AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -55%
Coffret d’outils – STANLEY – ...
Voir le deal
21.99 €

Partagez | 
 

 Oh my ghost ! [ Sid ]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité


+

Oh my ghost ! [ Sid ] _
MessageSujet: Oh my ghost ! [ Sid ]   Oh my ghost ! [ Sid ] Icon_minitimeLun 3 Aoû 2009 - 16:00

Quatre heures quarante-cinq du matin.
Heure magique à laquelle le monde entier est endormi, chaque humain pionçant tranquillement au fond de son lit, roupillant du sommeil du juste. Tous dans le Pensionnat étaient endormis. Tous ? Non. Un irréductible individu résistait encore et toujours à l'envahisseur Sommeil. Cet irréductible individu, c'était bien entendu mon humble personne, qui n'appréciait que modérément d'être à nouveau victime des insomnies qui l'avaient abandonnée à son entrée dans cet étrange manoir. Tiens, maintenant, je pensais à moi à la troisième personne. Génial, ça ne faisait absolument pas orgueilleuse et mégalomane. Voilà à peu près où en était mon cerveau à cette heure-ci, complètement court-circuité par le manque de sommeil. On dit merci le marchand de sable, qui a oublié de passer me voir, ce qui signifie que j'ai encore jusqu'à huit heures avant d'être complètement hors-service avant de m'effondrer quelque part, où bien entendu quelqu'un viendra me réveiller.
Loi de l'emmerdement maximum.

Sans un soupir, je me levai du lit où je tentais de m'endormir et sortis de la chambre que je partageais avec trois illustres inconnues. Je venais d'abandonner définitivement toute tentative de m'endormir, que je remplaçai par la recherche de nourriture. Miracle du sens de l'orientation, je la trouvai immédiatement, et, dans le noir total, je sentis la crasse graisseuse sur la poignée du frigo. Hummm... Appétissant. Autant pour le plan ravitaillement. Je m'éclipsai donc en vitesse, l'estomac vide, avant de partir errer sans but dans les couloirs. Je ne cherchais rien de particulier, j'attendais simplement d'être suffisament fatiguée pour m'effondrer quelque part. Si je trouvais un endroit assez paumé, je pouvais resquiller trois heures de sommeil. Je déglutis amèrement, en constatant à quelles extrémités j'en étais réduite pour trouver le sommeil. Foutues, foutues insomnies, saletés de cauchemars, crétins de gens enfermés avec moi, saloperie de putain de frigo crade de merde, et la liste de mes récriminations étant encore longue, je crois que je vais vous l'épargner. Comme vous pouvez le constater, j'étais d'aussi bonne humeur que d'habitude lorsque j'avais affaire à une nuit blanche.

Totalement désoeuvrée, je me dirigeai vers la bibliothèque, où je fus assomée par un épais volume relié de cuir rouge, Le Guide du Savoir-Vivre Féminin, d'un goût plutôt douteux. Si même les livres se mettaient à m'agresser, à présent... Je remis le livre sur une table, là où il ne ferait de mal à personne, piquai un roman et battit en retraite, loin des ouvrages agressifs. Puis je choisis de trouver une endroit confortable où lire et attendre le petit-déjeuner. Je grimpai donc les escaliers, je réussis au passage à renverser une armure qui traînait et à faire un boucan du diable. Je me relevai difficilement, les coudes et les genoux totalement râpés, ceci s'ajoutant à ma plaie à la pomette qui s'était rouverte et dégoulinait à présent sur mon débardeur blanc trop grand. Ca devait vraiment pas être mon jour. Je repris ma route en pestant intérieurement et arrivai au dernier étage, devant une porte que je n'avais pas encore ouverte.

Un grenier. Quoi d'autre ? Poussiéreux, comme il se doit, au plancher poncé et aux murs blanchis à la chaux, illuminé par le petit matin blême qui se levait à l'extérieur. Des objets hétéroclites l'envahissaient, comme tout grenier digne de ce nom, et les araignées dévoraient les quelques cafards qui s'aventuraient là. Un endroit sans doute calme pendant la journée, totalement désert pour l'heure. L'antre idéal d'une misanthrope agoraphobe, qui détestait tout ce que comprenait le genre humain, et n'acceptait la compagnie que contrainte et forcée. Je pouvais lire à l'aise, j'arriverais peut-être même à m'endormir et...
Oh, Joie et Bonheur !
Mes paupières s'alourdissaient, je sentais le sommeil venir, et mes jambes flageolaient. Miraculeusement, je me trouvais à l'endroit idéal pour roupiller, un endroit où personne ne viendrait me chercher. Un hamac suspendu dans un coin me faisait signe, je décidai de m'y coucher. J'esquissai un pas dans sa direction, un deuxième. Au troisième, la fatigue me faucha comme un innocent épi de blé et je m'effondrai, à plat ventre sur le sol, sombrant dans un sommeil très proche du coma profond.
Une dernière pensée me traversa l'esprit.
Alleluia.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité


+

Oh my ghost ! [ Sid ] _
MessageSujet: Re: Oh my ghost ! [ Sid ]   Oh my ghost ! [ Sid ] Icon_minitimeLun 3 Aoû 2009 - 20:07

  • Epuisé.
    Voilà comment résumer l'état actuel du jeune homme. Epuisé, non pas par l'envie de dormir, mais épuisé dans le sens à bout de souffle. Parce que oui, poursuivre en pleine nuit une espèce de biche même pas foutue de bien vouloir se laisser tuer à travers une forêt restreinte, c'est épuisant. Enfin. Il a eu ce qu'il voulait, ça change bien de ces saloperies de tablettes. Notre très cher vampire retourna donc au manoir après cette sortie nocturne et se dirigea à pas de loups vers les dortoirs. Arrivé à ceux-ci, il prit soin de ne pas faire de bruit et se dépêcha à changer sa chemise blanche maintenant ensanglantée pour une autre pratiquement semblable, sans les tâches de sang, bien évidemment. Il prit soin également de prendre une nouvelle plaquette de tablettes avec lui -on ne sait jamais.- et de se rincer les mains et le visage à l'eau froide. En relevant la tête, il croisa son propre regard dans le miroir se trouvant juste en face. De très légères cernes - à peine visible, cela dit- commencèrent à se dessiner sous les yeux sanglant du psychopathe. L'odeur de la fraicheur de la nuit lui était restée dessus. Mais à vrai dire, l'odeur de la cigarette lui manquait un peu.

    Reste à savoir ce qu'il pourrait bien faire du reste de sa nuit. Ecouter de la musique ? Non, il n'allait pas retourner une seconde fois dans les dortoirs. De la photographie nocturne ? Idem. Lire ? L'envie ne le prenait pas. Assouvir sa soif ? Déjà fait, bien qu'il ne serait pas contre le savoureux et délicieux sang humain. Alors il restait l'option "vagabonder".

    C'est donc ainsi que Sid se retrouva à nouveau dans les couloirs du manoir. Il marchait. Lentement. Ou plutôt, à son aise. Il avançait dans ce couloir dont il ne voyait pas la fin. Une porte. Deux portes. Trois portes. Quatre portes. Et ainsi de suite. Ils les passaient toutes. La plupart lui étaient encore inconnues, mais il semblait parvenir à deviner derrière quelles portes se trouvaient les quelques pièces qu'il connaissait déjà. Bah tiens, tentons. Le salon. Il passa encore quelques portes, regardant à sa droite, puis à sa gauche, et s'arrêta en plein milieu du couloir. Peut-être celle là ? Hmpff. La cuisine. Rien d'intéressant. Le Finlandais ouvrit la porte suivante. Bingo, le salon. Il entra, mais laissa la porte entrouverte derrière lui. Du peu qu'il connaissait de ce manoir, le salon devait sans doute être la pièce qu'il préférait. Quelle beauté et quelle élégance. Si sombre, mais tellement magnifique. Sidney s'approcha du piano. Il avait appris à en jouer, lorsqu'il était plus jeune, cependant, ce n'était pas ce qu'il préférait. Le jeune homme resta debout face au piano. Il aligna quelques notes dans les tons graves. Le son faisait un peu...Dramatique. Il esquissa un sourire et enleva brusquement sa main du piano. Il vaut mieux ne pas réveiller les autres pensionnaires, surtout si c'est pour se retrouver avec une foule de personne en train de se plaindre du bruit. Sid a horreur de la foule, ce n'est pas nouveau.

    Le vampire ténébreux fit demi-tour, sortit du salon et referma délicatement la porte derrière lui. Il continua donc son chemin, à la recherche d'un coin tranquille. Mais... Alors qu'il continuait sa route, une odeur attira son attention. Le Finlandais se dépêcha de monter d'un étage, suivant l'odeur comme il pouvait. Il finit par arriver devant une porte qui ne semblait pas vraiment récente. Sans vraiment hésiter, il l'ouvrit. Le grenier. Il fallait s'y attendre. Sidney monta les quelques marches et arriva donc sur le plancher poussiéreux du grenier. L'odeur venait bien de là. Il détourna sa tête sur le côté, et prit une grande inspiration par le nez. Ahh. L'odeur du sang humain...


[HJ: L'inspiration n'est pas au top non plus de mon côté :/]
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité


+

Oh my ghost ! [ Sid ] _
MessageSujet: Re: Oh my ghost ! [ Sid ]   Oh my ghost ! [ Sid ] Icon_minitimeMar 4 Aoû 2009 - 0:00

    Effondrée, affalée sur le plancher, le sommeil suivrait de peu, j'en étais certaine. Je fermai soigneusement les paupières, puisque les gens qui dormaient yeux ouverts étaient assez inquiétants, et attendis que le sommeil me cueille comme un brin d'herbe fauché par le vent. Paradoxalement, le marchand de sable, je le savais, ne passait que lorsque je n'avais absolument aucune envie de dormir. Je me préparai donc à la descente dans les bras de Morphée, qui viendrait enfin, après quarante-huit heures de vie éveillée. Pitoyable, n'est-ce pas, d'en arriver au point où s'endormir provoque un tel bonheur, une telle envie. Mais je n'y pouvais rien, et hantée par les cauchemars et rêves étranges qui me poursuivaient, je n'étais capable que de sombrer dans un épais sommeil sans rêve, pour ne pas finir totalement folle. Car les rêves se multipliaient, et sous leurs suaves caresses, je sentais peu à peu mon esprit ployer. Je devais résister à ce mal étrange, à ces émotions qui apparaissaient, à ces sensations qui ne m'appartenaient pas. Je m'imaginais contrôler la voix des autres, je voyais des fantômes. L'enfermement changeait tout le monde, moi j'étais forcée de m'accrocher au seul point tangible de mon existence pour rester un peu moi. Ainsi, mon mutisme prenait de plus en plus de place dans ma vie, et, s'il ne m'avait jamais vraiment gênée, il s'érigait à présent en muraille infranchissable, défiant toute sympathie. J'avais encore besoin d'un peu de temps, juste un peu pour me résigner.

    Le noir passa devant mes yeux, tandis qu'un bruit léger retentissait. Quelqu'un osait me déranger dans ma plongée vers mes rêves chimériques et torturés ? Quelqu'un osait souiller mon sommeil ? Comment osait-il ! Je tentais d'ignorer la présence de l'importun, mais il ne tourna pas les talons et resta là, probablement dans l'encadrement de la porte. Le plancher se faisait dur sous mon corps alangui, évanoui, et une courbature pointait douloureusement au niveau de mon épaule qui reposait au sol. J'ouvris un oeil, puis l'autre, sur la lumière dorée du grenier. Comment avait-elle pû changer autant en quelques secondes ? Eberluée, j'étais. De cet étonnement naquit un soupir, qui mourut entre mes lèvres. J'en conclus qu'il s'agissait d'un rêve, ou d'un cauchemar, puisqu'en temps normal, ma bouche était incapable d'émettre le moindre son. Aujourd'hui, je sentais une voix couver dans mes cordes vocales, et, si effrayant que ce soit, j'en étais heureuse. Je rêvais, donc je dormais, donc je me reposais et je retrouverai la forme au matin, ou au soir en l'occurence, puisqu'il était l'aube lorsque je m'étais endormie.

    Je me relevai sur un coude, puis sur l'autre, avant de me mettre sur pied, lentement pour ne pas élancer les plaies récentes et re-rouvrir l'autre, plus ancienne. En ce moment, je me blessai souvent, probablement à cause du manque de sommeil, qui occasionnait des mouvements moins souples, moins fluides. A mon arrivée ici, d'abord, quand Esperanza m'avait écorché la joue. Puis au bord du lac, et enfin cette nuit-même. Dans l'intervalle, j'avais collectionné un nombre de plaies et bosses à faire pâlir d'envie un masochiste. Ces blessures semblaient le reflet de celles de mon âme, les petites écorchures sous forme de souvenirs qui ne cicatrisaient jamais.
    Mais aucune ne pouvait me faire souffrir, puisque je rêvais.

    Je me retournai lentement vers l'arrivant, ce pur produit de mon imagination, que je détaillai de haut en bas. Aucun doute, il ressemblait bien aux êtres ténébreux que produisait généralement mon subconscient torturé. Une légère trace rouge ornait la commissure gauche de ses lèvres, s'était-il bagarré récemment ? Mais nulle ecchymose n'ornait le visage blanc d'albâtre, qui me fixait également, d'un air étrange. Il était beau comme un des vampires des légendes, un Dracula en plus jeune, et furieusement inquiétant. Dans mon état normal, j'aurais fui rapidement, sans un mot, le laissant disposer des lieux à sa guise. Je me méfiais des garçons comme cela, trop beaux pour être honnêtes, généralement. Mais il s'agissait d'un rêve, et rien ne pouvait m'arriver de mal pendant mon sommeil, n'est-ce pas ? Je lâchai la première phrase de ma vie.


    " Salut... Tu es ? "

    Ce n'était guère brillant comme introduction, c'était plutôt insipide, mais après tout, il fallait bien engager la conversation avec ma voix d'un soir. En parlant de cette voix, elle était bizarre, un peu désaxée, lointaine, comme une voix qu'on entend au téléphone, depuis le Guatemala, par exemple. C'était plus un murmure rauque qu'un timbre sensuel, mais cela me convenait. Cette voix était celle que j'avais toujours imaginé dans ma bouche, et j'étais époustouflée de ce rêve réaliste et de cette opportunité qu'il m'offrait. Quel beau rêve.

    Je tendis la main au garçon, pas empruntée et cherchant mon carnet comme à l'accoutumée, mais avec le sentiment d'être à ma place et de faire ce que je devais. Je rêvais d'un beau garçon, j'étais capable de parler et je serai reposée le lendemain. Bien sûr, en temps normal, j'aurais pû parler aussi, et n'aurais sorti qu'un murmure étouffé et pitoyable. Alors j'étais fort heureuse de cet état de fait, et ravie que mes délires oniriques se poursuivent, impatiente de connaître la suite. Je faisais un songe dépourvu de tueurs psychopathes et de Big Brother -quoique...- il semblait faire beau au Pays des Merveilles. Elle est pas belle la vie ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité


+

Oh my ghost ! [ Sid ] _
MessageSujet: Re: Oh my ghost ! [ Sid ]   Oh my ghost ! [ Sid ] Icon_minitimeMar 4 Aoû 2009 - 19:51

    Un corps humain bougeait, et se remit sur pied. Le jeune homme ne le quitta pas du regard. C'était bien cette personne qui dégageait cette attirante...odeur de sang. Une écorchure ou une plaie récente, sans doute. Il regarda plus attentivement cette personne qu'il venait apparemment de sortir d'un début de sommeil. A première vue, une jeune fille, malgré l'allure androgyne qu'il remarqua tout de suite. Le genre de personne qui se fiche du regard des autres et qui cherche plutôt à se sentir bien dans son corps qu'autre chose. Sidney aimait ce trait de caractère chez les autres, bien qu'il n'ait pas connu énormément de monde, dû à sa misanthropique attitude.

    -"Salut...Tu es ?"

    Quelqu'un lui parlait ? S'adressait-on à lui ? Surpris, il ne savait pas s'il hallucinait, si cette voix était dans sa tête, ou si elle s'adressait à quelqu'un d'autre, de plus que la voix était faible. Mais ils n'étaient que deux dans ce vieux grenier poussiéreux, le regard de la jeune fille était posé sur lui et elle était en train de lui tendre la main. Le jeune vampire en déduit donc que c'était bien à lui qu'elle - si c'était bien elle et non son imagination - s'adressait.

    -"..Sid. Sid Korhonen."

    Sa voix, quant-à lui, était hésitante. Il posa ensuite son regard sur la main tendue vers lui. Il s'était toujours demandé pourquoi les gens se serraient la main. Est-ce juste un geste accompagnateur au mot "Enchanté" parfois dit lors de ce genre de situation ? Ou est-ce un geste qui sous-entendait "Soyons amis !" ? Cela dépendait sans doute des personnes, chacune à une vision différente des choses - et heureusement-. Bref. Sidney regardait donc la main tendue devant lui. Au bout d'une dizaine de secondes il se décida enfin à réagir. Il tendit également sa main glacée qui était tout aussi hésitante que sa voix, et sera finalement la main de la fille. Et au même moment, il lui dit "Et toi ?" Sous-entendant qui était-elle bien évidemment.

    Le jeune homme relâcha ensuite sa main. L'odeur du sang lui effleura à nouveau les narines, ce qui lui fit dire une phrase plutôt...étrange.

    -"Tu sens bon."

    Toute personne qui entendrait cette phrase lors d'une première rencontre serait sans doute surprise ou prendrait l'autre pour une espèce de dragueur pervers. Ce dont Sid parlait, c'était bien évidemment l'odeur de son sang. Il se doutait bien qu'elle l'interpréterait autrement et tant mieux. Elle le trouvera sans doute encore plus étrange que ce qu'il n'était déjà après avoir entendu ça, mais le vampire était trop envoûté par cette odeur qu'il ne chercha même pas à s'excuser ou à s'expliquer. Cependant, après réflexion, il pouvait très bien tenter de la mordre et de la tuer sur-le-champ, en laissant son cadavre sur place. Qui se soucie des cadavres du manoir, puisque de toute façon, tous ceux y étant enfermés sont condamnés ? Mais peut-être que sympathiser serait bien plus amusant et pourrait peut-être lui apporter d'autres choses... Sans oublier qu'il s'était déjà nourrit il y a à peine une heure d'ici, mais il faut dire que, lorsque l'on a l'occasion d'avoir du sang humain, il ne faut pas laisser cette occasion s'enfuir, mais plutôt la saisir.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité


+

Oh my ghost ! [ Sid ] _
MessageSujet: Re: Oh my ghost ! [ Sid ]   Oh my ghost ! [ Sid ] Icon_minitimeMer 5 Aoû 2009 - 11:16

    Il roula des yeux surpris quand je m'approchai et lui tendis la main. Un geste que je n'aurais jamais risqué en temps normal, et quiconque l'aurait fait dans ma direction n'aurait jamais reçu de réponse. Se rendait-il compte de l'effort qu'un geste amical me coûtait, envers un membre de mon espèce ? Moi qui refusait que l'on me touche, que l'on m'approche, je prenais l'initiative du contact et de la discussion. Son aspect étrange provoquait des réactions inédites en moi, une envie de le connaître, de pouvoir me tenir à côté de lui, sans rien dire, mais profiter de la compagnie. Un sentiment diffus, agréable que je n'avais jamais ressenti. Ou peut-être de temps à autre, mais cette fois-ci, amplifié et plus insistant. L'impression qu'il serait diférent, lui. Un curieux magnétisme se dégageait des yeux étranges, marron bordeau, et je me trouvai comme le lapin hypnothisé par les phares d'une voiture. Du danger, aussi, émanait de lui, et ce mélange me portait à me méfier. Pourtant... Une impression de pouvoir, d'être capable de, je ne sais pas, l'apprécier.

    Il hésita à serrer ma main, même à répondre, et pendant un instant, je craignis que mon geste ne soit mal perçu. Trop extraverti, trop amical, et je savais bien que ce n'était pas moi. Puis sa voix résonna dans les airs, une voix à la fois chaude et glaciale, les deux mots prononcés juste trop lentement, comme s'il avait peur, ou juste du mal à révéler son identité. Puis ses doigts glaçés enserrèrent les miens, et un frisson involontaire me remonta le long de la colonne vertébrale. Le frisson réservé aux moments où on se jette dans la gueule du loup. Je l'ignorais, décidant que mon intuition ne me servirait à rien dans cette situation. Sans le savoir, je m'étais déjà enferrée, j'étais prise au piège, et le déroulement de cette rencontre n'était plus en mon contrôle, mais en celui de dieux auquels je ne croyais pas, cachés derrière des écrans.
    Instinctivement, j'aurais voulu attraper mon carnet dans la grande poche de mon sweat, avant de me souvenir que ledit carnet reposait actuellement quelque part au fond du lac, et que j'étais capable de parler.


    " Soledad. Comment est-ce que tu as été enfermé ici ? "

    Mais le curieux garçon ignora ma question, pour sortir une déclaration plutôt bizarre, qui m'arrêta net. J'affichai soudain un regard surpris, méfiant, en le fixant dans les yeux. Sans rien dire, je ne m'étais pas encore habituée à cette voix bizarre, qui semblait sortir du fond des âges. L'air interloqué fonctionnait de toute manière bien plus efficace qu'un long discours. C'était ça, sa technique pour charmer les jeunes filles en fleurs ? Plutôt bizarre, limite pervers, mais ça avait le mérite d'être clair. Et un peu plus original que les " T'as de beaux yeux, tu sais " ou autres remarques lourdingues. Pas que j'aie beaucoup d'expérience, mais on ne pouvait pas entrer au lycée sans avoir assisté à ce genre d'avance envers les jolies filles. A moins qu'il ne veuille dire autre chose, il était sacrément louche, ce type. Ma méfiance naturelle avait donc réussi à reprendre le dessus. Puis une pensée me traversa l'esprit, que je formulai à mi-voix, juste pour moi.

    " C'est quand même un drôle de rêve... "

    Alors mon visage se détendit un peu. C'était un rêve, il ne pouvait rien m'arriver. Je fis un pas, puis deux, vers ce garçon bizarre. Il me rendait bien une tête, mais je le fixai sans sourciller, détaillant ses traits. Une habitude que j'avais, ça, de regarder intensément le visage d'une personne, pour tenter d'y déceler on ne savait quoi. Les traits fins, presques féminins, redaient l'apparence du visage fragile. Contraste avec les yeux de couleur très bizarre, qui posaient sur le monde un regard dépourvu de la moindre chaleur. Contrairement à ce que j'avais cru, ils n'étaient pas marrons à reflets bizarres, mais bien rouges. Sombres et insensibles, comme s'ils avaient vu trop de malheurs. J'observai ses yeux, je ne le regardais pas, et cela était souvent stressant pour les gens. Pourtant, lui ne montrait pas la moindre réaction. Puis je vis la tache que j'avais déjà remarqué, au coin des lèvres, et tressaillis. Du sang. Et récent, en plus, pas de la couleur du sang seché. De longues années à analyser mon entourage en silence me permettaient une faculté d'observation très développée.
    Troublée, je reculais d'un pas, tentant de garder une distance de sécurité. Puis je lâchai quelques mots sans queue ni tête, essayant juste de détendre ce silence trop chargé de tension.


    " Tes yeux... C'est normal ou... ? "

    La stupidité de cette phrase me donna immédiatement envie de me gifler. Et le murmure défaillant qui l'avait prononcé n'arrangeait guère les choses. Le malaise envahissait ce rêve, me donnant envie de sortir de la pièce, de courir me cacher. Je jetais un oeil autour de moi, avant de constater que Sid se tenait bien entendu devant l'unique accès à l'extérieur. J'étais coincée. Sinon, ça n'aurait pas été drôle, n'est-ce pas ?
    Coincée avec une sorte de pervers diabolique aux yeux bizarres, me soufflait la partie de mon esprit encore capable de réfléchir face à cet être envoyé par mon subconscient. Je me forçai à respirer un grand coup, à me décontracter et à afficher un léger sourire ironique. J'étais capable de parler, il y en avait qui allaient en baver, au vu de ma conception toute particulière de l'humour. Et puis, pourquoi se soucier de l'air étrange de mon interlocuteur ? C'était un rêve, je pouvais jouer avec le feu autant que je voudrais, je n'en subirai pas les conséquences.
    ...
    Pas vrai ?

    " Tu viens d'où, toi ? "

    Ou comment tenter de meubler désespérément une situation génante et détourner efficacement un sujet. En plus que sa réponse m'intéressait. Déjà, vu son teint outrageusement pâle, il n'était probablement pas français ou espagnol. Du Nord, peut-être ? J'avais pu croiser des gens de toutes nationalités dans le Pensionnat, de toutes époques, et je ne désirais pas le froisser dans ses coutumes.
    Foutaises !
    Bon, d'accord, je tentais plutôt d'alléger l'atmosphère, mais même si le but était moins honorable que de discuter tranquillement avec un pur produit de mon imagination, qu'importe ? La question avait été posée, je ne pouvais plus éviter la réponse. Donc bon. J'essayais de composer un sourire amical, mais une légère lueur d'inquiétude transparaissait encore dans mes yeux. Je ne parvenais pas à l'effacer. Avec un peu de chance, il ne verrait rien.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité


+

Oh my ghost ! [ Sid ] _
MessageSujet: Re: Oh my ghost ! [ Sid ]   Oh my ghost ! [ Sid ] Icon_minitimeDim 11 Oct 2009 - 11:37

(HJ:Navrée de l'énorme retard, enfin j'en ai spécifié la cause. Et puis je tenais à répondre quand même...)

    La situation semblait devenir tendue et de plus en plus intéressante. Sa future victime semblait être intriguée par l'apparence du jeune vampire et le détaillait. Lui, par contre, était plutôt fasciné par son cou. Il ne cherchait pas à la tuer, loin de là, juste à...en avoir un avant-goût.
    La couleur de ses yeux passait tout doucement au rouge vif, pour la deuxième fois cette nuit. Sid planta son regard dans celui de la jeune fille. Il savait bien que la couleur de ses yeux, dans le monde humain, n'était pas commune. Alors, parfois, il aimait déstabiliser, effrayer, ou intriguer d'avantage les gens qui osaient le dévisager ainsi.

    -"C'est quand même un drôle de rêve... "

    Un rêve, hein ? Décidément, la chance lui souriait, aujourd'hui. Il fait la connaissance d'une jeune fille dont le nom semble être Soledad, celle-ci trouve le courage de venir lui parler et de s'intéresser quelque peu à lui dans un grenier poussiéreux que seul Dieu sait à quel point il est fréquenté. Elle ne le sait pas mais elle se trouve face à un vampire qui porte une certaine obsession au sang, et pour finir elle croit que c'est un rêve. Amusant, comme situation, n'est-ce pas ?

    La remarque qu'elle lui fit sur ses yeux lui fit faire une sorte de rire jaune, mais discret pour autant. Sidney nia simplement la question. C'était d'ailleurs la deuxième à laquelle il ne répondait pas d'ailleurs. Mais il est vrai que cette dernière était plutôt...embarrassante. Que vouliez-vous qu'il lui réponde ? Que ce sont des lentilles et que leur niveau de vivacité augmente ou diminue selon son humeur ? Crédibilité zéro, de plus qu'il se serait fait passé pour un idiot.

    -" Tu viens d'où, toi ? "

    Le vampire se redressa. Alors comme ça elle s'intéressait vraiment à lui ? Quel exploit ! Soledad devait sans doute être la première personne à s'intéresser à sa misérable personne. Cela dit, malgré ce fait peu commun, Sidney resta indifférent et ne montra aucuns signes d'émotions particulières sur son visage voilé.

    -"Je suis né en Finlande, et j'y ai vécu. Et toi ?"

    Le jeune homme ténébreux fit quelques pas, se mit à tourner autour de son interlocutrice. Le "Et toi" n'était qu'un accessoire dans sa phrase. Il est vrai que dans la situation actuelle il s'en fichait de connaître sa réponse, étant trop obnubilé par son sang. Mais en "temps normal", il aurait volontiers voulu connaître sa réponse.
    Sid tournait lentement autour d'elle, et s'arrêta lorsqu'il fût derrière elle. Il se pencha et lui susurra ces quelques phrases à l'oreille.

    -"Retiens bien qu'ici...Tu seras toujours en danger. La méfiance doit rester présente, et ça face à n'importe qui. Mais que serait la vie sans danger ? Prendre des risques offre des sensations incomparables, la vie serait banalité et ennuis si personne ne prendrait de risques. "

    Un sourire se dessina au coin de ses lèvres. Puis, en une fraction de seconde, il saisit Soledad, posa sa main gauche sur sa bouche, dégagea son cou et la retint avec l'autre, pour enfin pouvoir sortir ses canines et transpercer sa chair.
    Ce "breuvage" face auquel il ne portait que fascination et obsession coulait enfin dans sa gorge. Ah quel délice !
    A contrecoeur, il détacha ses lèvres des deux plaies formées par ses canines, et relâcha lentement sa victime, qui d'ailleurs avait perdu connaissance.

    Le vampire maintenant rassasié, s'essuya les lèvres sur le rebord de sa main. Ses yeux repassèrent au rouge bordeau.

    -"Un rêve merveilleux, je dirais même..."
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité


+

Oh my ghost ! [ Sid ] _
MessageSujet: Re: Oh my ghost ! [ Sid ]   Oh my ghost ! [ Sid ] Icon_minitimeLun 12 Oct 2009 - 16:49

    Que... Que s'était-il passé ?
    Je me réveillais, plusieurs heures plus tard, sans le moindre souvenir de la nuit passée. Enfin, non, pas sans le moindre souvenir, plutôt avec juste assez peu de souvenirs pour que cela paraisse inquiétant. J'étais étendue sur un plancher, dans un grenier. Comment avais-je bien pu arriver dans un grenier ? J'étais écorchée aux coudes et aux genoux, coupée à la pommette, j'avais des taches de sang sur le col de mon débardeur. J'avais un peu mal dans le cou, quelque chose comme une piqûre. Peut-être une morsure d'araignée. Et une angine. Une situation étrange, n'est-ce pas, pour quelqu'un qui se souvenait s'être allongé la veille dans son lit situé à l'autre bout du manoir. Alors qu'est-ce qui s'était passé ? Je commençai à fouiller dans ma mémoire, à la recherche de toutes les informations que je pourrais trouver. La nuit blanche. La marche dans les couloirs. La fatigue. L'évanouissement sur le sol du grenier. Voilà qui semblait à peu près logique, pas trop délirant et raisonnablement probable.

    Le problème, c'était les autres souvenirs qui se bousculaient au portillon de son esprit. Le garçon, sa voix, la discussion. C'était un rêve, conclus-je lorsque tous les évènements me revinrent en mémoire. J'étais incapable de parler, et la situation était si improbable ! Un rêve, forcément. Je fronçai les sourcils, tentant de me remmémorer la fin. Les images rechignèrent, puis vinrent à contre-coeur.

    Le garçon. Les yeux. Bordeaux. Non, écarlate. Ou bordeaux ? Ils avaient changé de couleur, je me souvenais, lorsque j'avais posé la question. Ce n'était pas normal. Je le savais, mais après tout, c'était un rêve. Puis, le beau ténébreux avait répondu à ma question futile, contré par une question purement rhétorique, puisqu'il s'approchait déjà, me fixant du regard. J'hasardai une réponse, comme pour échapper à son charme magnétique. Peine perdue.

    " Française... "

    Je le fixai, hypnothisée, tandis qu'il commença à tourner autour de moi, puis à se rapprocher, en cercles concentriques. Toujours plus proche... Jamais, en temps normal, je n'aurais laissé qui que ce soit venir aussi près de moi. Puis il s'arrêta, juste dans mon dos, me frôlant. Il approcha sa bouche de mon oreille, murmura. Et moi, comme une idiote, je me retrouvai pétrifiée, incapable de réagir. Totalement vulnérable, pauvre petite créature. Puis, les évènements se déroulèrent sans que je n'aie aucune possibilité de me défendre. En avais-je envie, d'ailleurs ? Je ne savais pas, je ne savais plus, dépassée par ce rêve étrange. Alors j'oubliai, je laissai ma vie se dérouler sans moi. Parce qu'après tout, je n'avais aucune possibilité de me défendre, au final, alors à quoi bon ? Je vis la main me baîllonner, comme si cette histoire arrivait à quelqu'un d'autre. Puis, je sentis les dents s'approcher de mon cou, tandis qu'il me maintenait fermement. Il mordit.

    C'était soit un psychopathe parfaitement dérangé, soit un vampire. Il y avait, bien entendu, dans la liste, l'option lycanthrope, cannibal, cas social et autres joyeusetés du genre, mais j'avais une préférence pour les deux premières. Quant à savoir laquelle était la plus logique... Je sentais la bouche du garçon dans mon cou, ses dents plantées dans la chair, mais étrangement, je me trouvai incapable de réagir. J'eus l'impression qu'il aspirait quelque chose, de vital, peut-être, mais je n'avais alors déjà plus de force pour réagir. Le noir se fit, et mon corps tomba au sol comme un grossier pantin désarticulé. Je gisais comme un cadavre, mais à cette heure-là, j'en étais fichtrement inconsciente, et je ne m'en préoccupais guère. Peut-être que ça faisait ça, mourir dans son sommeil ? Un rêve étrange, puis le néant vaste et noir qui vous prend. Vous enlève. Et vous vous laissez porter, anesthésié, fatigué, vers ce cher Thanatos.

    Je me relève, je balaye d'un revers de main la frange qui me passe devant les yeux. Pourquoi se soucier d'un rêve nocturne si étrange ? Je souris, je défroisse le débardeur sur moi. Au moins j'ai dormi, cela me met de bonne humeur tandis que je quitte silencieusement le grenier. Et j'ai trouvé un endroit sympa où dépenser mes longues heures d'insomnie futures. Que d'avantages ! Dans les couloirs, je déambule d'un pas rapide. Je revois l'armure que j'ai renversée, je la remet sagement en place. Il fait beau, la vie est belle, après tout. Sans y penser, je passe ma main sur la démangeaison de mon cou. Deux petites boursouflures se détachent, très nettes. Un peu gros pour une piqûre d'araignée, tout de même, mais sait-on jamais, dans un endroit si étrange, les insectes ont peut-être muté ? Je jette un oeil à la fenêtre. Dehors, le soleil brille, chasse les étranges songes nocturnes.
    Un drôle de rêve, tout de même.



[ The End ]
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


+

Oh my ghost ! [ Sid ] _
MessageSujet: Re: Oh my ghost ! [ Sid ]   Oh my ghost ! [ Sid ] Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 

Oh my ghost ! [ Sid ]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
xX || Pensionnat Interdit || Xx :: .:: Hors-Jeu ::. :: Tiroirs scellés :: Archives :: Sujets de PI v.2-
Sauter vers: