AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-14%
Le deal à ne pas rater :
Apple MacBook Air (2020) 13,3″ Puce Apple M1 – RAM 8Go/SSD 256Go
799 € 930 €
Voir le deal

Partagez | 
 

 Poséidon, œufs au plat et bâtisse bizarre

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité


+

Poséidon, œufs au plat et bâtisse bizarre _
MessageSujet: Poséidon, œufs au plat et bâtisse bizarre   Poséidon, œufs au plat et bâtisse bizarre Icon_minitimeJeu 22 Nov 2007 - 20:32

- Uuuh...

Féo était totalement vidé. Il s'appuya mollement contre un tronc d'arbre et tâta ses quadruples points de côté en grimaçant.

Jamais il n'avait si mal couru de toute sa vie. On aurait dit que toute la fatigue accumulée au cours de la journée faisait exprès de s'accrocher lourdement à ses jambes, à ses bras, comme d'encombrants paquets de graisse. Et que tous les arbres de la forêt s'étaient passés le mot pour se resserrer sournoisement sur son chemin, tendre des racines là où se poseraient les pieds intrus, faire surgir de grosses branches feuillues là où apparaîtrait la tête indésirable. Et toutes ces orties, bien sûr, n'étaient là que pour l'embêter. Il se battait en cet instant-même contre Mère Nature, tel Ulysse contre Poséidon.

Incertain, il regarda tout autour de lui. Par où étaient partis les coups de feu et l'effroyable hurlement ? Le soir tombait, apportant avec lui un vent frais qui glaçait jusqu'au cœur. Le silence, perturbé par quelques hululements de chouette, était profondément inquiétant.

- Bon, marmonna-t-il.
Il n'avait aucune idée de la direction à prendre. Féo était du genre à se perdre dans un placard.

*Bon, puisque je ne sais pas où aller, j'ai qu'à aller n'importe où* pensa-t-il sans aucune inquiétude quant à un éventuel séjour prolongé dans une vaste forêt peuplée de grizzlis féroces, où rôdait peut-être un assassin.
Comme il se sentait vraiment fatigué, il sortit tranquillement son GSM et se mit à jouer dessus. Puis, il le rangea, se releva et se mit à marcher, sans penser une seconde à ressortir son portable et à composer un numéro.
Les mains dans les poches, il resserra son écharpe rouge autour de son cou et frissonna. La nuit tombait très vite sur la forêt. Il pensa que, sans ces coups de feu et sans ce cri, il serait actuellement dans la maison bien chauffée de sa grand-tante Agrippine à moitié folle, à ingurgiter quelques infects œufs au plat avant de devoir aller se coucher, de force, à huit heures et demie du soir. Il était en train de fantasmer sur un lit douillet quand il entendit un craquement de branche, suivi d'étranges froufrous. Plus surpris qu'autre chose, il se retourna et eut tout juste le temps de faire un bond de côté avant qu'un sanglier authentique ne fonce sur lui.


*Waaah !*

Il avait une peluche de sanglier, mais c'était la première fois qu'il en voyait un vrai. Enfin, il le devinait plus qu'il ne le voyait. Il crut que l'animal allait revenir à la charge, mais il s'enfuit et Féo crut remarquer qu'il boitillait, comme s'il était blessé. Perplexe, il regarda fixement les fougères où il l'avait perdu de vue. *Eh ben, c'est plus mieux que si j'étais chez Agrippine à digérer ses œufs au plat dégueus* décida-t-il. Il se remit à marcher, tout grelottant. Pour oublier le froid, il se mit à chantonner à mi-voix.

Il faisait totalement nuit quand Féo crut distinguer les contours d'un bâtiment. Incrédule, il s'avança de quelques pas et vit nettement la façade d'un imposant manoir. Il jeta un regard triomphant à une lune presque pleine, impassible, trônant là-bas parmi les étoiles.


- J'ai gagné, Mère Nature !

A moitié mort de froid, mais vainqueur de l'implacable combat, il tituba sur la voie du salut. Et c'est ainsi que Féodor Sia Umbrellus entra dans le Pensionnat Interdit, au lieu de tout bêtement appeler sur son GSM.
Revenir en haut Aller en bas
Travesti(e)
Fay E. Flowright
Fay E. Flowright

+
Féminin -
Poséidon, œufs au plat et bâtisse bizarre Empty0 / 1000 / 100Poséidon, œufs au plat et bâtisse bizarre Empty

• Pouvoir : Fait exploser les objets alentours lorsqu'il ou elle ne contrôle plus ses émotions
• AEA : Ironie - Un lionceau blanc
Messages : 2161
Inscrit le : 20/01/2007

Poséidon, œufs au plat et bâtisse bizarre _
MessageSujet: Re: Poséidon, œufs au plat et bâtisse bizarre   Poséidon, œufs au plat et bâtisse bizarre Icon_minitimeJeu 22 Nov 2007 - 21:19

Hum hum. Superbe présentation, superbe message, j'adore ton style *o*


Elle vint se poster devant la fenêtre, ne sachant s'occuper. En général, elle venait, elle s'accoudait à la fenêtre. Et puis elle scrutait en fronçant les sourcils et plissant les yeux, les réduisant en une fente striée de cils soyeux à travers la vitre vieille et pourtant clairement diaphane. Elle voulait voir si un pauvre gars ou une malheureuse jeune fille aurait la mauvaise idée de se promener dans cette forêt ou de suivre ce chemin de terre ocre. Et souvent plus le temps passait, plus le bout de son nez droit qui n'était ni trop court ni trop long se rapprochait de la barrière hyaline.

Soudain, elle crut voir un mouvement rutilant. Une touffe de vent écarlate, un dixième de seconde. Et là elle le contempla réellement, l'homme qu'elle avait cru voir, cependant qu'elle avait bien cru.


« ... Oh ! » Souffla t-elle inconsciemment.

Elle se décolla de la fenêtre, et le considéra avec un peu de recul. Il marchait avec difficulté, on aurait bien dit qu'il avait bu un verre de plus qu'il n'en avait besoin. De toutes manières, aucunement il n'avait besoin de picoler. Boire ou conduire, il faut choisir.

Sans doute il avait choisi de boire, c'est pourquoi il se traînait la bouche grande ouverte pour happer l'air, pieds en retard pour ne pas manquer la terre. Et sans volant sous les mains. C'est bien, souria Fay.

Mais comment osait-elle encore faire de l'humour, cependant que ce jeune homme était sur le point de pénétrer en prison contre de gré de l'Etat et de son état ? Là prit place le moment fatidique.

En son fort intérieur, car sur le coup elle n'y avait pas pensé et n'avait aucune raison d'y songer, Fay sut que sur le petit gros livre noir marqué des Prisonniers, le nom du nouvel arrivant s'était inscrit.

La porte s'ouvrit, et Féodor Umbrellus entra. Fay s'approcha en trottinant vers le jeune homme.


« Bonjour... » Murmura t-elle avec un faible sourire, un sourire désolé.

De plus près, elle observa que celui dont elle venait de faire la rencontre n'avait rien d'un ivrogne. Il semblait rasé comme il se devait, il avait la peau propre d'après ce qu'on devinait, le cheveu soyeux, la chemise pas trop vieille. Un peu sale et humectée de sueur, mais il n'était pas anormal de transpirer et d'être malmené par la nature dans les environs. Sa figure même était, mais on le constatait à peine, prise de quelques égratignures.

Fay, elle, se présentait fraîche. Comment ne pas l'être lorsqu'on passe sa journée à l'intérieur, le front collé à fenêtre pour trouver d'éventuels passants ?
Elle était vêtue comme une jeune fille, ce jour-là. Parée de la sorte d'une tunique faite pour imiter une faible poitrine et de pantalons noirs et féminins, il était impossible sans la connaître de la deviner comme étant peut-être un garçon.
On aurait bel et bien dit une grande adolescente aux cheveux blonds et au visage angélique, fantasme parfait du vieil Hitler qui pourtant s'il l'avait connue l'aurait fait crucifier. Elle était belle, autant que toujours.


Ooh, ça faisait longtemps qu'il avait pas fait la fille :D
Revenir en haut Aller en bas
http://prosopopee.skyrock.com/
Invité
Invité


+

Poséidon, œufs au plat et bâtisse bizarre _
MessageSujet: Re: Poséidon, œufs au plat et bâtisse bizarre   Poséidon, œufs au plat et bâtisse bizarre Icon_minitimeDim 25 Nov 2007 - 11:41

[Miciii... tu es bien aimable ^^]

Féo entra donc dans le pensionnat en continuant à fredonner. Il referma paisiblement la porte derrière ses pas et fut sur le point de crier : "Je suis rentrééé ^^" comme il l'avait fait durant toute son enfance, au sortir de l'école. Il ravala ses mots juste à temps.
- Hé oooh ? Y a quelqu'un ? lança-t-il à la place.
Silence. Non, il n'y avait personne. Apparemment.
*C'est romanesque, dis donc* nota-t-il. Un vieux manoir abandonné, sinistre et solitaire, au beau milieu de la forêt. Manquait plus que quelques fantômes. *Ca va m'inspirer pour mes scénars, tout ça* se réjouit-il. Il était prêt à sortir son bloc de dessin lorsqu'il se rappela qu'il était mort de fatigue et transi de froid. D'abord, dodo. Où étaient les chambres ? Mais s'il n'y avait personne, ça voulait dire qu'il allait squatter cette maison, non ? C'était légal, ça ? Et si le manoir appartenait à la commune ? Et si on venait le déloger aux aurores par une troupe d'uniformes en képis et de gyrophares hurlants ? Et s'il allait en prison ? Indécis, Féo allait faire un pas en arrière lorsque Fay se matérialisa devant lui.
- Bonjour...
Elle avait l'air triste. Féo pensa bêtement qu'il était tombé dans un univers parallèle. La fatigue ralentissait son cerveau.
- Bonjour, répondit-il avec le grand sourire dont il usait habituellement.
Il était content de la voir. On ne pourrait plus l'accuser de squat. Et soudain, une pensée le traversa : il avait probablement dérangé cette jeune fille dans son sommeil. Il était entré comme un barbare, sans frapper. Est-ce qu'on pouvait l'accuser d'entrer par effraction ?

- Oh, pardon ! Je crois que je suis entré sans frapper. Excusez-moi.
Elle allait le prendre pour un violeur en série. Quel genre de personnes se baladaient dans la forêt au beau milieu de la nuit ?
- Je me suis perdu, tenta-t-il d'expliquer. J'allais chez ma grand-tante.
La tante Agrippine ne pardonnait même pas cinq minutes de retard. Que dirait-elle d'un faux bond ?
- Je crois que quelqu'un s'est blessé, poursuivit-il d'un ton hésitant.
C'était la vérité, mais Féo se faisait l'impression de mentir.

- Je vous ai réveillé ? Euh...
Il se liquéfiait à vue d'œil.
- Désolé ! dit-il à tout hasard.
Il était rarement mal à l'aise ou embrouillé, mais la situation était étrange.

- Vous n'auriez pas un téléphone ?
Revenir en haut Aller en bas
Travesti(e)
Fay E. Flowright
Fay E. Flowright

+
Féminin -
Poséidon, œufs au plat et bâtisse bizarre Empty0 / 1000 / 100Poséidon, œufs au plat et bâtisse bizarre Empty

• Pouvoir : Fait exploser les objets alentours lorsqu'il ou elle ne contrôle plus ses émotions
• AEA : Ironie - Un lionceau blanc
Messages : 2161
Inscrit le : 20/01/2007

Poséidon, œufs au plat et bâtisse bizarre _
MessageSujet: Re: Poséidon, œufs au plat et bâtisse bizarre   Poséidon, œufs au plat et bâtisse bizarre Icon_minitimeDim 25 Nov 2007 - 14:48

Fay considéra, après l'avoir salué, l'homme qui venait d'entrer. Ce n'était pas un jouvenceau comme la plupart de ceux qui habitaient ici, il semblait assez âgé. Oh!, pas tant que cela. Un peu moins de dix ans de plus. Dix ans de plus, tout de même me direz-vous, c'est faramineux.
Il avait un visage pâle, mais son nez, ses oreilles et ses joues étaient roses. Il avait des yeux bleus et doux, comme mes miens, songea Fay qui se ravissait sans véritable raison de ce point commun. Il allait la tête blonde, cuivrée, mais ce n'était pas la même couleur que la sienne, à Fay, qui était blonde comme les blés.
Bien que cela n'ait aucun lien avec la scène présente, l'androgyne se demanda ce qu'elle ferait, en rousse ou en brune. Le roux n'irait pas sans éphélides, et Fay ne parvenait pas malgré son âme gentillette et sa tolérance, à ne se voir pas plus laide avec des tâches de rousseur. Plus laide, hein. Il avait toujours été difficile pour elle d'admettre qu'elle est belle. En brune, et bien en brune, pourquoi pas ? Elle n'aurait plus l'air d'une enfant de chœur. Féodor l'interrompit dans ses pensées divagantes :


« Bonjour ! » Lui répondit-il allègrement en souriant de toutes ses dents.

Un procédé psychologique créé inconsciemment par Féodor fit que Fay sourit encore, mais de manière plus joyeuse cette fois-ci.

« - Oh, pardon ! Je crois que je suis entré sans frapper. Excusez-moi. Se confondit Féodor.
- Non, non, ne vous inquiétez pas, assura Fay, vous êtes le bienvenu. Mais pourquoi êtes vous entré ? Ajouta t-elle d'un ton non-intentionnellement accusateur, paradoxal à ce qu'elle avait dit avant.
- Je me suis perdu, j'allais chez ma grand-tante. Expliqua le jeune homme.
- Ah, d'accord. Compatit l'androgyne. Presque chaque fois se passait de cette manière.
- Je crois que quelqu'un s'est blessé.
- Pardon ? S'alarma Fay. Dehors ou dedans ? Puis elle se dit qu'il était impossible qu'il parle de quelqu'un de l'intérieur. Et si c'était au dehors, le pauvre ne pourrait être aidé que par quelqu'un de son côté du mur. Inhumain, oui, mais évitons d'en parler, nous ne voulons pas d'un débat.
Le jeune avait probablement interprété le Pardon comme étant agressive car il parut soudain tout gêné.

- Je vous ai réveillé ? Euh ... Hésita t-il.
- Non non, contesta Fay sans pouvoir s'empêcher de sourire à nouveau.
- Désolé !
- Euh ...
- Vous n'auriez pas un téléphone ? »

Elle ne sut qu'ajouter. Il s'agissait de la première conversation à peu près normale qu'elle avait jamais tenue avec quelqu'un d'autre que sa mère ! De toutes manières, que pouvait-elle répondre ? Il n'y en avait pas.

- Euh ... Non. Confia t-elle en rougissant.
Que fallait-il déclarer dans ces cas-là ? Elle n'avait pas forcément l'envie pressante de révéler au nubile néophyte ce qui l'attendait.
Revenir en haut Aller en bas
http://prosopopee.skyrock.com/
Invité
Invité


+

Poséidon, œufs au plat et bâtisse bizarre _
MessageSujet: Re: Poséidon, œufs au plat et bâtisse bizarre   Poséidon, œufs au plat et bâtisse bizarre Icon_minitimeMar 27 Nov 2007 - 20:30

Qu'un étranger débarque dans sa demeure au beau milieu de la nuit ne semblait pas ennuyer la jeune fille. Elle répondait aimablement à ses questions, comme s'il avait été un invité. Habitait-elle toute seule ce grand manoir ? Ses parents ronflaient-ils dans une chambre à l'étage ? La maison était-elle bardée de domestiques ? C'était quoi, d'ailleurs, cette maison ? Féo n'avait pas peur, mais il était intrigué. D'autant plus qu'à sa dernière question, la demoiselle parut troublée. Il n'y avait pourtant rien de troublant dans un téléphone.

- Euh... non.

Elle rougit. Pourquoi ça ? C'était lui qui défonçait les portes des manoirs perdus dans la forêt en pleine nuit, c’était lui qui était censé rougir. Le légendaire esprit carré de Féo ne suivait plus très bien. Selon toute logique, seul lui devait être embarrassé.

- Ah bon... tant pis, fit-il.

Que faire ? Féo se concentra et revint quelques années en arrière, à l'époque où il était chez les scouts. "Il y a toujours un torrent au fond d'un ravin", disaient-ils. Non, ça ne lui servirait à rien. Il était perdu en forêt, pas en montagne. Il plissa les yeux dans un grand effort de mémoire. Il fouilla son passé de jeune scout, année après année. Des flashs hésitants venaient à lui, des flashs qui parlaient surtout de pots de ketchup et de chansons débiles, non pas de la recette miracle pour sortir d'une forêt. Mais il était sûr que la clé était là, quelque part dans ce temps de confraternité entre adolescents. Il finit par fermer complètement les yeux, plus par fatigue que par l'intensité de sa réflexion.
Et soudain, la lumière de la trouvation l'éclaira. Le voilà, le souvenir-clé. Une discussion autour d'un feu de camp, un soir de marshmallows et de chips bolognese, qui évoquait la mésaventure d'une autre troupe qui s'était perdue en forêt. Ils s'en étaient tirés en se mettant sur une colline, lui semblait-il. Ainsi, ils avaient pu repérer la route et n'avaient plus eu qu'à marcher dans cette direction.

*Et voilà ! Il ne me reste plus qu'à trouver une colline* triompha-t-il, sidéré par sa propre puissance.
Il rouvrit les yeux et se rappela avoir laissé un point en suspens.


- J'ai entendu des coups de feu et un cri...

Il eut envie de bâiller mais serra les dents. Il n'allait pas bâiller alors qu'il parlait d'un possible meurtre.

- Ca fait un bout de temps, quand même, nota-t-il.

Il resta immobile un moment, paralysé par le froid et la fatigue. Puis il décida que c'était l'heure du départ. Il n'allait pas déranger plus longtemps cette pauvre demoiselle. Il allait repartir affronter Mère Nature et ses sbires. Qu'ils se tiennent prêts.
Il ramassa son sac à dos et frissonna en voyant le carré de nuit noire découpé par une fenêtre. Rien qu'à penser au froid qui l'attendait, il avait envie de squatter un placard jusqu'au matin. Il ravala sa salive et se tourna vers Fay.


- Bon... je vais y aller, annonça-t-il. Merci pour votre hospitalité.

Il marcha mécaniquement vers la porte d'entrée, tourna la poignée, franchit le seuil et se retrouva par terre, allongé sur le dos, le nez écrasé. Il y porta la main et réalisa que la porte ne s'était pas ouverte.

- Oh...

Il crut tout d'abord n'avoir pas bien actionné la poignée. Etrange, il aurait pourtant juré du contraire et tout à l'heure, la porte n'avait opposé aucune résistance. La fatigue, sans doute.
Il se releva, mais vit qu'il était toujours couché sur le sol. Son corps ne lui obéissait plus. La fatigue l'écrasait.
Revenir en haut Aller en bas
Travesti(e)
Fay E. Flowright
Fay E. Flowright

+
Féminin -
Poséidon, œufs au plat et bâtisse bizarre Empty0 / 1000 / 100Poséidon, œufs au plat et bâtisse bizarre Empty

• Pouvoir : Fait exploser les objets alentours lorsqu'il ou elle ne contrôle plus ses émotions
• AEA : Ironie - Un lionceau blanc
Messages : 2161
Inscrit le : 20/01/2007

Poséidon, œufs au plat et bâtisse bizarre _
MessageSujet: Re: Poséidon, œufs au plat et bâtisse bizarre   Poséidon, œufs au plat et bâtisse bizarre Icon_minitimeSam 8 Déc 2007 - 16:19

« Ah bon... Tant pis. »

Tant pis, hein. Tant pis, c'était ce qu'elle aurait dit un an plus ou moins auparavant, quand elle venait d'entrer, toute seule et inquiétée, armée d'une énorme valise qui ne contenait que des riens du tout sans utilité, quand elle n'avait pas encore évolué psychologiquement, en mieux, oh!, oui en bien mieux, et qu'elle était insouciante pour ce qui était important et grave en ce qui concernait des futilités. Avec la mentalité qu'elle s'était forgée et qu'elle améliorait d'aube en aube et de brune en brune, celle qu'elle arborait à ce jour, elle n'aurait même pas eu l'occasion de le prononcer, ce ' Tant pis '. Parce qu'elle n'y aurait même pas glissé un cheveu, dans le Pensionnat Interdit. Elle n'aurait pas eu cette curiosité débile qui l'avait poussée en prison, elle aurait tout de suite deviné qu'il ne s'agissait pas d'un établissement privé pour enfants et adolescents à problèmes. Un pensionnat, certes, mais pas celui dont elle avait besoin. Elle reçut de plein fouet en pleine figure une vague violente de nostalgie maligne. Une de ces vagues, pas celles qui nous font sourire d'un air niais, une de ces vagues déchirées qui nous donnaient envie de se jeter par-terre en sanglottant et en frappant de notre poing faible et sans plus de raison d'être que nous-même ce sol si froid qui ricane sous notre pied malhabile. Fay fut triste à la place de Féodor qui ne comprenait rien et qui la regardait sans doute comme une demeurée d'être si gentille avec lui.

« J'ai entendu des coups de feu et un cri ...
- Hm, hm, acquiesça l'androgyne. Elle n'avait plus l'esprit à être désolée pour quelqu'un qui s'était fait agresser, racketter, voler, violer ou tuer, ou même tous à la fois, tant qu'elle se trouvait dehors, cette personne-là. Inhumain, hein. Qu'importe. Il n'y avait plus d'extérieur pour nous juger. Et puis être inhumain, ce n'est pas être immoral. Elle n'y pouvait rien changer, à cela. Si un aliéné était en train d'abuser d'une de ses pauvres victimes, elle n'était en mesure de rien du tout d'autre que de pleurer. Et les larmes, elles ne se gaspillent pas, et puis d'ailleurs, elle n'en avait plus, sûrement, des larmes, Fay.

- Ca fait un bout de temps, quand même. Nota le jeune homme.
- Alors on ne peut plus rien faire, conclut Fay tout en posant sa main sur l'épaule de son interlocuteur. Elle observa qu'ils avaient tous les deux la même taille. Ils se ressemblaient. Elle hésita à lui demander son nom. Il s'agissait d'une formalité, rien ne l'en entravait.
- Bon... je vais y aller. Merci pour votre hospitalité, dit-il après avoir ramassé son sac moisi qui traînait à ses pieds.
- Euh... » Commença Fay, la main tendue vers Feodor Umbrellus qui lui tournait déjà le dos.

Le nouveau fit quelques pas, et appuya sur la poignée. Elle aurait bien voulu le prévenir, mais elle ne parvenait qu'à se mordre la lèvre toujours en gardant les doigts tendus vers Feodor. Ce dernier tenta de passer, sans succès car bête comme il l'était il n'avait même pas saisi que la porte n'était pas ouverte. Il se cogna dans le panneau en bois sombre et épais, et il se retrouva le derrière sur le dallage froid.

Comme Fay ne savait pas ce qu'il fallait dire ou faire, elle ne trouva qu'une échappatoire détournée et menue, ridiculement dénuée d'originalité.


« Comment vous appelez-vous ? Je me prénomme Fay. » Déclara t-elle en se penchant par dessus la tête du pauvre bonhomme toujours couché.
Revenir en haut Aller en bas
http://prosopopee.skyrock.com/
Contenu sponsorisé


+

Poséidon, œufs au plat et bâtisse bizarre _
MessageSujet: Re: Poséidon, œufs au plat et bâtisse bizarre   Poséidon, œufs au plat et bâtisse bizarre Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 

Poséidon, œufs au plat et bâtisse bizarre

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
xX || Pensionnat Interdit || Xx :: .:: Hors-Jeu ::. :: Tiroirs scellés :: Archives :: Sujets de PI v.2-
Sauter vers: