Voici donc venu l'heure de poster les créations !
Merci à Mif et Mooney, les seules participantes, d'avoir fait un petit effort pour votre Gecko-choue ♥ Malgré 2 petites erreurs concernant les contrainte, j'ai tout de même décidé de poster le tout, histoire de pas avoir fait travailler mes deux seules candidates pour rien 8D
Donc à vous, chers membres, de décider quelle histoire vous plait le plus o/ Le sondage se trouve en haut du topic, et vous êtes libre de poster vos commentaires à la suite. Enjoy !
L'enfer, c'est les œufs
Par Mooney
Mahaut n’est pas le genre de fille qui se fait habituellement bizutée dans le pensionnat. Cependant, lorsqu’elle a exprimé sa colère, lors du petit-déjeuner, quand, en ouvrant le réfrigérateur – elle mourrait d’envie de manger une omelette -, elle découvrit avec stupéfaction l’état dans lequel l’avait laissé l’un de ses colocataires, un bœuf super musclé de deux mètres mal réveillé, ce dernier, fort agacé, entre deux tranches de bacon, la jeta dans un placard qu’il bloqua à l’aide d’une chaise avant de quitter la cuisine.
Voilà donc notre Mahaut enfermée dans un placard, presque vide – on ne trouve que quelques conserves de poulpes confits ainsi que des boîtes de soupe de bambou -, où elle attend en tambourinant à la porte, dans l’espoir d’attirer l’attention d’un pensionnaire bienveillant.
Au bout de quelques interminables minutes, ses bras lui font mal ; en plus, elle pourrait se casser un ongle, quelle horreur ! De ses fines mains, Mahaut réajuste les mèches qui tombent en bataille sur son front. Outch, un faux mouvement fait tomber la pile de conserves de poulpes confits. Qui, dans cet endroit, cette bloody mansion comme dirait William, mange du POULPE CONFIT ? Existerait-il ici une confrérie des mangeurs de poulpe confit ? Ou alors un cuisinier à moitié psychopathe serait-il passionné par les cakes salés parfumés aux ingrédients étranges ? Non, non, puis encore non : alors pourquoi les I se sont-ils donné le mal d’approvisionner leur cuisine avec des aliments aussi tordus ?
La jeune fille ramasse l’une de ces boîtes, la regarde : elle a faim, la pauvre. La brute de tout à l’heure ne lui a pas laissé le temps de manger son petit-déjeuner. Il lui a juste lancé un « Ta gueule, mocheté » avant de la jeter dans le placard. Quel rustre ! En plus, qui oserait traiter Mahaut, la belle Mahaut, l’auto-proclamée plus jolie fille du pensionnat au titre relativement peu contesté, de mocheté ? C’était probablement un aveugle. Ou alors il avait de la merde dans les yeux ; ce n’est pas très étonnant de la part d’un beauf mal habillé mal élevé mal coiffé – autrement nommé mhmemc, exact opposé du bcbg - ; autre hypothèse plausible : ce jeune homme a abusé de la soupe au bambou qui l’a rendu malade et mal voyant.
Ce n’est pas Arnulf qui dirait que Mahaut est laide, songe la jeune fille. Il est même parfois un peu lourd avec elle ; Mahaut sait très bien ce qu’il veut. Elle ne lui a toujours pas donné la clé vers son delta enchanté, vers son triangle magique de la fécondité. Ce garçon n’a pas encore eu l’opportunité de l’emmener dans un voyage interstellaire sans quitter leur chambre. Elle n’a pas encore osé dire oui. Mahaut le regrette parfois un peu : elle sent qu’elle le perd. Un jour, il se tournera vers une autre fille, plus pulpeuse qu’elle, surtout plus libre de la culotte – ce n’est pas très dur. Mahaut se retrouvera alors seule. Oh, elle pourra sans doute retrouver facilement un copain, mais ce sera encore le même cirque : il la plaquera quand il comprendra à quel point elle est inaccessible.
Mahaut, quand elle est enfermée dans une pièce sombre, ne peut pas s’empêcher d’avoir ce genre de pensées. C’est toujours comme ça. Ça lui était arrivé dans la cave l’autre jour, tout comme ça lui arrivait quand ses parents la punissaient, petite. Elle pense à ses problèmes, aux soucis qu’elle essaie de refouler sous son maquillage. Elle hait être enfermée dans les pièces exiguës… Alors elle se ressaisit, avale sa salive, étire une dernière fois ses bras, puis repart à l’assaut contre la porte du placard, la tambourine, la frappe de ses mains ou à l’aide des conserves. Quelqu’un finira bien par ouvrir, non ? La cuisine est un endroit fréquenté : un garçon, une fille, un poney, n’importe qui, n’importe quoi, l’entendra forcément et viendra à son secours !
Elle frappe, elle frappe, elle se jette contre la porte quand… bam, elle s’écrase sur le carrelage de la cuisine, sous les yeux hébétés d’un enfant, le visage tâché de nutella, qui a bien voulu l’ouvrir. Aoutch. Sa crédibilité est réduite au néant.
Sans titre
Par Mistral
Rien à faire, elle étouffait. Depuis qu'elle y était entrée, sa vie était devenue morne, noire... sombre. La sensation de ne plus être libre d'elle-même, de ne plus pouvoir se voir avancer... Elle avait beau savoir que les yeux étaient censés s'accoutumer à l'obscurité, cette obscurité-là lui semblait si épaisse qu'elle avait beau s'y débattre, rien n'y ferait. Elle était enfermée. Elle avait perdu la notion du temps. Combien de grains de sables avaient coulé jusque dans le fond du sablier ? Au dehors, depuis combien de secondes, de minutes, d'heures, de jours était-elle portée disparue ? Elle pensait qu'elle pourrait s'y faire le temps que quelqu'un trouve une solution, que quelqu'un vienne la chercher - qu'on la délivre. Mais elle perdait espoir. Peut-être l'avait-on oubliée. Peut-être que son existence avait été rayée de la mémoire de tous ses proches, que ceux-ci dégustaient tranquillement tranches de bacon ou soupe de bambou en riant aux éclats, qu'ils planifiaient joyeusement une promenade de poney dans leur après-midi... qu'ils ne se souciaient plus le moins du monde de la pauvre Helen Machiaviel. Délaissée.
Elle ne se souvenait plus pourquoi elle était entrée. Il lui semblait que tout était parti d'un stupide jeu. Mais cela n'excusait rien ! Qu'est-ce qui lui avait pris d'ouvrir cette foutue porte ? Puis surtout de s'y engouffrer ? Le flot des regrets qui tourbillonnaient dans sa tête lui paraissait si lourd qu'elle peinait à relever la tête. Peut-être était-ce cette voix qui lui avait murmuré de venir la rejoindre, suggestion à laquele, comme une idiote, elle avait cédé sans se poser de question. Voilà où ça l'avait menée maintenant, condamnée à attendre que le temps passe dans cette prison irréelle, cette noirceur d'encre interstellaire ; pire encore, la voilà d'humeur navrante, laissant ses pensées vagabonder entre mélancolie langoureuse puis lamentations fécondes de soupirs. Elle ne ressortirait jamais. Il fallait s'y résigner...
Un cliquetis, un grincement de porte qui s'ouvre.
« Helen !? Qu'est-ce que tu fais là !? Avec Mister Poulpe ?
- Pas les poulpes ! C'est les calamars que j'aime !
- Je... Erwan m'avait dit que le placard serait une bonne idée... Tu sais, le cache-cache. Mais on arrivait plus à sortir ! J'ai cru qu'on allait mourir ! »
Elle sauta dans les bras d'Allen, soulagée, puis s'empressa de s'éloigner vite fait du maudis placard de la cuisine, d'où s'extirpait encore lentement Erwan. Sa mauvaise humeur était partie ; de nouveau joyeuse, elle comptait bien savourer cette nouvelle fin de journée avec ses amis.