La porte d'un immeuble de vieille facture était entrouverte. L'endroit avait l'air vieux, bien trop pour étre décemment habité. Les volets étaient d'ailleurs tous fermés, et l'endroit était probablement condamné.
" ... c'est un squat ?"
Hasarda-t-il en s'avançant. Peu importe ce que c'était. Ce serait probablement un bon abri ...
Il se trompait, cela va sans dire.

Amir lacha la porte, la laissant partir lentement derrière lui. Il faisait sombre, et l'endroit semblait étre un immeuble tout à fait normal ... Mais sitôt la porte ayant rejoint son encadrure et s'étant refermée, tout changea.
Il était maintenant dans un immense hall de style il-ne-savait-trop-quoi, au centre duquel se trouvait un grand escalier. Il resta un moment immobile, fixant l'endroit avec stupefaction.

" ... Bah merde alors ... Trop fort ... "

Il jeta un coup d'oeil derrière lui, à la porte refermée. Si il avait su qu'elle risquait bien de le rester très, très longtemps ... Mais faire demi-tour n'était pas dans ses projets immédiats, pour tout dire. Cet endroit semblait tranquille, et il pourrait bien attendre ici le prochain bus. Il hésita ... il était dévoré par l'envie d'explorer le lieu, mais ...

*Non, ca à l'air immense. Je reviendrais quand j'aurais plus de temps. *

De plus, il doutait que l'endroit soit réellement inhabité, maintenant ... Aussi ses investigations risquaient fort de le faire mettre à la porte.
Il se contenta donc de s'asseoir sur la première marche de l'escalier. Après un instant, il sortit son portable, prèt à rapeller Valentin ... Mais, bien sûr, ca ne marcha pas. Après trois essais infructueux, il commença à lui écrire un message, bougonnant quelque chose comme "foutu réseau". Il envoya le texto disant qu'il serait en retard, sans remarquer le "echec de la remise" qui s'afficha ensuite. Il se recala mieux sur son escalier, soupirant.

Trois quarts d'heure plus tard, il voulu sortir. Il se leva, s'approcha de la porte, et ...
Et puis rien. Il tira, elle ne s'ouvrit pas. Il tira plus fort, rien. Il s'escrima, jura, cogna ... toujours rien. Il tenta de trouver quelque chose qui la coincait, mais ... rien, rien.
Dix minutes passèrent.

"Merde !"

Làcha-t-il, envoyant un coup sur cette foutue porte. Il en avait pas assez marre comme ça, il fallait qu'il rate encore ce bus-là ? S'aurait été plus rapide d'aller chez Valentin à pied, à ce niveau-là ! Il continua à s'escrimer bétement. Mais il s'arréta un instant, remarquant quelque chose ... Mème l'oreille collée à la porte, il n'entendait plus les bruits de la rue et des véhicules qui auraient dû venir du dehors. Il fixa la porte avec hésitation, cette fois-ci un peu inquiet. Qu'est-ce que c'était que ce bordel ...

Le juron proféré par le jeune Amir retentit dans tout le Hall d’entrée alors que Vincent était tranquillement entrain de descendre les escaliers. Il ne savait pas pourquoi mais le Hall l’attirait. L’endroit exerçait sur lui une sorte d’attraction malsaine, enfin malsaine… façon de parler bien entendu car quand on passait en revue le reste du manoir on s’apercevait que le Hall était une des pièces qui se rapprochait le plus de la « normalité » et puis il avait toujours ce fol espoir qu’en descendant il trouverait une personne sur le point d’ouvrir la porte et qu’il pourrait sortir d’ici. Skye lui avait expliqué que c’était impossible mais il n’était pas la depuis assez longtemps pour ce faire à cette idée.

C’est donc en entendant le juron qu’il supposa qu’un nouvel infortuné était arrivé. Plusieurs depuis sa propre arrivée avaient eu la malchance de pousser la porte maudite mais il n’avait jamais été la pour les accueillir et à dire vrai il aurait préféré ne pas hérité de cette tâche, il se demanda même si il n’était pas préférable de remonter et de faire comme si il n’avait rien entendu, on lui avait raconter qu’on pouvait parfois tombé sur des personnes assez irascibles et que dans ses cas la on était bon pour passer l’après midi à leur expliquer que non , il ne rêvait pas. Après tout il ne pouvait pas leur en vouloir, lui-même avait encore un peu de mal à accepter la réalité de sa situation.

Il descendit donc de mauvaise grâce pour voir qui avait atterrit en ces lieux. C’était un jeune homme d’apparence banale qui tenait entre ces mains un Gsm dont le modèle semblait un peu vieillot mais rien d’anormal cependant.
Il s’approcha du jeune homme ses pas résonnant sur le marbre du Hall, il ne savait pas très bien quoi faire, il ne pouvait pas vraiment lui annoncer de but en blanc qu’il était coincé ici. Passant machinalement une main sur ses yeux parcourant ses cicatrices il opta pour quelque chose de simple.

« Heu … Salut … »

Bon d’accord autant dire qu’il n’était pas très loquace sur le coup mais bon il faut bien entamer la conversation d’une manière où d’une autre.

Amir n'avait pas entendu Vincent approcher, et sursauta légérement quand il lui parla. Il se tourna vers lui lentement, hésitant sur la conduite à adopter. Il était enervé, et il devait se dépécher pour avoir encore une chance d'attraper son bus ... Mais ... Demander de but en blanc à cet inconnu comment ouvrir cette satanée porte n'était peut-être pas la meilleure chose à faire. De plus, l'autre ne devait sans doute pas être ravi de le voir dans le hall de chez lui, mème si il ne semblait pas véritablement enervé. Il tenta donc de se calmer et commença plus posément :

"Bonjour ... Escusez-moi, je suis rentré pour m'abriter de la pluie, je ne comptais pas ... "

Il s'arréta. Hé, qu'est-ce qui lui disait que l'inconnu était habitant des lieux ? Peut-être n'était qu'un squatteur parmi d'autres ? Il le regarda plus attentivement, et remarqua alors les cicatrices autour de ses yeux. Il bloqua légérement dessus, un peu géné par cette incongruité. Ce n'était pas flagrant, ce n'était pas d'énormes et laides cicatrices, mais ... c'était dérangeant. Il se força à détourner le regard et termina d'un ton un peu sec et impatient.

"Bref, escusez-moi, comment on ouvre cette porte ? Il faut vraiment que j'y aille, mon bus est ... "

Il jeta un coup d'oeil à l'heure, sur son portable.

*Sûrement déjà parti. *

Acheva-t-il mentalement, relativement agacé.

Eh bien eh bien … ca s’annonçait, comment dire, pas très bien en fait. Le jeune homme à défaut de s’énerver sur lui le jeune homme semblait essayer de se maitriser mais il percevait tout de même de la nervosité dans l’attitude d’Amir.
Il semblait un peu perdu jusque la rien d’étonnant mais semblait également pensé qu’il était propriétaire de la bâtisse. D’ailleurs il n’y avait jamais pensé mais ce vieux manoir devient appartenir à quelqu’un non ? Il avait entendu dire que la maison était dotée d’une bibliothèque plutôt bien fournie, si il l’a trouvait il jettera un œil pour voir si il ne pouvait pas trouver quelques informations à ce sujet après tout ca lui ferrait une occupation comme une autre.

Comme d’habitude lorsqu’il leva les yeux vers lui, le regard de l’étranger s’arrêta sur ses yeux en passant par ses cicatrices, il sourit machinalement pas réellement gêner il y avait longtemps qu’il était habitué a ce qu’on le regarde bien qu’a son époque ce genre d’opération quoique encore rare devenait de plus en plus répandue. Mais nous nous égarons, la n’est pas le sujet.
Il fit donc un geste de la main englobant le hall et répondit aux questions du jeune homme.

« A vrai dire je ne sais pas plus que vous comment es ce qu’on peut ouvrir cette porte. Je veux dire je suis coincé ici comme vous… »

Il ne put s’empêcher de sourire lorsqu’il le vit consulter son portable, probablement pour voir l’heure, il ne se rappelait pas la dernière fois qu’il avait consulté l’heure depuis qu’il était arrivé, cela ne faisait que quelques jours certes mais tout de même il avait perdu la notion du temps et après tout elle n’était pas réellement importante les seules obligations qu’il avait était désormais celles qu’imposaient son ventre et son odeur corporelle, ni plus ni moins.
Il grimaçât, il fallait qu’il lui donne d’autre explication, le garçon n’allait pas le croire comme ca. Il ajouta un peu embarrassé car après tout il ne savait pas grand-chose lui non plus :

« En fait je ne sais pas pourquoi mais tout ceux qui poussent cette porte ne peuvent pas ressortir, je veux dire, on est plusieurs ici et pas seulement une dizaine … »

Car même si Skye lui avait bien dit qu’il était plusieurs dans le manoir, il n’avait pas imaginé pouvoir rencontrer autant de monde et pourtant.

Amir regarda Vincent, longuement.

« En fait je ne sais pas pourquoi mais tout ceux qui poussent cette porte ne peuvent pas ressortir, je veux dire, on est plusieurs ici et pas seulement une dizaine … »

Très longuement.
Finalement, il leva les yeux au ciel avec un soupir.

"Je vois. Très amusant. "

L'autre avait l'air d'avoir, à peu de choses près, le mème âge que lui, mais semblait aussi étre d'une puérilité assez alarmante ... Il décida de ne plus s'occuper de lui davantage, et retourna à la porte, sur laquelle il manqua de s'arracher les mains à force de tirer. Une minute passa ... Une autre ... Une nouvelle fois, il regarda l'heure ...

"Putain ... "

Là, c'était sûr, son bus était parti. Par automatisme il voulut appeller Valentin : évidemment, l'appel ne passa pas. Enervé, il voulut envoyer un autre message ... et constata que le précédent affichait toujours : "Echec de la remise". Il en tapa tout de mème un autre qu'il envoya, enervé. Vincent était toujours à coté.

"Pourquoi tu me regardes comme ça ? C'est quoi de bins ?! On est où, ici, pourquoi y'a pas de réseau, et comment on ouvre cette bon dieu de porte ?"

On peut constater la croissance de son agacement ayant rendu son ton plus agressif, et ayant fait disparaitre toute forme de vouvoiement pour laisser place à un tutoiement tout de mème plus adapté à leur âges respectifs. Il regarda l'étrange garçon aux cicatrices, attendant une réponse - et claire, si possible. Il avait assez d'ennuis comme ça en ce moment, sans rajouter une séquestration dans un immeuble aux allures de château et un adolescent qui se foutait de lui.

Vincent fit la grimace décidément ce gamin au cheveux rouge – bon d’accord il n’était plus gamin que lui au final – avait l’air de croire qu’il se foutait de sa gueule … si seulement cela avait pu être vrai , si seulement tout ceci n’avait été qu’une vaste blague, mais bon avec des si on referait le monde et hélas il n’en avait pas le pouvoir. Il se contenta donc de lever les yeux au ciel sans commentaire, il s’apercevrait assez vite que ce qu’il disait n’était que la pure réalité.

Le jeune homme sortit son portable tandis que lui-même prenait place sur les larges marches de l’escalier de frêne qui menait aux étages, ceux-ci étaient d’une propreté impeccable pourtant à sa connaissance personne ne faisait le ménage ici et c’était pareil pour l’approvisionnement on trouvait toujours de la nourriture et des boissons disponibles quand au vêtement il avait trouvé dans sa chambre une garde robe remplit de ce qui ressemblait de très près à ses affaires ; décidément il y avait quelque chose de louche la dessous.

Mais pour en revenir à Amir, celui-ci plutôt furibond se dirigeait maintenant vers lui avec la très nette intention de lui demander de cesser la plaisanterie ce qu’il fit sans passer par quatre chemins. Un petit sourire railleur sur le visage –après tout lui, il avait pris la chose plutôt bien et n’était pas devenu hystérique pour la cause- réplica :

« On n’a pas de réseaux parce que d’après ce que je sais on est en dehors de l’espace temps. »

Il sortit son propre Gsm, modèle avant-gardiste et en avance de quelques bonnes années sur l’époque d’Amir et tapota du doigt l’indication « réseaux non disponible » quand à la date celle-ci affichait Jeudi 30 Janvier 2120. Il le rangea et continua :

« Et pour la porte, je t’en prie fait toi claque toi un muscle pour voir on ne peut pas l’ouvrir et je te jure que ce n’est pas faute d’avoir essayé. »

Amir s'était approché de Vincent et le regarda longuement, une expression incrédule et vaguement agacée sur le visage. C'était quoi son problème, à ce type ? Soit il lui manquait une case, soit il était l'un de ces plaisantins prenant un peu trop à coeur leurs farces et ne sachant pas quand s'arréter. Pourtant, à voir sa tête, il n'avait pas l'air d'étre un grand farceur, c'était mème tout le contraire.
L'attention d'Amir fut un peu plus retenu par l'apareil que le jeune homme sorti de sa poche. Un ... téléphone portable ? Oui, semblait-il. Mais ce design, ce qui était affiché à l'écran ... Il semblait tout droit sorti d'un film de science-fiction particulièrement réaliste. Jusqu'au petit détail de la date : 30 janvier 2120.

*N'importe quoi ... *

Vincent ajouta avec un certain agacement que la porte était bel et bien impossible à ouvrir, mais qu'il était libre de se claquer un muscle si l'envie lui en prenait. Amir se contenta d'un reniflement de dédain. Oui, il avait peut-être été un peu ridicule à s'acharner ainsi sur la porte ... Mais l'autre garçon ne l'était-il pas davantage encore avec ses mensonges idiots ?

Il répondit donc d'un ton froid et sarcastique :

"Je vois ... Alors je vais de ce pas chercher une autre sortie, si tu me permet. J'ai un espace-temps à regagner, monsieur "l'homme du futur". "

Il commença à monter l'escalier. Il allait bien trouver un autre moyen de sortir ... Au pire il pourrait ouvrir une fenêtre à l'étage et avoir accés sur la rue - pas qu'il comptâsse sortir par la fenêtre, mais bon. Il était vrai pourtant que cet endroit était immense, comparé au petit immeuble de l'extérieur ... c'était un peu inquiétant. Mais Amir n'en était pas au point de croire aux affabulations du premier imbécile venu.

[Voilà, désolé de te planter comme ça, mais je voyais pas Amir agir autrement xD... De toutes fàçons comme ça on pourra faire un autre topic quelques jours plus tard, Amir ayant appris et accepté la nature du lieu. Dans l'état actuel des choses il n'aurait su que nier les paroles de Vincent et le prendre de haut -_-]

Vincent haussa les épaules après tout, il ne s’était pas vraiment attendu a ce que le jeune homme le croie du premier coup et c’est vrai que a bien y réfléchir il avait juste l’air d’un plaisantin un peu lourd qui ne savait pas arrêter ses blagues au bon moment. Quoiqu’il en soit, réel ou non, il n’allait pas s’égosiller pour un adolescent malpoli et incrédule, il n’était pas marqué Sainte Rita (sainte des causes désespérée je la prie souvent XD) sur son front non plus !

Il laissa donc passé l’insulte quand à « l’homme venu du futur » et quoi ? Il avait surement une centaine d’année de décalage par rapport à lui, pas besoin d’en faire un drame. Il le regarda monté les escaliers avec nonchalance et haussa de nouveaux les épaules, peut inquiet à l’idée qu’il se perde. Après tout il trouverait toujours bien un pensionnaire sur son chemin pour l’aider, il restait juste à espéré qu’il tomberait sur quelqu’un …d’un peu près normal …

Il se leva et lui fit un petit signe de main ironique tandis qu’il disparaissait de sa vue en criant :

« A la prochaine petit…

Petit ? Bah quand on fait un mètre nonante et des poussières les gens peuvent vite passer pour petit à côté de vous.

…si tu trouves le moyen de sortir n’hésite pas à m’appeler… »

Et sur ses mots il fit volte face et partit en exploration du manoir histoire de voir si il ne pouvait pas trouver de quoi s’occuper.