J'aimerai tout recommencer...[Pv 1ere personne]

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Solon s'était levé tôt ce jour là, un peu trop tôt peut être pour faire cuire du pain. Cependant, comme il n'avait que très peu dormit, il se laissait gentiment glisser au dehors de sa chambre sans réveiller Pan et s'en alla là où il espérait trouver la paix afin de la faire dans son esprit. Le jeune homme s'était alors introduit dans la salle des Miroirs sans savoir a quoi il devait s'attendre. En entrant, il se heurta a son reflet dans l'obscurité la plus totale. Il cligna des yeux, distinguant a peine ce sur quoi il s'était écrasé. Quelques secondes après son entrée dans la salle infernale, une éblouissante lumière jaillit de spots disposés de part et d'autre sur l'immense plafond.
Le jeune cuistot recula d'effroi quand il se distingua dans le miroir. Il se tenait droit, vêtu d'un long manteau rouge sang. Le jeune homme enfonça par réflexe son chapeau, le vissant sur son crane de sa seule et unique main. Ses cheveux noirs s’aplatirent sur son front grave tandis que ses yeux soucieux se plissèrent, éblouis par la lumière trop crue. Il n’osait lever le regard, là, devant lui s’étendait une rivière toute entière de reflets qu’il jugeait disgracieux.
Solon recula de quelques pas, étant sur de sortir de cette pièce en faisant machine arrière, il fut extrêmement surpris de sentir la surface lisse et froide d’un de ces innombrables miroirs. Il se retourna alors, comme affolé, il caressa de sa main unique le verre, doutant de cette réalité. Comment cela se faisait –il qu’en ayant a peine fait deux pas, il se soit retrouvé encerclé pas ses reflets ? Son cœur s’emballa, il commença par se retourner de nouveau et se heurta a une nouvelle surface dure. Le jeune homme prit panique, il courut ainsi pendant quelques minutes en se cognant a de nombreuses reprises pour finir perdu, essoufflé et transit de peur.
Il s’adossa a un de ces murs qui le reflétaient, glissant doucement jusqu’au sol, imité dans l’exactitude similitude par des milliers de Solon pâles comme la neige. Son manteau s’évertua de garder une forme correcte sur le sol, recouvrant les dalles blanches d’un parterre couleur rouge sang. Le souffle court, il essaya de se raisonner, il y avait certainement une sortie, il suffisait juste de réfléchir, de se souvenir…A ce même instant il tenta de prendre sa tête entre ses mains. Il tira machinalement sa main droite et de ses doigts froids et tremblants il se la posa sur la joue, comme pour vérifier si il était bien réveillé. L’autre bras se leva, il laissa alors choir son moignon bandé de quelques morceaux de tissus enduis de pâte de pain. Quelques secondes plus tard, oubliant tout infirmité, il essaya de passer ses doigts de la main gauche sur son autre joue…en vain.
Réalisant le geste le plus banal qu’il ne pouvait plus faire, le jeune garçon sursauta. Dans un frisson d’horreur, sa main, dans un mouvement désaccordé désarçonna le chapeau de sa fidèle tête soucieuse. Solon leva les yeux vers l’un des miroirs et il se regarda perplexe. Durant ces quelques mois, il avait certainement grandis mais il avait beaucoup changé…bien plus qu’il ne l’aurait imaginé. Son corps paraissait plus mince qu’une aiguille, ses cheveux avaient appris la discipline et ne partaient plus dans tous les sens ; et surtout, plus aucune lumière passionnée ne brillait dans ses yeux maintenant ternes. Le jeune homme s’arracha de sa contemplation, se remémorant alors la situation dans laquelle il se trouvait. Celui –ci se mit a regarder tout autour de lui dans l’espoir de reconnaître son chemin, mais il fut bien vite découragé par l’air atterré, déprimé que prenaient ses nombreux compatriotes autour de lui. Il se pencha, ou plutôt, ils se penchèrent, se saisirent de leurs chapeaux puis au même instant se figèrent. Quelqu’un venait, ses pas raisonnaient dans le silence morbide de cette salle diabolique où seule la lumière agressive régnait en maîtresse absolue. Solon voulut crier, alerter, repousser…sauver cette personne qui allait pénétrer dans un enfer absolu, cependant, rien ne put sortir de sa gorge nouée. Il se regarda de nouveau dans le miroir pour y entrevoir son pitoyable reflet avant de recouvrir son visage de l’imposante prestance de son chapeau.
Après tout, même si Dieu avait soit disant fait l’Homme a son image, rien ne laissait dans le livre Sacré le devoir de s’aimer soit même…Si ?
**Le dégoût de sa personne**