Fay, comme toujours, déambulait sans raison valable dans le manoir. Il voulait aller quelque part, et pendant le trajet, il s'était fixé pour but de trouver l'identité de ce quelque part. À ce moment là il passait dans le hall. De son pas gracieux, sa démarche lente, il paradait en laissant traîner ses yeux n'importe où. Il fut un instant où n'importe où fut la porte d'entrée. L'androgyne remarqua l'arrivée violente de la jeune fille, jeune fille que l'on aurait facilement pu qualifier de débraillée, qui venait à peine de se jeter à l'intérieur. Même pas le réflex de se dire "Oh, non, la pauvre, elle est entrée, elle ne ressortira pas." Tout ce qu'il put penser, ce fut quelque chose qui ressemblait à peu près à Ouais, bon, d'accord, il pleut, ouais, mais, bon, quand même, hein. Pas la peine de rentrer comme un boulet de canon, non plus, quoi.

Malgré son expression terrifiée, elle avait l'air mature, sérieuse, grande, l'escargot le cerna immédiatement en posant ses yeux de saphir sur son visage. Il ne dit rien, préférant contempler la longue et soyeuse chevelure brune de la nouvelle venue. D'où provenait cette peur qui se comprimait sur son minois ? Les récents prisonniers qu'il avait pu accueillir naguère semblaient également, par fois, être entrés en trombe en fuyant quelque chose que Fay ne connaissait pas.

L'androgyne songea au joli cahier noir qui était en possession du samouraï. Le nom de cette jeune fille venait de s'y inscrire. Il avait envie de le savoir. Qui était-elle ? Que lui était-il advenu ? Pourquoi était-elle venue ? Encore la pluie, hein ? Ainsi qu'une multitude d'autres questions se bousculaient dans son crâne débile.
Il en choisit une, la plus banale, pour débuter.

- Bonjour. Qui es-tu ?

Oh, non. Pourquoi avait-il parlé ? Tout de suite, elle penserait à son sexe, lequel serait indéchiffré à ce jour. Il ne pouvait tout de même pas lui dire ça. Roh et puis ... Ce n'était pas le moment d'y penser. Il fallait en premier lieu rassurer cette personne, et préparer des mouchoirs, des boucliers, des conseils à donner pour ne pas se briser l'omoplate contre la grande porte.

«Bonjour. Qui est tu ?»

Je levait les yeux vers la source d'où provenait cette voix, douce.
Une personne se tenait là, une personne que j'analisai de haut en bas avant de me laisser glisser le long de la porte pour m'assoir.
Je regardait Fay avec un interret non-masqué, j'en avait oublié d'essuyer les larmes de mon visage.

«Je ne suis personne... Je suis un numéro...»

Je marquai une pause, ne sachant trop si je devait continuer à parler ou non.

«Et à nous deux, nous ne sommes rien...»

Je remarquai à l'instant que nous étions dans un hall aux allures princières, un lustre en crystal au plafond.
Le sol était froid... Il devait-être du carrelage...
Mais l'attention que j'avais dédié à dévisager le décor n'était que secondaire, la vraie source de tant d'attention était mon hôte que je regardait, genoux sous le menton.

«Ce n'est pas vous qui aviez ouvert la porte, n'est-ce pas ?»

Il n'y avait rien à réconforter en moi... Ou bien quelque chose d'infime qui se sentait encore attaché au-dehors, vu qu'une fois, un bref instant... Ce même dehors qui m'avait oblier à pousser la porte du pensionnat pour mieux m'emprisonner.

Et voilà, et voilà, et voilà.

Il ou elle avait parlé, elle avait entendu, elle s'était sûrement demandée s'il s'agissait d'une voix féminine ou masculine, elle avait posé ses yeux sur son corps, semblable à une fleur que l'on aurait pu qualifier pareillement. Unisexué, asexué, hermaphrodite, androgyne, sans sexe, fille-garçon, garçon-fille. Elle allait prendre peur, se jeter contre la grande porte, se faire très mal et pleurer car elle allait se faire manger par le grande méchant louve qui fait peur. Fay jeta également, enfin, également parce qu'il pensait qu'elle en avait fait de même, il, elle, jeta également car il ne pouvait pas se regarder le visage, jeta également un coup d'oeil vers sa poitrine plate et la bosse que ne formait pas son entre-jambe. Un peu osé, et pourtant nous réfléchissons tous comme ça, à l'âge de Fay. [bah ouais, ma soeur elle pense qu'à ça j'l'ai lu dans ses historiques Aime-Est-ce-Haine 8D]

Dépité par cette anomalie d'invisible, il tourna ses beaux yeux bleus vers le lustre, tentant de se noyer dans la lumière fantomatique qui en émanait. La tristesse s'emparait à nouveau de l'androgyne. Ça faisait longtemps ... Longtemps, aussi, qu'il n'avait rencontré de nouvelles personnes. Il avait oublié Ganger Dopple. C'est la voix de la jeune fille en question qui le tira de sa rêverie.

« Je ne suis personne... Je suis un numéro... » Dit-elle doucement.

Comment ? Aurait-voulu s'exclamer Fay. Est-ce que son cerveau avait mal enregistré ? Il n'avait pas très bien saisi ...

« Et à nous deux, nous ne sommes rien... » Enchaîna Ganger.

L'escargot ne comprenait vraiment rien de chez rien. Cette personne aurait pu être l'intérieur de la tête Fay qui s'exprimait à haute et claire voix. Les phrases philosophiques, il les sentait remuer dans tous les sens quand il ne pensait plus à rien.

« Ce n'est pas vous qui aviez ouvert la porte, n'est-ce pas ? »

Oh ? Maagiiique. Une sentence cohérente. Méticuleusement, Fay la décortiqua. Lui, ouvert la porte ? Non, jamais.

« Non, non, ce n'est pas moi. Elle s'est ouverte toute seule, n'est-ce pas ? Ne t'inquiète pas, c'est normal. »

Un petit tilt fourmilla dans son cerveau. Hm hn ? Ah, oui ... Elle ne semblait pas se soucier le moins du monde de l'identité génitale de l'androgyne.

« Non, non, ce n'est pas moi. Elle s'est ouverte toute seule, n'est-ce pas ? Ne t'inquiète pas, c'est normal. »

Toujours en dévisageant inconsiament Fay, je répondait d'une voix blanche :

«Je ne m'inquiète plus... j'avais des doutes...»

La pièce aurait pu être chaleureuse, mais une sensation de froid m'avait envahit.
L'autre aussi, peut-être, mais c'était un peu après le départ de la mienne.
La lumière dorée dégagée par le lustre fesait briller les dalles qui n'avaient pas étés encore les victimes de la boue qui maculait mes petites chaussures blanches.
Ma chemise blanche pouvait attirer l'attention, puisqu'elle appartenait à une des infirmières de l'hopital.

«J'aimerais savoir...»

Je parlait en regardant aux alentours comme cherchant quelque chose.

«...où nous sommes...»

Puis, reposant mon regard sur Fay, je poursuivis ma phrase, toujours les genoux sous le menton.

«... et qui vous êtes.»

[j'ai fait court...]

EDIT d'une admin squatteuse de messages : t'inquiètes, ci pas toi qui fait court, ci Aphie dont les post font toujours au moins 40 lignes...

«Je ne m'inquiète plus... j'avais des doutes...»

Ganger au visage livide, en disant cela, dévisageait le bel adonis qui descendait en bas des escaliers du hall d'entrée introduisant dans le manoir. [Faudrait qu'on fasse des rédacs avec pour sujet l'usage des figures de style 8D]. L'androgyne, lui, scrutait la chemise sans couleur de Ganger Dopple.
Il observa brusquement, après quelques secondes de réflexion perplexe, qu'il ne s'agissait pas d'une chemise, mais d'une blouse d'infirmière ! Cela lui rappela sa mère d'adoption, et il constata avec peine qu'il n'éprouvait même pas un peu de nostalgie. Elle ne lui manquait plus depuis bien longtemps. Depuis combien de temps était-il ici, d'ailleurs ?

Aucune idée. Ce qui était certain, c'est qu'en tous cas la jeune fille qui venait d'entrer n'était là, elle, que depuis quelques minutes.
Comme il ne prononçait pas de mot aucun, elle prit la parole.

« J'aimerais savoir où nous sommes... Et qui vous êtes. » Dit-elle en promenant son regard impérieusement autour d'elle, pour qu'il termine sa course face à Fay.
Le narcissisme propre à l'être humain, si l'on considère Fay Flowright comme étant un être humain, fit qu'il décida de répondre à la seconde question d'abord.

« Je m'appelle Fay. »

Ensuite, puisqu'il avait fini d'écraser avec légerté la petite vingtaine de marches du parcours, il s'approcha en sautillant de son interlocutrice en lui tendant la main.

« Tu peux me tutoyer. » Lui fit-il remarquer avec un sourire.
Il se planta devant elle les bras croisés, debout alors qu'elle était assise, mais sans aucun désir de puissance, juste par habitude et pour le confort.

Il contempla la jolie salle autour de lui, garnie de fauteuils couleur d'herbe, tapissée d'élégantes pierres d'un jais marmoréen, dallée d'un carrelage irrégulier mais admirable. S'agissait-il d'une prison ou d'un château Renaissance ? Fay préféra la qualifier autrement :

« Nous sommes dans le Pensionnat Interdit. Tu sais que tu n'aurais pas dû entrer ici... »

Il n'expliqua pas, simplement pour le plaisir qu'elle le questionne. La curiosité, c'est tellement agréable, par fois. Il attendit en la couvant des yeux sans expression.

Je le regardai finir sa descente du bel escalier et surpris son regard qui s'était posé sur ma blouse blanche, aux tons parfois bleu pâle, pourtant il n'avait pas l'air de se poser énormément de question, peut-être quelques-unes... Il avait ce visage qu'ont les gens qui ne voyent qu'à l'instant le temps qui s'écoule autour d'eux.

Son regard se dirigea plus précisément vers mon visage ensuite et répondit à ma dernière question :

«Je m'appelle Fay.»

Il s'approcha de moi et me tendit une main acceuillante. Dès ce geste amorcé, cela me rappela les gens qui se la prenait et les secouait, comme un signe, un geste simple pour dire soit "bonjour", "désolé", "aurevoir" ou même parfois "toutes nos condoléances".
Pour moi, je trouvait que le geste de Fay était assez chaleureux pour que ce soit plutôt un geste d'acceuil.
Je me levai d'un bond, lui serra la main un peux maladroitement et dit d'une voix claire :

«Moi c'est Ganger ! une étrange sensation se creusa en moi.

- Tu peux me tutoyer, me répondit Fay avec un léger sourire.

Cette remarque me faisait bizarre. Les seules personnes que j'avait tutoyées se résumaient à mon ancienne camarade.
À son souvenir, je me retournai vers la grande porte du hall, un air plein de regrets et désolé sur le visage. Je l'avait laissée tomber... J'avais contnué ma route sans elle... J'avais peut-être laissé la chose la rattrapper... Mais toutes mes peurs et pensées s'évanouirent lorsque je sentis une légère pression gênée au niveau de ma main. Je me retournai et vis que je n'avait pas lâché la main de Fay, ce que je fit aussitôt. Il regarda ensuite autour de nous, depuis l'ammeublement jusqu'au dallage du sol.
Il dut réfléchir longtemps avant de formuler sa réponse à ma première question ;

«Nous sommes dans le Pensionnat Interdit, il marqua une faible pause avant d'enchaîner, tu sais que tu n'aurait pas dû entrer ici...»

Je faillît éclater d'un rire sarcastique mais j'éttouffai en un léger ricanement ; si je n'avait pas pénêtré ici, j'aurais peut-être risqué bien plus que ma liberté psychologie ou physique.
Il avait tourné un regard sans expression, délavé, vers moi. Juste a son expression, je sentait qu'il attendait d'autre questions.
Je ne le comprenait pas, ou bien qu'à demi, car à moi on ne posait des questions que très rarement, voir, juste d'un côté médical, ce qui avait finit par m'énerver.
Finallement, avide d'en savoir plus, je demandai :

«Y'a-t'il d'autre choses ? J'arpentait le hall en laissant quelques marques boueuses à chaques pas et regardai les scultures ou laissant glisser mes mains sur les ornements des murs ou d'une chaise, où je m'arrêtai et me retournai vers Fay, les mains sur le dossier de la chaise, d'autres choses que je devrait savoir ?»

[désolée du retard ^^']

De plus près, quand elle lui avait serré la main, l'androgyne avait remarqué l'aspect hâve du visage de Ganger Dopple, ainsi que sa silhouette fluette, pour ne pas dire famélique. Elle avait de ces yeux qui donnent au plus sensibles l'impression d'une faible et lointaine complainte sans signification aucune, mais dont l'entente crispe le cœur, de grands yeux sombres et mélancoliques qui reflétaient en boucle la triste histoire de leur maîtresse. Et sans comprendre pourquoi, Fay ressentit un élan de compassion qui lui donna envie de la prendre dans ses bras, mais élan reconduit aussitôt par sa timidité fatale.
Oh!, pauvre fille, mais que lui était-il arrivé donc ...
Pourtant, oui pourtant, son comportement semblait enjoué, illustré par la manière dont elle disait Moi c'est Ganger, dont elle lui secouait naïvement la main. Il semblait enjoué d'une manière qui laissait très facilement deviner qu'elle jouait la comédie pour ne pas exhiber ses faiblesses et rancœurs, ou bien qu'elle n'avait pas toujours endossé ce manteau d'enthousiasme qui s'enfilait naturellement.

Fay glissa ses mains dans ses poches en toisant Ganger Dopple qui s'appliquait à embouer chaque dalle sombre d'une hideuse petite flaque de boue.
« Y a-t-il d'autre choses ?, S'enquit-elle lorsqu'ayant contourné la table elle se fut placée derrière une chaise et jeta son regard empli d'un vieux chagrin sur lui grand escargot qui souffrait de maladresse, d'autres choses que je devrais savoir ? »

L'escargot se glaça. Finalement, malgré son envie de paraître intéressant, il n'éprouvait pas le désir d'informer davantage son hôtesse sur les lieux. Il pensa, il cogita, pendant de longues et langoureuses secondes. Des secondes qui exécutaient des pirouettes et des ailes de moulins le plus lentement possible, du fait que Fay les voyait très bien s'égréner et attendre la malheureuse Ganger. Pendant de longues et langoureuses secondes il tourna et tira dans tous les sens la question qui demandait quelle serait la manière la plus subtile de révéler la nature de ce château à une pauvre innocente. Il se répéta trois fois dans la tête ce qu'il devait dire et se lança.

« Eh bien, euh... Je dois te dire que, qu'il est impossible de sortir d'ici. On est coincés. » Articula t-il avec difficulté malgré sa minutieuse préparation mentale. Rien, jamais, ne se déroulait avec exactitude en effet comme on se l'augurait.

Il n'osa pas en ajouter. Il fallait déjà que Ganger entende, saisisse, ressente, et s'habitue à ce qu'il venait de lui déclarer. Il craignait qu'elle n'ait l'idée de se jeter contre la porte en pleurant et n'obtenant qu'une épaule détruite, et encore plus qu'elle hurle et le menace en lui sautant dessus. Il est vrai qu'elle avait l'apparence d'une jeune fille faible et douillette, néanmoins il était probable qu'elle n'ai de cette icône que l'apparence, justement. On ne connait pas les gens qu'on ne connait pas.

Le jeune Fay, cette personne à la silhouette élancée surmontée d'une chevelure d'or aurait pu me sembler aussi gaie que moi-même j'aurait pu le paraître sans mon passé. Je ne le conaissait pas mais j'avais l'impression d'avoir une sorte de miroir devant moi, montrant l'image d'un autre dans un même cas, plus ou moins... quelqu'un d'autre qui se sentait si différent du reste de la populasse.
Je l'observait dans le silence pendant que lui me regardait aussi, l'air mal à l'aise, le visage tendu et pourtant si plat, comme certaines personnes qui réfléchissent dans un long silence pâle et vide, sans expressions aucunes. Il réfléchissait peut-être à ma question, qui lui semblait soudain sans réel interet pour lui-même, qui avait voulut se rendre plus interressant qu'à l'ordinaire, parcequ'il se sentait sûrement rejeté ou se pensait plus un objet du décor qu'autre chose. Toute cette énumération me rappelait mon passé à l'hopital psychatrique, connue comme numéro ou comme patient particulièrement dificile.
Jamais je n'avait rencontré de personne si apte à me comprendre sans vraiment s'en rendre compte. Un psycologue, c'était diférent, ils ne mettent jamais tout à fait en confiance, dans leur cabinet en blanc, nous toisant comme s'il avait déjà fait son diagnostic et que l'on était des fous pour de bon.
Il bégaya quelques mots :

«Eh bien, euh... Je dois te dire que... qu'il est impossible de sortir d'ici... après ces dires, une légère pause se fit sentir, on est coincés.»

Je levait le nez vers le plafon, poussant un soupir, l'air déçu. Pas du sens premier de ce que ce jeune interlocuteur lui avait dit, mais par ce manque d'informations qui étaient tant attendue et qui ne se résumaient qu'en quelques mots. Et pourtant Fay semblait bien plus embarassé qu'avant.
J'enlevai mes mains du dossier de bois verni et m'assis sur sa chaise, avec cet air déprimé qu'ont les petites filles trop gâtées en ouvrant un cadeau lors d'un jour simple, se rendant compte par la suite que ce n'était pas le leur.
Je levais un petit visage pâle où sintillait de légères larmes dans de yeux délavés.

«C'est... c'est tout ...? Il... n'y a vraiment rien d'autre ?»

Entre les quatre murs du Pensionnat, on aurait put me dire que ma fuite de l'ancien était vaine, mais ici, finallement, je me sentait presque comme au dehors... plus libre... Mais ce lieux ne devait pas être si magique que ça si ses seuls pouvoirs se résumaient à celui de laisser ser habitants prisonniers dans ses entrailles.

Au contraire de ce qu'évoquaient les débaûches de prédictions de l'escargot, Ganger Dopple ne sembla même pas envisager une minuscule crise d'hystérie de rien du tout comme tout le monde en fait ... lorsqu'il apprend qu'il s'est jeté à son insu dans une prison paradisiaque. Elle eut même l'air déçue, l'air d'avoir imaginé des affrosités de films d'épouvante. Un peu à la manière d'une jeune femme aux tendances sado-masochistes, qui arborait une mine de fillette prude et intimidée mais dissimulait sous son masque angélique un caractère de tigresse adorant arracher les vêtements de ses amants à coups de dents et vivre les nuits qui se succèdent dont l'emploi du temps se compose de parties de fornications diverses. Une jeune femme aux tendances sado-masochistes donc qui espérait une toute dernière trouvaille des derniers meilleurs auteurs de charmes et qui soupirait finalement d'ennui devant un banal numéro piqué au Kamasutra. Ou pour emprunter de meilleurs termes, pour parler mieux français bien que de manière crue, au coeur de ce certain banal numéro piqué au Kamasutra. Néanmoins le contexte n'était pas aussi adulte, il était plutôt du style fantastique pour adolescents d'une moyenne d'âge de douze-treize ans, aussi Ganger ne souffla aucune insulte venimeuse à caractère sexuellement offensant, mais plutôt leva le nez au plafond afin d'y découvrir peut-être quelque chose de plus intéressant que cette information sans valeur. Elle laissa son regard brillant de quelque chose d'étrange revenir lentement vers l'androgyne, et s'enquit désespéremment dans l'attente d'une réponse plus satisfaisante :
« C'est... c'est tout ...? Il... n'y a vraiment rien d'autre ? »

Fay plissa les yeux et retroussa le nez et pinça les lèvres. Il était extrêmement difficile pour quelqu'un de son genre d'avoir à révéler ce qu'il savait du Pensionnat Interdit. Parce que lui dans sa douceur, sa tendresse, son amour, ne verrait jamais sans actes concrets ce que pouvait être cette petite nouvelle. Même à nous il relevait d'un certain niveau de recul de trouver quoi que ce soit de cynique, de mauvais, d'inquiétant ou d'effrayant chez Ganger. Sauf peut-être cette blouse d'infirmière, et cet air terrorisé qu'elle affichait alors qu'elle poussait la porte en haletant. Enfin, un soupçon de mystère, qu'y avait-il de mal à cela ? De toutes manières, s'appeler Fay Eden Flowright, posséder pour uniquement soi la beauté, l'intelligence, la grâce et la bonté sans avoir d'organe génital, n'est-ce pas bien plus énigmatique ?

« Eh bien... Euh... Non, il n'y a pas que cela... » Avoua l'androgyne en baissant la tête.

Il s'interrogea sur ce qu'il pouvait révéler ou pas. Avait-elle besoin de savoir, à propos des Prisonniers ? Et du pseudo-meurtre de Kyoko Kirisaki ? Et de ces aliénés qui déambulaient en liberté sans contrainte aucune tout autour et au dedans du château ? Non, ce n'était pas nécessaire. Il craignait de lui donner peur s'il la mettait au courant de toutes ces histoires sans queue-ni-tête. Pourtant n'avait-elle pas eu l'air déçue tout à l'heure ? Non, ce n'était que le fruit de son imagination fertile qui perdurait sous l'arc-en-ciel. Il ne dit rien finalement.

Le blondinet semblait s'être attendu à une réaction de ma part et parut à demi-soulagé. Seulement à demi, car il avait la mâchoire crispée, les lèvres pincées, bref, toutes ces mimiques qui font partie de l'image du dégoût, mais dans le cas présent, c'était autre chose : il n'avait ce regard si insultant ou accusateur.
Il me rappelait ces grands bavards qui se retiennent de cafter, ceux qui mériteraient un oscar juste pour avoir tenu leur langue suffisament longtemps pour que quelque phrase ou interpellation ne vienne leur sauver la peau. Fay me regardait distraitement, comme s'il s'interrogeait sur moi... ou plutôt cette satanée blouse blanche.

« Eh bien... Euh... Non, il n'y a pas que cela...»

Je fit à peine attention à ce qu'il me dit : un objet brillant sur ma veste attira mon regard. En mettant la main sur la surface lisse, mon sang ne fit qu'un tour et je m'enpressai de l'enlever.
Pourquoi les objets dont on veut se débarrasser tendent si souvent à se coller à soi ?
Je me piquai les doigts à essayer d'enlever le badge de l'infirmière à qui appartenait cette blouse, mais je réussit à l'enlever suffisamment vite pour que Fay n'est peut-être rien remarquer... ou du moins, qu'il n'est pas lut ce qu'il y avait de noter sur l'objet.
Je le tint entre mes mains... L. Paolini, Hopital psychatrique St. Luc... Souligné en vert, ça m'apprenait que l'infirmière s'occupait des légumes... bah, un vulgaire code de couleur...
J'enfonçai le badge de "L." dans ma poche et relevai la tête vers Fay. Il attendait peut-être une sorte de réponse...

«Bah... -j'hésitait sur la question à poser- ... heu... déjà, y'a d'autre gens qui sont enfermés ici ou on est les seuls ?»

Question stupide... si on était deux, y'en avait surment une tripoté qui se cachait dans le reste du Pensionnat.

Aww, j'ai horriblement mal à la tête, je crains que le message ne soit pas d'une qualité satisfaisante, je suis désolée >__<

L'escargot scrutait sans voir de chose aucune, en effet, la blouse d'un blanc éclatant dont était vêtue Ganger Dopple. Il n'avait pas vu le moins du monde le petit pin's rond tout brillant accroché sur la poitrine du vêtement, et il ne l'aurait pas remarqué si la jeune fille n'avait pas brusquement décidé d'y porter sa main pour le retirer. Il se retint de demander ce qu'il y avait écrit sur la broche circulaire. En fait, soyons francs, cette idée ne lui était même pas passée par la tête, tant il était préoccupé par le fait qu'il devrait bientôt révéler la brutale vérité à son hôtesse éternelle.

«Bah... heu... déjà, y'a d'autre gens qui sont enfermés ici ou on est les seuls ?, s'enquit-elle sans avoir l'air de penser vraiment la question qu'elle posait.

- Euh, en fait... Je dirais qu'il y a beaucoup de monde ici, se risqua t-il à dire, nous ne sommes absolument pas seuls. » Posa l'androgyne comme on pose un plateau de fruits de mer.

Il n'en pouvait plus. Il était écrasé par une tension lourde et insurmontable, étouffé par une atmosphère sèche et puissante, il était faible face à ces obstacles au bien-être, déjà qu'il n'était pas bien portant par habitude. Il était désolé, tellement désolé d'avoir à raconter cela à une si gentille fille que Ganger Dopple était, il était désolé tellement qu'il s'en serait aplati sur les dalles sombres qui couvraient le sol s'il n'était pas tant craintif du ridicule, il était tellement désolé qu'il se rongerait les ongles puis se mordrait les doigts quand il n'y aurait plus de kératine à dévorer s'il n'était pas parfait au point de n'avoir aucune manie malsaine, il était désolé à un point tel qu'il se serait enfui déjà s'il n'avait pas eu une éducation si bien pensée qu'il ne serait pas parvenu de lui-même à abandonner cette pauvre Ganger à son triste sort dans le hall froid et sans personne pour lui tenir compagnie.

Et malgré cette dernière objection, sa crainte finit par triompher de ses habitudes, et il se surprit à balbutier, en transe, des horreurs qui lui défilaient dans la tête et de la sueur qui lui marbrait le corps et des visions qui l'aveuglait cependant que désespérément il cherchait au delà de ces marées de noirs souvenirs qui resurgissaient dans son affolement insensé :

« Je je-je-je je suis, pardon, pardonne-moi, hein, j'ai des choses à faire, le lait sur le feu, le loup dans la basse-cour, y a les gosses aussi dans le jardin d'enfants, il faut aller les chercher, hein, hein, hein, euh, on s'revoit plus tard ! »

Il détalla comme un lapin, et nous pouvons encore rajouter que cette crise de folie n'est même pas sa première. Mais elle constitua un point de plus dans l'échelle dont le haut est adossée à sa vie future de malade mental.

Aww, je savais que ce serait laid... Enfin, je suis rassurée par le fait que je n'ai pris que dix minutes, ç'aurait été horrible de constater avoir pris une demi-heure pour une telle horreur @_@
Bon, fin du topic =D