C'était drôle, qu'il fasse beau en une journée qui était sensée être froide selon la météo. En plein Décembre, la température était bonne pourtant, et le vent fouettait à peine la fragile et douce peau pâle de Diamond qui s'avançait d'un pas lent dans une allée bordée d'arbres. Aucune voiture ne passait. Tant mieux, ça lui évitera de respirer leur satané gaz et autres résultat de la combustion du carburant et qui pourrait nuire à sa fragile santé. Cela faisait une semaine qu'elle avait quitté le domicile parentale, pour errer sans but précis. Elle sentait qu'il fallait aller par-là, voilà tout. Et puis, si jamais quelque chose se passait, ou que sa vie ne lui plaisait pas, elle n'avait qu'à retourner chez elle, dans cet immense manoir ou elle a du passer dix sept années de sa vie, dont quinze, coupée du monde extérieur.

Elle portait une longue jupe noire qui voletait autour d'elle emportée par la brise, assez originale, vu qu'elle était comme "coupée" de manière à laisser entrevoir les belles jambes de la miss ainsi que son short de la même couleur que la jupe. Chaussée de ses habituelles ballerine montante, elle avait une réelle démarche de danseuse. Toujours aussi gracieuse, s'avançant avec souplesse, sautant pour marcher sur les banc de temps à autre, histoire d'exercer son équilibre. Ses cheveux bougeant au gré de la douce brise qui les caressait par moment. Elle continua à avancer ainsi pendant un certain moment, jusqu'à ce qu'elle arrive à un curieux endroit qui attira son attention et la fit s'arrêter pour de bon.

Harmony ignorait sans doute tout ce qu'il s'y passait d'étrange, et pourtant, quelque chose lui disait qu'il y avait dans ce manoir, quelque chose qui l'attirait. Elle ne su trop quoi faire. S'avançant lentement vers le grand portail, elle mis sa valise qu'elle avait avec elle depuis le début à côté d'elle et lit le petit écriteau, gravé aux lettres dorées.


Étrange nomination pensa-t-elle. Mais la bâtisse l'intriguait. Elle paraissait parfaite, vu de l'extérieur. Ce genre de bâtiment qui vous attire du regard. Que pouvait-il bien dissimuler?

- Est-ce là que s'arrête mon chemin?

Harmony pensait plus à voix haute qu'elle ne parlait. Remarque, elle n'avait pas où aller, hormis le domicile familiale qu'elle fuyait de tout son être, elle ne voyait nulle part ou aller. Pourquoi ne pas tenter de voir ce qu'il s'y passait? Après tout, elle n'avait que ça à faire. Peut-être qu'elle fera la connaissance de personnes qui sauraient la faire rester, ou qui l'intéresserait un minimum, contrairement aux gens qu'elle côtoyait, là où elle vivait avant. Pourquoi pas? Elle ne perdait rien pour essayer croyait-elle.

Diamond repris donc sa valise, et entrepris d'entrer. De longs escaliers dont on ne voyait presque pas la fin se dressaient en face d'elle. C'était.. Joli. Mystérieux, intriguant. En plus du décors magnifique, le tout semblait être bien esthétique est harmonieux. Les formes, les couleurs, les proportion. Une vue parfaite qui enchanta la jeune fille à continuer son avancée vers l'inconnu, sans se douter qu'elle allait le regretter amèrement, car c'était sa liberté qu'elle allait perdre. Cette liberté pour laquelle elle s'était tant battue. Cette liberté, la curiosité d'Harmony la lui enlèvera à tout jamais.

Une, deux, trois, quatre.. Les marchent n'en finissaient pas. L'idée de laisser tomber lui était passée par la tête plusieurs fois alors qu'elle montaient ces interminables marches.


Malheureusement, elle n'en savait rien, et continuait d'avancer, jusqu'à ce qu'elle tombe nez à nez avec une magnifique et très imposante porte noire. Bien vernie, nickel comme il fallait, elle avait une poignée dorée. Il suffit de la tourner, pour découvrir ce que cachait ce bâtiment, ce manoir si mystérieux. Allait-elle le faire? Oui, bien sûr. A quoi bon arriver tout en haut si c'est pour rebrousser chemin une fois arrivée tout en haut. La curieuse s'en approcha, tourna la poignet et entra. Un somptueux hall s'affichait en face d'elle. Mais un changement de couleur lui attira le regard à sa droite. C'était un tableau au cadre bien taillé, avec plusieurs petites feuilles et bouts de papiers accrochés par-ci par-là. Cela devait sans doute être le tableau d'affichage du pensionnat, cru-t-elle avant de s'en approcher pour lire de plus près.

- Ta curiosité te perdras. Dit une voix familière.

Terrorisée, Harmony se retourna brusquement, mais rien ni personne n'était là. Il n'y avait qu'elle qui était dans ce hall imposant, derrière la porte qui cachait ces marches de marbres qu'elle a du gravir en solitaire. Croyant que c'était un tour de son imagination, ou que c'était sur le coup de la fatigue, la jeune fille mis sa main légèrement tremblante dans sa poche et en sortie une boite de comprimés, qu'elle vida presque. En même temps, elle entreprit de lire les mots collés un peu partout sur le tableau.

Citation :

Si vous lisez ces lignes déposées sur ce misérable bout de papier, c’est que vous venez de commettre une grossière erreur, certainement la plus grosse de votre vie.

Je vous souhaite la bienvenue, en tant que pensionnaire, dans votre nouvelle et éternelle demeure. Ceci n’est nullement une farce de mauvais goût, je n’ai aucunement le temps de plaisanter, ni l’envie de rire. Vous allez bientôt vous rendre compte que cet endroit maudit vous retient prisonnier. Est –ce de la magie ? La réponse à cette question est oui. Si vous ne me croyez pas, tentez d’ouvrir la porte, n’hésitez pas, j’ai comme vous, désespérément tenté de sortir des centaines de fois, en vain.

Alors ? Convaincu(e) ? Bien…

Pour éviter une perte de temps colossale, je vais retracer pour vous les grandes lignes de votre nouvelle existence. Sachez que ce pensionnait étant magique, il va falloir vous résoudre a croire à tout, même aux faits les plus invraisemblables.
Ne paniquez pas si jamais vous faites vous-même des choses inexplicables : en entrant dans ce pensionnat, vous vous verrez doté(e) d’un pouvoir qui vous sera propre.
De plus, vous allez retrouver dans l’enceinte de cette prison, un ami que vous aurez oublié depuis quelques temps déjà, n’ayez donc aucune crainte si un animal vous parle, cela ne sera que votre alter ego astral.

Je vous souhaite de rester en vie et de toujours garder espoir.

Cordialement,
Periple Skye.

- Magie? Pouvoir propre? Haha.. Je pense que j'ai pris trop de ces médoc pour aujourd'hui.. Dit-elle d'un ton mal assuré.

Elle pris sa boite et la retourna pour lire ce qu'il y avait d'écrit dessus. Non, il n'y avait en aucun cas un passage qui parlait de pareil effet secondaire.

- J'aime leur humour dans ce cas. Un pensionnat magique. C'est bien recherché. Il reste plus qu'à croiser Hagrid pour qu'il m'emmène acheter mes affaire de sorcellerie, peut-être aurai-je un Hibou comme Alter .. Alter quoi déjà? ..

Mais elle parlait pour se rassurer, car plus elle lisait, plus la peur la prenait. Impossible d'ouvrire la porte? A cette idée, elle s'avança vers cette dernière, tendit le bras pour tourner la poignée, mais elle ne bougea pas. Cela devait sans doute être un mécanisme spécial qui empêchait le porte de s'ouvrir de l'intérieur. Elle en avait déjà entendu parlé, rien de bien effrayant. Une mauvaise blague, c'était juste une mauvaise blague. Elle s'affaira à lire le reste des bouts de papiers. Ils étaient tous pareils. Tous aussi lugubres. Ils étaient tous fous! Il y'avait un trio de tarés qui organise des fête, un gardien d'une fôret ( Alors qu'elle se rappelait n'avoir vu que des villes aux alentours ) Il y'en avait même un dérangé qui avait l'air d'un tueur à voir son écriture totalement raturée..

Faust a écrit:

« Oubliez tout ce que vous savez et bienvenue à vous. Vous n’êtes pas mort, mais vous devez abandonner tout ce que vous avez laissé derrière vous jusqu'à cet instant. Cet endroit est scellé de l’intérieur, vous y verrez ce que votre imagination ne saurait décrire. Bienvenue à vous. Vous venez de tout perdre, mais vous n’êtes pas seuls. Rejoignez donc les autres et dites vous que tout n’est pas perdus. Que c’est un nouveau départ. Bienvenue à vous… Priez pour ne jamais me croiser. »

- Je suis dans un asile psychiatrique ou quoi? Dit la jeune fille, pas du tout sûre de ses paroles, car au fond, elle sentait qu'elle était réellement prise au piège.

Dans un élant de panique, elle se rua de nouveau vers la porte pour l'ouvrire. Non, ce n'était pas drôle. Pas drôle du tout. L'ambiance était pesante, elle voulait sortir. Sortir sur le champs. Elle tamponna la porte, essaya maintes fois de faire tourner cette satanée poignée mais rien n'ouvrit la porte. La jeune fille, épuisée, s'adossa contre cette dernière, et se laissa glisser pour s'assoir par terre histoire de bien réfléchir. Mais soudain, un coassement la fit sortir de ses rêveries. Des plumes noires tombèrent à côté d'elle. Elle le va les yeux au ciel. Un corbeau à l'air familier voletait au dessus de sa tête. L'expression d'Harmony se figea. Non.. Ce n'était pas une blague. Cet ami.. Magie? Folie? Simple manque de sommeil?!

- G.. Grey? Cette sensation. C'était comme être plongée dans un bassine d'eau glacée. Des souvenirs refoulés, pour la plupart oubliés, qui rejaillissent comme ça de nul part. C'était un choc. Ils ne mentaient pas. Non ils ne mentaient pas.. Ils n'étaient pas fous.. Elle était réellement prisonnière.
- Cela fait longtemps, Harmony. Dit l'oiseau noir ébène en descendant pour se mettre sur ses genoux. Ses yeux, tel des saphirs délavés, la fixant d'un air triste et joyeux en même temps, dur de comprendre. Il semblait heureux de revoir son "amie" mais en même temps, triste, car il savait ou elle s'était embarquée.

C'était donc vrai. Elle était prisonnière. A tout jamais? Tellement de questions qu'elle aimerait poser. Elle oublia la porte, oublia tout ce qui l'entourait. Il fallait se mettre en tête cette idée. Sa liberté lui fila entre les doigts à cause d'une stupide curiosité qui l'avait dévorée. C'était fini. Était-ce le début de la fin? Ou un nouveau départ .. ? Elle avait là, une occasion en or de prouver ce qu'elle valait parmi les nombreux pensionnaires qui allaient lui tenir compagnie au fils du temps qui va passer.. Et dieu sait combien de temps elle allait y passer, dans ce pensionnat.

Elle se releva, épousseta ses vêtements, pris sa valide, et se laissa guider par Grey, avec qui elle entama une conversation des plus longues. Ca faisait quand même huit longues années qu'ils ne s'était pas revu. Finalement, il y avait peut être du bon dans tout ça. Si on mettait les tueurs en série et les psychopathe qui vivaient ici de côté. Un nouveau départ, oui, c'en était un. Espérons qu'elle restera vivante, c'est tout ce que Grey lui souhaitait.

Cela faisait un moment qu'elle était là déjà. Harmony s'était calmée, elle ne paniquait plus. Grey avait réussi à la rassurer, même si c'était dur d'admettre qu'on sera prisonnier de cet endroit pour un long moment, voir même.. Éternellement. Elle avait trainé un peu dans les alentours du rez-de-chaussée, mais Grey lui dit de se méfier des pièces dont elle ignorait le contenu, c'est donc pour cela qu'elle ne constata pas grand chose de très "magique" pour le moment. Arrivée au bout du hall, elle rebroussa chemin pour reprendre ses valises, Grey lui dit que le pensionnat étant magique, elle avait déjà une chambre avec son nom gravé sur la porte. Mais ignorant totalement le chemin qu'il fallait emprunter, la miss s'arrêta un moment. A quoi bon être pressée, quand on a l'éternité devant nous. Elle continua donc à parler à Grey. C'est fou comme tout lui paraissait invraisemblable. Le retrouver ici, dans un manoir/prison maudite. Être dotée de pouvoir magiques.. D'ailleurs elle ignorait toujours son pouvoir. Grey lui conta plusieurs choses sur le passé des pensionnaire ici, à en croire qu'il fut toujours là, mais non, il lui dit qu'il n'était apparu que dès le moment ou elle franchis la porte, mais bizarrement, il savait déjà pas mal de choses, comme si il était là, à l'attendre ici depuis toutes ces années perdues. Ils continuèrent ainsi jusqu'à ce qu'un bruit les fassent regarder vers le haut.

Harmony était arrivée près d'un très grand escaliers, aux marches de marbres, à la balustrade forgée en on ne sait quelle matière qui paraissait ancienne. Le manoir avait vraiment l'air d'un château d'époque. Cherchant des yeux d'où venaient les bruits de pas, Harmony croisa le regard d'un jeune homme blond, aux magnifiques yeux bleus. Vêtu de vêtements blancs, ça lui allait bien d'ailleurs. Il portait en sa main un gros livre, et tenait la rambarde de sa main libre. Elle le regarda se figer et s'adresser à elle :

- Euh.. Je peux vous aider?

Harmony le regarda un moment, de son regard mystérieux, impossible à cerner. Elle posa sa valise, et se mit en dessous du jeune homme pour mieux le voir. En passant ses main pour arranger ses cheveux elle dit, avec un petit sourire de côté.

- Eh bien.. Je ne saurais dire. Je viens d'arriver, et je ne connais personne hormis Grey, mon corbeau.. Dit-elle en montrant de la tête son oiseau qui vint se poser sur son épaule. Je m'appelle Harmony Diamond LockHeart. Ajouta-t-elle à l'adresse de l'inconnu, en haut des escalier.

Harmony regarda attentivement le jeune homme. Le transperçant presque du regard avec ses yeux bleus brumeux. Le dévisageant lentement, histoire de l'analyser, pour peut-être apprendre quelque chose sur lui, juste à la première impression. C'était comme un jeu pour elle, à chaque fois c'était comme ça. Fixer longuement la personne sans broncher ni rien dire. Non elle n'avait pas un air effrayant pour autant.. On le remarquait à peine, dans son regard brumeux, impossible à cerner. Elle avait remarqué que le jeune homme blond n'avait pas l'air étonné de voir Grey, un oiseau sorti de nulle part dans un pensionnat. C'est qu'il devait être habitué, à en voir pleins, des animaux comme ça. De ce fait, Diamond en déduit qu'il était plus ou moins ancien dans ce lieu maudit, dont elle ignorait pas mal de choses déjà. C'est déjà une chose.

- Euh, enchanté. Mon nom est Roxas.

Roxas? Quel nom bizarre. Ça sonnait bien aux oreilles d'Harmony pourtant. Bizarre mais joli, en effet. Il ne devait pas venir de la même ville qu'elle, ni même du pays en y repensant. Ce n'était nullement anglais. Elle déduit donc une seconde chose, les pensionnaires de ce lieu maudit viennent sans doute d'un peu partout, mais c'était trop tôt pour en faire l'affirmation. Elle lui sourit donc de nouveau en signe qu'elle était enchantée de même, et remarqua qu'il la regardait successivement ainsi que son corbeau. Y avait-il quelque chose qui clochait? La jeune fille regarda son corbeau qui avait pensé la même chose, mais ce dernier fit non de la tête. C'est fou de voir comment ils s'entendaient, tout les deux. On aurait dit qu'ils avaient une sorte de connexion psychique ou autre. Pendant que Diamond était affairée à réfléchir, le dénommé Roxas avait lâché la rambarde pour descendre les dernières marches qui le séparaient d'Harmony en lui demandant si elle venait de loin. A cette question là, elle se remémora sa famille, et leur folie obsessionnelle pour la perfection. Harmony soupira, et passa devant Roxas pour s'assoir à la première marche de l'escalier en marbre qu'il venait de descendre.

-Si je viens de loin? Eh bien, j'ai tellement marché & changé de ville que je ne sais même plus. Je viens de Londre. En Angleterre. J'ignore si cet endroit est aussi dans cette région, ou qu'il se situe autre part.. Étant donné que rien ne doit nous étonner, à présent.

Elle regarda le garçon s'approcher du tableau en même temps et l'entendit dire qu'il y'en avait "une nouvelle" Il voulait sans doute parler des bouts de papiers & petits mots sensés être là pour "accueillir" les nouveaux venus. Alors comme ça, il y en avait des récents. Voir pas. Vu qu'elle ignorait depuis quand il n'était pas venu vérifier. La seule question qui lui vint à l'esprit fut directement liée à ce qu'elle avait essayé de faire en premier en arrivant ici.

- Cette porte est vraiment verrouillée à jamais? Sait-on pourquoi au moins? Ah et au fait, depuis quand êtes-vous là? Sommes nous nombreux?

Remarquant qu'elle ne s'arrêtait pas de poser des questions en série, elle s'interrompit un moment. Elle n'avait pas l'habitude de parler autant avec un inconnu pourtant. Ce n'était pas convenable, d'assaillir quelqu'un qu'on ne connait même pas de cette manière. Mais elle avait tant de choses à découvrir, tant de questions qu'elle se posait, qu'elle ne su se retenir pour une fois. Elle mit brusquement sa main devant sa bouche, signe qu'elle était confuse, qu'elle était gênée de l'assaillir ainsi de questionnements.

- Navrée, je vous assome sans doute avec toutes ces questions. C'est tellement nouveau, tellement différent. C'est dur d'y croire, par moment. Cela ne fait même pas deux heures que je suis ici.. C'est tellement.. Effrayant, quand j'y pense. De se savoir ainsi prisonnier sans raison valable, par on-ne-sait qui.

- Toujours un langage aussi soutenus Harmony. Tes parents t'ont vraiment fait un joli plie, fit remarquer son corbeau en riant.

Harmony avec un air embarrassé de nouveau baissa les yeux. C'était vrai que les gens autour d'elle ne parlaient pas souvent comme elle, mais ça reste une question d'éducation. La politesse reste chose primordiale lorsque l'on veut se faire bien voir d'autrui, surtout si l'on vise la perfection, ce qui est loin d'être chose facile.

*Je parle trop..*

Alors qu'Harmony s'était tu, le jeune garçon commençait à parler. Elle sentait comme une froideur, un vide, quand il parlait. Néant. Aucune chaleur humaine n'émanait de lui, il semblait appartenir au rien total, même dans son regard, même quand il parlait, ou qu'il souriait, c'était le néant. Cela venait sans doute du fait qu'il soit las d'être là depuis le temps, pensa-t-elle, -ignorant la véritable nature du jeune homme - . Lui même avait perdu la notion du temps. Elle serait sans doute devenue comme lui, après une certaine période, déjà qu'elle même, est lasse de tout, alors elle n'imagine même pas avoir à croiser tout le temps les mêmes visages, voir les mêmes endroits constamment, vivre dans une monotonie, comme si le temps était figé. Comme si tout s'arrêtait. Que le début n'avait jamais été la, que la fin n'existera point. Tout n'aurai plus de sens alors. Tout paraitra terne, morne, monotone et sans intérêt moindre. Elle sombrera encore plus dans sa folie, et rien ni personne ne pourra la sauver.. Mais on s'égare tout comme elle, dans ces pensées sombres et profondes à ce moment là.

Elle cligna des yeux pour revenir à elle, et s'aperçut qu'une lumière était apparue près de la main libre du dénommé Roxas, soudainement, une drôle de grosse clé qu'il appelait KeyBlade (♥) apparu, venue de nulle part. Étonnée, Harmony le contempla faire. Il venait de la tenir, la maniant telle une épée. La jeune fille le regardais ébahie, jamais elle n'avait vue quelque chose de la sorte. Il l'avait prise, fait quelque mouvement, puis, la mis en direction de la porte. Une drôle de lumière s'était alors formée, de la pointe de la Keyblade jusqu'à la porte, mais arrêta son chemin avant de la heurter. Alors comme ça, cette chose était sensée ouvrir toutes les portes? Sauf celle-ci.. Harmony, avec un raisonnement logique, compris que le pouvoir du jeune garçon était ça. Par ça, elle entendait dire, la keyblade et le fait d'ouvrir des portails. Intéressant, oui tout ça était intéressant. Plus ça allait, plus Harmony se noyait dans un océan de curiosité, cette dernière la rongeait. Elle voulait savoir. Tout. Trop. Peu de choses? En tout cas, elle aurait aimé découvrir son propre pouvoir à elle. Peut-être allait-il lui être utile? Distrayant?

Pendant ce temps là, Roxas avait évoqué le fait qu'il n'était pas seul. A savoir qui était là aussi. Avide de savoir et de rencontre, c'était une réelle occasion de se refaire une vie, même si pour celà, il a fallu être prisonnière d'un manoir maudit dont elle ignorait presque tout. Il ne fallait pas perdre espoir, disait un mot sur le tableau. Roxas l'avait à nouveau répété. Oui il ne fallait pas perdre espoir. Optimiser. Il fallait optimiser.. Mais comment regarder le bon côté lorsqu'on se sait à tout jamais perdu dans un endroit inconnu, truffé de danger qui rôde? Harmony eu un drôle de sourire. Parfait. Elle débloquait? Délirait? Comment sourire dans un moment pareil? Sans doute parce qu'elle sentait peut être que le temps était venu de vivre seule. Seule, sans aucune contrainte ni chaine qui la retiendrait. Seule, et prête à atteindre son objectif. Seule.. Seule? Gray était là. Raison de plus. Non elle n'était pas seule.

Elle leva alors la tête et regarda Roxas qui parlait. Il lui dit qu'un jour, tout le monde sera libre. Pourquoi pas. C'est imaginable. Pour une nouvelle comme elle, par contre, les anciens qui ont déjà passé des années de suite dans cet endroit lugubre ne seraient pas trop de cet avis, mais elle, elle l'ignorait encore. A ce moment, le jeune garçon lui sourit. Elle lui rendit un faible sourire, toujours plongée dans ses profondes pensées et réflexions infinies. Elle remarqua alors la main tendu du jeune homme, jetta un regard aux yeux couleur Saphir délavé de Grey, et entreprit de la prendre, afin de se relever et d'être à la hauteur de Roxas.

- Tu n'as sans doute pas tort.. Roxas. Perdre espoir.. Équivaut à se laisser dépérir dans un lieu ou rien n'aura de sens au fil du temps. Peut-être est-ce déjà le cas pour toi.. Je l'ignore.

Dit-elle d'un air penseur, en regardant le visage fin, fixant le bleu des yeux du jeune homme d'un air appuyé et perçant. Elle y plongeait presque. Puis elle ajouta :

- Tu as des amis, ici ? Est-ce dur de s'entendre avec les autres?

Cela pouvait passer pour une question débile, voir ridicule de se soucier de l'entente sociale entre les autres, mais elle voulait en savoir plus sur les inconnus qu'elle allait avoir à cotoyer pendant ce temps là. Sait-on jamais, il pourrait très bien y avoir quelqu'un avec qui elle s'entendrait.. Ou au contraire, elle pourrait risquer de tomber sur une communauté pire que celle qu'elle du quitter de ville en ville. Des êtres dépourvu de raison d'être. Des personnes aux personnalités aussi ternes, plates et moroses les unes que les autres. Des personnes si imparfaites, qu'elles ne méritaient même pas le fait d'exister sur cette terre. Il était trop tôt pour juger Roxas. Elle n'avait échangé que quelques mots avec lui. Pour le moment, rien ne lui semblait anormale, mis à part cette sensation de vide. Il était trop tôt.. Trop tôt pour savoir ou le caser.