[hj : Puis-je? Sinon, dsl et j’effacerai… ou demanderai à ce qu’on efface en fait… =)]
Quelle était cette chanson, quel était ce murmure? Rémy s’apprêtait à rentrer dans son dortoir, mais s’était immobilise devant la porte. À l’intérieur, il pouvait percevoir la voix des autres jeunes hommes avec qui il partageait la pièce, mais ils ne s’étaient jamais vraiment parlé… C’était plutôt rare que Rémy restait enfermé, seul sur son lit maintenant. Comme si l’année entière qu’il y avait passé lui avait retiré l’envie du sommeil pour toujours. Faute d’un bon rythme de vie, le fils de fermier, qui avait perdu sa ferme depuis ce qui lui semblait être une éternité à présent, avait le teint très pâle et presque maladif.
S’il s’était arrêté devant sa porte, c’était qu’il avait entendu… du moins il croyait… une voix faible, mais chantante, comme si quelqu’un donnait une berceuse… Mais le jeune Bladwin demeura interdit. Il était quand même tard, et partout (en général), dans le Pensionnat, c’était un silence aussi noir que la nuit qui recouvrait tout. Tout sauf ces quelques paroles dont il ne pouvait discerner les mots. Rémy aurait voulu ne pas faire vraiment ce qu’il s’apprêtait à faire : marcher aveuglément pour suivre la musique d’une sirène invisible… C’était pathétique, et il allait peut-être mourir même. Dans la mesure où c’était là une nouvelle machination des I, bien sûr…
Arrivé dans un grand couloir, le jeune homme resta dans l’ombre, entendant enfin des bruits de pas. Il se rapprochait de la chose qui murmurait… La voix était légèrement aigüe : c’était soit un enfant, soit une fille… ou bien une autre créature horrible corrompue.
# Si ça se trouve, c’est peut-être même une combinaison des trois…#
La chose ne l’aurait pratiquement pas surpris en fait. Une porte venait de grincer, puis de se refermer dans un claquement sec et sinistre. Rémy soupira. Il n’allait quand même pas rentrer dans le grenier… sans lumière en plus ><. Et puis, il n’avait toujours pas eu l’occasion de voir ce qui allait l’attendre derrière cette porte.
Soudain, le temps pour réfléchir s’écourta brusquement avec un bruit de verre brisé. Le fracas l’avait fait sursauter, et sans trop réaliser ce qu’il faisait, Rémy ouvrit la porte pour voir ce qui venait de se passer. Pendant quelques secondes, insensées sans doute direz-vous, il avait cru qu’un pensionnaire venait de se lancer par une fenêtre pour sortir enfin de cet enfer de Manoir… Mais quand il entra dans la pièce, la scène était toute autre. Les ombres difformes par les rayons lunaires rampaient deçà de-là sur un sol poussiéreux ou des murs moisis. Il y avait une quantité innombrable de toiles d’araignée accrochée aux poutres qui, dans un coup d’œil trop rapide, laissaient croire à des individus cachés dans la noirceur. L’endroit était bien trop faiblement éclairer pour que quelqu’un de normalement constitué n’ait eu rien à craindre, car Rémy, lui qui trouvait confort dans la nuit, était incapable de reconnaître son refuge tant cette pièce était sinistre.
Ce qui était encore plus saisissant, c’était ces éclats de verre qui scintillaient par terre. Ils étaient resplendissants, tels des millions de parcelles d’un trésor unique et irréel. Ils étaient presque partout… partout autour d’une jeune fille accroupie dans un faisceau de lumière bleutée.
- Pourquoi tu as cassé la fenêtre?
Avec le temps et l’habitude, Rémy avait cessé de vouvoyer les gens qu’il ne connaissait pas : il ne connaissait personne en fait quand il y repensait bien. Certes, il avait quelques connaissances, mais ça s’arrêtait essentiellement là… Sauf peut-être avec un certain fantôme à qui il devait beaucoup. Bref, le grand garçon aux cheveux mi-longs et bruns restait debout, bien courageux, jusqu’à ce que la porte se referme d’elle-même derrière lui. Il jeta un regard d’incertitude à la sortie, mais reporta ensuite son attention à la personne assise sur le plancher au milieu de la vitre éclatée. Finalement, il avait peut-être mal fait de venir ici… cette fille-là avait quelque chose au fond des yeux qui n’était pas très rassurant.