Effet papillon [PV: Ethan]

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Jour 2 de sa nouvelle vie.

Second jour, dont elle n'avait pas conscience encore des conséquences ni de ce qui se passait réellement dans cet endroit plutôt étrange et lugubre. Izeiha n'était pas non plus remise de ses blessures. Elle n'était tout de même pas surhumaine. Ses bras et ses jambes étaient couvertes d'ecchymoses et de coupures. Elle avait pu dormir dans un lit plutôt confortable dans le dortoir des filles, chambre 17 exactement. Il y avait une autre personne visiblement qui occupait la chambre, mais là encore, elle n'avait pas eu l'occasion de la rencontrer. Elle avait également eu la chance de prendre une douche et de laver sa robe toute boueuse. Elle du se contenter de dormir en sous-vêtement pour cette nuit. Dès son réveille, Izeiha avait constaté de nouveaux les dégâts. Ses blessures lui donnait l'air d'une femme battue. Mais bon, elle ne pouvait qu'attendre la guérison en supportant son affreux mal de tête. Elle se revêtit de sa robe d'Halloween aux allures victoriennes. À croire qu'elle s'était perdue dans le temps avec l'allure qu'elle avait. Enfin. Elle omit de mettre des chaussures, préférant se balader pieds nus.

Une fois sorti de sa chambre, elle sortit du dortoir et se mit à déambuler dans les couloirs. Bien qu'elle était une personne de nature curieuse, elle n'osa pas ouvrir de porte. Trop prise dans ses pensées. Pensées, qui d'ailleurs, la tourmentaient au plus haut point. La franco-italienne ressemblait à une âme-errante, tout simplement. Lorsqu'elle sortit de sa rêverie, elle réalisa bien vite qu'elle parcourait des couloirs sans fin. Comment était-ce possible ? Elle ne se posa même pas la question, trop déprimée pour y songer. Izei ne fit que tourner les talons et rebrousser chemin jusqu'à ce qu'elle aboutisse à quelque part. Elle finit par simplement aboutir sur le vaste escalier qui menait descendait jusqu'au hall d'entrée, dans lequel elle s'était écrasée à mainte reprise devant un jeune homme au regard vide et un garçon un peu trop énergique pour elle. Bref, du hall, elle en déduit qu'elle était au rez-de-chaussé. Elle n'avait encore rien avalé et n'en avait pas non plus l'intention.

Alors, elle recommença son manège et recommença à déambuler en portant un peu plus d'attention au couloir et aux portes cette fois-ci. L'adolescente finit par constater que c'était plutôt rectangulaire. Le fait qu'elle porte attention aux couloirs et aux portes raviva un peu de curiosité en elle et cela la conduisit jusqu'à la bibliothèque. À quelques reprises, elle se retourna sur ses pas. Elle entendait des bruissements sourds et étranges. Cela lui donnait l'impression d'être suivi. Mais elle n'y accordait pas plus d'attention et poursuivait son chemin. Ses pieds nus ne faisaient pas le moindre bruit sur le sol. Si ce n'est que ceux d'une petite souris. Lorsqu'elle mit le pied dans la vaste pièce, elle sourit légèrement et observa l'endroit attentivement. Des livres, des tables, des fauteuils et des chaises disposées un peu partout entre les étagères monstres gavés de livres. L'ambiance y était calme pour son pauvre petit crâne endolori.

Fascinée par tant de livres, elle déambula entre les allés, hypnotiser par les étagères pleines à craquer de savoir et de connaissance. Izeiha finit par dénicher un livre en français. Un roman, qui sembla des plus banales. Étrangement, la jeune demoiselle n'avait, depuis son entré, tenté de sortir. Comme si elle avait oublié ce détail auquel elle n'avait accordé aucune attention, trop troublée, fatiguée et mal en point pour y penser un instant. Enfin, elle prit le livre et marcha machinalement vers un fauteuil en tournant les pages du livre. Une fois assise, elle ramena ses pieds sur le siège moelleux et débuta sa lecture. Le livre était remplit de paroles qui suscitaient, chez la franco-italienne, un questionnement, ou plutôt des questionnements. Cependant, sa concentration était souvent troublée par ce bruissement. Le même qu'elle avait entendu dans les couloirs. Parfois, elle sentait même quelque chose effleurer son bras ou ses cheveux plats, ébouriffés et en bataille. Mais chaque fois qu'elle cherchait la provenance de ses phénomènes, il n'y avait rien. Alors, elle poursuivait sa lecture sans réellement ce préoccupé de quoi que ce soit d'autre que du roman qu'elle lisait. Toutefois, le phénomène persista et finit par plier le coin de sa page, ferma le livre et regarda attentivement autour d'elle. Elle finit tout simplement par murmurer:

- Bizarre... Il n'y a rien, mais pourtant...

Son regard bleu marin scruta une dernière fois les environs tout en fronçant les sourcils, puis elle poursuivit sa lecture, en essayant de ne plus se préoccuper de ce qui l'importunait. Que ce soit les bruissements ou encore la sensation d'effleurement. Elle passa facilement le quart du livre en une heure. Tout en tentant désespérément de faire taire son mal de tête. Elle finit alors par abandonner sa lecture en pliant un nouveau coin de page et se massa les tempes. Izei cherchait désespérément à faire partir son mal de tête, mais rien y faisait. Elle avait une grosse bosse ou se concentrait tout le mal. Sa chute dans ce maudit puits n'y était pas allé de main morte. Encore une fois, elle faisait pitié à voir. Au moins cette fois, elle ne ressemblait pas à une mendiante boueuse et crasseuse. Si seulement rien de ce qui s'était passé la veille n'était pas arrivée. Les souvenirs revenaient peu à peu à la surface de sa mémoire. Elle sentait son coeur ce comprimer et sentait les larmes monter. Elles montaient si vite que sa vue se brouilla en un éclair. Elles coulèrent silencieusement sur ses joues égratigner. Izeiha finit simplement par se recroquevillé sur elle-même sur le fauteuil et se laissa aller dans ses sanglots. Ne s'occupant pas de ce qui se passait autour d'elle ou des gens qu'il pouvait y avoir...

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Ethan se réveilla brusquement, tout en sueur. La respiration haletante, l’adolescent se redressa sur son lit, désorienté. Bruit sourd. Cri étouffé. Jurons censurés. Nouvelle bosse ! Ethan se frotta le front endolori en jetant un regard provocateur sur un assaillant de marbre. Un lit superposé… De ses quatre coins, s’élevaient des colonnes, prolongement des pieds, sur lesquelles reposait le second lit à courtines. L’absence de rideaux assez long pour deux « étages » lui ôtait toute inimité, si du moins ce dernier détail n’était le cadet de ses actuelles préoccupations. « Ses » draps blancs reposaient à moitié par terre, signe d’une nuit agitée. En outre sa propre couche, un autre lit superposé lui faisait face, inoccupé. A droite, un mur, une fenêtre aux rideaux tirés, laissant filtrer que quelques rares raies de lumière. Sur sa gauche, une table de chevet, vierge de tout objet, une chaise, où reposaient des vêtements (propre s?), pliés avec soin, une serviette sur le dossier. Ethan n’avait aucun souvenir d’avoir lavé ses vêtements, encore moins de les avoir enlevés… Clapotis. Le phénomène, léger, à peine audible se répéta. Encore une fois. Le jeune homme se leva, tendit l’oreille. Ca venait du renfoncement du mur de gauche. Ethan rentra dans une salle de bain dépourvue de source de lumière. Un miroir brisé au dessus d’un lavabo en faïence d’un blanc immaculé, une bouche de lion en bronze, incrustée en hauteur dans le mur du fond, d’où s’écoulaient gouttes après gouttes.

L’eau chaude s’écoulait sur sa peau, comme autant des mains chaleureuses éphémères. Les paupières se fermèrent lentement, sous le contact rassurant de la douche. Il faisait noir. Soudain l’eau devint glacée. Ethan sursauta mais ses membres ne répondirent pas. Ses paupières non plus. Il faisait noir. Très noir. Un noir pesant. Il n’était pas seul. Il sentit la présence de quelque chose. D’une entité non physique mais palpable. Deux yeux blancs s’illuminèrent face à lui. Le temps s’arrêta un court instant. Un rire éclata, alors que l’emprise se relâcha brusquement. Ethan s’affala contre le sol carrelé.

Une main sur le miroir embuée dévoila finalement un visage fatigué. Quelques mèches châtain encore humides restaient collées sur son front. Ses yeux verts s’arrêtèrent sur la fine cicatrice qui court le long de sa tempe droite. Comment s’était-il fait ça ??

Ethan finissait de faire son lit quand un détail arrêta son geste. Sur le revers du drap était brodés deux initiales : E. McF.

Ethan sortit de sa chambre encore troublé par les derniers évènements. Il se trouvait dans un lieu qui lui paraissait autant étranger que familier. Et impossible de ce souvenir de quoi que ce soit remontant avant son réveil. Il ferma la porte… 12. Les deux chiffres étaient cloués sur la porte massive. Un papillon indigo s’envola, dérangé. Ethan n’en avait vu d’aussi beau. On aurait dit un ciel étoilé. L’insecte volant virevolta le long du couloir, Ethan instinctivement sur ses « pas ». Ils débouchèrent sur un magnifique escalier de marbre. Le garçon se laissa guider jusque dans un hall singulièrement familier. Il avait le sentiment d’être déjà passé par ici. Ce tableau, ce lustre là… Le papillon se posa sur une porte richement décorée. Ethan s’approcha et poussa délicatement les deux lourds battants, prenant soin de ne pas effrayer le papillon indigo. Des livres à perte de vue s’offrir à lui. Il laissa son esprit voyager d’un rayon à l’autre, d’un étage à l’autre. Jamais il n’avait vu tant de livres réunis en un seul lieu. Le lépidoptère voleta un instant devant son visage comme s’il tenter de capter son attention avant de se poser au creux de sa main. Ethan s’avança dans la pièce, curieux. Il remarqua soudain un spectacle fascinant au détour d’un rayon. Sur l’un des fauteuils, une jeune fille sanglotait, entourée d’une multitude de papillons indigo. Le jeune homme hésita un instant puis s’approcha de l’inconnue. Il se pencha à sa hauteur et lui murmura :

- Je crois que ceci vous appartient, dit-il en lui présenta sa main où reposait la petite créature bleu nuit.

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Pleurer servait-il à quelque chose ? Physiquement, ça ne faisait que procurer des spasmes douloureux dans tout son corps endolori par sa chute la veille... Ou l'avant-veille ..? Izeiha ne savait plus réellement quel jour, ni quelle heure il était. Simplement qu'elle était là et sa notion du temps s'était complètement évanouie lorsqu'elle était lourdement tombée dans le puits. Moralement parlant, les larmes lui procuraient un certain bien-être. C'était surtout une évacuation d'émotions. Des émotions qui suscitaient en l'adolescente de la mélancolie, de l'incompréhension, mais surtout de la mélancolie. Toutefois, jamais elle n'aurait cru pouvoir créer un phénomène ou plutôt dégager une telle bizarrerie. Cependant, pour une invraisemblance, c'était plutôt envoutant et délicat. Toutes les émotions qui émanaient de son être fragile, ce métamorphosait en une multitude de papillons. Mais là encore, elle ne les voyait pas. Sa tête était posée sur le bras du fauteuil et ses bras l'entouraient, comme si la jeune femme ne voulait pas qu'on la voit. Même s'il était évident qu'elle était là et qu'elle était visiblement mal en point. Et jamais, au grand jamais, elle aurait pensé qu'une personne s'approcherait d'elle. Pourquoi ? Parce qu'en général, les gens l'évitaient ou ne lui prêtaient pas attention.

Alors, sanglotante et toujours recroquevillée sur elle-même, elle sursauta et releva vivement la tête en entendant le murmure d'un jeune homme. Il était là, penché à sa hauteur, des mèches de cheveux auburn retombaient sur son visage et un regard. Un étrange regard vert était posé sur elle. Machinalement, Izeiha s'essuya les yeux et les joues et porta son regard bleu marin sur sa main ouverte... Un papillon... L'adolescent, qu'elle supposa être de son âge, avait supposé qu'il était à elle. Légèrement intimidé, elle regarda l'insecte ailé et le jeune homme à tour de rôle avant de faire signe de non de la tête. Puis, du coin de l'oeil, à sa droite, elle vit quelque chose passée et se poser sur sa tête. Ensuite, un autre mouvement vers la gauche et un autre et un autre encore. Quand finalement, l'un d'eux ce posa sur son petit nez, elle constata alors qu'elle en avait un peu partout sur elle. Systématiquement, la franco-italienne se secoua les membres et souffla vers son nez. Le visage de la demoiselle exprimait bien des choses, ou plutôt démontrait un énorme questionnement. Effectivement, des questions fusaient de part et d'autres dans son crâne toujours endolori par sa chute. Ses interrogations ressemblaient beaucoup à: Comment c'est possible ? Ils n'ont pas peur... Pourquoi ils sont là ? Comment sont-ils arrivés là ? Qu'est-ce que ça veut dire ?

Au même moment, où Izeiha ce posait une multitude de questions sans réponse, un papillon se posa sur sa main et changea de couleur et devint multicolore. Ses yeux marins démontraient de la stupeur. Un papillon ne pouvait, scientifiquement parlant, changer de couleur comme ça, comme si rien n'était ! C'était tout à fait impossible. Sachant cela, elle secoua sa main et se leva à la hâte pour regarder derrière elle, une crainte nouée au ventre et encore une fois, dès qu'elle ressentit de la crainte... Ses petites créatures ailées changèrent de nouveau de couleur et devinrent noir et blanc. Toutefois, elle avait oublié un détail cette chère demoiselle. Son corps était faible, très faible... Particulièrement sa tête. Alors, tout d'un coup, une sensation de vertige et d'étourdissement s'empara d'elle et la fit vaciller sur le jeune homme qu'elle avait presque oublié. Elle tenta de se ressaisir, mais elle n'évita pas une nouvelle chute sur les fesses, lorsqu'elle tenta de ne pas écraser le livre avec ses pieds nus. Une fois par terre, elle constata que les papillons avaient disparus. Assise par terre, elle leva son regard sur le jeune homme bien grand tout d'un coup et maladroitement, elle tenta de parler et mélangea français et italien.

- Je... Scusi... hemmm... Pardon...

Izeiha finit par simplement soupirer en se massant la tête entre ses petites mains. Elle inspira profondément et repris la parole, mais en français cette fois.

- Excuse-moi de t'avoir heurté... Je suis confuse... Je ne comprends pas ce qui ce passe... Excuse-moi... conclut-elle en baissant honteusement la tête.

Voulant éviter le regard du garçon un moment, elle regarda autour d'elle, il n'y avait plus de papillons, plus rien. Puis elle se rappela vaguement du panneau qui disait que tout était étrange dans ce pensionnat. L'adolescente l'avait vite constaté une fois au sol. Après un moment passé au sol, elle s'étira pour prendre le livre et se releva lentement pour faire preuve d'un peu de politesse. Elle secoua un peu sa robe et osa timidement un regard vers le jeune homme aux cheveux châtains et aux yeux verts. En le regardant plus, Izei remarqua une cicatrice le long de son oeil droit. Elle y pensa un peu et elle, aussi, aurait des cicatrices un peu partout. Elle passa une main sur son visage, sous ses yeux rougit par les sanglot et constata, avec découragement, qu'elle avait plusieurs égratignures et petites bosses. Elle soupira de nouveau en passant rapidement en revu ses bras et ses jambes nettement plus mutilé que le reste. Tout cicatrisait peu à peu sur la majorité de ses plaies, alors qu'à quelques autres endroits, on pouvait voir qui lui aurait fallu quelques points de sutures. Elle fit signe de "non" de la tête, désespéré par son état lamentable. Puis pris son courage à deux mains et sourit légèrement, en répriment une grimace de douleur.

- Je ne me suis pas présentée, excuse-moi. Je m'appelle Izeiha Des Tours, dit-elle de sa voix douce, mais légèrement rauque du à ses sanglots, en tendant la main pour sceller les présentations.

Du moins, il fallait que lui aussi se présente. Elle qui était de nature très polie et bien éduqué, depuis qu'elle était pénétrée dans ses lieux, elle avait souvent oublié les bonnes manières. Chose qui s'expliquait par son état d'âme un peu chaotique. Enfin, présentant devant elle sa main pour qu'il la serre à son tour, elle attendit patiemment.

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- Je crois que ceci vous appartient, dit-il en lui présentant sa main où reposait la petite créature bleu nuit.

L’inconnue sursauta au son de sa voix et posa sur lui deux yeux d’un bleu profond. McFear se laissa porter dans cette mer agitée. La surprise qui animait son visage ne cessa quand elle aperçut le papillon qu’il lui tendait. Son regard bascula successivement du lépidoptère à Ethan avant de hocher négativement de la tête. Ses yeux s’agrandirent comme des soucoupes à la vue des autres papillons qui voletaient tout autour de son fauteuil, véritable ballet aérien. Ethan ne cilla pas lorsque tous les papillons muèrent simultanément en une teinte multicolore, arc-en-ciel miniatures. Les insectes changèrent de nouveau de teinte, pour virer au noir et blanc sous la soudaine panique de leur centre d’attraction. Deux secondes plus tard, l’inconnue se trouvait affalée par terre, apeurée, sans qu’il en prenne vraiment conscience. Les papillons disparurent en un battement de cils, en un battement d’ailes. Ce phénomène devenait de plus en plus singulier. Le regard perdu vers l’endroit où se trouvaient encore les lépidoptères quelques secondes auparavant, l’adolescent tentait de monter une théorie cartésienne qui pouvait expliquer cette manifestation des plus étranges, mais aucune ne lui venait à l’esprit. Que des papillons changent de couleur était encore acceptable, surprenant certes mais acceptable. Mais qu’ils disparaissent comme ça, n’avait rien de logique. Impasse. Reléguant ce détail dans un recoin de sa tête, il se focalisa sur leur capacité métachromatique. Certains animaux disposaient d’un système comparable utilisé pour se fondre dans leur environnement. Mais là, d’après ce qu’il avait pu en voir, c’était comme si les papillons réagissaient à la moindre de ses émotions, instantanément. Fascinant… Ethan remarqua seulement la jeune fille à ses pieds quand cette dernière balbutia :

- Je... Scusi... hemmm... Pardon...

Elle finit par simplement soupirer en se massant la tête entre ses petites mains. Elle inspira profondément et reprit la parole :

- Excuse-moi de t'avoir heurté... Je suis confuse... Je ne comprends pas ce qui ce passe... Excuse-moi... conclut-elle en baissant honteusement la tête.

Ethan continua de fixer cette fille des plus surprenantes, en silence. Elle paraissait aussi étonnée que lui, si ce n’était plus, par ce qu’il venait de se dérouler entre ces quatre murs, couvert de livres. Encore plus fascinant. L’inconnue finit par se relever en rajustant sa robe verte. McFear la détailla inconsciemment sous toutes les coutures. Les cicatrices et marques de coups ( ?) encore fraîches autant que le reste. Que lui était-il arrivée ? Avait-elle était battue ? Pourtant aucun résidu peur n’émanait de son comportement, de ses émotions. Et elle se jetait un regard plus fataliste qu’autre chose. Elle le fixa enfin, lui sourit légèrement, en répriment une grimace de douleur et murmura en lui tendant la main :

- Je ne me suis pas présentée, excuse-moi. Je m'appelle Izeiha Des Tours.

Aussi surprenant soit-il, la jeune femme qui se tenait face à elle semblait faire partie de l’aristocratie, comme l’indiquait clairement son patronyme : Des Tours…

- Ethan McFear, pour vous servir, répondit le jeune homme en lui prenant délicatement la main.

Il s’inclina légèrement et amena la main de la jeune femme à ses lèvres pour y déposer un volatil baiser. Ses lèvres n’émirent aucun son pour le plus grand respect de ce geste de courtoisie, frôlant cette main meurtrie. Ethan ne cessa un instant de la fixer en effectuant cette présentation. Ces yeux…

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Malgré les papillons qui résultaient d'un phénomène étrange et inexplicable, elle ne manqua pas de se rattraper de son manque de politesse en se présentant, tout en tendant une main vers le jeune homme. Il n'était pas sans un certain charme, ses yeux étaient la cause de ce charme. Toutefois, Izeiha ne manqua pas de voir son regard ce promener sur elle, détaillant les moindres entaille et ecchymose que lui avait laisser sa mauvaise chute dans un puits, qui d'ailleurs, l'avait conduit jusque dans cette étrange endroit au couloir sans fin. Enfin, elle ressentit un léger mal aise en se sentant ainsi observer, mais ne lui fit pas part d'aucune remarque. Il était normal après tout de l'observer de la sorte. Son état était misérable, voir pathétique n'incitant qu'à la pitié. Il finit par ce présenter comme étant Ethan Mcfear, un jeune homme d'origine anglaise, sans aucun doute. Toujours la main tendu vers ce bel adolescent, elle fut étonnée et décontenancée. Un baiser sans bruit sur une main, tout en maintenant un contact visuel. Il avait tout d'un gentleman.

Malgré ses sentiments confus, la franco-allemande ressentit une immense gêne en elle qui eut tôt fait d'ajouter un peu de couleur dans se visage déjà légèrement violacé. Et au même moment ou ses joues rougirent, à nouveau des papillons firent leur apparition, comme par enchantement. Cette fois-ci, les insectes ailées arborèrent différentes teintes de roses. Aussitôt qu'elle les vit, Izeiha s'empressa de faire un pas d'écart vers Ethan en resserrant un peu plus sa main qui tenait délicatement la sienne. Puis, lorsque tout sentiment "intense" disparut, les papillons s'évanouirent dans l'air, comme par enchantement. L'adolescente chercha autour d'elle, un bref moment, mais il n'y avait plus rien. Elle pinça sa lèvre inférieur, avant de jeter son regard dans celui de sa nouvelle connaissance. Par convenance, elle reprit une petite distance, retira doucement sa main et sourit à nouveau.

- Encore désolé de mon comportement... Tout le plaisir est pour moi, Ethan Mcfear, dit-elle en inclinant légèrement la tête. Permets moi une question... Euhmm Où as-tu appris ses manières ? Je veux dire... autant de courtoisie, ce n'est plus commun de nos jours, surtout pour un garçon de notre âge. Puisqu'il me semble, que tu ne dois pas être bien plus vieux que moi...

Effectivement, ça n'était plus commun, c'était voir inexistant de l'endroit où elle venait, même si c'était un milieu très bien réputé. Enfin, n'attendant pas sa réponse, elle déclara:

- Si ça ne te gêne pas, je vais me rasseoir. Je n'ai aucune envie de m'affaler de nouveau au sol... Comme tu l'as sans doute constaté toi-même, j'ai eu ma dose de blessure pour les dix prochaines années de ma vie, déclara-t-elle en riant, tout en grimaçant.

Ses côtes aussi en avaient pris un coup apparemment, sinon, pourquoi aurait-elle eu mal ? Pied nu, le livre dans ses mains, elle se rassit sur le fauteuil et l'invita à en faire de même sur le fauteuil tout près du sien. Elle manquait légèrement de grâce à ce stade. Elle était toute grimpée sur le fauteuil, se faisant encore plus petite qu'elle ne l'était au départ. Mais bon, de cette façon, elle évitait de dévoilé ses jambes chétives et meurtries. Elle attendit alors que ce dernier agisse et réponde gentiment à ses questions ou plutôt à sa question.

[HJ: Désoler c'est un peu court. N'hésite surtout pas à poser des questions et tout, ou à engager la conversation =)]

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Ethan ne remarqua la gêne occasionné par son regard insistant que trop tard. Izeiha rougit en même temps qu’une flopée de papillons roses se matérialisa à ses côtés. La jeune fille se rapprocha de lui, toujours surprise par ce phénomène dont elle semblait être la source. Les papillons voletèrent autour d’eux dans une douce tornade. Battements d’ailes. De si petites ailes… Ethan sentit la pression de la main d’Izeiha contre la sienne se détendre peu à peu. Les insectes se dissipèrent lentement pour finir par disparaitre. C’était comme s’ils réagissaient à des émotions brutes, violentes et/ou soudaines et s’évanouissaient une fois calmée. Une couleur traduisant un sentiment. Enfin ce n’était qu’une théorie parmi d’autres… Ethan ne se basait que sur des observations de propriétés animales. Ce qui se passait avec cette fille n’avait rien de comparable. Elle était vraiment intrigante. D’ailleurs elle le regardait en ce moment même, pinçant sa lèvre inférieure entre de jolies dents blanches. Elle retira sa main délicatement avant de lancer :

- Encore désolé de mon comportement... Tout le plaisir est pour moi, Ethan Mcfear, dit-elle en inclinant légèrement la tête. Permets moi une question... Euhmm Où as-tu appris ses manières ? Je veux dire... autant de courtoisie, ce n'est plus commun de nos jours, surtout pour un garçon de notre âge. Puisqu'il me semble, que tu ne dois pas être bien plus vieux que moi... Si ça ne te gêne pas, je vais me rasseoir. Je n'ai aucune envie de m'affaler de nouveau au sol... Comme tu l'as sans doute constaté toi-même, j'ai eu ma dose de blessure pour les dix prochaines années de ma vie, déclara-t-elle en riant, tout en grimaçant.

Ethan écarquilla les yeux une fraction de secondes en la regardant s’assoir. Mais d’où sortait-elle ?? Qui ne respectait pas cette étiquette ? Elle n’en semblait pas offusquée, bien au contraire, mais cela la surprenait. Et qu’est-ce que l’âge venait faire là dedans ? Sous son invitation, il s’assit en face d’elle. Pourtant elle portait une robe relativement semblable à celles d… Un souvenir flou flotta un instant dans son esprit. Un jardin. Une ombrelle. Un sourire. Une robe blanche. Une rose blanche… Sans détacher son regard d’elle, il lui répondit :

- Je viens du…

Une plaque métallique à gauche d’un haut portail… Jésus Collège. Oxford. Ethan fut pris d’un soudain vertige. La bibliothèque se mit à tourner. La jeune fille ne lui apparaissait que par intermittence. Un coup de feu éclata, la détonation résonnant longuement. Une multitude de points noirs brouillèrent sa vision, l’entraînant loin, très loin. « Ethan » « ETHAN ? »

- Je… Oxford. Jésus Collège, répondit-il, revenant brusquement à lui.
Il regarda ses mains tremblotantes.

- Je... et toi ? Enfin, de quel quartier es-tu ?, rajouta Ethan en feignant un sourire, encore perturbé par sa brève absence.

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Assise sur le fauteuil, ne se doutant aucunement que le jeune homme pouvait venir d'ailleurs ou encore d'une autre époque, elle le regarda agir. Il sembla vite étonné lorsqu'elle lui dit qu'il était rare qu'un jeune homme de son âge puisse avoir de si douce manière avec les demoiselles. Il commença alors un début de réponse qui n'aboutit pas à grand chose. Le pauvre semblait réellement déconcerté, voir complètement absent de la réalité.

- Je viens du...

Cela avait été sa seule réponse à la question de l'adolescente meurtrit. La tête d'Izeiha était penchée sur le côté, le regard interrogateur. Comme si le jeune homme se remémorait des souvenirs douloureux. Puis après un second instant:

Je… Oxford. Jésus Collège, qu'il avait répond, sortant de son propre monde, sans doute rempli de souvenir.

L'adolescente avait vue juste, il venait d'Angleterre. Toutefois, le collège dont il avait fait mention avec une renommée qui n'était plus à faire. C'est pourquoi, son visage sembla figé un instant. C'était, selon ce qu'elle avait entendu un endroit très bien réputé où l'excellence académique était requise pour y entrer. Elle avait donc un petit génie, sans doute, gosse de riche devant elle. Voilà pourquoi il avait tant de manière ! Cependant, quelque chose accrochait dans sa tête. Il avait semblé si surpris, comme si pour lui ça avait toujours été normal et banal de le faire. Les sourcils légèrement froncé et pensive, Izeiha tentait de comprendre, même si son mal de tête persistait. Puis il finit par lui demander de quel quartier elle était issue. Un quartier ? Qu'elle étrange façon de demander d'où elle venait. Décidément, Ethan était quelqu'un de surprenant... Étrangement surprenant... Ne sachant pas trop quoi répondre, elle répondit tout simplement de sa voix douce, cachant une certaine émotion par rapport aux derniers événements qui s'étaient produits.

- Mes parents sont natifs de France et ils sont déménagés avant ma naissance en Italie, dans la région de la Toscane, où je suis née. Ils sont cultivateurs et producteurs de vin... Donc en réfléchissant bien, je suis d'un milieu assez aisé vue la grandeur de la maison et du vignoble... Enfin...

La franco-italienne refoula les sentiments et le trop plein d'émotions qui remontaient peu à peu. Elle inspira profondément et reprit la conversation avec un certain enthousiasme.

- Ça peut paraître étrange, mais tu as une idée de la chance que tu as d'être dans un tel collège ? Il est tellement renommé ! Mes parents avaient pensé m'y inscrire, puisque je n'avais pas trop l'envie de reprendre l'affaire familiale... Et puis, que voulais-tu faire en sortant du collège ? Je veux dire comme métier ?

L'adolescente le bombardait un peu de question, le pauvre. Le côté impulsive d'Izeiha allait finir par le rendre mal à l'aise, c'est pourquoi elle finit simplement par se taire et attendre timidement une réponse. Elle ne savait pas ce qui lui prenait, mais elle ne pouvait pas détaché ses yeux de ceux d'Ethan. Ils étaient... hypnotiques ? envoutants ? magnétiques ? Ou alors toutes ses choses en même temps. Les grands yeux marins de la jeune femme était fixé sur son interlocuteur. Sa tête était désormais adossé sur ses mains, l'une des seules choses qui n'étaient pas encore endoloris, qui elles étaient adossé sur le bras du fauteuil.

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Sa nouvelle connaissance semblait maintenant plus sereine. Comme si le fait d'entamer la discussion lui changeait les idées. Ca n'était pas son cas, même s'il n'en laissait rien paraître. Autant de question personnelle lui demandait un effort douloureux. Il ne savait même pas qui il était vraiment. Il se trouvait ici, dans ce lieu familier, mais une partie de lui semblait en contradiction. Des souvenirs, brefs, cinglants... n'arrêtaient pas d'assaillir sa mémoire. A chaque fois l'effort à fournir pour revenir dans le moment présent était plus lourd.

- Ça peut paraître étrange, mais tu as une idée de la chance que tu as d'être dans un tel collège ? Il est tellement renommé ! Mes parents avaient pensé m'y inscrire, puisque je n'avais pas trop l'envie de reprendre l'affaire familiale... Et puis, que voulais-tu faire en sortant du collège ? Je veux dire comme métier ?

Mais que voulait-elle dire. Ethan avait vraiment du mal à suivre cette conversation singulière. Une fille à Oxford ?? Elle n'y pensait même pas ! Pas qu'Ethan n'ai quelque chose à lui reprocher, bien au contraire, mais seuls les garçons y étaient admis et ceci depuis sa construction... Nouveaux souvenirs. Une voiture. Une usine. De grandes cheminées. Des colonnes de fumées noires...

- Mon père...

Ethan bloqua sur ce dernier mot. Il n'arrivait à mettre de visage sur son paternel. Il voyait bien un homme près de cette voiture. Un homme plutôt fier, redingote et haut-de-forme mais sans visage.

- Mon père tient une fabrique de voiture à moteur à combustion. Parait que ça sera les moyens de transports de demain... Moi je ne sais pas. Je...

Une voile. Un étendue bleutée. Le vent dans ses cheveux. Sur son visage. Le bruit des vagues contre la coque...

- J'aimerai voyager, faire le tour du monde... et toi ?

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L'adolescente le regardait de ses grand yeux sombres, curieuse d'entendre sa réponse et surtout, intrigué de savoir comment c'était à Oxford. Elle ne remarqua aucunement le mal aise que causait les questions à Ethan. Izeiha lui pausait sans vraiment pensé qu'il pouvait être aussi sensible qu'elle. Le pauvre subissait un interrogatoire à ses dépend. Bien sûre, si la franco-italienne n'était pas aussi bouleversé par la veille, elle serait beaucoup plus joviale et surtout, beaucoup plus tactile avec lui. Dans le sens où, cela ne la gênerait pas d'avoir plus de contact avec lui, mais comme ça n'était pas le cas, elle se montrait distante, très distante. Elle était à la limite de la méfiance, comme si le fait de s'être fait briser le cœur l'empêchait d'agir normalement avec les gens. Enfin, il répondit à sa question. Elle l'avait écouté jusqu'à la fin, sans réellement prêter attention à ses propos et lui répondit:

- Je crois que j'aimerais être enseignante, où peut-être artiste peintre ou enfin, écrivaine aussi... J'aimerais bien... Mais ce n'est pas réellement enfin... Réaliste, mais bon, j'aimerais me trouver un petit endroit tranquille, montagneux et verdoyant...

Cependant, elle se remémora ce qu'il avait dit et ne comprit que peu de chose à cette réponse. Dans le sens où, ça n'avait aucune logique, ils étaient au XXIe siècle et non au XIXe voir la fin du XVIIIe siècle... Alors elle ne put s'empêcher de répéter ses paroles à voix haute avec un timbre de voix remplit d'interrogation et d'incompréhension...

- Entend... tu as bien dit que ton père était chef d'entreprise...d'une fabrique de moteur à combustion ? Le... transport de demain ? Je ne comprends pas...

Elle prit une bref pause, effectivement, ça ne pouvait être vraie. Soit elle avait reculer dans le temps, soit c'est lui qui s'était perdu en cours de route.

- Ne te vexe surtout pas... mais les voitures à combustion on évolué à tel point qu'il y en a maintenant des hybrides, je veux dire... Elle fonctionne avec un moteur solaire à basse vitesse, mais au delà de 50km/h, elle utilise l'essence pour atteindre des 100 voir 130km/h... Nous sommes en 2008... Comment est-ce possible, ça n'a aucun sens. Les voitures dont tu me parles, elles datent des années 1860 environ. C'est impossible...

Tellement elle se posait de questions, elle ne se rendit pas compte que de nouveaux papillons multicolores avaient fait leur apparition. Son cerveau, qui n'était pas au mieux de sa forme, ce mit à amplifier la douleur, donnant le vertige à la jeune demoiselle. Haletante, elle commençait légèrement à paniquer. Izeiha, bien que sa peau était pâle au départ, semblait encore plus blanche que normalement. Elle sentait lentement une bouffée de chaleur remonter jusqu'à ses joues, sans pour autant leur donner de la couleur. L'adolescente commença d'abord par se faire un peu de vent à l'aide du livre, tentant toujours de comprendre, mais ça ne suffisait visiblement pas. C'est pourquoi, d'un ton incertain et d'un regard confus elle regarda étant et déclara:

- Excuse-moi j'ai besoin de prendre l'air...

Cependant elle ne se rendit pas bien loin, elle déposa le livre sur le fauteuil après s'être trop rapidement levé de son siège. Grossière erreur !*Quelle idiote je suis*, pensa-t-elle en voyant la bibliothèque tanguer et devenir de plus en plus sombre avant qu'elle finisse par ne plus rien voir. Elle avait fait à peine un quart de tour qu'elle se laissa tout simplement tomber au sol, inconsciente, encore une fois. De l'extérieur, la jeune fille sembla essayer de tendre la main vers quelque chose sans pouvoir l'agrippé. Izei était tombée dans un bruit sourd, comme si tout le sol était plein. Elle resta inconsciente et étendu de tout son long, le bras droit complètement allongé et la main gauche près de son visage, pendant une trentaine, voir quarantaine de seconde.

Lorsqu'elle rouvrit ses yeux bleus, tout était brouillé. Brouillée par des larmes de douleur et de tristesse. Elle en avait assez d'être dans cet état et malgré le peu de force qu'elle avait, elle frappa rageusement au sol de sa main gauche. Les papillons présents se trouvèrent à être maintenant d'un violet terne qui tirait énormément sur le gris. Elle cherchait aussi à comprendre. Qu'avait-elle fait pour se retrouver là ? Avait-elle fait quelque chose de mal ? Pourquoi avait-il fallu qu'elle tombe dans ce puits maudit ? Étendu au sol, elle se ramassa un peu, de chaudes larmes coulant toujours le long de ses joues. Non sans la moindre difficulté, elle se plaça en position assise, se rappelant qu'elle n'était pas seule. Sa tête fixait honteusement le sol. Elle faisait pitié à voir...

- Excuse-moi,murmura-t-elle à l'intention d'Ethan.

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- Entend... tu as bien dit que ton père était chef d'entreprise...d'une fabrique de moteur à combustion ? Le... transport de demain ? Je ne comprends pas... Ne te vexe surtout pas..., reprit-elle, mais les voitures à combustion on évolué à tel point qu'il y en a maintenant des hybrides, je veux dire... Elle fonctionne avec un moteur solaire à basse vitesse, mais au delà de 50km/h, elle utilise l'essence pour atteindre des 100 voir 130km/h... Nous sommes en 2008... Comment est-ce possible, ça n'a aucun sens. Les voitures dont tu me parles, elles datent des années 1860 environ. C'est impossible...

Ethan plongea ses yeux verts plus profondément dans ceux de la jeune fille. Elle avait dit qu'ils étaient en 2008... Nouvelle migraine. Une écriture bleue sur une feuille. Une date. Une année. 1868... Le calcul fut rapide malgré la soudaine et nouvelle douleur qui embrasa son cerveau. 140 ans. Ils avaient 140 ans de différence. Ca paraissait complètement invraisemblable. Mais à côté des papillons multicolores éphémères, ça n'était pas plus difficile à accepter. Ethan continua de la fixer sans vraiment la regarder. Que lui réservait encore cet endroit. Cet endroit qui l'avait déjà privé d'une grande partie de son passé. Passé qui lui arrivait par bribes non sans douleur. Douleur de plus en plus insupportable.

- Excuse-moi j'ai besoin de prendre l'air...

Ethan n'avait même pas remarqué le retour des lépidoptères. Roses. Ca faisait deux fois que cette couleur revenait. Et ces deux fois, elle n'avait cessé de poser des questions. Aurait-ce un rapport ? Izeiha se leva. Trop vite encore une fois. Elle ne fit que quelques pas avant de sombrer dans l'inconscience. L'adolescent réagit à temps pour amortir la chute de sa tête dans sa main. le reste de son corps avait déjà atteint le sol dans un bruit sourd. Ethan plaça ses bras le long du corps. Il avait déjà vu faire ça. Il approcha son oreille de sa bouche. Il sentit un souffle chaud courir le long de ses cheveux. Elle était encore en vie. Soulagement. Soudain sa main gauche se leva, manquant de lui donner un coup. On aurait dit qu'elle tentait d'attraper le vide entre ses doigts... Le bras retomba durement à côté de son visage. Ethan compta mentalement les secondes qui s'égrainaient. 7. 8. 9. Il ne savait quoi faire de plus. 13. 14. 15 Il se contenta de la regarder. 17. 18. 19. Des larmes glissèrent le long de ses joues. 20. 21. 22. Elle avait un quelque chose de particulier. 24. 25. 26. La voir ainsi, impuissante, sans défense, lui donnait un certain charme. 29. 30. 31. Ethan en eu un pincement au coeur. 33. 34. 35. Elle ouvrit les yeux. Deux yeux humides. Elle frappa nerveusement le sol. Les papillons encore présents muèrent d'un violet délavé à un gris. Nouvelle couleur. Nouvelle émotion ? Si c'était le cas, il était vraiment difficile de trouver laquelle parmi toutes celles qu'elle "transpirait". Elle étouffa un sanglot avant de s'assoir, honteuse.

- Excuse-moi, lui murmura-t-elle.

- Arrête de t'excuser... Les larmes glissèrent de plus belles. Je... je veux dire... pour moi non plus ce n'est pas facile... Je ne sais pas ce que je fais dans cet endroit si... si familier et étranger à la fois. Je... mon passé me fait défaut. Un souvenir effleuré, c'est comme un baril de poudre dont la mèche est trop courte. Mon esprit s'embrase à chaque fois. Toujours plus fort. Toujours plus longtemps. Tout ça me fatigue... Je...

Pendant son discours, Ethan s'était assis en face de sa nouvelle connaissance. Il lui avait pris les mains dans les siennes et la regardait sans aucune lueur de pitié. Seulement de la compréhension.

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Des larmes qui coulaient, c'était bien la chose qui désespérait le plus Izeiha. Pourquoi ce laissait-elle autant prendre par les émotions ? Toujours assise, elle se secoua légèrement la tête pour se remettre les idées en place. Elle s'était excuser, encore un fois. À croire qu'elle ne savait que faire ça... pleurer. Elle écouta attentivement ce qu'Ethan lui dit. Il avait raison, ce n'était pas difficile pour tout le monde. Elle se laissa aussi prendre les mains. Les contacts humains la rassurait énormément. L'adolescente regarda dans les yeux Ethan avant de finir par essuyer ses joues du revers de la main. Elle garda un moment ses mains dans celles de son nouvel ami si on puis le dire ainsi et repris le dessus sur ses émotions, faisant disparaître les petits insectes ailés. C'était le silence... Un silence qui était étrangement apaisant. Mais elle finit par le brisé. Elle voulait justifier son comportement et ses larmes surtout, elle qui n'était pas réellement du genre à se mettre à pleurer devant un inconnu ou du moins, une personne qu'elle connaissait à peine.

- C'est... c'est un peu égoïste... Je veux dire, la raison pour laquelle je pleure... J'en ai marre de tombé sans cesse dans les vapes parce que je suis mal en point... J'en ai marre de voir toutes ses ecchymoses et coupures partout sur mon corps. J'ai l'impression dans découvrir une à chaque fois que je me regarde. Je savais que c'était dangereux aussi... quand je me suis assise sur le puits... Mais je m'y suis quand même assise et j'ai fait une chute dans le puits..., expliqua-t-elle exaspéré. Et j'ai si mal à la tête... j'arrive à peine à penser clairement. Et dire que je ne suis pas comme cela normalement... Et c'est sur toi que ça tombe... En plus de toute ça... je te pose des questions qui... Enfin... semble te rappeler des choses dont tu n'as pas envie... C'est l'une des raisons pourquoi je m'excuse... Pour ça et tu n'as pas à subir toutes mes sautes d'humeur non plus... Surtout qu'elles sont nombreuses depuis hier soir, dit-elle en riant doucement.

Elle prit une courte pause en soupirant de douleur, avant de s'allonger sur le sol frais à nouveau. Cela lui faisait un grand bien, cependant, elle garda les mains d'Ethan dans les sienne. Elle était sincèrement contorsionniste de la façon dont elle était placée. Ses épaules étaient vers le jeune britannique, ses hanches vers le plafond et ses jambes plié légèrement vers le garçon. De quoi la faire paraître encore plus étrange. Puis elle reprit.

- Je dois te paraître extrêmement bizarre aussi... Je suis habillé comme une fille des années 1800, alors que je viens d'une époque qui est... si je fais un calcul rapide... deux siècles plus tard... Et en plus, je n'ai pas les mêmes manières que les demoiselles de l'époque..., dit-elle d'un ton légèrement pensif. Mais ça aurait pu être pire... T'aurais pu me retrouvé avec mon chapeau... un chapeau de sorcière... Alors là, tu m'aurais pris pour une hérétique ou je ne sais quoi d'autre, dit-elle en riant et grimaçant de douleur.

Elle fit une seconde courte pause, retirant une des mains de celles d'Ethan pour ce masser légèrement les côtes. Izeiha retira également quelques mèches de cheveux noir d'encre qui lui retombaient sur le visage. Ses yeux marins étaient rivés sur le jeune homme et s'attardèrent à la cicatrice, encore une fois. Puis elle reprit d'une voix timide...

- Est-ce que c'est trop demander... de savoir comment tu t'es fait ça, dit-elle en faisant le signe pour la cicatrice près de son œil droit. Parce que, tu as dit que tes souvenirs... enfin... ta tête s'emballait lorsque tu pensais à ton passé... Je suis simplement curieuse... parce que je risque d'en avoir plusieurs moi aussi, dit-elle d'un ton agacé... Enfin, si tu ne veux pas répondre ce n'est pas grave, reprit-elle en souriant. Je le saurais peut-être une prochaine fois... Tu sais... je poses des questions depuis tout à l'heure... Tu as le droit de m'en poser aussi... Ça n'est pas interdit, lui dit-elle en lui faisant un clin d'œil.

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- Est-ce que c'est trop demander... de savoir comment tu t'es fait ça, dit-elle en faisant le signe pour la cicatrice près de son œil droit. Parce que, tu as dit que tes souvenirs... enfin... ta tête s'emballait lorsque tu pensais à ton passé... Je suis simplement curieuse... parce que je risque d'en avoir plusieurs moi aussi, dit-elle d'un ton agacé... Enfin, si tu ne veux pas répondre ce n'est pas grave, reprit-elle en souriant. Je le saurais peut-être une prochaine fois... Tu sais... je poses des questions depuis tout à l'heure... Tu as le droit de m'en poser aussi... Ça n'est pas interdit, lui dit-elle en lui faisant un clin d'œil.

Ethan regardait sans un mot la jeune fille étendue à ses pieds. Elle n'arrêtait pas de glisser machinalement de sa cicatrice à ses yeux. Sa cicatrice... Son visage dans le miroir de la salle de bain lui revint en mémoire. Un liseré vermeil longeant verticalement sa tempe droite. La blessure paraissait relativement fraîche. Toute fine, en phase de cicatrisation. Nette. Comme si...

- Je...

L'adolescent ferma les yeux. Il ne savait pourquoi mais il souhaitait lui apporter une réponse. Son esprit vagabonda à travers le temps dans une vrille infernale. Plus vite. Toujours plus vite. Voile blanc. Bruit de déchirure. Il raffermit sans le vouloir la pression sur les mains déjà meurtries d'Izeiha. Il perçut enfin les premiers détails. Chocs métalliques. Eclat. Ombres. Morsure. Les éléments lui arrivaient par à coup. Mais il ne parvenait pas à les assembler pour ne faire qu'un. La douleur amplifia. Il sentit le lien se rompre, lui échapper des "doigts". Brusque retour à la réalité. Il rouvrit les yeux. Une myriade de points noirs fourmilla devant lui. La tête lui tourna quelques secondes, avant que le visage inquiet d'Izeiha n'emplisse enfin son champ de vision. Ethan relâcha son étreinte dès qu'il en prit conscience. Ses mains tremblèrent sans qu'il puisse les contrôler.

- J'ai... une lame... mon oeil... mordre...

Malgré sa phrase dépourvue de sens, sa nouvelle amie sembla comprendre. Elle laissa glisser un doigt le long de sa cicatrice, sans dire un seul mot. La douleur s'apaisa un peu sous le contact chaleureux. Ils restèrent ainsi plusieurs minutes dans le plus grand silence, juste à se regarder. Ethan inspecta alors les mains d'Izeiha entre les siennes, s'attarda sur ses avant bras. Il n'avait jamais vu autant de blessures sur si peu de chair. Il comprenait pourquoi son état était aussi faible, instable. Régénérer toutes ces contusions nécessitait beaucoup de son organisme. Mais heureusement, il n'y avait rien de bien inquiétant. Malgré leur grand nombre, elles étaient, pour la majorité, bénignes

- Tes plaies sont plutôt superficielles et linéaires, déclara-t-il. D'ici quelques semaines tes coupures et tes ecchymoses ne seront plus qu'un mauvais souvenir. Mais tu dois te reposer. Ton corps a besoin d'un peu de temps pour récupérer. Ethan, remarquant la moue de dépit de son amie, aperçut non loin de là le livre qu'elle avait entamé avant sa venue. Si tu veux je te ferai la lecture... (smile)

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Izeiha étendu au sol écouta les paroles décousus d'Ethan. Le pauvre, il avait vraiment du mal à se souvenir, ou du moins, à avoir les idées clairs sur son passé qui pourtant, ne semblait pas si loin. Que pouvait-il avoir vécu comme traumatisme pour en être ainsi marqué ? Gentiment, elle effleura sa cicatrice, avant de ramener sa main près d'elle. Il lâcha au bout d'un moment ses mains, puisque Izeiha sembla effectivement inquiète de ce qui se passait dans sa tête. Elle se redressa et s'assit pour reprendre ses mains tremblantes. Après tout, c'était un moyen facile d'apaiser quelqu'un les contactes humains, même si ça n'était pas dans ses habitudes et encore moins être aussi tactile, mais bon. Elle se fit violence et essaya d'apaiser son ami. Une fois qui sembla reprendre le dessus en tentant de parler, elle ne fit que lui sourire. Que pouvait-elle faire d'autre ? C'était difficile de faire quelque chose quand on ne pouvait pénétrer dans la tête de quelqu'un.

Lorsqu'il sembla s'être calmé, l'adolescente sentit le regard de son ami parcourir ses bras, observant toutes ses ecchymoses et ses coupures encore fraîche qui coagulaient peu à peu. Mal à l'aise, elle se recoucha au sol et attendit qu'il est terminé son inspection. Il déclara alors que ses multiples blessures ne seraient plus qu'un mauvais souvenir lorsqu'elles disparaîtraient dans quelques jours et ou quelques semaines. L'adolescente soupira avant de relever un peu sa robe pour lui dévoilé une entaille plus majeur que les autres qui peinaient à coaguler convenablement.

- Et tu crois que cela partira vite ? Moi j'en doute, ça laissera une cicatrice aussi grosse que mon majeur, si ce n'est pas plus gros... Pour ce qui est du reste, dit-elle en camouflant de nouveau sa jambe qui semblait vouloir se remettre à saigner. Tu ne peux pas savoir à quel point c'est irritant et à quel point je n'ai qu'une seule envie... me gratté, dit-elle irrité.

Elle prit une courte pause avant de reprendre. Le jeune homme lui avait proposer de se reposer et de lui faire la lecture.

- Awww me faire la lecture ? J'ai bien peur de m'endormir au son de ta voix, dit-elle en étouffant un rire, toujours couché au sol. Et... je n'ai pas envie de dormir... Parce que je n'ai pas envie de me réveiller à toutes les fois ou je vais bouger... Alors... si tu veux bien, j'aimerais simplement qu'on parle... De musique par exemple, ou encore de livre ou bien d'art... J'adore l'art, dit-elle rêveuse. Je me demande s'ils ont des livres sur l'art et les différentes époques dans cette bibliothèque, pensa-t-elle à voix haute en se tordant le corps pour tenter de regarder les étagères de livre.

Elle prit une pause avant de reporter son regard sombre sur les yeux verts d'Ethan. Izeiha lui sourit gentiment avant de reprendre.

- Parle-moi de ce que tu aimes, tu devrais en être capable... Je pense... Puisque ça n'implique pas les souvenirs... Enfin... je crois.... Ou bien de ce que tu n'aimes pas... ou... enfin... Parle-moi de qui tu es... Je suis curieuse..., dit-elle en prenant un air enfantin et un regard joueur. Un garçon ici d'Oxford doit bien avoir quelque chose à raconter, pas vrai ?

Soudainement, la franco-italienne avait réellement l'air plus jeune que son âge, simplement parce qu'elle était légèrement plus agité et semblait plus vouloir s'amuser que de pleurer malgré toutes les blessures qui recouvraient son corps. De plus, elle s'était mise à chantonner une chanson entraînante en attendant qu'il lui réponde. À la même occasion, des papillons verts et bleus clair firent leur apparition. Comme si son bien-être se faisait d'un coup ressentir à travers tout son être, laissant ainsi des papillons apparaître.

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" Parle-moi de ce que tu aimes..."

Qu'aimait-il ?? Aussi banale qu'était cette question, il ne pouvait y répondre tout simplement. C'était à peine s'il se souvenait de son patronyme. Ethan McFear. Je m'appelle Ethan McFear et je ne me souviens de rien. Qu'est ce qui se cachait de si terrible dans son passé pour que ce dernier lui fasse autant défaut ? Que s'était-il passé pour qu'il en oublie jusqu'au moindre détail ? Et cette fille qui semblait attendre beaucoup de lui... beaucoup trop à son goût. Il l'appréciait pour le peu qu'il la connaisse, mais ne se considérait pas vraiment comme la bonne personne pour l'aider à supporter les derniers évènements qui l'avaient conduit entre ses murs. Il était déjà à peine capable de mettre du clair dans ses pensées toujours aussi abondantes et entremêlées... En tout cas, pas pour le moment. Il devait trouver un moyen de lui dire, lui avouer son impuissance à gérer deux âmes en peine. Il la regarda, allongée devant lui, si confiante, si vulnérable. Sa poitrine se soulevaient de façon régulière, plus de sanglots, de spasmes. Elle semblait apaisée. Une mélodie s'échappait même de ses lèvres. De nouveaux papillons voletaient tranquillement autour d'eux. Le soleil se reflétait sur leurs fines ailes turquoises, à travers la baie vitrée. Encore une autre couleur, une autre émotion. Il faudrait qu'il lui en parle. Lui parler de ce phénomène dont elle semblait maintenant plus que habituée. C'était comme si elle leur présence était devenue familière, normale. Le fredonnement devint vite entêtant. Il ne parvenait plus à garder un cheminement à ses pensées. Ethan finit par se laisser bercer par la mélodie. Ses paupières se baissèrent, le plongeant dans le noir...

*Blanches. Noires. Blanches et noires. Enfin, plus de blanches que de noires... Les marteaux s'abaissaient, arrachant à chaque fois un cri. Les coups pleuvaient méthodiquement, rythmés, infatigables, imperturbables. Les plaintes s'élevaient les unes après les autres, parfois en choeur. *

Ethan revint brutalement à lui, comme éclairé. Et puis zut ! Qu'avait-il à perdre ? Quitte à se retrouver dans cette endroit, autant l'être à deux. Et puis il ne pouvait se résoudre à la laisser tomber, encore moins lui faire du mal. S'il ne pouvait lui parler de lui, ses mains le feront pour lui. Il se releva et se pencha vers Izeiha, une main tendue vers cette dernière.

- Si Mademoiselle veut bien me suivre...
- ...
- Sans poser de question, rajouta le garçon avant qu'elle n'ait pu dire le moindre mot, la moindre objection.

L'adolescent sourit à la vue de la mine plus que surprise de son amie.

[HRP - Je suggère une translation vers le salon avec un nouveau rp ouvert. qu'en penses-tu ? ^^]

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