| | Les morts ont des oreilles {Eve Clément} | |
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« ITS NOT SAFE I TELL YOU » Nikoleta Papadakis
+ Pseudo Hors-RP : Never • Age : 35 • Pouvoir : Tout ce que tu as laissé derrière toi tient dans une boule à neige. • AEA : Un monstre qui se roule dans le boue et squatte votre lit pour se sécher. • Petit(e) ami(e) : Aarne Kinnunen, le terrible Finlandais. RP en cours : • Nikoleta s'enferme dans les placards par là.
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| Sujet: Les morts ont des oreilles {Eve Clément} Lun 28 Oct 2013 - 21:56 | |
| « Les morts ont des oreilles. » Même six pieds sous terre
Nikoleta ne savait pas pourquoi elle faisait ça, surtout que ça lui fichait la trouille et qu'elle savait très bien ce qui finissait par se passer quand elle avait la trouille. Mais au lieu de ranger son matériel et rentrer au manoir, comme une grande, elle passa un peu plus fort l'éponge sur la stèle. Le nom devenait plus visible, laissant à son imagination fertile le début passé d'un « A ». Ça n'allait pas, là-dedans. Les couloirs semblaient lancer à sa poursuite mille assaillants imaginaires et les pièces se refermaient sur elle comme pour la dévorer. L'angoisse étreignait un étau désagréable autour de son estomac chaque fois qu'elle portait la fourchette à sa bouche ; et en plus de ça, elle n'osait plus parler à Aarne. L'eau savonneuse sur les mains, persuadée que ce n'était même pas comme ça qu'on s'y prenait pour nettoyer une tombe, elle rejetait tous ses problèmes sur la pierre envahie par la mousse que dépose le temps. Autour d'elle, mille et une autres formes plongées dans le soleil déclinant de la fin d'après-midi attendaient elles aussi ce nettoyage presque furieux et compulsif. Il était triste, le cimetière, que ce soit en plein jour ou dans la soirée : la nuit, il revêtait des formes indistinctes pour effrayer les promeneurs, mais sous la lumière, il en devenait pitoyable. Nikoleta détestait ce sentiment cuisant d'abandon, le même qu'elle retrouvait avec les jouets abandonnés du vieux grenier. Toutes ces mauvaises herbes qui masquaient l'identité des morts, toute cette terre tassée et retournée, laissée là aux soins des intempéries et d'un jardinier invisible... Ses yeux verts se posèrent sur une tombe voisine, à quelques pas de la sienne. Elle était presque neuve, resplendissante. Un froid indescriptible s'empara d'elle et planta ses crocs dans son cou.
Frotte, frotte plus fort.
Elle n'allait rien achever de concret en rendant un semblant de vie à ce lieu délabré, mais ça avait le mérite de lui occuper les mains. En voulant faire la cuisine, il y avait peut-être trois heures de ça, elle s'était coupé le doigt et avait dû courir à l'infirmerie chercher pansement et désinfectant. Sa main gauche, inactive, témoignait de l'incident, posée sur son genou. Avec un bref soupir, l'éponge atterrit dans la bassine de plastique bleue, aspergeant de gouttelettes savonneuses les mauvaises herbes qui poussaient entre les dalles disloquées. Figure humaine (ahah), ou plus ou moins, ça irait pour celle-ci. Sa voisine avait besoin de soins, elle aussi. Déprimée par toute la mousse qui en recouvrait la surface et lui donnait l'air d'une lépreuse éplorée, Nikoleta se redressa doucement, époussetant sa jupe brune. Ses bottines caressaient le sol sans un bruit ; et peut-être que ce fut pour cette raison qu'elle crut saisir un bruit parasite. Juste au dessus de la mince brise, juste derrière le chant des pierres. Et la pauvre Nikoleta, quand elle pensait voir un fantôme ou qu'une présence se faisait brutalement sentir, avait tendance à sursauter. La bassine dont elle s'était saisi fit un bond entre ses mains humides et vint étaler son contenu à terre. Eh m...
Un cri surpris s'échappa de sa bouche sans qu'elle puisse le retenir. Au moins, elle n'avait pas jurer, il ne fallait pas trop lui en demander ! Elle s'accroupit très vite pour ramasser l'éponge et fit voler sans cheveux quand elle se retourna et demanda nerveusement :
« Il y a quelqu'un ? »
Pitié, songea-t-elle irréaliste jusqu'au bout des ongles, faites que ce ne soit pas un mort-vivant venu me dévorer le cerveau et tout ce qui va avec. |
| | | Pensionnaire Eve Clément
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Papa pâtissier Lukas Robin Messages : 86 Inscrit le : 10/06/2013
| Sujet: Re: Les morts ont des oreilles {Eve Clément} Sam 2 Nov 2013 - 22:25 | |
| Accroupie près d’une tombe Eve appuie son menton sur sa paume, elle a oublié quelque chose (d’essentiel). Là, au milieu de ces tombes, les chaussures salies par la boue, écrasée sous sa veste trois fois trop grande, Eve cherche désespérément dans sa mémoire. Elle qui retient chaque choses, qui n’oubli aucun détails, comment peut-elle ne pas se rappeler ? C’est drôle qu’elle ait pu oublier pourquoi il y a de grandes pierres plantées au sol ; le vent emmêle ses cheveux. Ah, Eve, comment peut-on ne plus reconnaitre un cimetière ? Son air sinistre noyé dans la poussière et la pierre, des morts enterrés tous les cinq mètres et ce vieux pot de fleurs (abandon). Ses yeux cernés trainent aux pieds de la tombe, oui, là, elle est persuadée qu’il y a quelque chose et ça l’intrigue (curiosité). C’est juste en-dessous. Il suffirait d’enlever la terre.
Ses doigts s’enfoncent dans le sol. C’est le seul moyen de savoir après tout. Creuser un peu ce n’est rien (il n’y a pas mort d’homme). En retirant une poigné elle se crispe (souvenir). Elle n’a encore jamais essayé de retirer la terre, elle s’en souviendrait sinon, mais le sentiment d’avoir vue l’inverse effleure doucement son esprit. Le vent siffle, ses doigts s’écartent, la terre glisse entre ses mains. Pourquoi remplissait-on un trou avec de la terre ? Un frisson parcourt son dos, ses yeux s’écarquillent (stupeur). Elle se relève et prend son visage entre ses mains, oh, elle sent qu’elle ne doit pas creuser (qu’elle ne veut plus). En voilà une bourde. C’est juste sous ses pieds et maintenant elle a de la terre sur le visage. Peut-être qu’elle se souvient maintenant. Elle doit partir.
Ses bras s’enroulent autour d’elle à mesure que le froid engourdie ses jambes, c’est qu’aujourd’hui Eve est encore en pyjama sous sa veste, en réalité elle n’avait pas prévu de sortir de son lit, alors porter une robe de nuit ne lui posait aucun problème. Jusqu’à ce que son programme soit perturbé et qu’elle se retrouve en petite robe, sous une grosse veste, dans un cimetière, en fin de journée. Mais maintenant elle a bien envie de retrouver son lit (cafard).
Une dizaine de mètre plus tard Eve s’entrave et passe par-dessus une tombe. Ça ne l’étonne même pas (plus). Par contre ça a eu plus d’effet sur la personne qui a lâché un cri strident (et un sceau d’eau). Une silhouette apparait dans un éventail de cheveux, une petite femme, deux yeux verts et une question. « Il y a quelqu'un ? »
Elle tousse trois fois et se frotte le visage, le salissant encore plus par la même occasion. Il lui faut quelques secondes pour se rappeler qu’elle doit se redresser. « Oui. » Dit-elle en s’appuyant sur une tombe pour se relever. Eve n’a jamais dégagé une aura chaleureuse, et les ombres du soleil couchant sur son visage n’aident pas (elle ne sait pas quoi dire).
HRP : Pas de souci pour le retard puisqu'il y a des coeurs o/ (enfin surtout parce que je t'ai répondue 100 plombes après, je serais plus rapide les prochaines fois normalement ^^)
Dernière édition par Eve Clément le Sam 4 Jan 2014 - 2:34, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Les morts ont des oreilles {Eve Clément} Dim 10 Nov 2013 - 22:32 | |
| ... On allait pas demander à une fille prisonnière d'un manoir magique qui s'était fait courser par une boite de haricots quelques temps plus tôt d'être logique, hein ? Il y avait des choses que Nikoleta pouvait faire (comme sortir et aller s'isoler dans le cimetière pour nettoyer des tombes aux noms illisibles), et d'autres qu'elle ne pouvait pas cautionner : en l'occurrence, un séjour prolongé au pensionnat n'avait toujours pas réussi à lui retirer l'idée que les lieux n'étaient pas remplis de monstres. Il devait bien y en avoir un à chaque tournant pour ses yeux paniqués. Effrayée par la forme qui s'était redressée, le visage couvert de terre et l'air de sortir d'ailleurs, elle poussa un petit cri et recula. Beau concert de piaillements inutiles, vraiment ; elle tomba sur son séant et n'en bougea plus, le cœur menaçant d'éclater et de s'échapper de sa poitrine. La bassine et l'éponge furent instantanément lâchées et oubliées là. Précipitamment, comme si poser la question avait pu la sauver si tel avait été le cas : « Vous êtes un mort-vivant ? »Plusieurs raisons pour lesquelles Nikoleta n'aurait pas fait une bonne héroïne de film d'épouvante : elle n'était pas vraiment jolie (quoique que ce n'était pas le plus important), elle n'était pas courageuse, elle ne courrait pas assez vite, elle ne savait pas se servir d'un pistolet, d'un fusil ou d'une hache et pour finir, elle vouvoyait les zombies. Ce qui, définitivement, ôtait toute tension au drame. Heureusement pour elle, la Grecque se rendit vite compte qu'elle faisait erreur. Mortifiée par sa stupide méprise, elle se redressa et s'approcha de la jeune femme qui semblait crouler sous le poids d'une veste bien trop grande. Intriguée par sa tenue et son apparence défaite, elle suspendit son geste à mi-chemin. D'accord, elle avait peut-être la figure barbouillée de terre, mais ce n'était pas un zombie ; pour autant, qui lui disait que ce n'était pas une espèce de psychopathe qui se promenait dans les cimetières au crépuscule, histoire de recueillir de jeunes vierges pour ses rituels sataniques ? C'était vraiment, mais vraiment crétin comme idée. Elle en eut honte, comme souvent. Et comme toujours, elle n'eut pas le courage de reprendre là où elle s'était arrêtée. La peur lui paralysa les jambes et l'estomac tout à la fois. Bientôt, tout son corps se crispa d'effroi. Le jour où elle s'avancerait, chaleureuse et détendue, vers un inconnu, il pleuvrait des grenouilles sur le pensionnat. « Vous, euh, vous... vous avez besoin d'aide ? Votre visage... »Nikoleta n'aurait jamais osé dire à voix haute qu'elle lui faisait peur. Ça ne se faisait pas, ça pouvait blesser. Méfiante à l'excès mais pas animée de mauvaises intentions, faire du mal aux autres la rendait mal. Même si, pour avoir l'air crédible, elle aurait dû apprendre à maîtriser les petits signes qui trahissent la peur. Elle en était recouverte, des pieds à la tête. S'ils avaient clignoté, ils n'en auraient pas été plus voyants. Ahah... Beau panneau de signalisation qui hurlait « J'AI PEUR » en lettres capitales. Il faisait frais. Le soleil se couchait. Et si, et si... Et si jamais... |
| | | Pensionnaire Eve Clément
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Papa pâtissier Lukas Robin Messages : 86 Inscrit le : 10/06/2013
| Sujet: Re: Les morts ont des oreilles {Eve Clément} Ven 15 Nov 2013 - 19:50 | |
| L’effroi qui pétrifie la jeune inconnue est visible au point que les doigts d’Eve en frissonnent (sa respiration étouffée dans la gorge). Une seule question la dévore ; pourquoi est-elle effrayée ? Ses yeux verts et arrondis la dévisagent, comme si la peur elle-même découvrait Eve. La pression exercée par son regard la met mal à l’aise, elle baisse le sien et sert un peu plus sa veste entre ses poings (elle se cache). Le silence mortuaire a engloutit le cri de l’inconnue à peine a-t-il était prononcé, Eve déteste le bruit mais Eve déteste encore plus le silence (pesant). « Qu’y a-t-il ? » Elle ne comprend rien, ni ce qu’il se passe, ni ce qu’elle doit faire et encore moins ce qui ne va pas. Parce que pour une fois, Eve a réalisé que quelque chose ne va pas. « Vous êtes un mort-vivant ? »
Haussement d’un sourcil et elle grimpe encore une marche dans l’incompréhension, en réalité le principe d’un mort-vivant échappe totalement à l’esprit brut d’Eve. Pendant que l’opposition des termes embrouille encore sa logique, sa voix se manifeste sans qu’elle ait vraiment l’impression de l’avoir voulue. « Je suis morte ? » Son cerveau aux tendances masochistes continue de s’embourber dans les questions les plus absurdes alors qu’elle regarde l’étrangère la bouche entrouverte, ce qui n’aide vraiment pas à mettre en valeur son intelligence. Puis devant son air toujours aussi effrayé elle coupe à nouveau le silence. « Mais que se passe-t-il ? »
« Vous, euh, vous... vous avez besoin d'aide ? Votre visage... » Son souffle se suspend. « Mon visage ? » Ses mains glissent sur ses joues, à la recherche de sang ou d’une blessure quelconque mais ses doigts ne trouvent qu’un nez glacé et des lèvres déchirées par ses dents. Le mystère qui hante son expression laisse clairement saisir que justement elle n’a rien saisit (panique). Se cachant derrière ses paumes elle bégaie, certaine qu’une chose atroce va dévorer sa tête. « Q-Qu’est-ce qu’il se passe ? » Sa voix étrangle les derniers mots, les coins de sa bouche s’abaissent. « Pourquoi tu me regarde comme ça ? Qu’arrive-t-il à mon visage ? »
La situation est complètement tordue, l’une panique, l’autre est à mille lieux et la conversation n’a aucun sens. « Je suis désolée… (pourquoi ?) Comme si tout n’était pas déjà assez incompréhensible jusqu’ici.
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| | | « ITS NOT SAFE I TELL YOU » Nikoleta Papadakis
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| Sujet: Re: Les morts ont des oreilles {Eve Clément} Ven 22 Nov 2013 - 23:53 | |
| ... Méprise, surprise, on repart à zéro et on fait les présentations dans le bon ordre cette fois-ci ; c'était ce que le cerveau de Nikoleta aurait pu lui suggérer s'il n'avait pas été affairé à donner un sens aux différentes expressions de son interlocutrice. Qui, non, n'était de toute évidence pas morte et semblait aussi paumée qu'elle. Complètement à l'ouest, les deux jolies demoiselles. Il allait falloir se mettre sur la même longueur d'onde pour comprendre ce que l'autre racontait. Les mains de Nikoleta partirent en avant pour rassurer la jeune femme mais ne firent que décrire des arabesques bizarres et des cercles tordus qui lui donnaient plutôt l'air d'une ahurie en pleine danse de la pluie. Elle s'immobilisa, coupable d'avoir fait paniquer la jeune femme pour rien. Les mots s'accumulaient derrière ses lèvres entrouvertes sans oser en passer le pas, lui brûlaient la langue comme un café trop amer le matin. Ça ne passait pas, ça ne passait jamais. Comme réfugiée derrière ses mains, dérisoire rempart, l'inconnue qui n'aurait pas dépareillé dans le casting des Noces Funèbres laissa choir un sentiment de culpabilité et d'échec au fond de son estomac. Le tout baigné d'un acide corrosif qui lui donnait envie de vomir. Non, se dit-il avec un semblant de fermeté, il n'y a pas de mal. Juste un petit malentendu. Nikoleta secoua la tête quand la jeune femme s'excusa, persuadée qu'il n'y avait pas motif à présenter des excuses. Pas de quiproquo au monde que de simples mots n'aient pu arranger... Mais ça, c'était sans compter l'empressement avec lequel elle parlait et la tendance naturelle de son corps et son esprit à incorporer la panique dans les gestes du quotidien. « Non non, c'est... Ne vous inquiétez pas, vous avez juste le visage recouvert de terre ! Ça m'a surprise, euh... C'est moi qui devrait m'excuser. »Parce que traiter quelqu'un de mort vivant, ce n'était sûrement pas en haut de la liste du guide de courtoisie. Suivi de cette éloquence merveilleuse et rarissime, un mouvement impulsif vers le bac à demi rempli et l'éponge qui y flottait en macabre parodie de noyé. Elle s'arrêta encore en route, nouvelle tentative avortée. Mais quelle gourde elle pouvait faire, alors ! La nettoyer avec l'éponge, comme les tombes qu'elle avait astiqué quelques minutes plus tôt ? Charmant, vraiment charmant. Peut-être pour masquer son embarras, elle posa une question qui remplit le faible écho du cimetière et se répercuta le long des demeures grises et endormies. « Vous êtes tombée, c'est ça ? Vous ne vous êtes pas fait mal, au moins ? »Elle n'osait pas lui poser de questions sur sa tenue – d'ailleurs elle préférait jeter l'hypothèse sans vérification. Elle n'était pas sa mère ni son amie. Elle était à peu près sûre de ne l'avoir jamais vue. Alors les conseils et les questions, peut-être que... Son visage la chauffait et elle ne savait plus quel sens donner à ses pensées. Ah, décidément, ma pauvre Nikoleta. |
| | | Pensionnaire Eve Clément
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Papa pâtissier Lukas Robin Messages : 86 Inscrit le : 10/06/2013
| Sujet: Re: Les morts ont des oreilles {Eve Clément} Sam 30 Nov 2013 - 17:08 | |
| L’endroit, l’atmosphère, cette fille, elle, leur rencontre, tout est tordu. Peut-être même son visage. Elle tient ce dernier entre ses paumes, prête à le rattraper, comme si il pouvait tomber d’un coup (sans prévenir). Eve n’aime pas particulièrement son visage, il faudrait d’ailleurs être complètement fou pour l’apprécier, mais à quoi ressemblerait-elle sans tête ? Elle tremble et s’accroupie, au bord des larmes. « Oh non il va tomber… » Le froid, à cette hauteur lui semble encore plus vif.
Si l’une est perdue dans une fausse idée, à des kilomètres de la réalité (comme souvent), la deuxième, les bras tendus, est débordée par la situation, qui a dérapée un peu trop vite (dès les premiers mots). « Non non, c'est... Ne vous inquiétez pas, vous avez juste le visage recouvert de terre ! Ça m'a surprise, euh... C'est moi qui devrais m'excuser. » Les doigts de la blonde s’écartent lentement, laissant leur liberté à ses yeux luisants, elle expire. De la terre. Elle expire encore. De la terre sur sa peau, simplement, rien ne se tord, rien ne va se détacher, quelle idée folle. Eve soupir. Elle est complètement folle (l’idée…). Peut-être que tout le monde s’est emballé un peu trop vite (comme la situation). « C’est sûr ? Il ne tombe pas ? » Pendant que la petite femme attrape sa bassine Eve essaie de s’essuyer avec ses manches, tentative peu concluante, mais ça Eve ne peut pas le savoir.
« Vous êtes tombée, c'est ça ? Vous ne vous êtes pas fait mal, au moins ? » En y réfléchissant un peu c’est peut-être pour cette raison qu’elle a mal au genou. De sa main droite Eve ramasse un petit caillou à terre, le fourre dans sa poche et se relève. « Non. » Elle n’est pas particulièrement à l’aise sur les questions qui la vise ; sans mentionner le charisme fou que l’on peut ressentir dans ses réponses. Une main dans la poche elle frotte son pouce contre la surface lisse du caillou. Eve s’approche un peu. « Euh… Tu voulais nettoyer quelque chose ? » Son nez pointe l’éponge dans la bassine. « Tu as besoin d’aide ? Je m’appelle Eve. » C’est bien les deux phrases les plus civilisées qu’elle ait sorti depuis son arrivée ici, si bien que ça la surprend elle-même.
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| | | « ITS NOT SAFE I TELL YOU » Nikoleta Papadakis
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| Sujet: Re: Les morts ont des oreilles {Eve Clément} Lun 16 Déc 2013 - 0:10 | |
| ... Un simple « non » qui ne rassura pas Nikoleta ; mais un long discours ne l'aurait pas plus rassurée, au final. Pourquoi lui avoir demandé si son visage ne tombait pas ? Il ne risquait pas de se détacher de ses épaules pour rencontrer la terre battue qui avait sali ses chaussures. Du moins Nikoleta ne pensait pas ça possible, elle ne l'avait jamais vu, et – est-ce que c'était vraiment impossible, au moins ? Les mains encore secouées de tremblements involontaires plongèrent dans la bassine et serrèrent nerveusement l'éponge qui se mit à pleurer des larmes de javel dans un petit bruit aigu. Respire, Nikoleta, du calme. Tu vois bien que cette fille n'est pas un zombie, ni une détraquée et qu'elle a l'air un peu perdue. La petite voix rassurante qui murmurait à son oreille finit par la calmer, assez pour qu'elle reçoive la question de l'inconnue avec un sourire visiblement plus détendu. Eve. Elle s'appelait Eve. Difficile de coller ce nom au visage pâle et barbouillé de terre, mais le temps ferait l'affaire. Comme toujours, Nikoleta oscillait entre angoisse et honte, jamais sûre d'elle et doutant du sens de ses actions aux yeux des autres. Ses lèvres s'ouvrirent bêtement sur un silence tandis qu'elle réalisait qu'elle allait devoir répondre à la question. Les yeux en perpétuel mouvement firent un va et vient inquiet de la bassine aux tombes qui les entouraient. Les gens faisaient ça, parfois ; se rendre sur la tombe d'un proche, produits en mains, et tout nettoyer jusqu'à ce que la pierre brille. Lui redonner une seconde vie. Sauf que là, Nikoleta n'était agenouillée que sur les restes d'illustres inconnus – elle ne savait même pas si les tombes qu'elle faisait reluire possédait en leur sein des corps. Elle s'inquiétait encore pour rien. Est-ce que c'était bizarre, de nettoyer des stèles dont on avait jamais vu le visage des propriétaires ? « Enchantée, Eve, moi c'est Nikoleta. Et je... (elle hésita une trop grosse seconde avant de reprendre) Je nettoyais les tombes. Je voudrais pas te forcer à faire ça, vraiment, c'est un peu... »Qui d'autre qu'elle aurait aimé jardiner dans cet endroit, franchement ? C'était obscur, c'était effrayant, les herbes envoyaient des ombres agrandies et effrayantes contre les faces de pierre grimaçantes. On évitait ce lieu autant que possible. Qui savait ce que la terre tournée et retournée pouvait renfermer, comme noir secret ? Qui avait envie d'y enfouir sa main pour en retirer celle désespérée d'un mort ? Nikoleta ne put empêcher un frisson violent de secouer son corps. C'était froid, c'était désagréable. Ça lui rappelait que des gens étaient morts ici, que certains ne reverraient jamais leur famille. Que même pour eux, ça pouvait s'arrêter à tout moment. Nikoleta imagina son nom ou celui de sa compagne sur la tombe en face d'elle et se mordit les lèvres pour s'empêcher de pleurer. |
| | | Pensionnaire Eve Clément
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Papa pâtissier Lukas Robin Messages : 86 Inscrit le : 10/06/2013
| Sujet: Re: Les morts ont des oreilles {Eve Clément} Dim 22 Déc 2013 - 12:07 | |
| Ses yeux verdoyants volent de la bassine aux pierres, hésitants comme s’ils devaient choisir entre les deux. Eve tripote nerveusement le caillou entre ses mains. Le regard de l’inconnue continue à balancer. Ça lui donne le tournis. Les rayons du soleil lui font mal à la tête. Que se passe-t-il ? Et pourquoi ces pierres font peur ? Elle le sait pourtant. Les lèvres de la femme s’entrouvrent, censurée par le silence avant même d’avoir prononcées un mot, elles laissent l’horrible sensation de suspense dans les yeux d’Eve (dis le). Mais ses yeux verts font encore des va et vient. Eve ne décroche plus de sa bouche, attendant que le moindre son veuille enfin les délivrer (dis le).
Les secondes prennent des minutes dans ce silence hébété jusqu’à ce que sa petite voix claire et timide mette fin à tout ça. « Enchantée, Eve, moi c'est Nikoleta. Et je... » Nikoleta. Nikoleta est enchantée. Eve se demande un instant si ça ne veut pas dire qu’elle est ensorcelée. Si c’est le cas ça expliquerait bien ses silences étranges. C’est complètement débile (la magie n’existe pas). « Je nettoyais les tombes. Je voudrais pas te forcer à faire ça, vraiment, c'est un peu... » « Des tombes. » Elle n’a pas pu s’empêcher de répéter le mot, comme un écho dans le cimetière, elle l’entend résonner dans ses oreilles et son cerveau se vide soudainement (des tombes). Eve dévisage chaque tombe une par une, figée sur place comme si elle avait vu un fantôme (des tombes). Pourquoi ces pierres font peur ? Parce que ce sont des tombes (des tombes). Chaque battement de son cœur frappe ses oreilles, elle se sent sourde, piégée à l’intérieur d’elle-même (torpeur). Elle ne voulait pas savoir que c’était des tombes.
On remplissait un trou avec de la terre.
Son regard remonte lentement jusqu’à trouver celui de Nikoleta, larmoyant. Elles marchent sur des morts. Quelque chose la touche là, au creux de sa poitrine, quelque chose la fait souffrir. Nikoleta imagine des noms gravés, Eve tente de ne pas se rappeler lesquels elle a vu (elle se souvient de tout).
« Des tombes… Vraiment ? » Elle veut qu’on lui mente, qu’on lui dise que c’est juste de la décoration, il n’y a rien sous la terre, il n’y a rien, uniquement de la terre, de la terre, de la terre. Il n’y a rien là-dessous (des tombes). « A quoi ça sert de nettoyer des tombes Nikoleta ? » Elle voudrait savoir pourquoi on met des pierres, pourquoi on met des fleurs, pourquoi on rend visite à des tombes, pourquoi on n’enterre pas les morts dans un endroit au hasard, pourquoi tous ensembles, pourquoi on ne les oublie pas ?
(Pour leur rencontre, l’ambiance pète des barres.)
HRP : Et passe de bonnes fêtes !
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| Sujet: Re: Les morts ont des oreilles {Eve Clément} Ven 3 Jan 2014 - 19:15 | |
| ... Nikoleta sentit sa gorge se serrer, comme soudainement effrayée à l'idée d'avoir pu réveiller un mauvais souvenir. Des tombes, oui, partout autour d'elles, de la terre jusqu'aux genoux et un masque mortuaire criant de vérité juste en dessous. Ce n'étaient pas les stèles propres et tristes de son oncle et ses cousins, c'étaient les restes quasi anonymes d'anciens pensionnaires, d'inconnus à qui la chance n'avait pas souri. Nikoleta aurait aimé demander à Eve si c'était l'idée de pouvoir se retrouver là-dessous du jour au lendemain qui l'effrayait. Si elle voyait des ombres se couler dans l'obscurité, les fixer de leurs yeux hagards et perdus. Elle ne savait pas pourquoi, mais cette impression la prenait beaucoup trop souvent ces derniers temps. Elle qui entendait déjà des pas la suivre dans tous les couloirs du manoir, la voilà qui s'imaginait des choses... que les autres ne voyaient certainement pas. C'était dans sa tête, tout était dans sa tête. Elle l'avait pourtant bien accrochée sur ses épaules. L'écho d'Eve se perdit finalement dans le vent, noyé pour laisser place à une question toute bête. Et une autre qui la mit mal à l'aise. Elle laissa là la bassine et lui lança un regard surpris, comme si elle la découvrait pour la première fois. Pourquoi, hein ? Nikoleta se posa la question, avec la peur au ventre d'en tirer une réponse qui ne lui plairait pas. Elle aurait pu nettoyer le salon ou les cuisines, passer derrière la soubrette qui laissait les meubles et le sol d'une propreté impeccable. Aller dépoussiérer les couloirs, les tableaux, que savait-elle... Mais elle avait choisi l'air frais et le calme morbide du cimetière pour oublier. Oublier quoi ? Cet endroit lui filait autant de frissons que les longues carpettes carmin du hall d'entrée, celles qui avaient assourdi ses premiers pas au pensionnat. Le vent, mince filet glacé, vint caresser son cou. Nikoleta sursauta et ce geste impulsif la força à se reprendre. Ou presque. « Des tombes, oui. Et je... Je ne sais pas. Parce que personne ne le fait ? »Vu la mousse qui s’amassait à la pierre et les fêlures qui l'embrassaient comme autant d’amants impatients, ce n'était pas difficile à deviner. On abandonnait ce lieu, on l'oubliait, on passait à côté sans s’arrêter. En plus de ressentir de la compassion envers les vieux jouets qu'on jetait au grenier, Nikoleta plaignait maintenant un lieu dénué de vie. Peut-être que les morts avaient toujours un cœur, qu'ils attendaient un proche sans pouvoir satisfaire leurs vœux (puisqu'ils étaient tous restés de l'autre côté de la porte). Elle avait peut-être pitié de ces gens qui, comme elles, avaient trop espéré. Elle se demanda, hors de propos, combien s'étaient suicidés dans le lot. « Ou parce que j'aimerais qu'on le fasse si j'étais à leur place. Hm... »Consciente que ses réponses n'allaient pas réchauffer l'atmosphère, elle enchaine presque immédiatement, les yeux posés sur cette silhouette mal habillée qui aurait pu être tellement plus belle sans toute cette terre : « Je ne t'ai jamais vue avant, tu viens d'arriver ? »Sans toute cette terre qui collait aux mains. |
| | | Pensionnaire Eve Clément
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Papa pâtissier Lukas Robin Messages : 86 Inscrit le : 10/06/2013
| Sujet: Re: Les morts ont des oreilles {Eve Clément} Mar 14 Jan 2014 - 21:04 | |
| Il faudrait les oublier, c’est ce que tout le monde cherche à faire de toute façon (des tombes). On enterre les morts, on laisse leur corps se décomposer dans un cimetière, se faire ronger la chair par les vers pour qu’ils soient définitivement effacés. Le vent souffle. Mais pourquoi met-on des pierres tombales si on veut les oublier ? Elle serre fort le caillou dans sa poche. Nikoleta parait gênée par chacune de ses questions, ses jolis yeux la trahissent, à tel point qu’Eve pour la première fois essaie de tourner sa langue dans sa bouche. Mais finalement, quelques secondes plus tard elle n’a pas pu s’empêcher, pourquoi, pourquoi on nettoie ces putains de cailloux alors qu’on voudrait les jeter aux oubliettes. Elle a peur, ici, avec ces morts en-dessous. « Des tombes, oui. » Des tombes, des tombes, ses oreilles saignent, elle n’aime pas ce mot, il y a des mains sur ses chevilles, prêtes à l’entrainer dans un caveau. Sa figure grimace. Elle ne pense pas qu’elle aura le droit à une stèle, elle, lorsqu’on la jettera dans un trou. « Et je... Je ne sais pas. Parce que personne ne le fait ? »
Eve mord sa lèvre inférieure (silence). Personne ne nettoie les tombes, personne n’a besoin de le faire, puis à quoi ça sert, après tous ces efforts pour les effacer. Mais Nikoleta l’a quand même fait. Peut-être qu’elle ne veut pas les oublier, les corps là-dessous, peut-être qu’elle veut se rappeler une personne qui est dans un trou, sous la terre, tout au fond. Qui est vraiment tout au fond ? Eve s’approche de la stèle que Nikoleta nettoyait quelques minutes auparavant, encore humide et dégoulinante de sale. Elle s’assied juste devant et essaie de lire l’inscription. Son cœur palpite (peur). « C’est sympa. De faire ce que les autres ne veulent pas faire. » Peut-être qu’elle ne les connait pas.
Nikoleta voudrait qu’on le fasse pour elle. « Je ne t'ai jamais vue avant, tu viens d'arriver ? » Eve tourne son visage vers Nikoleta. Elle hésite un long moment, son regard vide sur celui de la femme, avant de se décider. En réalité elle a perdu la notion du temps depuis des années. « Je ne sais pas exactement… J’ai dormi dans une chambre en tout cas, peut-être bien une quinzaine de fois. » C’est son seul repère. Elle détourne les yeux et tire sur ses manches, Nikoleta l’observe. Il faut ajouter toute les fois où elle a dormi par terre (par habitude). « J-J’ai encore de la terre c’est ça ? » Elle passe une main sur son visage, c’est maladroit, il est encore plus sale. « Tu viens souvent ici ? » Si c’est l’endroit le plus agréable dans cette pension elle va vite finir par ne plus quitter son lit. « Il n’a plus de noms… » Les gravures sur la tombe sont illisibles. C’est un champ de corps, tous morts et anonymes.
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| | | « ITS NOT SAFE I TELL YOU » Nikoleta Papadakis
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Messages : 153 Inscrit le : 24/05/2012
| Sujet: Re: Les morts ont des oreilles {Eve Clément} Dim 16 Fév 2014 - 19:40 | |
| ... Sympa, oui ; peut-être hypocrite aussi. Nikoleta eut soudain la bassine et l'éponge en horreur, comme si elles venaient de lui balancer quatre ou cinq vérités dérangeantes à la figure. L'eau savonneuse se balança de nouveau tandis qu'Eve lui répondait, assise devant la tombe qu'elle venait de laver, un regard coincé entre deux réalités. Nikoleta frissonna, encore et encore, sans savoir si c'était la faute du vent, ou bien... Elle se concentra sur les paroles de sa drôle d'interlocutrice. Une quinzaine de fois ? Une quinzaine de jours ? On perdait vite la notion du temps au Pensionnat, elle-même n'était pas certaine d'avoir tenu le compte des heures et des semaines correctement. Elle replaça une mèche derrière son oreille, l'estomac rongé par des doutes et des craintes injustifiés. Qu'aurait-il fallu faire pour qu'ils disparaissent ? Les doutes. Et les morts, aussi. Elle ne l'avait jamais vue avant. Qui d'elles deux ne sortait pas assez ? Peut-être les deux. Elle ne savait pas. Nikoleta aurait aimé la rassurer et lui dire qu'elle n'avait plus de terre, passer une manche amicale sur son visage pour tout essuyer ; mais elle avait peur, peur de se faire rejeter ou peur de ce qu'elle pourrait y découvrir par inadvertance. Elle avait tendance à mettre les pieds dans tous les pièges à loups, la pauvrette – ou au moins, elle persistait à le croire. Ça revenait au même. Au lieu de ça, elle se contenta de secouer la tête et de plonger le chiffon dans l'eau qui lui irritait les mains. La tombe voisine découvrit des inscriptions aussi illisibles que toutes les autres, vieilles et recouverte de taches ineffaçables. Elle eut envie de pleurer. Non, non, c'était tellement triste et froid ici, qui aurait pu avoir envie d'y venir régulièrement ? Même simplement pour se recueillir, ce champ de ruines lui faisait mal aux yeux. Nikoleta soupira, emmêla son souffle au milieu de sa gorge. Comme si on y avait entassé de la terre, respirer devenait de plus en plus difficile. Si elles avaient gratté le sol jusqu'à trouver un cercueil... Parce que la jeune femme se demandait s'il y avait quelqu'un en dessous. Elle passa sa paume contre les inscriptions passées, émue quelque part au fond d'elle. « Non, c'est trop triste pour que j'y vienne souvent. Et puis... »Elle ne termina pas sa phrase et gratta un morceau de ciment qui s'effritait. Difficile de savoir, dans ce décor, ce qui avait été fabriqué à l'avance et ce qui s'était ajouté par la suite. Est-ce que les pensionnaires devaient eux-mêmes creuser les tombes de leurs amis, ou des stèles neuves apparaissaient-elles au milieu de la terre meuble, comme par magie ? « Peut-être que si je frotte assez, son nom va ressortir ? » C'était dit sur un ton presque désespéré, propre aux enfants qui croient encore au Père Noël. Non, rien ne le ferait revenir, mais elle pouvait toujours l'inventer, ce nom, lui donner une nouvelle identité – et pourquoi regarder Eve avec tant d'insistance, comme si la jeune fille au visage barbouillé y pouvait quelque chose ? C'était une drôle de sensation que d'y vouloir plonger ses bras tout entiers. Elle ne voulait pas les oublier sans jamais les avoir connu. - Spoiler:
Désolée pour le retard. ♥
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| | | Pensionnaire Eve Clément
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Papa pâtissier Lukas Robin Messages : 86 Inscrit le : 10/06/2013
| Sujet: Re: Les morts ont des oreilles {Eve Clément} Mer 5 Mar 2014 - 23:12 | |
| Il y a dans son cœur un malaise nouveau et comme une tristesse qui ne lui appartiennent pas (c’est à quelqu’un d’autre). Non, ce n’est pas vraiment de la tristesse ; elle n’arrive pas encore à trouver le bon mot. Ses yeux cernés cherchent aux alentours l’origine de ce tracas intérieur, une tombe, un mort sous ses pieds, elle oubli l’évidence (Nikoleta). Nikoleta commence à frotter une nouvelle pierre, juste à côté, pendant qu’Eve regarde inlassablement la première tombe. Peut-être qu’on a réveillé des morts et qu’ils sont tristes (un autre mot). En pressant le caillou dans sa poche elle le sort comme si la réponse se trouvait là (à l’intérieur). « Je crois que ce caillou est aussi triste, tu ne le sens pas ? » Peut-être qu’elle est la seule à en être capable. Ses doigts caressent prudemment la minuscule pierre, elle essaie de la rassurer, de faire partir sa peine. Mais Eve n’a jamais été très douée pour s’occuper des autres ; son cœur se serre, c’est de pire en pire (ce n’est pas seulement de la tristesse). Comment un si petit caillou, tout lisse et pâle, peut-il éprouver une si grande peine ? Eve soupire, dévorée par l’ambiance mortelle.
« Peut-être que si je frotte assez, son nom va ressortir ? »
Ses yeux oublient le caillou, sa paume se referme et l’enfoui dans la poche. Tournant son visage sale vers sa voisine elle aussi accroupie, elle pose sur Nikoleta ses yeux. Ils ne sont pas émus, ni même intrigués, ils sont là (francs). Elle la regarde directement, sans détour sans voile, sans pudeur, parce qu’elle a compris (tout). En réalité ce n’est pas de la tristesse (elle le savait). C’est plus loin, tout près du désespoir, intensément bouleversé. Oh, ce n’est pas le caillou (elle ne s’y attendait pas).
« Non. »
Eve pose sa main sur celle de la jeune femme, par-dessus celle qui cherche un nom. Maintenant qu’elle touche sa peau, que la sensation est plus intense, elle peut confirmer sans aucun doute, ça vient bien de Nikoleta. Mais elle ne peut pas faire comme pour le caillou, le prendre entre ses mains et essayer de le réconforter. « Peut-être qu’ils n’ont plus besoin de nom. » Personne ne les appellera (plus jamais). « Ces grandes pierres sont là, les noms n’y sont plus mais les pierres restent là. » Et finalement Nikoleta lui fait penser au petit caillou dans sa poche, pâle et lisse, si bien qu’on s’étonne de sa peine. « Ils n’ont plus de noms mais ils ont quand même leur place... Non ? C’est l’essentiel d’avoir une place. » Ces tombes lui semblent soudainement indispensables. Peut-être qu’elle n’aura pas le droit à une place elle, même si elle frottait assez.
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| | | « ITS NOT SAFE I TELL YOU » Nikoleta Papadakis
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| Sujet: Re: Les morts ont des oreilles {Eve Clément} Jeu 27 Mar 2014 - 20:54 | |
| ... Le « non » qui retentit et ne souffrait aucun refus la glaça sur place. Comme une gamine qui venait d'essuyer la pire désillusion de son enfance, Nikoleta frissonna, les yeux piquants sous ses paupières closes. La pression de la main d'Eve sur la sienne la ramena à la surface mais ne la fit pas crever l'onde liquide pour autant : perdue entre deux stèles anonymes, elle avait déjà dû se noyer. La misère l'atteignait toujours comme une balle en plein cœur, sans détours et sans fissures, plaie bien nette qui ne se refermait pas. Et elle aurait bien aimé savoir s'il y avait pareille blessure dans les yeux qui la fixaient, comme étrangers à ce visage souillé de terre. Ce visage qui ne tombait pas et – ô grand jamais ! Ne tomberait un jour. Que faire s'ils n'avaient plus besoin de nom ? Les pleurer, leur en coller un étranger ? Faire ressortir de vieilles voix dépourvues de visage, refaire danser quelques notes sur un piano cabossé ? C'était peut-être égoïste, au fond. Eve avait sans doute raison, une pierre était bien assez, toujours haute, jamais couchée par un vent violent au contraire des forêts qui s'y abaissaient parfois toutes entières. Un signe visible que quelqu'un reposait là et que, même si son nom était devenu illisible, une prière était bien suffisante pour le faire sourire sous toute cette terre. Le repos des morts ne devait pas être perturbé. Avoir une place, aussi petite soit-elle... Ceux qui partaient avant l'heure ne devaient pas en demander plus. Il restait malgré tout au fond de son cœur angoissé un indescriptible sentiment d'abandon, comme si laisser là ces colonnes grises pouvait mécontenter leurs occupants. Que dire de celui qui avait été mis en terre sous ses genoux, qui aurait pu lui faucher la cheville en tendant le bras ? Nikoleta se demandait souvent ce que les âmes torturées, celles qui aspiraient au calme sans le trouver, pouvaient penser de ces faces défigurées et granuleuses. N'en étaient-elles pas déçues, cela ne les remplissait-elle pas de fureur ? Elle repensa à Halloween mais chassa bien vite le Poltergeist de son esprit. Cette esquisse d'enfant n'avait jamais été vivante, ce n'était pas la même chose. Il ne connaissait pas la mort. Et elle non plus. « Mais si... mais s'ils ne voulaient pas qu'on les oublie ? Je veux dire... Tu sais... »Elle fit une pause très courte, crispa ses ongles contre le ciment moussu. Elle ne savait pas elle-même ; comment Eve aurait-elle pu savoir ? « Ici, on est mort pour nos familles. Alors si on oublie nos noms, s'ils disparaissent... il ne restera rien de nous. »C'était idiot de se confier à une étrangère, à quelqu'un qui ne voulait peut-être pas entendre ses états d'âme, qui avaient d'autres problèmes, d'autres chagrins. Ils étaient tous logés à la même enseigne. Personne ne se souviendrait d'eux, une fois le cœur en morceaux. Personne à part les autres pensionnaires, qui mourraient à leur tour, et au final, quand on se pencherait sur sa tombe et ne verrait rien d'écrit... Qui serait-elle ? Plus rien. Plus personne. Et cette pensée lui serrait la gorge. |
| | | Pensionnaire Eve Clément
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Papa pâtissier Lukas Robin Messages : 86 Inscrit le : 10/06/2013
| Sujet: Re: Les morts ont des oreilles {Eve Clément} Sam 5 Avr 2014 - 23:44 | |
| Elle voit bien, au creux de ses yeux les larmes. Ce ne sont pas que des larmes qui s’échappent. C’est la souffrance qui déborde. Les nuances de verts qui s’entremêlent dans leur peine (se noient). Elle ne peut faire que ça, regarder, pourtant elle voudrait faire tellement plus (si…). Promis juré, elle voudrait faire tellement plus. Si elle pouvait elle prendrait son visage entre ses deux mains, ensuite elle essuierait son regard avec ses pouces et elle caresserait ses joues (comme des enfants). Si elle pouvait elle ferait tellement plus, oui, elle lui sourirait, la vie pourrait être milles fois plus belle autour d’un chocolat chaud, devant un feu, ailleurs qu’ici (partout sauf ici). Peut-être qu’elle lui rappellerait que ce n’est pas notre faute. Ils ne sont plus ici, en sont-ils tristes pour autant, peut-être est-ce mille fois mieux après. Après tout.
Sa main glisse, elle s’échoue. Et eux est-ce qu’ils ne nous ont pas oublié ? Et eux, est-ce qu’ils pleurent en pensant à nous ? Eve se demande où est le mieux, au-dessus ou au-dessous de la terre. Il faudrait demander aux morts.
« Ici, on est mort pour nos familles. Alors si on oublie nos noms, s'ils disparaissent... il ne restera rien de nous. » Elle voudrait faire bien plus, l’aider, la consoler. Mais sa voix déraille avant même de franchir ses lèvres, comment pourrait-elle la consoler alors qu’elle ne peut même plus la regarder (les yeux à terre). Qui est sa famille à elle ? Personne ne la pleure, personne ne peut l’oublier… puisqu’elle a déjà oublié tout le monde (sauf lui). Ses yeux brouillés ne se débattent même plus. Qui étaient-ils ? Sa respiration s’étouffe. Peut-être qu’il n’y avait personne. Sa bouche se tord pour conserver le silence. Son cœur lui semble si lourd. Elle donnerait tout, elle se donnerait entière pour se souvenir à nouveau, avoir le moindre détail sur sa famille. Elle donnerait tout, pourtant elle refuse inconsciemment de se souvenir (elle n’est pas prête).
Comment a-t-elle pu les oublier ?
Sur ses joues ses larmes se mélangent à la terre, ses oreilles sifflent, pourtant elle s’obstine à se taire. Elle ne sait pas quoi lui répondre, parce que leurs cas sont étrangers, parce que Nikoleta voudrait que sa famille se souvienne d’elle et qu’Eve voudrait se souvenir de sa famille. Elle suffoque. Ses ongles s’enfoncent dans ses blessures (vive douleur). Elle n’a plus le contrôle, sa poitrine convulse à chaque fois qu’elle inspire, Eve ne peut plus étouffer le bruit de sa respiration. Mais elle ne s’autorise que quelques secondes. Un seul souffle plaintif, un seul petit cri saccadé, rien de plus.
Eve se relève, comme ces pierres. La mort ne peut pas oublier ces cadavres. Elle ne sait pas très bien si c’est l’espoir qui la fait tenir sur ses deux jambes ou si c’est le désespoir ; peut-être qu’elle a déjà tout abandonné pour pouvoir se relever. Elle déroche ses ongles de sa peau avec une grimace et tire sur ses manches. « Ici, ta famille, c’est comme si ils étaient morts, il n’y a aucune trace d’eux. » Elle fait une courte pause. « Pourtant Nikoleta, tu ne les oublie pas… Comm- » Elle s’arrête plus longtemps cette fois et ses yeux regardent le ciel ; puis ils retombent. Ses jambes tremblent. Elle essuie sa main sur sa veste et la lui tend, il faut se relever. « Comment alors, eux, pourraient-ils ? » Comment pourraient-ils l’oublier ?
Comment ceux qui ont connus les cadavres sous ces tombes pourraient-ils oublier la douleur de ne plus jamais les revoir ?
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| | | « ITS NOT SAFE I TELL YOU » Nikoleta Papadakis
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| Sujet: Re: Les morts ont des oreilles {Eve Clément} Jeu 1 Mai 2014 - 21:06 | |
| ... Le temps que Nikoleta se décide à être courageuse, à poser une question sur les larmes de sa compagne, la main de celle-ci avait glissé de la sienne comme le faisaient les perles salines sur ses joues – et elle ne l'avait pas rattrapée. A quoi bon martyriser pierre et terre pour quelque chose, quelqu'un qui ne reviendrait jamais ? Avait-elle dit une bêtise, comme si souvent ses mots piétinaient délicatesse et bienséance ? Non, c'était dans sa tête, encore et encore. Dommage qu'elle ne parvienne pas à s'en persuader et chasser le problème. Ses doigts abîmés de javel s'agitaient, ne sachant que faire, entre essuyer cette eau de trop sur un visage déjà mangé de terre ou effacer à coups brusques la mousse de vieilles pierres peut-être centenaires. Auraient-ils leur âge un jour ? Un matin, le mois dernier sans doute, Nikoleta avait senti son horloge interne s'arrêter. Comme ça. Sans raison. Juste pour figer un peu plus son cœur qui lui faisait mal. Boum boum. Est-ce qu'Eve pouvait l'entendre ? Il battait tellement fort que ça ne l'aurait pas étonnée. Et tout à coup la grecque réalisa qu'elle pleurait elle aussi. Qu'Eve avait l'air de souffrir sur ses deux jambes, qu'elle se redressait pourtant sans rien ajouter. Bêtement, elle attendait toujours une réponse qui tardait à venir. Comment mieux lui expliquer ce qu'elle ressentait ? Que parfois ces os blancs venaient lui chatouiller les chevilles pour lui rappeler qu'elle finirait tôt ou tard par partager leur sort ? Elle tendit timidement sa main. Arrête de te faire mal. Les mots qui tombèrent sur ses oreilles faillirent l'assommer. Il n'en fallait vraiment pas beaucoup pour faire gripper tout le système, rouage par rouage, doucement, sans que personne s'en rende compte – même pas elle. Il n'en avait jamais fallu tant que ça au cœur de Nikoleta pour déborder, ni à ses yeux. Qui était-elle ici ? Il lui arrivait de regarder autour d'elle, et alors elle se souvenait qu'elle n'était plus chez elle. Que ni son père, ni sa mère, ni son frère ne l'appelleraient plus par son prénom, que cette porte avait coupé définitivement les ponts. Sans rien pour endiguer la peine, elle ne pouvait que s'y noyer. Les pauses, ponctuées de souffles courts, de soupirs égratignés, n'apportaient aucun baume à son cœur. La main tendue lui fit en revanche l'effet d'une gifle en pleine figure. Et ce bras tremblant qu'elle n'avait pas réussi à tendre assez vers Eve pour l'accrocher trouva le support de ces doigts terreux sans la moindre difficulté. Il s'y calaient parfaitement. La jeune femme se releva à son tour, talons enfoncés dans le sol meuble, vacillante à souhait. Elle n'oubliait pas, et elle les aimait. Mais pour combien de temps ? Elle n'avait pas confiance en cette mémoire qui lui jouait des tours chaque jour. L'eau dans sa bassine trembla comme feuilles en automne, qui se détachent et voltigent dans le vent tiède. Pluie et nuages noirs, encore. Si elle, un jour, ne se souvenait plus, alors... Un reniflement pitoyable précéda sa réponse embrouillée. « Parce que si un jour j'oublie, ils pourraient... Si jamais ça se passait comme ça... C'est la faute au temps qui passe. »Lui, si cruel dans son carcan de secondes faussement éthérées. Elle n'osait pas s'avouer qu'elle faisait ça pour elle. Ah, maman. Elle serra la main d'Eve, un peu trop fort. « Tu n'es pas trop seule, ici ? »Parce qu'elle, même entourée de rires et de murmures, avait l'impression, un jour sur deux, de flotter au dessus d'un cruel abîme. La bâtisse sombre contre laquelle se reposait le ciel gris et la chaleur qui se dégageait de ces doigts la firent réfléchir. Pourquoi s'occuper des morts quand on pouvait encore s'occuper des vivants ? |
| | | Pensionnaire Eve Clément
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Papa pâtissier Lukas Robin Messages : 86 Inscrit le : 10/06/2013
| Sujet: Re: Les morts ont des oreilles {Eve Clément} Mer 21 Mai 2014 - 0:25 | |
| C’était dans le regard peut-être, ou alors c’était entre les tombes, c’était quelque part par-là (sous terre ?). Eve doute un moment (toujours). C’est juste l’histoire de deux inconnues qui se mettent à pleurer dans un cimetière, qui préfère se confier à une étrangère plutôt qu’à soi-même. Deux inconnues qui font comme si personne ne pleurait et qui parlent de la mort, dans un cri, dans un souffle. Les mots bruts lancés, avec seulement du silence et de la terre pour les étouffer. C’était juste ça, par là.
Il y a eu trop de larmes ravalées, et ces regards. Ces regards sur la bassine, sur les tombes, sur la boue qui recouvre leurs chaussures (puis les yeux dans les yeux). Personne ne peut savoir si oui ou non ils nous ont oubliés ? Personne ne peut savoir si nous allons les oublier. Ça fait partie du jeu. Eve se tait. Peut-être qu’ils oublieront Nikoleta. Tout comme Eve a oubliés ses proches.
Le vent s’engouffre sous sa veste, les morts claquent des dents.
Eve lui tend la main. Pour une fois sans hésitation, sans penser que ses mains sont horribles, sans les ranger pour les cacher. Ses doigts se posent sur sa paume, elle la referme et l’aide à se relever. Si ici rien ne va, partons. Peut-être qu’ils oublieront Nikoleta. Les tombes sont déjà assez tristes, sous leur épais manteau de pierre.
Sous le silence.
« Parce que si un jour j'oublie, ils pourraient... Si jamais ça se passait comme ça... C'est la faute au temps qui passe. » L’emprise sur sa main se resserre, Eve est bouleversée (ses doigts se crispent). On pourrait cracher pendant des millions d’années sur le temps qui passe, sur la vie trop courte et sur ces gens qui partent sans prévenir. Ces gens qui partent sans indiquer leur destination. C’est un souffle, un cri étouffé dans la gorge, la voix toujours cassée : « Tu les retrouveras. » les souvenirs, les proches, la famille, les amies, les réminiscences. Tout. Elle trouvera le moyen d’ouvrir cette porte et elle verra. Nikoleta ne finira pas entre ces tombes. Ils n’oublieront pas Nikoleta.
La douleur insupportable qui lacère le cœur à chaque fois que l’on pense à un proche disparu (vous savez). C’est uniquement pour ça qu’ils pourraient essayer. Essayer de l’effacer. C’est le seul moyen qu’on a trouvé de survivre ; croire qu’on ne se rappelle plus (se mentir). « C’est impossible que tu les oublies. Peut-être que tu vas moins penser à eux un jour, avec le temps, le temps toujours... Tu sais, tu l’as dit, le temps. Le temps nous bouffe. Mais c’est impossible qu’ils disparaissent de ta mémoire. »
Laissez-lui l’espoir, l’espoir de croire en sa mémoire, de croire qu’elle pourra se rappeler. C’est la seule raison pour laquelle elle s’est levée (en fin de compte), pour laquelle elle a tendu sa main. « On peut juste faire semblant d’avoir oublié. » Le temps ne l’aura jamais, même à l’usure.
On pense peut-être à Evelyne au-delà de ces portes.
N’es-tu pas trop seule ici ? L’écho se répercute un million de fois entre ses oreilles. Déformé, distendu, contracté. L’air fauche ses jambes nues et terreuses. Non, elle reste debout. Est-elle plus seule qu’avant ? Non. L’est-elle moins ? Non. Elle a quitté une prison pour en rejoindre une autre, différente, nouvelle, avec une allure plus charmante mais c’est toujours une cage. Plus elle avance et plus elle devient dingue.
Le regard doit suffire (réponse muette). Elle ne pourra pas répondre directement. Lui avouer qu’elle ne sait plus faire tout ça, rencontrer des gens, ne pas s’enfuir, parler de tout et de rien. Cette fois-ci c’est plus fort qu’elle, plus fort que son habitude de lancer ce qui lui traverse l’esprit (c’est trop dangereux). Sa tête hoche discrètement. Eve soupire. « C’est comme si cette maison dictait mes humeurs. » En réalité c’est juste qu’elle est dingue (on accuse toujours les autres). « Tu n’as pas peur… des gens ici ? » puis dans un murmure « Du sol qui craque ? » Comme si des hommes invisibles couraient sans arrêt.
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Messages : 153 Inscrit le : 24/05/2012
| Sujet: Re: Les morts ont des oreilles {Eve Clément} Mar 24 Juin 2014 - 6:08 | |
| ... Aux larmes et aux reniflements se mêlèrent d'autres tons, invisibles à l’œil nu, qu'on ne peut déceler qu'en tendant bien l'oreille. Ne les perçoivent que ceux qui les connaissent déjà ; Nikoleta restait là à se demander pourquoi ça la torturait autant, pourquoi elle se sentait obligée de frotter à s'en écorcher les doigts, tout ça pour un soulagement éphémère qui lui laissait une bille de plomb en équilibre sur le cœur. Basculera, basculera pas ? Elle avait toujours eu peur de ne compter pour rien dans la cour de récréation, d'être quantité négligeable dont on se débarrasse à la moindre occasion. Petite fille effacée derrière un bureau, beaucoup trop timide pour se faire une place. Si ce n'était pas pour ses proches, alors pour qui existait-elle ? Est-ce qu'Eve la voyait, est-ce qu'elle comptait pour elle, même si elles ne se connaissaient pas et que les mots qu'elles échangeaient, brouillés de larmes, pouvaient être oubliés du jour au lendemain ? Elle tremblait. Nikoleta était égoïste dans son malheur et s'en voulait de penser ainsi. Sa famille lui manquait et tout pouvait s'écrouler d'un instant à l'autre, c'était bien trop pour des épaules habituées à ployer sous le poids des plus légères responsabilités. Elle se voyait déjà reléguée sous terre, sans nom sur la pierre, sans écho dans les esprits. Elle aurait aimé croire Eve et cette affirmation qui filait entre ses lèvres comme une belle prophétie. Comment lui dire qu'elle doutait de chaque image, que la plus petite incohérence lui faisait ouvrir les yeux sur des hallucinations vieilles de plusieurs années ? Elle n'avait pas l'impression qu'on la poursuivait, mais les larmes d'angoisse n'arrêtaient pas de couler. Reste, ne m'oublie pas, j'ai trop peur d'oublier et d'être effacée, de devenir folle. Elle savait bien que ces sourires ne disparaîtraient jamais tout à fait. Sa tête, elle ne lui faisait pas confiance. Elle la forçait à se retourner sur ses propres pas le soir et à douter des gestes de son ombre. Droite, gauche, droite, gauche. Impossible de questionner les morts, leur bouche était pleine de terre. Impossible de savoir s'ils avaient oublié ou avaient été oubliés. Nikoleta aurait aimé se mettre à genoux et lui demander son nom – juste ça. Rien de plus. On fait trop bien semblant, si tu savais.Les craintes revinrent lui griffer les poignets, vives comme l’obscurité qui s'abattait peu à peu sur le parc et ses environs. Nikoleta n'avait pas vu les ombres décliner. Parfois, elle n'entendait pas non plus les gens arriver, courants d'air se faufilant entre les portes, et se prenait la voix sur un cri et les cheveux dans une toile d'araignée. Mais le dire, n'était-ce pas avouer que quelque chose n'allait pas ? Sa bouche s'ouvrit sur un silence, ses yeux accrochés à la terre qui décorait encore le visage d'Eve. De la terre, en dessous, en face d'elle, partout. Elle passa la main sur sa joue, absente, comme pour vérifier qu'elle n'en avait pas. A part le grain lisse de sa peau, ses doigts ne rencontrèrent rien. Ahah. Ça aussi, c'était stupide, non ? Oh oui, elle en avait peur. Parfois, elle n'en dormait pas la nuit – ça et le bruit du vent ou la pression qui écrasait sa poitrine et qu'elle nommait chagrin par commodité. « Si, avoua-t-elle comme un secret honteux (et pour elle, c'en était un), parce que les gens ne sont pas forcément ce qu'on croit. »Quelle idée de lui avoir mis ça en tête. Depuis, elle s’attardait un peu plus sur chaque regard dans l'espoir d'y déceler l'éclat traître, celui de trop. « Et que le sol ne craque jamais pour rien... mais je crois que j'ai encore plus peur du silence. »De la moquette qui étouffait les bruits le long des couloirs, de la respiration qu'on retient pour ne plus faire le moindre bruit. Boum boum. Si. Trop souvent, il n'y avait qu'elle qui saisissait ce tic-tac redondant. Et encore ce fichu cœur qui ne voulait pas la laisser tranquille. |
| | | Pensionnaire Eve Clément
+ Pseudo Hors-RP : Cancrelune • Age : 31 • Pouvoir : Empathie • AEA : Un chat noir à trois pattes (laquelle ?) appelé Chat • Petit(e) ami(e) : Aucun - mais son ex est un psychopathe si vous voulez tout savoir ! (non) RP en cours : Les morts ont des oreilles Nikoleta
Papa pâtissier Lukas Robin Messages : 86 Inscrit le : 10/06/2013
| Sujet: Re: Les morts ont des oreilles {Eve Clément} Mar 22 Juil 2014 - 22:55 | |
| Ses mains s’enroulent autour d’elle-même dans un geste lent et inquiet. Des gens font craquer le plancher. Eve repense aux bruits. Ces bruits. Les jointures de la porte qui grincent, ses pas lourd qu’elle entendait depuis l’escalier (frissons). Ses os qui craquent quand il frappe (son corps). Il n’y avait jamais de lumière, ou pas assez. Elle l’entendait s’approcher, sa respiration s’emballait et sa voix aussi, un mélange de colère, de douceur, de maladresse, un brin de folie, beaucoup de folie. Ces bruits-là. Quand il hurlait dans ses oreilles. Et le sol craquait à chaque fois qu’on l’y jetait. Elle se souvient n’avoir attendue que la fin, avoir essayé de la précipiter sans jamais l’atteindre. Mais il y avait toujours l’autre, l’autre qui battait sans répit. C’est lui qui repousse la fin à chaque b-boum.
Le regard d’Eve glisse vers les tombes, horrifié (au fond du trou). Il y a des nuits où elle croit encore entendre un souffle chaud contre son oreille, et même quand elle se débat elle sent ses mains.
Les ongles d’Eve sont enfoncés sous ses manches. Parfois elle doute de la réalité entière. Elle se demande si tout ceci n’est pas une mise en scène de son imagination, un scénario malsain et tragique, une sorte de cauchemar éveillé inventé de toute pièce par un esprit masochiste sur les bords. Peut-on lui certifier que tout est vrai ? Si seulement il y avait quelqu’un, quelqu’un qui la connaissait pour lui dire (la vérité). Lui certifier qu’elle n’est pas folle, que son existence ne s’est pas résumée à un grenier. Pitié, qu’il y avait quelque chose avant, quelque chose de plus brillant. « Et que le sol ne craque jamais pour rien... mais je crois que j'ai encore plus peur du silence. »
Le silence retombe, avec un brin d’ironie. Oui c’était ça aussi. Elle comprend ce que Nikoleta veut dire. La sensation d’être muselé avec sa panique, l’impuissance devant les dangers sourds qui se profilent derrière la porte. Eve se tait (soupir). Mais il y a toujours l’autre qui bat, il dit que ce n’est pas encore le silence (b-boum).
Et Nikoleta dans tout ça, qu’est-ce qui peut autant la hanter pour qu’elle cherche à savoir qui fait craquer le sol ? (Mais qui fait craquer le sol ?) « Qui fait craquer le sol la nuit ? » La peine que dégage Nikoleta la plonge un peu plus dans les pensées sombres (un cercle vicieux). On entend presque les murmures des morts, là-dessous. S’il ne restait plus une voix pour vaincre le silence ? Peut-être pourrait-on encore taper du pied, si nous sommes encore là (pas là-dessous).
On pourrait faire craquer le sol.
Eve souffle, emmêle une main dans ses cheveux, tire sur sa manche. « Le silence n’existe pas vraiment tu sais… tu sais il y a toujours…» Elle inspire, pose une main sur sa poitrine et tapote, chuchote « boum boum ». « Il n’y a pas de silence, il bat toujours. » Quand il ne fait plus jour et qu’elle se cache sous la couette, alors qu’elle a l’impression de se faire bouffer par les ombres. A ce moment-là elle entend un seul bruit (ce n’est pas le planché qui craque). Eve entend son cœur qui bat toujours, accroché à la vie plus qu’au reste. C’est lui qui combat le silence, ou la mort, c’est la même chose (de toute façon).
Est-ce que c’est une bonne chose d’entendre son cœur battre ? (on ne saura pas) S’il n’y a pas de bruit c’est qu’il n’y a plus personne. [b]« Les gens ne sont pas forcément ce que l’on croit… mais tu peux toujours les entendre arriver n’est-ce pas ? on n’écoute peut-être pas assez finalement… »[b] C’était aussi sa faute, qu’elle n’est rien vu venir alors que c’était sous son nez. Au milieu de tant de monde ce soir, on n’entend que deux cœurs battre, parce que le silence à gagner sur les autres.
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| | | « ITS NOT SAFE I TELL YOU » Nikoleta Papadakis
+ Pseudo Hors-RP : Never • Age : 35 • Pouvoir : Tout ce que tu as laissé derrière toi tient dans une boule à neige. • AEA : Un monstre qui se roule dans le boue et squatte votre lit pour se sécher. • Petit(e) ami(e) : Aarne Kinnunen, le terrible Finlandais. RP en cours : • Nikoleta s'enferme dans les placards par là.
Messages : 153 Inscrit le : 24/05/2012
| Sujet: Re: Les morts ont des oreilles {Eve Clément} Lun 18 Aoû 2014 - 1:44 | |
| ... Il y avait toujours une partie d'elle qui la poussait au raisonnable et l'enfouissait sous dix mètres de terre à l'en étouffer de honte ; mais bizarrement, elle ne restait jamais assez longtemps pour l'empêcher de tourner la tête. Même pris dans du ciment, son cou aurait pivoté, ses yeux à la recherche de la moindre lueur dans l'ombre. Eve aussi avait l'air un peu comme ça, prise au dépourvu avec de la terre plein les mains, la peur au ventre d'imaginer sa tête rouler au sol. Peut-être que si elle s'imaginait que le pas grinçant derrière elle ne résonnait qu'à ses oreilles, une main s'empresserait de lui blesser les lèvres et la gorge pour lui faire regretter sa naïveté. Nikoleta avait le syndrome de la femme agressée sans jamais avoir été maltraitée de sa vie. Drôle de façon de voir les choses quand on avait toujours été bien entouré. Elle craignait d'être mal entourée. Et qu'est-ce qui fait craquer le sol la nuit ? Une souris, un courant d'air, un frisson, les pas légers d'une colocataire espiègle ? Difficile de savoir quand on remontait la couverture sur ses yeux pour ne pas voir le sac du Croque-Mitaine. Elle s'emmitouflait une fois le soleil tombé et faisait la morte – ironique quand elle se retrouvait agenouillée sur une tombe au crépuscule, clamant qu'elle avait peu de s'y retrouver un jour. Là, dessous, sans personne pour venir lui cueillir des fleurs, alors que c'était bien la moindre des choses quand... Si elle n'avait pas été aussi inquiète elle-même, rongée par la peur, peut-être aurait-elle pu trouver les mots pour rassurer Eve et lui dire que si les lattes se plaignent parfois, c'est du poids qu'elles accusent en journée, qu'il n'y a rien à craindre. Que personne ne la guette à l'angle d'une porte entrebaillée, les yeux vissés à sa frêle silhouette. Mais des monstres et du noir, il y en avaient à chaque couloir. Des tapis qui volent, des membres qui craquent... Parfois certains ne revenaient pas, et au lieu de les pleurer, Nikoleta se demandait ce qui leur était arrivé. Quand, pourquoi, où, et si ça pouvait un jour lui tomber au coin de la figure. Un jour, bam, et puis plus rien. Un accident, une bêtise, comme on se prend les pieds dans ses draps un matin pour se rompre le cou contre le carrelage. Boum boum. Elle avait peur de ne plus l'entendre un jour, que le silence la submerge, le vrai, avant que le noir ne l'avale lui aussi. Est-ce qu'elle en avait peur ? Peur qu'on lui arrache, qu'on lui vole, qu'on tire le rideau ? Nikoleta le sentait. Il était là, au creux de sa poitrine, il battait – mais pour dire quoi ? Parfois, il masquait les mots ou les déformait, Nikoleta en était sûre. Et si un jour elle se faisait poignarder, ce serait sa faute. A ce cœur pénible qui ne savait jamais quand crier à l'aide et quand se laisser aller. Puisqu'il fallait un coupable, alors c'était sa faute ; il mélangeait tout. Damnés sentiments. « Je ne suis pas vraiment bonne pour écouter, fit-t-elle tristement, ou pas ce que je devrais. J'entends le sol qui craque, mais quand je relève la tête il n'y a personne. Et quand je n'entends rien, on pose une main sur mon épaule. »Comme ça, en serrant sensiblement, juste ça. Ce n'était rien, et pourtant ça manquait de lui arracher un cri à chaque fois. Son dos se courba et ses mains vinrent saisir la bassine à moitié vide. Le nom, toujours illisible. C'était mieux ainsi ; elle ne voulait pas y lire Eve ou Nikoleta. Jamais.Elle se redressa et se dit qu'elle ne voulait pas la laisser seule ou être seule. Elle était égoïste. |
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