"Les ténèbres… l’obscurité… la peur… est-ce là mon seul refuge ?"

C’est en cette nuit orageuse, celle du 27 décembre 1784, à Londres, que Guilhem vint au monde. Et c’est quand on le posa dans les bras de sa mère que celle-ci rendit l’âme.
Un éclair zébra le ciel et la bougie sur la table de chevet s’éteignit. On entendit des cris, des pleurs. Alors que l’enfant remuait dans les bras froids de sa mère, un homme pleurait sa défunte femme. Son père ; Henry McKinley. Il posa son regard embué de larmes sur le nourrisson qui criait et une lumière de haine s’alluma dans ses yeux.
Guilhem Armand McKinley… A peine venait il de naître que le malheur s’abattu sur lui…

L’obscurité. Le jeune homme ne connaissait que ça. Il avait même finit par si habituer à force. Depuis combien de temps était il enfermé dans cette chambre ? Aussi loin que remontaient ses souvenirs, il avait toujours vécu ici, dans cette pièce close, sans fenêtre ni lumière. Il n’y avait qu’une porte fermée à double tour qui lui servait de moyen de communication avec « l’extérieur ».
En effet, Guilhem n’était autorisé à sortir que très rarement, une fois par semaine peut être. C’était à peine s’il connaissait sa propre maison. Et pour ce qui était de dehors, il n’en parlait même pas. Son père ne lui donnait droit qu’à une sortie d’un quart d’heure par mois. C’est pendant ces courts instants que Guilhem pouvait croiser Anubis, cet étrange chat noir. Le jeune homme s’était pris d’un sentiment d’attachement pour l’animal, bien qu’il ne le voyait que très brièvement. Cela était sans doute dû à la couleur de son pelage. Le noir lui était familier. Si familier…

Au fur et à mesure des années qui passèrent, après avoir subit autant de blessures psychologiques que physiques de la part de son père, Guilhem devint froid et refermé sur lui-même. Il était devenu quelqu’un de tordu, de malsain. Le jeune homme avait même développé un côté macabre, sadique.
Comme son père lui interdisait d’aller à l’école, Guilhem appris peu à peu à lire et s’instruisit grâce à la lecture. Un enfant solitaire qui n’avait aucuns amis et qui ne connaissait pas la compagnie… Voilà ce qu’il était.

C’est à l’âge de ses 15 ans que Guilhem fût sortit de ce monde de ténèbres. Par un sombre hasard, son père qu’il détestait tant mourut. Le jeune homme n’en sût jamais la cause, la police ayant étouffée l’affaire. Il se retrouva donc seul héritier de la riche et noble famille des McKinley.
Pourtant, il n’aimait vivre de cette façon, en tant que noble et entouré par des dizaines de serviteurs. Guilhem ne se sentait pas à l’aise de la société qu’il découvrait petit à petit. Tout était régi par des lois, il n’avait aucunes libertés.

Un mois de cette vie avait suffit à lasser le jeune homme. Il voulait quitter cet endroit; s’enfuir.
Une nuit, il prit quelques unes de ses affaires, les mis dans un sac avec une belle somme d’argent et fugua de chez lui. Juste avant de partir, il prit aussi un des sabres qui trônait au dessus de la cheminée -sûrement un souvenir des voyages d'orient de son père, pensa t-il. S’il comptait voyager, cette arme lui serait sans doute utile…

Au cours des trois années qui suivirent, Guilhem voyagea un peu partout dans le monde. Il n’avait pas de but fixe, il voulait juste fuir son passé et profiter de la vie, de toutes les choses nouvelles qu’il découvrait. Au début, cela lui faisait peur de partir sans savoir où aller, d’affronter l’inconnu. Mais il finit par s’y habituer, d’y prendre même plaisir. Le jeune homme trouvait cela palpitant de ne jamais savoir ce que l’avenir nous réservait et de vivre au grès de ses envies. Guilhem appris aussi à se servir avec habilité de son arme et, bien sûr, à mettre les leçons en pratique.

Un jour, alors qu’il était en France, le jeune homme tomba sur une épaisse forêt. Le hasard faisait bien les choses, il cherchait justement un endroit où dormir. Mais tandis qu’il avançait dans le bois, Guilhem se retrouva devant un immense bâtiment. Il fût d’abord très surpris, que pouvait bien faire cette bâtisse dans ce genre d’endroit ? Cette question se perdit aussitôt. Peu importe ce qu’elle faisait ici, les habitants accepteraient sûrement de l’héberger pour une nuit. Il s’arrêta devant la lourde porte en bois et la contempla. Devait-il vraiment entrer ? Le jeune homme ne savait comment l’expliquer, mais il était irrésistiblement attiré par ce bâtiment. Après une brève réflexion, il en déduisit qu’il devait être encore plus fatigué qu’il ne le pensait. Puis, Guilhem ouvrit la porte en entra.
Soudain, celle-ci se referma sur lui dans un bruit sourd.

Guilhem est une personne assez solitaire qui fuit la compagnie. A vrai dire, il n’est pas du tout à l’aise quand il parle avec d’autres personnes. Il n’est pas doué pour les « relations humaines ». De caractère froid et taciturne, le jeune homme est quelqu’un de très renfermé sur lui-même. Il n’accorde pas facilement –voire pas du tout !- sa confiance aux autres. A première vue, on pourrait croire que Guilhem est une personne austère ou bien même désagréable. Pourtant, au fond, il est sans doute assez gentil voir doux.
Le jeune homme est quelqu’un de réfléchit avec des sens affûtés. Ayant vécut près de quinze années dans la pénombre la plus totale, Guilhem dispose d’une vue perçante, surtout dans le noir. Il n’a pas peur de l’obscurité comme beaucoup de gens, au contraire. Pour lui c’est un refuge, un monde familier.
Il est aussi une personne nihiliste et ne trouve aucuns intérêt à la "société humaine". Le jeune homme n'accorde pas non plus beaucoup de place aux besoins et objets matériels, il se dirait "ne pas être quelqu'un de superficiel".

De grande taille et svelte, le jeune homme est quelqu’un « d’assez bien taillé ». Il a de longs cheveux bleus marine, presque noirs, qu’il attache souvent en une longue queue de cheval. Il lui arrive parfois de les avoir détachés, mais cela est assez rare. Les yeux de Guilhem ont une couleur très spécifique. En effet, ils ont une incroyable teinte vermeille. D’ailleurs, ceux-ci furent souvent le sujet de brimade de la part de son défunt père… La peau du jeune homme, diaphane, laisse entrevoir de multiples cicatrices lui parcourant le corps.
Guilhem est presque tout le temps vêtu de noir, sa couleur favorite par excellence. Il porte parfois une sorte de grande cape blanche -ne lui en voulait pas pour ce style vestimentaire, il vient tout de même du 18° siècle!-. Et bien sûr, le jeune homme porte toujours attaché à sa taille son immense sabre. Après tout, on ne sait jamais ce qu'il peut arriver...