Surprise !

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Amandine referma la porte derrière elle, sans la claquer. Elle entrait dans un établissement de masso-thérapie, ce serait plutôt mal vu de claquer la porte derrière soi. Oh, et puis zut, elle aurait très bien pu, après tout. Elle avait payé pour se trouver dans cet endroit, elle pouvait bien se permettre quelques excès de caractère, non ? Personne n'allait l'engueuler, et dans le pire des cas, elle était la cliente, elle avait donc toujours raison. Elle décida de se faire plaisir et voulu réouvrir la porte, juste pour l'entendre claquer. Elle posa sa main sur la poignée, poussa la clenche, tira la porte et... Et rien, en fait. La porte était comme collée au mur. Elle tira un peu plus fort, puis de toute la force que sa condition de jeune femme pas spécialement musclée de vingt-trois printemps lui permettait. En vain, elle ne parvint pas à faire bouger la moindre parcelle de matière. Elle remonta ses lunettes de soleil sur son front, retenant les quelques mèches qui lui barraient le visage. Ce séjour commençait bien. Il faudrait qu'elle se souvienne de se plaindre au responsable de l'établissement.

Empoignant ses affaires, elle se retourna, et vit qu'elle ne se trouvait absolument pas là où elle pensait être. Comme il faisait beau dehors, ses yeux avaient mis un peu de temps à s'habituer à la pénombre, et n'avait donc pas remarqué en premier lieu. L'endroit était immense, on aurait dit un château. Renaissance, peut-être. Mais certainement pas un bâtiment où on venait se faire masser, c'était certain. Elle passa sa main dans ses cheveux. Où était-elle donc tombée ? Un faible soupir s'échappa de ses lèvres. C'était donc pour ça que personne d'autre n'était sorti de l'autobus, le voyage n'était pas terminé. Mais comme elle détestait avoir tort, elle cessa d'y penser, préférant à la place inspecter les lieux à la recherche d'indices pouvant la renseigner.

Sa recherche fut brève. Il y avait un grand panneau. Après la lecture des premières lignes, elle fit une légère grimace. Qu'est-ce que c'était cette histoire ? Une blague ? Si c'était le cas, elle était drôlement mauvaise, et ne manquerait pas de porter plainte. Mais pourtant... Et cette porte qui s'était fermée toute seule ? Et l'allure mystérieuse de l'endroit ? Et la présence qu'elle sentait derriè... Quoi ?

Amandine se retourna, et se trouva nez à bec avec un petit piaf de quelques centimètres, voletant joyeusement à sa hauteur. Elle saisit d'un geste vif la bestiole, avant d'entendre une voix sortant de son poing fermé.

"AÏE ! Ça fait mal !"

La voix était enfantine, gazouillante. Pas de doute, l'oiseau avait parlé. Il lui rappelait vaguement quelque chose, sans qu'elle parvienne à mettre le doigt dessus. N'importe quoi cette histoire. Voilà un oiseau parlant maintenant. Elle ouvrit la main. Le moineau, car c'en était un, reprit son vol, toujours aussi guilleret.

"Ça fait longtemps, hein ?! Amand..."

"La ferme. Je peux savoir ce que tu es ?"

Sa voix était probablement plus sèche que ce qu'elle aurait voulu, mais c'était le dernier de ses soucis. Le poing sur la hanche, elle attendait une réponse d'un air sévère. Le petit oiseau prit un air triste, sans qu'elle puisse déceler ce qui lui donnait l'air si malheureux au milieu des plumes.

"Tu ne te rappelles pas de moi ?"

"Non, je ne me rappelle pas avoir déjà causé avec un piaf. Encore moins un aussi ridicule d'ailleurs, demi-portion."

Car l'oiseau était fort petit, même pour un moineau. Mais au moins, il lui tenait compagnie. C'était déjà bien. Elle s'adoucit un peu.

"Enfin, qu'importe. Contente-toi de me suivre en restant discret, ce sera déjà bien."

L'oiseau était de nature gentille, et acquiesça faiblement, se posant sur le bord d'une fenêtre, un peu en retrait.

[Quelle peste 8D]