Après avoir quitté la fort agréable (hm) compagnie de Di Jun et Helen, alias dans l'esprit de Sieben "la gamine" et "Di-Ju-truc", Sieben avait erré dans le ... le quoi, d'ailleurs ? Manoir ? Château ? Il ne savait pas vraiment. Pas plus qu'il ne savait ce qu'il cherchait ; un moyen de sortir ... ? Où autre chose ? Après tout, il était depuis ces quelques jours de vadrouille à la recherche d'un endroit où aller. Ici n'était peut-être pas plus mal qu'ailleurs, du moins le temps de se reposer - il n'avait aucune envie de s'installer définitivement ici, entre l'ambiance lugubre et la compagnie pour le moins bizarre. Il ne savait d'ailleurs mème pas si c'était possible, doutant que le propriétaire des lieux soit un récupérateur de voyageurs perdus ...

Il était entré avec hésitation dans la salle qu'il identifia comme une cuisine ... Pas somptueuse du tout, mais bon. Pouvait-il se servir ? Qu'en dirait le maitre des lieux - si il y en avait un ? Un terrible gargouillement de son estomac coupa court à ces questions, et il commença à fouiller les lieux. Le premier frigo qu'il ouvrit était bien suffisamment rempli, mais, vu l'étrangeté des lieux, on pouvait raisonnablement se demander si tout cela était comestible. Encore une fois, Sieur Estomac trancha, et Sieben prit de la nourriture.

Le voilà donc une fesse appuyé sur la table, parcourant craintivement le lieu des yeux, les oreilles plaqués en arrière. Il n'était pas tranquille, ça non. Mastiquant une feuille de salade - en brave végétarien aux tendances lapines, il n'avait sorti du frigo que des légumes crus -, il inspecta les coins les plus sombres de la salle. Réfléchissant, en mème temps, à ce 'manoir' étrange. Tout ce qui lui était arrivé depuis qu'il était entré ici était complétement dingue ... Pour la première fois, il envisagea l'hypothése du délire. Vu là où il avait trainé, il aurait très bien pu se faire piquer par accident par la seringue d'un junkie. Mais, un junkie qui aurait abandonné une seringue pleine d'un produit hallucinogénes ? Ca te tenait pas debout. Peut-être alors l'avait-on drogué volontairement ...

Peut-être tout cela n'était-il qu'un rève, bien que tout paraisse bien réel. Peut-être qu'en vérité, il avait été capturé et ramené au labo. Tout à cette pensée dérangeante, il avait oublié d'être aux aguets, et sursauta viollement quand la porte de la salle grinça.

[ tu permets ? je voulais pas te laisser seule XD ]

''' Tu vois ? J'avais raison ! Alors, t'en dis quoi ?'''
''' Si tu te taisais de temps à autre, il aurait peut être l'occasion de répliquer.'''

C'était bien deux voix distinctes que l'on pouvait entendre, mais ce fut bien une silhouette unique qui poussa la porte de la cuisine, du moins l'entrouvrit, avant de finalment entrer, hésitant quand à la marche à suivre.

Peut être deux jours maintenant qu'il était là, à suivre Kusuri quand l'occasion se présentait, ou les indications de ses deux petits suiveurs quand il n'avait pas d'autre choix, au grand plaisir de Ca qui adorait poser les questions, y répondre, et même les commenter, laissant Kaza discuter plus tranquillement avec son autre version un peu plus calme et modérée dans ses propos. A la deuxième journée de ce régime, il avait commencé à ne plus trouver cela étrange. Ce n'était qu'un détail comme un autre, et un peu moins dérangeant que de se parler seul au final.

Guidé vers la cuisine par ca, il avait été surpris de voir les deux êtres disparaitre au moment où il avait poussé la porte d'entrée sur une énième pièce à l'ambiance lugubre. Son regard erra sur la table, le plan de travail tout ce qu'il y avait de plus normal... et un cri à demi étouffé sorti de ses lèvres quand deux yeux brillants croisèrent son regard. Il leva un bras, dissimulant sa bouche derrière la longue manche de son kimono.
Mais la personne en face de lui semblait aussi surprise que lui, le fixant comme un lapin sous les phares d'une voiture.

" Veuillez m'excuser."

Son coeur battait encore fort dans sa poitrine, suffisament pour que les quelques mots lui semblent faiblement murmurés et à peine audible. Mais il ne pouvait pas fuire devant chaque personne qu'il rencontrait, même si il aurait préféré se réfugier derrière un autre kimono maintenant bien connu.

Il avança de quelques pas, la silhouette en kimono bien encombrante et pesante. Les lourds pans de tissu lui créaient comme toujours une silhouette un peu étrange, sans définition masculine ou féminine réelle, juste le lourd kimono chamaré.

En face de lui était une personne qui défiait les meilleurs maquillages de théatre qu'il avait pu voir avec ses yeux noirs et ses longues oreilles de fourrure douce.
Et que faisait-on dans ce cas là ? On se présentait, on racontait l'histoire qui avait conduit ici avant de se mettre à gémir sur son mauvais sort pour ensuite chercher une solution pour sortir ou survivre ? Kaza savait qu'il devait aigri et désespéré. Cette pensée elle même le paniquait, sans qu'il arrive à sortir du dédale de son esprit.

Il opta pour la solution civilisée, celle qu'il avait toujours pratiquée dans des conditions normales d'utilisations, à savoir quand il n'était pas dans un huit clos morbide avec des personnes étranges. De toute façon, après Buku et Okami, celui-ci pouvait bien lui dire qu'il était un extra terrestre...

" Je m'appelle Kazahaya."

[Je permet et mème j'approuve <3]

Sieben, toujours sur ses gardes, détailla avec attention le nouvel arrivant, et ses habils pour le moins étrange. Le nouvel arrivant ... où la nouvelle arrivante, il ne savait pas trop. Nous-mème dirons "il", par un terrible machisme où peut-être par la sacro-sainte omniscience du narrateur.
" Veuillez m'excuser.", commença poliment l'inconnu, ce qui fit sourire Sieben. Visiblement, ce jeune homme n'était ni le tant recherché maitre des lieux, ni quelqu'un d'importance, mais bien quelqu'un dans la mème situation que lui ... Sinon il ne l'aurait pas prié de l'excuser en le surprenant en train de piller le garde-manger.
" Je m'appelle Kazahaya."

"Hm ... encore un asiat' ... "

Commenta Sieben, descendant de sa table et s'approchant, sa salade toujours à la main. Il dévisagea sans géne le japonais. Lui-mème étant plutôt petit, ils avaient tout deux à peu près la mème taille. Mais leurs physiques et les quelques mots qu'ils avaient échangés montraient déjà fort bien qu'ils étaient radicalement oposés ... Après avoir fini d'inspecter son vis-à-vis, le cobaye se décida à se présenter également.

"Sieben. Je suis entré dans ce château zarb', et ... Hm dis-moi, si je te questionne sur cet endroit tu vas aussi me pondre une histoire de sequestration, de pouvoir magique et j'en passe ... ?"

Tout en le questionnant sur cela - il allait d'ailleurs droit au but -, il se demandait si son nom et son aspect physique seraient connus de l'autre ... Quelque chose lui disait que non. Il ne voulait pas croire que les gens présent ici viennent réellement d'autres époques, mais il avait pu constater que jusqu'à présent, aucun d'eux ne l'avait identifié comme étant le cobaye numéro 7. C'était tant mieux. Il mordit dans une nouvelle feuille de salade, fixant Kazahaya avec attention.

Kaza détaillait tout autant le jeune homme devant lui que celui-ci le regardait, notant les caractéristiques inhabituelles de son visage et ses inquiétants yeux sombres. Comme un lapin... humain ? mélange particulier, et peu connu . Enfin peu connu, ce n'était pas comme si il croisait souvent des mi humain, mi animal, mais entre la mythologie japonaise et ses kitsune, et le lot de mangas et livres qu'il avait pu lire avec toutes les variations possibles. Heureusemsnt qu'il n'était pas assez amateur de série Z pour connaitre les aubergines mutantes et autre joyeuseté.

Il laissa passer le commentaire sur son origine - il était japonais, pas seulement asiatique, merci - trop obnubilé par cette oreille droite là, qui, bien plus qu'un simple morceau de fourrure, semblait presque douée de vie. Enfin presque... les yeux du jeune homme s'écarquillèrent quand il la vit bouger, enfin tressauter, en réponse à une réaction de son interlocuteur. Sa curiosité était piquée au vif, suffisament en tous cas pour lui faire oublier qu'il aurait décemment pu piquer une crise de nerfs à ce nouveau témoignage de l'anormalité des lieux.

" C'est ce qu'on m'a dit aussi..."

Sa voix était détaché, non seulement car il n'écoutait qu'à moitié le jeune homme, mais aussi et surtout car il s'était comme séparé de cette réalité, ne l'acceptant pas pour lui, mais plutot comme une vérité reignante dont il ne voulait pas faire cas, par preuve que cela se révélerait vrai.

Kazahaya s'approcha de lui, et finit par céder à la tentation. Il leva une main et attrapa le bout de son oreille. L'appendice était aussi doux qu'il en avait l'air, mais surtout, était parfaitement tiède au toucher. Il la lacha comme si il s'était brulé, l'air outragé.

" C'est une vraie ! "

Le japonais déclara simplement qu'on lui avait aussi raconté la mème histoire, aparemment pas plus perturbé que ça. Ils étaient donc tous si crédules, ici ? S'agirait-il d'un asile de fous ? Oui, un asile, dans lequel on croit entrer de sa propre volonté alors qu'en fait ... Oui, ça se tenait ... Sieben eu un sourire sarcastique en évaluant cette hypothése.

Mais c'est alors que Kazahaya, après s'étre approché de lui, leva la main et ... lui attrapa l'oreille. Il la làcha aussi vite que Sieben recula, la bougeant avec mécontentement et regardant l'intrus d'un regard noir.

" C'est une vraie ! " S'exclama-t-il, presque outrée ; ce à quoi le cobaye répondit avec mauvaise humeur, presque grognant :

"Non, sans rire ! Bien sûr qu'elle est vrai ! Vous étes tous débiles ici ?"

Sa hargne dans la voix n'avait d'égale que la fàçon dont il foudroyait l'autre jeune homme du regard. Si un regard pouvait tuer, Kazahaya aurait sans doute été bon pour un aller simple vers un autre lieu étrange dont l'on ne peux repartir. Sieben n'y pouvait rien, il détestait toutes ces personnes qui le croyaient en costume ou maquillé. La peur où le dégoût lui auraient été préférables, plutôt que ces remarques qu'il ressentait comme méprisantes, comme une négation de son existence et de sa personalité. Ca le mettait hors de lui ...

Il n'ajouta rien pour le moment, regardant toujours Kazahaya. Devait-il encore le questionner sur les lieux ? Visiblement il n'en avait pas grand-chose à faire ...

Ecarlate, Kazahaya recula d'un pas devant l'ire de ... du lapin humain qui n'avait que très peu apprécié qu'on lui tripote l'oreille. Une vraie ? Ce qui entrainait forcément quelques questions quand à la nature humaine ou non de Sieben, mais la vue l'agacement du jeune homme devant lui, il doutait qu'il pourrait tout simplement lui poser la question. Kaza hésitait à fuire, maintenant, et l'aurait probablement fait, mais apparemment, son inconscient avait d'autres idées sur la question.

C'est çà le premier qui fit entendre sa voix, perché comme un petit démon sur l'épaule de Kaza, faisant sursauter celui à qui il appartenait. Il ne s'y ferait pas, il ne s'y ferait jamais. Mais le comportement de ces deux petites personnes étaient assez fascinant et perturbant pour le garder de la fine ligne qui le séparait de la crise de nerfs. Il finirait par craquer à un moment, surement, mais pas encore tout de suite.

''' Non mais pour qui tu te prends Bugs Bunny ? Tu crois qu'on en croise souvent des lapins sur deux pattes ? Retourne dans ta cage et apprend à être civilisé ! '''

Pour ne pas en rester là, il tira ensuite l'oreille de Kazahaya, sous le regard réprobateur de Surmoi qui était présent, arrivé en même temps que son petit compagnon.

''' Et toi tu pourrais apprendre à te défendre, non ? Tu vas faire quoi sans moi ? Te planquer sous une table ? '''

''' Je pense qu'il a raison, une fois n'est pas coutume.'''

''' Si même lui s'y met... '''

Sieben sursauta devant l'aparition pour le moins impromptue. Il fixa, les oreilles plaquées en arrière et les yeux agrandis par l'étonnement - et mème un peu de peur - l'étrange personnage qui était apparut sur l'épaule de Kazahaya. Il l'interpella avec fougue, l'apellant par un nom qu'il ne comprit pas ; puis se tourna vers son ... "maitre" ?
'' Et toi tu pourrais apprendre à te défendre, non ? Tu vas faire quoi sans moi ? Te planquer sous une table ? ''
Peut-être pas son maitre, non. Le cobaye regarda avec fascination le petit surexcité, qui avait été maintenant rejoint par un autre personnage. Bon dieu ... Il devait réver, il avait été drogué, c'était pas possible autrement ... Il jeta un coup d'oeil à sa salade, se demandant avec septicisme si on pouvait vraiment disimuller quelque drogue que ce soit là-dedans.

"C'est quoi, ces trucs ?!"

Demanda-t-il à Kazahaya, désignant d'un geste vif et enervé ces très cher Ca et Surmoi. Peut-être juste pour lui adresser la parole, où alors parce qu'il avait capté sa peur, Ca s'approcha de lui, ce qui le fit sursauter à nouveau et reculer brusquement.

"T'approches pas de moi, truc de merde !"

Aboya-t-il, visiblement effrayé par ces apparitions complétement suréalistes. Il ajouta à l'adresse de Kazahaya, nerveux, et sans làcher Ca du regard :

"Rapelle-le !"

Il espérait sans doute que Kazahaya ait une quelquonque autorité sur ses deux charmants compagnons ...

Kazahaya n'en menait guère plus large que Sieben malgré les apparences, sous le regard menaçant de Ca qui attendait qu'il se montre un peu plus farouche difficile à faire. Entre son regard, et celui, un peu plus calme, de Surmoi, il se sentait comme une biche coincée entre un loup et un ours. Sans oublier qu'il avait un lapin devant lui.
La situation était cocasse, ou du moins, aurait du l'être, mais en plus de l'amusement, reignait une gène et une inquiétude trop importante pour être seulement oubliée. Ou bien si, elles l'étaient, bien dissimulées derrière des émotions moins génantes et des petites créatures bien pratiques pour se faire oublier.

Kaza écarta légèrement les mains en signe d'impuissance.

" C'est Cà. Et Surmoi. Vous pourriez me laisser gérer maintenant ? "


''' Si tu penses te débrouiller seul.'''

Loin de disparaitre comme à leur habitude, les deux s'installèrent sur la table non loin, discutant entre eux deux de la manière silencieuse. le regard de çà était équivoque, si il condescendait à obéir à Surmoi pour le moment, il était près à intervenir si le besoin s'en faisait sentir. Sans préciser si c'était le besoin de Kaza, ou bien autre chose.

" C'est une manifestation du à l'endroit apparement, enfin j'imagine. Dur de ne plus y croire après çà."

O, il pouvait aussi dire que Buku était une figure assez inoubliable et imposante aussi, mais le totoro le laissait tranquille sur le moment, sentant apparemment qu'il inquiétait la petite figure du jeune homme. Viendrait surement le moment où il irait le voir de lui même, mais en attendant, il n'avait rien d'autre à faire qu'explorer, entre deux conversations avec ses petits compagnons.

Sieben resta muet devant les explications de Kazahaya. Explications qui ne tenaient toujours pas debout, mais ... les créatures - Ca et Surmoi ? Drôle de noms - étaient bel et bien là. Il leur jeta d'ailleurs un coup d'oeil angoissé, toujours pas rassuré bien qu'elles aient acceptés de se retirer un peu plus loin. Il hésita longuement avant de répondre à Kazahaya, à voix basse, l'air nettement moins assuré que lorsqu'il l'avait envoyé bouler.

"Ah ... Mais ... mais c'est vraiment vrai alors ?"

Ils étaient forcément dans un délire, une ilusion. Mais il réalisa que dire cela au japonais ne ferait en aucun cas avancer les choses. Alors ... il décida de mettre ces solutions de coté dans son esprit, pour lui seul, et de continuer sur l'autre hypothése. La plus improbable de toutes.

"Et moi aussi, je vais avoir des ... un ca et un surmoi ?"

Il ajouta ensuite, après un temps de réflexion :

" ... et un pouvoir ... ? Je ... "

Le regard qu'il leva vers Kazahaya était véritablement celui d'un gosse, un gosse paumé et inquiet. Ses yeux, aussi étranges fussent-ils, n'en restaient pas moins aussi expressif que ceux des êtres humains normaux.

" ... Une gamine qui m'énervait quand je suis arrivé est devenue aveugle d'un coup, elle y voyait que dalle ... tu crois que c'est ma faute ?"

Kaza n'était probablement pas la meilleure personne à qui s'adresser pour être rassuré, lui même bien trop inquiet par les évènements des derniers jours pour cela. Pourtant, il tenta un petit sourire gentil envers le lapin qui semblait plus inquiet que en colère maintenant. Heureusement, sinon il n'aurait pas réussi à maintenir sa façade de calme comme il le faisait maintenant. Deux gosses perdus dans une cour de récré inconnue et trop grande.

" J'en ai bien peur."

Il remonta une longue mèche de cheveux derrière ses oreilles, et son regard se tourna vers les deux petits êtres. Surmoi était sagement assis, Ca faisait les cent pas sur la table, les bras croisés sur ses hanches moulées de noir. Il était toujours surpris de ses vétements, ou peu de vétements à chaque fois qu'il le regardait de plus près. Ce n'était définitivement pas lui.

Son regard revint à Sieben. Difficile de ne pas se laisser attendrir par ce regard perdu, si étranges mais si réel. La question le destabilisa un peu. Il n'avait pas de réponse précise. Chacun son pouvoir, chacun un différent, comment pourrait-il le savoir ? Mais sur le coup, la réponse lui paraissait comme... évidente.

" Mais, ton pouvoir ce n'est pas..."

Kazahaya fit un geste pour désigner les longues oreilles bicolores du lapin. Elles étaient réelles, comme son étrange couleur d'yeux, mais c'était probablement quelque chose du à cette maison, non ? Impossible que çà soit autre chose...

Ainsi, c'était sa faute ... Sieben se sentit coupable. Bien sûr, il avait très vite eu de l'antipathie pour Helen, mais ... de là à la rendre aveugle ... Il ne savait pas encore que son pouvoir n'avait un effet que temporaire, et se sentait vraiment mal en pensant à ce qu'il avait fait. Mème si ça n'avait pas été contrôlé où conscient ... ça venait de lui !

Kazahaya ajouta ensuite, montrant ses oreilles d'un geste :
" Mais, ton pouvoir ce n'est pas..."
Sieben le regarda en fronçant les sourcils, étonné. Il mit un instant à comprendre où il voulait en venir. Il croyait que son physique était ... son pouvoir ? C'était idiot ! Où alors, il ... vraiment, il ne savait pas qui il était, ce qu'il était. Cela le fit frémir. Personne ici n'essaierait de l'attraper, de lui faire du mal, de le renvoyer au labo ... car personne ne semblait savoir qui il était.

Il finit par répondre, lentement :

"Non ... Je ... j'ai toujours été comme ça ... "

Il se détourna, agacé de ne pas trouver les bons mots pour s'exprimer. Il lui semblait comprendre la situation, mais c'était agaçant de devoir énoncer de tels inepties ...

" ... Dans le hall, la gamine m'as dit qu'elle venait de l'an 2000, et un autre gars de l'an 1400 ... Eux non plus savait pas ce que j'étais ... "

Il acheva avec une expression agacée :

"Fin 2600, le projet de clones humains-animaux s'est concrétisé. Je suis le numéro 7. "

Et selon l'époque d'où Kazahaya venait, lui non plus ne savait rien de tout cela ... il laissa cette réplique-là implicite, se contentant de jeter un coup d'oeil à l'acteur, histoire de voir sa réaction.

Sous la surprise, Kazahaya choisit de s'assoir à la table qu'avait précédemment occupé Sieben, les pans de son kimono volant légèrement dans sa chute peu distingué, avant qu'il ne se reprène et rassemble ses jambes dans une position plus élégante, ramenée sous lui, et kimono agréablement disposé autour de lui. Il n'avait même pas eu besoin d'y réfléchir, les gestes se faisaient naturellement. Ca et Surmoi, intéressés, étaient venus se caller autour de lui, Ca callé sur sur son épaule avec un air narquois, et Surmoi plus digne, simplement assis juste derrière son épaule. Une vraie foule.

" 2008 pour mon cas, mais Kusuri... venait du 16ème siècle."

Il se sentait un peu bête, un peu perdu, et devait surement ressentir dans une moindre mesure - celle de l'adolescent plus influençable par exemple - ce qu'avait ressenti l'autre japonais quand il avait été confronté à la différence entre leur siècle.

Les yeux baissés sur ses mains, il avait du mal à s'avouer que si le futur lui livrait ces chimères génétiquement modifiés, il était particulièrement effrayant. Même si il avait peu de chances de vivre jusqu'eu 2600. Même si il avait peu de chances de sortir d'ici de toute façon.

" Dommage, j'aurais aimé savoir que ceux qui arrivent ici ont au moins un point commun, mais ce n'est pas le cas... c'est une histoire d'espace-temps tordu de la pire oeuvre de Science fiction que j'ai pu lire... Dis, c'était une technologie maitrisée d'où tu viens ? "

La demande semblait assez innocente, mais ne l'était pas tant que çà. Il avait cru que son siècle était le bon, de la manière naturellement arrogante des gens qui savent qu'ils font et savent les bonnes choses en prenant l'oeuf par le petit bout, mais confronté à Sieben... et si il ne comprenait pas tout simplement car au point où ils en étaient, les technologies n'étaient plus ce qu'il connaissait ?

Qui était Kusuri ? Sieben l'ignorait et se dit que ça n'avait sans doute pas d'importance. Kazahaya s'asseyant sur une chaise de la table, lui-mème y revint, s'asseyant comme avant sur le rebord. Il écouta le japonais parler, se saisissant d'une des carottes qu'il avait sorti et mordant dedans à belles dents - correction, allure ? Tout ça ne lui disait pas grand-chose, et puis il était complétement mort de faim, alors ...

Kazahaya lui demanda si sa nature était une "technologie maitrisé", de là ou il venait. Il plissa les yeux, ne comprenant pas le sens de la question ... Il voulait dire, si la chose était frequemment faite ? La réponse était non, bien sûr. Sur la quinzaine de mutants de départs, il n'en restait plus que onze, et tous en observation permanente. Il ne devait en étre créé aucun autre tant qu'on ne serait pas sûr et certain de tous les aspects des premiers ... Ils étaient donc les premiers, oui, mais les premiers cobayes, tests. Ce n'est pas vraiment ainsi que Sieben présenta les choses :

"Non, pas vraiment. Je suis l'un des premiers - et l'un des seuls. Moi et mes amis sommes ... uniques ? Ouais, c'est ça. "

Il ne mentait pas. Oui, il était unique, et il était fier de l'être. Mais sa fàçon de présenter les choses donnait un peu l'impression qu'il avait été une sorte de figure princière, et pas un cobaye enfermé dans un labo depuis douze ans.

"Et toi ... tu viens de 2008, alors ? Vraiment ? Tu ... "

Il aurait voulu lui demander quelque chose sur son époque, sur sa vie, sur cet endroit ... mais rien ne vint. C'est alors la question qui lui trottait dans la tête depuis le début qui franchit ses lèvres, naturellement et sans le moindre tact :

"T'es un mec où une fille ?"

Il avait demandé ça en toute curiosité et le regardai, attendant la réponse, pas géné pour deux sous.

Ce n'était pas tout à fait la question posée, mais la réponse était aussi intéressante, et surprenante. Il était unique en son genre... cela voulait-il signifier quelque chose ? pas vraiment, il ne comprenait pas assez comme pouvait être ce futur là pour en déduire une corrélation réelle. C'était amusant, en regard avec ce qu'il avait pu lire ou écouter sur les possibles futurs et la science fiction, et des notions mélangées, et alimentées de SF, naissaient dans son esprit, à propos d'espace paralèlles ou les temps étaient différents et passaient différent, se rejoignant dans un unique point. Comme toujours, pour se rattraper, il essayait de créer son propre petit scénario où il n'avait qu'un rôle comme un autre à jouer. Ce ne pouvait pas être une réalité aussi étrange...

''' Heureusement qu'il n'y a pas une armée de civets ! '''

" Ca !"

La petite créature eut une moue boudeuse, mais ne dit rien de plus, peut être parce que pour une fois, Kaza ne semblait pas paniqué et près à obéir à ce qu'il dirait, mais bien un peu agacé, son regard ferme posé sur son petit compagnon. Pour une fois, le çà lui laisserait passer son comportement si cela pouvait lui donner un peu d'assurance. Contrairement à ce qu'on pouvait penser, il était du côté de Kaza. Si si. Suffisament de son côté pour l'aider en lui secouant les puces si besoin.

Le silence s'établit, un instant, alors qu'ils essayaient tous les deux de mettre au clair les nouvelles informations. Kaza trouvait qu'il arrivait à garder un calme relatif face à ce qu'il venait d'apprendre. Il y avait beaucoup de questions à poser, mais... à quoi bon ?

La question surgit du coté de Sieben, faisant passer son visage d'une paleur sereine à un écarlate du plus belle augure. A force de s'intégrer dans son rôle et de jouer à être une femme de manière presque naturelle, il en avait oublier l'apparence qu'il donnait aux autres. Derrière lui, le ricannement de Ca était difficile à mettre de côté. Il baissa légèrement la tête, fixant les motifs de son kimono avec un intéret presque palpable.

" Un homme. C'est mon costume, enfin plus maintenant, il a été remplacé, mais c'était mon rôle, donc..."

Il ne finit pas sa phrase, un peu géné de devoir expliquer qu'il était dans un rôle de femme jusqu'à son entrée dans le manoir.

" L'endroit semble s'amuser à nos dépends."

Sieben lança un regard meurtrier à ça. Qu'est-ce qu'il voulait, ce sale ... truc ?! Il s'apprétait à lui répliquer quelque chose, mais Kazahaya lui intima de se taire et, chose étonnante, la créature accepta. Le cobaye décida donc de l'ignorer ... pour le moment du moins. Il questionna alors, avec un tact époustouflant, son interlocuteur au sujet de son sexe ...

" Un homme. C'est mon costume, enfin plus maintenant, il a été remplacé, mais c'était mon rôle, donc..."

Sieben haussa un sourcil. Son costume ? Les japonais ne portaient-ils pas tous des kimonos ? Il n'était à vrai dire pas très au fait des moeurs japonaises, surtout de celles datant de six siecles plus tôt ... C'était uniquement à cause de la féminité propre à Kazahaya, et pas de son habillement, qu'il avait eu des doutes.

" L'endroit semble s'amuser à nos dépends."

Finit-il. Sieben haussa les épaules et répondit avec arrogance :

"Et bien il n'a pas intérét d'essayer avec moi. Je ne me laisserais pas faire. "

Oui, il en avait plus qu'assez de se laisser faire, de laisser les autres décider pour lui ... Il s'était enfuit et comptait bien rester libre, désormais.

Il descendit d'un léger bond du rebord de la table, retournant vers le frigo qu'il inspecta cette fois-ci plus longuement. Tout en fouillant le bac à légumes, il demanda à Kazahaya d'un ton léger :

"Tu veux quelque chose ?"

Ca s'était maintenant installé confortablement sur l'épaule de Kaza qui n'y trouva pas à redire, et soutint le regard de Sieben, noir pour noir, l'air de dire qu'il faudrait plus qu'un lapin trop poussé pour effrayer une instance de l'esprit matérialisée sous sa plus pure forme.
Apparemment, garder la bouche fermée était trop dur pour lui malgré la demande de son propriétaire légitime

''' Et mets lui sur le dos que tu ressembles à une meuf en plus ! Ta virilité ou manque de virilité n'a rien à voir avec ce que fait cette barraque ! Et j'espère ne pas être trop loin quand çà sera ton tour Roger Rabbit. '''

Kaza lui lança un regard rancunier, entre gène et agacement. Mais vu la couleur de ses joues, c'était la gène qui l'emporta rapidement, se tournant vers le jeune homme qui sautillait d'une manière plus lapine qu'humaine. Il haussa les épaules. Après Buku, il n'y avait plus grand chose qu'il trouvait surprenant.

''' Pas même nous ? '''

" Comment... non laisse tomber."

Demander à ce qui était normalement à l'intérieur de son esprit comme il pouvait connaitre ses pensées n'était pas la chose la plus intelligente à faire, surtout quand ledit intérieur de son esprit n'était pas des plus calmes et accomodants.


''' Ca vaut mieux oui....'''

Son intéret retourna à la proposition de Sieben. Il fit une petite moue à la vue de ce qu'il trouvait dans le frigo.

" Y a-t-il autre chose que des légumes ? "

Sieben écouta avec un intérét assez restreint la discusion entre Kazahaya et ... et quoi, d'ailleurs ? L'étrange créature qu'il apellait aparemment "ça". N'importe quoi ... il les laissa se diputer, songeant que si lui-mème devait se retrouver affublé d'aussi charmants compagnons il aurait tôt fait de les enfermer quelque part où de les noyer dans le premier robinet venu. En parlant de robinet ... Il n'y en avait pas, ici ? Il y avait bien ce truc qui y ressemblait vaguement, mais ... Tout était étrange, ici. Comme ce placard qui diffusait du froid pour conserver les aliments - astucieux, mais il y avait plus pratique, non ? Une fois de plus l'hypothése que cette histoire de temps multiples soit réelle le titilla, et il se dit avec un sourire las qu'aparemment, le "lieu de rencontre" était techniquement bien moins évolué que de là où il venait.

Kazahaya lui demanda si il y avait autre chose que des légumes, et Sieben le regarda, un peu étonné.

"Ah ... heu, oui ... "

Il ouvrit la porte plus grand pour laisser voir au japonais le contenu du frigo.

"Mais je sais pas trop ce que c'est, en fait ... Ca se mange, ça ?"

Il montra un yaourt, chose qu'il n'avait jamais vu sous ce conditionnement - ceux de 2700 était nettement plus pratiques et ressemblait fort peu à l'emballage plastique qu'il voyait ici. Enfin lui, il s'en fichait un peu, son régime n'ayant jamais été constitué de beaucoup plus d'autres choses que de légumes et de fruits.

Kaza leva une manche de kimono devant sa bouche au moment où il s'esclaffait. Son rire n'était pas vraiment moqueur, plus atendri, de ce même amusement que l'on peut avoir devant un jeune enfant qui fait des sottises. Certes, du point de vu de Sieben, cela devait se montrer tout aussi insultant, mais l'idée n'était pas la même.
Il n'aurait pas cru possible de rire de bon coeur au vu des évènements des derniers temps, mais si il ne devait plus jamais avoir d'émotion parce qu'il était enfermé dans cette petite boite, autant se suicider dès maintenant. Et il était trop faible pour çà. Ou non, il voulait trop vivre pour cela.

" Oui çà se mange, je ne pense pas qu'on nous l'a laissé pour nous empoisonner. "

Il entortilla distraitement une mèche de cheveux dans ses doigts, geste féminin - et trompeur pour Sieben - dont il n'avait qu'à moitié conscience. Les gestes, la posture, les mots même, tout n'étaient qu'apparence et façade, une vitre entre lui et le monde qu'il pouvait peindre de la couleur qu'il souhaitait. Qu'importe alors que les gens captent quelque chose de lui, puisque ce ne serait, en tout et pour tout, qu'une simple icône qu'il avait décidé de leur offrir...

La cuisine lui parut soudain bien sombre, ou bien était-ce qu'il la voyait correcement pour la première fois seulement. L'illusion est souvent alliée à un fort sentiment de solitude, mais la conscience n'en vient que beaucoup plus tard, quand l'impression d'être au dessus de tout s'estompe lentement devant la réalité.
Et face à cette réalité... dur de trouver quelle voie emprunter.

Il se leva lentement, et s'inclina légèrement devant Sieben, dans un mouvement cérémonieux et lourd qui perdait tout son sens dans cet endroit, devant ce public.

" J'ai besoin de sortir. Excuse -moi, et content de t'avoir connu. A bientot je l'espère."

Oublié le yaourth, les oreilles, et même çà et surmoi qui pourtant le suivaient en se lançant des regards. Il voulait juste... aller ailleurs.

[ Désolée, ce n'est pas le genre de texte qui m'a valu mon 18 au bac, mais je fais ce que je peux... ]
[ Sorry. Really Sorry XD]