…Mais une personne qui semblait totalement dépassée dans ce genre d’univers, et qu’on ne s’attendrait pas à voir dans un manoir aussi chic et mystérieux que le Pensionnat Interdit !
Emanuelle marchait. Comme tout être humain capable de ce déplacer, d'ailleurs, ou qui possédait des capacités motrices en bon état.
Le Hall. Elle y était passée souvent ses derniers temps. Son entrée, où elle avait rencontré le jeune Solon, pauvre ange échoué et perdu dans les ténèbres. Elle s'était prise malgré elle d'affection pour lui, car il lui ressemblait, quand elle était jeune, au même age.
Elle avait aussi rencontré une certaine Seles, étrange jeune fille toute vétut de noir, et dégoulinante, apparut d'on ne sait où. Seles l'avait conduit jusqu'à une certaine Lizbeth, âme en peine perdu dans cette grande bâtisse qui semblait avoir traversé les ages. Cette dernière c'était précipitée sur Seles, et avait fondu en larme dans ses bras. Touchant.
Ou encore cette Léonie, fumeuse de service, ainsi que Uta, jeune fille d’une extrême politesse à son égard. Ce n’était pas comme cette Yachiru, ou Rayna, qui avaient tenté de l’envoyer saluer le Seigneur.
Il en fallait beaucoup pour émouvoir Ema. Responsable de l'accident qui avait tué sa soeur, elle en avait vu dans sa vie. Elle n'était pas une mauviette. Elle savait comment le monde fonctionnait, et comment le contrôler. Elle aimait tout contrôler.
Pourtant, aussi étrange soit-il, elle aimait l'idée que, quelque part dans le ciel, Dieu les observe, comme un père veillant sur ses enfants en train de jouer. Aussi irrationnelle soit-elle, cette idée lui plaisait. Sans doute la devait-elle à son éducation, une éducation religieuse plus poussée que celle que l'on donne aux enfants « normaux », élevés avec une mère, un père, et parfois même, des frères et sœurs. De enfants qui avaient des amis.
Emanuelle Logan était soeur.
- Bonjour, ma fille.
Dit-elle de sa voix calme et sereine à la personne qui se tenait devant elle dans le vestibule, non loin de la porte, situation qui ne laissait pas place aux conjectures. Une nouvelle prisonnière. Prisonnière de ce tombeau. Car c’était un tombeau. Ils ne pouvaient techniquement pas en réchapper. Evidement, N’Ema était persuadée du contraire, on ne la ferait pas changer d’avis. Dieu ne la laisserait pas mourir ici, du moins pas sans explication. Si ce lieu devait être sa sépulture, elle en saurait la raison. A coup sur. Mais pour le moment, elle était seule dans un vestibule avec une nouvelle victime des I. Plus le temps de s’apitoyer sur son sort.
Une nouvelle prisonnière…modèle réduit !