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 La Mort a toujours tort. [Pv Jack.]

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Ekzael Ahnkïr
Ekzael Ahnkïr

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Masculin Pseudo Hors-RP : Ekza.
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La Mort a toujours tort. [Pv Jack.] Empty0 / 1000 / 100La Mort a toujours tort. [Pv Jack.] Empty

• Age : 34
• Pouvoir : Sangsorium.
• AEA : Tsubameium - Hirondelle du Hasard.
• Petit(e) ami(e) : Jack Lauwrence

RP en cours : C'quoi des RP ? D:

Messages : 58
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La Mort a toujours tort. [Pv Jack.] _
MessageSujet: La Mort a toujours tort. [Pv Jack.]   La Mort a toujours tort. [Pv Jack.] Icon_minitimeMer 16 Nov 2011 - 19:20

J’aurais cru à une ultime injection. Létale.

C’est à ça que ressembla sa mort. Tout était devenu flou. Sa vue s’était troublée immédiatement. Toutes les couleurs de son paysage s’étaient évacuées dans ses larmes insensées. Et l’ombre resta. Puis son corps s’endolorit. Ses doigts ne sentaient plus cette surface polie. Ses jambes le lâchèrent, et sa tête percuta le sol. Un bruit sourd qu’il entendit avec peine, suivi aussitôt d’une voix paniquée. Et son nom fut la dernière chose que son esprit accepta de comprendre. Ekzael. De la bouche de Jack.

Je méritais plus d’éclat, dans ma mort. Ou des spectateurs, au minimum.

Ils avaient échoué. Lui, surtout. Il savait que ce bijou éclatant n’était pas l’artefact convoité. Mais ils ne pouvaient plus reculer, il fallait tout tenter. Et son doux contact scella son sort. Le prodigieux sorcier n’avait donc pas de protection contre ce piège. Il y avait une brèche dans sa logique. Encore une. Était-ce important ? Il était déjà couvert de sang. Arriver jusque-là avait demandé plus de sacrifices qu’il ne l'aurait voulu, et il n’irait pas plus loin. Regrettable faiblesse qu’il avait eu de s’enticher d’une folle. Voilà ; il mourrait pour elle. “On aime ceux qui nous font du mal. ”

C’est le seul instant où j’ai aimé. Et j’ai aimé Jack. Cela ne compte sans doute pas, finalement.

Mais je me suis réveillé.
Il ne croit pas à une vie après la mort. Il ne croit pas même à la mort, en fin de compte. Tout pion est amené à jouer plusieurs parties, toute carte se retrouvera entre plusieurs mains. Alors il n’était peut-être qu’un pantin qu’on devait sortir pour entamer un autre jeu. Il resta quelques instants ses sens éteints, laissant seule sa pensée défiler. Il avait besoin de se revivre. Prêt, il ouvrit les yeux. Douloureuse lumière qui perça sa pupille trop béante. Trop de teintes pour qu’il comprenne quelque chose dans la mosaïque ardente qui l’entourait. Un spasme violent le parcourut quand ses nerfs reprirent leur fonction. La brulure qui l’élançait au cœur de chacun de ses muscles lui fit expulser du sang dans un hoquet macabre. Et ce son rauque raviva ses tympans, qui sifflèrent, strident, dans son crâne. Puis, la bouche encore pleine de sang, il vociféra.

« Jack ! »

Comme né, une seconde fois. Sa mâchoire resta ensuite crispée. Son visage était tendu par cette souffrance inhabituelle – pourtant si agréable. Quel plaisir il avait à se sentir exister, de tout son être. Son sang s’ébouillantait, comme un écho surnaturel à son désir de sensation. Il présentait là une sordide peinture, le nouvel avènement de son âme renouant avec son corps, tous deux meurtris, baignant dans l’immonde liquide grenat. Puis ses yeux se révulsèrent, ses lèvres se figèrent, et sa tension retomba. Il s’évanouit.

Il n’y avait qu’une porte devant moi. Et le reste de l’univers dans mon dos.
Cela faisait trente secondes qu’il était levé. Il les avait comptées. Ses souvenirs étaient flous, mais son esprit était clair. L’artefact, l’orgasme morbide. Il mélangeait tout, comme dans un rêve. Si ce n’est qu’il sentait encore ses muscles échauffés. Mais le sang avait disparu. Et ses habits, changé. Rien n’était cohérent. Cela lui plaisait. Il sortit sa baguette, qu’il portait encore, dans un faux pli de son gant. Et… Rien. Pas un sort ne marchait, ni les runes, ni les métamorphoses. Il prit une seringue dans son sac – qu’il avait l’impression, fausse, d’avoir toujours eu. Habituellement remplie d’une drogue magique puissante, il ne reconnaissait là que de l’eau à peine troublée. Par Merlin, où était-il ?

Pile, j’entrais. Face, je fuyais.
Cette logique était irrationnelle. Il manquait d’informations. Sa représentation du monde actuel se résumait à cette porte et sa personne. Comme dans un rêve, sans imagination. Alors tout ce qu’il déciderait ne serait fondé sur aucun support. Il avait appris que ceci était une situation de panique, selon quelques théoriciens. Il avait appris que tout choix cohérent devait être celui qui était le plus optimisé selon ses convictions et ses données. Alors son irrationalité était rationnelle. Sa pièce d’argent s’envola, tourbillonnante. Il faisait le meilleur choix, celui de ne pas en faire ; celui de laisser agir le Hasard, son destin.

Mais jamais la pièce ne retomba. Ni pile, ni face.
Pas même la tranche. La coupable était une Hirondelle, au plumage bleu acier – tranchant avec l’environnement. Et l’oiselle fautive, sur la porte perchée, tenait en son bec une mornille. Le jeune homme, par la bête, volé, eut un éclat de génie. Tsubameiun, son patronus, devant lui incarné. Tout dans ce monde se moquait de sa réalité. Rien ici ne suivait ce qu’il avait toujours supposé. Un nouveau plateau, un nouveau jeu, dont les règles n’étaient pas données. Et il n’était en rien désemparé. Pire encore : il souriait. Et l’oiseau familier laissa choir une de ses plumes, entre les mains de son maître.

Arcane Zéro. Le Fou.
Un Nouveau Cycle débutait.
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La Mort a toujours tort. [Pv Jack.] _
MessageSujet: Re: La Mort a toujours tort. [Pv Jack.]   La Mort a toujours tort. [Pv Jack.] Icon_minitimeLun 21 Nov 2011 - 22:48

Cela ne devait pas se dérouler ainsi.

Il n'aurait pas dû s'effondrer, il n'aurait pas dû souffrir, elle n'aurait pas dû souhaiter s'effondrer avec lui, ni souffrir de concert. Ekzael tombe, ses jambes se dérobent sous lui, il s'écroule et Jack panique. Elle panique, elle l'appelle, elle perd contrôle, elle perd ce masque d'indolence porté le long de leur périple, il s'ôte de lui-même comme une image qui n'adhère plus à terme. Peut-être des mots franchissent désormais confusément ses lèvres tandis qu'elle rejoint son partenaire dans l'inconscience ; paupières closes, défilent sous son front ses fautes, que son esprit énumère une à une. Le sourire entendu de Rose, si semblable au sien, par-dessus sa tasse, la persuasion : « C'est ce que nous attendions depuis si longtemps. J'assurerai tes arrières. Fais-moi confiance. » L'enthousiasme pour cette quête, pourtant perdue d'avance, la planification.

Elle n'aurait pas dû céder au sourire de sa cousine ; trop semblable au sien pour s'y fier.
Elle n'aurait pas dû espérer.
Elle n'aurait pas dû s'y abandonner corps et âme, pour des yeux gris, pour des yeux aveugles.
Elle n'aurait pas dû croire en un objet dont elle ne savait rien sinon ses légendes.
Elle n'aurait pas dû entrainer Ekzael à sa suite.
Elle n'aurait pas dû approcher quiconque à la tête vide des ténèbres étant siennes.

Elle ne regrettait rien.

***

Elle fut réveillée par son propre nom, de la bouche d'un autre. C'était une voix comme extraite des entrailles, dont le souffle gorgé de cette fragrance métallique, sanguine, lui parvenait malgré la distance ; le timbre lui était, mieux que familier, connu, appris, reconnu par l'entièreté des fibres de son corps, qui se mut alors instinctivement. Le coeur gonflé, pulsant, le pouls affolé et parfaitement distinct sur sa gorge, elle demeura allongée car assaillie de violents vertiges, de haut-le-coeur l'agitant de spasmes, presque convulsant. Elle tremblait de tous ses membres jusqu'à la moindre extrémité ; elle ouvrit ses yeux mais ne distingua rien sinon des formes flouées de lumière. Le masque d'indolence adhérait de nouveau à sa figure : elle attendait. La fin, la perte, la mort, la vie. Un sentiment étrange s'empara de son être ; non pas le vide comme autrefois, mais l'incomplétude. Il lui manquait une partie de soi, un morceau de taille raisonnable, égaré quelque part, et elle eut la sensation qu'il le serait définitivement.

Je n'ai jamais pris soin de ce qui m'appartenait.

Elle se leva, le coeur au bord des lèvres, la nausée lui cinglant les tripes, lui cinglant le ventre, la tête. Du regard, embué, elle chercha un endroit où cracher ses viscères, où cracher le contenu bouillant de son enveloppe charnelle, mais finit par le faire deux pas plus loin sans avoir pu les retenir. Elle extirpa de la large poche de son manteau sa baguette, objet réconfortant au creux de sa paume, et voulut faire disparaître sa bile éclatée au sol. Elle n'y parvint pas. Désarçonnée, elle fixa, soudain blême, sa baguette comme une bête brindille entre ses doigts. Où diable avait-elle été expédiée ?

Et Ekzael ?

Elle se retourna. Assurément, c'était un lieu de mystères, en l'affaire d'un vaste hall, probablement ensorcelé pour annihiler la magie d'autrui. Jack n'arrivait cependant pas à établir une connexion satisfaisante entre ce même lieu et l'artefact qu'elle avait si ardemment désiré obtenir ; ses prunelles reflétaient les pourquoi, mais la certitude que rien ne pourrait plus l'ébahir encore l'habitait. Ce fut néanmoins une certitude craquelée lorsque, se retournant donc, elle tomba nez à nez face à une poitrine velue, au poil rêche, noir et luisant, soulevée à intervalles réguliers par de rauques inspirations.

Un ours.

Elle leva les yeux et en rencontra deux autres, ambrés et flegmatiques. Un nom s'imposa à son esprit, mais elle secoua la tête, s'empêcha de réfléchir, quoi qu'il fut question. Oui, en supplément de ce nom aux accents familiers, bien trop de choses lui étaient soudain imposées, elles devaient être assimilées en un trop court laps de temps ; elle avait l'adaptation facile, non pas immédiate. Elle tendit le bras et de sa main atteignit l'ours, sa poitrine velue. Elle l'écarta sans rencontrer de résistance et scruta les alentours, éprouvant le besoin de découvrir, dans cet univers inconnu, quoique ce soit ayant trait à sa vie, à son monde.

Ekzael joua ce rôle. Elle l'aperçut de dos, à s'amuser d'une hirondelle, puis se dirigea vers lui, les enjambées larges et hâtives. Elle se tint derrière son partenaire et, sans l'ombre d'une hésitation, l'enlaça. Non pas dans l'optique de se rassurer, mais de se sentir exister.

« Ekzael. » chuchota-t-elle.

Elle vivait.
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Ekzael Ahnkïr
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La Mort a toujours tort. [Pv Jack.] _
MessageSujet: Re: La Mort a toujours tort. [Pv Jack.]   La Mort a toujours tort. [Pv Jack.] Icon_minitimeMer 23 Nov 2011 - 17:44

Un Homme sans Magie est moins qu’un Homme. Une bête. Je suis devenu… une bête.
Des doigts graciles faisaient jouer avec aisance la petite plume tombée. Il assimilait sans comprendre. Il déchiffrait sans trouver logique à cette scène. Il se sentait amoindri, acculé par ses méconnaissances. Mort puis ressuscité. Sorcier puis démuni. Joueur puis pantin. Quelle désagréable sensation que de ne plus se retrouver. Et plus il se retrouvait, moins il se reconnaissait. L’avait-on mal reconstruit ? Avait-il été trop brisé pour qu’il reste le même ? Il aurait voulu s’effondrer, encore, et encore. Pour ne pas y réfléchir, pour ne plus se réfléchir, trop aveuglé par son nouveau reflet. Mais un contact se créa. On l’effleura, près de ses hanches. Puis on le pressa, dans son dos. Et enfin, on le garda en étreinte, ceinturé au niveau de la taille.

Mon corps cria de lui-même. Violence, Drogue, Sexe. Il voulait vivre.
Et détruire. Son sang pulsait dans ses veines. Il sentait ses muscles se contracter. Son esprit ne chercha pas à stopper ce flot de rage, cette envie brutale. Mais aucun coup ne partit. Comment un corps peut-il blesser ? Comment cet amas de chair et de nerfs peut-il se défendre ? La seule réponse que ses réflexes avaient assimilée donnait maintenant un bien triste spectacle. Lui-même constata sa faiblesse. Sa main droite s’animait en rythme, bercée par les mesures de son poignet. Et ses lèvres murmuraient. Des sorts que sa baguette ne lancerait plus jamais. Il n’était plus rien.

Elle incarnait les trois. Ça, et ma fragilité. Ma force, aussi, mon unique.
Il était encore contraint, quand il parvint à se calmer de cette démence sauvage. Il se savait empreint à la folie. Il le revendiquait, d’ailleurs. Mais là, il n’avait qu’été spectateur de sa défaillance. Il s’en blâmait. Il baissa son regard sur la cause de son émoi et reconnaissait deux mains, appuyées contre son ventre nu. Elles avaient déjà tant parcouru sa peau qu’il ne pouvait se tromper. Il les saisit et se tourna, cherchant ces yeux à la couleur si enivrante, comme un fond de whiskey abandonné dans deux perles de verre. Rassuré, curieux, surpris, ému. Trop pour se retenir. L’instant d’après, leurs lèvres s’embrassaient. Ils se retrouvaient.

Elle aussi avait changé. Jack devint mon héroïne.
Elle fut surprise, assurément. Lui aussi. Un instant, il eut l’impression que sa langue le brûlait, que sa peau l’irritait. Elle se ressaisit rapidement, lui rendant son baiser plus vigoureusement qu’il ne l’aurait imaginé. Vint alors ces deux goûts familiers qui s’entremêlèrent. D’abord cette saveur ferreuse, ce liquide qu’on devinait écarlate était revenu. Ensuite, ce souvenir anesthésiant, ce rappel de dépendance. De la Cocaïne. Il hésita un instant avant de se défaire de sa moitié. Ses yeux grenat étaient grand écarquillés, sa bouche entrouverte, avec un filet de sang qui coulait d’un coin de ses lèvres… brûlé.

« Que… ? Jack ! »

Il appelait à l’aide. Il ne savait pas le faire, mais il ne voyait pas d’autres solutions. Il était mort dans les sous-sols, et s’était senti renaître sur le marbre d’un hall inconnu. Il avait toujours tout résolu par son talent de mage, et il était maintenant vulnérable à tout ce qui l’entourait. Il avait des certitudes, elles avaient volé en éclat. Il avait embrassé Jack, et elle l’avait consumé – physiquement. Que se passait-il ici ? Il fit un pas en arrière, comme prêt à fuir à tout instant, prêt à tout abandonner – c’est-à-dire le peu qu’il lui restait. Il réfléchit, un instant seulement, à mourir encore. Puis il ne souhaita plus que cette ancienne dose, ce remède qui à l’époque résolvait tout.

J’étais dépendant à ma non-vie, je crois. Je suis accroc à la vie, maintenant. La mienne, la sienne.
Même la vôtre.
Se recroqueviller comme un enfant, s’isoler de tous les problèmes, ne plus jamais faire face. Était-ce là tout ce qu’il pouvait faire ? N’être plus rien devait l’obliger à ne plus être du tout ? Et pourquoi toute ces questions ? Était-il seulement Ekzael, quand il était ainsi ?

Un bruit sourd, comme une explosion dans mon propre crâne. Bang.

Des larmes. Ses yeux humides. Ses mâchoires crispées. Et sa gorge nouée, tentant de stopper ce nouvel afflux. Non pas un sanglot. Non pas un hoquet de sang. Ses lèvres s’étirèrent. Son regard retrouva tout son éclat. Et sa gorge craqua. Il rit, s’esclaffa comme une furie, aliéné. Son corps convulsait à la cadence de son ricanement singulier. Son diaphragme s’emportait dans des battements insensés. Il ne s’arrêta que lorsque son souffle vint à manquer, s’étouffant presque. Il passa une main dans ses cheveux, s’inclina légèrement devant sa chère.

« J’ai pris du temps, je sais. Mais tout va bien ; Je suis revenu. »

Je ne suis plus un Homme, depuis longtemps en fait. Je suis plus qu’un Homme. Appelez-moi Ekzael.
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La Mort a toujours tort. [Pv Jack.] _
MessageSujet: Re: La Mort a toujours tort. [Pv Jack.]   La Mort a toujours tort. [Pv Jack.] Icon_minitimeVen 30 Mar 2012 - 23:57

Le sang qu'elle put goûter sur sa langue n'était pas le sien ; les substances chimiques, apparemment, l'étaient. La constatation aurait dû être alarmante, elle fut soulageante. Elle balaya de sa langue sa lèvre supérieure, ressentit le naturel de ce geste, et encore, toujours, ce soulagement étonnant dans sa poitrine, tout n'est pas parti, je suis encore un peu. Dans sa poche, le poids de la baguette, insignifiant, désormais non plus lourde de magie mais de bois, le crin en son cœur maintenant superflu. Elle n'utilisera plus l'excuse de protéger pour mettre sa vie en danger, elle ne s'imposera plus face à celui-ci car il n'est plus, car il n'y a là aucun défi, aucun pari, vais-je y réchapper ou non, seulement le suicide. Elle eut un instant le vertige, l'ampleur de cette réalisation la prenant à la gorge, car pour quoi vivre sinon pour l'adrénaline, au creux des veines jusqu'à son cœur qui bat si mollement, assommant.

Ekzael paniquait, face à elle ; elle voulut l'étreindre de nouveau, plus fermement, plus étroitement jusqu'à ce qu'il l'étouffe et que les battements ennuyeux de son cœur se suspendent, mais elle ne fit pas un geste, car elle savait que les enfants tels que lui n'avaient pas à être réconfortés. Et il éclata de rire, dément, et elle sut qu'elle avait juste. Il ne lui importait pas qu'il soit Fou, ou le roi des fous, ou le plus atteint d'entre eux, car c'était cette folie qui les liait et cette folie qu'elle aimait. Jack leva la tête, lui lécha la lèvre inférieure, y laissant une traînée de salive gorgée de morphine, puis se détourna. Elle inspecta de ses yeux, lumières éteintes, le hall ; ils passèrent brièvement sur la silhouette de l'ours si familier Arès Arès Arès, sur ses quatre membres pliés, son regard ambre vrillé sur elle, placide ; et s'immobilisèrent sur un panneau. Un grand panneau lisse, de liège, où étaient punaisées des notes. Des notes, comprit-elle en s'approchant, leur étant destinées. Elle se tourna vers l'ours, puis vers Ekzael, et sortit sa baguette mécaniquement, accompagnant le mouvement d'un coup de langue autour de sa bouche.

« Nous restons ici pour l'éternité. »

Sa voix grave se rompit sur la dernière syllabe, l'horreur de la chose la frappant avec la même violence que les évènements ultérieures le firent. Un huis clos, un carcan d'ennui, une prison dénuée d'adrénaline, ce qui maintenait les battements de son cœur, ce dont elle avait besoin, l'empoisonnant avec délices.

« Nous avons un pouvoir. »

Nouveau coup de langue. Jusqu'où irait-elle, cette langue ? Pourrait-elle faire fondre, brûler, adoucir, refroidir ? Crachats d'acide ? Baiser-méduse ? Elle repensa aux multiples baisers, non demandés ni désirés, qu'elle avait offert, du temps de l'université, du temps de sa vie. L'ironie du sort, quand elle n'était plus en mesure d'en lancer aucun.

« Ma salive. Trouve le tien. »

Elle se tâta, à la recherche d'une cigarette ; en trouva un paquet à demi-vide, ou demi-plein, dans la poche intérieure de sa robe, la souleva et dévoila ses mollets blancs et marbrés de veines. Jack porta la tige à sa lippe, douloureusement consciente de son incapacité à l'allumer, et à quel point suis-je dépendante de la magie. Elle planta ses dents dans le filtre, puis l'éloigna, le pinça entre ses doigts.

« Comment s'appelle ton hirondelle ? »

Elle s'avança jusqu'à ce qu'ils soient physiquement en contact, leva son menton pointu et le plongea sous l'oreille d'Ekzael, où elle parla. L'angoisse d'une existence sans remous, d'une éternité dont elle ne voulait pas et à laquelle elle mettrait fin, de la perte de tout ce qui la rendait jusqu'alors exceptionnelle dans un monde d'insipides. La perte de ses repères, la perte de soi, la perte de sa magie.

« Reste divertissant. »
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MessageSujet: Re: La Mort a toujours tort. [Pv Jack.]   La Mort a toujours tort. [Pv Jack.] Icon_minitime

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