Retour... en Enfer ? [Libre]

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A pieds… Oui, parfaitement à pieds ! Pas de voiture, pas de taxi mais à pieds ! Certes, le bâtiment ne se trouvait pas très loin de chez Erynn (mais dans son cas, on dira juste qu’il était censé être prêt de chez elle…) mais avouez tout de même que cela est déprimant de se rendre en cours à pieds pour son premier jour au lycée… Mais le pire dans tous ça, c’est qu’il pleuvait ! Mauvais signe ? Non, à force d’être malchanceuse, Erynn avait fini par penser que c’était la fatalité. Marmonnant des paroles incompréhensibles, la jeune fille avança droit devant elle. On lui avait dit que pour se rendre à son lycée, il fallait « tourner à gauche puis à la deuxième intersection tourner droite mais pas trop puis à gauche jusqu’au premier feu et ensuite légèrement à gauche parce que sinon vous allez tomber sur la forêt et blablablabla ». Bon sang ! Mais pourquoi est-ce que ses parents avaient choisit d’aller habiter dans un coin aussi paumé ? D’accord, la maison était magnifique, les voisins étaient sympathiques mais tout de même ! Depuis qu’elle avait emménagée ici, jamais elle n’avait vu le soleil. Le temps était toujours gris et il n’arrêtait pas de pleuvoir. Certes, cela ne faisait que quelques jours qu’elle avait élu domicile dans ce trou pourri mais tout de même… Espérons au moins que ses futurs camarades de classe seraient aussi charmants que ses voisins…

Avec son désastreux sens de l’orientation, naturellement, Erynn finit par se perdre. Quiconque la connaissait savait éperdument qu’il ne fallait pas la laisser toute seule dans un endroit qu’elle ne connaissait mais apparemment, ce petit détail avait échappé à ses parents. Ainsi donc, la jeune fille se retrouva devant un immense bâtiment… Son nouveau lycée ? Cela en avait tout l’air… Alors, naturellement, elle ouvrit la porte et CLAC ! Hé oui, la porte se referma aussitôt après qu’Erynn soit entrée (à vrai dire, elle n’avait pas vraiment ouvert la lourde porte, elle l’avait juste entrouverte suffisamment pour entrer). La jeune fille fit un pas en avant mais n’y parvint pas. Elle était… bloquée… Son coupe-vent s’était coincé dans la porte. Il n’y avait vraiment qu’elle à qui pouvait cela arriver. La nouvelle arrivante tenta donc d’ouvrir la porte pour récupérer son pan de vêtement coincé mais rien à faire. Erynn ne parvenait pas à l’ouvrir alors elle dut tirer comme une « gogole » sur son coupe-vent et lorsqu’elle réussit à récupérer son vêtement en entier, elle tomba par terre…

* J’espère que personne ne m’a vu… *

Précipitamment, Erynn se leva et c’est alors qu’elle remarque l’architecture du hall d’entrée. C’était tout simplement magnifique. Jamais la nouvelle arrivante aurait imaginé qu’un tel endroit pouvait être aussi beau. Elle en fut complètement fascinée. Faisant un tour sur elle-même pour contempler les lieux, elle aperçut alors le tableau punaisé de feuilles manuscrites. Evidemment, Erynn s’en approcha. A la fin de la lecture, elle ne put s’empêcher de rire. Elle se disait que dans une ville aussi petite, les informations devaient probablement vites circulés. Ainsi donc, tout le lycée devait sans doute être au courant de sa venue et avait décidé de lui faire une farce :

« Ouais, c’est ça ! Je ne me ferai pas avoir ! »

Erynn leva la tête et chercha des yeux les élèves cachés qui étaient certainement en train de pouffer de rire. Cependant, elle ne vit rien. Hum… mais c’est qu’ils se cachaient drôlement bien ces adolescents ! Faisant un autre pas en avant, la nouvelle arrivante glissa sur une flaque d’eau qu’elle avait formée en arrivant avec ses vêtements trempés et tomba en arrière. Désormais allongée sur le dos, elle piqua un fard, songeant que ce n’était pas cette première mauvaise impression qu’elle voulait donner à ses futurs camarades :

« D’accord, je vous permets de rire mais je vous préviens, je me suis fais mal… » dit-elle à voix haute mais sur un ton complètement dépité…

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Fausto, qui traversait à ce moment-là le hall d'entrée assista à l'arrivée d'un nouveau, ou plutôt, une nouvelle. Ravi, et avec un espoir vain, il courut jusqu'à la porte lorsque la jeune fille fit une chose étrange. Elle n'avançait plus, intrigué, Fausto ralentit. Il était toujours hors de vue de la jeune fille car il s'était caché dans un coin sombre. Grâce à son pouvoir, il espionnait beaucoup de gens en ce moment, ce qui le sortait de l'ennui habituel de l'endroit. Il plissa les yeux et observa le reste de la scène.
La jeune fille ne croyait pas un mot du message punaisé sur le tableau, et en plus, elle venait de faire une chute spectaculaire à cause d'une flaque apportée par... Elle même...

Devant ce tableau, Fausto ne rit pas comme beaucoup d'autres l'auraient fait. Il resta seulement perplexe. Cela lui rappelait quelqu'un. Il soupira, oubliant toute discrétion, et s'avança au moment où la jeune fille dit :

« D’accord, je vous permets de rire mais je vous préviens, je me suis fais mal… »

Le jeune garçon mit ses livres sous son bras, et après avoir passé sa main dans ses cheveux blonds, il lui tendit la main et la releva. Il remarqua qu'elle était assez jolie, avec sa peau pâle et ses cheveux noirs de jais. Il lui sourit et se présenta :

>> Je m'appelle Fausto Guevara ! J'ai 17 ans et ça ne fait pas très longtemps que je suis là mais... Tout ce que je peux te dire c'est que j'ai bien peur que toute cette histoire ne soit pas une blague. Vois-tu, il n'y a personne à part nous dans ce hall, et tu viens de te faire enfermer à vie dans ce manoir...

Il n'était pas très subtil, mais elle l'aurait su d'une manière ou d'une autre, et peut-être de manière encore moins agréable que celle-ci. Il soupira en lui lançant un regard de total compatissement, et tendit le bras afin de montrer à son interlocutrice une direction.

>> Ca te dit que je te fasse visiter ??

Après tout, il n'avait rien à faire d'autre et peut-être trouverait-il là une occasion de se faire une nouvelle amie.

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« Mais oui ! C’est ça ! Je suis sûre que ce bled est tellement paumé que dès qu’il y a un nouvel arrivant, tout le monde le sait. Allé, avoue que je suis attendu comme le messie ! »

Un rire cristallin résonna doucement dans le hall avant de s’éteindre comme une note de musique. Non, Erynn ne croyait pas un seul mot de ce que lui disait le garçon. D’ailleurs, elle jaugea l’élève pendant quelques secondes… plutôt beau garçon à vrai dire…

« Je m’appelle Erynn et j’ai 16 ans mais ça, je suis sûre que tu le sais déjà ! »

Soudainement, son visage rayonnant devint livide. Sa peau déjà si blanche devint diaphane. Son sourire s’abaissa…

« Erynn !!! »

Un petit papillon sombre fit tout d’un coup son apparition. D’où était-il sorti ? Erynn n’en savait rien… quoique… Non, elle ne savait pas, elle ne VOULAIT pas savoir. Un cauchemar revenu pour la hanter… Etait-ce donc ça « l’ami » dont parlaient les feuilles manuscrites ? Balivernes... Ce fut tellement irrationnel qu’Erynn ne parvenait pas à y croire. De plus, comme l’avait dit son psychologue, Fleya n’était que le fruit de son imagination. Il n’existait pas. Prise de vertige, la nouvelle arrivante ferma les yeux. Lorsqu’elle les rouvrit, le papillon avait disparu, ce qui confirma ses pensées. Les papillons noirs qui parlaient n’existaient pas. Mais pourquoi cette hallucination était donc revenue ? La jeune fille ne comprenait pas. Tout allait pourtant bien maintenant. Elle n’avait aucune raison de déprimer jusqu’au point de faire réapparaître son ami imaginaire…

« Il est grand le lycée ou pas ? »

Prête à suivre le jeune homme, un sourire réapparut de nouveaux sur les lèvres d’Erynn bien que son teint était toujours aussi blanc. Elle ne souhaitait pas se faire passer pour une folle devant lui et devant tous les adolescents qui étaient sans doute en train de la dévisager cacher derrière les coins. Elle avait eu du mal à se débarrasser de Fleya qui avait représenté pour elle une époque très noire de sa vie. Elle ne voulait plus y penser. C’était terminé. Elle avait changé… ou du moins, c’est ce qu’elle avait cru avant de passer le seuil de la porte d’entrée de son nouvel établissement.

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Fausto répondit qu'il était enchanté de faire sa connaissance. Mais fut attristé par le fait qu'elle ne le croie pas. Enfin bon, il fallait tout de même reconnaître que la situation était tirée par les cheveux. Il repassa sa main dans ses cheveux et réfléchit. Comment lui faire comprendre ??? Puis, il eut une idée.

>> Oui le bâtiment est très grand. Excuse-moi d'insister mais, je vais te montrer que ce n'est pas un mensonge. Regarde, par exemple, cet objet. Si je le lance là-bas, tu es d'accord, je n'ai aucune chance de le retrouver. Personne ne peux voir dans une obscurité pareille. Et bien moi si.

Tout en parlant il avait mené la jeune fille dans une salle secondaire où il faisait si noir qu'en tendant la main on ne pouvait plus distinguer ses doigts. Il prit une tige de couleur noire et la lança de toute ses forces dans l'obscurité. Ils attendirent quelques instants, puis entendirent le bruit d'atterrissage de l'objet. Même avec une lampe de poche il aurait été impossible de trouver l'objet.
Avec un clin d'oeil, le jeune homme s'enfonça dans les ténèbres. Enfin, il voyait tout mais bon. Aussi il fut très facile de retrouver la tige. Il la serra dans son poing avec joie et revint, d'un pas très relax, vers la jeune fille.
Il lui mit l'objet dans la main et demanda :

>> Tu me crois maintenant ? Si ce n'est pas le cas et bien comment explique-tu que tu ne puisse pas ressortir ?

Il marqua une pause et regarda intensément Erynn avec ses yeux noirs. Puis soudainement lui tourna le dos et alla s'appuyer contre la porte d'entrée. Celle-ci était magnifique, comportant des dorures où l'on voyait de magnifiques motifs incrustés dans le bois. Il soupira et leva les yeux au ciel. Décidement cette demoiselle n'était pas facile à convaincre.

>> AAaaah !!

La même douleur qu'il y a quelques jours lui transperça les yeux. Il se plaqua les mains dessus et cria de douleur. Il sentait l'énergie le quitter et il s'affala sur le sol. C'était la même chose à chaque fois qu'il utilisait son pouvoir, et il ne comprenait pas pourquoi. Peut-être l'utilisait-il avec trop d'intensité.
Il se releva comme si de rien n'était et plissa les yeux. La douleur était passée.

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Erynn observa Fausto revenir avec la tige, les yeux grands ouvertes et la bouche entrouverte. C’était tout simplement incroyable… Et pendant que le jeune homme s’évertuait à lui faire comprendre qu’elle était prisonnière dans un pensionnat fantastique, la nouvelle arrivante se demanda par quel miracle il avait pu retrouver l’objet lancé dans le noir. Maintenant, elle croyait le jeune homme mais au lieu d’être horrifiée, elle fut juste intriguée. Elle était tout à fait consciente que le seul sentiment qui devait l’envahir en cet instant présent était la peur mais bizarrement, elle avait tout, sauf peur… à croire qu’elle avait un instinct de survie très peu développé…

« Admettons que tous cela soit vrai… Dans ce cas, cela voudrait donc dire que moi aussi j’ai un pou… »

Mais avant même qu’elle n’eût réussi à terminer sa question, elle vit Fausto s’affaler sur le sol. Au lieu de le considérer comme un monstre après ce qu’il lui avait montré, Erynn s’approcha de lui, la mine inquiète. Depuis combien de temps était-il ici ? Combien de personnes étaient enfermées ici ? A quoi ressemblait la vie dans cette école ? Soudainement, des centaines de questions envahir l’esprit de la jeune fille. Elle avait hâte de tout connaître. Néanmoins, ce n’était pas le bon moment. Fausto semblait en piteux état. Qu’avait-il ? Timidement, Erynn approcha sa main de l’épaule du garçon. Elle ne savait pas comment il allait réagir :

« Tout va bien ? Tu veux que je t’emmène à l’infirmerie ? »

Mais juste après avoir posé sa question, Fausto paraissait déjà aller mieux. Erynn pencha gracieusement la tête de côté. Elle ne comprenait pas ce qui se passait. Elle se sentait perdue dans ce… nouveau monde ? Quoiqu’il en soit, Erynn retira rapidement sa main de l’épaule du garçon lorsque…

« Hé ! Erynn ! Je suis là ! »

La nouvelle arrivante hurla de terreur et vînt se cacher derrière le jeune homme. Le papillon noir avait de nouveau réapparu et avait aussitôt disparu dans la pénombre. Qu’est-ce que cela signifiait ? Pourquoi Fleya était-il revenu ? Non, Erynn ne voulait pas le voir. Voir Fleya, cela signifiait que dans son âme, quelque chose n’allait pas bien. Fleya représentait une époque trop noire. Erynn ne voulait pas le voir. Bien sûr, le petit être avait toujours été charmant avec elle mais n’oublions pas qu’il s’était réellement vexé et qu’il avait finit par lui faire vraiment peur le jour où la jeune fille avait commencé à vouloir le chasser de son esprit. En réalité, peut-être que c’était pour ça qu’Erynn avait si peur du papillon. Elle craignait que celui-ci ne lui en veuille. Tout le monde lui avait dit que Fleya n’était que le fruit de son imagination mais maintenant avec Fausto et cet endroit si étrange, la jeune fille ne savait plus quoi penser. Fleya existait-il vraiment en fin de compte ? Est-ce qu’il lui en voulait ?

« Tu… Tu as vu ? » bégaya-t-elle

Folle… Erynn était en train de redevenir folle… Elle recula. Non, pitié, elle ne voulait pas revivre ce qu’elle avait vécu. Ce fut trop dur. Elle avait mis tellement de temps à s’en débarrasser. Fleya ne pouvait pas revenir comme ça en un claquement de doigt. Au final, si quelqu'un devait aller à l'infirmerie, c'était sans doute Erynn et non Fausto...

« Dis-moi que tu l’as vu ! Oh non, c’est pas vrai, ça recommence… »

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Fausto ne comprenait pas. Maintenant c'était la fille qui avait l'air effrayée par quelque chose qui paraissait la vraiment lui faire peur. Le jeune garçon déglutit, il détestait ce genre de situation : où on a peur mais on ne sait pas de quoi, et sous quelle forme ça se manifeste. Il mit sa main sur l'épaule sur la main d'Erynn et en la regardant dans les yeux tenta de la calmer.

>> Wowowo !! Qu'est-ce qu'il y a ? Je ne vois rien... Et il ne peux rien t'arriver !! Je suis là et je vais te...

Il s'interrompit. Là, dans le coin noir, venait d'apparaître un chat. Noir comme du charbon, avec des yeux verts émeraudes. Cela aurait pu paraître totalement inoffensif comme apparition si le félin en question n'avait pas fait deux fois la taille d'un chat normal. Tremblant, il pointa le doigt sur lui et demanda :

>> C'est ça qui te fait peur ?? C'est vrai qu'il n'est pas très rassurant... Il est très très gros... Mais t'inquiète on va le chasser et...

>> J'interdis quiconque de m'appeler gros !!

Fausto sursauta et se serra contre Erynn.

D'une voix blanche il déclara :

>> Aaah... Mais il parle en plus !!

Mais sa compagne ne réagissait pas. Elle restait les yeux fixés vers la chose invisible qui lui faisait peur. Il soupira et lui tourna le visage vers le chat :

>> Mais il est là enfin !!

Peine perdue. De plus, le chat en question s'était avancé et marchait d'un pas décidé vers lui. Fausto aurait eu aussi peur si ç'avait été un type de quatre mètres de haut. Glups. Ce pensionnait fichait vraiment la chair de pouleee.

[Désoléeeeee >< Totalement inactive ><
Ca ne se reproduira plus !!!]

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