Retrouvailles amusantes [Pv: Nina]

+

La fuite. C'était la seule idée qui lui venait à l'esprit quand il était entré dans cet étrange manoir qui ressemblait, à première vue et à ses yeux à un habitat délabré où il pourrait se cacher, prendre à revers ses assaillants et en finir définitivement avec cette traque décidément trop ennuyeuse à son goût. Et puis, il devait normalement y avoir du sang puisque la chasse avait une issue inéluctable pour lui : sa victoire, écrasante, incontestée. Un message fort adressé à ses abrutis de religieux qui le pourchassent depuis sa... transformation.

La religion. Ah, la religion. Comme il en était amoureux, de cette religion Chrétienne Orthodoxe, pendant sa vie humaine. Il y croyait vraiment, dur comme fer. C'était ça qui l'avait persuadé que les nobles écrasant les prolétaires, ce n'était rien d'autre que l'ordre des choses, malgré la violation d'un principe fondamental, d'autres semblaient appuyer cet état de fait, malgré aussi ses convictions personnelles, qui se voyaient être marquées par un mépris total de toutes parts.. Ainsi, pendant la Révolution russe de 1917, il avait fuit parce qu'il appartenait à une famille assimilée aux nobles, tandis qu'un groupe de bolcheviks assaillaient le quartier où il habitait. Sa famille prit peur et ils fuirent tous. Lui voulut au départ rester, mais du finalement revenir à la raison lorsqu'une balle le manqua de peu. Il devait sa vie à la neige. La neige... Les intempéries et le froid... C'est un des facteurs qui lui vaudront plus tard sa nouvelle nature. Mais c'est une autre histoire et il n'est pas question d'en faire un récit pour l'instant.

Attelons-nous pour l'instant à ce qui l'entourait. Un escalier, des murs en briques, une porte qui s'était refermée. Il observait. Il écoutait. Pas de bruit. Peut-être qu'il avait finalement semé ses poursuivants. C'est alors qu'il remarqua l'écriteau sur le mur. Il le lut attentivement... et leva un sourcil. Réaction pragmatique. Pas trop sanguine, il ne s'énerva pas et se contenta d'observer. Ca le faisait presque rire, cette histoire d'enfermement dans un pensionnat. Il passa du pragmatisme au rire hystérique... mais se contrôla rapidement. Décidément, il était d'humeur changeante aujourd'hui.

C'est alors qu'il entendit du bruit. Quelqu'un approchait. Des pas. Plusieurs pas. Il remarqua aussi cet ours, ce petit ours blanc qui le regardait fixement et qui semblait... s'infiltrer en lui. Lire dans ses yeux si rouges, si assoiffés de sang - car pour avoir soif, il avait soif. Le bruit se rapprochant, il revint à la réalité. Il resta à découvert, pour étonner son poursuivant, et saisit une arme. Pas question de manger celui-là. Il verrait ça plus tard pour la bouffe. Un petit sourire sadique éclaira son visage macabre. Que le jeu commence. ~

+

Nina se baladait. Elle voulait se rendre dans le salon pour gouter à la chaleur du feu de cheminée. Elle décida de passer par le hall pour voir si quelqu'un était arrivé. En chemin elle entendit le bruit d'une porte. Pas n'importe laquelle... "cette" porte. Tous les pensionnaires connaissent ce bruit. Celui qui était le dernier lien entre ici et le monde extérieur. Elle accéléra, impatiente. Saya la suivait tranquillement. Grimpant sur les rampes d'escaliers ou trottinant près de Nina. Plus elle s'approchait plus elle avait un mauvais pressentiment. Elle commença à faire demi-tour quand Saya lui demanda:

"Quelqu'un est arrivé... Tu ne veux pas voir de qui il s'agit?"

"Ce n'est pas ça mais... Comme tu veux..."

Nina haussa les épaules et reprit son chemin. Elle portait une jolie robe rouge vif et noire qui voletait au fur et à mesure qu'elle avançait à enjambées rapides. Nina s'approcha de l'escalier central du hall. Elle commença à descendre les escaliers puis s'arrêta. Son visage était figé. Une expression d'horreur, mêlée à la peur. Nina était totalement paralysée en voyant le visage qui souriait juste en bas des escaliers. Car ce visage, elle ne l'oubliera jamais. Ce visage qui avait changé à jamais sa vie mais qui l'avait par la même occasion détruite. Ce visage qui l'avait réduite à se nourrir du sang de ceux qu'elle avait aimé ou déteste - pas au point de les tuer tout de même -

Saya avait un regard sombre. Son regard se posait sur le jeune homme puis sur l'ours. Elle se frotta aux jambes de Nina pour la faire réagir. La jeune vampire ne bougeait toujours pas. Saya employa donc les griffes, au moment où les griffes de Saya touchaient à leur but, elle se ravisa. Cet imbécile de vampire était déjà assez agaçant comme ça. Pas la peine d'en rajouter. Quand elle leva son museau vers Nina, celle-ci avait changé d'expression. Ses sourcils étaient froncés et sa mâchoire crispée. Elle commençait à remonter à reculons. Les pensées de Nina s'embrouillaient les unes dans les autres. Alors qu'avant, rester ici lui paraissait plaisant et agréable, en le voyant, elle n'avait plus qu'une envie, partir au plus vite. Saya comprenait parfaitement se que ressentait Nina. Elle s'interposa entre les deux, tout en crachant sur l'ours. Nina fit volte-face et courut en haut des escaliers. Saya la rejoint rapidement.

"Pourquoi tu t'arrêtes?"

"Pourquoi courir?"

Saya grimaça, Nina n'avait pas tord.

+

(HRP: Quand la parole est en gras, c'est l'AEA qui parle. Quand il n'y a pas de codification, c'est Kolya.)

Le bruit s'accélérait. Il reconnut ce rythme de pas. Enfin, il ne reconnut personne en particulier mais l'assimila à un sexe : le sexe féminin. Une femme arrivait. Il ne se souvenait pas d'une femme faisant parti de ses poursuivants, mais il n'avait pas distingué clairement tous leurs visages. Bref, il décida dans un éclair de génie - c'est possible, ça ? - de rester sur ses gardes. Il avait à la main l'habituel coutelas d'argent qu'il lançait vivement à ses opposants avant de chercher à les provoquer au corps à corps. Il entendit des voix. Une voix de femme, ce qui confirmait sa première impression et... une voix un peu plus intéressante, car il n'arrivait pas à l'identifier.

"Mais... Dis-moi mon cher, c'est que tu m'as l'air d'avoir de la visite..."

Kolya ne comprit pas au premier abord. Il regarda à gauche et à droite, jusqu'à entendre un petit toussotement, en dessous de lui. L'ours avait bougé. Et la voix venait de lui. Attendez une seconde. L'ours avait... parlé ? IL PARLAIT ? C'était une blague... ou quoi ? Depuis quand pouvaient-ils parler, ces animaux ? Et il se souvint de cet écriteau. Periple Skye. Kyoko Maeda. C'était peut-être cette fille, tiens, Kyoko Maeda, celle qui avait écrit sur l'écriteau. Mais bizarrement, son instinct attendait quelqu'un d'autre. Son sang bouillonait. Comme s'il reconnaissait la personne qui arrivait. Une de ses victimes, par un malheureux, ou bienheureux, hasard ? Ou alors... Un de ces fichus poursuivants, vu qu'il en avait déjà bouffé un au détour d'une rue après lui avoir mit une balle joliment placée.

"L'auto-suffisance, c'est beau, mais ça ne sert à rien. Ce n'est pas un poursuivant. C'est un prisonnier, ou un pensionnaire. Je ne sais pas comment tu veux les appeler."

Et bien au moins, ça confirmait qu'il parle, cet animal. Il n'était peut-être pas si stupide que ça. Et c'est là qu'il releva la tête et qu'il l'aperçut. Son sourire sadique s'élargit. C'était elle, Nina Von Lizya, cette fille qu'il avait mordue il y a quelques... mois ? Années ? Il ne s'en souvenait plus. Mais cette rencontre, prix du hasard le plus fortuit, risquait de se solder d'une issue innatendue. En tout cas, Nikolaï Tirinov, dernier représentant encore "en vie" de sa lignée ne savait pas du tout comment cela allait se passer. Et ça rendait cette entrevue encore plus divertissante, remplie d'adrénaline. La chatte de la fille cracha rapidement sur l'ours. Dans sa tête, cet ours avait un nom, Polarbear. D'où il venait... il ne s'en souvenait pas du tout. L'ours en question grommela.

"Mon pauvre Polarbear... C'est moche de se faire cracher dessus, non ?"

Son sourire sadique s'élargit. Enormément. Il s'étalait presque sur toute la largeur de son visage, et ses yeux prirent une expression bien sadique à leur tour. Avant que tout redevienne normal. Le jeu avec la santé mentale de la jeune fille commençait. Et il commençait déjà à rire... intérieurement. Tiens. Elle fuyait. Ah non, elle s'arrêtait, interpellée par son alter ago astral. Ahhh... Ils allaient pouvoir discuter. Il s'avança et s'arrêta au milieu des escaliers, un sourire cette fois-ci bienveillant - enfin, bienveillant, tout est relatif, c'est de la pure comédie - sur le visage.

"Bonjour, Nina Von Lizya. Comment vas-tu ? Ca fait longtemps. Très longtemps."

Hypocrisie masquée quand tu nous tiens. Le jeu avait commencé.

+

Nina, en écoutant Kolya, devinait qu'il voyait l'ours pour la première fois. Étrange. Elle tremblait légèrement mais finit par se pincer pour reprendre ses esprits.

"Bonjour, Nina Von Lizya. Comment vas-tu ? Ça fait longtemps. Très longtemps."

Elle se tourna vers lui et vit son ignoble et... doux sourire. Cela la décontenança particulièrement. Malgré ça, son visage montrait une détermination étrange. Pourquoi ce visage? Impossible de le savoir. Même Saya était étonnée. Cependant elle sentait que Nina devenait plus forte dans un domaine particulier. La chatte eut l'air de sourire. Nina fixa Kolya droit dans les yeux. Un regard plus glacial n'aurait jamais pus être offert à un autre que lui.

"N'utilise pas mon prénom si je ne t'ai pas autorisé à l'utilisé. Ne me pose pas des questions aussi futiles comme si nous étions amis. Ne me parle pas comme si nous étions un ancien couple séparé. Ne m'adresse pas la parole sans mon autorisation. Les règles ne sont pas terminées. Ne t'approche pas de moi à moins de 10 mètres. N'utilise pas ce sourire faussement agréable pour me piéger. Ordonne tes cheveux si tu veux que je t'autorise à parler. Cette règle s'applique aussi à tes vêtements. Je veux qu'ils soient parfaitement propres. Sans tache de sang ni de boue. Tu dois vraiment manger comme un porc. Pour finir je ne veux plus te voir. Débrouille toi pour sortir d'ici rapidement, peu importe le moyen, si tu ne le fais pas, je trouverais un moyen de te tuer"

Sa voix faisait pensé à un filet d'eau froide dans le dos lorsqu'on vient de sortir de notre lit tout chaud. Elle avait enchainé les phrases d'une voix monocorde mais rythmée. Elle recula pour que la distance mentionnée soit respectée. Saya se mit à rire. Nina eut un léger sourire aussi. Crispé, vu la situation. Nina espérait tout de même maintenir une certaine distance pour pouvoir s'enfuir rapidement. Elle fixa Kolya sans regarder l'ourson.

"Maintenant tu vas répondre à mes questions. Comment connais-tu mon nom? Comment as-tu atterrit ici? Pourquoi? Que me veux-tu? Si c'est pour m'attirer des ennuis, pourquoi? Et pour finir, pourquoi ne pas m'avoir tuer après la morsure? Tu vas répondre à ces questions précisément et une par une. Si tu en oublies une je réitérerais ma question jusqu'à avoir la réponse qui me convient. Est-ce bien clair?"

Elle avait tout d'un coup un visage dur. Si c'était possible, elle l'aurait foudroyé du regard. Saya malgré son sourire était inquiète. Elle savait qu'au moindre faux mouvement de la part de Kolya, Nina perdrait tout ce masque qui la protégeait, pour revenir à l'état de paralysie et de peur.

+

Un regard glacial. Voilà le premier regard qu'il parvint à capturer de la part de son... ancienne victime. Un regard qui le mit dans un état d'ivresse frénétique. Il rigolait, dans sa tête, autant qu'un fou qui parvient enfin à s'échapper d'un asile. Ca le faisait tellement rire qu'il ne s'aperçut qu'à moitié de la tirade de Nina. Elle lui posait tout un tas de question, et ça avait le mérite de fortement l'agacer. Très vite, le visage de Nina ne fut plus le seul visage dur et inflexible de cette scène. Ses questions... et ses règles... Tout ça était si... Embêtant. Elle pensait avoir l'ascendant sur lui, cette petite impertinente. Voilà qui fit bouillir fugitivement son sang, jusqu'à ce qu'il reprenne ses esprits. Bien, puisqu'elle le souhaitait, il allait répondre à ses questions. Mais avant, il avança, pour que la... distance réglementaire ne soit plus respectée.

"Règle n°1. Je pose les questions et je dicte les règles. Ne pense pas pouvoir arriver ici comme une fleur et me dompter. Je me rappelle que tu faisais moins l'intéressante quand je t'ai mordue à cette époque."

Il conclua cette phrase d'un magnifique sourire tordu. Pour qui se prenait-elle, vraiment ? Croyait-elle vraiment pouvoir s'imposer comme ça à ses yeux ? Non, désolé, ça ne marchait pas comme ça ma grande.

"Nina Von Lizya..."

Deuxième infraction. Léger rictus.

"... je suis cependant courtois, ainsi je vais répondre à tes maudites questions... Dans l'ordre."

Il fit un mouvement brusque, son coutelas au poing. Tout cela dans un but évident d'intimidation. C'était tellement bon. Polarbear observait la scène, et son regard alternait sa position entre le visage de Nina et le visage de sa chatte, Saya.

"Ton nom, je le connais depuis que tu étais sur toutes les affiches avec écrit en gros 'RECHERCHE: DISPARUE', avec une photo et un beau nom en gras. J'ai attérit ici en voulant échapper à des poursuivants... qui sont restés à l'extérieur, selon toute vraisemblance. Le 'pourquoi' est dans ma réponse à la question précédente. Je ne te veux strictement rien, c'est toi qui est venue me voir, je te signale. Réponse suivante, idem. Ne m'oblige pas à me répéter. Pour la dernière question..."

Il éclata de rire. Un rire horrible à entendre. Tellement étrange, malveillant. Froid, glacial.

"N'essaie plus de m'intimider, ma pauvre... Enfin bref, ta question. Je ne tue pas toutes mes victimes après les avoir mordues. Manque de chance, ou par chance je ne sais pas, mais tu me le diras, toi, je t'ai épargnée. Ca te pose un problème, Nina Von Lizya ?"

Il la toisait avec un air de défi. Dans un seul objectif: reprendre l'avantage dans la partie d'échec qui semblait s'être engagée entre eux.

+

Nina le vit s'avancer. Elle haussa les épaules et recula... bom... Elle venait de toucher le mur. Tant pis. Au pire 5 mètres feront l'affaire. Elle se doutait qu'il allait avancer. Ce n'était pas très étonnant de sa part. Il avait un don pour agacer... voir pire si affinité.

"Règle n°1. Je pose les questions et je dicte les règles. Ne pense pas pouvoir arriver ici comme une fleur et me dompter."

"Tu ne dicteras aucune règles. Si tu voulais poser des questions il fallait les poser maintenant. Te dompter, comme tu dis, serait beaucoup trop beau. Je me contenterais de la tranquillité que tu m'offriras quand je partirais."

"Je me rappelle que tu faisais moins l'intéressante quand je t'ai mordue à cette époque."

Nina ne disait rien. Elle se souvenait très bien de ce soir là. Elle était penchée à la fenêtre pour respirer la bonne odeur du soir et regarder la lune, quand une ombre troubla cet instant. Il lui avait sauté dessus et fait passer au dessus de la barre de fer la protégeant du vide. Pendant la chute il s'était allégrement délecté du sang de la jeune fille avant de disparaitre en la laissant atterrir douloureusement. Elle se souvenait aussi de son sourire. Un sourire sadique la plongeant dans la frayeur.

"Nina Von Lizya..."

La jeune fille grimaça en entendant son nom.

"... je suis cependant courtois, ainsi je vais répondre à tes maudites questions... Dans l'ordre."

Elle plissa les yeux. Un petit éclat d'argent l'avait éblouie. Elle vit le coutelas et recula - ou plutôt essaya et se cogna le talon contre le mur. Saya soupira. Nina recommençait à trembler. Cependant, elle écouta les réponses attentivement et lorsque son rire retentit, Nina frissonna.

"N'essaie plus de m'intimider, ma pauvre... Enfin bref, ta question. Je ne tue pas toutes mes victimes après les avoir mordues. Manque de chance, ou par chance je ne sais pas, mais tu me le diras, toi, je t'ai épargnée. Ça te pose un problème, Nina Von Lizya ?"

"Je... O... Oui ça me pose un problème. Mais peu importe."

Elle avait silencieusement invoqué ses petites bestioles dans le dos de Kolya. Celle-ci l'agrippèrent et Nina partit en courant.

"Tu crois que ca va le retenir assez longtemps?"

"Peu importe du moment qu'il ne nous retrouve plus..."

Les deux amies disparurent.

+

Kolya soupira. C'était si facile de gagner le jeu avec cette fille. Enfin bref. Apparemment, elle n'aimait pas le fait d'avoir été épargnée. Une erreur qu'il ne commettrait plus à l'avenir, si elle lui donnait l'occasion de réviser le jugement qui fut le sien.

Dans tous les cas, les signes prouvant qu'elle ne s'était pas remise de cette nuit était nombreux: sa frayeur évidente, ses tremblements, ses grimaces, ses frissons, et même le semblant d'autorité qu'elle essayait tant bien que mal de maintenir entre elle et lui. Elle essayait vraiment de le contrôler, cette garce d'amour en sucre de canne... mais bon, ce n'est pas comme s'il n'en avait rien à faire. Ah, le regard amusé de l'ours nous apprend en réalité que si, peu importe à Kolya la manière dont cette fille veut gérer leur... relation.

A propos d'importance, il avait un autre petit problème. Ces bestioles irritantes qui lui agrippaient le dos l'énervaient, et il ne voyait absolument pas comment faire pour les enlever de là. Sa bouche se pinça, ses sourcils se froncèrent et son regard changea complètement: il passa du regard simulant la bienveillance et l'air chaleureux à un regard gavé et donnant l'impression que notre ami vampire était complètement blasé.

Nikolaï Tirinov regarda tout autour de lui, pour trouver un moyen d'enlever les minions de Nina de son corps, car s'il se débattait, il allait s'énerver et tout ça allait finir en bain de sang. Et vu qu'il ne savait pas si Nina était appréciée ou pas dans ce fichu... pensionnat... il valait mieux qu'il ne fasse pas de bêtises pour l'instant, histoire d'éviter de se mettre à dos de possibles amis. Si son entrée dans un lieu où il risquait de passer un sacré bout de temps pouvait se passer du mieux possible, ça l'arrangeait.

Il ne trouvait rien, et ça l'énervait fortement. Pas bon du tout, oh non c'était pas bon du tout. Il s'arrêta et se calma, sous les yeux amusés du petit ourson. Lui, il allait avoir des questions à lui poser. Du style, qui il était, et pourquoi est-ce qu'il était apparu maintenant, exactement. Il voulait l'entendre de vive voix, et pas d'un bout de papier que n'importe qui aurait pu poser là. Pas que les Skyes, Maeda & cie ne lui inspiraient pas confiance, mais il préférait des preuves tangibles.

Il bouillonnait. La soupape risquait d'exploser. Alors il finit par fermer les yeux et se calmer. Se détendre, histoire de retrouver ses moyens et de pouvoir réfléchir calmement à une solution... non sanglante. Il aurait le temps plus tard pour le sang, et ces bêtes de chair en était de toute manière très probablement dépourvues. Et là... il sentit l'étreinte des bêtes se détacher. Comme par... magie. Pfuh. La magie, ça n'existe pas. Quoi que... vu l'endroit où il se trouvait, cela risquait fort d'être mis dans la corbeille des jugements hâtifs.

N'empêche que les bêtes s'étaient enfin détachés, sans qu'il sache pourquoi, et qu'il put leur asséner les coups de couteau d'argent qu'elles méritaient depuis qu'elles avaient posées leurs sales pattes de dégénérées sur lui. Le russe déchu renifla l'air. Rien. Mais il sentait tout de même la présence de cette folle pas loin. Elle avait des comptes à lui rendre. Pas de sang pour le moment, mais une autre discussion ne ferait pas de mal. Il suivit ses traces... enfin, il partit du côté qu'elle avait choisi. C'était déjà un bon début, et ensuite il lui restait à fouiller les lieux pour la retrouver. L'ours lui avait emboité le pas. Il ne disait rien mais son regard pétillait l'ironie depuis la défaite des serviteurs de Nina. Kolya se demandait bien pourquoi. Bah, pas d'importance. Il lui demanderait plus tard. L'instant était à la traque.

+