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 Everything's OK │E. Butcher

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Sale gosse
Ice Cromwell
Ice Cromwell

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Féminin Pseudo Hors-RP : White
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• Age : 28
• Pouvoir : Dîtes donc où et quand, l'arrivée sera sûrement à côté de la plaque.
• AEA : Elle, le machin, le truc, moche, grimaçant, avec des trous noirs pour orbites, une fraise sale, des mains pareilles et un don pour vous soûler.
RP en cours : "Mais le plus souvent, il restait prostré, accompagné d'un rire stupide"| H. Hackermann
Boire ou conduire, il faut... être majeur pour commencer| L. Moisan
Se perdre pour mieux se retrouver| J. Sinclair
Sans titre| Z. Christensen & Eve Clement

Messages : 306
Inscrit le : 08/06/2012

Everything's OK │E. Butcher _
MessageSujet: Everything's OK │E. Butcher   Everything's OK │E. Butcher Icon_minitimeSam 6 Oct 2012 - 20:47


Des néons qui grésillent au-dessus de la tête. Une lumière blanche trop violente. Un doigt enfoncé dans la bouche qui titille la luette. Le spasme libérateur.
La cuvette blanche se colore d’un mélange de bile et d’aliments broyés ; rejet du monde ou de la réalité, sûrement un peu des deux. Ce qui reste en travers de la gorge, ce qu’on ne peut pas accepter.

Ca brûle et ça fait mal. On dirait de l’acide.

Elle n’avait jamais pleuré, même quand elle en avait le plus envie, et elle avait décidé de ne jamais céder à la tentation. Pour être forte, ou au moins pour le paraître. Elle ne connaissait des larmes que le regard accusateur, que les dénonciations silencieuses que sa nourrice lui avait porté. Si souvent, trop souvent. Elle ne voulait pas lui ressembler. C’était exclu. Etre faible pour se trouver des excuses, elle n’en avait pas besoin. Comme un monceau de fioritures, la réduisant à une personnalité ignominieuse. De fait, la pitié à l’égard de cette femme il n’y avait de place.
Et elle-même ? Elle-même rien. N’être rien, n’être personne, être une absurdité de la nature. Stoïque, inhumaine. Mais qui souffre tant.

Pour un peu, elle aurait voulu mourir pour de bon.
Parce que oui, elle y pense, parfois.

Le résultat est superbe. C’est sale. Ca pue. Il faudrait un verre d’eau, maintenant. Pour rincer la bouche, les dents et enlever ce qui reste entre la mâchoire. Terminer de cracher, haletante, presque fébrile. Complètement ridicule. Une tignasse échevelée pendouille bêtement sur la joue plus pâle qu’un bloc de marbre, vite balayée d’un mouvement d’épaule. Il y a un sentiment de dégoût pour son propre être, parce que oui, c’est malsain cet acte. C’est malsain, et parfois, on peut aller jusqu’à dire que ça fait peur. Ca fait peur comme un univers qui sépare de l’autre, ça fait peur comme sauter d’une falaise.
Elle n’était pas anorexique pour autant. Ca, non. Elle ne cherchait pas à maigrir, pas au sens physique en tout cas. Le trou dans l’estomac, le vent entre les vertèbres, la mort dans les joues, tout cela, ce n’était pas pour elle. Non. Elle mangeait quand cela lui chantait, quitte à rester à jeun une semaine durant. Manger, quoi de plus primaire ? Il fallait manger pour vivre, voilà tout. La glace quant à elle ne faisait que bêtement son rôle, réfléchissant sans se poser de question, ignorant les yeux rougis, ignorant le rictus désespéré. Le reflet est ce qu’il est. Il ne déforme pas, il n’ajoute rien ; il rend juste la réalité, aussi crue et illusoire fût-elle. Alors ? Alors c’était encore plus risible, encore plus minable. Elle ne vomissait pas contre ses formes, elle ne vomissait pas par opposition. Elle ne vomissait pas pour les bonnes raisons. Elle voulait juste se vomir, elle et son immondice. Juste vomir pour mieux s’effacer. Comme si cela pouvait la vider, la rendre transparente, petit à petit. Pour aller mal et se flageller. Ce n’est pas de l’anorexie, ça. Elle n’était pas une victime. Elle était coupable, tout simplement.

Le silence, lui, protège.

Le sang battant dans ses tempes. Combien de temps encore ? Le carrelage au mur est glaçant –ou glacé, au choix. Qui que soit celui qui avait établi les plans, qu’il soit béni. Son cœur battait encore la chamade, cognant contre sa poitrine comme on cogne contre les barreaux.
Elle avait eu peur, c’est vrai, en arrivant de se sentir enfermée, de ne plus savoir où aller. Elle avait eu peur de trop vite s’ennuyer. Parce que l’ennui est le pire ennemi qui soit, rongeant les sangs, tordant l’enthousiasme et noyant la logique. L’ennui est illogique et dangereux. Une épée de Damoclès au dessus des têtes. Père de tous les vices, il ressemble à la Fatalité, ne serait-ce que pour sa capacité à donner des cheveux blancs. Et puis, comme elle, il est là, menaçant. « Et in arcadia, ego. »

Erreur d’appréciation.
Plusieurs semaines avaient passées, comme de normal, et rien, rien ne la lassait. C’était comme être pris dans un tourbillon de couleur, un tourbillon de vie, un tourbillon bizarroïde bourré d’étrangetés –avec des morceaux de soleil et des clairs de lune. Elle avait appris, parce qu’il y avait une infinité de choses à savoir, elle courait après le temps et les places. Elle courait de l’ombre vers la lumière, dans un monde si vaste qu’elle n’en connaissait qu’une alvéole de ruche, avec des expériences sucrées comme le miel. Pas de déception, que des bonnes surprises. Le genre de situations qu’elle n’attendait plus et qui, en fait, l’avait toujours espérée, ici.

D’un geste à moitié hésitant, elle essuya les commissures de ses lèvres entrouvertes avant d’éponger ses joues rougies telles des pivoines. C’était véritablement risible : elle n’avait rien fait d’excitant sinon repeindre l’émail des WC. Ouah, charmant.

Mais pourquoi, d’ailleurs ?
Pour une expérience.
Ou peut-être parce qu’il n’y avait pas d’autres issues, malgré cette pièce si bien jouée, si bien orchestrée.

Elle avait une putain d’envie de pleurer.

Sauf qu’à force, elle avait oublié comment on s’y prenait. L’eau ne coule plus que pour de faux et il n’y là rien de rédempteur. Aujourd’hui, elle n’avait plus le droit qu’à la frustration. C’est sans doute sa punition pour avoir défié la nature humaine, voilà tout.

Enfant trois ans, et puis déjà adulte. A mi-chemin entre les deux, coincée dans un univers de deux-âges, il n’y a déjà plus d’innocence, plus d’appuis pour se raccrocher. Il faut flotter dans l’inconnu, dans le non-lieu. Juste une écore abrupte et hostile d’où il faut se jeter, parce que le retour en arrière n’avancerait qu’à un retour au néant, impasse trop noire signifiant le passé, fini et aboli. On ne peut pas changer ce qui a déjà eu lieu, c’est la règle. Une règle haïssable et désespérante, mais une règle quand même, sans laquelle le ciel précipiterait ses étoiles vers le sol, vertigineusement.


Un rapide coup d’œil sur le cadran de la montre. Plus d’une vingtaine de minutes qu’elle était là à dégobiller bile et tripes. On devait sûrement penser qu’elle s’était noyée en tirant la chasse, ou pourquoi pas, qu’elle avait vu un lapin blanc descendre dans les canalisations et était partie à sa poursuite, pareille à une louche de liquide violet, du Destop Turbo. N’importe quoi.

Il y avait dans cette idée tant de ridicule qu’Ice, la Ice si mesurée, fut prise d’un irrépressible besoin de rire.

C’était un rire fou, qui tressautait quelques fois, qui ricochait sur les parois de la cabine, s’échappant par les fentes de la porte, déjouant les obstacles que constituaient les charnières. Un rire de toutes les couleurs, mi-étouffé par les sanglots, mi-goguenard également. Un rire bariolé et balafré, qui la stupéfiait de sortir ainsi de sa gorge, de ses lèvres, sans son autorisation, elle qui n’avait plus connaissance du rire franc.
Probablement qu’elle ne serait pas tant laissé aller si le public avait été là. Mais il n’y avait pas de public, n’est-ce pas ? Alors pourquoi s’encombrer d’un masque d’opérette ? Il était à terre, maintenant, il faudrait le ramasser, bientôt ou après. Mais plus tard en tout cas, plus tard. Elle se fichait des autres, ce qu’elle en disait… En vérité, c’était une mortification sourde qui la tenaillait. Avoir l’air naturel sans l’être, se monter en utopie tout en se sachant dystopique, un théâtre qu’avec l’âge il est difficile de mettre en place sans se prendre les pieds dans son vêtement.

Pourvu que personne ne l’aie surprise.

La chasse d’eau comme un tsunami, lavant tout, emportant tout. Plus la moindre trace subsistant. Voilà, un dégueulis anonyme, dont nul n’aurait jamais vent ; une vomissure sans nom, sans date, sans souvenir. Tout est propre, tout est nettoyé, il n’y a plus rien à voir.

Dis, est-ce que ça va bien ? Est-ce que ça va bien ?

Non, je me sens comme une chienne, comme un radeau de bois qui flotte –tantôt une rive, tantôt l’autre. Non, je voudrais parler à quelqu’un mais j’ai appris à me taire, j’ai appris à faire silence, je n’ai besoin d’aucun Autre que moi.

Dis, est-ce que ça va bien ?

Obligée de répondre oui, parce que ce n’est pas si grave, je suis heureuse, écoutez j’ai ri ! Au fond, on ne peut survivre seul, alors il faut se voiler la face, pour croire que si.

Le battant claque, sec et fruste. Vivre dans des toilettes, ça ne s’est jamais vu. Et puis, nul Basilic dans les parages, ni de Voldemort, ni de Jedusor. Nul carnet noir aux pages trempées, nul cadavre d’une fille brune aux lunettes rondes.

Un bref regard dans le miroir, un reflet abrupt aux yeux agrandis par la peur, par la fatigue, par la solitude.

L’eau jaillit sur les mains, entre les doigts transis.

Tout va bien.
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Everything's OK │E. Butcher _
MessageSujet: Re: Everything's OK │E. Butcher   Everything's OK │E. Butcher Icon_minitimeSam 24 Nov 2012 - 18:19

Un long cri de désespoir, et un geste brusque. Voilà à quoi se résumait son réveil chaque jour.. Les draps humides de larmes n’arrivaient pas à éponger le cauchemar d’Eden. Il était présent tous les jours, chaque seconde de sa vie. Enfin… A quoi pouvait se résumer sa vie désormais ? A un long râle de plainte, qui n’en finissait pas. La jeune femme était enfermée ici pour toujours. A quoi bon vivre ? Elle voulait délivrer sa souffrance en se vidant de son élixir pourpre, pour enfin respirer. Mais sa promesse faite à ses parents l’en empêchait.

Elle passait une main tremblante dans ses cheveux humides, tentant de reprendre ses esprits. Elle se levait, son corps frêle et son visage pâle traduisant le mal-être de son existence ici. Elle s’avançait vers sa salle de bain, se regardant dans le miroir où trônait le reflet d’un quotidien morne, sans valeur, épuisant. Elle souriait, non pas pour se donner du courage, elle souriait pour se moquer d’elle-même. Elle finissait par plonger ses jambes dans l’eau chaude du bain au préalablement préparé, puis ce fut son tronc pour enfin finir avec son visage. Peut-être que si elle se noyait, elle reviendrait à la réalité, et pourrait à nouveau vivre comme avant. Elle essayait. Les minutes passaient et rien ne se passait. Avait-elle réussi ? Non. Son propre corps lui interdisait de goûter au bonheur et l’obligeait à revenir à la surface. Elle avait échoué, encore une fois.

Elle se levait, s’essuyait, et n’enfilait qu’une simple robe de lin noir, et une paire de basket, sans prendre la peine de les nouer. C’était trop fatiguant. Elle ne prenait pas non plus la peine de se coiffer.

La jeune femme tournait un peu en rond dans sa chambre, avant de se tourner vers sa sacoche de cuir et de l'ouvrir. Les odeurs qui s'y émanaient lui rappelait sa librairie adorée. Elle regardait de plus prés et sortait un vieux bouquin relativement bien abimé. Elle passait une main sur la couverture et soudainement, une inscription apparaissait : «  Journal de Victor Butcher, à l'intention d'Eden. ». La concernée lâchait le journal, surprise.. Alors son père avait écrit un journal à son intention ? Jamais elle n'en avait su l'existence et à la vue de « Victor », elle souriait. Pour la première fois, depuis longtemps. Elle le feuilletait mais toutes les pages étaient blanches. Son sourire retombait. Elle essayait malgré tout une technique que son père lui avait apprise étant enfant, c'est à dire l'encre invisible et la lumière. Eden prenait aussitôt sa lampe torche et elle passait les pages dessous. Une légère écriture comment à apparaître, et elle pu lire les premiers mots :


« Ma tendre et chère Eden. Si je t'écris ce journal, c'est parce qu'a partir de cet instant, chacun de nos jours à ta mère et moi nous sont désormais comptés. Nous voulons que tu saches que ce bouquin contient une certaine « magie » pour qu'il t'apparaisse au moment où tu en auras le plus besoin. N'oublies jamais, que peu importe où nous sommes, nous t'aimons très fort et nous comptons sur toi pour déchiffrer cette énigme.
Papa et Maman qui t'aiment fort. 
»


La jeune femme ne pu s'empêcher de sourire de joie, à la vue de l'écriture de son père. Son teint pâle se ravivait légèrement, et son coeur se réchauffait. C'était un signe envoyé par delà ce monde pensait-elle. Si elle n'avait pas été dans une telle situation, elle aurait ri, à l'idée de croire que c'était illogique. Pour elle, tout était rationnel. Jusqu'à ce fameux jours où elle s'était perdue dans cet endroit.

Elle décidait d'aller prendre l'air, sortant de sa chambre et déambulant dans les couloirs, espérant croiser quelqu'un. Elle s'avançait en direction d'une pièce fortement éclairée. Sur le coup, rien ne la prédestinait à rentrer dans des toilettes.. En fait, son esprit était occupé et elle devait se changer les idées et voulait maintenant visiter chacune des pièces de cette demeure. Autant commencer par les toilettes..

Elle entrait. Puis observait l 'environnement qui l'entourait, avant de poser son regard sur la personne qui à priori se lavait les mains. Eden voyait pour la première fois « quelqu'un ». Elle restait un peu figée sur l'instant mais ne tardait pas à vouloir qui était cette personne et surtout, comment à son tour s'était-elle retrouvée ici..

«  - Bonjour. »

Son salut paraissait froid, et pourtant, il ne l'était pas. Eden n'avait jamais été très à l'aise avec les personnes extérieures à sa petite vie, mais elle devait se lier, pour mieux vivre son empriosonnement.
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