié des cendres tomba à l’intérieur, ce qui ne l’empêcha pas d’en prendre une gorgée quelques minutes après. Bon, chacun ses gouts (ou pas). Toujours est-il que le geek était assis, ou plutôt vautré sous une douche, la DS entre les mains et la tasse de café aromatisé au tabac a coté de lui, et que le Zelda Phantom Hourglass commençait a l'ennuyer ferme apres la 18ème partie en deux semaines.

Lyz entra dans la douche des filles. Et en ressortit aussi vite qu'elle y était entré. Oui, même à une heure du matin il y avait des filles en train de pleurer, ou de rire, ou de discuter... qu'est ce qu'elle en savait ? En tout cas, elle ne voulait pas se mêler à elles. Elle décida donc d'aller dans celles des garçons, il n'y aurait personne. Vêtue en tout et pour tout de ses sous-vêtements [ pas très sexy, je vous l'accorde, mais quand même ] et d'une serviette blanche et moelleuse qu'elle avait trouvé dans sa chambre et qu'elle avait enroulé autour de son corps. Elle marchait pieds nus dans les couloirs déserts, froids et humides du pensionnat. Tip, tap, tip, tap... Les bruits de ses pas seuls rythmaient le silence oppressant, mais la jeune fille n'en paraissait pas pour le moins effrayant. On voyait au premier coup d'oeil qu'elle n'était pas du genre jouvencelle effarouchée.
Au bout du couloir, là où il y avait la porte des douches, qu'elle ne voyait pas encore, elle entendit un grand bruit. Et même plusieurs. Du genre BOUM BOUM AÏEUH BAAM BOUUUUM CRAAAAASH. Puis plus rien. Mais pas pour longtemps. Une porte grinça, puis se referma.
En arrivant devant la porte de la salle de bains, Lyz se demanda si ce n'était pas celle-ci. Mais elle posa tout de même sa main sur la poignée. Elle entendait une petite musique stridente qui lui paraissait familière, mais qu'elle ne parvenait pas à reconnaître, et le babillage d'un enfant, au vu de sa voix. Quand elle poussa la porte, intriguée, la douche s'alluma. Très forte, d'un coup, comme s'allumaient toujours les douches ici. Elle vit un jeune adolescent faire un roulé-boulé puis se recroqueviller plus loin, et se relever pour essayer d'éteindre l'eau qui coulait sur... sur... SUR MAIL ? Oh non. Etait-elle obligée de toujours tomber sur lui ? Elle se mordilla la lèvre inférieure, puis, voyant la buée s'accumuler de plus en plus, prouvant que la chaleur de l'eau augmentait, elle s'avança à grande vitesse, faisant d'ailleurs tomber sa serviette au passage, et poussa le jeune adolescent, qui continuait à appuyer comme un crétin. Puis elle tira Mail vers elle, et se fit tremper au passage. Elle glissa sur l'eau, trébucha sur Mail et tomba sur celui-ci, écrasant la DS trempée au passage. Elle se releva d'un bond, sans même relever Mail, et se rendit compte aux plaques rouges qu'elle avait sur le bras qu'elle s'était brûlée. Elle se tourna vers le garçon qu'elle avait poussé, et lui lança un regard noir.

Quand on est un boulet, on ne fait rien.

Elle le releva brusquement.

Compris ?

Puis elle lui montra le bouton de la douche, et poussa un soupir, avant de reprendre :

Ce bouton sert à ALLUMER la douche, ok, crétin ?