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 Sol, sol, la, fa-mi... sol. [Morgan]

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Hybride rancunière.
Emily Johanson S.
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MessageSujet: Sol, sol, la, fa-mi... sol. [Morgan]   Sol, sol, la, fa-mi... sol.   [Morgan] Icon_minitimeSam 20 Sep 2008 - 22:14

Sol, sol, la, fa mi… sol…

Emily appuyait sur les touches au hasard, assise devant le piano. Elle fit durer le sol jusqu’à ce que le son se perde, et continua d’appuyer sur des notes au hasard, ne comprenant guère ce qu’il y avait d’inscrit sur la partition. Et elle ne savait même pas où étaient les touches, ou plutôt elle les avait devinées en les essayant un peu toute, se rappelant de ses maigres cours de musique à l’orphelinat. Do ré mi fa sol la si do, do si la sol fa mi rééé do.

Elle réfléchissait en même temps, d’où l’anarchie de ses notes et sa répétition. Elle faisait toujours les mêmes gestes, mais il était tard de toutes manières. Personne n’était encore levé, ou du moins personne n’était dans le salon. Dans cette pièce dorée, chaleureuse. Elle entendit du bruit dehors, interrompit quelques instant sa mélodie, et discerna deux personnes, debout, l’une en face de l’autre. Elle ne les identifia pas, mais vu la personne la plus grande se pencher vers la plus petite. Elle reprit sa musique tout en observant la scène. Puis, la grande personne partit, et elle entendit la porte s’ouvrir, se refermer, puis des pas s’éloigner. Quelques instants après, les mêmes sons.
Elle se mit à taper un peu plus furieusement sur le clavier, comme si elle y pouvait quelque chose.
Ah, mais elle était bête, elle y pouvait effectivement quelque chose…

Elle sourit à cette pensée, et ses notes se calmèrent, se firent moins agressives. Même si Emily jouant du piano avait de quoi faire fuir tout pianiste qui se respectait vu sa façon d’en jouer. Au hasard le plus complet, c’était une évidence, elle ne faisait pas du tout attention ni à la partition ni aux notes. Elle composait, insouciance, appuyait quelques fois sur les noires et parfois sur les pédales, sans chercher à créer une harmonie. Cela pourrait parfaitement résumer sa situation actuelle ; le chaos. Elle ne savait plus où elle en était, ce qu’elle faisait, ce qu’elle devait mais elle savait pertinemment ce qu’elle aurait dû et ce qu’elle n’aurait pas dû faire, naturellement, comme toujours dans ces cas là. Ce n’était pas de la détresse, ni de la déprime, mais un peu de mélancolie peut-être.

Elle n’était pas habillée. Elle était vêtue d’un pyjama, en réalité. Cela ne semblait pas la déranger d’être ainsi, pieds nus, mais avec ce t-shirt à manches longues clair et ce pantalon vert foncé. Elle se tenait toute courbée mais ne prêtait pas attention aux cheveux, ramenés sur le côté en une queue de cheval, qui trainaient sur le clavier. Elle avait la coloration qui était partie, quasiment, et elle était presque redevenue châtain clair. Elle allait peut-être arrêter de se les colorer… peut-être.

Elle avait revu Owen. C’était étrange de se dire ça. Et puis c’était tout. Comme un fantôme du passé qui ressurgissait, comme cette musique qui s’arrêtait pour se saccader, alternance de notes aiguës et graves. La, mi, la, mi, ré, si, ré, si… Elle appuya brusquement sur la pédale du centre, ne sachant pas très bien ce que ça allait donner.

Ah.
Elle était un peu perdue, à vrai dire, au milieu de toutes ces pensées et ces agissements contradictoires. Peut-être qu’il pourrait l’aider ? Depuis presque un mois, il l’aidait beaucoup. Dès qu’il serait là, elle lui demanderait de l’aide. Car elle était vraiment perdue dans toutes ces directions, tous ces cheminements qui s’entrecroisaient sans qu’elle en aperçoive le bout, la conclusion.
Elle tourna la tête et cessa son semblant de musique lorsqu’elle vit la porte s’ouvrir.
Il fallait croire qu’ils étaient télépathes.


« Salut ! »
fit-elle, souriante.
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MessageSujet: Re: Sol, sol, la, fa-mi... sol. [Morgan]   Sol, sol, la, fa-mi... sol.   [Morgan] Icon_minitimeSam 20 Sep 2008 - 23:01

Morgan souffla sur son the vert. Il avait ouvert la fenetre et regardait dehors, accoude. Il ferma un peu les yeux, soulage du silence qui regnait dans la chambre. Mail jouait silencieusement dans son coin, quant a Ritchie et Nao, ils etaient partis trainer leur immondice quelque part ailleurs, les cris s'estompaient. Silence. C'etait agreable. Il sourit meme. Mail finit par se retourner et mettre un oreiller sur sa tete pour une raison qu'il ne connaissait pas et ne voulait pas connaitre. Le silence fut alors complet et Morgan prit une petite gorgee de son the encore brulant. Le luxe leur etait offert en echange de leur liberte. Pour quelle raison ces personnages inquietants avaient choisi de batir cet endroit et pour quelle raison toute aussi incomprehensible pouvaient-ils enfermer tant d'humains ensemble? C'etait tout bonnement horrible de part son point de vue.

Tant d'hommes de femmes et surtout d'adolescents qui trainent et se prelassent dans leurs vices, tant de personnes qu'il jugeaient ininteressantes, tant de personnes qu'il meprisait et qui lui rendaient la pareille. Il n'etait pas quelqu'un d'apprecie dans ce pensionnat mais ce climat de relative mesentente lui etait indifferent. Le probleme, c'etait quand les gens commencaient a le coller, comme ce blondinet insolent et d'une perversion immonde. Il lui semblait que la plupart des filles du pensionnat qui etaient un tant soit peu jolies du point de vue d'un garcon de base avaient ete accoste par cet energumene et.. pas que les filles, c'etait ce qui l'horripilait. Entre les propositions de le devergonder un peu lui etait si coince et autres paroles tout aussi mal placees, il savait bon de mettre le plus de distance entre eux.

Morgans oupira une nouvelle fois en regardant ce ciel etoile. Il entendit finalement, outre la respiration reguliere de Mail, quelques bribes de conversation, il reconnut vaguement la voix de Keiko, un etre qui ne lui etait pas meprisable, dont la compagnie etait meme plutot agreable. Mais bientot ses pas furent noyes dans le silence de la nuit et seule un petit son persista, qu'il n'avait pas percu au depart.

Ces petits bruits maladroits produit par un piano, cette petite melodie completement aleatoire, de debutante, ne pouvaient etre produits que par une seule personne a cette heure de la nuit. Tiens, il avait envie d'aller la voir. Oui, il allait spontanement voir cette personne, il allait voir de son plein gre cette personne qui avait reussi a l'interesser. A le captiver meme.

Descendant les escaliers en faisant attention a sa boisson chaude, il se dirigea tranquillement vers la source des sons, a savoir vers la seule salle qui possedait un piano -d'ailleurs d'excellente facture et bien accorde-, le salon. Morgan ouvrit tranquillement la porte, sahcant d'avance ce qu'il allait y trouver. Ce fut un sourire chaleureux, ce fut des paroles banales mais si agreables a entendre. Morgan esquissa un sourire a son tour et s'approcha. Il posa son the sur une table proche du piano et s'assit sur le banc pres d'Emily.

"Bonsoir..."

Laissant trainer ses paroles, il laissa trainer ses doigts sur les touches immaculees du piano egalement. Il joua "au clair de la lune", ce qui n'etais somme toute pas bien complique... Il lui dit finalement

"Je ne suis pas bon joueur... Mais toi, t'entrainerais-tu aussi tard a dessein de m'empecher de dormir?"

Petit sarcasme. Par habitude. Autant ne pas se rouiller.
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MessageSujet: Re: Sol, sol, la, fa-mi... sol. [Morgan]   Sol, sol, la, fa-mi... sol.   [Morgan] Icon_minitimeLun 22 Sep 2008 - 21:01

suite au bug...

Morgan la serrait contre lui, un peu gene de ce contact impromptu mais qu'il avait lui-meme genere. C'etait de sa faute apres tout, si ils se retrouvaient dans cette situation. Il n'avait pas cede a une quelconque emotion, il avait plutot essayer d'aviver ceux d'Emily. Elle etait certainement plus habituee a ce primitif langage du corps qu'a une autre sorte de consolation. Il preferait user les mots, signe que l'homme avait un peu evolue, que ces caresses de l'homme sans conscience. C'etait pour lui faire plaisir a elle. Un effort qu'il ne faisait que pour elle et qui ne se reitererait certainement pas de sitot. Il n'avait pas dans ces habitudes de montrer assez de bonte pour se forcer a ce genre de choses plusieurs fois. Il n'en tirait aucunement plaisir non plus mais esperait que cela aiderait Emily a retrouver le sourire, ou meme sa mine boudeuse habituelle. Tant que ce n'etait pas ces yeux remplis de larmes et ces levres tremblantes...

Elle lui dit qu'il etait tres bien ainsi. Ses yeux se voilerent a nouveau, tandis que la jeune fille obeit a sa recommandation de pleurer sur sone paule. Son epaule etait mouillee des pleurs de la vampire a present. Elle sanglotait avec peine comme craignant de le souiller. Crainte legitime vu le caractere et l'ideologie de Morgan qui etaient parfois extremes. Il preferait encore que ses larmes le souillent plutot qu'elles salissent l'interieur d'Emily, les larmes refoulees n'etaient pas meilleures que celles qui coulaient, elles devoraient avant de s'assecher, ne laissant plus qu'une etendue deserte. Autant pleurer si on veut garder un semblant de sentiments tels que les hommes communs les definissent.

Il la laissa pleurer, se rependre en excuses, n'etant qu'un soutien silencieux sur lequel elle pouvait compter. Morgan laissa tomber sa tete sur l'epaule d'Emily, fatigue. Ce debordement d'emotions le genait autant qu'il le rassurait quant a la rouquine mais la sentant se detendre un peu, il se relacha egalement. Il finit par emettre en reponse aux premieres paroles de la vampire un petit rire ironique avant de dire, sardonique, mechant envers lui meme

"Avoue que si tout le monde etait comme moi, ca serait un veritable enfer !"

C'etait assez vrai, meme si il esperait qu'un jour plus de gens laisseraient tomber leur vices, ne resteraient pas au stade animal du plaisir et de la vie et iraient le chercher dans les spheres intellectuelles. Que tout le monde puisse etre heureux ainsi sans se prelasser dans leur immoralite. Il finit par sourire et ajouter apres un soupir exageré

" Aaah mais il faut bien que quelqu'un remette dans le droit chemin toutes ces ames perdues... "

Il se separa un peu d'Emily pour voir son visage. Les larmes maculaient son visage mais un faible sourire semblait eclairer un peu son expression. Si cette treinte lui avait fait du bien alors il oublierait a quel point c'etait incorrect.

" Le sourire te va mieux que les pleurs. "

Certains arrivaient a etre plus beaux dans les pleurs, peut-etre de part l'intensite de leurs emotions. Morgan les meprisait, eux qui n'avaient pas le courage de sourire! Elle, elle etait mieux lorsqu'elle souriait qu'avec ces yeux rougis et ces joues gonflees. Lui... Il ne pleurait pas comme la tristesse le voulait mais ne souriait pas non plus comme la joie le dictait. Ca ne lui irait pas. Tant pis.
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MessageSujet: Re: Sol, sol, la, fa-mi... sol. [Morgan]   Sol, sol, la, fa-mi... sol.   [Morgan] Icon_minitimeMar 23 Sep 2008 - 7:17

Aaah mais il faut bien que quelqu'un remette dans le droit chemin toutes ces âmes perdues...
Un sourire éclaira sa mine, aussi passa-t-elle sa manche sur son visage, épongeant ses maudites larmes pourtant autorisées. Âmes perdues, c’était peut-être le mot un peu extrême à employer, effectivement. Tout était extrême avec Morgan, de toutes manières, mais n’était-ce pas bien ainsi ? Il n’y avait pas de demi-mesures, pas d’hésitations. Elle rêvait de ça, de ne pas avoir a chercher des heures durant une chose qu’elle ne trouverait pas. Car elle n’arrivait pas à faire de choix, sauf en y étant poussée, car elle réfléchissait bien trop, ou au contraire, pas assez et se précipitait. Dure loi qu’était celle-ci, qui stipulait que toute action irréfléchie de la part d’Emily Johanson Strange serait irrémédiablement et indubitablement stupide. Elle n’était plus une enfant, elle devait agir en conséquence, et grandir un petit peu.

Mais c’était dur.


« Merci. »

Elle posa ses index sur les joues de Morgan, et étira sa peau en un léger sourire, reproduisant le même sur ses lèvres. Il avait l’air bizarre, la peau ainsi tirée, mais tant pis.

« Suis sûre que ça te va mieux que cet air sérieux. »

Elle souriait, encore un peu tendue et bouffie, mais tant pis, elle préférait rire que pleurer. C’était plus agréable, tout de même. Assise sur le banc, avachie à moitié sur lui, elle ne pouvait que sourire, maintenant que tout était passé. Elle était heureuse de cet effort, même si elle savait qu’il y avait moult choses derrière qu’elle ne comprendrait peut-être jamais à moins d’activer son pouvoir, au risque de lui transférer ces mauvais souvenirs… chose qu’elle préférait éviter. Alors, depuis presque un an, elle brimait ses pouvoirs, les empêchant de s’activer, pour ne pas courir le risque que tout soit dévoilé. Elle ne savait pas si elle pouvait stopper la vision en cours de route, mais elle préférait ne pas essayer. Elle ne pouvait faire confiance à personne, maintenant qu’elle mentait à tout le monde, non… ?
Ah, elle ne mentait pas à Morgan. Elle dissimulait qu’une petite partie, qui n’était pas si importante que ça, après tout. Quelle différence cela faisait, maintenant ?


« Ça va ? »

Elle songea que sa question était pertinente si c’était lui qui l’avait posée à elle, étant donné que c’était elle qui pleurait, pas lui. C’était elle la pleurante en costumes et lui le preux chevalier en armure. This is an happy eeend, ‘cause you don’t understand. Elle voulait bien d’un fin heureuse, mais il fallait bien qu’elle ne soit pas aveugle. Sinon, à quoi pourrait-elle bien servir, cette fin qui masquait tout, qui dissimulait même les futilités ? Ce n’était pas envisageable de se jeter dans une gaieté et de ne pas en ressortir, juste par désespoir de cause. C’était un peu ce qu’avaient fait Ritchie et Rikka, non… ?

Elle l’avait néanmoins posée car elle savait, même s’il agissait tellement étrangement par rapport à son habitude, qu’elle aurait pu penser qu’il avait légèrement changé, mais non. Morgan n’était pas du genre à changer d’avis alors que quelque chose était si profondément encrée en lui. En fait Morgan n’était pas du genre à changer d’avis du tout. Sa question, elle résumait toutes celles muettes qu’on pouvait se poser. C’était le joker, la question passe-partout pour demander sans vraiment le faire toutes ces choses qui n’étaient parfois pas demandables.
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MessageSujet: Re: Sol, sol, la, fa-mi... sol. [Morgan]   Sol, sol, la, fa-mi... sol.   [Morgan] Icon_minitimeMar 23 Sep 2008 - 20:51

Emily le remercia. De quoi exactement, il ne savait pas, mais si quelque chose en son attitude avait aide Emily a trouver un meilleur moral, alors c'etait tant mieux. Ca le reconfortait un peu. Il preferait encore la joie parfois excessive aux pleurs toujours surabondants. c'etait plus supportable, a moins que cette joie ne vienne de Nao. Il avait fait des reves desagreables a cause de lui et avait passe de bien mauvaises nuits en general, craignant que celui-ci tente de l'approcher. Il lui donnerait de bons coups de pieds mais pour cela il fallait qu'il soit eveille, c'est pourquoi il s'assurait toujours que Nao avait profondement sombre dans le sommeil avant de s'endormir a son tour et s'efforcait de se lever vers cinq heures pour manger avant la masse des autres et entretenir sa forme au lieu d'etre oblige de dire bonjour aux ignobles personnages qui peuplaient sa chambre. Mail, bien que son cerveau soit profondement atteint, etait relativement sympathique et si il n'y avait que lui a supporter tout irait tellement mieux...

Emily l'interrompit dans ses pensees qui lui avaient rendu un air bien plus ferme en appuyant fermement ses doigts sur ses levres avant de les etirer. Quelle inconvenance! Il tenta de s'extraire a la prise d'Emily dans un premier temps mais il opta pour la politesse tendue en se laissant faire meme si la mimique que la vampire lui imposait devait etre ridicule, il ne preferait meme pas s'imaginer. Celle-ci dit quelque chose qui lui fit un peu relever le regard. Il serait mieux a sourire. Il se raidit un peu plus. Lorsqu'elle lui sourit en le lachant, il n'osa rien dire de peur de casser tout son ouvrage mais il desapprouvait son comportement autant que ses paroles, meme si ce n'etait pas forcement des mots incorrects. Elle s'appuyait toujours contre son epaule et semblait bien plus heureuse. Il lui adressa un regard neutre et sourit de son plein gre bien que comme toujours ce sourire n'etait qu'artifice, un simple rictus caustique qui ne soulignaient que ses sarcasmes

"... Je ne pense pas, non."

Il detourna un instant le regard. Cette reponse etait mechante. c comme a son habitude. Comme ce qu'il pensait. Mais ce qu'il pensait, aussi... Il finit par ajouter

"Je prefere oeuvrer pour le donner aux autres que me l'approprier egoistement."

Elle demande preque en meme temps si il allait bien. Son visage redevint relativement neutre meme si une ombre de ce sourire mauvais restait grave sur ses levres. Si il allait bien... Si il allait bien... Elle lui avait deja pose cette question, indirectement, en lui demandant si il suvivait a Ritchie et Nao. Que voulait-elle de plus? Il avait beau fouiller dans ses yeux, elle restait incomprehensible lorsqu'elle le voulait. Son etre contradictoire etait une enigme. Un mystere fascinant, a sa maniere... De part sa nature deja, mais aussi cette facon d'etre si particuliere.. Les deux choses etaient-elles liees? Sa levre trembla, il hesita et finit par repondre en la fixant dans les yeux

"... Comme a mon habitude."

A la question passe-partout, il donnait la reponse passe-partout, avec son lot d'indecisions. A elle de preciser la question si elle voulait savoir quelque chose de particulier. La nuit etait tombee depuis un moment et il lui avait semble entendre des bruits de portes, les gens allaient dormir. Lui il voulait veiller, encore un peu. Rester dans cette salle. Il avait l'habitude de e coucher apres tout.. Mais profiter un peu de ce moment privilegie et rare... alors pourquoi ne disaient-ils que des choses banales depuis qu'elle avait avoue la relation avec Nao? Ils s'enfoncaient dans une spirale infernale. Ayant apaise sa curiosite, il n'avait plus vraiment de question a poser a part cette question stupide:

" Et toi, a part tes.... deboires amoureux?"
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MessageSujet: Re: Sol, sol, la, fa-mi... sol. [Morgan]   Sol, sol, la, fa-mi... sol.   [Morgan] Icon_minitimeMar 23 Sep 2008 - 21:41

Ah, il faudrait vraiment un petit sourire, même léger, pour enjoliver ce visage. C’était sans doute la pensée d’Emily en voyant la grimace qu’il tira, à la place d’un rictus. Elle assimilait d’ailleurs plutôt le mot « rictus » à un sourire laid ou ironique qu’à un joli rire sincère. Que de guimauve, n’attardons pas trop là-dessus, cela serait fort néfaste.
Elle regarda attentivement la réaction de Morgan, comme cherchant à comprendre pourquoi. Car c’était cela, la clef, sans doute ; pourquoi fait-il donc ça, pourquoi répondait-il de cette façon aussi méchante ? Elle le savait, bien sur, mais ne pouvait s’empêcher de se poser la question, jours après jours, car avoir été dans l’esprit de quelqu’un ne suffisait pas à la comprendre, loin de là… Cela l’avait plutôt embrouillée, à la place.
Elle se renfrogna, reprenant cet air buté habituel, et il était dur de ne pas l’assimiler à cette expression, elle en était conscience, vu qu’elle la détenait vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Ou presque.


« Un sourire ne s’offre jamais à soi-même, si ? »


Cela lui semblait un peu étrange de dire qu’on s’offrait un sourire. Étrange même, c’était impossible, non ? Enfin, on ne pouvait que donner un sourire aux autres, car si l’on se souriait, ce n’en était pas un à proprement parlé, mais un plutôt pour vérifier l’effet que ça faisait, ou pour se réconforter tout seul, perdu dans une salle tapissée de miroirs… Ou pour rire de sa propre bêtise.
Dès qu’elle posa sa question suivant, son visage s’assombrit visiblement. De quoi l’inquiéter un peu plus. Qu’il s’inquiète pour elle était une chose, mais elle pouvait lui renvoyer cette angoisse, étant donné qu’il ne faisait aucun, voire très peu d’efforts pour dissimuler cette ombre passagère. Qui agissait à chaque fois qu’elle lui demandait comment il allait, qu’elle lui parlait de lui. Comme à son habitude. Pire que ses réponses. Comme à son habitude, ça ne voulait rien dire, encore moins que sa question. Elle durcissait le regard de secondes en secondes, voulant à tous prix faire éclater cette carapace, insupportant l’idée qu’il puisse aller mal et qu’elle ne fasse rien. N’était-ce pas cruel de laisser dans l’ignorance un proche prêt à faire des pieds et des mains pour vous, afin de vous aider, quitte à devoir supporter en plus le poids des problèmes d’un autre, entassant les siens avec ? Mais il fallait croire, de toute manière, qu’Emily était insouciante, car elle était résolue de l’aider, qu’il le veuille ou non. Il l’avait aidée, elle l’aiderait, c’était normal. Même si le problème semblait être profond.

Clac. Bonne nuit ! Clac. A demain. Clac, clac, NAO DEGAGE !!, clac, BAM, RITCHIIIIIE, bam, où est passé Nao ?!, clac, claaaac… Je sais pas… CLAC.

Les tumultes des pensionnaires, en haut, et Nao et Ritchie qui fichaient le bazar, comme d’habitude. Ce n’était pas une nouvelle, c’était le même cirque tous les soirs.
Elle consentit enfin répondre à la question, se grattant la joue avec son index, cherchant ce qu’il lui était arrivé.

« Hm, je ne sais pas, à part qu’un ami proche me cause des soucis » fit elle, regardant lourdement Morgan, comme si le sous-entendu n’était pas assez pesant. « J’aimerais bien l’aider, mais il faudrait déjà que je sache ce qu’il ne va pas. »


Elle se pencha un peu vers lui, attrapant le livre qui était derrière lui, qu’elle avait amené de la Bibliothèque, pour le placer à l’emplacement de la partition, ne désirant pas l’oublier. « Contes d’Andersen ». Elle était vraiment en panne de lecture.
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MessageSujet: Re: Sol, sol, la, fa-mi... sol. [Morgan]   Sol, sol, la, fa-mi... sol.   [Morgan] Icon_minitimeMar 23 Sep 2008 - 22:18

La reponse d'Emily a ce qu'il avait precedemment dit adoucit son expression. C'etait vrai qu'on ne s'offrait jamais un sourire. Surtout pas lui.
Meme dans une situation amusante d'apres son sens de l'humour etrique, il ne faisait que ricaner sans prendre le temps de rire. Il ne pourrait jamais s'offrir tel luxe de toutes manieres. Trop cher, trop pour ses convictions. Ses convictions, hein... Cela semblait l'empecher de vivre heureux mais en verite, il etait juste certain que sans passer par le langage du corps, vulgaire et primitif, on pourrait arriver a une sorte de plenitude complete. Pascal disait qu'un homme ne pouvait passer beaucoup de temps seul, allonge dans une chambre, sans rien faire sinon penser. Il se retrouverait face a lui-meme et prendrait peur, trouverait quelque chose a faire pour tromper ce qu'il apelle l'ennui mais n'est que le reflet sombre de son ame. Lui il tentait de la combattre, cette ame noircie, il se retrouverait un jour face a face avec l'immondice de son etre et parviendrait a la vaincre. Toute l'insignifiance de son etre par rapport a la masse, par rapport a toute autre unite, toute autre sens? Plus rien. Il reussirait un jour a faire le vide, respirer, ne travailler que pour pourvoir son corps de ce dont il avait besoin et consacrer le reste de son temps a cultiver son esprit. Alors, il serait heureux. Qu'il aie quelqu'un ou non a ses cotes.

Mais ce jour ne viendrait sans doute jamais.

Les bruits du couloir s'estompaient peu a peu, au fur et a mesure.Des discussions feminines passerent pres de la porte tandis que Ritchie, ou une personne du meme genre, marchait lourdement dans le couloir entre les chambres, au dessus d'eux. Eux, ils restaient la, dans ce salon que personne ne frequenterait cette soiree, sans doute.

Un ami proche me cause des soucis. Je voudrais l'aider mais il faudrait deja que je sache ce qu'il a. Ahah. sous entendu evident mais detourne afin qu'il ne puisse l'accuser d'insister. Classique mais toujours efficace. Elle avait retrouve sa moue boudeuse. Et voila, il avait tout rate, encore. Il n'etait decidement pas doue en relations humaines. Il etait meme un rate. A cause de son ideologie meprisante et extreme, il n'arrivait meme pas a prendre quelqu'un dans ses bras pour le reconforter. Il y etait arrive au bout d'un remarquable effort alors que c'etait a la portee de l'abruti de base...

Il se renforgna encore histoire de fermer completement hermetiquement son coeur. Il allait bien. Comme d'habitude. Il n'allait pas plus mal que d'habitude, plutot
.

"Cet ami ne sait peut-etre pas comment expliquer... Ne sais pas ce qu'il a... Peut-etre qu'il ne sait meme pas si ce qu'il ressent est ce qu'il pense etre.. Il ne sait meme pas ce qu'il ressent, en fait. Il a oublie ce que ca voulait dire."

Il etait passe de ce flottement imprecis aux phrases plus explicites, plus sures. Apres avoir degluti, il reprit toujours sur ce ton calme et impersonnel qui lui etait propre.

"Peut-etre que c'est ca qui le perturbe. Peut-etre que c'est tout ce qu'il pense qui ne demande qu'a etre change car trop inadapte a son environnement... Mais qu'il en veut pas. Ou.. qu'il ne sait pas si il a envie. Qu'il ne sait pas comment changer. Qu'il ne changera jamais car son etre est trop berce par ce qu'il a ete."

Il leva le regard vers Emily apres une courte pause.

"Mais apres tout... Je ne vais rien dire de plus.. Je ne le connais pas ton ami, apres tout..."

Morgan sourit amerement. Etait-ce vraiment un ami? Le connaissait-il? Non. Il ne le connaissait pas cet ami. Non. Alors que fouiller au plus profond de son ame avait ete son passe-temps habituel il ne se reconnaissait pas. Il ne se connaissait pas.
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MessageSujet: Re: Sol, sol, la, fa-mi... sol. [Morgan]   Sol, sol, la, fa-mi... sol.   [Morgan] Icon_minitimeMar 23 Sep 2008 - 22:45

Elle écouta la longue tirade, hésitante parfois, mais toujours cruelle envers lui-même, attrapant la main de Morgan dans la sienne, car elle savait qu’il ne voudrait pas qu’elle l’enlace une fois de plus. Ce qu’il disait était un peu triste. Aussi sentait-elle ses traits s’affaisser, son regard se baisser pour mieux se perdre. Il ne connaissait pas son ami, il ne se connaissait pas lui-même. Lui qui passait temps de temps à réfléchir, car oui, même s’il ne s’en rendait pas compte, elle l’observait souvent de loin sans aller le voir de peur de troubler son ordre ; si lui ne savait guère qui il était… qui pouvait le savoir ?

« Mon ami ne se connait pas. Mon ami ne peut pas connaître les autres, et les autres ne peuvent pas le connaître, alors »
marmonnait-elle, sans vraiment savoir ce qu’elle voulait dire. « Mais j’aime mon ami quand même. »

Elle releva les yeux, sans pour autant lâcher cette main éphémère, comme si elle allait disparaître. Cette main dont elle ne pourrait espérer autre chose que de la tenir, après tout, mais c’était peu être mieux ainsi. Elle avait beau avoir essayé d’enterrer sa nature au plus profond qu’elle pouvait, elle réagissait toujours bizarrement à l’écoute des battements d’un palpitant. Ainsi, limitant les étreintes, elle se sentait moins… attirée ? Oui, certainement.
Elle préférait tenir les mains. Ou alors, une étreinte rapide, pas trop intime.


« Après tout » répéta-t-elle, comme en réponse à toutes ses questions muettes. C’était la phrase Joker, elle aussi.

Celle qui servait à répondre à tout. Sans se poser de tracas, sans trop réfléchir, sans trop s’obstiner à comprendre. La clef.
Encore une.

Elle regardait toujours Morgan, lui et son voile, celui qui dissimulait toujours ses yeux lorsqu’il essayait, ou lorsqu’on le poussait à parler de lui. Il avait toujours des réactions débordantes de tics, comme les muscles qui se raidissaient, les yeux qui mentaient. Car contrairement à ce que croit la sagesse populaire, il était avéré que les yeux pouvaient mentir. Mais pas les tics musculaires.
Aussi était-il inutile d’essayer de dissimuler cela à une surfemme. Surtout lorsque celle-ci tenait la main de la personne concernée.

« Inutile de se connaître pour savoir si on a besoin de l’aide de quelqu’un, je crois. »

Elle redressa son regard qui s’en était allé promener près des touches de piano, et cherchait toujours à débrider un peu ces barrières irritantes qu’il avait dressées. Fais donc, fais donc, Morgan, enferme-toi dans tes problèmes. Mais n’oublie pas que tu parles à quelqu’un qui pourrait lire dans tes pensées et souvenir rien qu’en te faisant une pichenette sur le front… Ce qu’elle pourrait faire lorsqu’elle n’aurait plus rien à perdre. Impulsive mais pas stupide.

« Et puis l’ami, s’il a besoin de moi, peut taper à ma porte, vu que je taperai à la sienne. »

Phrase ultime d’une pièce tellement et tellement répétée au cours des siècles, tant l’amour avait été représenté mille fois. Espérons toutefois que cette pièce ne se terminera pas en Roméo et Juliette, mais plutôt comme Blanche-Neige.

Même si elle était loin d’être dans le même contexte ironique et merveilleux que cette dernière.



__________

GUIMAUUUVE *O*
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MessageSujet: Re: Sol, sol, la, fa-mi... sol. [Morgan]   Sol, sol, la, fa-mi... sol.   [Morgan] Icon_minitimeMer 24 Sep 2008 - 21:59

Morgan regarda Emily sans broncher. Ses yeux savaient mentir. Lui, il ne savait pas. Il ne devait pas mentir. Il devait etre franc, direct, quitte a etre blessant.. Il devait dire ce qu'il pensait, il ne devait pas penser ce qu'il devait dire ou non. Le garcon fronca legerement les sourcils en signe de renforgnement, de cette coleresorude qu'il eprouvait dans tout son etre. Une colere, une haine qui ne demandait qu'a exploser a ce moment. Lui qui pensait l'avoir oubliee, celle la....

Emily lui dit que si il ne se connaissait pas, il ne pouvait connaitre les autres. Ce n'etait pas ce qu'il recherchait mais plus il vivait ici, plus il se rendait compte que sa vision du monde n'etait pas viable, dans ce lieu de proximite ou tout le monde vivaient pleinement ses emotions, haine comme amour... Il ne pourrait pas vivre. Il ne pourrait que se fletrir lentement, sans pouvoir eviter le contact des autres il finirait par se consumer, lui si insensible aux autres, et finirait par deperir. Pourquoi pas? Pourquoi ne pas se laisser lentement mourir? Pourquoi pas se laisser porter par ses idees jusqu'au bout, quitte a se predre lentement dans le flot des sentiments mielleux comme fielleux du pensionnat? Les yeux de Morgan se voilerent. Se suicider en douceur.. Quelle atitude peu noble.. Il ne savait pas quoi faire. Il ne savait plutot plus quoi faire a present. Connaissant vaguement tout le monde qui vivait ici, il ne connaissait personne qui puisse lui convenir parfaitement, partager vraiment son point de vue...

Elle l'aimait quand meme, disait-elle. Oui, elle le soutenait toujours, elle serait pres de lui mais cela suffirait-il? Il lui fallait changer, a tous prix changer. Sourire. Il etait trop lache pour suivre son ideologie jusqu'au bout. A force de vivre avec tous ces gens trop heureux ou trop tristes.. Il etait jaloux, oui jaloux. Lui aussi voulait rire lorsqu'il etait heureux, pleurer lorsqu'il etait triste, il enviait la tendre insouciance de ces gens qu'il meprisait, il ne voulait plus de cette lucidite malsaine qu'il entretenait depuis son plus jeune age... Il ne voulait pas naitre comme ca... Il haissait tant ce monde, ses habitants, ceux qui l'avaient mis au monde, son pere comme sa mere, les gens de l'ecole, Kim, les gens du pensionnat, Emily, et lui ! Lui plus que tout.

Elle lui dit qu'il n'y avait pas besoin de se connaitre pour savoir si il y avait besoin d'aide. Morgan tapota sur le piano, quelques notes decousues resonnant dans la piece. Elle enchainant en disant qu'il pouvait toujours taper a sa porte. Comment faire de toutes facons? Il cligna des yeux et se passa une main sur la figure, l'air particulierement las. Il etait en train de se relacher. Il ne devait pas penser a changer, n'est ce aps. Cela serait basculer dans la debauche et l'imbecilite du reste des pensionnaies, n'est ce pas...


"Je ne sais pas."

Il avait basule de la metaphore de l'ami a lui meme. Il n'arrivait plus a montrer cette mesure habituelle. La fatigue et le fardeau de ce qu'il ressentait se faisaient sentir. Lourd fardeau. Il se courbait deja et lui, n'etant pas le fin roseau qui se pliait mais ne s'arrachait pas mais le lourd chene imposant mais qui se deracinait rapidement


"Je... voudrais etre comme eux... Kim... Les autres gens que j'ai aime ou que j'aime et qui sont assez comprehensifs ou assez betes pour aimer ce monde. J'aimerais etre comme Keiko et ne pas comprendre son absurdite. J'aimerais etre comme toi, quitter cette nature humaine qui ne me va pas... J'aimerais changer mais je sais que je n'y arriverai pas. J'aimerais... Mais je ne pourrai jamais accomplir cet.. exploit qu'est sourire juste.. betement a la vie... Je laisse ca aux imbe...ciles.. Mais le plus bete dans l'histoire c'est juste moi."

Si seulement il pouvait changer, changer ses expressions, changer son ame, changer sa nature... Illusions. Morgan detourna le regard et essuya la larme qui coulait le long de sa joue.
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MessageSujet: Re: Sol, sol, la, fa-mi... sol. [Morgan]   Sol, sol, la, fa-mi... sol.   [Morgan] Icon_minitimeMer 24 Sep 2008 - 22:34

Pleurait-il vraiment, lui, celui qui ne voulait que d’émotions plates, voire pas du tout ? Pleurait-il vraiment, lui qui lui avait dit de pleurer tant qu’elle le pouvait, avant que comme lui, les larmes se tarissaient ?
Oui, il pleurait, oui, elle était devant lui, non, elle ne le laisserait pas seul, oui, elle perdait son sourire, déjà accablée par les « je ne sais pas » et les notes de musiques fêlées et chaotiques.

Elle aurait aimé le serrer contre elle, comme pour réconforter quelqu’un qui n’allait pas bien, quelqu’un qui n’était pas comme Morgan, quelqu’un qui n’avait que faire de l’éthique, un sauvage, un être humain dit normal.

Elle se pencha vers lui, attrapant son autre main, les tenant toutes les deux, les réchauffant avec ses pouces qui tournaient doucement sur le dos de chaque main. Il voulait quitter cette nature d’humain… ? pour devenir un monstre ? Non, c’était impensable, songeait-elle néanmoins, baissant le regard sur leurs mains. Comment pouvait-il s’imaginer quitter sa nature, si belle, malgré les impuretés ? Elle aurait presque envie de le gifler. Il ne ressentait pas le désir de s’abreuver du sang de la personne qui le serrait dans ses bras, lui, il n’était pas révulsé par les corps humains mutilés de peur de les dévorés. Il ne dévorait pas la sœur, l’ami, le frère, la fiancée, le mari, l’oncle, la tante, l’enfant, la petite fille, la nièce ou encore d’autre personnes de quelqu’un. Il ne faisait que lui dire des méchancetés en la repoussant pour ne pas qu’elle l’étreigne.


« Être comme moi… n’est pas aussi joyeux que cela. C’est pire que d’être un humain. Parce qu’on a la conscience d’un humain mais les réflexes d’un animal. On est les deux, et on perd les pédales. »

Elle releva la tête, et n’essayant plus de faire craquer ces défenses, elle aurait aimé lui dire lui aussi de venir un peu sur son épaule, comme pour échanger les rôles. Le garçon ne devait pas toujours supporter la fille, pourquoi cela ne pourrait-il pas être l’inverse ?


« Pleure, citait-elle. Allez, pleure, et laisse tomber tout ce que tu pensais, juste pour cinq minutes. »

C’était un ordre, une demande. Un peu des deux. Refusant qu’il continue à encaisser tout ça.
Les rôles s’étaient inversés. Il était le pleurant et elle la misanthrope. Il était le malheureux et elle la consolante. Tous deux, complètement perdus dans le salon, au milieu de tous ces coussins, de ce bazar, de ces livres cornés dont les pages s’échappaient, dessins à peine gribouillés avant d’être raturés, jugés insatisfaisant, cahiers déchirés et en piteux état, souvent de cours ou de brouillons, réminiscences d’un passé presque oublié, tasses de la cuisine, tasses remplies d’eau, tasses de thé. Tasse de café. Tasse de lait.

« Je vais t’appeler Momo jusqu’à la nuit de temps si jamais tu refuses enfin de percer ce grooos ballon qui chope tout » grommela-t-elle, mimant à moitié un gros ballon.

« Je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aiiime » se chantonnait-elle, bien à l’abri dans sa tête. Elle ne se serait pas gênée de le lui chanter, mais après lui avoir donné des boules Quies… et dans d’autres conditions.


J’aimerais bien qu’il suive ce qu’il me dit. Et qu’il arrête de se torturer avec ses putains d’idées, ça sert à que dalles…
MORGAN POULENC JE T’AIIIIIIIIIIIIME ~ et t’es bête (mais moi encore plus).
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MessageSujet: Re: Sol, sol, la, fa-mi... sol. [Morgan]   Sol, sol, la, fa-mi... sol.   [Morgan] Icon_minitimeJeu 25 Sep 2008 - 12:10

Son desert interieur n'etait pas completement sec, alors. Il comportait encore quelques oasis de ces larmes qu'il voulait a tout prix faire disparaitre. Rire, pleurer, tout cela etait si subversif, primaire, basique, mauvais, deconseille, interdit. Il se l'interdisait formellement et pourtant venait de transgresser sa loi. Son jugement aurait ete de s'enfermer, de se couper quelques jours de tout contact humain histoire de se remettre les idees en place. Plusieurs fois il l'avait fait, s'etait enferme dans une piece de la cave avec quelques provisions pour faire oublier tout sourire qu'il aurait pu avoir, tout contact trop chaleureux qu'il aurait pu sentir ou toute emotion trop forte qu'il aurait pu eprouver. Tout cela etait mauvais et il devait montrer l'exemple. L'exemple, n'est ce pas? Qui suivrait l'exemple de quelqu'un qui ne montre jamais qu'il est heureux pour construire sa vie?

Oublier. Assecher. Il s'appretait a oublier cette larme ayant injustement deborde de ses yeux pour couler insolemment sur sa joue. Elle n'etait pas restee impunie et preferait a present se faire oublier. Emily attrapa son autre main. Elle avait vu? Il avait pourtant tourne la tete comme il le pouvait... Mais elle avait du deviner a sa gestuelle, ou peut-etre a sa voix tremblante et derapante. Elle defendit que sa nature etait loin d'etre belle et aussi enviable qu'il le disait. La semi-vampire lui avait deja assene cette verite mais tout lui semblait tellement meilleur que l'humanite qu'il s'aveuglait. Il se mordit la levre inferieure pour se punir d'avoir dit pareilles insanités avant de dire


"Pardon. Je n'aurais pas du dire ca."

Il leva un regard un peu desole sur Emily. Elle se detestait de temps en temps, a ne pas pouvoir regarder quelqu'un sans vouloir le devorer, elle l'enviait et lui il disait betement qu'il aurait voulu etre autre. Ce n'etait pas respectueux et il s'avancait sans savoir. Il ne fallait pas se prendre pour le plus malheureux. Il etait certainement bien plus heureux que beaucoup d'autres et se permettait de pleurer, de se lamenter. Elle lui demanda de pleurer, il repondit avec un sourire:

"Je ne peux pas. Je n'aurais deja pas du verser une seule larme. Elle restera ma seule infraction... sur ce plan la."

En effet il laissait Emily etre bien trop proche de lui, il laissait les mains froides de la vampire effleurer ses doigts, les prendre pour tenter de le rassurer. De la rassurer. Il la laissait s'appuyer contre lui, il laissait sa tete se reposer sur son epaule, tant de libertes que n'aurait jamais du tolerer Morgan, mais qui le reconfortaient un tant soit peu, malgre leur indecente proximite. Elle ajouta qu'elle l'apellerait Momo jusqu'a la fin des temps si il ne percait pas l'abces de ses peines. Non, il n'avait pas de peine, pas d'envie, pas de joie, pas de desir, aucune de ces envies bassement humaines ne devaient le caresser, ou plutot l'erafler, l'egratigner. La plaisanterie d'Emily, si anodine, brisa quelque chose. Il emit un petit rire avant de repondre

"Tu m'apelles... deja comme ca..."

S'affaissant contre la jeune fille, il tenta de se cacher, de se derober a lui-meme, a ses idees, aux autres, a ce Dieu auquel croyaient d'autres. Anyone else, but you. Seule Emily devait connaitre ses sanglots. Seule elle devait le voir pleurer des larmes ameres, gemir comme un enfant, s'accrocher a elle comme une derniere bouee. Il ne se voyait pas. Il devait s'ignorer, a ce moment. Ces sanglots il les cacherait a sa conscience. Il les oubliera.
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MessageSujet: Re: Sol, sol, la, fa-mi... sol. [Morgan]   Sol, sol, la, fa-mi... sol.   [Morgan] Icon_minitimeJeu 25 Sep 2008 - 18:35

Il se mordait la lèvre, s’excusait. Elle secouait la tête, ne répondait pas. Ce n’était pas grave. Elle était habituée, maintenant. Si l’on pouvait l’être. Habitué à une chose pareille. Entassant tout, bien au fond de son esprit, recouvrant de futilités pour décorer. Anticonformisme. Ne pas utiliser les futilités car on ne voit que ça mais pour ne plus voir le reste. Finalement, elle aurait bien être illusionnée.
Morgan né trop lucide, elle trop différente. Tout ce qui est différent est « étrange ». Tout ce qui est trop lucide est « mauvais ».
Vos gueules, à tous, occupez vous de vos soucis et laissez nous avec les nôtres, n’en rajoutez pas, bande de cons.
Il ne voulait pas pleurer. Voulait-il souffrir à ce point que de refouler un sanglot évident ?

Et puis voilà.

Il pleurait.

Elle n’avait rien vu venir, mais il pleurait, ça y est, affalé contre elle, elle stupéfaite, lui secoué de sanglots, elle paralysée, lui qui ne voulait que de l’aide. Une bouée de sauvetage.
Gêne.
Elle l’enserra de ses bras, il fermait les yeux, comme pour ne pas se voir pleurer. Mais les larmes se frayaient quand même un chemin, et elle les sentait lorsqu’elles s’échouaient sur le creux de son épaule. Elle l’avait cherché. Tant pis pour toi. Tant pis pour lui. Répare les pots cassés, maintenant, imbécile, et ne cherche plus à provoquer des malheurs.

Elle passait ses doigts dans le dos de Morgan, le frottant, aucun mot ne s’échappant de ses lèvres, comme ignorant de quoi parler. Oui, elle l’appelait déjà comme ça. Tant pis. Elle appuya sa tête sur son épaule à lui aussi, tous les deux l’un sur l’autre mais plutôt l’autre sur l’un. Tous deux embarrassés. Tous deux de nouveau enlacés.
Il n’y aurait qu’elle qui saurait ?
Soit.
Qu’il en soit ainsi.


« Je t’appellerai Momochou maintenant alors… » persifla-t-elle, soupirant.

Tous deux paumés.
Elle se retenait de ne pas pleurer elle aussi, pleurer tout le dégoût qu’elle avait envers tous, envers elle, envers la terre de l’avoir engendrée ainsi.
Pauvre Terre, elle n’avait rien fait, après tout ?


« Tu vois que t’en avais besoin » murmurait-elle pour elle-même, incertaine qu’il l’aie entendue avec tous ses sanglots. Bruyants mais heurtés, c’était peut-être mieux pour lui qu’il n’écoute plus.

Elle continuait de passer sa main dans son dos, formant des arabesques, des lettres parfois, son autre main agrippée à son épaule. Elle ne voulait plus le lâcher, maintenant qu’il était là, dénudé ou presque de toutes barricades inutiles pour tout protéger aux autres, pour que personne ne sache que sous ce masque d’insensibilité, il y avait bien un petit Morgan.

Ah ! Pourquoi tout le monde faisait-il ça… ?
Quelle idiotie.


« Momochou »
conclu-t-elle.
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MessageSujet: Re: Sol, sol, la, fa-mi... sol. [Morgan]   Sol, sol, la, fa-mi... sol.   [Morgan] Icon_minitimeVen 26 Sep 2008 - 7:47

Tout d'un coup les vannes s'etaient ouvertes, les reservoirs secrets de son ame qu'il n'avait pu detruire coulaient, coulaient le long de ses joues sans qu'il ne puisse enrayer ce mecanisme. Il ne pouvait plus rien y faire, il avait echappe a sa raison, cette raison devorante qui se voulait tyrannique. La, elle fermait les yeux, elle le laissait se rependre. Tais toi mon coeur, tu n'es plus que des debris que la raison tentait de bruler. Tu n'es plus rien que des ruines et tu ne sais meme pas pourquoi tu pleures. Tu n'es rien mais alors, pourquoi continues-tu a battre?

Non, il ne connaissait meme pas la raison exacte de ces pleurs mais il les rependait honteusement sur l'epaule de la vampire. Il ne devait pas se rendre compte de ce qu'il faisait, il ne devait pas penser un seul instant a sa morale. Elle serait outree et ce ne serait pas un jour mais une semaine qu'il passerait dans la cave. Emily le serra dans ses bras. Il etait tombe, il s'etait brise devant ses yeux, il etait a sa merci. Il detestait cela. Il detestait la pitie, la compassion, tous ces sentiments qui ne servaient a rien d'autre qu'a se sentir superieur aux autres. Les ressentait-elle, celle qui le serrait dans ses bras ? Se disait elle: "Pauvre Morgan, il est bien triste, dire que je pleurais sur son epaule! "? Il n'esperait pas, il ne pensait pas, il ne pensait plus.

Il ne sentait que la main de la jeune fille qui frottait son dos, il ne voyait qu'une brume a travers ses larmes, il n'entendait plus que ses propres sanglots bruyants et maladroits. Normal, il n'avait pas l'habitude de pleurer. Un mode d'emploi? Aucun. Il devait apprendre seul la douleur des sanglots, des larmes qui s'arrachent aux yeux avec toutes leur part de regret, mais aussi le soulagement malsain qu'il y avait de se vider completement.

Elle lui donna un autre surnom, pire encore que l'autre. Cela le fit sangloter de plus belle et sa voix incertaine, rendue un peu plus aigue et plaintive par les larmes, s'eleva

"C'est encore plus ridicule..."

Un surnom stupide que donnent les primaires. Le genre de petits surnoms que donnait Kim, a l'epoque ou il se sentait encore parfaitement bien. L'epoque ou il se permettait de prendre la main de celle qu'il aimait, lui souriait, etait sur que tout se passerait pour le mieux et qu'ils pourraient vivre encore pour longtemps. Il souriait, aimait et se disait que l'amour etait possible, que tous les hommes n'etaient pas si mauvais. Les jours ou le soleil brillait encore pour lui, les jours ou il pensait encore a ses ideaux comme realisables, les jours ou ses deux yeux fixaient les deux de celle qui etait a ses cotes. Il avait tout gache. C'etait de sa faute, pas la sienne. C'etait de sa faute, et il ne la reverrait jamais, jamais. C'etait de sa faute et il etait puni comme il le faudrait. Il voulait la voir, s'excuser pour tout, elle qui malgre la haine et le mepris de celui qu'elle aimait, n'avait jamais cesse de l'aimer deux annees durant jusqu'a ce qu'il disparaisse pour de bon de sa vie. S'etait-elle inquietee? Avait-elle pleure sa disparition? Et sa mere, avait-elle de la peine? Les gens a qui il tenait, malgre leurs fautes... Pensaient-ils encore a lui ou la magie du pensionnat l'avait-il efface de leur vie? Il ne voulait pas disparaitre de leur coeur. Il voulait les revoir. Il regrettait etre venu, de son plein gre. Il voulait revoir Kim. Pleurer sur son epaule comme il le faisait avec Emily. La serrer dans ses bras. L'embrasser.

"Je...."

Il releva le visage vers Emily. Il... La vampire devait en avoir assez de ses pleurs, il ne savait plus quoi dire, il ne savait plus si il devait fuir, si il devait finalement ecouter la raison qui le remettrait sur le droit chemin.

"Pardon... Pardonne-moi..."

Parlait-il a la rouquine, a celle qu'il aimait, au monde qui le regardait et a la justice duquel il se soumettait? Il ne savait pas lui meme. Le garcon serra les levres comme pour ne plus dire de betise et s'affala de nouveau. Au bout de cinq bonnes minutes, il put enfin calmer ses sanglots et les essuyant d'un mouvement de bras, meme si elles coulaient toujours un peu, il se redressa. La voix du garcon etait un peu cassee mais ce n'etait rien par rapport a son coeur. Un vrai desastre, a present. Serait-il le meme? Comment devait-il reagir, agir, a present ?

"Milymelo"

Une vengeance, un surnom stupide, un sourire triste. Tant pis si son coeur se brisait, il y aurait toujours la raison... Ou pas.
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MessageSujet: Re: Sol, sol, la, fa-mi... sol. [Morgan]   Sol, sol, la, fa-mi... sol.   [Morgan] Icon_minitimeDim 28 Sep 2008 - 11:52

C’est encore plus ridicule…

« Tant pis. »

Tant pis, j’en trouverai un autre. Tant pis, tu l’auras quand même ?
Ah.
Cessons de penser. Agissons.
Elle aurait pu faire toutes sortes de choses, mais aucune ne restait longtemps imprimée dans son esprit, si bien qu’elle les oubliait au fur et à mesure. Tout ce qu’elle savait c’est qu’à cause de son surnom qu’il avait eu une nouvelle vague de sanglots.
Mon amour, mon âme sœur, je compte les jours… je compte les heures…

Comptant les secondes, elle ne bougeait plus, agrippée à lui et le supportant, attendant la fin des sanglots qu’elle avait provoqués et qu’elle n’était pas heureuse de voir mais… presque. Heureuse parce que sur le moment il en souffrirait, mais peut-être se sentirait-il mieux, comme elle, après ? Lorsque tout cela sera passé, il oubliera. Elle oubliera aussi ses faiblesses, ils oublieront, jusqu’à la prochaine fois ?
Peut-être. Peut-être pas.
Quelle importance.

Puis ce fut la fin.
Pas exactement, mais il releva la tête. Son visage, bouffi par les pleurs, ne lui avait jamais autant paru humain. Ses yeux rougis, ses joues salies qui brillaient, humides, tout cela qui conférait un air vivant à cette statue de cire.
Il lui demandait son pardon. A elle ? Pardon de quoi ? Ne le demandait-il pas à lui-même, à quelqu’un d’autre ? Ne devrait-elle pas s’excuser de l’avoir fait pleurer, ne devrait-il pas la blâmer ? La logique régissait Morgan, Morgan n’était plus sous cette logique, plus maintenant.
Rechute.

Il recommença, et elle, surprise, que pouvait-il donc faire à part le serrer contre elle, comme pour lui dire qu’elle était là, qu’elle ne le laisserait pas, que quoi qu’il fasse, elle serait toujours présente ?
Non, rien d’aussi grandiose, rien d’aussi généreux.

Elle le serrait contre elle pour lui dire tout simplement qu’elle ne voulait pas qu’il parte, pas lui. Egoïste. Malheureusement.
Emily l’était, plus que tout, plus que sa lâcheté, elle n’aimait pas partager, pas perdre. Peut-être était-ce dû au nombre incalculable de personne dont elle avait vu la vie se faire prendre, par elle-même ou par quelqu’un d’autre ? Sans doute. Ou alors était-ce sa nature de vampire, mauvaise, qui s’insinuait de plus en plus à l’intérieur d’elle-même, quitte à disparaître extérieurement ? Sans doute.
Dans tous les cas, lorsqu’il se releva, qu’il la surnomma, elle ne put retenir un sourire.
Momochou et MilyMello.

Ils allaient aller loin.

Même s’il avait la voix cassée, il avait essuyé ses sanglots, d’un mouvement de manche presque désinvolte.
Ah.


« MilyMelo, okay. »

Battle de surnom, round 2.
Gagné par Morgan Poulenc.

Elle aurait pu faire de drôle de choses, juste guidée par ce sourire qui aurait pu l’aveugler. Elle n’était pas influençable, elle était aveuglée par elle-même. Et dans ce cas présent, elle regardait Morgan, toujours un demi sourire aux lèvres, elle observait celui qu’il lui renvoyait, triste mais présent, imprégné. Ce n’était pas ce rictus sardonique qu’il avait dit ne savoir que faire, mais ce n’était pas de ça dont elle se souciait.
Il était incapable d’avoir un sourire de joie, mais un sourire de tristesse, oui. C’était impensable ? Non. Juste effrayant.

Elle tenait ses mains dans les siennes, de nouveau, comme pour espérer réchauffer sa peau glacée avec la sienne… aussi glacée.


« Ça va aller ? »

Bien sur que non, bouffonne. Mais « ça va aller », c’est toujours mieux que « ça va ? ». Il pleure, bien sur qu’il ne va pas bien.
Imbécile.

Avisant la tasse vide, elle redressa la tête.


« Tu veux boire ? »

Ah, qu’elle n’était pas à l’aise avec les pleurs. Tant pis, c’était l’intention qui comptait, n’est-ce pas ?
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MessageSujet: Re: Sol, sol, la, fa-mi... sol. [Morgan]   Sol, sol, la, fa-mi... sol.   [Morgan] Icon_minitimeSam 4 Oct 2008 - 12:50

Il avait pleure. amentablement. Lamentablement il s'etait ecroule contre lle, oubliant toute decence qu'il se serait oblige a tenir. Oubliant tout. Ce qu'il etait, ce qu'il faisait, et cette raison, oui la raison qui comme un Jiminy Cricket s'insinuait dans ses pensees et l'assomait avec la morale qu'il s'etait imposee. La conscience, il l'avait ecrasee d'un coup de pied comme Pinocchio et s'en etait alle vers les chemins du malheur. Les pleurs ne lui reserveraient pas un destin si mouvemente qu'au pantin mais il se sentait secoue a l'interieur, ses emotions n'offrant qu'un vaste chaos. Allez, rentrez les pleurs, assechez vous, rentrez chez vous. Allez raison, reviens. Il en avait besoin, a present. Les larmes avaient ete un repos douloureux, a present il voulait la contraignante securite de son calme. Il ne le retrouvait pas. Pas pour le moment. Il avait releve les yeux vers Emily et scrutait ses prunelles irreelles.

Elle acquiesca lorsqu'il la surnomma. Meme si c'etait bete. Elle l'avait bien cherche apres tout. C'etait elle qui avait commence. On se croyait dans une cour de petits maternelles n'ayant grandi qu'en taille. Meme en maternelle, il se rapellait etre si serieux qu'il n'attirait pas beaucoup de monde a lui. Mais c'etait a l'epoque ou il voulait bien proteger les faibles. Quelle epoque lointaine...

Elle lui demandait si ca pouvait aller. Essyant les dernieres larmes qui souillaient ses joues gonflees, il renifla un peu et s'eclaircit la gorge avant de repondre sur un ton qu'il ne voulait pas si glacial


"Oui."

Il se rendit compte de sa froideur et fit une mimique assez comique qui melait durete envers lui meme, confusion et gene avant de reflechir un quart de seconde a quoi dire. Il finit par tenter un sourire gentil qui etait surtout un rictus crispe et qui faisait assez peur et ajouta

"Euh je...Enfin oui, ca ira."

Son ton n'avait guere change mais il croyait que son "sourire" changerait quelque chose a la facon dont Emily prendrait ses paroles. Voyant que ses paroles lui echappaient lorsque la raison et la logique ne regnaient pas sur lui, il prit sa main et la serra un peu. Moins de proximite qu'il y avait un instant mais c'etait deja pas mal. Le garcon finit par repondre a la seconde question

"Un peu. Et toi?"

Il se leva, un air d'enterrement sur son visage. Il tentait de retrouver son air calme et indifferent, il n'avait rien de plus qu'un chien battu. Le garcon chercha sa tasse et demanda a la vampirette aux cheveux sombres

"Tu... Je vais chercher quelque chose a boire. Tu veux quoi?"

Fuir. Fuir. Fuir un peu ce salon qui lui faisait un peu peur a present. Il savait qu'Emily allait se proposer, il la devancait. Il ajouta par rapport aux larmes du moment precedent

"Pour tout a l'heure.. Je ne sais meme pas pourquoi j'ai fais ca. Mais.. Merci. Enfin je ne devrais pas dire ca alors que tu m'as indecemment pris dans tes bras, petite profiteuse ! Alala..."

Il avait dit ces dernieres paroles sur un ton bien ironique qui ajoutaient un peu d'humour a cette atmosphere tendue, meme si son humour etait vraiment special. Alors, quelle boisson?
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MessageSujet: Re: Sol, sol, la, fa-mi... sol. [Morgan]   Sol, sol, la, fa-mi... sol.   [Morgan] Icon_minitimeSam 11 Oct 2008 - 13:43

Elle le senti s’éloigner d’elle, se redresser, cesser de pleurer, reprendre lentement le contrôle de lui-même.
Oui… oui, oui, ça ira.
Oui, mon œil.


« Hm… » marmonna Emily, se renfrognant un peu.

Il lui adressa un sourire tellement crispé qu’elle ne put s’empêcher d’en esquisser un à son tour, lui qui faisait et qui offrait trésors d’efforts pour dissimuler ses pleurs, lui faire avaler des choses fausses, comme quoi il irait bien, par exemple… Il lui prit la main pour la énième fois, mais elle ne put s’empêcher de dire qu’ils avaient été plus proches dans le sens physique du terme en une soirée qu’en un mois, son sourire se fanant.
Tu veux boire quelque chose ?
Fuyard.
Mais c’était bien pour la même raison qu’elle avait demandé s’il avait soif, pour pouvoir fuir cette impression oppressante. Il attrapait la tasse, la regardait, parlait.
Elle ne l’écoutait plus, elle essayait de voir ce qu’il ne disait pas plutôt que ce qu’il clamait.
… indécemment pris dans tes bras, petite profiteuse ! Ah lala…
Malgré tous ses efforts, elle ne se détendait pas, se crispait de plus en plus. Ah, qu’il était bête, ah, qu’elle l’était bien plus. Ils faisaient un couple de débiles, comme tous. Elle releva les yeux vers lui, cessant d’observer la tasse.


« Hm, reprit-elle, je veux bien… de l’eau. »

Eau, sang, thé. Les seules choses qu’elle arrivait à boire sans les régurgiter. Ce n’était pas très joyeux, mais qu’est-ce qui était joyeux ce soir là, l’impression amère qui s’insufflait en elle ou les pleurs qui mouillaient encore son épaule ?
Ce qui l’embêtait était peut-être le fait qu’il ne daigne jamais s’ouvrir ?
Dans tous les cas, elle devrait plutôt que lui faire la tête l’encourager par ce qu’il venait de faire.


« S’il te plaît »
ajouta-t-elle, un peu plus souriante.

Elle chassa cette impression, et se dit qu’ici, personne n’était aussi proche de Morgan qu’elle, à l’écouter. Cette pensée la rendit un peu plus joyeuse, et elle se releva, avisant le misanthrope pas autant que ça.

Elle avisa son œil. Elle ne se souvenait plus trop comment il l’avait perdu, après tout ce temps. Elle savait jsute qu’il s’était fiché un verre dedans, ce souvenir étant tellement fort dans l’esprit de Morgan qu’elle ne l’avait pas oublié.
D’ailleurs, elle se souvenait de bien des choses du passé de Morgan, peut-être même trop pour quelqu’un de censé être à l’extérieur de sa vie auparavant. Mais ce n’était plus le cas, n’est-ce pas ?

Elle baissa les yeux, se promettant de ne plus jamais fouiller à l’intérieur de la mémoire de Morgan.
Pour ne pas qu’il voit la sienne.
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MessageSujet: Re: Sol, sol, la, fa-mi... sol. [Morgan]   Sol, sol, la, fa-mi... sol.   [Morgan] Icon_minitimeVen 7 Nov 2008 - 8:05

Voila. Il avait a peu pres repris le controle de lui-meme, non? Il avait cesse de pleurer, deja, de rependre cette souillure qu'etaient les larmes sur l'epaule, et il ne sanglotait plus, ne ressentait plus l'envie ni le besoin de pleurer. Envie stupide, besoin dont on pouvait se passer. Pouruqoi il avait fait ca? Il se posait deja la question avec certains remords. Il ne voulait montrer aucun sentiment, il/ ne voulait pas y ceder et tout ce qu'il faisait, c'etait pleurer sur l'epaule d'Emily? D'accord elle ne divulguerait pas ce genre de choses, heureusement car beaucoup a commencer par Nao se moqueraient de lui et l'embeteraient encore plus avec des propositions perverses de le consoler ou autres choses tout aussi joyeuses et qu'il volait a tout prix eviter. Non pas qu'il s'occupe des stupidites que deblaterait ce pauvre garcon, mais il voulait de la tranquilite, du calme, et c'etait deja assez difficile a obtenir comme cela.

Voila, tout pouvait etre controle, regle, sa vie pouvait reprendre son cours mecanique, il pouvait ravaler les larmes et reprendre son masque, non, son role. Il s'etait accorde une fabilesse mais il n'etait pas faible au point d'y acceder completement et de changer sa maniere de penser a cause d'un stupide engrange qui s'etait coince, a cause de quelques souvenirs qui reviennent, reminiscences dont il pourrait se passer. Il se devait d'incarner un personnage modele, qui ne faillirait jamais et qui representait sa pensee legerement misanthrope.

Il tenait a temoin Emily mais lui faisait comprendre de son regard dur qu'il ne voulait absolument pas que cela se sache. Elle le fixait d'un air legerement indecis, peut-etre abattu. Qu'avait-elle? Etait-ce si destabilisant de voir la forteresse s'effondrer ou etait-ce simplement qu'elle se rendait compte qu'il fuyait, lache qu'il etait, afin de retrouver parfaitement le controle de lui-meme? Son air serieux etait quasiment acquis, cependant ses mains tremblaient legerement, de tant d'emotion ressentie d'un seul coup, lui qui les reprimait chaque fois qu'elles pointaient le bout du nez. Allez, partez, salete de petites choses. Laissez le respirer un bon coup.

Emily lui commanda de l'eau en rajoutant ue petite seconde apres la formule de politesse adequate, le "mot magique". Morgan inclina legerement la tete et repondit en prenant la tasse pour qu'il la debarasse


"D'accord.. Je reviens."

Son ton froid aussi ete revenu. Ah, ca lui procurait un certain soulagement d'ainsi reprendre le controle, les commandes de l'immense machines que constituait son ame. Il se dirigea vers la sortie et une fois la porte fermee, il inspira, expira, inspira, expira, profondement, pour se vider entierement, pour que ses poumons se liberent du poids et que sa gorge soit moins douloureuse des pleurs qu'il avait retenus et de ceux qu'il avait verse. A la cuisine, il se lava d'abord la figure, afin de faire disparaitre les traces de larmes sechees, disgracieuses cicatrices sur son visage de marbre. Il prit enfin un grand verre dans lequel il versa de l'eau. au moment de choisir sa propre boisson, il hesita et opta pour du jus de citron, aussi acide qu'il devrait l'etre.

Morgan revint dans la piece, les verres dans les mains, et avisant Emily, posa sa boisson proche d'elle et sirota la sienne un instant avant de dire


"Voila. Hm, c'est quoi cet air malheureux? Ca ne te va pas, l'air bougon te sied plus."
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MessageSujet: Re: Sol, sol, la, fa-mi... sol. [Morgan]   Sol, sol, la, fa-mi... sol.   [Morgan] Icon_minitimeDim 16 Nov 2008 - 14:54

Emily releva les yeux vers la porte close. Morgan était-il là, derrière, à se reprendre, ou s’était-il déjà repris entièrement, et n’avait guère besoin qu’elle soit là pour lui ?
Tais-toi.
Elle remonta ses genoux contre elle, s’enfermant dans cette coquille de remords, regrets. Elle les avait tous trahis, sans exceptions. Owen qui n’avait fait que ce qu’elle lui avait demandé, Nao sur qui elle s’était jetée, bercée dans son chagrin, et enfin Morgan, à qui elle dissimulait, transformait le plus important.
Garce.
Pouvaient-ils continuer ainsi, dans cette optique de mensonges, alors que toute leur relation était basée sur une promesse, celle qu’elle ne devrait jamais enfreindre, quelques soient les motifs qu’elle aurait pour le faire ? Bien sur que non. Ils se faisaient confiance mutuellement, alors…
Tu n’es pas le centre du monde, idiote.

Elle releva les yeux lorsqu’il arriva, et elle ne quitta pas cet air de chien battu qu’elle optait si souvent à présent. Cette histoire la hantait, la suivait et ne la lâcherait pas tant qu’elle ne serait pas réglée, ce qui risquait de prendre tant de temps…


« Hm… ? »

Elle porta le verre d’eau à ses lèvres et n’épancha pas sa soif, car inexistante. Elle regarda Morgan, et…
Ne peux plus lui mentir.
Fais donc, idiote.


« … Je suis désolée » fit-elle, manqua de s’étrangler avec l’eau qu’elle avalait lorsque elle parvint à hoqueter ses excuses. « Nao… non, enfin, si, Nao, mais… » s’embrouillait-elle. « C’était de ma faute, voilà, je… j’ai rien fait contre, et, enfin… »

Elle parlait de plus en plus vite, son cœur qui s’accélérait par la peur de la réaction de Morgan, qui ne semblait pas… ravi.

« Enfin, veux dire que… que… que cettefoisc’étaitdemafaute ! » acheva-t-elle, renversant de l’eau sur elle par ses tremblements.

Voilà.
Elle pouvait le regarder. Maintenant.
Elle l’avait déçu. Elle avait mis du temps à lui dire. D’accord.
Mais au moins aurait-elle le mérite de ne pas saler son eau.

Enfin, pas trop.
Elle tenait le verre dans ses deux mains avant de le reverser par terre, secouée par son idiotie. Elle ne méritait la pitié de personne, elle s’était mise dans ce pétrin seule.
Soit.

Ne me regarde plus, Morgan. Tiens-t’en à notre promesse, et n’essaye plus rien, plus… Je suis coupable de tout, et je le sais, tu ne mérites pas une impie, hein…

Pff.
Elle baissa les yeux sur ses genoux, coupable de mille torts. En pensant que la moitié était due à d’autres.
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MessageSujet: Re: Sol, sol, la, fa-mi... sol. [Morgan]   Sol, sol, la, fa-mi... sol.   [Morgan] Icon_minitimeDim 16 Nov 2008 - 15:54

Morgan la regarda. Il garda son air impassible alors qu'elle levait son regard vers elle. Elle semblait penser a quelque chose d'important, vu les regards dee cote qu'elle envoyait. Des regards de fuite, oui. Une attitude miserable, pitoyable. Une attitude que les humains adoptaient peu souvent, cette attitude d'animal traque, d'animal qui sent qu'il ne peut plus s'echapper, qu'il ne peut plus vivre sans avoir fait un choix, et ce choix elle semblait etre en train de le prendre. Son regard froid attendait ce choix, les levres de Morgan se pincant un peu. Il se devait d'etre fort, a present. Il n'etait pas la faible chose qui s'etait aggrippe a elle, il n'etait pas celui qui s'etait abandonne, livre a l'etre qu'elle etait. Elle etait desolee. Ca lui faisait une belle jambe, tant qu'il ne savait pas ce qu'elle voulait raconter.

Nao.

Le seul oeil de Morgan se plissa legerement. Il craignait un peu ce qu'elle avait a dire. Imperceptiblement, son pied se placa un peu plus en arriere. Comme pour s'eloigner. Deja, il se faisait fuyant. Mais il affronterait la realite de ce qu'elle avait a lui dire. Elle n'avait rien contre. Etrangement, contrairement a ce qu'il s'attendait... Il ne ressentit qu'une vague inddifference. Ses muscles si raidis se detendirent presque d'un coup. Cette certitude avait plane dans la piece, sans oser sortir. A present qu'elle etait dite... Ce n'etait pas contre le fait en lui-meme qu'il ressentait quoi que ce soit.

Il regarda Emily. Son regard etait presque denue de tout sentiment. De la pitie. Peut-etre. De la pitie qui se transformait peu a peu en colere sourde, froide, la pire des coleres, celle qu'il savait manier a merveille pour arriver a sa fin. A quelle fin? Morgan croisa les bras, son visage impassible s'etait recompose. Son masque s'etait empare de lui une nouvelle fois. Incarnant toute la raison qu'il invoquait au moment de ses larmes, voulant s'y refugier, il n'etait plus lui. Il ne devait pas y avoir de lui. Il devait incarner le modele, qu'est ce que ferait le modele a ce moment, le modele de l'humanite, le modele de toutes ses croyances, de toute sa vertu, de tout ce qu'il avait bati au fil de ses jeunes annees?

" C'est entierement de ta faute."

Morgan se detourna, fit quelques pas comme pour s'eloigner d'Emily, comme pour vite la fuir, comme pour laisser l'etre qu'il avait cru peut-etre meilleur que l'homme. Il s'etait berce d'illusions... Une nouvelle fois. L'amitie lui etait donc retiree, et l'amour alors? L'amour...

"J'ai encore fait une faute dans mon raisonnement. Je crois finalement que l'homme est mieux seul. Au moins ne se fait-il pas tromper, au moins ne ment-il pas... Au moins ce regard pitoyable que tu leves vers moi ne saurait etre tolere."

Morgan serra le bras du fauteuil, sans animosite. Il s'exprimait d'une voix parfaitement claire, aucun tremblement, aucune colere, aucune tristesse ne l'alterait. Le regard vide qu'il dirigea vers Emily avec un sourire creux de tout sentiment etait peut-etre la chose la plus cruelle qu'il pouvait lui faire, avec les paroles qu'il prononca

"Ne m'approche plus. Ne me regarde pas. Ne me parle pas. Pas comme tu le fais. Ne me vois pas comme un ami. Je ne suis que ton compagnon d'infortune. Je ne suis qu'un autre humain qui suis dans la meme piece que toi. Sache que j'ai cru voir, un instant, une amie... Quelque chose comme ca. Ce que les autres apellent un lien, ce que les livres decrivent comme la meilleure chose au monde. Tu sais? Ca. Ahah, drole, n'est ce pas?"

Morgan emit meme un petit ricanement tout aussi vide que le reste de son comportement

"Un Humain n'est pas infaillible. Tu sais, on s'etait promis, au moment ou je me trompais, qu'on ne ressentirai pas d'amour l'un envers l'autre. Je crois que tu ne m'en voudras pas, si je ne ressens pour toi que l'indifference? Va retrouver Nao, Owen, protege toi de leurs bras, noircis ta chair, souille ton ame. N'essaye simplement pas de me reserver le meme sort."

Morgan prit la poignee de porte, et avant de partir, lanca

"Ah Emily..... Oh, desole, ta silhouette rejoins deja le decor ! "

Sur ce, il ferma derriere lui.
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MessageSujet: Re: Sol, sol, la, fa-mi... sol. [Morgan]   Sol, sol, la, fa-mi... sol.   [Morgan] Icon_minitimeDim 16 Nov 2008 - 16:29

Assassin.
Il ne l’aidait pas à se recoller, pas à chercher où elle en était, rien de tout ça.
Elle l’avait écouté. Elle avait tout accepté chez lui, son indifférence royale envers les siens, ses idées extrêmes, sa façon de se comporter. Tout. Elle s’était accommodée à lui, entièrement, pour le meilleur mais surtout pour le pire.
Elle l’avait accueilli quand il avait craqué, elle avait accepté d’être celle à qui la lourde charge de garder ce secret reviendrait.

Et lui n’était pas capable d’accepter qu’elle ait fait UNE bêtise contre ses idéaux ?
Dictateur.

Elle n’eut même pas le dépit de pleurer. Elle était là, elle le regardait l’assassiner avec ses mots, et ne réagissait pas, déjà déconnectée.
Elle détourna les yeux lorsqu’il l’attaqua sur son regard, et lui répondait, dans son esprit, mentalement. C’est ça, vis seul, ne communique plus et devient fou, tu l’auras bien mérité !

Elle ne pleurait pas.

Il la descendais de plus en plus, lui interdisant tout contact, tout, toute communication, que ce soit par la parole, les gestes, les regards il se séparait d’elle pour jamais, fuyant ses erreur commises et sa franchise. Il lui reprochait de mentir ? Elle avait été franche, et voilà qu’il n’en était pas heureux.
Mais malgré tout, elle n’arrivait pas à le haïr, là, au plus profond d’elle, elle n’y parvenait pas. Car c’était une lâche qui, pour lui, avait surmonté sa peur. Comment pouvait-il… ? Comment… de quel droit l’écrasait-il petit bout par petit bout, comme ça, tranquillement ?

Oui, il s’était promis…
Elle s’en souvenait encore, de cette promesse. Ils s’étaient jurés de ne jamais s’aimer, l’un et l’autre trop dégoûtés de leurs expériences personnelles. Trop… trop idiots pour s’en remettre, trop aveuglés pour tenter la théorie des dominos à l’envers. Il avait détruit tout espoir en elle. Depuis un an, elle ne viavait plus que parce que lui était là, presque… Il y avait toujours tous les autres. Mais ce n’était pas pareil, maintenant que lui était là, pensait-il sortir si facilement ?


« Mais… » articula-t-elle faiblement, sa voix refusant de lui obéir, comme tétanisée par cette affreuse sensation de vide qu’il lui procurait.

Ne pleure pas.

Il attrapa la poignée, et après lui avoir envoyé la pire des phrases qu’elle aurait attendue de lui, sorti de la pièce, ferma la cloison entre eux.
Je ne veux plus te voir.
C’était tout ce que ça voulait dire.

Restant là quelques secondes, immobile et luttant contre les larmes, elle se releva, et se mit à courir dans la pièce, la traversant en quelques enjambées.

Elle ouvrit la porte brutalement, et sorti à son tour de la pièce, abandonnant piano, do ré mi et verres brisés. Elle n’arriva pas à crier son nom, alors elle cherchait avec ses yeux, ses sens, son cerveau, réfléchissant à où il pourrait aller.


« Morgan… ! » murmura-t-elle, laissa-t-elle échapper lorsqu’elle l’aperçu dans les escaliers.

Elle se dirigea vers lui, s’arrêtant au pied.


« Morgan ! » fit-elle, plus fort. « MORGAN ! » hurla-t-elle pour qu’il s’arrête enfin de grandir la séparation qui ne cessait de croître à chaque marche qu’il gravissait.

« Ecoute moi, au moins, juste… juste deux minutes ! Je t’ai écouté, j’ai pas nié tout ce que tu as dit, alors écoute moi, putain ! »

Elle tremblait et essayait de mesurer sa voix qui partait parfois dans les aigus, Emily s’empêchant de pleurer.

« Pourquoi toi tu peux faire des erreurs et pas moi, hein ? POURQUOI MOI JE DOIS ETRE CONFORME A TON IDEE ET… et… »

Crac.
Ballon de larmes qui cède.

Elle gravit les escaliers, se plaçant à la même marche que lui, s’obligeant à lever la tête pour lui parler.


« Je… » elle ne parvenait pas à expliquer ses arguments, et se passa la manche sur le visage. « Putain, Morgan, c’était il y a des mois et tu peux même pas savoir combien je regrette et… et comment ça a été dur de te le dire, merde, t’es le seul à savoir ! » balbutiait-elle, comm une enfant qu’on grondait.

Elle releva les yeux vers lui, ce regard froid qui ne l’avait jamais rebutée. Cette façon de se tenir, si raide, qu’elle n’avait jamais critiquée. Ou alors, c’était pour rire, lorsqu’elle le taquinait et l’appelait Momochou.


« On s’était promis… »

… de ne jamais s’aimer…

« C’est pas pour s’arracher la tête maintenant, alors qu’on… que j’ai besoin de toi, après que tu aies eu besoin de moi ! »

… parce que ça ne servirait qu’à se haïr.
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MessageSujet: Re: Sol, sol, la, fa-mi... sol. [Morgan]   Sol, sol, la, fa-mi... sol.   [Morgan] Icon_minitimeDim 16 Nov 2008 - 18:48

Voila, le sale travail de fait. Morgan avait ferme la porte et avec elle tous ces souvenirs qu'il valait mieux oublier. Il avait ete ce que l'on apelle un salaud, dans le langage familier qu'il n'utiliserait jamais. Il avait epanche toutes ses larmes sur elle, mais lorsqu'il s'etait rendu compte de sa propre betise, de sa trop grande proximite, et qu'en plus elle avouait ce genre de secret... Trop, c'etait trop. Accapare par son propre egoisme et par la raison qui le sommait d revenir dans le doirt chemin, il n'avait finalement rien fait comme il le voulait. Durant tout son petit discours, il se repetait de se taire, de retirer ses mots qui le savait-ils, seraient des pieux aceres dans le coeur. Mais sa rage froide reprenait le dessus, et dechirait allegrement le coeur de la semi-vampire. Il s'en donnait a coeur joie, il la pietinait, la tuait a petit feu, il etait atroce envers elle, disait les pires choses qu'il trouvait a dire, submerge malgre lui dans une trop grande droiture qui se transformait en vice. Et a la fin de son discours, son coeur fendille, celui d'Emily en miettes, il s'etait retire. C'etait lui le lache. Vas-y, trouve une bonne excuse pour te retirer de sa presence, ne continue pas a la detruire ainsi, il fallait cesser ce discours avant qu'il ne prenne d'ampleur trop importante et irreversible.

Ne me suis pas. Tu n'existe pas, tu n'existe plus.
Ne me suis pas, ou je risque de continuer a te detruire.
Je m'en donnerai a coeur joie
Pour ne plus me voir.

Morgan trembla alors qu'il quittait la poignee. Ne serait-ce pas une erreur? Non. Non. Elle avait trompe sa confiance, autant en mentant qu'en agissant de la sorte et de ne lui en avoir pas pipe mot pendant un an. Un an ! Et comme si rien n'allait changer, elle lui devoilait ce qu'il s'etait passe. Elle s'etait livree a cet homme atroce, ce monstre pervers, elle s'etait souillee en consentant entierement a sa decheance.

Vers ou tendre la main a present? Il ne voulait pas risquer autre chose, risquer d'autres larmes pour n'esquisser aucun sourire. Il ne voulait pas se risquer sur le chemin dangereux qu'etait l'amitie, et l'amour, avait-on seulement besoin d'en parler? Vers ou les pas qu'il avait du mal a effectuer le meneraient-ils, vers un futur agreable, ou les vices et les douleurs n'existaient pas. Un monde ou les autres n'etaient que silhouette evanecentes. Cela serait parfait, en theorie. Parfait... Si il n'etait pas humain. Et sa nature, son education exigeait des relations humaines. Comment... Comment s'en sortir? Morgan arriva aux escaliers. Il s'arreta une petite seconde, le temps de regarder par la fenetre, au coin de l'escalier. Est-ce de sa faute? Non. Oui.

Tant pis. Emily le haira. Il se refermerait. Tout le scenario etait boucle apres tout. Il ne ressentait plus grand chose qu'une sorte de puzzle d'emotions completement etouffees. Colere. Contre qui? Tristesse. Pourquoi? Doute. Jamais ! Jamais de doute, il en avait deja assez ressenti! Ne plus se dechirer le coeur! Remonter dans sa chambre, dormir, dormir, oublier, s'enfoncer dans le neant, s'y enfermer. Plus de larmes, plus de douleurs, juste l'indifference, tout ce que ces stupides humains meritaient, c'etait l'indifference, il ne devait meme aps ressentir la moindre pitie, le moindre mepris. Indifference ! Indifference ! C'etait tout ce qu'ils meritaient, c'etait tout ce qu'il etait apte a dispenser, n'est ce pas?

Morgan ! Morgan !

Quoi?

Morgan tourna la tete. Quoi? Elle? Mais pourquoi? Sa petite voix gemissante n'etait qu'un long sanglot qui s'entendrai dans tout le pensionnat. Elle commencait une scene de menage qui aurait du s'achever dans le cocon, lorsqu'il l'avait laissee. Il etait sorti de la scene, elle commencait a vouloir regler ses comptes dans les coulisses. Emily cassait toute la scene, voulait accomplir son role, voulait peut-etre se justifier.

Meme pas pitoyable. Elle depassait tout. Il dirigea son regard vers son visage, notant ses cheveux emmeles, ses larmes qui n'osaient pas couler, s'agrippant avec force a ses yeux. Elle le rattrapa dans les escaliers, faisant un boucan incroyable. Il la laissa s'approcher, se demandant si elle allait le frapper. Il la regardait avec une certaine indifference, les memes questions se bousculant dans la tete. Il ne voulait pas de sa presence pres de lui, avait-l dit... Il fronca legerement les sourcils, agace par ses pleurnicheries, avant de monter une marche. Elle continuait de monter, ne voulant visiblement pas le lacher, elle tentait donc de le retenir par tous les moyens? Le jeune homme s'arreta, enclin a l'ecouter, du moins vaguement. Il ne voulait pas qu'elle aille plus loin dans sa technique de persuasion.

Pourquoi devrait-elle se conformer a son idee? Parce qu'il s'imposait cela, et l'imposait aux autres. C'etait sa maniere de penser et il n'avait pas l'intention de l'amender pour ses beaux yeux mordores. Il n'avait pas envie de prendre la parole. Il n'avait meme pas envie de lui repondre. Morgan l'ecoutait par pure politesse, blablabla, et que je pleure, et que j'essaye de l'attendrir. Bla... Bla... Bla. Morgan baissa le regard pour croiser reellement le regard d'Emily. Qu'est ce qu'il faisait? Il etait stupide, stupide. Mais il ne devait pas faiblir, ses ideaux en souffriraient, il devrait se punir, deja que ses depassements avaient ete intolerables... Mais pourquoi en plus de lui, devait-il la faire souffrir elle? Pour la faire regretter? Elle regrettait sans doute deja. Pour la faire s'en aller? Au fond, il devait avoir besoin d'elle comme un etre humain avait besoin de proximite d'autres humains. Mais il en voulait pas etre humain, il voulait s'elever un peu plus au dessus de tout ca, oublier, ne pas se preoccuper de ces choses bassements humaines. Elle pleurait. Pleure, pleure mais laisse moi ! Laisse moi ! Laisse moi m'enfoncer en pensant monter un peu plus haut dans l'estime de l'humanite. Tu contrecarres mes plans. Seul l'amour pouvait contrecarrer ces plans, non? Emily n'etait pas dans son coeur... Alors... Pourquoi? Pourquoi ces larmes l'empechaient-ils de monter. Ces escaliers. Il fallait arriver en haut le plus vite possible. S'echapper d'elle. Avec precipitation, il chercha la rampe. S'enfuir. Partir. Il grimpa pluseurs marches, manquant de tomber, la nervosite le paralysant. Elle le rattrapa, parla encore. A quoi ca sert de se hair, alors qu'il...

" LAISSE MOI !"

Morgan avait crie. Fort. Sa voix discrete d'habitude s'etait transofrme en hurlement de colere et de desespoir. Laisse moi monter, m'echapper, ne me fait pas redescendre au rez de chaussee dont je m'etais echappe. Le premier etage, l'etage ou il pourrait peut-etre s'elever un peu. A portee de pieds, mais ce boulet a la cheville, se boulet qui changeait son coeur et l'empechait de monter. Voyant qu'il avait visiblement supris Emily, il reprit son souffle, s'etait lui meme tonne de la puissance de sa voix, jamais ainsi utilisee auparavant.

"Je te dis les pires horreurs, tu me suis, tu arrives a me supplier, a t'accrocher a mes pieds, tu serais presque prete a me lecher les chaussures comme une des pouffiasses masochistes de Nao, tu n'as donc aucune fierte?! Tu te traines et t'accroches, tu... tu..."

Morgan ne trouvait plus ses mots. Elle l'empechait de partir. Son scenario etait boucle, elle le detruisait aussi. Cesse de contrecarrer mes plans avec ta sale amitie, avec ta promesse stupide... Cesse... Les levres se tordirent en une grimace crispee. Il ne pouvait pas monter. Il ne pouvait pas la laisser. Il devait la laisser. Il deviat monter ! La laisser la avec ses stupides larmes, la laisser se suicider devant lui si elle le voulait, il devait ne rien avoir a faire la dedans.

"Tu es vraiment incomprehensible Milymelo..."

Las, vaincu, il relacha un peu son emprise sur la rampe qu'il serrait a c'en faire mal aux doigts un instant auparavant. Encore une fois, ses reves d'humanite un peu plus elevee, un peu plus detachee des ennuis humains s'etait brise. Il hoquetait un peu, peinant a recouvrir son souffle. Il pinca les levres. Il ne savait pas quoi dire. Il s'avouait vaincu, les emotions de la jeune fille etaient trop forts pour que la raison qui s'etait a peine reconstituee lui resiste. Il avait abdique avant qu'elle ne cede en morceaux, reconnaissant a nouveau l'existence d'Emily avec peine... Elle avait raison. Il avait tort.

Idiote.
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MessageSujet: Re: Sol, sol, la, fa-mi... sol. [Morgan]   Sol, sol, la, fa-mi... sol.   [Morgan] Icon_minitimeDim 16 Nov 2008 - 21:13

Laisse moi.
Pars.
Je n’en peux plus de tes jérémiades.

Elle recula d’un pas sous la violence du cri. Elle ne l’avait jamais entendu hausser le ton aussi fort. Il semblait toujours maître de lui, que ce soit dans ses paroles, ses gestes, ou même encore son regard qui semblait ne jamais le trahir.
Mais à présent, elle savait que tout ça n’était que façade, n’est-ce pas ?

Il paraissait se reprendre, voyant qu’elle avait cessé net ses pleurs, prise au dépourvu par ce cri. Il l’attaqua directement sur sa fierté. Il lui demanda si elle en avait encore, il la traita de pouffiasse masochiste de Nao.
Après tout.


« Non. »

Non, je ne suis pas une pouffiasse.
Non, je n’ai plus de fierté.
Ah… qu’est-ce que ça pouvait bien faire, après tout, que ça soit l’un ou l’autre ?

Elle avait répondu assez calmement, comme si c’était une évidence pour elle depuis longtemps. Elle avait le visage bouffi, les yeux rouges de se les être frottés pour chasser les larmes qui s’étaient pourtant arrêtées net par ce cri. Malgré tout ça, malgré ses chaussettes mouillées par l’eau du verre qu’elle avait fait tomber, tant pis, elle était là et lui répondait clairement que non, elle n’avait plus de fierté. Ou alors, elle en avait tellement qu’elle ne se rendait même plus compte qu’elle en possédait…

Elle releva la tête à l’annonce de son surnom. Se pourrait-il ? Déjà ? Après trois phrases, de larmes et un caprice ? Elle n’aurait pas pensé que… ce serait ‘‘aussi facile’’. Justement, ce ne devait pas l’être.
Elle était une idiote, lui était un prude.


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mal scanné, désolée.
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MessageSujet: Re: Sol, sol, la, fa-mi... sol. [Morgan]   Sol, sol, la, fa-mi... sol.   [Morgan] Icon_minitimeLun 17 Nov 2008 - 8:26

Morgan avait perdu. Tout perdu. Il ne savait pas trop ce qu'il devait dire. Et apres? Il avait crie, c'etait un miracle si l'on n'entendait pas les autres se lever, a cette heure la. Il avait perdu controle de lui meme envers elle, s'etait laisse aller a ses emotions. Encore une fois. L'etage lui serait inaccessible, il n'avait pas su fuir lorsqu'il le fallait. Ses larmes etaient de trop, ses caprices avaient fendille son masque, l'avait fait crier de desespoir, il avait abandonne la partie avant de craquer completement. Lache. Minable. Ses muscles se detendirent legerement, alors qu'il baissait la tete. Minable. Stupide. Il voulait partir, ne plus l'ecouter, pourquoi s'etait il laisse battre, pourquoi les larmes l'avait fait flancher? Tous les evenements l'avaient rendu faible. Ce n'etait pas vraiment l'aveu qu'il la pardonnait, mais plutot celui qu'il etait apte a le faire, au fil du temps. Au fil du temps... Peut-etre avait-il commence.

Morgan s'agrippait toujours un peu a la rampe, comme voulant se cramponner le plus possible a ses idees qui s'evaporaient. Pourquoi faisait-elle tout pour contrecarrer ce qu'il voulait faire? Elle brisait d'abord sa conception de l'amitie, de la confiance, elle remettait tout en en question apres qu'elle l'ai suivi. Infatigable etre qui se fondat a son ombre et l'empechait d'accomplir ses decisions. Pitoyable situation, pitoyable etre qu'il etait. Il se repugnait, se degoutait, ainsi que la vampire qui pleurait encore devant lui, ayant releve malgre tout la tete.. C'etait a cause d'elle. Mais il ne pouvait pas lui en vouloir, c'etait lui qui etait en tort, c'etait lui le salaud de l'histoire, celui qui s'en etait pris a elle alors qu'elle se confiait...

Salaud. Idiot.

Il entendit son prenom, prononce doucement par la vampire. Il ne releva pas vraiment le regard, restant ancre dans ses mauvaises pensees. Qu'avait-elle a lui dire, pour oser briser le silence qui s'etait impose apres les paroles de Morgan? Elle prit la parole, d'une voix legerement tremblante sous les pleurs a peine oublies. Est-ce qu'elle arrivait a regarder Owen, apres cela? Non, certainement non. Apres ce genre de crime... Elle ne pourrait pas. Si il avait commis pareil crime, meme si jamais il ne se le permettrait... Il ne savait meme pas ce qu'il aurait fait. Elle ne pourrait se blottir dans les bras de son cher ancien amour, comme elle le faisait auparavant. Il avait ete la, auparavant. Il avait ete amoureux, elle aussi. Morgan avait ete le temoin de leur dispute, lors du reve glauque que leur avait impose les I. Une brisure, qui s'etait transforme en gouffre. Tragedie pour eux, Owen qui semblait encore souffrir de l'incertitude de leur rupture, Emily qui souffrait entre ses erreurs et ses remords. Nao, lui, qu'en pensait-il? Il avait du simplement penser au plaisir, mais ne le connaissant pas vraiment et ne voulant pas le connaitre, il ne savait pas. Toujours un peu contradictoire, Nao cachait son jeu sous ses sourires et ses avances obscenes. Morgan avait appris a le hair, avec ce qu'il s'etait passe, il ne savait pas vraiment ce qui l'empechait de...

Ses principes.

Ils n'etaient pas completement morts, eux. Si ils avaient laisse filer Emily entre leurs mailles, ils ne seraient pas aussi clement avec les autres penchants. Surtout le penchant de violence. Non, il resterait aussi froid envers lui, refuserait qu'il le touche seulement, le fuierait le plus possible. Impossible de lire reellement en lui, mais il ne souhaitait pas s'avancer dans cet amas de perversion pour essayer d'y trouver un soupcon de bonte d'ame.

Il lacha la rampe d'une main pour prendre la main d'Emily. Ce genre de contact etait encore acceptable, pour une amie dans le besoin. Il n'irait pas jusqu'a la prendre dans ses bras comme il l'avait laissee faire il y a peu, mais elle comprendrait. Elle aussi, elle avait appris a le connaitre un peu mieux. Il ne lui repondit pas. Pas besoin de paroles qui gacheraient tout, de sarcasme mal place, de tirades maladroites qui enfonceraient l'epine du doute dans le coeur de la vampire. Elle n'en avait pas besoin, pas maintenant.

Elle prit un ton plus enjoue. Idiote, ce n'est pas ce que tu penses, ton coeur est encore brise, tu penses encore a ce que je t'ai dit. N'est ce pas? Elle se le ressasserait, et meme si il pensait... la majorite de ce qu'il disait, parlant de sa trahison, il avait deja renie tout ce qu'il disait concernant le comportement qu'elle devrait avoir vis a vis de lui, elle avait deja tout transgresse et lui, il acceptait. Idiot. On ne va pas rester au milieu des escaliers, n'est ce pas? Non. Le doute entre ce qu'il devait faire ou non n'etait pas resolu, mais il devait choisir. En bas ou en haut. Mais cette hauteur qu'il aurait du atteindre quelques instants auparavant, si il la gravissait a present, il n'aurait plus aucun merite. Alors quoi? Choisir n'etait plus si difficile. Il releva vraiment la tete, son oeil vert scrutant le visage d'Emily. Ses cheveux etaient colles a ses joues, ses yeux legerement gonfles, mais un sourire un peu idiot barrait son visage. Ah, Emily. Il ne sourit pas, lui, mais repondit

"Je pense qu'il vaut mieux aller dormir. Avant, je vais changer mon bandage."

Il commenca a descendre les marches. Le choix etait fait, il resterait encore dans la sphere des humains ayant un minimum de sociabilite. De toutes manieres, qui pouvait vivre sans? Il ne savait pas vraiment ce qu'il aurait fait, si il avait atteint le haut de ces marches, si il l'avait vraiment fuie... Ne pas y songer, pas de "j'aurais du", de "j'aurais pas du", ce qui etait fait et fait, plus la peine d'y penser. Il garda la main d'Emily dans la sienne, de sorte qu'elle serait invitee a le suivre.
Il voulait rester un moment avec elle, le temps de se remettre un peu de son surplus d'emotion, et le temps de bien poser son avis, afin de ne pas en changer des qu'elle sera partie.

Il descendit quelques marches lorsqu'il fut interrompu par la voix de la jeune fille. Dis, Momo, on est amis, hein? Morgan se retourna. Lorsqu'il vit Emily, une ou deux marche splus haut, le regarder avec un air de chien battu, ses joues encore maculees de larmes, s'inquietant pour le sort de leur relation... Il rit. De l'index il lui donna un petit coup sur le front, peut-etre un peu douloureux mais pas mechant. Reprenant son serieux instantanement, il repondit, une trace de sourire collee a ses levres

"Cretine."

Sur ce, il prit sa main et se dirigea vers l'infirmerie. La, il ne dit pas un mot. Le jeune homme s'impregnait se sa presence et se convainquait que sa capitulation n'etait pas une erreur. Le jeune homme retira son bandage sans vraiment de gene, preferant quand meme se detourner alors qu'il mettait un peu de desinfectant sur son oeil meurtri. Il chercha ensuite dans les bandes et en coupa une a la bonne taille. C'etait presque habituel a present, tous les deux jours ca se passait ainsi. A chaque fois il lui semblait revivre la scene ou il l'avait perdu, et se crispait, repensant a Kim, a sa trahison, au morceau de verre qui s'etait fiche dans son oeil lorsqu'il etait tombe, alors qu'il courait pour la fuir. A present, ces souvenirs etaient un peu attenues. Un peu de compagnie ne lui faisait vraiment pas de mal. Il avait raison d'avoir pris cette decision, non? Il n'aurait pas supporte l'absence de presence. Pas pret. Pas envie. Alors qu'il remettait son bandage, il regarda Emily avec son oeil valide, se demandant ce qu'elle pensait de lui. Etait-elle aussi sarcastique que lui? Elle aurait raison, si c'etait le cas, mais Emily n'etait pas du genre, elle etait tout de meme un peu plus directe que lui.

Apres avoir ajuste son bandage, le jeune homme la regarda, elle et son air toujours un peu paume. Eh, pleurniche pas, petite Emily. C'est fini. Ils etaient encore amis. Pour le meilleur et pour le pire. Ils resterent encore un instant ensemble. Morgan se sentit un peu plus leger... Ils se dirent au revoir apres etre retournes au premier etage. Ce premier etage n'avait plus rien de special. Il lacha enfin sa main, plus serein, et lui souhaita une bonne nuit. Meme si comme elle le disait... Il passerait le plus clair de sa nuit a se questionner, a se demander si ce choix etait le bon... Le prude et droit Morgan devait se poser ces questions, pour rester avec une jeune fille aussi... "souillee". Mais Morgan, l'ami, aurait raison de lui. Encore une fois. Bonne nuit...
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MessageSujet: Re: Sol, sol, la, fa-mi... sol. [Morgan]   Sol, sol, la, fa-mi... sol.   [Morgan] Icon_minitime

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