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 Princesse Zacharette

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Le déviergeur de PI
Henry Valmont
Henry Valmont

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Féminin Pseudo Hors-RP : Mooney
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• Age : 28
• Pouvoir : LE SWAG façon guirlande de Noël (ON/OFF)
• AEA : Un chien.
• Petit(e) ami(e) : Tout le monde il est beau.

RP en cours : - LOOK AT MY HORSE, MY HORSE IS AMAZING, GIVE IT A LIIIIICK, HHHHMMMM IT TASTES JUST LIKE RAISIN! (Alea Miller)
- Il y a toujours mille raisons pour s'enfermer. Sortir est beaucoup plus difficile. (Iris E. Oxalys)
- Diiiip-da-dadadada-didapda-dadadada-didapda-dap-dip-dida (Alaska)

Messages : 85
Inscrit le : 17/01/2009

Princesse Zacharette _
MessageSujet: Princesse Zacharette   Princesse Zacharette Icon_minitimeSam 24 Jan 2009 - 12:01

Tête qui tourne. Peur.
Sang sur les mains.
Tête qui tourne. Peur.
Instinct de survie.
Courir. Zachary Ulysse devait courir. C'était la seule chance qui lui restait : abandonner le corps, puis courir. Courir jusqu'à ce que la peur, la fatigue, le désespoir le rattrapent et l'achèvent.
Courir.
La dernière chose à quoi le jeune homme pouvait se raccrocher.
Courir.

Il courait à travers la forêt, au bord du gouffre qui apparaissait dans son esprit. Il avait l'impression d'être juste à côté d'un ravin, et rien qu'un faux pas le ferait tomber pour ne plus jamais ressortir. Il avait envie de tomber dans le ravin.
Une troisième personne s'était rajoutée à la terrible liste qui avait commencé, un soir, alors qu'il n'avait que seize ans. Il croyait l'avoir clos et ne plus jamais y rajouter une personne à la sortie de l'hôpital, des années après. Sa conscience ne s'était pas allégée, mais il faisait tout pour qu'elle ne s'alourdisse pas encore plus. Cependant, tous ses efforts n'avaient menés à rien : il avait tué, encore une fois.
Le sang sur ses mains commençaient à sécher, formant des croûtes brunâtres à la terrible odeur de mort sur sa peau. Les larmes, sur ses joues, elles, ne séchaient pas, et coulait continuellement de ses yeux deux rivières salées.

Il haletait, il n'en pouvait plus. Sa course durait depuis combien de temps ? Une heure ? Deux heures ? Plus ? Il leva les yeux au ciel, et aperçut à travers les feuilles des arbres les couleurs chatoyantes du soleil couchant. Il commençait à être tard...
Zachary Ulysse s'adossa à un arbre et se laissa tomber au sol lourdement, épuisé. Il devait difficilement être moins de six heures du soir. Et il était parti se promener vers deux heures, après le déjeuner. Quatre heures, donc, qu'il était parti. Au moins trois heures de fuite dans ce cas.
Fuite ? Fuite de quoi ? La police n'était pas à ses trousses. La police ne s'imaginait même pas apprendre la disparition d'une jeune femme, une brune à reflets roux. Et encore moins que, le lendemain, un garde forestier ou un promeneur appellerait, au commissariat, paniqué, pour annoncer la découverte d'un cadavre dans le bois, à une dizaine de mètres seulement du sentier.
Alors débarquerait une foule de journalistes, les gens se mettraient à avoir peur : le troisième meurtre d'une brune à reflets roux. Un serial-killer rôderait donc dans les parages. Et puis cela retomberait. Pourquoi ? Parce que la fille n'a pas été violée, mutilée ou il-ne-savait-quelle horreur. Parce que ce n'était pas assez gore pour la population. Les gens se contenteraient de donner un couvre-feu à leurs gamines, la police de patrouiller de façon passive une ou deux fois...
Et ça recommencerait. Zachary Ulysse tuera de nouveau quelqu'un : il en était presque certain, il le sentait au fond de ses tripes. Encore et encore. Jusqu'à ce que la société estime qu'il est allé trop loin, jusqu'à ce qu'on le trouve, jusqu'à ce qu'il meure sinon. Ou alors jusqu'à ce qu'il n'y ai plus de brune à reflets roux sur cette foutue planète.
C'est pourquoi le jeune blond n'avait qu'une envie : disparaître et crever, sans que l'on retrouve son corps, contrairement à celui de celle dont il avait arraché la vie quelques heures auparavant.

Il reprenait lentement son souffle, les mains agrippées aux sillons qui parcouraient l'écorce épaisse de l'arbre. Il y était toujours adossé, assis au niveau des racines, désespéré, reprenant son souffle, lentement. Les larmes séchaient sur son visage, il n'en restait presque plus une trace. Peut-être même plus rien. Zachary ne savait pas. Il s'en moquait, en fait.
Par contre, le sang séché sur ses mains, il ne pouvait plus supporter cela. Il devait trouver un moyen pour l'enlever, sinon il allait piquer une crise de nerfs. Pas de cours d'eau en vue, il allait donc devoir se débrouiller sans. Bordel de bazar de merde !
Il se remit debout, lentement, les membres engourdis par sa position précédente et épuisés par sa course. Il faisait sombre, la nuit était tombée.
D'accord, il voulait mourir, mais il aurait apprécier quelque chose de plus agréable que de traîner, de vagabonder, d'errer durant la nuit juste avant de quitter ce monde. Alors il leva une jambe et la posa un peu plus loin, leva l'autre, la reposa. Recommença. Recommença. De plus en plus vite. Course.
Au loin, une bâtisse sombre se dessinait dans l'obscurité.

Oh ! Un portail !
Zachary Ulysse ne se posa pas de questions plus longtemps : il entra. Il avait besoin de faire disparaître les traces brunes à l'odeur désagréable sur sa peau. Il avait besoin de se poser. Il espérait donc que le propriétaire du manoir le laisserait passer rien qu'une nuit là, et il repartirait le lendemain matin, très tôt, avant que l'on retrouve le corps inanimé de sa victime, et surtout que l'on fasse le lien avec lui. Après, il trouverait bien un moyen de quitter ce monde pourri rapidement.
Zachary marchait en direction de la grande porte du grand manoir -presque un château- tout en croisant les doigts pour que les personnes y logeant soient charitables. Sinon, il allait être contraint à passer la nuit dehors...
Tandis que ses pieds foulaient les pavés de l'allée, le jeune homme se sentait mal à l'aise. Comment dire... Observer ? Non, pas exactement. Il avait du mal à exprimer ce qu'il ressentait alors. Mais quelque chose dans l'atmosphère, dans l'environnement, le perturbait. Cependant, il était trop tard pour faire demi-tour : il était déjà arrivé devant la porte.
Il toqua. Aucune réponse. Il posa sa main sur la poignée, l'enfonça. Elle s'ouvrit. Un mélange de stupéfaction et d'étonnement apparut sur le visage de Zachary Ulysse, mais l'envie de se réchauffer, d'entrer à l'intérieur était la plus forte. Il posa un pied à l'intérieur et...



Fox était tapis sous un fauteuil. Il attendait. Attendait quoi ? Il n'en savait rien. Mais on lui avait demandé d'attendre, donc il attendait. Qui lui avait demandé d'attendre ? Il n'en savait rien. Il s'en moquait pas mal, en fait. Il était libre et sauvage, mais quelque chose en lui lui avait demandé d'attendre. Donc il attendait.
C'est chiant d'attendre.
Ah ! La graaaaaande porte en bois qui menait vers l'extérieur s'ouvrit ! Enfin de l'animation ! Une jeune planche à pain rentra, ses cheveux blonds tombant sur ses épaules. Il lui disait vaguement quelque chose.
Son allure, les expressions de son visage, son odeur... Ces éléments faisaient surgir de son esprit des centaines d'éléments, de souvenirs qu'il croyait perdu à jamais. Mais il y avait des différences entre cet avant et ce maintenant : un détail dans l'odeur, une lueur dans le regard et... Des tâches brunes sur les mains.
Cependant Fox était certain de ce qu'il pensait. Il était prêt à y mettre sa queue à couper : cette fille, c'était Zachary Ulysse.
Il avait quel âge, maintenant ? La dernière fois qu'ils s'étaient vus, le petit devait avoir cinq ou six ans. Environ une quinzaine d'années s'était écoulée depuis donc il devait avoir... la vingtaine. Il semblait pourtant toujours aussi chétif, avec ses manières de princesse de conte de fées. Les garçons, en général, lors de leur croissance, devenaient plus forts, plus épais, plus massifs. Ou alors ils s'allongeaient en hauteur et ressemblaient alors à des asperges mutantes. Sans parler des boutons et du début de barbe que certains avaient. Mais Zachary Ulysse, lui, ressemblait à une fille. Une fille bien girly qui apprécie probablement parler potins, fringues et séries télévisées à l'eau de rose avec ses amies.
En bref, il n'avait pas changé.
Pourtant, les tâches sur ses mains, son regard et une partie de son odeur l'intriguaient. Tâches brunes, regard épuisé mais aussi et surtout désespéré, avec une couleur glaciale et à son odeur était mêlée celle d'un... cadavre ? Flippant. Mais Fox se retint de lui bondir immédiatement au visage tout en lui posant toute une série au sujet de ces changements. D'abord, il voulait encore attendre un peu et observer, toujours tapis sous son fauteuil.



Oh ! Un hall ! Un grand hall !
Hem... Que dire de plus ? C'était un hall, avec des portes dont une menant vers l'extérieur -qu'il venait de fermer- et aussi des fauteuils, quelques petits tables, des fenêtres avec des rideaux de couleur beige terne et un panneau de liège où des papiers étaient punaisés. Sûrement par le propriétaire des lieux à l'usage de la femme de ménage, avec les pièces à nettoyer, les chambres à préparer.
Sinon, sur une table, près d'un fauteuil, se trouvait un vase blanc, opaque, avec des roses blanches dedans. Qui dit vase avec des fleurs dit... eau ! Zachary Ulysse se rua en direction de cette table, enleva les fleurs et plongea ses mains dans l'eau, puis frotta pour faire disparaître les traces sanglantes qui le gênaient depuis son forfait. L'eau prit une teinte rougeâtre, mais qui y ferait attention, dites-moi ? Ulysse remit alors les fleurs à leur place et il secoua ses mains énergiquement ses mains pour que l'eau parte. Au bout de quelques secondes et secouements, ce fut fait, et ses mains avaient désormais un aspect plus agréable. Plus de mort dessus...
Que faire maintenant ?
Attendre. Attendre qui ? Il ne savait pas. Il n'avait rien ni personne à attendre. Mais que pouvait-il faire d'autre ? Attendre. C'était tout. Attendre que quelqu'un vienne, que quelque chose se passe. Attendre.
Au moins, il était au chaud.
Il s'assit dans un fauteuil de tissus rouge, plutôt confortable, près de la fenêtre. Dehors, c'était la nuit totale. Il avait trouvé cet endroit au bon moment. Il espérait cependant que l'on se rende vite compte de sa présence et qu'on lui dise s'il pouvait rester ou non. Cela le gênait d'être là, sans avoir l'autorisation, sans qu'on le sache...
Il prit l'I-Pod qu'il avait reçu pour son anniversaire quelques semaines auparavant, se mit les écouteurs dans les oreilles et commença à écouter de la musique pour passer le temps. Il se détendait en même temps que l'image de son crime s'estompait légèrement dans son esprit.
Le temps passa. Il devait être là depuis au moins une demi-heure. Peut-être une heure. Il était peut-être même déjà neuf ou dix heures. C'est alors qu'une réalité frappa son esprit : personne n'allait passer dans l'entrée à cette heure de la soirée. S'il y avait une grande soirée, pourquoi pas ? Mais il n'y en avait pas, il n'y aurait donc peut-être personne durant toute la soirée.
Zachary Ulysse se leva, réfléchit un instant à ce qu'il allait faire et ne trouva rien d'autre à faire que d'attendre encore. Que c'était chiant d'attendre. Il arrêta son I-Pod, la musique ayant cessé de le distraire, le rangea avec ses oreillettes dans sa poche et décida de lire les mots accrochés au panneau. Cela ne le regardait peut-être pas, mais tant pis : au moins, ça lui faisait passer le temps.



Qu'est-ce qu'il avait fait avec le vase ? Fox n'avait pas réussi à le voir depuis sa cachette, mais quand Zachary Ulysse eu fini avec, il avait les mains propres. A la place, on voyait maintenant sa peau claire et fragile. Le jeune homme s'assit ensuite sur le fauteuil sous lequel il était caché !
La déveine absolue ! Comment allait-il faire pour voir ce qu'il faisait ? Au moins, il pouvait encore guetter les portes, afin de savoir si quelqu'un venait. Il serait donc très vite au courant si c'était le cas. Au bout d'un certain temps, le blond très efféminé se leva et alla lire des papiers sur le panneau de liège accroché au mur. Sa réaction fut très intéressante : totalement déboussolé, les yeux grands ouverts, il relut quatre ou cinq fois l'intégralité des messages. Puis, le visage figé par le choc, il retourna s'asseoir. Dans un autre fauteuil cette fois-ci, ce qui permit à Fox d'observer ses réactions.
Zachary prit alors sa tête dans les mains et commença à chouiner comme un gosse. Il sanglotait, sans pleurer. La lecture du message avait vraiment dut le choquer : pas étonnant en fait. Personne ne serait heureux d'apprendre qu'il est enfermé à vie dans un pensionnat super glauque, et qu'en prime, il gagne un pouvoir et qu'il va devoir supporter un ami imaginaire eu durant son enfance. N'empêche que ça devait être l'enfermement, le plus dur à vivre dans toute cette histoire.
Tiens, des bruits de pas... Quelqu'un venait.
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Princesse Zacharette _
MessageSujet: Re: Princesse Zacharette   Princesse Zacharette Icon_minitimeDim 5 Avr 2009 - 17:01

Je ne me réveillai pas, ce matin-là. Mon réveil avait sonné, oui, mais ne m'avait pas tirée du sommeil, pour la bonne et simple raison que je n'avais pas dormi. Eh oui, encore. Je ne dormais plus beaucoup, depuis les vacances, de peur de revoir, encore une fois, cette scène, ses mains... Brr. Je frissonnai puis tâchai d'ôter ces pensées de ma tête. Il ne reviendrait pas, jamais, je n'avais pas à m'inquiéter, j'étais tranquille, maintenant, comme je tentais vainement de m'en persuader depuis des mois. Rien à faire, j'avais toujours peur. Mon rythme de sommeil s'en ressentait donc, allant en diminuant de plus en plus et m'offrant de ravissants cernes noirs et une tête de morte-vivante. Merci.
Mon réveil indiquait six heures. Plus d'excuses pour rester allongée dans l'obscurité, plus l'envie non plus, d'ailleurs. Je me levai d'un mouvement souple et fluide, mais empreint d'une immense lassitude, puis me débarassai de ma chemise de nuit pour passer cinq minutes sous une douche glaciale, pour me requinquer et parce que mon cher frère se levait à cinq heures pour prendre toute l'eau chaude. Comme si ça pouvait me déranger.

Je m'habillai rapidement aussi, d'un jean bien coupé, d'un pull noir assez fin, de mon cher foulard blanc et d'une veste en cuir. Pourquoi rapidement ? Je n'étais pas pressée, mes cours commençaient à neuf heures et je n'avais rien de prévu. J'avais juste cette impression que cette journée serait exceptionnelle et l'envie d'en profiter le plus possible. Après tout, cela valait bien d'autres prétextes.
Je me dirigeai vers la cuisine, en silence, par habitude. Je me fit chauffer du café et m'assit en attendant que ce soit prêt. Par la baie vitrée, je pouvais admirer la grisaille de Paris, le brouillard et le ciel se confondant avec le béton. Un jour triste, rien d'exceptionnel, et mon intuition d'une journée spéciale se mua peu à peu en un mauvais pressentiment.
Nuit blanche et matin gris, cela sentait le jeudi noir.
Quand je vous disais que j'avais un humour bizarre... Bref, un clinc de la cafetière me tira de ma rêverie et me signala qu'un bon bol de café brûlant m'attendait. Je commençai donc à la siroter calmement lorsque ma mère fit irruption dans la cuisine, le visage grave mais la démarche joyeuse. Elle s'assit face à moi et je commencai à sentir un coup fourré.


" Bonjour ma chérie. J'ai une mauvaise nouvelle. ( Sa lèvre tremblait et elle éclata en sanglots totalement simulés, je m'y connaissais. ) Ton... Ton grand-père est mort, on l'enterre mardi..."

Et paf, re-sanglots totalement mal-imités.
Je restai figée un instant, totalement figée, catastrophée, sans vraiment réaliser, choquée et rayez la mention inutile. Puis une intense rage grandit en moi, rage qui pouvait se traduire par une seule question : Pourquoi ?
Pourquoi la vie m'avait-elle arraché la seule personne que j'appréciais ?
Pourquoi ma mère affichait-elle un demi-sourire si haïssable ?
Pourquoi, pourquoi étais-je muette, pourquoi ne pouvais-je pas hurler ma rage et ma douleur, ma haine de leur suffisance et de leur hypocrisie ? Pourquoi les haïssais-je, alors que je leur ressemblais ? Pourquoi ?
Aucune larme ne roula sur mes joues pour cette vie qu'on m'arrachait soudain, pour mon seul point fixe dans ce monde absurde. Il n'y avait que la rage, la haine, et le dégout, le dégout de n'être au fond, rien de plus qu'eux. Furieuse, je me levai, attrapai ma veste de cuir dans l'entrée et sortis en claquant la porte, si fort qu'un tableau se décrocha du mur pour embrasser le sol. Je n'écoutai même pas ma mère qui criait :


" Voyons, Soledad, ne fait pas l'enfant, il était vieux, et à refuser qu'on le mette en maison de retrai..."

Je sortis sans entendre la fin. Elle pouvait penser ce qu'elle voulait, elle lui devait du respect, elle n'avait pas le droit de parler de sa mort avec une telle légèreté ! Je descendis rapidement les escaliers en passant mon casque sur ma tête et en allumant l'IPod sur défilement aléatoire, puis je me mis à courir, dans les rues, fuir leur hypocrisie, ma vie si plate, tenter de démêler es sentiments, tandis que des musiques de toute sorte résonnaient dans ma tête, et je courais, sous le regard médusé des gens, je courais sans voir où j'allais et ma colère, mon dégoût, ma haine, tout finit par s'envoler pour ne laisser que la tristesse, et les larmes dévalèrent enfin sur mes joues, et je m'arrêtai, essouflée, épuisée, liberée des sentiments parasites, uniquement une tristesse vraie.
Les mains sur les genoux, courbée, ruisselante de larmes, soufflant comme un phoque, juste là sur le trottoir, je revoyais chaque instant de bonheur passé avec lui.
Petit à petit, la tristesse laissa place à la mélancolie, tandis que je m'asseyai sur un perron, une chanson espagnole dans mes oreilles, totalement hors-sujet :


" A Dios le pido
Que si muero sea de amor
Y que si me enamoro sea de vos
Y que tu voz sea en mi corazon
A Dios le pido..."


Et je m'apasai lentement, assise là, sur quelques marches de pierre. Perdue dans mes pensées, lentement, je recommencai à pleurer, sans bruit, sans rébellion. Il était mort, je le savais, mais rien n'aurait pu m'empêcher de pleurer sa disparition, toute cette sagesse envolée. Une pensée incongrue me traversa l'esprit. Qu'allait-on faire des faucons ? Et qu'en avais-je à faire, en fait, de ces faucons ? Je m'en fichais, en réalité, mais j'avais besoin de me concentrer sur autre chose, oublier qu'il était mort.
Une main qui se posa brutalement sur mon épaule me fit sursauter. Ne pouvait-on pas me laisser savourer tranquillement ma peine ? Je me retournai vers mon mystérieux propriétaire de main. Un garçon un peu plus âgé que moi, deux ou trois ans au jugé, me dévisageait, avec un sourire en coin que je détestai d'emblée. Il m'adressa la parole d'un ton doucereux qui accentua mon malaise à sentir sa main sur moi.


" Alors on est triste ? Tu veux que je te console ? "

Il était sarcastique et on devinait sans aucun mal le sens réel de sa question. Mon désarroi et ma peine laissèrent place à une colère froide lorsque, voyant que je ne réagissait pas, il remonta sa main vers mon menton. Sans aucun avertissement, je lui bloquait brutalement le poignet, lui retournait le bras. Il fit mine de se débattre, je lui envoyai un coup de poing. Ma fragilité ne laissait aucun moyen de déterminer ma force.
Il finit à terre, à demi assommé.
En voilà un qui n'embêterait plus les adolescentes fragiles et sans défense. Je repartis d'un bon pas, les larmes séchant peu à peu sur mes joues, au son d'une complainte celtique. Je faisait mon deuil.
Il était mort, mais rien de ce que je ferai ne le ramènerait, alrs autant arrêter de pleurer et repartir de l'avant.
Vous me trouvez dure et trop rapide à pleurer les morts ?
Certes, je serai triste pour longtemps, mais à quoi bon m'apitoyer, les morts sont morts, alors autant avancer, car c'était ce qu'il aurait voulu.
Je marchai encore longtemps, visage maculé des traînées laissées par mes larmes, coeur anéanti, mais reprenant peu à peu ma démarche élastique et gommant cet air désemparé qui ne m'allait pas. Mon âme n'était plus qu'un désert de cendres, mais j'avais appris à mentir par le corps depuis bien longtemps, et je ressemblais à une jeune fille en pleine santé, heureuse de vivre, radieuse quoiqu'un chouïa trop sérieuse, mais qui s'en soucie ?

Il devait être autour de dix heures quand mon estomac commença à grogner sa faim. Je ne savais plus du tout où j'étais, et Paris m'apparaissait soudain comme un dédale insurmontable. De plus, hors de question de rentrer chez moi. J'avançai au hasard, sans un sou en poche, à la recherche d'un restaurant. Sur mon épaule, ma besace pesait lourd, besace non-mentionnée jusqu'à présent qui contenait tout ce qu'il m'était nécessaire pour survivre, enfin pas exactement tout, mais ne chipotons pas. Dedans se trouvaient, pêle-mêle, mon chargeur d'IPod, vital, un carnet et un stylo, ça aide, mes gantelets, qu'est-ce qu'ils y faisaient ?, et tout un tas d'autres trucs que j'avais la flemme de lister mentalement.
J'errai encore un certain temps dans les rues de la capitale, mon estomac criant famine et me préparant à rentrer chez moi, toute penaude, pour le sustenter. J'étais maintenant à quelques patés de maisons du lycée, avant de remarquer une étrange batisse que je n'avais jamais vue auparavant. Une sorte d'hôtel particulier aux décorations discrètes, en pierres rouges, à l'immense porte de bois coincée entre deux immeubles supra-modernes. Ladite immense porte de bois sombre recouverte de gravures éait légèrement entrouverte sur une obscurité de mauvais augure, incitant la plupart des gens à s'en éloigner. Et pourtant...
Cette minuscule ouverture m'attirait étrangement, comme me promettant un lieu où soigner ma peine à l'abri des pervers et peut-être où trouver quelque chose à manger. Je fis les quelques pas qui me séparaient de cette porte d'une démarche mécanique, comme ensorcelée. Je poussai le battant délicatement, qui s'ouvrit en grand, puis se claqua dans mon dos juste après que je sois entrée.
Probablement un courant d'air.

Je m'arrêtai un instant dans mon élan vers tout ce qui pouvait être comestible dans cette maison pour détailler le gigantesque hall dans lequel j'étais arrivée. La facade, de l'extérieur, ne laisait rien présager de la taille de la pièce, aux murs recouverts de lambris et de tentures. Au sol s'étendait un luxueux parquet recouvert de splendides tapis, et chaque détail de l'ameublement très Louis quelque chose provoquait mon émerveillement. Assis dans un fauteuil recouvert d'un tissu rouge se tenait un garçon, ou un homme, c'était difficile à dire avec ses airs androgynes. Il se confondait si bien avec le décor que je ne le remarquai tout d'abord pas, me dirigeant vers un panneau de liège comme dans un lycée, curieusement incongru dans ce décor. Je lus une fois les papiers, deux fois, trois fois. Je n'y comprenais rien, c'était impossible, voyons, la magie n'existait pas, et d'abord on ne pouvait pas se retrouver enfermé pour l'éternité juste parce qu'on avait eu faim, pas vrai ? Je relisais chaque message à toute allure, incrédule, mais une partie de moi savait pertinemment que c'était vrai. Je ne pouvais pas l'accepter, mais c'était vrai, comme la mort de mon grand-père, ce n'était pas un atroce cauchemar.
Je ne savais pas comment réagir à cela, je me sentais mal, fatiguée, affamée, désespérée, détruite, fragile, muette, au secours. C'en était trop pour un seul jeudi.
Je vis le sol se rapprocher de plus en plus dans mon champ de vision, et mes paupières se fermèrent irrésistiblement avant que je ne touche le sol. Noir bienfaisant, repos, cerveau en grève, incapable d'assumer le choc, voilà les dernières pensées qui me traversèrent l'esprit avant que je ne sombre dans l'inconscience.
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Le déviergeur de PI
Henry Valmont
Henry Valmont

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Féminin Pseudo Hors-RP : Mooney
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• Age : 28
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• AEA : Un chien.
• Petit(e) ami(e) : Tout le monde il est beau.

RP en cours : - LOOK AT MY HORSE, MY HORSE IS AMAZING, GIVE IT A LIIIIICK, HHHHMMMM IT TASTES JUST LIKE RAISIN! (Alea Miller)
- Il y a toujours mille raisons pour s'enfermer. Sortir est beaucoup plus difficile. (Iris E. Oxalys)
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Princesse Zacharette _
MessageSujet: Re: Princesse Zacharette   Princesse Zacharette Icon_minitimeVen 8 Mai 2009 - 19:48

Des genoux. Après des heures de réflexion, c'est la seule chose que j'ai réussi à mettre. Des genoux. Que ça. Des genoux. Voilà ce que voyait Zachary Ulysse. Il s'y rattachait, comme à une bouée de sauvetage. Inutile. Il était totalement replié sur lui-même, ses bras harponnés à ses jambes. Ses yeux fixaient ses genoux. Son nez sentait ses genoux. Sa peau se frottait à ses genoux. Ses oreilles et sa langue... Okay, non, là, on ne peut rien dire. Zackou est cinglé, mais pas au point de lécher son jean pour voir quel goût il a. Et disons qu'avec ses oreilles, il ne peut rien faire en rapport avec ses genoux. Mais par contre, il a put entendre quelque chose. Un bruit de portes. Des pas. Il a entendu. Mais il n'a pas écouté.
Il y a une différence entre écouter et entendre. Très subtile. Pourtant elle existe. Si Triple-Y avait écouté, il aurait relevé la tête. Mais il a juste entendu. Sans faire grandement attention, sans relever la tête. Il a juste entendu. Sans analyser ce qui se produisait. Oh, il aurait put essayer de sortir du pensionnat lorsque la porte était ouverte. Mais il en avait aucune envie. A l'extérieur, la police le retrouverait. Il devait admettre une chose : ici, au moins, il était à l'abri. On ne le retrouverait jamais. Et même s'il essayait, il était sûr de ne pas réussir à sortir. Ce serait trop simple. Ceux qui vivaient ici depuis longtemps avaient déjà dut essayer maintes fois. Sortir quand quelqu'un d'autre entre. Un classique. Ce serait trop simple. Ce n'était donc pas possible. Les tortionnaires qui géraient ce machin, ce "pensionnat" y avaient forcément pensé. Ou alors, non seulement ils étaient cinglés, mais ils étaient aussi totalement stupides.
Cette pensée fit sourire Zachary, le visage toujours collé aux genoux. Un sourire bête, très simple.. Qui disparut aussitôt. Comment osait-il sourire à un moment aussi critique de sa vie ? Comment ? Il venait de tuer ! Il venait de se faire enfermer dans un endroit affreux ! Et il souriait ! Il souriait ! Oh, il était bon pour retourner à l'asile, au centre psychiatrique ! Et balancer juste avant que c'était lui, oui, bien lui, qui avait tué trois filles. Juste parce qu'elles étaient brunes avec de beaux reflets roux ! Juste pour cela ! Oh, il méritait plus que le centre psychiatrique. Il méritait même plus que la prison. Il méritait la mort.
Une mort lente et douloureuse pour avoir arraché la vie à trois demoiselles sans défenses, peut-être encore pucelles à leur fin. Une mort qui ferait sourire tous les parents de brunes à reflets roux, enfin heureux de voir celui qui menaçait la vie de leurs filles à tout jamais. Une mort qui n'attirerait que la joie, la vie. Il fallait qu'il meure.
Mais il avait changé de monde en ouvrant cette porte. Qui saurait exactement ce qu'il a fait ? Pas même des soupçons, sans doute. Et si certains en avaient... Aucune preuve. Personne ne pouvait savoir, ici. Personne.
...
Et s'il rencontrait une nouvelle fille brune, avec des reflets roux ?
...
Ses pensées furent interrompues par un nouveau bruit. Le bruit d'un corps qui tombe, mou, sur le sol. Il avait entendu, mais cela s'était très vite transformé en écoute. Il déserra ses bras, releva la tête, redressa son torse et regarda le corps inerte devant lui. Un gars ou une fille, impossible de savoir exactement de l'endroit où était Zachary Ulysse : il lui montrait son dos. Pas superbe. Mal fagoté, coiffure démodée. Environ treize ou quatorze ans. Il s'appuya sur les accoudoirs de son fauteuil, se leva. Il s'avança et le scruta de ses yeux bleu glacier. Il fit le tour de cette personne, l'observant sous toutes les coutures. Vraiment pas une beauté, cette fille -oui, fille.


Fox regardait toujours et encore Zachary. Mais son attention fut détournée par un évènement de taille : la porte du hall s'ouvrit. Une fille franchement pas très féminine entra. Le blondinet ne tiqua pourtant pas : pas une réaction. Il avait toujours la même position, recroquevillé sur lui-même. La fille s'avança, lut les machins écrit sur le panneau et... PAF ! Une fille à la mer ! Une fille à la meeeeer ! Non, je déconne. Et... PAF ! Une fille au sol ! Une fille au sol !
Le renard, tapis sous un fauteuil, espéra que son petit protégé se dresserait et irait à la rescousse de la mistinguette dans la seconde, mais non. Il se leva lentement, en prenant tout son temps. Puis il l'observa, se déplaça autour d'elle, l'observa encore. Et après, comble de l'horreur : il approcha son pied de l'épaule de l'évanouie et la secoua avec pour la réveiller. So romantic.
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Princesse Zacharette _
MessageSujet: Re: Princesse Zacharette   Princesse Zacharette Icon_minitimeDim 10 Mai 2009 - 19:15

Serres fermement ancrées sur le vase, Esperanza assistait à une scène pour le moins déroutante. Enfin toute la situation présente était pour le moins déroutante. Elle était dans un hall, d'accord. Sur un vase, parce que ça lui avait paru un endroit sensé pour se cacher, de loin elle devait ressembler à une sculpture particulièrement moche. Mais elle n'avait aucune idée de ce qu'elle faisait ici, ni de l'endroit où se situait ce "ici". Le rapace se sentait donc royalement paumé. Et elle se demandait tout de même qui était ce garçon blond qu'elle venait de voir entrer, puis laver ses mains couvertes de sang dans un vase. Pourquoi du sang ?
Des interrogations résonnait donc joyeusement dans la tête de notre pauvre faucon sans défense. Puis Esperanza vit entrer une silhouette dégingandée d'adolescente qui lui était très familière. Alors Soledad aussi était dans cet étrange endroit. Puis la jeune fille s'effondra au sol après avoir lu quelque chose en dessous du perchoir de l'oiseau, semblait-il. Et malgré son envie de lui venir en aide, l'avien ne bougea point, par peur d'être repéré par le jeune homme aux mains ensanglantées et son rena... Tiens, un renard.
Donc du point de vue de l'oiseau sur son vase, nous avions : une revenante dans les pommes, un garçon précédemment prostré qui s'approchait lentement et un renard qu'on ne savait pas trop ce qu'il fichait là. Positivement génial.


Je fus tirée de l'obscurité qui avait envahi mon esprit par une pointe de pied bousculant mon épaule, comme pour vérifier que je n'étais pas morte. Non, rassurez-vous, moi pas y en a être un cadavre. Je battis lentement des paupières sans bouger un seul autre muscle, et mon regard se posa sur un haut plafond voûté.
Ah, non, pas ma chambre, ça.
Je refermais les yeux, puis les rouvris, essayant d'effacer cette image dérangeante, sans succès. Je n'étais donc pas chez moi, je ne rêvais pas et... Tous mes souvenirs me revinrent d'un coup, la mort de mon grand-pre, la fuite, l'étrange batisse où j'étais, semblait-il, enfermée pour l'éternité. Je faillis resombrer aussi sec, mais le pied insistant me rappela à l'ordre.
Bon, je n'avais plus qu'à affronter la réalité.
J'ouvris donc franchement les yeux, observant le mystérieux pied du tout aussi mystérieux individu. Tiens, une Converse. Rouge. Je m'assis lentement, puis me décidai à lever les yeux sur le propriétaire du pied, comprenant qu'une Converse, fut-elle rouge, n'apprenait pas grand-chose sur la personne qui la portait.

Un garçon. Blond, yeux bleus, androgyne, autour de la vingtaine. Voilà les quelques informations que trièrent mes neurones, avant qu'une pensée désabusée les interrompe. Bien evidemment, il fallait que je tombe sur le bel androgyne du coin, même que toutes les filles allaient me faire la gueule. Re-bien évidemment, il n'aurait pas pu me laisser accepter tranquillement la réalité, il avait fallu qu'il me réveille alors que je ne demandais rien de mieux que m'évanouir tranquillement. Et en plus, il m'avai vue tomber dans les pommes ! Franchement, sale journée.
Je me levai avec une grimace équivalant très exactement à un soupir agacé puis me plantait sous son nez, sortant mon carnet à spirales de mon sac.
Tiens, il disait quelque chose ?


" Quand tout est gris
La peine est mon amie
Un long suicide acide
Je t'aime Mélancolie "


Ah, non, la voix suave de Mylène Farmer ne ressemblai sûrement pas à celle de cet Ostrogoth. Bon, d'accord, pas Ostrogoth, c'était peut-être une personne très sympathique une fois qu'on le connaissait un peu, mais il avait une façon extrèmement désagréable de réveiller les jeunes filles. Même si je n'étais pas à proprement parler le plus beau specimen de jeune fille en fleur que l'on puisse trouver, mais c'était pas une raison. Je m'étais inconsciemment redressée de toute ma hauteur, assez conséquente pour mon âge, et je le toisais avec un léger défi dans les yeux, tout juste suffisant pour agacer chaque personne majeure que je croisais.
C'était à lui de commencer la disscussion, pour la bonne et simple raison que je ne le pouvait pas. Et bon, il m'avait réveillée, donc je n'allais sûrement pas le remercier. Non mais ! Alors, parlera, parlera pas ?
Nous passâmes donc un bon moment à nous regarder en chiens de faïence. Il ne voulait décidément rien dire. Parlera pas. Grompf, fallait tout faire soi-même, vraiment, le prince charmant était un mythe débile, et si même les majeurs n'avaient pas un minimum de politesse, où allait le monde ?
Je fis glisser mon casque autour de mon cou, en collier, puis ouvris avec lassitude mon carnet à sa page la plus marquée :


MUETTE

Voilà, ça c'était fait. Ensuite, la corvée des présentations d'usage, à laquelle je pourrais peut-être échapper avec un peu de chance. Franchement, ce type dégageait une impression qui ne me plaisait pas, le genre de type frivole et "Fashiion" que je détestais côtoyer. On n'a pas idée d'avoir des cheveux aussi longs, et puis, la politesse, c'était pas pour les chiens, et...
D'accord, je me calme.
A vrai dire, il n'avait vraiment rien fait pour mériter mon jugement péjoratif, mais il avait une allure étrange, comme une aura diffuse et... inquiétante.

C'est environ à ce stade de mes réflexions qu'un poids assez conséquent s'abattit brutalement sur mon épaule, accompagné d'un fracas retentissant, me giflant le visage de plumes, m'enfonçant cruellement ses serres dans l'épaule, m'assourdissant avec ses cris indignés de rapace et manquant m'éborgner. Pourquoi diable un faucon venait-il s'installer sur mon épaule ?
Par un réflexe étonnant, je saisis les gantelets dans ma besace, récupérais l'oiseau sur mon avant-bras, sortis une protection de cuir, la plaçais sur mon épaule puis remis le rapace en place sans qu'il ne se rende compte de quoi que ce soit. Avec ce fardeau habituel sur mon épaule, je retrouvai le maintien fier qui m'avait toujours caractérisée, toisant le garçon avec une confiance renouvelée.
Une seule question subsistait : Que faisait ce faucon gerfaut sur mon épaule, et pourquoi me semblait-il familier ?


Esperanza avait assisté à toute la scène sans bouger un muscle, observant d'un oeil perçant les réactions du renard, de son maître, et de sa chère Soledad. Celle-ci s'en tirait plutôt bien, avec ce fabuleux regard froid dont elle avait le secret. L'AEA avait décidé d'observer tranquillement sans intervenir.
Ce fut alors que le vase vacilla sous son poids à un changement de position, et, tandis qu'elle battait des ailes pour garder l'équilibre, eut l'excellente idée de partir s'écraser sur le sol.
Crétin de vase qui allait tout faire foirer.
Le faucon dût donc se rattraper avant de finir au milieu des débris de vase, et l'emplacement le plus proche était bien entendu l'épaule de sa maîtresse. Elle atterit donc sur le blouson de cuir en criant et en piaillant, sans oublier de détruire quelques autres bibelots au passage.
Quelle maîtrise de la discrétion !
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MessageSujet: Re: Princesse Zacharette   Princesse Zacharette Icon_minitimeDim 19 Juil 2009 - 17:11

Quelle scène romantique ! Fox observait avec amusement le beau couple devant lui. La gamine ne sembla pas apprécier la converse du blondinet vu la tronche qu'elle tirait. M'enfin... La tronche, il avait un peu du mal à la voir, depuis son fauteuil. Il allait bientôt falloir qu'il se déplace si la scène continuait comme cela. Mais s'il se déplaçait, il risquait de se faire remarquer. Et s'il se faisait remarquer, Zackou risquerait de faire un arrêt cardiaque. Déjà qu'il avait l'air totalement tétanisé. La miss sortit un carnet qu'elle ouvrit et montra une page au beau blondinet. Punaise, c'était impossible de voir ce qui était marqué depuis le poste d'observation de Fox. De toute façon, il ne savait pas lire, le coco. Alors pourquoi se tortiller pour voir des lettres dont il ne tirerait rien ? S'il savait lire et écrire, pourquoi pas, mais là, c'était un plan totalement stupide. Analphabète mais intelligent, le renard. On dit bien "rusé comme le renard", n'est-ce pas ? Et souvent, c'est le renard qui dupe l'autre, grand signe d'intelligence. N'est-ce pas le renard qui arrive à faire tomber le fromage de la bouche du corbeau ? Il est vrai que la cigogne a prit sa revanche sur lui un jour, mais le renard reste un être supérieurement intelligent, isn't it ?
Donc revenons : la gamine montrait une page de carnet à Zachary. Son visage déjà indifférent ne bougea pas d'un poil. Il continua de la regarder du regard. Pas de sourire ni même de pointe de tristesse. Rien. Juste un visage parfaitement neutre à la situation. Il aurait pu devenir un champion de poker, ce type, s'il était resté à l'extérieur de cette baraque du diable ! Avec un tel talent, il aurait pu devenir le maître du bluff. Remarquez une nouvelle fois la supériorité intellectuelle des renards : Fox vient de déterminer une potentielle carrière d'avenir qu'aurait pu avoir Zachary Ulysse Taylor rien qu'en regardant son visage. Dingue, n'est-ce pas ?
Mais revenons. Fox vit le jeune homme ramener son pied et sa chaussure à côté de l'autre, plia les jambes pour se mettre, accroupi, à la hauteur de la nouvelle arrivante.

Muette ? Tant mieux. Il n'aurait pas à se taper la causette avec elle. Zachary s'accroupit et sortit un stylo de la poche de son blouson rouge. L'avantage du rouge, c'est que l'on ne voit pas s'il y a du sang dessus. Il avait donc bien fait de mettre ce blouson ce matin-là. Sur un pull blanc, s'il y avait eu des éclaboussures suite à ce qu'il avait fait ce matin, la situation aurait été terrible. Le sang s'enlève difficilement, il aurait dû enlever ce qu'il portait sur lui. Mais avec un blouson rouge, on ne voyait rien ou presque. Il y avait bien deux trois gouttes de sang dessus, mais il fallait vraiment bien scruter pour en voir une. Même dans le malheur, il est possible d'avoir de la chance. Il se retint de sourire en songeant à cela. On ne pouvait pas sourire dans une situation aussi dramatique. Ou alors il fallait être terriblement cinglé.
Son stylo-bille dans la main, il entreprit alors d'écrire une petite réponse sous les six lettres de cette fille incapable de parler. A l'encre noir et d'une écriture chaloupée, il inscrit deux mots.

MOI AUSSI

C'était n'importe quoi, bien sûr. Mais il n'avait pas envie de parler. Encore moins de parler avec une personne incapable de répondre. Alors il ne parlerait pas. Son mensonge ne tiendrait probablement pas très longtemps, mais au moins, il lui épargnerait un monologue chiant consistant à se présenter. "Alors moi, c'est Zachary ! Je suis un tueur en série totalement cinglé qu'il faudrait interner sur le champ ! C'est génial, hein ?!" Génial, comme présentation. C'est pour cela qu'il s'abstint de dire un mot et de lui faire croire qu'il ne pouvait pas parler, lui aussi.
Il s'apprêta à lui tendre le carnet pour qu'elle lise ce qu'il venait d'écrire quand une bestiole volante surgit d'il-ne-savait-quelle antiquité qui devait probablement être sur une étagère. En quelques secondes, la Muette réagit et, dans un mouvement trop rapide et soudain pour que le garçon saisisse entièrement ce qui venait de se produire, réceptionna l'oiseau sur son bras.
Okay, génial... Non seulement elle était muette, mais en plus, elle dressait des pigeons géants. Vraiment génial. Et le pire restait à venir. En effet, quelques secondes après, alors que Zachary continuait d'observer la scène avec les yeux écarquillés par l'étonnement, un renard bondit de sous un fauteuil pour se jeter sur le machin à plumes, essayant de l'arracher au bras où il était accroché. Il lui disait vaguement quelque chose, ce renard...
Une foule de souvenir revint alors à sa mémoire. Un enfant, déjà aussi blond et androgyne, courant avec un renard dans un sentier forestier. Un enfant, toujours aussi blond et androgyne, lançant un bâton à un renard dans un jardin. Un enfant, encore aussi blond et androgyne, se lovant près d'un renard, une nuit d'hiver... Ce renard... C'était... C'était...
Zachary Ulysse lâcha le carnet qui retomba au sol, la face gribouillée du "MUETTE" et du "MOI AUSSI" visible. Puis il se jeta sur le renard qui arracha de l'oiseau en criant de toute ses forces.


"FOX !"

Pour la discrétion, c'était raté. Foutu instinct naturel. Cet oiseau avait l'air d'avoir trop bon goût. Fox aurait pourtant pu faire un bon repas.
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MessageSujet: Re: Princesse Zacharette   Princesse Zacharette Icon_minitimeLun 3 Aoû 2009 - 11:05

Pas de regard apitoyé, pas de "Ma pauvre, ça doit être très dur". Pas la moindre réaction. Le visage du garçon était resté totalement immobile, tel celui d'un champion du bluff ou d'un athlète qui vient de franchir la ligne d'arrivée avant ses concurrents. Après, bien entendu, l'athlète se met à crier sa joie aux supporters, mais dans les quelques instants qu'il lui faut pour réaliser qu'il a gagné, il reste encore concentré, encore absorbé par la course. Le jeune homme était ainsi, et j'attendais l'explosion du sportif, le moment où il parlerait enfin, où il serait comme les autres, avec des mots plus ou moins inintelligents, et une gêne que je ne puisse pas participer à son dialogue de sourds. Puis il s'en irait, et je ne le reverrai plus, il prendrait à présent soin de m'éviter. Je savais tout cela, tout ce qui se passerait, pour l'avoir mille fois expérimenté. Cela ne m'attristait même plus, tous ces gens, parfois faisaient naître une étincelle, un ersatz de sympathie, puis qui s'enfuyaient et retournaient parmis les bavard, incapables de s'envoler avec moi, dans mon monde utopique. Je n'inspirais pas à l'amitié, je le savais, la solitude me convenait, pourtant...

Dans les yeux bleu glace du garçon, je voyais une paillette de folie qui brillait, un malaise et une impression de danger. Une odeur très légère, étrange et affadie par le mélange des autres qui émanaient de lui me parvint. En réalité, ce n'était qu'une minuscule particule de parfum, mais mes pressentiments se traduisaient depuis si longtemps en fragrances diffuses que je respirai attentivement. Odeur sucrée, douceâtre, étrange. Je ne savais pas ce que ça pouvait bien être. Puis il s'empara de mon carnet, y notant quelque chose, ce qui suscita une multitude d'interrogations qui s'entrechoquaient dans ma tête. Une lueur d'espoir, quelqu'un qui comprenait, une peur, allait-il me blesser, une rage, j'avais presque une attitude sociable. Il allait me rendre le carnet lorsque l'enfer se déchaîna.

D'abord, il y eut l'évènement déjà raconté, avec l'oiseau et son atterrissage mouvementé. Puis un éclair roux se jeta sur le piaf, qui se débattit en m'écorchant largement la joue au passage. Puis l'androgyne se saisit du renard en hurlant son nom, je suppose, occasionnant une bousculade. Cela fit que tout le monde se retrouva par terre, hormis le faucon. Moi, coincée sous le jeune homme qui serrait le renard dans ses bras. Je le repoussai avec toute ma force disponible, mais j'étais incapable de déplacer ce garçon bien plus grand que moi. Je lui jetai un regard noir, et réussit à m'extraire de cet empilement en rampant. En récupérant mon cher carnet aux pages désormais cornées et froissées, je remarquai que ce sale blondinet était un menteur de première, et j'hésitai un instant à le faire payer d'un coup de poing. A la place, je pris mon stylo et gribouillai quelques phrases sur une page vierge, que j'agitai ensuite devant son nez.


" T'as pas un truc à manger, par hasard ? Ton nom ? "

Notez l'ordre des priorités.
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MessageSujet: Re: Princesse Zacharette   Princesse Zacharette Icon_minitimeDim 11 Oct 2009 - 20:12

Fox. Putain : Fox ! Fox ! Fox ! Fox était là, Fox était revenu. Et avec lui, une foulée de souvenirs. Fox, le renard de son enfance. Fox, le renard de lorsqu'il était encore innocent. Fox, le renard. Son renard. Putain : Fox. C'était dingue. Juste dingue. Il l'avait totalement oublié, rangé dans le coin d'une étagère, au fond d'un cagibis, entre un sac de billes et des cartes Pokémon. C'était dingue.
Tout était dingue, ici.
Le renard se débattit quelques instants pour faire comprendre à Zachary de le laisser au sol. Le garçon plia les genoux pour mettre l'animal à ses pieds. La miss muette était toujours devant elle, du sang coulant légèrement de quelques griffures faites par les deux animaux, avec son faucon chelou. Mais il s'en moquait royalement. Il se moquait royalement de cette fille, de sa blessure, de son oiseau de merde. Il était focalisé sur Fox. Ses grands yeux bleu glacial contemplaient son enfance, assise à ses pieds.
C'est dingue ce qu'il avait changé depuis.
Il y avait eu... l'accident. L'accident qui a engendré la fin de son monde, de sa vie. Avant, il était un simple gosse qui n'avait pour unique particularité d'être gay. C'était tout. Sinon, il était un gosse normal. Il riait tant à cette période de sa vie, il s'amusait, il riait. Il courant contre le vent, avançait toujours et encore en se moquant de ce que pensaient les autres, du jugement de l'Univers tout entier. Son cerveau était souvent encombré de pensées futiles, et avec son travail, il avait un don pour la procrastination. Comme beaucoup de jeunes, au fond : un problème de motivation jusqu'à ce que ce soit un problème de temps, comme on dit.
Mais une nuit maudite avait bouleversé toute sa vie. Il était passé d'adolescent à adulte brusquement, alors qu'il n'avait que seize ans. Et là, tout ne fut plus que paranoïa, peur, angoisse, sang.
Il aurait donné n'importe quoi pour revenir à cette période où il était l'enfant qui jouait avec Fox, qui avançait d'avant en arrière sur un cheval à bascule -il voulait la licorne-, moyen de transport ridicule. Être dix ans avant ses seize ans. Revivre son enfance, son adolescence, et lorsque la date fatidique serait atteinte... Appuyer sur la touche "retour en arrière".
Fox. C'était dingue. Fox. Bordel de merde.
Il avait envie de pleurer.


"Sa... Sa... Salut."

Fox avait toujours la même voix qu'avant. C'était la voix d'une célébrité qui avait joué dans un film pour enfants que Zachary Ulysse avait adoré. Il ne se souvenait plus lequel. Celle de Jafar dans
Aladdin ? Lui aussi était très perturbé. Il le regardait, l'air de dire : "Mais putain, Zach, qu'est-ce que tu es devenu depuis autant de temps ?" Et là, le blond n'aurait qu'à répondre : "Un criminel, un fou, un con." Il n'y avait rien d'autre à dire à cela.
Ce fut ce moment que choisi Machine pour lui agiter son stupide bloc-note sous les yeux. De la bouffe ? Ouais ouais. Il n'avait pas de quiche lorraine rose à pois vertes sous la main ou de gaspacho atteint d'homosexualité à lui fournir, mais il devait bien lui rester une barre de céréales quelque part dans sa veste.
Il ouvrit la fermeture éclaire de l'une des poches de son blouson et en sortit un Mars, légèrement écrasé. Il dit à la gamine en le lui tendant :


"Tiens. C'est tout ce que j'ai."


Ah ! Son nom aussi ! Bon beh... On n'allait pas continuer à lui mentir tout de même.


"Moi, c'est Zachary Ulysse Taylor. Et la boule de poils rousse à mes pieds, c'est Fox."


Bon, maintenant, on fait quoi ? Zach lança un regarda son renard : oui, qu'est-ce que l'on faisait maintenant ? La réponse de la bestiole fut sans appel et clairement lisible dans ses yeux : y'avait toute une baraque à visiter. Et avec des gens dedans. C'est impressionnant, la force des regards.
Le jeune homme murmura :


"T'as raison, mon vieux."


Il releva la tête, enleva quelques mèches blondes qui zébraient son visage et balança à la miss :


"Faudrait peut-être qu'on explore, histoire de comprendre ce qui se passe, non ?"
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MessageSujet: Re: Princesse Zacharette   Princesse Zacharette Icon_minitimeLun 12 Oct 2009 - 18:40

    D'un coup d'un seul, je n'existai absolument plus pour ce garçon. Il semblait bien plus absorbé par la contemplation de son renard, avec presque une petite larme à l'oeil. Tiens, c'était vrai, ça, ils sortaient d'où, ces animaux étranges ? Ca n'était pas que, mais un faucon gerfaut, un renard, un grand blond en Converses et une muette, réunis dans le hall d'un Pensionnat duquel nul ne pouvait sortir, ça faisait un peu beaucoup improbable, n'est-ce pas ? De toute manière, ce n'est qu'une question purement réthorique, puisque je savais pertinemment que ce n'était pas un hypothétique dieu planqué derrière son ordinateur qui allait me donner une réponse que j'étais capable de trouver toute seule. Alors, oui, il s'agissait d'une situation carrément improbable, et même impraboble. Oui, j'étais tout à fait prête à reconnaître que mon approche de cette situation était tout à fait inadaptée [ à savoir tomber dans les vapes, pour ceux qui n'auraient pas suivi ]. Et alors ? La seule chose qui m'importait à présent, c'était la faim qui me torturait l'estomac, qui me donnait l'impression d'avoir un gouffre au bout de la gorge. Je ne serai pas capable de réfléchir tant que je n'aurai pas ingurgité quelques calories. Ca fonctionne comme ça, une Soledad, ça carbure aux glucides. Cela expliquait donc ma réaction face aux divers évènements. Je restai calme, blasée, puisque ce n'était pas de hurler et sauter partout en embrassant un renard qui allait me nourrir. Quoique... C'est bon, le renard rôti ? Oh, faites pas cette tête, je rigole. En plus, la bestiole avait une jolie voix, ç'aurait été dommage.

    Gné ?! Depuis quand les renards parlaient ? La bestiole avait l'air très content d'elle-même, penchant légèrement la voix sur le côté avec la voix du blond, là, vous savez, dans Pocahontas, John Smith ou quelque chose du genre, non ? Siii ! La boule de poils avait donc exactement la même voix que le doubleur français du personnage, et on va pas aller chercher son nom, j'avais déjà eu suffisament de mal à fouiller dans mes références Disneyesques pour m'en rappeler. Mais cette fort jolie voix n'ôtait rien à la problématique actuelle. Le renard parlait. Les renards ne sont pas censés parler. Mon cerveau en manque de sucres eut un mal fou à relier mes neurones pour parvenir à une conclusion bien bancale. Normalement, les renards ne parlaient pas. Or, cet étrange manoir dans lequel j'étais apparemment enfermée était presque, quoi que pas exactement, tout sauf normal. Donc les lois physiques et culturelles communément admises ne s'appliquaient pas ici. Donc le bas est en haut, vice-versa, et un plus un font trois cent quatre-vingt dix-huit virgule soixante huit dollars canadiens. Bizarrement, je n'étais pas convaincue par ce raisonnement.

    Le sale petit blond qui réveillait d'innocentes jeunes filles en fleurs eut l'air aussi étonné qu'une cacahouète brûlée carbonisée devant un pot de pétunias chantant du Claude François lorsque je lui présentai mon message. Ben quoi ? Faut bien se nourrir. Il eut une légère moue déprobatrice avant de regarder tout autour de lui puis de retourner ses poches à la recherche de quelque chose. Je croisai mentalement les doigts. Enfin ! Il sortit une barre chocolatée de l'une des poches de son blouson rouge, et me la tendit. Terre, la barre glacée des Martiens ! Cela me rapellait les slogans stupides du dehors, qu'il était si amusant de s'amuser à détourner pendant les cours de maths. On pouvait aussi faire des morpions, lire le journal sous la table, faire joujou avec les affaires de son voisin de droite... Ou, bien que cela puisse paraître incongru dans un tel contexte, on pouvait faire des maths. Voilà au moins une chose qui ne me manquerait pas du monde extérieur. Mais pour en revenir à ce qui nous intéresse, enfin à ce qui m'intéresse, je me jetai sur la barre que me tendait le garçon comme si je n'avais rien mangé depuis plus de dix heures, ce qui était effectivement le cas. Nom d'un Banana Split ! Qu'est-ce que c'était bon ! Je dévorai la barre en moins de temps qu'il n'en faut à un innocent piéton pour glisser sur de l'Orangina renversé sur la moquette grise du trottoir ou d'un linoléum, voire d'un carrelage, puis je me débarassai du papier dans un horrible vase proche, dans lequel je cachai aussi les débris des infortunés bibelots renversés par l'oiseau. Vous suivez ? Bon, il est également d'une importance vitale que vous sachiez que ce vase ressemblait à une sorte de machin représentant un truc. A part ça, c'était rouge, jaune, vert, bleu et noir.

    Durant le laps de temps écoulé, le Zachary s'était présenté. Hum ? Ha. Heu. Joli prénom, écoute, moi c'est Soledad, et le faucon, je ne sais absolument pas ce qu'il fiche ici. Enfin bon, de toute manière, je ne pouvais pas lui répondre, alors je hochai gentiment la tête à son adresse. Puis je reportai mon regard sur le zozio sur mon épaule. Les yeux ambrés me transpercèrent. Si les regards tuaient, je serais à présent une sorte de passoire dégoulinant de sang sur le sol, mais c'est un peu gore, donc laissons là la métaphore. De toute manière, cela faisait longtemps que les regards ne tuaient plus, à part dans certains coins reculés. Et encore. Donc, le faucon avait l'art et la manière de jeter des regards assassin, mais ça ne m'apprenait pas grand-chose sur sa provenance. Puis la lumière se fit dans mon esprit. [ Et Dieu dit : "Que la lumière soit !" Chuck Norris répondit : "On dit s'il-te-plaît !" ] Hem hem. Après un étrange bug de mon inconscient, je compris enfin ce qu'était cet oiseau étrange : Es' ! C'était Esperanza ! Aussitôt, je lui caressai affectueusement la tête, tandis que son air de reproche se muait en un ronronnement affectueux, si on omet le fait que les rapaces ne ronronnent pas. Avec une étoile de bonheur dans les yeux, je la serrai dans mes bras, pour lui montrer à quel point elle m'avait manqué.

    Ce fut alors à mon tour d'être tirée de l'émouvante séquence retrouvailles avec violons en arrière-fond par le dialogue à sens unique que Zachary Ulysse Taylor, de ses noms et prénoms, venait d'avoir avec le renard qui parlait, sauf qu'il n'avait pas parlé. Si vous suivez toujours, vous saurez aussi que ledit Zachary se retourna ensuite vers moi, Avec sa proposition d'exploration. Oui, non, peut-être, cochez la bonne case. Pour les jolis yeux bleus du jeune homme, et surtout parce qu'une barre chocolatée, ça a beau être bon, ça ne nourrit pas, on allait choisir le oui. Alors, je me levai, j'acquiescai du regard et le suivit hors du grand hall sinistre. On se perdit, on se retrouva, on se reperdit dans les interminables couloirs, avant que je décide finalement d'ouvrir une porte au hasard. Tiens, un grand trou noir qui s'enfonçait dans le sol jusqu'à une distance tout à fait hors de portée. Hemmm... Bon... Si on essayait plutôt du côté opposé ?

    Tiens, un autre couloir sans fin. On allait peut-être laisser le blond passer devant. Quoiqu'une telle solution manquât cruellement de panache, j'étais prête à m'avouer vaincue et à le laisser nous ramener vers un coin où l'on trouverait à manger, toujours l'une de mes premières préoccupations.
    Attent... ! Trop tard. Je venais de tomber par terre, pour la deuxième fois en une heure, et je venais de glisser dans une mare d'huile d'olive. Mais que fichait de l'huile d'olive au milieu d'un couloir ? Je me relevai, trempée de la tête aux pieds, avec un air boudeur exprimant exactement mon état d'esprit du moment. S'il osait se permettre seulement un sourire, j'en ferai de la bouillie de pâté de crabe de compote de fantôme, de ce crétin de blond qui m'avait embarquée dans cette galère ! Oui, j'étais furieuse bien au-dela du raisonnable. Mais tout de même.
    De l'huile d'olive !


[ C'est du nawak. Et j'assume ! ou pas. ]
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Princesse Zacharette _
MessageSujet: Re: Princesse Zacharette   Princesse Zacharette Icon_minitimeMar 24 Nov 2009 - 22:16

Et ils se mirent à explorer. En silence. Soledad ne parlait pas, Zachary ne voulait pas parler. Il écarta bien les lèvres quelques fois, mais rien ne sortait. Pas envie de parler. Il n'avait rien à dire. Encore moins à une muette. Il n'allait pas se mettre à lui raconter son enfance dans les moindres détails, tout de même, avec la petite larmiche de tous les nostalgiques qui braillent sans cesse leur douleur d'avoir été séparés de leur famille et de leur univers. Ca ne ferait qu'ennuyer Soledad. Il n'y a rien de plus chiant que de voir quelqu'un qui pleure sur ses malheurs sur votre épaule quand vous ne pouvez rien faire pour lui. Vous n'allez tout de même pas vous mettre à l'encourager en lui répondant : "Oh oui, c'est particulièrement affreux qu'un camion-poubelle ai roulé douze fois sur ta mère qui mourut au bout de trois heures d'agonie à l'hôpital et que ta petite amie t'ai quitté alors que tu l'avais juste trompé avec une six ou sept filles."
Il y a des cas où l'on ne peut rien faire, où l'on ne peut même pas soigner, consoler, adoucir. Alors ça ne sert à rien de venir se plaindre auprès de quelqu'un. Et pourtant, certains le font. C'est terriblement chiant.
Zachary se souvenait d'une femme à l'asile. Elle venait perpétuellement le voir pour lui raconter, jour après jour, les désastres de sa vie, toujours les mêmes. Mais que pouvait-il faire pour elle ? D'accord, c'était bien triste que son mari l'ai battu, que son fils l'ai battu, que sa fille l'ai battu, que son hamster de compagnie l'ai battu et qu'une intelligence artificielle l'ai battu aux échecs, mais que pouvait-il y faire ? Elle venait le voir, chaque matin, comme si c'était un magicien doté d'une baguette magique capable de soigner toutes les plaies du monde par un petit geste de la main. Mais non. Il était incapable de l'aider. Ca ne servait à rien qu'elle vienne. Il avait fini par essayer de lui expliquer cela, mais elle n'avait pas semblé comprendre. Et le lendemain, ça recommençait : ces grands yeux noirs, auréolés de cernes, ces cheveux bruns, ternes, en bataille, ces mains tremblantes, grisâtres, ongles trop longs ou trop courts, cassés, rongés. Encore et encore.
Il ne voulait pas infliger cela à Soledad. Des jérémiades insupportables que l'on ne peut pas faire cesser. Alors il se taisait. De toute façon, ça ne l'intéresserait sûrement pas.
Zachary Ulysse jetait des regards furtifs, à gauche, à droite, légèrement méfiant, tout en marchant à côté de Fox. Allaient-ils finir par voir quelqu'un au détour d'un couloir ? Sentir une odeur de nourriture au bout d'un moment ? Pour le moment, il n'y avait rien. A croire que le château était inhabité. Glauque. Il vit Soledad ouvrit une porte ou deux, il fit de même. Mais ça ne donnait rien. Des pièces vides, obscures, sombres.
Zach accéléra le pas à travers les corridors tantôt terriblement étroits, tantôt infiniment larges. Il voulait absolument trouver cette foutue cuisine. Il avait besoin d'un café. De façon urgente. Avec un peu de chance, il trouverait un petit percolateur qui ferait quelque chose qui n'a pas trop goût de jus de chaussette. Et de la nourriture. Pas de la purée de carottes beurrée radioactive ou de toy food, like real food but it is toy. Non, de la vraie nourriture. De la vraie de vraie, qui pourrait le faire tenir.

Fox, à ses pieds, trottinait en ne pouvant arracher son regard du grand blond, au regard terrifiant, qu'était devenu le petit gringalet avec qui il jouait quant il était petit. Il avait l'air si étrange, si bizarre. Quelque chose en lui avait changé. Quelque chose de terrible. Un évènement très marquant. Peut-être deux ou trois, même. Mais quoi ? Cela semblait être gravissime. Quand il serait seul avec Zachary Ulysse, il l'interrogerait à ce sujet.
Et c'est là que la fille fit "splatch". Elle non, ce n'était pas parce qu'elle avait fait une ovulation la semaine précédente. Non, elle a fait réellement "splatch". Comme quelqu'un qui glisse sur une flaque d'huile d'olive. Ce qui était exactement arrivé.
Faudrait qu'on m'explique ce que ça faisait au milieu du couloir.

Zachary Ulysse bondit immédiatement sur Soledad, pour l'aider à se relever. Et non, ce n'est pas parce qu'il était amoureux d'elle, hého. è_é Nous sommes dans un RP sérieux et qui se veut de qualité, et non dans un de ces topics ridicules de forum bas de gamme où le garçon tombe toujours amoureux au bout de douze secondes de la fille. A la façon Twillight. En plus, il avait 21 ans et elle à peine 15, bande de dérangés. è__é Et surtout... c'est une femelle. /brique/ Hem, reprenons.
Zach se précipita sur elle, passa ses mains au niveau des aisselles de la miss pour la soulever du sol. Il n'était pas particulièrement fort, mais elle n'était pas particulièrement lourde. Et puis ce n'était que la soulever. Pas comme s'il devait la traîner durant trois kilomètres en montagne. Et tandis qu'il la soulevait, il lui demanda :


"Ça va aller ?"

Une fois qu'il fut sûr qu'elle tenait à peu près sur ses deux jambes, il continua :

"S'il y a de l'huile ici, la cuisine ne devrait pas être très loin..."


Il marquait un point, là. Si quelqu'un avait renversé de l'huile là, il devait bien avoir un endroit où de la nourriture était stockée quelque part. Et avec un peu de chance, ils y trouveraient quelqu'un. Enfin.
La solitude et le silence commençaient à devenir oppressants.
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