Tout ce qu'il fallait à Owen, c'était une bonne nuit de sommeil. Maintenant qu'il s'était réveillé, il se sentait bien. Il avait décidé de partir en exploration, et était allé au deuxième étage. Au bout d'un long couloir, il y avait une porte sombre, avec des signes gravés dessus.
Haussant les épaules, il entra. De toute façon, il fallait qu'il visite tout.. non ?

En entrant, tout ce qu'il vit d'abord c'était.. le néant.
Il resta un instant bouche bée, puis entra.
Autour de lui, l'espace s'éclaircissait. Les murs était bleus, de diféérente teintes. Bleu vert en majorité, mais parfois bleu pâle ou bleu sombre.. presque noir parfois.

Salut !

Cette voix.. il la reconnaissait. Il sourit. Il aurait du comprendre en voyant la salle. Ceci représentait l'âme des gens. Autour de lui, on voyait du bleu - sa couleur disons - avec de différentes teintes, car une âme n'est ni totalement pure, ni totalement horrible. Enfin, chez la majorié des gens.
Emily, elle, n'avait pas d'âme. C'était pour cela que, autour d'elle, il n'y avait que le néant

Salut ! Puis-je te rejoindre dans ton... espace ?

Sans attendre de réponse, il s'avança vers elle, et lui fit un baisemain, s'inclina gracieusement, avant de la regarder, un sourire narquois sur les lèvres.
Autour d'eux, le bleu turquoise se mêlait au noir, formant un étrange mélange.

Owen leva sa main, en fait, la sienne et celle d'Emily, entrelacées, et posa ses lèvres sur les doigts fins d'Emily. Il sourit, et répondit :

Merci. On ne m'avais jamais fait ce compliment.

Il se rapprocha d'elle, son autre bras serrant Emily contre lui. En fait, elle aussi avait une odeur spécifique. Froide et sucrée. Bien sûr il sentait ça moins fort qu'Emily, mais ça se sentait. Un peu.

Tu sais que toi aussi tu sens très bon ?

Il relâcha quelque peu son étreinte. Même si l'odeur de son sang ne semblait plus tellement donner envie à Emily de le bouffer, autant ne pas tenter le diable.

Bien dormi ?
Oui, très bien. Comme tu l'as peut-être remarqué, ce lit est très confortable.

Il jeta un coup d'oeil sur la pièce. Les couleurs étaient encore plus mêlés. Pas encore assez, songea Owen. Il savait très bien comment les mêler. Mais il n'osait pas. Pas encore. Pas tout de suite. Un jour. Jamais.
Jamais.
Il dissocia sa main de celle d'Emily, pour jouer avec une de ses mèches rousses.
Il ne se rappelait pas combien de fois il l'avait, durant les deux derniers jours.
Curieusement, quand il le faisait, il se sentait.. bien.

Il posa ses lèvres sur la joue marmoréenne, sentant le contact de cette peau glacée.. Bizarrement, c'était agréable.
Il n'avait jamais vraiment apprécié les extrèmes, ni froids, ni chauds.
Mais là, il trouvait ça plutôt.. agréable, oui, c'était bien le mot qu'il fallait.

Owen continua à parler, d'un ton badin. Elle riait. De toute façon, s'il ne s'approchait pas trop, il ne risquait rien - enfin pas grand chose.
Par prudence, il recula de quelque pas.

Inconsciente ? Oh... J'aimerais que tu sois inconsciente tout les jours de l'année.

Cela ne voulait pas dire inconsciente : dans les pommes ; ou inconsciente : se suicider. Mais dans le genre baisers fougueux et passionés. Enfin, ce n'était pas exactement ce que pensait Owen. Mais c'est comme ça que l'aurait dit sa RPlayeuse.
Il remarqua que, derrière lui, il y avait déjà le mur. Il s'y appuya.

Le mur est traitre. Il bloque les attaques. Seul le sot se fie au mur.

Il avait dit ça en souriant. Non pas qu'il soit sot. Ou qu'il le dise. Non, il essayait de faire comprendre à Emily qu'il ne craignait pas qu'elle l'attaque. Qu'il avait confiance en elle, disons.

Emily.. où as-tu trouvé le courage de...

Il laissa sa phrase en suspens. Il se dit, ironique, que lui n'avait même pas le courage de le dire. Mais bon. Il était comme ça. Lui qui s'était toujours cru courageux.. pff.. Là où il avait vraiment besoin de courage.. il n'en avait pas. Point.
Il poussa un soupir désabusé. Il venait de se faire embrasser par la femme de sa vie [ XD ] et il n'avait rien à dire.
Rien à dire de romantique, d'enflammé.. de magnifiquement magnifique.
Rien. Le vide intersidéral dans son cerveau.

L'étau froid de la main d'Emily serrait la sienne. Il se dégagea, et caressa doucement le visage de la jeune fille.

Si l'egoisme c'est faire ce que les personnes attendent le plus de toi, alors tu es très très égoiste..

Il pencha son visage sur le sien. Ses mèches mi-longues qui, d'ordinaire, encadraient son visage, effleuraient les joues marmoréennes d'Emily. Se pencher un peu plus.. reculer.. que faire ? Il sourit, narquois.
Il s'approcha encore un peu plus. Sans s'en rendre compte. Il n'était plus conscient. Enfin si. Conscient de faire une grosse bêtise. Mais aucune envie de s'arrêter.
Leurs nez se touchaient presque. Contrairement à d'autres jeunes hommes qui ont déjà été dans sa situation il ne sentait pas ** attention à dire sur le ton d'une fille hystérique qui lit un roman d'amûr ** " sur son visage le souffle de sa petite amie ". Un, parce que Emily ne respirait pas. Pas souvent, disons. Deux, parce qu'elle n'aurait pas eu l'impolitesse de lui souffler sur le visage. Et trois... parce que Emilu n'était pas vraiment sa petite amie. Plus ou moins ? Plus, parce qu'ils étaient au dessus de ces gamineries genre " WAAAAH !! Tu sors avec Oweeeeen ??? ". Et moins, parce qu'il ne lui avait jamais dit " Tu veux sortir avec moi ? " ou un truc approchant.
Il n'entendait même plus son coeur battre. Il était.. normal. Pas nerveux, rien.
Finalement, il se contenta de rire. Doucement.

Je suis égoiste. Enfin, dans le sens premier du terme. Pas à ta façon.

Owen fit mine d'être offusqué :

Et moi alors ? Tu veux que je sois jaloux de mon propre coeur ? Tu es vraiment fourbe..

Il sentait la main froide d'Emily sur sa poitrine. Il sentait des lames glacées se planter dans son coeur. Et il ne pensait pas à se dégager.
Pour éviter les questions dérangeantes, NON , Owen n'est pas maso T_T
Voilà, je tenais à ce que ça soit clair U_U
Donc.. Ah oui ! Il prit la main d'Emily, celle qui n'était pas posé sur son torse, et joua avec ses doigts, un à un, les laissant retomber après.

Tu as de belles mains. Enfin, j'imagine que l'autre est aussi belle.

Il sourit, et prit les deux mains d'Emily dans la sienne. Plutôt fermement, genre " tu es ma prisonnière ", puis, tout en continuant de sourire, de l'autre main, il caressa les cheveux roux de la jeune fille.

De très beau cheveux aussi.. Mais il vaut mieux que je te dise directement que tu es belle, je perdrais moins de temps à énumérer toutes les parties de ton corps qui sont belles. J'en aurais encore pour longtemps.

Il s'adossa au mur, tendant un peu ses bras pour ne pas arracher ceux d'Emily. Enfin, si ça avait été possible, bien sûr.

Quand Emily l'embrassa à nouveau, il eut envie .. de l'embrasser longtemps, longtemps.. Mais non.
Tout ce qu'Emily fit, ce fut de... le mordre.

Owen tomba à genoux, suffocant. Il avait du sang dans la bouche.. Et avait envie de pleurer. De rage, bien sûr.
Il s'était fait avoir comme un bleu. Tournant la tête, il vit que la blessure n'était pas grave.
Mais... Le visage de sa mère, blafard et sans expression, s'imposa à son visage.
Il se tourna vers Emily. Il la voyait d'en bas, bien sûr, car il était quasiment allongé. Dans son sang. Il dit d'une voix suppliante :

Je... tu ne m'as pas.. Je ne suis pas contaminé ?
Non ? NON !

Il avait crié. Quelle était cette chose humide qui coulait sur ses joues ? C'était salé, visiblement.. Ce n'était pas.. oh non. Il n'était pas en train de pleurer, quand même ?
Il recula, en rampant presque. Non. Non, il ne pouvait pas devenir un vampire. Sinon il se suiciderait. Il se demmerderait pour trouver quelqu'un qui voudrait bien le tuer.

Un vampire ? Jamais !

Il recula encore plus.

Si... si je ne deviens pas un vampire.. il vaudrait mieux qu'on ne soit voit plus. Jamais.

Il se détestait de dire ça. Cette phrase lui laissait un goût amer dans la bouche. Il était horriblement égoïste. Mais il ne voulait jamais, jamais devenir un vampire. S'éloigner d'Emily serait dur. Très dur. Mais il le fallait.

Ses larmes ne coulaient plus, depuis longtemps.
Mais on pouvait toujours lire un sentiment de tristesse infinie dans son regard.

Ah et.. si tu crois que je vais devenir un vampire.. je te demande de me tuer, tout de suite. Je préfères encore mourir que..

Il rougit. Autant qu'on pouvait rougir en se vidant de son sang.
Ce qu'il venait de dire pouvait être perçut comme une insulte.
Pourtant, il n'avait pas voulu l'insulter.. Mais, la douleur lancinante de sa blessure, et à la tête, l'empêchaient d'enjoliver ses phrases, comme il le faisait si bien d'habitude.

Owen regarda longtemps Emily, sans rien dire. Elle était si frêle .. dans le néant. Et l'intonation suppliante de sa voix le minait. Ses yeux.. ils étaient si.. vides. Ce n'étaient pas les yeux dorés pétillants de vie - si on pouvait dire cela - qu'il avait toujours vu. Elle n'avait pas l'air de mauvaise humeur, narquoise, heureuse.. Juste triste. Une coquille vide.
Il poussa la porte, qui effleura presque Emily tant elle était proche.

Tu crois vraiment que je pars de gaieté de coeur ?

Il voulait la serrer dans ses bras, et lui dire qu'il restait, pour toujours.. Mais il fallait qu'il parle. Qu'ils parlent.

C'est trop dur.. Je te soumet tout le temps à la tentation. Je ne pense pas que me tuer te fasses beaucoup de bien. Psychologiquement, bien sûr. Je ne doutes pas que mon sang soit de très bonne qualité.

Il s'approcha, et posa une main sur une des épaules d'Emily, puis la laissa glisser tout le long du bras.

Je ne veux pas partir. Je veux rester, avec toi. Mais.. si c'est trop dur pour toi.. je dois partir alors.

Il hésita. Devait-il la serrer dans ses bras, ou partir sans rien dire de plus. Finalement, il choisit une solution intermédiaire. Il resta devant elle, souriant tristement.

Mais.. si tu ne doutes pas de la force de ta volonté.. Ou si.. enfin, si tu veux vraiment que je reste, en toute connaissance de causes.. eh bien je resterais, bien sûr.

Il ne voulait pas partir comme ça, la laisser tandis qu'elle voulait de lui, qu'elle était triste d'avoir fait ça.. non il ne pouvait pas. Ça ne serait pas digne d'un gentleman.

Owen, pour une fois, fit ce dont il avait vraiment envie. Il serra Emily contre lui, et caressa les cheveux roux. Il approcha son visage de son oreille, et lui chuchota :

Non, promis.. Jamais jamais plus je m'en irai.

Le bleu, timidement, s'infiltra dans le noir, le zébrant d'éclairs turquoise. Cette salle était vraiment magnifique. Etrange, terrifiante presque, mais magnifique quand même. Tout comme Emily en fait.
Owen avait toujours aimé l'étrange. Bien qu'il soit humain.
La plupart des humains se contentant de vivre leur petite vie, leur petite routine, bien qu'elle leur paraisse extraordinaire.
Il se rappela soudain qu'il avait encore une blessure à la tête. Et, bien qu'Emily l'ai soigné, elle devait encore sentir...

La vanille... Ça ne te dérange pas trop ?

Par cette courte phrase, il ne voulait pas demander à Emily si elle était allergique à la vanille, mais si l'odeur de son sang n'était pas trop forte. Il se demandait aussi quelle odeur avait le sang de son père pour sa mère. Mais on ne pouvait pas vraiment dire qu'elle l'aimait encore. Elle ne l'aimait pas autant qu'Emily aimait Owen. Cela aurait pu paraitre présomptieux, mais, connaissant les deux cas, Owen pouvait sans problème l'affirmer. Intérieurement, cela va sans dire.
Il espérait que son père ne croit pas qu'il avait été tué par la vampire qui le pourchassait cette nuit là.
Cette nuit là.. Cela lui semblait bien lointain, pourtant ça ne datait que de quelques jours. Mais il s'était passé tant de choses entre temps.. Il se demandait si c'était une bonne chose qu'il soit rentré dans cette batisse. Oui, surement.
Il resserra son étreinte.

Owen rit. D'un rire froid, et sans joie. Sans s'en rendre compte, il desserra quelque peu son étreinte, et prit en coupelle le visage de Emily.

Ce que j'aurais fait ? Très simple. J'aurais trouvé quelqu'un qui aie le coeur de me tuer. Point.

Ça lui en coutait de le dire, mais c'était vrai. Qu'Emily soit une vampire - demie ou pas - était un peu dérangeant. Être lui même un vampire aurait été.. horrible. Il ne voulait pas y penser. Il secoua la tête, de gauche à droite, comme s'il niait cette possibilité.

Mais ça n'arrivera pas Emily.. Non ça n'arrivera pas. Le jour où .. où tu renonces à me voir.. comme tu me vois aujourd'hui [ sous entendu :" le jour où tu arrêtes de m'aimer et où tu commences à me prendre pour de la bouffe " <= ça c'est by Raken ] .. préviens moi, que je prenne le large.. enfin, autant que c'est possible ici.

Il posa ses mains sur les joues glacées de la jeune fille, et se rapprocha, fixant de son regard turquoise les yeux dorés de la jeune fille.

Comprends le bien : je t'aime. Mais jamais - jamais - je ne pourrais être un vampire. Je - ne - peux - pas.

Il avait bien détaché les mots de la dernière phrase. Cette éventualité était trop horrible. Il ne voulait plus y penser.

Il sourit, et se dégagea lentement. Il déposa un baiser sur le front de la jeune fille.

Bon.. eh bien alors .. je vais y aller. On se revoit plus tard, hein ?

Il lui fit un clin d'oeil. Pour bien lui faire comprendre qu'il ne comptait pas s'en aller, la quitter.. juste aller se doucher, comme elle le lui avait recommandé. Il s'avança un peu vers la porte, et s'arrêta assez longtemps à fixer ce .. morceau de bois. Il aurait pu la fermer, la fermer sur sa vie. Mais non. Mais.. il ne pouvait pas dire qu'il n'avait pas voulu fermer cette porte. Si ça avait été possible, il l'aurait fait, même si ça lui aurait déchiré le coeur. Seulement, la porte ne s'était pas fermé. Il lui semblait que la salle l'avait empêché de partir. Il murmura, assez bas pour que même l'ouïe ultra fine de la demie vampire ne puisse pas l'entendre :

Merci..

Bien sûr, il était idiot de croire que la salle puisse l'entendre. Si elle pouvait entendre quelque chose, bien sûr. Parler a une salle..
Owen rit. Il était étrange, depuis peu. La folie de l'amour peut-être ? Non. Non, il ne croyait pas. C'était plutôt parce que ce lieu était baigné de magie et d'étrange.
Il ouvrit la porte.

A plus tard !

Il lui adressa un baiser du bout des doigts.