Et elle se fichait d'où elle était.[Clos]

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"C'est encore un rêve ?" me demandai-je.

"Non... Ce n'en est pas un " eus-je comme réponse. Distraite, je continuais de parler insouciante.
"Où est-on ?"
"Tu n'en a pas la moindre idée Rose ? "
"Absolument pas..."

Finalement, je me retournai. Il n'y avait rien ni personne derrière moi. Qui me parlait ? Pourquoi, comment, où, je ne me posai pas plus de questions. Après tout, l'important était de savoir comment j'avais atterris là. Je m'étais éveillée brutalement, et en un battement de cils, j'étais là. Dans un corridor que je jugeais luxueux de par son architecture. Il y avait un panneau, plus loin.

"Ah... C'est une farce. Ou un mauvais rêve peut-être ?" ironisai-je en lisant l'affichage.

On aurait dit comme une lettre anonyme étrange ou vous savez, ces petites affiches devant les maisons hantées pour vous avertir que vous y trouverez des choses considérablement pitoyables plutôt qu'effroyables : faux cerveaux en éponge, momie "papier toilette" etc... A vrai dire je ne rigolais même pas. C'était une blague de mauvais goût.
Mes pieds me picotaient. J'avais des chaussures vernies immondes... Pitié. Que m'arrivait-il ? Pourquoi j'avais mis des chaussures, et pourquoi celles-ci ?! En deux temps trois mouvements, je les ôtai. Pieds-nus, je me sentais mieux, plus libre de mes mouvements et actions.

Il y avait un grand escalier plus loin.

Assise, je sortis de la poche de mon short vert rapiécé, un paquet de cigarette qu'en cachette j'avais pris de mon père, quelques semaines auparavant. Le briquet. Je n'en avais pas.

"Pfff... Quel rêve atroce."
"Tu y es accro, ça y est ?"
"Qui me fait parler autant ?! Montre toi. Ta voix me froisse, elle siffle"
"Je ne me montre pas maintenant, c'est trop tôt. Contentes-toi de m'écouter. Tu me connais bien."
"..."
"Ne m'ignore pas !"
"..."
"Rose... Tu es ici un peu par hasard, et j'en suis désolée, mais vois tu, ta vie sera un peu difficile ces prochaines semaines"

J'écoutais la voix sans dire un seul mot. Alors comme ça, j'étais dans un lieu qui n'était pas anodin et je n'étais donc pas dans un de ces rêves débiles qui me laissaient sotte lorsque je m'éveillais. Quelque part, ça me rassurait...

"Coupe toi le doigt."
"Bien sûr, tout de suite..."
"Sérieusement."
"Tu vas trop loin..."

J'en avais déjà plus qu'assez de cette chose qui sifflait des âneries.

"Tourne la tête, je suis derrière toi."
"...!! Tu es fou ? Crétin, idiot ou simplement tu n'as pas de cerveau ?! Tu viens de me mordre par une ruse !"
"Regarde devant toi ma petite..."
"... Yann ?"

J'avais tourné la tête en fronçant les sourcils. Il était devant moi. Mon petit-frère, mon jumeau, ma moitié, était-il possible que je l'ai retrouvé ?! J'avais peine à y croire, mais il était devant moi, assis à même le sol, en me regardant tristement. Ses grands yeux bleus étaient parsemés de larmes, il pleurait en me regardant. Une minute plus tard, il disparu... Pourquoi.

"Qu'est-ce que cela veut-dire ?! Pourquoi Yann... Pourquoi était-il ici ?!"
"Grâce à ton sang..."
"..."
"Rose ?! Rose ! Tu as un problème dis ?! Réveilles-toi!!"

Ce jour là, je m'étais évanouie. Le sang me faisait une peur si atroce que je m'endormais en en voyant rien qu'un peu... Quand je me suis réveillée, je n'étais plus dans cette pièce énorme. Non, j'étais autre part. Je savais que j'étais toujours dans cette prison. Il y avait une aura détestable, effroyablement pesante. Il y avait une odeur étrange dans ce lieu...