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 « I want you to be concerned about your next door neighbor. »

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Gabriel Pereira da Silva
Gabriel Pereira da Silva

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MessageSujet: « I want you to be concerned about your next door neighbor. »   « I want you to be concerned about your next door neighbor. » Icon_minitimeMer 19 Aoû 2015 - 0:55

« I want you to be concerned about your next door neighbor »
Do you know your next door neighbor ?
Mother Teresa




Affalé sur la porte, Gabriel s'étonna encore de la sentir pivoter et de s'écrouler sur un sol contre lequel le bout de ses doigts gela. Sa joue, posée contre une moquette dont il distingua à peine le carmin à travers ses longs cils, se redressa en tremblotant tandis qu'une toux importune lui grippa la gorge et l'empêcha un court instant de respirer. Un nuage de poussière plus tard, il posait ses yeux rougis par l'alcool et les larmes sur un hall somptueux qui ne faisait pas parti de la décoration de sa maison – ciel, où était-il tombé ? Critique malgré tous les verres qui lui étaient passés entre les mains, sa pseudo-réflexion fut coupée nette par ses paumes moites qui glissèrent contre le parquet et le renvoyèrent aussi sec nez dans la moquette. L'envie de pleurer n'étant toujours pas passée, il roula sur le dos avec un hoquet plaintif.
Mais pourquoi j'arrive toujours à empirer les choses, hein ? Comme si c'était pas déjà assez compliqué comme ça...

Un lustre scintillait à quelques mètres au-dessus sa tête, et il crut le voir bouger avant de se rendre compte que sa propre vision devenait floue. Il tenta de se remémorer la soirée, puis la route, les maisons qui s'alignaient en ordre devant les pelouses parfaitement tondues et – c'était sa boîte aux lettres, non ? Sa maison, son jardin, les mêmes fenêtres devant lesquelles il passait depuis toujours. Même s'il ne faisait pas confiance à sa mémoire avec un verre en trop dans l'estomac, il y avait des images et des visages qu'il n'arrivait pas à chasser de sa mémoire ; même amnésique, il ne s'imaginait pas oublier les dalles blanches menant jusqu'au perron où, quelques fois, la factrice faisait la discussion à sa mère. Ses paupières lourdes chassèrent le picotement qui l'avait pris en traître aux yeux et fait couler une larme le long de sa tempe. Il devait être chez lui, s'il avait tapé à la bonne porte. Alors pourquoi...

A travers le tam-tam entêtant des battements de son cœur, Gabriel entendit une porte claquer, puis une autre, sans saisir pour autant le moindre éclat de voix. Comme si des fantômes silencieux se déplaçaient à travers les pièces, il ne vit aucun talon passer dans son champ de vision. Sans avoir la force ou l'envie de se redresser, il pencha un peu plus la tête pour distinguer l'ombre des deux imposants escaliers, lesquels rejoignaient une espèce de palier qu'il ne pouvait que deviner. C'est beau, songea-t-il sans s'inquiéter une seule seconde, c'est comme dans un vieux château.
L'alcool n'ayant pas terminé sa croisière à travers ses veines, la peur d'être pris en flagrant délit de violation de propriété privée ne l'incita pas à presser la clenche de la porte, depuis longtemps refermée. Il attendit là, étalé de tout de son long, qu'on vienne briser la tiède méditation qui s'était emparée de ses paupières mis-closes ; les gravures lui donnaient l'impression d'être retourné quinze ans en arrière, sur la table de chevet où reposaient les livres que sa mère lui lisait le soir. Des histoires fantasmées de princes, de dragons et de princesse, qui auraient facilement pu prendre vie entre ces murs.

S'il était tombé au Pays des Merveilles, pitié, qu'on ne le réveille plus jamais. Tu savais pourtant que la vie serait dure, Gabriel. Décidément, t'as pas de chance.
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Cyril Charrier
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MessageSujet: Re: « I want you to be concerned about your next door neighbor. »   « I want you to be concerned about your next door neighbor. » Icon_minitimeVen 4 Sep 2015 - 20:08

Cyril n'était pas idiot. Du moins pas autant qu'il le prétendait souvent et, en tout cas, certainement pas autant qu'il aurait aimé l'être. Certes, il ne gagnerait jamais de prix Nobel ou de concours quel qu'il soit, n'aurait jamais les meilleures notes de n'importe quelle classe où il aurait pu vouloir s'inscrire ; il aurait toujours besoin qu'on lui répète plusieurs fois les trucs un peu compliqués et prendrait rarement le temps de les retenir. Mais il n'était pas bête. Il savait comme la vie fonctionnait, comment les autres fonctionnaient, aussi – il savait interpréter et déduire, aussi sûr qu'il ne comprendrait jamais que se jeter d'une fenêtre au premier étage n'était vraisemblablement pas prêt de le tuer pour quelques raisons obscures.
Ou pas si obscures, en fait. Il faisait juste en sorte de les coincer dans le noir vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
Entre intelligence et bêtise, le jeune homme avait décidé de croire que son corps se régénérait comme le pire des crétins. Ce n'était pas suffisamment important pour qu'il cherche à faire des tests pour vérifier ça, alors il n'en serait jamais tout à fait sûr, sans doute. Mais quand il s'en rendait compte, parfois, après une coupure ou un choc un peu brutal –
Ça l'énervait tellement, tellement ; et il ne saisissait pas, et ça l'énervait encore plus, alors ça le rendait triste et il ne savait plus quoi faire.

Pas que ça change beaucoup de d'habitude. D'aussi loin qu'il se souvienne, il n'avait jamais su quoi faire.

A demi-chaussé, cheveux encore humides d'une douche récente, le jeune homme avait déjà failli se prendre les pieds dans deux bestioles non-identifiées lorsqu'il arriva enfin à passer la porte menant au hall. De son inattention chronique à la vivacité de certains AEA, difficile de dire qui était le plus en tort ; mais vu le regard que lui lança Petit Prince quand il dut rouvrir le battant (qu'il venait de lui claquer au nez), pas besoin de deviner son avis sur la question.
Comme Cyril n'écoutait jamais son fourmilier, ça n'avait pas grande importance non plus.
Ça n'aurait pourtant pas été une mauvaise idée, loin de là. Il était toujours de bon conseil. Un vrai garde du corps rempli de qualités parentales qu'il passerait probablement toute son existence dans ce pensionnat à nier encore et encore et encore et encore. Ce n'était que de la méchanceté gratuite et de la jalousie, en plus. Il le savait. Il n'aimait juste pas se rendre compte de ce qu'aurait pu être sa vie autrement. S'il avait eu cette sale bête sur le dos nuits et jour, en plus de Justin, ça aurait peut-être pu le faire bouger.
Peut-être.
Mais il avait volontairement claqué la porte sur son ami et même s'il l'avait rouverte ensuite, il n'était pas prêt d'admettre quoi que ce soi.

Le lait avait tourné et Justin, il ne le reverrait pas.

Chaque marche défila sous ses pieds comme une insulte à ses grandes jambes. Son jean un peu déchiré balayait le sol comme il frottait contre ses genoux à chaque pas ; neutre et bizarrement plus en forme que les jours précédents, il hasarda même un regard vers son animal de compagnie pour vérifier qu'il le suivait. Descendre les escaliers n'était pas son activité préférée, mais dans la mesure où il était capable de le suivre dans les arbres quand il décidait de s'y percher, ce n'était pas ça qui risquait de le tue- woh woh woh.

Arrêté à un demi pas de la catastrophe, Cyril retrouva heureusement son équilibre sans trop de mal. Et donc sans s'étaler sur le... Type ? allongé là. Sourd aux grognements de Prince, qui était bien parti pour le sermonner sur le fait de marcher sans regarder devant soi, il posa ses yeux bleus sur le garçon.
Mince, il était pas mort, hein ?

« Ça va ? Eh, t'as besoin d'aide ? »

my neighbor is a whore:
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Gabriel Pereira da Silva
Gabriel Pereira da Silva

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MessageSujet: Re: « I want you to be concerned about your next door neighbor. »   « I want you to be concerned about your next door neighbor. » Icon_minitimeSam 3 Oct 2015 - 0:58

...

Qu'on lui marche dessus et Gabriel n'aurait pas eu plus de réaction que le tapis qu'on foulait du pied de jour en jour ; pas un couinement ni une exclamation outrée ne passa la barrière de ses lèvres closes, et ses yeux noisettes peinèrent à trouver les pieds de la silhouette penchée sur lui. Champ de vision réduit, cohérence inexistante, il ne pensa pas tout de suite à aller chercher le visage qui allait avec le jean déchiré – histoire de savoir s'il était tombé sur un de ses voisins ou sur l'ange Michel, opportunément apparu pour l’accueillir au paradis. Parce que je suis mort, hein ? La lumière le rendit aveugle un court instant, laissant à ses oreilles le soin d'enregistrer ce que l'inconnu lui disait :

« Ça va ? Eh, t'as besoin d'aide ? »

Il battit des paupières, la pupille encore méfiante, forçant sa nuque à donner de ses dernières forces pour apercevoir le visage couronné de cheveux roux en bataille qui ne lui disait absolument rien, la peau trop laiteuse pour pouvoir vivre dans l'hémisphère sud. Ça devait faire un mal de chien en été, quand les températures explosaient le dernier record de canicule. Compatissant, emmêlé dans ses pensées (peut-être persuadé que ce garçon vivait près de chez lui, au final, et qu'il n'avait pas bougé de son petit quartier résidentiel), Gabriel lui tapota les chaussures, laissant filer d'une voix empâtée, comme mal réveillé ou tout juste éveillé :

« Je sais pas. On est où ? »

S'il était chez lui, pas de problème, il s'en sortirait. S'il était ailleurs, il voulait bien qu'on le ramène chez lui, qu'on appelle sa mère ; et s'il rêvait, il aurait aimé qu'on le réveille. Il était bien, allongé là, face à la lumière et sur ce tapis moelleux. Mais il avait des choses à faire, beaucoup de questions à régler, il ne pouvait pas rester dormir là. Peut-être que les priorités lui revinrent à ce moment-là en tête, puisqu'il tenta vainement de se redresser. Trouvant appui sur des coudes aussi stables qu'un navire en pleine tempête, il marmonna une insulte à l'égard de la migraine qui venait de lui transpercer le crâne et ses yeux qui refusaient d'y voir plus clair. Flou, flou, tout était flou.
Et son esprit dans un tel brouillard, il n'y voyait plus rien. Cecilia...

« Il faut que je sorte, j'ai... J'ai des gens à voir... »

Sortir d'où, et pour aller où ? Tout à coup, le joli vestibule ne lui semblait plus si accueillant et tous les portraits lui faisaient la grimace. Était-ce trop dur à deviner, pour les autres, qu'il se sentait coupable jusqu'à la moelle ? S'il n'osait pas le dire, il attendait qu'on le devine. Mais s'il racontait à l'autre des histoires de cache-cache qui s'éternisait parce que personne ne le trouvait, il n'y comprendrait rien. Il lui ferait peut-être même peur.
Avec bonne volonté (ou ce qui y ressemblait, d'assez près), Gabriel adressa un sourire à son interlocuteur – chez qui il était peut-être entré par effraction. Il n'avait l'air ni fâché, ni fou furieux, ni armé ; il allait l'aider à rentrer chez lui, hein ?

Et il lui offrirait un verre pour le remercier, s'il tenait encore debout. Le lendemain, ou le surlendemain, une fois que tout serai enfin terminé. Enfin.
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Cyril Charrier
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MessageSujet: Re: « I want you to be concerned about your next door neighbor. »   « I want you to be concerned about your next door neighbor. » Icon_minitimeSam 28 Nov 2015 - 4:23

Le rouquin regarda une main bien plus hâlée que la sienne venir tapoter sa chaussure, pensif. Ouais. Bon. Ce mec était complètement défoncé. Ou ivre, hein – Cyril ne faisait plus la distinction entre l'alcool et les pilules depuis trop longtemps déjà. Les deux laissaient un drôle de goût sur la langue et le palais, les deux faisaient planer, quoi que différemment, et les deux étaient foutument mauvais pour la santé. Même business.
Comme il n'avait de toute façon aucune idée de comment s'occuper d'un type ayant ingéré l'un ou l'autre, pas la peine de chercher plus loin. Ça lui serait pas plus utile que ça de savoir s'il avait abusé de la vodka ou du lait de soja ; il était tout sauf pro niveau sauvetage des grands intoxiqués, malheureusement.
Alors il aurait bien passé son chemin sans plus s'inquiéter pour le bel inconnu, parce qu'après tout il ne s'amusait pas à ramener chez eux tout les gens qui tanguaient un peu trop dans les rues le week end, mais il savait très bien qu'il en aurait été incapable. Le manoir n'était pas sa maison, mais restait quand même plus proche d'une colonie de vacances ou d'une école bizarre que d'une avenue passante. Il y vivait.
S'il avait trouvé quelqu'un affalé sur son paillasson, il ne l'aurait pas laissé crever là.
Donc il ne le laisserait pas crever là.

Enfin. Sauf s'il voulait à tout prix rendre l'âme, parce que, voilà. Il n'était pas médecin.

« Euh... Ça va être compliqué à expliquer de façon genre claire et concise, tu vois » lâcha-t-il après un moment de silence, mordillant consciencieusement sa lèvre inférieure.

Pour être franc, lui-même n'était pas très sûr d'où ils étaient au juste. « Pas là où t'aimerais être », sûrement. Où qu'il pense avoir atterri, monsieur la serpillière n'y était pas. Voilà. A moins qu'il soit très fort et veuille être partout sauf quelque part – mais bref, ce n'était pas vraiment la question – il comptait se relever, là ?
Soucieux de la sécurité de tout le monde, Cyril jeta un regard indécis à Petit Prince, allongé quelques mètres en arrière. Si l'animal avait pu hausser les sourcils, il aurait pu jurer que c'est ce qu'il aurait fait. Pas beaucoup moins raide qu'un bâton, le français se retourna presque à contrecœur vers le nouvel arrivant.

Son sourire le mit bizarrement mal à l'aise. Désolé, vous avez un cancer.

Super génial.

« Bon, en fait, euh... commença-t-il, réfléchissant à toute allure ; l'instant d'après, il faisait un petit pas en arrière pour mieux plier les jambes, accroupi près du supposé mort en sursis. Okay, okay. Tu peux pas sortir tout de suite, parce que... Parce que – voilà. Enfin c'est ce qu'ils disent, j'ai pas tout essayé mais je vois pas tellement pourqu... »

Soudain perplexe, Cyril passa une main contre son visage. A priori, le brun n'était pas assez réveillé pour apprécier des détails superflus sur tout et n'importe quoi.
Faire simple.

« Tu peux pas sortir, répéta-t-il plus lentement, sourire désinvolte aux lèvres, cette fois sans ravaler les mots aussi vite qu'ils étaient sortis. De toute façon faut, hm. Te... Te remettre sur pieds, d'abord. Tu fais tapis là, mec ! Tes gens peuvent atteindre un peu, ouais ? »

Histoire de donner l'exemple, il tendit ses jambes sous lui pour se redresser.
Et s'il préférait larver dans le hall, eh bien, soit. Ce n'était pas les idées qui lui manquaient et des ressources, il en avait autant qu'il en fallait.
Bonnes, ça, c'était autre chose.
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Gabriel Pereira da Silva
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MessageSujet: Re: « I want you to be concerned about your next door neighbor. »   « I want you to be concerned about your next door neighbor. » Icon_minitimeLun 14 Mar 2016 - 20:51

...

Gabriel devait faire des efforts surhumains pour relier la conversation à la situation – ses yeux passaient parfois du rouquin aux murs et aux tapisseries vieillottes, et revenaient sur le garçon en se demandant ce qu'il faisait là. Migraine, migraine. Il n'eut pas le courage de lui demander ce qui allait être difficile à expliquer, et il laissa à son cœur le soin de s'en inquiéter pour son cerveau, d'ores et déjà hors service. D'ordinaire, Gabriel aimait que tout soit simple et dès que les équations comportaient trop de chiffres et trop de signes, il s'y perdait instantanément. Lorsqu'il commençait à tanguer sur ses jambes et à ne plus voir le monde qu'en dégradés de couleurs vives et agressives, la simplicité et la clarté devenaient primordiales. Hein, quoi, où ? Dis-moi juste que je suis entré chez toi sans faire exprès, et que tu vas me raccompagner jusqu'à ma chambre. Il ne demandait pas grand chose.
A force de ne plus savoir où se poser, ses yeux accrochèrent une forme sombre à l'écart, dont il peinait à distinguer les contours. Pas un homme affalé, ni un meuble biscornu – un animal ? C'était trop gros pour être un chat. Le jeune homme fit la grimace, pas rassuré pour un sou : il n'aimait pas les chiens.

Un de ses coudes le lâcha et il dut reposer tout son poids sur le second avec un grognement contrarié. Il détestait ne pas pouvoir se mouvoir comme il l'entendait et la lumière, quoi que diffuse, remplissait ses paupières d'images rémanentes qui l'empêchaient d'y voir clair.

« Bon, en fait, euh... Okay, okay. Tu peux pas sortir tout de suite, parce que... Parce que – voilà. Enfin c'est ce qu'ils disent, j'ai pas tout essayé mais je vois pas tellement pourqu... »

Le pauvre Gabriel, occupé à retrouver son équilibre, avait pris le train avec un wagon de retard et beaucoup de perplexité dans ses yeux noisettes. Tout ce qu'il avait retenu du charabia du rouquin, c'était qu'il ne pouvait pas sortir – pitié, non. Si la porte était coincée, qu'on la décoince, et si on le retenait en otage, il avait de l'argent à verser. Les scénarios catastrophes envahirent sa tête au point de lui piquer les yeux et lui donner l'impression d'avoir les poumons remplis d'eau. Il voulait juste s'allonger dans son lit, c'était tout.

Ah... Il était plus petit que tout à l'heure, là, non ?

« Tu peux pas sortir. De toute façon faut, hm. Te... Te remettre sur pieds, d'abord. Tu fais tapis là, mec ! Tes gens peuvent atteindre un peu, ouais ? »

C'est moi qui ne peut plus attendre.
Dans un effort pathétique pour imiter l'autre, Gabriel déplia le bras et tenta de se redresser. Toutes ses articulations le faisaient souffrir, et il avait comme un poids en ciment attaché aux deux jambes. Combien de temps était-il resté affalé là, face contre terre ? Les milliers de fourmis qui lui mordaient les mollets lui susurrèrent qu'il avait dû somnoler dans la poussière un petit moment. Eh. Quelle sale image il allait donner de lui à un type qui vivait peut-être dans sa rue...
Et qui voulait même pas le laisser sortir. Embrouillé, mais maintenant assis, Gabriel passa une main contre son front brûlant et ses tempes chauffées à blanc. Il n'aurait pas dû boire autant, et il se sentait encore plus triste qu'avant. Tu parles d'une solution. Sa vie n'était qu'un immense champ de mines sur lequel il avait trébuché trop de fois.

Sa main partit en avant pour trouver un appui mais ne rencontra que le vide.

Une chose à la fois.

« Je crois que je suis un peu saoul, dit-il finalement, sourcils froncés, comme si l'autre avait pu ne pas s'en rendre compte, tu veux bien... m'aider ? »

Sans ça, il n'allait pas aller très loin, au moins jusqu'à avoir décuvé le lendemain. Parlant de ça, il n'était même pas sûr de savoir l'heure.
A cette pensée, il regarda de nouveau le chien, comme s'il avait pu craindre qu'il ne lui saute dessus et ne l'égorge d'un coup de crocs.
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Cyril Charrier
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MessageSujet: Re: « I want you to be concerned about your next door neighbor. »   « I want you to be concerned about your next door neighbor. » Icon_minitimeJeu 5 Mai 2016 - 20:01

Est-ce qu'il était censé se sentir cruel de le regarder patauger dans la semoule sans l'aider, ou génialement cool d'être aussi patient ? Super question à cent mille euros. Comme souvent, Cyril ne sut pas quoi y répondre – et comme souvent, il décida donc de la rouler en boule pour mieux l'envoyer aussi loin que possible en riant. Noooon, il ne se sentait définitivement pas coupable. Pas charitable non plus, mais bon. Il faisait ce qu'il pouvait avec son peu de connaissances en premiers secours. On lui avait appris à mettre des types en PLS, ok, sauf que là... A part le pousser vaguement sur le côté, il n'aurait pas été capable de refaire grand chose. Au pire il pouvait toujours lui réciter ses tables de multiplications, ouais ?
Non madame monsieur, l'école ça sert à rien.

Doigts tantôt coincés dans les passants de son jean tantôt occupés à essayer de se casser entre eux, le rouquin gardait sur le nouvel arrivant une attention aussi soutenue que la sienne pouvait l'être. Entrecoupée de regards dans tout les coins et de tics nerveux, comme toujours, mais au moins il le regardait, et il le voyait, et il faisait attention à ce qu'il ne se tue pas bêtement pendant qu'il était occupé à suivre n'importe quoi des yeux – autant que faire se peut, encore une fois. Cyril était speed et lui, là, il était presque mort.
Difficile de suivre son rythme vu son état ; il avait une putain d'excuse en béton armé, le beau gosse. Quelle chance.

« Je crois que je suis un peu saoul, tu veux bien... m'aider ? »

Nooooon, vraiment, il était saoul ? Quel choc. Quelle révélation inattendue.
Bon, c'était mignon de se moquer, mais s'il se rendait compte qu'il avait trop bu c'était déjà un pas en avant. Il avait plus de mal à croire le « un peu » que le reste, là, mais okay. Difficile de juger vraiment – il se baladait pas dans les rues avec un carnet et un éthylotest pour être capable après coup de reconnaître au bout de combien de verres on ressemble à quoi. Tant qu'il n'était pas mourant, sûrement qu'un peu de repos et de la flotte suffiraient à le remettre sur pieds. Du silence, aussi, parce qu'il allait morfler sévère au réveil si on venait lui hurler de se lever avec des trompettes.
Ding ding le Paradis vous appelle. Grosse fiesta chez les angelots. Pourquoi ils avaient toujours des machins comme ça, hein ? Ça devait même pas le faire niveau harmonie avec les harpes et les bidules.

« Ouaip, sûr que je peux, lâcha-t-il en pliant les jambes de nouveau, plus content qu'autre chose d'avoir une raison de les bouger. Mais tu tombes pas après parce que genre comment dire. Je pense pas que je te porte. Ou que je te rattrape. Ça ferait mal de tomber hein, j'ai pas trop envie. »

Sur quoi il se tut avant de lui détruire les oreilles. Le pire, c'était peut-être qu'il faisait pas loin de son mieux pour être calme et gentil. Les mots sortaient juste trop vite de sa bouche, pas le temps de les retenir ; c'était chiant, il savait bien.

Regard perdu en arrière un court instant, il offrit un sourire censé être rassurant au fêtard.

« Iiiil est gentil, t'inquiète. Je lui dirai de partir, au pire. T'aimes pas les bestioles ? »

Pas trop sûr de faire ne serait-ce qu'une béquille convenable avec son tas d'os vaguement fiables mais prêt à essayer quand même, le garçon préféra dans un merveilleux élan d'intelligence lui attraper le bras plutôt que la main. Amen pour les os qu'ils ne se casseraient pas. Ou qu'ils se casseraient plus tard. Qui vivra verra.
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Gabriel Pereira da Silva
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MessageSujet: Re: « I want you to be concerned about your next door neighbor. »   « I want you to be concerned about your next door neighbor. » Icon_minitimeDim 18 Déc 2016 - 16:29

...

Sa tête tournait toujours ; il se demanda si ses jambes accepteraient de le porter jusqu'en haut des escaliers.
S'il se servait de son épaule comme d'une béquille, peut-être...

« Ouaip, sûr que je peux. Mais tu tombes pas après parce que genre comment dire. Je pense pas que je te porte. Ou que je te rattrape. Ça ferait mal de tomber hein, j'ai pas trop envie. »

Gabriel grimaça, sans un regard pour les poignets trop fins de son voisin – un corps mort était toujours plus lourd qu'un corps qui se débattait, ironiquement. Il passa sa paume sur sa joue brûlante, et sa peau tangible et fiévreuse le rassura.
Il ne pèserait pas trop lourd, promis juré.

Il acquiesça doucement, réveillant les muscles douloureux de son cou. Ses doigts pliés contre sa nuque dans une vaine tentative pour faire taire les milliers de nerfs à vif, il entendit à peine ce que le rouquin lui racontait – quelque chose à propos de son chien, gentil et bien élevé. Est-ce qu'il aimait les chiens, lui ? La vision d'un labrador contre la pelouse nette et taillée du jardin lui tira un sentiment de pure détresse.
Un gémissement suivi, et ses yeux le piquèrent. Le contact inattendu de l'autre l'empêcha de fondre en larmes et son regard s'écarquilla le plus largement possible : il lui lança un regard de petit garçon hébété.

« Si, j'aime les chiens, ils sont gentils. »

Il n'avait jamais été mordu, et il aimait la sensation d'une truffe humide au creux de sa main. Puis les chiens ramenaient la balle ; contrairement à Monique, qui ne se déplaçait jamais que pour avaler sa pâté ou, quand l'effort n'était pas trop colossal, s'affaler de tout son long sur des genoux accueillants. Il regretta jusqu'aux longs poils qu'elle laissait sur tous les manteaux.
Avec une bonne volonté de héros de film d'action, Gabriel poussa sur ses jambes. Ses genoux menacèrent de se dérober sous lui et le second sembla tomber en morceaux ; bancal, il parvint tout de même à rester en équilibre et à ramener son corps à un degré idéal à la marche. Le tapis bruissa sous ses chaussures, et il fit de son mieux pour ne pas peser de tout son poids sur son sauveur.
Il était plus petit que lui, mais sûrement pas plus léger. Ses yeux noisettes remontèrent le long des marches jusqu'à la porte menant à l'étage. Il ferma les paupières pour ne plus voir la lumière.

S'ils avaient pu éteindre, même pour un instant...

« Ça va, maintenant... On va où ? »

Il tituba et s'accrocha plus fort à l'autre, au point de lui laisser des marques sur la peau. Il n'avait pas envie d'avoir plus de bleus qu'il n'en avait déjà ; sa tête le lançait assez comme ça. Il devait batailler pour que les mots ne se perdent pas dans le coton de ses oreilles ou ne se dissolvent dans son cerveau en bouilli. Réfléchir était trop difficile. Il avait besoin d'un lit, de sommeil, de toilettes peut-être...
A cette pensée malheureuse, il sentit son estomac faire un salto arrière. Sa bouche se figea sur une grimace de circonstance.

Il se sentit coupable d'embêter ce garçon qui avait sûrement autre chose à faire que ramasser les déchets sur lesquels il trébuchait...
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Cyril Charrier
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MessageSujet: Re: « I want you to be concerned about your next door neighbor. »   « I want you to be concerned about your next door neighbor. » Icon_minitimeMer 3 Mai 2017 - 18:04

... Les chiens. Ooookay. Par réflexe, comme s'il avait pu se tromper, il jeta un nouveau regard en arrière — juste histoire de, au cas où Petit Prince aurait changé de race entre temps. Mais non. Il avait une grosse queue touffue et le museau allongé, d'accord, mais aussi des jolies griffes de trente mètres de long (aucune exagération) et, bon, le museau trop allongé quoi. Il ne tenait pas à voir un chien avec une tête pareille. Bonjour les cauchemars.
Il alla pour lui préciser que ce n'était pas un chien, qu'il n'avait même pas grand chose à voir avec le genre canin, ni l'apparence ni l'attitude ni rien, mais se ravisa. Le pauvre n'avait pas l'air d'humeur à entendre quoi que ce soit et lui, il n'était pas d'humeur à briser les illusions que ses yeux voulaient bien lui imposer. S'il voyait un chien, okay. Ce serait un chien. Il doutait que Prince se vexe pour si peu et de toute manière, ce n'était pas le moment de se chamailler.
Une certaine détresse, de la tristesse peut-être — quelque chose de cet ordre, en tout cas, vint noyer ses poumons d'une bonne dose d'empathie et lui fit retenir tout commentaire stupide ou désobligeant quand, sans surprise, le poids du garçon fit grincer ses épaules et brûler ce qu'il avait de muscles dans les bras. Compassion, effet miroir, bêtise humaine — et peu importe, au fond.
Il avait envie de l'aider, alors voilà. Il ne se questionnerait pas.

« Ça va, maintenant... On va où ? »

Dormir. Ou boire. Dormir, décida-t-il en équilibrant tant bien que mal sa prise sur le latino. Il pourrait toujours lui amener de l'eau après, hein, il avait deux jambes et faire l'aller-retour entre la douche et la chambre, voire la cuisine et la chambre s'il n'y avait pas de verre dans le coin, ne risquait pas de lui faire trop de mal.
Si Soren n'avait pas été si cool et présent lorsqu'il s'était retrouvé coincé, le premier jour, il n'était pas trop sûr de ce qu'il aurait fait. Il avait même accepté de lui montrer où était le frigo.
Il devait bien ça au karma.

« Dans les chambres ! On va te trouver un lit, t'inquiète, lâcha-t-il d'une voix joviale, sans juger utile de préciser que ce serait sa chambre — il n'aurait pas compris, dans son état. Puis les toilettes sont pas très loin, et y'a des douches si t'as envie. Enfin quand t'auras décuvé un peu, hein, parce qu'on va éviter de te noyer, quand même. »

Ç’aurait été un chouïa embêtant.

« Moi c'est Cyril, d'ailleurs. Cyril. C'est français. »

Après une tentative de pas en avant, puis une autre, il fit la grimace aux escaliers.

« Va falloir monter ce vilain pas beau, par contre. Sinon y'a un salon, avec un canapé et tout, si tu le sens pas. Ce serait moins confortable maiiis j'ai pas trop envie de te casser un truc sans faire exprès. Du coup ça va aller, ou ? »

Se casser la figure ne l'aurait pas trop gêné, mais là il n'était pas tout seul.
Prudence est mère de sûreté, comme on dit — ou une autre connerie du genre.
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MessageSujet: Re: « I want you to be concerned about your next door neighbor. »   « I want you to be concerned about your next door neighbor. » Icon_minitimeMer 16 Aoû 2017 - 16:31

...

Gabriel plissa les yeux ; il décida de s’en tenir aux mots les plus simples, et acquiesça à la chambre et au lit. Il avait vraiment besoin de dormir, de se reposer, et l’idée d’être retenu en otage ou de ne pas pouvoir sortir le lendemain avait d’ores et déjà déserté son esprit. Une porte était faite pour laisser passer des gens dans les deux sens : et il n’en connaissait aucune qui puisse être éternellement condamnée. L’autre garçon se trompait. Personne ne pouvait les empêcher de sortir. Il sortirait.
La nausée le reprit. Rester debout lui demandait plus d’efforts que réfléchir ; il poussa un soupir à mi-chemin entre le souffle rauque et le sanglot. Il avait beau être grand et indépendant, il aurait aimé que sa mère soit là pour le rassurer et le sermonner d’avoir bu autant.

Pourquoi est-ce qu’il avait bu autant, pour commencer ? Il eut envie de préciser à son sauveur que ce n’était pas dans ses habitudes. L’urgence de se justifier disparut aussi vite qu’elle était apparue. La culpabilité s’évanouissait pour mieux reparaître ensuite. Il connaissait la chanson.
Il avait dû boire pour ça.

« Moi c'est Cyril, d'ailleurs. Cyril. C'est français. »

Gabriel plissa si fort les yeux qu’il ne vit pas les marches que son compagnon mentionna immédiatement après. Par-dessus l’appel au secours de son cœur qui chavirait et de ses nerfs qui lâchaient prise, il avait dessiné les contours flous d’une France difforme. Français ? Il était français ? Il n’y avait pourtant pas de français chez lui. Il devait venir d’ailleurs. Dans quelle maison était-il rentré ?
Il faillit trébucher. L’escalier lui apparut insurmontable. Il s’accrocha avec un gémissement au pauvre Cyril.

« Je crois qu’il va me tuer. »

Il préférait encore le canapé – il avait juste besoin de s’asseoir ou s’allonger. Pas de gravir une montagne. On lui apporterait de l’eau, et il pourrait tirer toute cette histoire au clair. Ses poumons s’emplirent trop brusquement d’air et il toussota avant de répondre, la politesse ne lui ayant pas échappé :

« Gabriel. C’est portugais. »

Il fixa le vide un court moment avant de rajouter :

« Mais du Brésil. »

La précision lui parut vitale sur le moment et il jeta un nouvel œil apeuré à l’escalier. Il tenta d’en compter les marches pour savoir combien de pas il allait devoir aligner, et le nombre l’alarma pire qu’un monstre caché à l’ombre d’un placard. Il n’avait jamais eu peur des assassins, des terroristes et des violeurs ; le tangible lui paraissait toujours surmontable. Tandis qu’un monstre, même avec un fusil, on ne pouvait pas en venir à bout.
Cet escalier lui faisait la grimace et Gabriel sut que Cyril ne pourrait pas le porter – ni déplacer les marches. Il lutta contre l’envie de se laisser tomber à contempler à nouveau le plafond.

Si Cyril faisait des efforts et prenait de son temps pour l’aider, alors il devait faire de même. Gabriel détestait se sentir inutile et l’alcool amplifiait ce sentiment.

Comme prévu, la culpabilité était revenue.
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Cyril Charrier
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MessageSujet: Re: « I want you to be concerned about your next door neighbor. »   « I want you to be concerned about your next door neighbor. » Icon_minitimeSam 10 Fév 2018 - 18:53

L'espace de peut-être trois secondes, Cyril se demanda s'il était pareil quand il avait bu. Il ne s'en souvenait qu'à moitié, la plupart du temps ; quand il se saoulait, c'était pas pour faire la fête et rigoler. C'était un genre de besoin plus inquiétant, des verres trop vite descendus juste là pour faire oublier tout ce qui pouvait l'être. Il fumait pour les mêmes raisons, avalait n'importe quoi pour les mêmes raisons. Alors qu'il rampe par terre, vomisse, pleure en s'excusant ou rit comme un abruti, il n'en savait rien. Ses amis s'en fichaient et Justin, eh ben, c'était Justin. Il ne lui racontait jamais rien de ce qu'il avait fait la veille.
Bras serré contre l'autre garçon, le rouquin étouffa une grimace et tenta tant bien que mal de n'effectuer aucun transfert malheureux. Ce type n'était pas lui ; il n'était pas détestable, pas alcoolique, il avait juste dû faire la fête et peu importe ses raisons, de toute façon, il ne comptait pas le juger pour ça. Il n'en avait pas envie. Ni le droit.
C'était lui qui avait choisi de rester et de l'aider. Ce mec ne lui avait rien demandé ; personne ne l'avait forcé. Si c'était trop difficile, après, ce serait de sa faute et rien que de sa faute.

Vu ce que lui chantaient ses genoux, il aurait de quoi s'en vouloir plus tard. Monsieur n'était pas exactement léger-léger.

« C'est cool, comme nom, Gabriel. J'aime bien, ça sonne pas mal. Ça te va bien. »

Dit avec tellement d'emphase, on ne pouvait que le croire.
En attendant, Gabriel-du-Brésil ne l'aidait pas beaucoup. Ça allait être marrant de l'amener jusqu'au salon. Même pas la peine de penser aux escaliers ; il n'avait pas l'air rassuré du tout à l'idée de devoir tenter l'escalade et franchement, Cyril non plus. Se casser des trucs ou se retrouver affalé en travers d'une marche ne lui disait rien qui vaille. Il aurait plus manqué qu'il vomisse au milieu de tout, quoi — non merci. Il n'était pas à fond question hygiène, mais même lui n'aimait pas se retrouver couvert de trucs et de machins non identifiés. Vu sa tête de beau gosse bronzé, Gabriel ne devait pas aimer ça non plus. Il l'imaginait mal être autre chose que propre sur lui.

« Bon, on va aller au salon. C'est pas très loin, t'inquiète, ça va le faire. Confort trois étoiles, décoration victorienne, tout ça tout ça. Tu vas te sentir comme, errrrh. Comme un poisson dans l'eau ? »

Pas comme chez toi, non. Mauvais plan.
Allez, un pas en avant, deux pas en avant. Ils allaient bien arriver quelque part, s'ils ne tombaient pas tout les trois mètres. Du coin de l'oeil, il jeta un regard en arrière pour voir où était passé Petit Prince et fut rassuré de constater qu'il les suivait à distance. Il aurait presque pu caler Gabriel de travers sur son dos et le transporter jusqu'au salon en deux temps trois mouvements, mais quelque chose lui disait qu'il n'aurait pas apprécié.
S'il voulait que ce soit un chien, alors ce serait un chien. Pas la peine de compliquer les choses.

« Alors, euh. T'as fait la fête ? »

Il croyait se souvenir avoir lu quelque part qu'il fallait garder les gens éveillé en leur parlant. Pas sûr que ce soit adapté à la situation, mais ce serait toujours mieux que de réfléchir en boucle ; et puis il ne voulait pas se retrouver avec un type endormi ou évanoui sur l'épaule.
Aussi fort en ait-il envie, il n'aurait pas réussi à le porter.
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MessageSujet: Re: « I want you to be concerned about your next door neighbor. »   « I want you to be concerned about your next door neighbor. » Icon_minitimeLun 21 Jan 2019 - 22:38

...

Gabriel tentait désespérément de garder les pieds sur terre – au sens propre comme au sens figuré. La voix de Cyril l’y aidait, même s’il ne comprenait que la moitié de ce qu’il lui disait ; Gabriel c’était joli, oui, il trouvait aussi. Il voulut lui dire que c’était le prénom préféré de sa mère, mais oublia d’élever la voix. Il ne fit que le penser. Le visage de sa mère, vieilli par l’angoisse, lui apparut très clairement contre le noir de ses paupières. Il renifla pour chasser les larmes, et approuva d’un geste de tête très vague le salon. Il pourrait s’allonger, s’y reposer, attendre que l’orage s’éloigne et rentrer chez lui. Un lit, un canapé, tant qu’il pouvait reposer son estomac et ses pauvres jambes…

Celles-ci ramaient sec à le porter correctement. Il alignait les pas comme un matelot une nuit de tempête. Le tapis, sous ses semelles, semblait onduler comme un serpent. Il avait beau avoir les yeux humides, la tête en bouillie et les bras remplis de fourmis, Gabriel se rendit compte qu’il n’était ni chez lui, ni chez un de ses voisins. Sa gated community toute neuve n’abritait pas de maison aux allures de boutique d’antiquaire. Il était peut-être dans le centre, près du bar ; dans un éclair de lucidité, il lui vint à l’esprit qu’il n’avait pas pu aller beaucoup plus loin que le premier trottoir, et encore moins rentrer chez lui. Le garde à l’entrée aurait prévenu sa mère, et elle serait venu le chercher – même les habitués ne pouvaient pas entrer ivres sur le terrain. Question de principe, question de sécurité.

Au cas où il veuille détruire toutes les boîtes aux lettres de la rue. C’était déjà arrivé. Pas de son fait, mais… On n’est jamais trop prudent.

« Alors, euh. T'as fait la fête ? »

Il plissa les yeux comme un myope devant un panneau de signalisation. La fête ? L’odeur de tabac du bar lui brûla les narines, les cris et les exclamations lui bouchèrent les oreilles. La musique s’élevait au-dessus des vapeurs de cigarettes, tantôt festive, tantôt saccadée. Les silhouettes fantômes le frôlaient, et il se colla un peu plus contre Cyril, frissonnant. Il s’y revoyait par flash, et rien n’était clair. Il avait bu, sans doute trop, peut-être seul, ou bien accompagné. Mais avec qui ? Il ne savait plus si les longues mèches blondes et le piercing étaient à la table d’à-côté ou à la sienne. Quand il n’y avait ni Cecilia ni Guilherm, il avait tendance à…

Il colla sa paume contre ses lèvres, le temps que son haut-le-cœur acide s’en aille. Il ravala la bile, gémissant sur le ton d’un enfant qui se serait écorché le genou. Il était conscient d’embêter Cyril et de lui faire perdre son temps ; il aurait aimé lui dire que ça ne lui arrivait pas souvent, qu’il était responsable, ne buvait jamais jusqu’à la lie, que c’était une exception à la règle et qu’il était juste…

Triste et perdu.

« Non, enfin si, mais pas pour… (il se tut, la migraine lui titillant un peu trop le crâne) Pas pour faire la fête. Pas vraiment. Je voulais oublier. »

Et il aurait pu s’applaudir, parce qu’il ne se souvenait plus de ce qu’il voulait oublier au juste. Il ne comptait pas remuer les tréfonds de sa mémoire pour se donner une énième raison de se sentir mal. Il en avait assez comme ça. Les larmes lui venaient sans raison – il ne voulait pas pleurer sur l’épaule de Cyril. Il voulait être fort, ne serait-ce qu’une fois dans sa vie.

« Mais ça va mieux », lui dit-il dans une tentative pathétique pour se convaincre lui-même du bien-fondé du cocktail en trop. Sa gorge, calcinée par l’alcool et les reflux, le punit en lui envoyant une toux sèche à n’en plus finir.

Bien fait, boudait le criquet sur son épaule.
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MessageSujet: Re: « I want you to be concerned about your next door neighbor. »   « I want you to be concerned about your next door neighbor. » Icon_minitimeMar 5 Fév 2019 - 18:02

Ce qu'il était lourd, putain. Combien il pesait ? Trois-cent kilos ? Il les faisait pas, pour sûr, mais ça pouvait pas être beaucoup moins que ça. Ses bras tiraient pire que s'il avait décidé de s'essayer à la muscu. Heureusement que l'insouciance lui collait à la peau, pour une fois, parce qu'il n'était vraiment pas sûr de comment ils allaient réussir à atteindre le salon. S'ils ne tombaient pas avant, ce serait un miracle. Surtout quand Gabriel-du-Brésil s'appuyait sur lui comme ça. Il faisait poids mort plus qu'autre chose ; ça n'aidait pas.
Perdu entre deux prières typées "pitié vomis pas ou alors pas sur moi pas sur toi", Cyril sentit un début de malaise lui courir dans les tendons. Ça lui donna envie de sauter sur place ; d'accélérer. De se barrer, un peu, aussi.
Il avait beau être plein de bonnes intentions, sympathique et empathique et tout ce qu'on veut, ça lui faisait quand même mal aux genoux et aux dents de devoir s'occuper de quelqu'un d'autre comme ça. Impossible de totalement empêcher ce foutu transfert.
Il faisait de son mieux, pourtant. Pour le nombre incalculable de fois où on avait dû le traîner en sûreté et l'empêcher de se vomir dessus en dormant, il pouvait bien rendre la pareille à un inconnu mal en point. Ça lui ferait des bons points, niveau karma. Il aimait bien le karma. S'il pouvait rendre ce qu'on lui avait donné, ne serait-ce qu'un peu, alors la question ne se posait même pas. C'était le truc à faire.
Mais, bon. Ça restait compliqué, tout ça.

« Pas pour faire la fête. Pas vraiment. Je voulais oublier. »

Yeux levés vers le plafond, Cyril s'insulta en silence. C'était bien la peine de faire des efforts pour éviter de jouer les miroirs, hein. A moins que ses pensées aient pu déteindre sur Gabriel. Ils vivaient dans un pensionnat magique, donc bon — ç'aurait pas été le truc le plus bizarre qui lui soit arrivé dans le coin. Ça aurait eu l'avantage de sauver son pote bronzé de souvenirs nuls à les en vouloir disparus, tant qu'à faire. Il n'avait pas envie d'avoir ce genre de points communs avec qui que ce soit.
Les amis qu'il s'était fait en soirée, entre deux joints ou deux bouteilles bas de gamme sans goût ni rien, n'avaient jamais été ses préférés. Ils étaient marrants, pour sûr, mais ils n'étaient jamais vraiment là. Et lui non plus.
Sa prise commençait à glisser, alors il se recala comme il put. Se déplacer tenait plus de la stratégie militaire que d'un gâteau quelconque, pour le coup — il n'avait jamais compris cette expression. C'est du gâteau. Ça voulait rien dire, du gâteau. C'était bon, okay, mais facile ? Pas tellement.

« Her, doucement, cowboy, lança-t-il, tentant vainement de lui tapoter le dos pour faire passer la toux. J'ai pas d'eau sur moi, tu t'étouffes pas avant qu'on soit arrivés, hein. »

L'idée de pouvoir le lâcher et courir chercher de l'eau si vraiment ça n'allait pas ne lui passa même pas par la tête. Il ne s'imaginait pas l'abandonner. S'il tombait, ben il tomberait avec. Il était prêt à passer la nuit allongé par terre avec monsieur le beau-gosse torché ; ça ne l'aurait pas gêné plus que ça. Pas comme s'il avait prévu quoi que ce soit de plus intéressant. Rester par terre c'était bien, aussi, de temps en temps. Ça remettait les pieds sur terre. Ça rendait humble.

« Mais ouais, moi aussi je fais ça, des fois. Genre, boire. J'oublie pas ce que je veux, par contre, alors tant mieux si toi ça va mieux hein. Faudrait juste voire à couper ta vodka avec des trucs moins trash, la prochaine fois. Genre du coca. Ou c'est avec le whisky, ça ? Je sais plus. M'enfin ouais — plus de pizza, moins de vodka. On vomit moins après, c'est mieux quand même. »

Aucune chance que Gabriel comprenne grand chose à ce qu'il racontait, vu le débit et le contenu, mais au moins il essayait. C'était déjà pas mal.

Ses os fatigués manquèrent de le faire trébucher, mais par miracle il tint bon.

« Tu mets de l'ananas sur tes pizzas, toi ? »

Si ça le faisait vomir, ça, au moins il aurait une bonne excuse.
Heureusement qu'il était là pour l'aider, damn. Il faisait un super pote en cas de crise.
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MessageSujet: Re: « I want you to be concerned about your next door neighbor. »   « I want you to be concerned about your next door neighbor. » Icon_minitimeLun 17 Juin 2019 - 19:37

...

Gabriel tanguait comme un bateau, mais le mal de mer l’empêchait de s’en inquiéter. Il réussit à peine à acquiescer à Cyril – non, non, il n’allait pas s’étouffer, il gérait tout. Il allait bien. Dans quelques minutes, il serait de nouveau sur pied et inutile de le traîner jusqu’au salon. Ou bien aller jusqu’au salon, s’allonger et fermer les yeux. Dormir un peu, se réveiller en pleine forme. S’excuser de l’avoir embêté, puisque même complètement saoul, il arrivait encore à se sentir mal. Nul. Coupable de tout et rien à la fois.
Il crut que plusieurs personnes lui parlaient. Il chercha une autre paire d’yeux, mais il n’y avait que ceux très bleus de Cyril. Sa voix entrait par une oreille, ressortait par l’autre, et ce plusieurs fois de suite à l’en rendre fou. C’était comme avoir trois personnes qui lui parlaient en même temps. Son esprit embrumé chercha par réflexe à accrocher les mots connus, mais ne put en saisir que deux ou trois au vol. Vodka, coca, pizza ? Il voulait déjeuner ? Son ventre protesta et cria famine de concert.

Il allait vraiment finir par vomir.

« Tu mets de l'ananas sur tes pizzas, toi ? »

Curieusement, le tout était passé et était resté. Gabriel fronça les sourcils, très concerné par la question : de l’ananas ? Sur les pizzas ? Pour ne pas répondre à côté de la plaque, il aurait encore fallu que la mangue ne se substitue pas à l’ananas en question. Il vit un palmier dans un jardin. Vit encore moins clair et faillit se prendre les pieds dans le tapis et les envoyer bouler à terre. Poussa un cri paniqué pour pimenter le tout.
Il avait eu peur. De l’ananas, sur la pizza ?

« Non, pas moi… quelqu’un d’autre, je crois. »

Qui, mystère et boule de gomme. Le suspect principal était le palmier dans le jardin qu’il ne reconnaissait pas. Les boîtes aux lettres, ce n’était pas lui, mais le reste…
Torché mais pas cruel et toujours inquiet, Gabriel fit un effort pour se redresser et porter son poids. Il sentait bien qu’il ne marchait pas droit, qu’il marchait à peine, mais s’il pouvait soulager Cyril ne serait-ce qu’un peu, alors il prenait. C’était bien Cyril, son nom ? Il n’allait pas oser le prononcer à voix haute de peur de se tromper. Cyril c’était joli, mais tellement bizarre…

Il grogna quand son pied se prit de nouveau dans le tapis.

« C’est loin ? » gémit-il avec l’intonation d’un enfant de cinq ans allergique aux longs trajets.

Ses jambes jouaient les maracas quand il avait le malheur de ne pas se concentrer dessus, et sa tête partait trop souvent en vadrouille pour qu’il ne manque pas de se gameler tous les mètres. C’était désagréable. Boire jusqu’à en avoir mal à la tête – il ne le faisait jamais, juste quand il…
Voulait oublier. Et il avait oublié. Il allait bien, maintenant. Avec un peu de chance, il ne s’en souviendrait toujours pas au réveil. Peut-être même qu’il ne se souviendrait plus de son nom.

C’était le prénom préféré de sa maman. Si elle l’avait vu dans cet état…
Le pauvre ferma les yeux. Dans son état, ce n’était pas la meilleure idée du monde, mais il n’avait pas envie de faire face à quoi que ce soit, réalité ou couloir sans fin.
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MessageSujet: Re: « I want you to be concerned about your next door neighbor. »   « I want you to be concerned about your next door neighbor. » Icon_minitimeMer 10 Juil 2019 - 2:25

Le cri de Gabriel fit faire une embardée légendaire au cœur de Cyril, qui couina en réponse. Putain de. D'alcool. De pensionnat. De soirée. De rien, de tout. Putain de tapis.
Ils n'arrêtaient pas de tanguer et de presque-trébucher et ses os grinçaient comme pas possible, alors allez savoir ce qui avait pu lui faire peur. Ça aurait pu être n'importe quoi. Un fantôme. Le vide. Le mouvement. Autre chose. Tout en notant que ce mec était quelqu'un de bien avec des amis franchement pas fréquentables (pas d'ananas sur la pizza), il jeta quand même un regard par-dessus son épaule. Petit Prince les suivait toujours. A distance, sage et discret, un peu tapi dans l'ombre, mais il les suivait. Il n'aurait pas laissé un truc leur tomber sur le coin de la tronche sans au moins essayer de les aider. Il était cool comme ça, son catcheur préféré.
Un peu rassuré, Cyril reposa les yeux sur leurs quatre pieds. Peut-être que Gabrioche Muy Caliente en voyait huit, lui. Ou six. Il n'arrivait pas à se souvenir si l'alcool dédoublait tout ou juste certains trucs. La logique aurait voulu que tout y passe, mais logique et gueule de bois faisaient rarement bon ménage — dans tous les sens du terme. Il voyait mal un mariage y résister.
Merde. Ça se trouve Gabriel avait divorcé. Sauf qu'il avait l'hyper jeune, se fit-il remarquer, moue aux lèvres, et que si ça ne voulait rien dire, ben ça voulait quand même un peu dire quelque chose quand même. Ses parents pouvaient avoir divorcé, par contre. C'était super fréquent. Tout le monde divorçait, de nos jours. Il avait lu ça dans un des magazines débiles de Céline. Plein de divorces, plus de mariages.
Le Bon Dieu devait se marrer, hein.
Carrément penché, il fit de son mieux pour tirer Gabriel en arrière quand ses pieds refusèrent de coopérer (encore).

« On est, euh... » Il plissa les yeux pour mieux voir devant lui. « Pas trop loin. Ouais, voilà — c'est juste là, wow. Elles sont pas faciles à voir leurs portes, hein ? Faudrait les peindre en rose fluo. Ou le truc qui brille dans le noir, là. Je sais plus le mot. »

Tout occupé à sa magnifique découverte — à savoir que la porte du salon était à portée de jambes, si c'était bien la bonne —, Cyril ne fit pas attention à leur trajectoire. Gabriel les faisait virer de bord à s'appuyer sur lui et à fermer les yeux, et lui ne faisait pas grand chose pour corriger le tir ; en deux pas, ils se retrouvèrent à tanguer un peu trop fort un peu trop franchement.
Sa silhouette d'épouvantail super gracieux n'était pas équipée pour lutter contre la gravité. Surtout s'il y avait un sportif d'un mètre quatre-vingt appuyé sur son épaule.
Juron aux lèvres, agrippé bien fort à lui pour l'empêcher de se casser le nez, il essaya de s'appuyer au mur pour amortir leur chute. Deux bras, ce n'était pas assez du tout — mais si Gabriel avait le réflexe de se protéger le visage, vu son état, ce serait déjà pas mal.

Au prix de son pauvre coude, il réussit quand même à leur éviter de se planter face la première dans le tapis. Ça fit mal et ils se cassèrent quand même la figure, mais il ne pouvait pas faire beaucoup mieux.
Il n'arrêtait pas de le dire mais ouais — d'habitude, c'était lui qu'on empêchait d'aller embrasser le sol à la moindre occasion. Et lui, il pesait moins lourd.

« ... On était presque arrivé. Bon l'avantage c'est qu'on peut ramper, là, au pire. »

Il rit un peu fort pour avoir l'air honnête, mais Mister Vodka ne risquait pas de s'en rendre compte. Un point pour tout le monde.
Redressé sur les genoux, il prit deux secondes pour retrouver son souffle. Il le remettrait debout après, hein — promis juré. Juste. Deux secondes.

« Ça va ? Rien de cassé ? Non parce que si je t'ai pété le nez je m'en remets pas, hein. Ce serait con. Il est canon. »

Comme le reste. Mais c'était toujours le nez qui prenait, en cas de chute, alors c'était à ça qu'il fallait faire le plus attention.
Il en savait quelque chose.



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MessageSujet: Re: « I want you to be concerned about your next door neighbor. »   « I want you to be concerned about your next door neighbor. » Icon_minitimeDim 14 Juil 2019 - 22:42

...

Un souffle soulagé, teinté d’alcool, s’échappa d’entre les lèvres gercées de Gabriel. Les mots entraient par une oreille, faisaient le carillon sous son crâne et ressortaient sans dire bonsoir ; les malpolis laissaient à peine une trace avant de s’enfuir, ce qui n’empêchait pas son cerveau opportuniste de saisir ce qui lui plaisait. Ils étaient bientôt arrivés. Il allait bientôt pouvoir s’allonger, refouler la nausée et lâcher l’épaule de Cyril. Le pauvre faisait tant pour lui, alors qu’il ne le connaissait pas… S’il avait été un peu plus sobre (ou un peu plus saoul), Gabriel en aurait pleuré.
Ses yeux avaient trop de mal à faire la mise au point pour voir où était la porte en question. « juste là » ça n’explicitait pas le nombre de mètres sur lesquels se traîner, mais s’ils avaient pu arriver jusque-là, ils pouvaient bien combler la distance qui restait.

C’était demander à un bateau de pêche de maintenir le cap en pleine tempête. Gabriel sentit son corps partir sur le côté, et ses jambes s’emmêler avant qu’il ait pu penser à s’en servir. Il s’écroula sur la moquette rouge avec un hoquet surpris, la sensation familière de la poussière entre ses doigts. C’était comme dans le hall d’entrée, quand il avait cru voir des étoiles…
Un peu paumé, il marmonna tout bas dans sa barbe :

« On est toujours au même endroit ? »

Le tout tandis que Cyril parlait de ramper, ce qui lui sembla être une excellente idée. Ramper. Il savait le faire. Il tenta de se redresser pour imiter son voisin, mais il jouait encore trop les tours de Pise brésiliennes. Droite, gauche, droiiite, gauuuche. Il posa les paumes à terre avec un soupir douloureux. Si seulement il avait eu à boire – mais de l’eau, il ne boirait plus que de l’eau de sa vie, de l’eau de mer s’il le fallait. L’eau des toilettes. L’eau de Cologne. Mais de l’eau.

« Ça va ? Rien de cassé ? Non parce que si je t'ai pété le nez je m'en remets pas, hein. Ce serait con. Il est canon. »

Le jeune homme fronça les sourcils, rassembla au mieux ses esprits et se gifla le nez pour vérifier qu’il était toujours en un seul morceau. S’il l’était deux secondes plus tôt, maintenant il ne l’était plus. Il poussa un gémissement d’outre-tombe pour accompagner le « clac » sonore de son attentat à sa propre personne. L’alcool avait beau atténuer la douleur, il l’avait senti jusqu’au bout de ses doigts.

« Non, j’ai mal » fit-il comme si ce n’était déjà pas assez évident et que Cyril ne l’avait pas vu se mettre la mandale du siècle sans aucune raison.

« je suis saoul » était une bonne excuse mais il en aurait honte dans quelques heures, quand son corps douloureux, desséché mais sans plus aucun alcool dans les veines se traînerait péniblement aux cuisines. Il y avait forcément des cuisines, ici, non ?

Il poussa bien fort sur ses bras flageolants, sans aucun résultat digne de ce nom. Il se prit la tête à deux mains et grogna :

« Deux secondes, je... je peux me relever. »

Tout seul. S’il n’y arrivait pas, autant ramper.
Il ne valait pas toute la peine que Cyril se donnait.
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MessageSujet: Re: « I want you to be concerned about your next door neighbor. »   « I want you to be concerned about your next door neighbor. » Icon_minitimeVen 9 Aoû 2019 - 1:46

Le "whaaaat mec non" offensé (et à l'accent carrément offensant, lui aussi) de Cyril se perdit dans le fond quand Gabriel décida de se démonter ce qui lui restait de nez. Et ça fit pas du bien, à priori. Il s'attendait à quoi, sérieux — il venait de lui dire de pas se le défoncer ! Son nez était canon sa mère et lui il — okay, okay. Respire, Cyril. Tout va bien. Le pauvre type a bu. Il se rend pas compte. Tout va bien se passer.
Sur le coup, ça lui fit le même effet que de regarder Picasso poignarder sa toile en chantant le Trololo. Le drame de sa vie. Pas sûr qu'il s'en remette. Pas pour les deux prochaines minutes, en tout cas.
Ben oui, t'as mal. Ça lui fit lever les yeux au ciel, l'exaspération à peine feinte. La patience allait et venait ; heureusement qu'il n'avait jamais rien de mieux à faire ce qu'il était en train de faire. Carpe Diem ne lui réussissait qu'à moitié, mais ce n'était pas perdu pour tout le monde. Grâce à ça, Gabriel n'aurait pas à se demander où et quand et comment il s'était barré.
Il n'était pas chien à ce point-là, de toute façon. Il ne doutait pas deux secondes que ce type mérite d'être sauvé d'une nuit à se vomir dessus dans le couloir. Sa grande foi en l'humanité le perdrait. Que voulez-vous.
"Tout le monde vaut mieux que moi", mais dit avec le sourire et en chantant. Justin aurait été tellement fier. Il faisait de vrais progrès vers le déni et les portes presque close. Du travail d'artiste, songea-t-il, très sérieux, en tanguant sur ses jambes trop raides. La chute avait dû lui faire perdre quelques centaines de neurones supplémentaires.

Ils ne manqueraient pas à grand monde, eux non plus.

« J'ai pas envie de remettre ta parole en question ou quoi, mais deux secondes ça va peut-être faire un peu short. T'es sûr que tu veux pas d'aide ? J'ai genre deux bras et je me suis pas pété le nez, à deux on devrait pouvoir y arriver hein. Je pense. »

Donc je suis. Haha.
... Mais était-il vraiment.

Avant que la question philosophique ne vire à la crise existentielle de niveau critique, il claqua des mains.

« Bon je reste là. Si t'as besoin d'appui. Ou d'aide. OU. Je peux ramener le canapé, si tu veux, annonça-t-il, un peu trop fier de son idée pour qu'elle soit bonne. Ou on rampe. Toujours possible. »

Considérant qu'il n'était pas à une contradiction près, il ne mit pas deux secondes de silence à replier les genoux et à se pencher. Il n'osa pas chercher le regard de Gabriel, alors il posa les yeux quelque part au niveau de sa mâchoire.

« C'est pas grave si t’arrive pas à te lever, hein. On peut rester là, aussi. Je m'en fiche. »

C'était cool et bien mignon de jouer aux piles électriques, mais n'empêche qu'il s'inquiétait pour lui. Boire pour oublier, ça pouvait pas être cool. Il comprenait.
Ils étaient presque frères, là. Frères cosmiques. Karma. Il allait l'aider pour se faire pardonner d'un truc qu'il ne lui avait pas encore fait, et ensuite ça irait mieux. Pour lui, au moins.
Mon pauvre, t'es pas prêt de rentrer chez toi.



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MessageSujet: Re: « I want you to be concerned about your next door neighbor. »   « I want you to be concerned about your next door neighbor. » Icon_minitimeJeu 22 Aoû 2019 - 4:20

...

Toutes les cellules de son cerveau éclataient comme autant de bulles de champagne. Il avait chaud à l’avant du crâne, froid à l’arrière, et un étau à la pression variable l’empêchait de réfléchir. Ses doigts, crispés sur ses tempes, tremblaient. Pourquoi j’ai bu, pourquoi ? Il avait envie de pleurer, de s’allonger et de ne plus bouger – un sentiment d’impuissance lui lacérait le cœur et lui essorait l’estomac. Les larmes se pressèrent derrière ses yeux sans lui demander la permission, et il ravala un hoquet douloureux.
Il avait mal, il avait honte, il était confus, il avait du mal à distinguer le haut du bas, la droite de la gauche. Du mal à se concentrer sur la voix de Cyril, près de lui :

« J'ai pas envie de remettre ta parole en question ou quoi, mais deux secondes ça va peut-être faire un peu short. T'es sûr que tu veux pas d'aide ? J'ai genre deux bras et je me suis pas pété le nez, à deux on devrait pouvoir y arriver hein. Je pense. »

Il ne reçut pour toute réponse qu’un grommellement inintelligible. Il frôla son nez douloureux du bout des doigts, tenta une nouvelle fois de se redresser mais s’avoua immédiatement vaincu. Deux secondes, peut-être pas, d’accord – deux minutes ? Deux heures, deux jours, deux ans…
Combien de temps avant d’y voir plus clair ? Sa poitrine se comprima, soudain trop étroite pour son petit cœur. Il faillit renvoyer ses cocktails sur le tapis pour de bon.
Non non non. La honte, Gabriel.

C’était Cecilia qui lui chuchotait des trucs à l’oreille, mais il avait beau regarder autour de lui, il ne la voyait nulle part.
Le visage de Cyril était flou, ses lèvres ne suivaient pas les consonnes et les voyelles. Combien de verres il avait bu, pour en arriver là ? Combien de pas de travers, combien de chagrins à oublier ?

Combien de doigts, sweetheart ?

« C'est pas grave si t’arrive pas à te lever, hein. On peut rester là, aussi. Je m'en fiche. »

Gabriel secoua la tête avec tant de vigueur qu’il sentit la migraine lui mâchouiller ses derniers neurones. A ce rythme-là, il allait se réveiller en légume incapable de réfléchir. En courgette. En concombre. Complètement con. Comme toi.
Il inspira à fond pour faire taire Casper. Il n’avait vraiment pas besoin d’un fantôme pour lui murmurer tout ce qu’il pensait déjà de lui-même.

« Non, je… je veux pas être inutile. Je veux pas rester là. »

Il ne voulait pas qu’il le déteste, non plus, mais un sanglot lui coupa la parole et il cacha son visage dans ses mains. Le goût du sel sur sa langue ne fit qu’accentuer sa détresse ; même rester calme, c’était trop lui demander. Il n’arrivait même pas à se redresser. Quelqu’un d’autre que Cyril l’aurait déjà planté là ; peut-être que Cyril allait le planter là.

Sur 100 personnes, combien se seraient arrêtées ? Combien s’en seraient réellement soucié ? Il s’étrangla sur son indignation, et tousser eut le mérite d’assécher ses yeux un instant. Il y vit plus clair, et ce qu’il vit ne lui plut pas. Le couloir, le tapis, ses genoux à terre, la tapisserie, une histoire de canapé à trainer jusque-là. Ramper. Le salon. Un grondement sourd remonta le long de sa gorge, resta prisonnier de ses mains éraflées.

Si t’as besoin d’aide, je suis là.

Il en aurait pleuré si ce n’était pas déjà fait.

J’ai tellement besoin d’aide, si tu savais, et le pire c’est que je me rappelle même pas pourquoi.
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MessageSujet: Re: « I want you to be concerned about your next door neighbor. »   « I want you to be concerned about your next door neighbor. » Icon_minitimeMer 4 Sep 2019 - 19:46

Le sanglot de Gabriel ficha l'estomac de Cyril à l'envers. Merde. Il savait gérer les crises de panique de Céline, à peu près, mais un mec bourré qui pleure ? Pas trop, non. Se répéter pour la millième fois que c'était lui, le type complètement torché perché raide mort qu'il fallait consoler et traîner jusqu'à son lit, ne l'aida pas plus que les neuf cent quatre-vingt-dix-neuvièmes fois précédentes. Ça lui rappelait juste de mauvais souvenirs. Des soirs pas bien glorieux. Des mercredi pluvieux.
Si Justin avait été là, il aurait su quoi faire. Il avait tellement l'habitude.
T'as pas de chance, mon pauvre. Quelqu'un d'autre aurait pu le soulever et le tirer jusqu'au salon. Lui, il paniquait rien qu'à l'idée de devoir le consoler ou le rassurer. Il savait pas y faire. C'était compliqué. Rester là et lui tapoter l'épaule c'était super cool et super sympa de sa part, okay, mais à quoi ça servait s'ils déprimaient juste à deux ? Gabriel avait besoin d'aide, là. Pas d'un épouvantail affalé sur le même tapis à chanter la Marseillaise.

Il inspira. Expira. Glissa sa main dans ses cheveux pour les lui ébouriffer, et lui tapota de l'index sur les phalanges.

« Je reviens. Tu bouges et tu regardes pas, okay ? T'as qu'à compter jusqu'à euh, un dos tres vingt je sais pas. Mais tu bouges pas ! »

Il avait peur de lui faire peur, à le laisser tout seul, mais pas trop le choix. Il déplia les jambes, tendit le bras vers lui et répéta, juste au cas où :

« Je reviens, hein ! T'as mon chien avec toi. Lui vomis pas dessus. »

Cinq ou six mètres derrière, Petit Prince lui tira la langue. Il lui rendit le geste et, sans perdre plus de temps, fila jusqu'à cette foutue porte. L'atteindre lui prit quatre secondes, l'ouvrir deux seulement, et constater que c'était bien le salon lui tira un sourire amer. C'était con de s'être affalé juste à côté du but, mais bon — ils allaient s'en sortir quand même. No soucis. No problemo. No hablo portugués. Ay ay.
Pas question de vraiment passer le canapé par la porte. Trop compliqué. Entasser des coussins dans ses bras n'avait rien de sorcier, par contre, et en grimpant sur le dossier du fauteuil tel un acrobate suicidaire il réussit à tirer sur le rideau assez fort pour l'arracher de sa tringle.
Un plaid abandonné là fut volé au passage (trouvé c'est trouvé, hein) et rajouté au tas de tissus qu'il s'empressa de repasser par la porte. Juste avant de partir, il fit un pas en arrière et choppa une lampe à pied. Personne ne l'utilisait jamais, de toute façon.
Il balança tout près de Gabriel — sauf la lampe, qu'il posa plus gentiment. Et le rideau. Lui, il le garda sur les épaules.

« Woops. C'est bon, je suis là ! »

Ses genoux claquèrent un peu fort contre le tapis quand il s'y laissa tomber. Trop de force dans ses grandes pattes de sauterelle. Pas prêt de se laisser décourager par des rotules démolies, Cyril étala bien tous les coussins sur et autour de Gabriel, un bras autour de ses épaules pour mieux le tirer contre lui. Dos au mur, si possible. Plus pratique.
Si quelqu'un passait, ça allait être drôle à expliquer. Lui s'en foutait ; restait à espérer que son nouveau pote n'ait pas un éclair de lucidité qui lui fasse se rendre compte qu'ils n'étaient ni dans le salon, ni dans une pièce, ni en privé. Il lui en demandait peut-être un peu beaucoup, là.

Qui vivra verra.

« J'ai construit un fort de genre, hyper soirée pyjama. Mate-moi ça. »

D'un geste parfaitement coordonné (il fit de son mieux, en tout cas) et théâtral, Cyril passa le rideau au-dessus de leurs têtes et autour d'eux. Petit Prince, toujours prêt à porter une patte secourable à son ami, tira le tissu au-dessus de la lampe pour qu'elle fasse pilier de fortune. Merci, frère.
Bon, okay. C'était pas parfait. Mais c'était pas mal. Cosy. Céline aurait apprécié. Pénombre et sécurité, avec de la lumière et de l'air quand même. Tenu ; pas étouffé.
Il faisait ce qu'il pouvait, hein. Si ça pouvait le faire arrêter de pleurer, ce serait déjà pas mal.


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MessageSujet: Re: « I want you to be concerned about your next door neighbor. »   « I want you to be concerned about your next door neighbor. » Icon_minitimeSam 7 Sep 2019 - 23:35

...

La chaleur d’une main l’obligea à ravaler trois sanglots et il jeta un œil à Cyril à travers ses doigts ; il ne partait pas ? Ne s’enfuyait pas ? Un peu confus, assommé d’alcool et d’émotions violentes, Gabriel fit ce qu’on lui demandait et ferma les yeux sans bouger d’un pouce. Bouge pas, regarde pas. Ce n’était pas trop difficile. Il pouvait compter, aussi, il savait le faire ; il n’était pas stupide à ce point. Um, dois, três, quatro, cinco…
Concentré sur le noir et les chiffres qui y défilaient en feux d’artifices, son souffle arrêta de jouer les ouragans et les gémissements nerveux se turent. Ses épaules tremblotaient toujours et il avait mal à force de hoqueter, mais le pire était passé. Un courant d’air et une exclamation l’avertirent du retour de Cyril, et il écarta les mains de son visage rougi.

Il le regarda bêtement de longues secondes durant, sans savoir quoi dire ni quoi penser. Il papillonna des yeux, les lèvres pincées pour y enfermer quelques chagrins à clé. Les coussins empilés autour de lui, un autre sur son épaule, il se laissa tirer et border comme on console un petit garçon – et ce fut l’impression que son cœur eut. Ses muscles se détendirent, et il poussa un long soupir rempli de trémolos. Il était à l’abri, il allait bien, il était…

« J'ai construit un fort de genre, hyper soirée pyjama. Mate-moi ça. »

Il était dans un fort. Il leva difficilement la tête vers le tissu qui leur servait de toit, et y distingua un millier d’étoiles imaginaires. Il ne voyait plus ni le couloir ni le tapis, et ne pensait plus au salon que Cyril avait amené à lui – il essuya les dernières larmes sur ses joues et hoqueta un petit « merci » à peine audible. Il y en avait, des cloches, sous son front ; et encore plus dans sa poitrine, que la joie de ne pas avoir été abandonné soulevait plus vite.
Cyril était là, et son chien aussi. Il n’était pas tout seul, et s’il ne pouvait pas rentrer pour l’instant, eh bien… Il pouvait toujours attendre ici. Terminus, tout le monde descend. C’était beaucoup plus confortable que dans le hall, au sol, à fixer le plafond, et penser à…

Penser à quoi ?

Il se laissa glisser contre Cyril, incapable de se tenir droit plus longtemps.

« Merci d’être encore là... »

Parce que clairement – clairement, il aurait pu s’en aller. Il n’y voyait pas clair, mais il était encore assez lucide pour se donner de petites claques de temps à autres. Pour renifler, repasser une main sur ses joues, hoqueter une dernière fois et fermer les yeux. Se trouver pénible, impossible à gérer, immature. Incapable de grandir ou de prendre des décisions, et…

Jusqu’à combien il lui avait dit de compter, déjà ? Combien il y avait de coussins ? Il fronça les sourcils, ses yeux incapables de bien faire la mise au point.
Ses paupières lourdes le firent soupirer.
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MessageSujet: Re: « I want you to be concerned about your next door neighbor. »   « I want you to be concerned about your next door neighbor. » Icon_minitimeSam 28 Sep 2019 - 22:52

Dans l'obscurité de leur super fort de compétition, un bras autour de ses épaules, difficile de bien voir la tête que pouvait tirer Gabriel. Il avait l'air plus calme, mais ça ne voulait pas dire grand chose ; pas dans son état. Peut-être qu'il se sentait encore plus triste. Peut-être qu'il avait peur. Peut-être qu'il était fatigué. Peut-être qu'il était perdu.
C'est tellement secret, un esprit embrumé par l'alcool. On voit des choses bizarres. On pense des choses bizarres, aussi. Rien n'est plus tout à fait comme d'habitude.
Et au réveil, on n'est plus tout à fait comme avant.
Tout se perd. C'est tout. Et Lavoisier, ben il s'était trompé. Comme tout le monde.
Perdu entre deux considérations philosophiques, Cyril leva les yeux vers leur ciel improvisé et espéra que son merci soit de bonne augure. Tant mieux s'il était pas trop claustrophobe, le pauvre. Tant mieux tant mieux. Il voulait qu'il arrête de pleurer et d'avoir envie de vomir, pas qu'il angoisse encore plus. C'était juste plus compliqué que prévu.
Les intentions ? Super bonnes. La manière de s'y prendre ? Un énorme bordel. Il nageait dans la semoule, et il nageait mal. A part le garder contre lui et vérifier qu'il ne s'étouffait pas tout seul comme un con, il ne voyait pas trop quoi faire de plus.
Ç'aurait été dommage, hein. Déjà qu'il s'était défoncé le nez.

« Merci d’être encore là... »

Ses yeux papillonnèrent bêtement. Il fallut qu'il les ferme, qu'il ravale un soupir — qu'il s'insulte intérieurement et distraie la moitié de son cerveau avec une histoire de pudding à l'arsenic, même, pour éviter de trop intérioriser la remarque. Évidemment, qu'il était encore là. Il serait pas parti. Il l'aurait pas laissé. Ç'aurait été quoi, sinon — non-assistance à personne en danger ? Ça se faisait pas. C'était cruel. Il avait encore trop de cœur pour pouvoir laisser quelqu'un pleurer tout seul dans un coin. Pas comme ça, en tout cas.
Et c'était drôle, hein, vu le temps qu'il avait passé à répéter encore et encore et encore et encore et encore à Justin de le laisser claquer dans le fossé ou au bas d'un pont et de l'oublier et de lui ficher la paix.
S'il tenait tant que ça à se voir dans ce pauvre Gabriel, il aurait pu aller au bout de l'idée. Le pousser par la fenêtre, histoire d'être sympa.
Au lieu de ça, il le cala mieux contre lui.

« No problem. Je suis pas pressé. »

Personne l'attendait. Nulle part où aller. Et lui non plus, sûrement. La porte allait pas se rouvrir juste parce qu'il avait une tête de beau-gosse et un corps de mannequin. D'autres avaient déjà dû essayer. Pas de chance, joli cœur.
Ça allait être marrant à expliquer, ça. Peut-être que quelqu'un d'autre pourrait s'en charger à sa place. Quelqu'un qui n'irait pas se perdre tous les deux mots et saurait mettre des points avant de ne plus savoir quoi dire. Il avait toujours été nul en exposé. C'est très intéressant mais tu t'éloignes du sujet, Cyril.
Dans un soupir, il laissa aller sa tête contre le mur et celle de Gabriel. A leurs pieds, un peu en dehors du fort, Petit Prince tourna quelques secondes avant de se rouler en boule.

Ouais, allez. Bonne idée. C'était le moment de se reposer, pas de se poser des questions.

Pour le reste, on verra demain.
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MessageSujet: Re: « I want you to be concerned about your next door neighbor. »   « I want you to be concerned about your next door neighbor. » Icon_minitime

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