[bah je savais pas trop quoi écrire, so voila ]

Le souffle d’automne venait ébouriffer les cheveux de Rémy. Il venait de lire une drôle d’affiche.

*C.I.? C’est qui, ce drôle? Celui qui nous a enfermés ici?*

Plongé dans ses réflexions tel que la feuille d’une plante absorbe la lumière, le jeune homme aux cheveux bruns comme les feuilles mortes s’assit sur un banc dans le parc. En fait, il était plutôt écrasé et confortablement installé. Il pencha sa tête vers l’arrière, son menton fin pointant vers l’avant, il observa le ciel avec un regard brun et hypnotisant. Cet endroit était étrange, mais au moins, il avait accès à l’extérieur, ce qui était une bonne chose car Rémy avait besoin d’air frais souvent. Échoué de cette manière donc, il s’interrogea.

*Tout le monde dit avoir un pouvoir, alors ça voudrait dire que j’en aurai un moi aussi?… mais quand?… Hum, de tout façon, je ne suis pas pressé, pour le moment, je suis encore normal… enfin, c’est qu’il y a tellement de gens différents ici…je ne me sens pas à ma place… peut-être vais-je mourir bientôt…*

Mais il ne se contenta pas de ces petites obnubilations, il venait quand même de regarder l’affiche et puis, il avait aussi remarqué qu’il n’était pas le seul à en avoir fait autant.

*Tss… Halloween… en couple par dessus le marché!*

Rémy n’aimait pas l’Halloween, mais tout simplement parce qu’il ignorait ce dont il s’agissait : chaque année, son père revenait de la ville vers le 15 octobre et disait qu’ils allaient avoir suffisamment d’argent cette année pour s’acheter une vache. Le lendemain, Rémy transportait une montagne de courges de toutes les sortes et surtout de toutes les GROSSEURS >.<. Il faisait le cheminement entre la grosse remorque de son père et le grand potager. Il était exténué après une journée, les bras courbaturés, le dos anéantis. Puis le lendemain, il répétait l’expérience, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien dans le potager, cela durait une semaine. Et alors, son père partait pour la ville, vendait toutes leurs récoltes. Il ne revenait que le surlendemain, avec une gueule de bois. Sa mère criait et pleurait, Rémy, lui bronchait intérieurement et allait courir jusqu’à ce qu’il tombe presque inconscient. Loin, où seuls quelques lièvres venaient le visiter, le jeune homme épuisé par le travail ardu qu’il venait de faire sans relâche jour après jour chialait à voix haute. Bien entendu, son père était le patron de la place, tout le monde devait vivre avec ses décisions, mais c’était tout de même navrant de savoir que ce monstre paternel avait tout flambé dans de la boisson afin d’oublier la vie qu’il détestait tant. Résultat : plus de vache supplémentaire, l’hiver s’annoncerait maigre, et, surtout, le travail que Rémy avait fait… pour rien.

C’était son Halloween à lui; à chaque année, c’était la même chose. Quand il entendait ce mot, « Halloween », ça signalait déjà sa frustration, pourtant, il attendait d’être seul avant de se laisser emporter, et son père était le seul homme capable de le pousser à bout de cette manière. Rémy était quand même docile, et il aspirait à vivre autant qu’à apprendre. Tout le monde avait l’air émerveillé par ce bal, et cette fois-ci, il n’était plus chez lui, Rémy n’aurait pas à cultiver quoi que ce soit. Il se surprit même à rire de son père qui allait probablement être tout seul pour faire cette horrible besogne.

*Finalement, l’Halloween, ça doit être bien pour les gens suffisamment fortunés…*

Même si Rémy n’avait pas un clou en poche, il se trouvait choyé : il avait de la nourriture quand il avait faim, trois repas par jour au lieu de deux, plus aucun travail à faire, des vêtements quand même élégants qui lui avaient été « donnés » et il était au chaud dans cet étrange pensionnat. Même s’il y risquait sa vie, il était quand même heureux de l’amélioration de ses conditions de vie.

Ainsi notre jeune ami pensait, juché sur son banc, quand quelqu’un qui ne connaissait pas s’approcha. Il ne voulut pas déplacer ses yeux, il trouvait un certain confort à regarder le ciel. Rémy balança un simple « salut », sur le ton de quelqu’un d’endormi, mais c’était seulement parce que son œsophage était écrasé par la position contorsionniste de son cou XD.

Ce quelqu’un était la jolie miss Raffaeli.
Oui, elle était jolie, cela ne servait à rien de le cacher. Mais la plupart des garçons étaient parfois rebutés par sa personnalité… imprévisible. Ainsi que sa forte amitié avec Kyoko Kirisaki.
La demoiselle avait des cheveux longs et ondulés qui formaient des boucles sur la fin. Couleur caramel, changeant selon l’éclairage, elle pouvait passer de miel à chocolat. Ses yeux bleus trahissaient une éternelle gaieté qu’on avait du mal à lui enlever, tellement ils pétillaient. Enfin, sa peau bronzée en ces temps peu ensoleillés prouvait des origines éclairées.
En effet, la jeune Chiara Raffaeli était italienne, et parlait avec cet accent chantant qui lui était propre. Elle savait parler italien, ainsi que français.
Mais là n’est pas la question.
Aimait-elle Halloween ? Oui, bien sûr. Pour elle, « Halloween » était synonyme de « soirée passée avec Kyoko à réclamer ces délicieuses choses que sont les bonbons ». Effectivement, la petite italienne passait ses soirées d’Halloween a réclamer des bonbons avec sa meilleure amie et acolyte des bêtises, Kykoala. Elle, c’était « Miss Chichi ». Sa meilleure amie donnait tout le temps des surnoms aux autres. « M. Regard Glacé », « Mr Blue Eyes », « M. Le Clone », « Mme La Serpentarde », et donc, « Miss Chichi ».
Cette jeune fille, donc, répondit d’un ton joyeux au salut du garçon qu’elle ne connaissait pas encore.

« Saluuut ! » fit-elle avec un sourire éclatant.

Elle venait de lire l’affiche, et songeait à inviter Jinri. Mais comme il avait déjà accepté d’y aller en ami avec quelqu’un d’autre, ce qui ne la gênait pas vraiment, elle voulait donc proposer à ce garçon la même chose.

« Dis, ça te dirait d’aller au bal avec moi ? En ami, je veux dire. Au fait, moi, c’est Chiara. »

Elle souriait. Comme d’habitude, l’italienne souriait toujours ! Elle se souvint, tout à coup, de la fois où elle, ainsi que son acolyte, étaient entrées dans la chambre de Rinji Kanashi. Le frère jumeau de son copain. Chiara, maîtrisant les émotions et les sentiments, l’avait maintenu dans un profond sommeil, pendant que Kyoko le prenait en photo. Ensuite, Kyoko avait fait chanter Rinji.
Celui-ci s’était vengé en prenant des photos de Kyoko endormie. Bref, un joyeux amusement. Mais un amusement, avec Miss Chichi et Kykoala, était toujours joyeux. C’est pourquoi elles semblaient toutes les deux décidées à aller au bal. C’est donc pour cela que la demoiselle aux cheveux bouclés avait demandé au beau garçon devant elle s’il voulait bien l’accompagner. Même si le terme « en ami » n’était pas très… juste, elle s’en fichait. C’était pour elle un moyen de pouvoir rentrer et de faire connaissance avec d’autres personnes.
C’est donc pour cela que la joie de vivre personnifiée s’assit à côté du garçon qui semblait essayer de battre un record de souplesse, vu la position alambiquée dans laquelle il était.
Chiara jeta un regard à l’extérieur. L’hiver arrivait à grands pas, et son coin de chaleur d’Italie lui manquait un peu dans ces situations. Elle préférait de loin la chaleur que la fraîcheur. C’est pour cela qu’on pouvait remarquer que, dans sa chambre, tout était dans les tons chauds, et il y avait plusieurs radiateurs et quatre couvertures dans son armoire au cas où il ferait froid.

Le lac commençait à geler par endroit, là où l’eau n’était pas profonde. Sur les rives, surtout. Les feuilles ternissaient, et tombaient, lentement, pour nourrir notre mère la Terre de leurs nutriments lorsqu’elles se décomposaient dedans.
Un petit écureuil couleur caramel sauta sur les genoux de sa maîtresse, Chiara. Elle sourit, et le laissa monter sur son épaule.

La jeune fille qui avait probablement à peu près son âge répondit à son salut. Sa voix avait réussi à faire lever la tête de Rémy, et il contempla avec étonnement la sorte de dessert qui venait de … oui, de lui proposer d’aller au bal en sa compagnie! Rémy fut parcouru d’un frisson, à cause de la température qui diminuait de plus en plus, ces jours-ci. Il regardait donc la fille qui était toujours devant lui avec un regard profond, mi-incrédule, mi-content de cette coïncidence.

*Hein, c’est fou… pourquoi moi?*

Mais il s’en fichait, il avait l’opportunité de profiter d’Halloween, et ce, en très belle compagnie, de ce qu’il pouvait juger.

-Heu oui, oui, ça me ferai plaisir qu’on y aille ensemble.

Rémy n’était pas vraiment gêné, mais plutôt surpris.

-Oh, et moi, c’est Rémy, enchanté de te connaître.

Il avait hésité à se lever, mais voyant qu’elle s’apprêtait à s’assoire de toute façon, il lui tendit tout simplement la main par réflexe.

- Alors, on se retrouve dans la Salle ce soir? Heu, tu seras déguisé en quoi?

Le jeune homme regardait la jeune fille, il était difficile de l’imaginer vêtu de haillons ou de tout autre accoutrement qui pourrait ternir sa beauté. En plus, il allait probablement y avoir beaucoup de monde à s’être donné rendez-vous, mieux valait qu’il sache qui chercher…

-Moi, je serai une sorte de clown…

Il sourit un peu, découvrant ses dents blanches. Entre-temps, il s’était redressé pour avoir un peu plus fière-allure devant cette demoiselle qui ne passait pas vraiment inaperçu, vu son joli teint et son charisme impressionnant qui avait su déjà gagner son attention.

« Alors, on se retrouve dans la Salle ce soir? Heu, tu seras déguisée en quoi ? Moi, je serai une sorte de clown…
- En la Mort, je pense ! »

Elle était vêtue. Si, si, j’vous jure, elle a des vêtements ! Ben oui, toutes les personnes normales sont vêtues, en théorie. Chiara, elle, était vêtue de manière simple : un marcel blanc avec des rubans dorés au col. Par-dessus, elle avait (répétition de « elle avait », mais ça me gagne de la place 8D) un pull en laine vert tendre. En bas, elle avait, comme toujours, une jupe. Seul élément nouveau ; des collants. La jupe était orange. Ben oui, l’orange et le vert, ça va bien ensemble ! Les collants étaient d’un vert plus sombre que le pull, rayé d’orange. Ses cheveux étaient attachés, et elle avait une paire de bottines qui s’arrêtaient à mi-mollets.
Elle ne faisait pas particulièrement attention à sa façon de s’habiller ; elle veillait juste à accorder les couleurs. En fait, si elle est si bien habillée, c’est parce que j’avais envie de broder un maximum dessus : alors j’ai décris, décriiis, décriiiiiiiiiiis, décriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiis !

Bref. Nous disions donc que Chiara était en charmante compagnie. Elle l’aimait bien. Il avait l’air sympa. Un peu perdu, certes.
« Ça ne fait pas longtemps que tu es là, n’est-ce pas ? T’as l’air un peu paumé. »

Hm. Elle a beau être gentille, elle n’est pas très délicate… xD

Citation :

« Ça ne fait pas longtemps que tu es là, n’est-ce pas ? T’as l’air un peu paumé. »

Paumé? XDDD Rémy n’était pas vraiment paumé… Certes, le caractère évasé qu’il affichait présentement n’était pas pleinement en sa faveur, aussi, Chiara avait-elle un peu raison… Mais quoi?! Vous auriez été super enchantés si vous auriez été à sa place? Pauvre Rémy, le comportement et la psychologie dont il avait été muni ne l’aidait pas à sembler à son aise dans un endroit qu’il voyait comme brimant… Il ne voulait pas resté emprisonné dans ce petit îlot voyageur pour le reste de sa vie! Lui qui voulait la liberté… en plus, il venait de rencontrer Edwin, ce qu’il n’était déjà pas une épreuve facile… À prime abord, il s’était dit « ça y est, je suis fou, c’est classé officiel… », mais il avait raisonné longuement avec son nouvel/ancien ami… Les choses dans le pensionnat étaient étranges et extraordinaires, aussi, le sort qui l’attendait n’était que là. Le devoir de Rémy consistait donc à se mouvoir dans ce torrent de déterminisme intense afin de… afin de quoi? De rester en vie. Oui, il avait appris de drôle de rumeurs, des meurtres, des tueries et d’étranges disparitions. Il y avait de quoi se méfier, mais surtout devenir parano.

Pourtant, quand Rémy voyait Chiara (qui était si bien habillée XD), il avait du mal à croire que ce lieu maudit était puérile comme l’enfer. Elle était belle, il était hors de question de le nier, mais là attention è_é, Rémy n’était pas amoureux, vous oubliez qu’il a le cœur de poète et qu’il lui faut beaucoup plus que des collants verts pour le charmer…

- C’est vrai, tu as raison, je suis ici depuis peu… qu’en est-t-il de toi?

Il était un peu déçu… bizarrement, d’avoir été si rapidement découvert. C’est vrai quoi, il aurait bien aimer se fondre dans la foule, passer inaperçu plutôt que de toujours faire pitié et d’attirer les regards misérables comme il le faisait depuis son arrivée… bon là, il y a un tout petit peu d’exagération, je ne le cacherai pas, mais quand même n’empêche que Rémy savait déjà le genre de questions qui allait suivrent ce début d’interrogatoire, dans le style « tu sais ce qu’est ton pouvoir? » XD, mais il pensait déjà de dépit que non, il ignorait ce qu’était ce mystérieux pouvoir (Rémy a un développement plutôt lent … ). D’un autre côté, cela dit, ça l’arrangeait parce que comme ça, il se sentait encore un peu normal… il avait tellement peur que des plaques vertes lui poussent sur le corps qu’il préférait de loin rester dans l’ignorance. Rémy n’était pas quelqu’un de très curieux. Sa franchise compensait pour cette lacune… quoique l’on dise souvent que la curiosité est un vilain défaut.

Rémy était encore assis sur le banc, le vent soufflait toujours et Chiara était assise près de lui. D’une certaine façon, elle représentait un peu l’été qui se sauvait déjà. Avec son teint un peu foncé et son accent qu’elle ne cachait pas. D’ailleurs, pourquoi cacher quelque chose qui sonne bien. Bref, le jeune homme lui avait retournée sa question, ne sachant pas trop quoi rajouter d’autre. Il se sentait inculte dans ce lieu nouveau, et il voulait quand même lui parler; ça lui faisait se sentir un peu moins seul.

« C’est vrai, tu as raison, je suis ici depuis peu… qu’en est-t-il de toi ?
- Depuis Avril, environs. »

Chiara Raffaeli était effectivement coincée dans ce pensionnat depuis Avril. Chiara n’avait jamais vraiment cherché a dissimulé son accent. De toute façon, elle allait facilement vers les autres – je l’envie, des fois T_T- et son origine ne rebutait pas les personnes avec qui elle parlait. Non, le seul problème, c’était en cours d’anglais où elle avait encore plus de mal que les autres pour prononcer. Mais elle n’avait jamais été une excellente élève, de toutes manières.

Non, là, elle était actuellement en train de regarder son écureuil caramel nommé… Caramel. Une originalité frappante, n’est-ce pas ? Mais pourquoi chercher compliquer quand on peut faire simple, vous aurait-elle répliqué. Et c’était vrai, elle n’avait que cinq ans quand elle l’avait imaginé. Bref. L’Ecureuil, donc, était actuellement en train de couvrir de miettes l’épaule de sa maîtresse. Elle le réprimanda donc ;

« Héé ! Tu ne peux pas manger correctement ? »

Il releva la tête, et remarqua Rémy. Wé, il est fort, il a pas du tout écouté la conversation qui avait eue lieux entre Rémy et Chiara. Bon, il était trop occupé à manger, sans doute.

« Ouais, ouais. »

Il descendit donc de l’épaule de Chiara pour aller sur… celle de Rémy. Si on avait été dans un manga, on aurait vu une grosse goutte à l’arrière du crâne de l’italienne. Celle-ci toussa ;

« Hem. Dis-donc, Cara, tu fais quoi ?
- Ben, je mange.
- Sur l’épaule de Rémy ?
- Où est le problème ? »

Soupir. La journée allait être longue… xD

Une boule de polis caramélisée venait de gravir sa manche et d’un bon se poser sur son épaule. Bon, il savait quand même que c’était un écureuil et qui n’avait pas l’air méchant vu qu’il était au début sur l’épaule de sa maîtresse. Alors quand Rémy l’avait vu venir, il ne bougea pas plus qu’il faut, quand même surpris par la venue inusitée du rongeur, mais zen. XD

La bestiole se faisait un peu réprimander par Chiara, et le jeune homme trouva que c’était inutile, il aimait bien la bestiole là où elle se trouvait, ça le réchauffait un peu le cou XD.

- T’inquiètes, il ne m’embête pas, il peut rester là… il s’appelle Cara? C’est lui ton AleterajoBistrol? Ou un truc dans le genre?

Rémy avait toujours compris le terme de travers . Il était temps de mettre les points sur les « i »!

- Moi aussi, j’en ai un… il se nomme Edwin… mais il n’est pas là, il doit être en train de jouer de la musique ou quelque chose comme ça…

Il repensa à l’accordéon et à la petite mélodie que le poussin s’amusait à répéter sans relâche, même si c’était tout le temps la même chose.