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 « Clac ! »

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« Clac ! » _
MessageSujet: « Clac ! »   « Clac ! » Icon_minitimeDim 18 Jan 2009 - 17:56

    Le battant de la porte se referma dans un claquement sinistre qui lui arracha un frisson, remontant le long de sa colonne vertébrale et allant titiller son cerveau si facilement en proie à la peur. Elle jeta un coup d’œil derrière elle, examinant la porte en bois qui se tenait là, ne lui trouvant pas l’air menaçant et réprimanda vivement son esprit, consciente qu’entrer chez quelqu’un en étant animé, dès le départ, d’une terreur inexplicable n’était pas pour plaire aux hôtes. Consciente que, de toute façon, elle ne pourrait pas retrouver son chemin avant de l’avoir demandé aux propriétaires, elle ne chercha pas à ressortir, attrapant ses valises et les soulevant pour aller les déposer un peu plus loin, son regard errant au gré de ses envies, essayant d’identifier la pièce où elle se trouvait.
    A première vue, il s’agissait d’un hall magnifiquement décoré, s’étendant en longueur et dont la taille de la bâtisse vue de l’extérieur ne laissait pas supposer une pièce aussi grande dès l’entrée. Elle n’osait même pas imaginer le reste des pièces tant le luxe lui paraissait omniprésent dès la première et, de toute façon, elle ne comptait pas s’attarder. Dès qu’elle saurait où se rendre, elle prendrait congé et tâcherai de gagner par ses propres moyens le manoir appartenant à ses parents.
    Réprimander son si téméraire cocher qui l’avait lâchement abandonnée serait sa première tâche à laquelle elle s’attellerait avec plaisir. Si elle avait l’apparence d’une frêle jeune fille, elle n’hésitait cependant pas à hausser le ton lorsqu’elle le jugeait nécessaire.

    Un soupir brisa le silence, se répercutant en écho contre les dalles qui couvraient le sol, seulement protégées à quelques endroits par un immense tapis qui s’étendait sur tout le long, ne laissant que les extérieurs du rectangle que formait la pièce de libre. Au loin, elle parvint à distinguer un escalier qui s’élevait dans les hauteurs, menant très probablement aux autres étages de la maison. Elle estimait que la demeure devait comporter quatre ou cinq étages, se basant uniquement sur l’apparence qu’avait celle-ci lorsqu’elle était entrée, mais elle commençait à sérieusement douter de la véracité de ce qu’elle avait vu.
    Jamais elle n’avait découvert pareil hall dans un tel lieu et le doute l’assailli quelques instants alors qu’elle reprenait ses fouilles à la recherche d’une quelconque personne qui aurait pu lui indiquer où elle se trouvait.

    Elle ne tarda pas à découvrir un panneau en liège, situé à droite de l’endroit où elle se trouvait et où étaient griffonnés à la hâte plusieurs mots.
    Prenant son courage à deux mains, elle respira un grand coup et s’approcha, daignant enfin décoller ses pieds du sol qui paraissaient y être soudé. La peur qui l’avait prise de court à son entrée l’attrapa à nouveau, enserrant sa gorge et s’insinuant sournoisement dans sa chair, tentant de lui faire perdre tous ses moyens, ce qu’elle réussit en s’acharnant toujours plus contre les portes de son esprit qui avaient bien du mal à résister à ses assauts incessants. Elle ne comprenait pas cette crainte et ce mauvais pressentiment qui lui murmuraient qu’elle venait de commettre la pire erreur de sa vie, que cette maison n’avait rien de normal ni de banal comme son aspect pouvait le laisser supposer et qu’elle allait devoir accepter l’idée qu’elle ne ressortirait plus jamais d’ici. Un léger rire la secoua. Comme si une simple maison pouvait la retenir prisonnière !
    Ses pas la portèrent enfin face au tableau vers lequel elle leva les yeux et les premiers mots qu’elle y distingua ne la rassurèrent pas. Une certaine Periple Skye l’informait qu’elle était à présent piégée et qu’elle serait, et ce pour l’éternité, dans l’incapacité d’ouvrir à nouveau la porte menant au monde extérieur. Etouffant un sourire amusé - les jeunes ne savaient vraiment plus quoi inventer pour terroriser les autres - , elle se rendit à la porte et posa ses doigts dessus.
    Raffermissant sa prise sur la poignée, elle tira un grand coup. La porte ne bougea pas. Persuadée de rêver, elle s’empressa de réessayer avant de prendre conscience que, malgré tous ses efforts, le battant restait sournoisement clôt, l’empêchant de rejoindre le sentier qu’elle avait quitté à peine quelques instants plus tôt. Apeurée, elle secoua la poignée pendant quelques minutes avant qu’une voix ne vienne interrompre ses efforts désespérés et vains.

    « A ta place, j’abandonnerais tout de suite. »

    Pétrifiée, elle n’osa pas se retourner. La voix lui était familière, semblant sortir tout droit d’un songe ou d’un souvenir trop lointain pour qu’elle puisse le saisir. Elle éveillait en elle un sentiment de bien-être et d’insouciance, ravivant pour un temps la flamme de son enfance et ébrouant ses ailes détruites, qu’elle avait elle-même brûlées en privilégiant égoïstement le plaisir à sa liberté.
    Il lui fallut quelques secondes supplémentaires pour assimiler le fait que la voix n’avait rien d’irréelle et qu’elle s’adressait bien à elle et elle s’accorda encore un moment, le temps de se demander si se retourner était une bonne idée ou non. Enfin, elle relâcha la pression qu’elle exerçait sur la poignée pour fermer les yeux et porter son corps face au hall où, lorsqu’elle souleva avec prudence ses paupières, elle distingua un minuscule animal aux poils blancs et aux longues oreilles qui la fixait de son regard azuré.
    Elle sut tout de suite à quel nom il répondait, mais elle était trop effrayée pour oser le prononcer, ne désirant pas avoir à écouter une nouvelle fois cette voix si familière. Tout cela ne pouvait être qu’un rêve, un horrible cauchemar. Elle allait bientôt se réveiller, au chaud dans son lit, en Angleterre ou sur l’Île de Lewis où elle n’aurait plus qu’à rire d’avoir pu imaginer une scène aussi grotesque. La singularité que représentait la créature ne pouvait pas être vrai. Elle ne se souvenait pas avoir jamais croisé un animal ayant cette apparence physique.


    « Si, je suis bien réel, contrairement à ce que tu peux penser. Je te souhaite la bienvenue dans ce pensionnat et je te conseille d’accepter tout de suite l’idée que tu ne reverras jamais le monde extérieur… Une éternité à rester persuadée que tout ceci n’est qu’un rêve, c’est long. »

    Ses yeux s’écarquillèrent. Cette phrase réveilla en elle un vieux fantasme, commun à tous les hommes. Tout ce qui est insaisissable est ce dont nous avons le plus envie et l’éternité faisait partie de ces éléments imprenables qui n’étaient là que pour narguer les simples mortels comme elle l’était. Les dieux de l’Olympe hurlaient leur grandeur au sommet de leur montagne, se riant des maux et des douleurs de chaque misérable être humain qui peuplaient le monde d’en bas. Eux possédaient l’immortalité et cette immortalité leur conférait une suprématie absolue sur elle.
    Elle n’était pas l’égale des dieux, ou du Dieu. Elle était une misérable mortelle qui traçait son chemin, étincelle à la vie limitée, essayant de frayer un passage entre les maillons de la vie, tâchant d’user son existence en consumant ses envies et en ayant le moins de regrets possibles. Mais, malgré la ferveur avec laquelle elle s’attelait à cette tâche qu’elle avait pourtant jugé aisé lors de son enfance, elle avait bien vite compris qu’il lui était impossible de vivre réellement sans écoper des lourdes blessures qu’inflige le Temps.
    A mesure que son temps sur la Terre allait en grandissant, elle avait à affronter tous les maux qui, jusqu’alors, n’avaient pas su la trouver et s’était maintenu loin d’elle. A présent, elle regardait avec désespoir ses ailes brûlées et n’avait plus qu’à envier le ciel qui se maintenait hors d’atteinte, ricanant dès qu’elle s’effondrait, se moquant d’elle jour après jour et lui rappelant ce dont elle s’était privée par simple égoïsme.


    « Et si tu retournais lire ces mots écrits sur le tableau au lieu de te morfondre ? »

    Child. Elle savait que c’était lui. Elle le connaissait comme il la connaissait, mais elle ignorait qu’il fusse possible qu’il obtienne une existence propre. C’était trop étrange et trop confus dans son esprit pour qu’elle daigne croire en ce qu’elle voyait. Ses yeux lui jouaient de mauvais tour.
    Néanmoins, suivant le conseil du petit animal, elle accepta de retourner devant le tableau de liège pour lire la suite du texte qu’elle interrompu dès le premier paragraphe. La personne continuait en décrivant sa « nouvelle » existence et affirmait qu’elle serait maintenant en possession d’un « pouvoir ». Comme si la magie pouvait exister. Encore une folle que les médecins avaient dû laisser s’échapper. Probablement que celle-ci s’était égarée dans les contes de fées et qu’elle rêvait d’une vie où tout serait possible et où même les choses les plus invraisemblables deviendraient monnaie courante. Ce qui attisa une nouvelle fois la confusion d’Elie fut l’évocation de l’animal qui venait de lui parler. Periple Skye la qualifiait d’Alter Ego Astral et la jeune fille jeta un regard en biais au petit animal qui lui retourna un sourire. Elle grommela un instant avant de passer aux autres mots qui étaient placardés.
    Trois jeunes filles déclaraient organiser des fêtes et des images avaient été collées à côté. Celle qui avait apparemment accepté de les présenter toute les trois avait mentionné ça comme étant une « photo ». Drôle d’appellation, d’autant plus que la jeune fille ne voyait pas du tout de quoi elle parlait, regardant le cliché avec étonnement et ne comprenant pas ce qu’elle était censée y trouver. Ce bout de papier représentait-il l’inconnue entourée de ses amies ? Impossible !
    Elle passa rapidement sur cette nouvelle singularité pour s’attarder sur le dernier mot, écrit par un… Un fantôme qui déclarait être le gardien de la forêt et qui recommandait de ne pas entrer dans la forêt en période hivernale. Elle secoua la tête et soupira. Tout ceci était bien trop abracadabrantesque pour qu’elle puisse y croire.

    Child s’approcha d’elle, observant d’un œil critique ses deux valises.


    « Bien. Je pense qu’il vaudrait mieux ne pas s’attarder ici. »

    Elle lui lança un drôle de regard.

    « Quoi ? Tu préfères peut-être rester clouer sur place, à attendre comme une idiote que quelqu’un vienne t’indiquer le chemin à prendre ? »

    Elle secoua la tête en grimaçant et attrapa ses valises, suivant l’étrange animal.

    Tout ceci n’était qu’un horrible cauchemar.
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