... J'aime pas les manoirs. [Entrée]

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Réunissant tout son courage, elle posa la main sur la poigné. Hors de question qu’elle ne se dégonfle devant son frère et Izi. Elle réussirait. La poignée tourna sans difficulté, et dans un grincement sourd, le battant s’ouvrit. Un courant d’air glacé venant des ténèbres du corridor fit flotter ses cheveux et souleva son tee-shirt. Elle réprima un frisson, déglutit, et posa un pied sur l’une des lattes du plancher. Elle fit un pas. Deux pas. Trois pas.

Et la porte se referma d’un coup, dans un claquement, qui se répéta en échos sinistre le long de la galerie faiblement éclairée. Elle se dirigea vers la porte. La poignée refusa de tourner. Elle tira. Pas de mouvement. Elle posa son pied contre le battant, et tira de nouveau. Pas de mouvement. 6 minutes plus tard, elle abdiqua. La porte n’avait pas bougée d’un millimètre, malgré tous ses efforts. Voyons, gardons notre calme : qu’avait-elle sur elle ? Son Ipod, et son portable. Sa petite sacoche. Une petite bouteille d’eau, à moitié vide.

Bien, maintenant, que faire ? Chercher un autre moyen que la porte pour sortir, comme une fenêtre, ou une autre porte. Elle regarda son portable, et composa un numéro. Contacter son frère était l’idée la plus sensée à faire. On jouerait aux exploratrices en deuxième option, si le portable ne passait pas. Prenant sa mine la plus renfrognée, elle attendit que le portable se connecte au réseau, et passe l’appel.

Mona ne se laisserait jamais démontée. Et surtout pas par un manoir.

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Hayina attendait dans l'ombre du hall d'entrée qu'un petit nouveau arrive dans le pensionnat: elle aimait bien les regarder paniquer puis courir partout en criant à l'aide, ou bien se recroqueviller avant de pleurer toutes les larmes de leur corps... Quelques fois, de charitables élèves qui passaient par là accueillaient les nouveaux prisonniers et les faisaient visiter le pensionnat ou les rassuraient... Et Hayina restait dans son coin, à regarder les diverses réactions des personnes. Mais là, elle commençait à s'ennuyer. Et si elle n'allait pas accueillir elle aussi un ou une petite nouvelle ? Justement, une jeune fille venait d'entrer avec appréhension ; la porte venait de se refermer derrière elle. Son destin était scellé. Pourquoi ne pas s'attirer sa sympathie ? Elle pourrait peut-être lui être utile, un de ces jours... Alors que l'étrangère semblait essayer d'appeler quelqu'un avec son portable, celle-ci sortit de son coin puis se dirigea silencieusement vers elle. Hayina lui dit alors:

-C'est inutile, miss. Il n'y a pas de réseau ici... Rien ni personne ne peut sortir de cet endroit une fois qu'il a franchit la porte... Tu viens de faire la plus grosse erreur de ta vie. Mais ce n'est pas de ta faute... C'est le lieu en lui même qui a manipulé le destin... Hayina lui avait dit ça d'un ton compatissant imité à merveille.

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Mona lava les yeux vers elle, le regard vide. Mais de quoi elle ce mêlait, celle-là ? On l’avait pas sonné ! Enfin bref. Le « bip » caractéristique de l’appel qui échoue retentit dans son portable, et elle raccrocha. Mentalement, elle raya la première option de la list.

- Ah.

Répondit-elle, faute de mieux. Elle n’aimait pas beaucoup cette fille. Déjà, elle l’avait appelé Miss. Puis elle lui disait qu’elle avait fait une erreur. Elle était vraiment sans gêne, et lui rappelait Izi sur les bords, ce qui l’irritait. Bientôt, elle allait finir par lui demander la couleur de ses chaussettes, si ça continuait. Elle repensa à la phrase que la jeune inconnue venait de dire, et tilta sur un point.

- C’est scientifiquement impossible.

Dit-elle de sa voix d’outre-tombe. Après tout, on ne pouvait techniquement jamais se retrouver prisonnier d’un lieus ans en sortir. Mais bon, le monde était toujours pleins de mystères, et elle avait déjà vérifié les dires de la jeune fille quelques minutes plus tôt en essayant d’ouvrir la porte sans succès.

« Zarby », comme aurait dit Izi.

Il lui semblait qu'elle était bel et bien prisonnière dans un bâtiment mystérieux, et que cette ois, elle ne pourrait pas se tirer d'affaire facilement...

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