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 Et mer... credi ?

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Et mer... credi ? _
MessageSujet: Et mer... credi ?   Et mer... credi ? Icon_minitimeDim 14 Juin 2009 - 14:20

    Comment, pourquoi, une jeune fille comme cette chère Victoria Cooks, délurée, insouciante, grande gueule mais ni stupide ni assez curieuse ni trempée pouvait bien avoir eu l'idée de pousser cette grande porte de bois pour être enfermée pour toujours ? Et pourquoi l'avait-elle poussée, hein, et pas celle de la cabane à outils non loin ?
    Oui, il y avait bien eu une raison...

La journée avait pourtant très bien commencé. Il faisait doux et le soleil brillait, si improbable que cela puisse paraître dans une des banlieues les plus défavorisées de Londres. Non, les oiseaux ne chantaient pas, il ne faut pas trop en demander non plus, et l'air vicié de pollution empoisonnait gaiment ses poumons, mais Victoria trouvait cette journée magnifique. Elle était avec la personne qui lui était la plus chère au monde, juste à côté d'elle, dans un square. Assise sur un banc, elle répétait patiemment sur la guitare entre ses bras les accords qu'il lui apprenait. Ses cheveux miraculeusement détachés voilaient son visage incliné et son regard attentif sur les accords qu'elle plaquait. L'instrument de bois blond semblait concentrer toute la lumière, toute la pureté de ce petit matin, et la retransmettre sous forme de la musique cristalline et des notes qui s'égrenaient lentement. Et, calmement, sans briser un seul instant la pureté, la voix profonde et un peu rauque s'éleva sur les accords, la voix d'Ivy, qui passionnait le tout Londres pour cette mystérieuse chanteuse. Victoria était pourtant impossible à relier à elle, méconnaissable, mais en cet instant même, ses deux identités s'acceptaient mutuellement aux côtés de leur unique amour...
    C'est mignon, hein ? Actuellement, notre chère adolescente rebelle avait perdu tout son cynisme, ainsi la pauvre pauvre narratrice se voyait obligée de faire un rp' sirupeux et dégoulinant d'amour, des bons sentiments et autres daubes du même style.

Un groupe de silhouettes se profila soudain à l'horizon, aux démarches traînantes et aux sweat-shirts brisant le calme de la matinée. Instantanément, Victoria les reconnut et blêmit. Matthew et sa chère bande de base-ballers, avec qui elle risquait d'avoir quelques problèmes, pour des raisons déjà mentionnées ailleurs. Petite récapépette pour ceux qui n'auraient pas suivi, la miss sortait avec Matthew qui a failli abuser d'elle pendant qu'elle était totalement ivre. Heureusement, Laurent est arrivé et a fichu une raclée mémorable au méchant. Sauf que le méchant est méchant, donc...


« Salut Vicky... Oh, mais c'est Laurent, quelle bonne surprise ! On te cherchait justement ! »

L'adolescente releva lentement la tête à l'audition de cette voix faussement mielleuse aux accents menaçants. Non, ils n'auraient pas pu passer sans les voir, bien entendu. Matthew s'approcha d'eux, puis attrapa brutalement Laurent par le col en l'invectivant. Et c'est là que ça devient enfin intéressant pour la narratrice allergique à la guimauve.
Victoria assista au reste de la scène comme perdue dans le brouillard le plus complet, vit Matthew jeter Laurent à terre, vit les battes de base-ball s'abattre, et ne put absolument pas réagir, comme si son cher cerveau avait grillé un fusible. Elle vit le sang qui coulait, se mêlait à l'herbe si verte, elle vit l'homme de sa vie s'effondrer sous les coups, et n'arrivait pas à bouger.
    Mon Dieu, ça n'était pas vrai, ça ne pouvait pas être vrai, quel atroce cauchemar, elle allait se réveiller en hurlant et... Oui, elle se réveillerai, Laurent serait à ses côtés, la couvant d'un regard inquiet et...

La main de Matthew qu'il serra brutalement autour de son bras anéantit ses derniers espoirs. Ce n'était pas un rêve, et elle était dans les emmer... ennuis jusqu'au cou. Elle se dégagea brutalement, le danger lui envoyant une décharge d'adrénaline, et s'enfuit en courant, légèrement retardée par la guitare qui bringuebalait dans son dos. Elle courut, uniquement guidée par une peur aveugle qui lui tordait les entrailles, courut bien loin de sa banlieue grise, courut jusqu'à se perdre, courut jusqu'à s'effondrer, poumons réclamant grâce. Elle resta un instant au sol, pantelante, le nez dans l'humus. Puis elle se releva, quelques heures ou quelques minutes après, reconnaissant autour d'elle l'épaisse ceinture de verdure des banlieues d'extrême-sud. Elle était vraiment partie loin. Et tandis qu'elle détaillait la forêt, d'autres souvenirs lui revenaient, le cadavre trouvé quelques jours plus tôt, par exemple, correspondant à celui de sa chère soeur. Et si... le meurtrier traînait encore dans les parages ?
Un frisson la saisit à cette pensée, frisson délicieux, mélange de peur, d'excitation de la traque et d'envie de vengeance.
    L'adolescente ne sentit même pas les premières gouttes de pluie, absorbée par le plan qu'elle échafaudait en elle-même. Elle allait retrouver le meurtrier, et lui faire payer tout ce qu'elle avait enduré, tout !

C'est ainsi qu'elle commença à déambuler sous la pluie, le regard fou voilé par des mèches brun-roux pendantes et trempés, son immense T-shirt blanc maculé de boue et collant à son corps, tout en pendant comme une loque sur sa mini-jupe en jean gris dans un tout aussi mauvais état. Elle fouilla tous les alentours, et les rares joggers qui la croisaient détournaient le regard. Ce ne fut qu'à la nuit tombée qu'elle remarqua l'immense batisse. Quelle ne fut pas sa surprise, d'autant plus qu'elle avait du plusieurs fois passer devant sans la voir. Etrange.

Vous connaissez sans doute la suite. Elle entra, poussée par un curieux relent de mystère, et se retrouva coincée, sans même s'en rendre compte, tout occupée qu'elle était de vérifier que sa chère guitare n'avait rien. Ouf. Puis elle lut ensuite le panneau d'affichage, et, intelligente, décida d'attendre quelqu'un pour connaître la raison de ce canular.
Au bout d'une vingtaine de minutes, commençant à trouver le temps long, elle commença à égrener les accords que Laurent lui apprenait le matin même, des larmes coulant sur ses joues...
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