Clac ! Le bruit sinistre que fit la porte en se refermant fit sursauter Amélie. Elle n'aimait pas cet endroit sombre qui suintait la peur, non, elle ne l'aimait pas du tout...
*Pourquoi suis-je entrée ?* se demanda-t-elle, bien que connaissant déjà la réponse : c'était à cause de cette porte hypnotisante qui l'avait attirée !
La jeune fille frissonna, mal à l'aise. Mais sa curiosité, plus forte que tout, l'aida à avancer vers ce qui ressemblait à un panneau d'affichage qu'elle parcourut des yeux. Tandis que son cerveau assimilait lentement ses terrifiantes informations, une forme refit surface du fond de sa mémoire...
*C'est une plaisanterie, une mauvaise plaisanterie !* songea Amélie.
Elle n'avait pas encore conscience du phénomène qui se déroulait dans sa tête et restait tétanisée devant le panneau d'affichage. Car même si tout laissait croire à une mauvaise farce en apparence, une voix lui soufflait au fond d'elle que c'était vrai. Vrai ! Elle se rua vers la porte et tenta de l'ouvrir, mais constata qu'elle n'y arrivait pas.
*Non, ce n'est pas vrai !*
°Tu sais très bien que si, ça l'est...°
A nouveau, Amélie sursauta. Un raton-laveur se tenait devant elle, l'air affligé devant son air éberlué. Commençant vaguement à comprendre ce qui lui arrivait, l'adolescente tourna très lentement la tête vers les feuilles accrochées au panneau de liège. "Si un animal vous parle, surtout, ne vous inquiétez pas : vous n'êtes pas fou !" disait-il à un endroit. Même à l'autre bout du bâtiment, on dû entendre Amélie déglutir avant qu'elle ne souffle, yeux écarquillés :
- Estaban...
°Eh oui, c'est bien moi. Mais, s'il te plaît, ne t'évanouis, nous avons beaucoup à faire...°
- Oh, Estaban, qu'est-ce qu'on peut faire ? gémit la jeune fille, sentant des larmes inonder son visage. C'est horrible, horrible, tu m'entends !
°Oui, je t'entends, manquerait plus que je sois devenu sourd ! Je me demande... Quel est ton pouvoir ?°
- Tu crois que ça pourrait être celui de sortir d'ici ?
°Pour être sincère... Ca m'étonnerait beaucoup !°
S'ensuivit un long silence pendant lequel Amélie essuya ses larmes en soupirant. Finalement, elle résolu d'explorer les lieux, la tristesse de la réalité pesant sur son coeur d'enfant.