Skye avançait dans les sombres couloirs du pensionnat interdit. D'un pas lent et mal assuré. Le cliquetis de son armure résonnait gravement dans la bâtisse, un bruit métallique froid emplit de tristesse. Derrière elle un autre pas plus discret pouvait être entendu: la jeune Periple était accompagnée de son amie Spy. L'héritière des Gardiens du Savoir posa sa paume de main sur une poignée de porte. Une immense porte en bois sculptée, une poignée en fer fraîchement travaillée, et le silence ...Skye inspira, la peur au ventre. Mais quoi de pire que de rester dans l'ignorance? Elle ne voulait pas laisser la jeune demoiselle aux cheveux blonds dans cette ignorance, elle lui devait la vérité. Elle poussa doucement la porte et entra dans la salle et se tourna vers Spy qu'elle observa a la lueur des bougies.

-"....es-tu prête à affronter la vérité?

Certainement, non, mais Skye serait là pour épauler sa jeune amie dans ce malheur. Une légère brise s'engouffra dans la pièce, une ombre blanche se dessina au milieu de la pièce avant de prendre enfin forme "humaine". La jeune femme en armure eut un pincement au cœur et esquissa un triste sourire a sa défunte amie.

-"Bonjour ...Satsuki.

Sa voix résonna dans la pièce. Que la vérité est dure à affronter!

Skye cherchait Emily. Elle avait besoin de lui poser des questions sur la tuerie qui s'était passé quelques jours plus tôt. Elle voulait savoir comment elle avait reussi a survivre, si elle allait mieux...et surtout si elle avait des informations sur les "I". La jeune Periple avait l'impression que la demi- vampire l'évitait. Pourquoi? Elle n'en savait rien mais se sentait particulièrement agacée, obligée de jouer au jeu du chat ....et de la souris.
Ses pas crissaient sur les graviers du cimetière; la lune brillait dans le ciel. Elle s'engouffra dans les allées, clairsemée de pierres tombales. Emily aimait cet endroit, Skye le savait. Emily ne sortait que le soir, Skye le savait. Le savoir est une chose qu'elle cherissait, ou du moins, on lui avait enseigné à le chérir.

-"Je sais que tu es là Emily! hurla -t'elle dans le silence de la chaude nuit.

Elle entendit un bruit parmi les tombes, un leger mouvement dans l'obscurité. La jeune demoiselle dégaina dans un bruissement de metal aigu. L'heritière des Periple s'élança vers cette silhouette et lança son arme au pieds de celle-ci, certaine de ne pas se tromper de personne.

-"...Pourquoi fuis -tu...Emily?Sa voix était calme, posée, mais son incomprehension était totale.
Elle s'avança vers Emily et se pencha pour ramasser et en se relevant approcha son visage de celui de la meurtrière.

-"Je t'ai pourtant dit, que tu pouvais toujours penser a moi en cas de besoin...Ce n'est pas pour rien.

~L'honneur du sacrifice~

L'après retrouvaille:
Skye était heureuse. Elle se sentait bien, son esprit était comme apaisé, flottant dans un brouillard rose anesthésiant. Plus rien ne pouvait la contrarier, plus rien non, plus rien n'allait être comme avant. Eliot...était revenu, oui, Eliot était là près d'elle. ENFIN!!

Un mois plus tard:
Skye était allée au lac avec Eliot. Il était tôt, il faisait frais, le soleil tardait a se montrer en ce jour d'été. Le jeune homme s'était adossé à l'arbre près de l'étendue d'eau stagnante et somnolait tandis qu'elle attendait, canne à pêche plongée dans le lac, qu'une proie daigne mordre à l'hameçon. Eliot toussa, il poussa un râle, sa respiration était sifflante. Skye tourna la tête et le regarda assez impressionnée, cela faisait deux semaines et cela ne s'arrangeait pas, elle avait supposé que cela n'était qu'un simple rhume mais elle avait dut se tromper... Elle fut tirée de ses pensées par un poisson assez naïf pour aller se coincer dans une situation qu'il aurait put éviter avec un peu de réflexion et de bon sens. Tant pis, la proie allait tôt ou tard mourir.

Deux mois plus tard:
Eliot avait craché du sang. Eliot était mal en point. Eliot était bien plus malade qu'elle ne le pensait. Ce n'était pas qu'un simple rhume, ce n'était pas ....possible. Skye farfouillait dans l'infirmerie, a la recherche d'un quelconque médicament, d'une quelconque plante, oui, de quelque chose d'utile. Eliot l'observait, assit sur le lit blanc de l'infirmerie, calme, presque impassible. Sa respiration était rapide et la jeune Periple savait qu'il avait de plus en plus de mal à inspirer. Elle poussa deux ou trois boites de médicaments déjà ouvertes, ses mains malhabiles et tremblantes farfouillaient désespérément. Et soudain, la voix grave et douloureuse d'Eliot s'élevant dans la pièce.

-"Tu sais bien que tu ne trouveras rien ici.

La jeune demoiselle se retourna et lui jeta un regard furieux. Elle ne voulait pas qu'il abandonnât si vite, elle voulait y croire...encore. Elle attrapa une boite en plastique, blanche, pas encore ouverte. Ses yeux parcoururent le dos de cette petite chance en comprimés.

-"Tiens...avale ça.

Eliot tendit le bras avant de se raviser. Il secoua la tête et plongea ses yeux dans les siens. La jeune Periple frissonna.

-"J'ai une chose importante à te dire. Durant mon enlèvement, je sais qu'on m'a administré quelque chose.

Il remonta sa manche jusqu'à ce que la jeune femme puisse voir son épaule. Il y avait un petit trou, une tache rougeâtre qui n'avait pas eut le plaisir ni la joie de cicatriser. Skye s'immobilisa, la boite de petits comprimés bleus roula à terre. La jeune femme sentit ses yeux brûler de larmes survenant a l'improviste. La rage monta en elle, la rage et le désespoir. Son père avait vraiment tout prévu...pour la mettre au pied du mur et causer son malheur.

Quatre mois plus tard:
Skye regardait le parc depuis la fenêtre de la chambre d'Eliot. Celui ci était allongé et la regardait, muet. Elle passa sa main dans ses cheveux et détourna le regard du paysage lumineux pour admirer la noirceur du regard de l'être qu'elle aimait. Le jeune homme était fatigué, il ne dormait plus, il ne faisait que tousser, cracher, vomir. L'héritière des Periple alla s'asseoir sur le lit et entortilla une mèche des cheveux noirs jais du malade autour de son doigt.
Au bout de quelques minutes de silence, Eliot toussant un peu bougea et saisit un paquet posé sur sa table de chevet.

-"Promet moi....d'être toujours mienne.

Skye papillonna des yeux et sentit son cœur se serrer. C'était particulièrement égoïste de sa part de lui faire promettre cela au bord de la mort. Elle recueillit le paquet au creux de ses mains et entreprit de l'ouvrir.
Elle eut un hoquet de surprise et rendit le paquet a Eliot.

-"Tu ne vas pas ....mourir, c'est la seule promesse que tu devrais avoir Eliot.

Eliot fronça des sourcils. Comment pouvait -on être aussi obstiné?

-"Mais je vais mourir Skye!! Il reprit sa respiration, inspirant bruyamment. Je vais mourir ....et je t'aime.

Il lui prit la main et lui mit l'anneau de fer. Promesse d'un jour, promesse d'amour, pour l'éternité enchaînée, à jamais liée. Quelles douces chaînes que celles de la promesse amoureuse.

-"Je suis tienne et je le serais toujours.

Neuf jours plus tard:
Skye poussa la porte de la chambre d'Eliot, s'annonçant par un bonjour enjoué, il faisait beau, il faisait chaud. Et il n'y avait pas un bruit...La jeune Periple ouvrit la fenêtre et se tourna vers les couvertures. Il n'y avait justement pas de bruit...c'était cela qui était étrange. Elle s'avança vers le lit et s'immobilisa alors.

-"Eliot?

Eliot ne répondit pas, elle se jeta sur ces draps, découvrant le corps inerte du jeune homme. Elle étreignit ce corps qu'elle aimait, elle caressa ce visage qu'elle avait embrassé, elle couvrit de larmes ce mort qui lui était cher.
Eliot était mort.


**Je jure, que je te vengerai**

Bien évidement, un an s’est écoulé. Arrivé au pensionnat à seize ans, le jeune Baldwin a maintenant 17 ans, mais comme sa fête est en novembre (si je me souviens parce que ça fait quand même un bon moment…) il va tourner 18… U.u

Bref, voici :

Rémy est le type de pensionnaire qui a mis beaucoup de temps avant de s’adapter à son nouvel environnement… non seulement les premières personnes qu’il a rencontrer lors de son arrivée se sont poussées au large et le laissant dans le doute, la peur et la solitude surtout, notre jeune garçon qui, ne l’oublions pas, vient d’une ferme du 17E/18e siècle, a donc passer la majorité de son temps dans sa chambre à écrire… Activité passionnante, pour lui, puisque recueilli ainsi, il a été en mesure de se forger une philosophie intéressante. Surtout depuis l’événement, surtout, chose qui n’a nullement améliorer ses relations avec les autres pensionnaires puisque la première demoiselle qu’il ait croisé là-bas voulut le tuer sur le champ. Heureusement, vous vous en doutez bien, notre héros savait bien se défendre, mais la chance n’était pas sa muse première, il se fit de suite bouffer par la « créature ».

Bref, de fait, il en résulte une grande maturité chez notre jeune homme et il possède également un caractère très posé. Ainsi toute personne en quête de tranquillité trouve auprès de Rémy, un petit coin de répit.

La majorité de son temps, s’il ne dormait pas ou n’écrivait pas, Rémy le passait à regarder par les fenêtre, rêvant de l’extérieur indiscernable. Il voudrait bien sortir du Manoir, mais s’il ignore ce qu’il risquerait de trouver au dehors, il prétend que ça serait sûrement mieux que le sort qui lui est réservé en restant dans le pensionnat.

Lors d’un moment paisible de solitude habituelle, Rémy fit la connaissance de son AEA, le poussin cuivré dont le nom m’échappe encore une fois de plus. M’enfin, comme ce AEA représente le Rémy de sa jeunesse, donc dans le temps où il était plus naïf, voire optimiste, ces deux-là ont eu une grande dispute à propos d’un sujet plus ou moins important : l’avenir de Rémy (wow j’ai tellement de l’inspiration u.u). Le fait était qu’en quittant la maison familiale, il avait tiré un trait, il voulait partir à neuf, une nouvelle vie, être libre pour faire ce qu’il entendait. Mais, Rémy Baldwin n’avait pas eu le loisir de rêver à ses ambitions, aussitôt il tomba dans la trappe à souris qu’est PI.

Bon aussi, Rémy a eu « le temps » lors de ses longues séances de repos, à ne rien faire dans son dortoir alors que l’inspiration pour écrire ne lui venait pas, que le sommeil le fuyait, ou encore que ses idées étaient tellement embrouillées tant il n’y avait pas de saveurs nouvelles pour rafraîchir sa caboche, pour découvrir finalement son pouvoir… Ça lui a pris vraiment beaucoup de temps quand même pour savoir c’était quoi, au point qu’il se demandait s’il était vraiment normal tout compte fait. Cette différence ne facilita aucunement son intégrité, mais la nature de son pouvoir, une fois découvert, n’améliora pas non plus la situation. Ouais, parce que Rémy peut voir les rêves (en étant genre somnambule U.u) des gens qui le frôlent de trop près ou qui le touchent. La majorité du temps, c’est une expérience assez déplaisante, car les pensionnaires sont évidement tourmentés la plupart du temps et font plutôt des cauchemars…

Mais bon, il n’a pas vraiment eu le choix de vivre avec et de s’y habituer, ou bien de trouver une excellente solution, difficile à vivre, mais efficace, soit de couper tout contact avec les autres. Heureusement, dans le temps de Noël, Erwin (ha ouais c’était ça le nom du AEA… flemme de vérifier --‘) l’a convaincu de sortir un peu de son trou parce qu’après tout, le Manoir dans lequel ils sont tous prisonniers n’est pas un endroit aussi sécuritaire que la moquette bien rembourrée le laisse prétendre. Il ne faut pas rester seul dans cet univers sinon… on risque de mourir et peut-être même pire… devenir un fantôme et rester en ces lieux jusqu’à la fin des temps T.T

Solon avançait lentement vers le temple.[ Lentement n'est pas le bon terme, mais le pauvre narrateur ayant quelques problèmes de vocabulaire en ce moment ne trouve pas un synonyme de l'expression "Lent comme une tortue."] Peut être que le jeune garçon avait de l'appréhension, de la peur. Il resta planté devant la porte; fixant son bras mutilé. Le jeune homme frissonna et ravala les larmes qui montaient en lui. Il inspira, levant la tête l'air dépité. Une main se posa sur son épaule. Le jeune cuisinier expira doucement et hocha la tête, son amie avait raison, il était temps de renouer avec Dieu. Il poussa alors les portes de l'église, il ferma les yeux et entra dans l'enceinte de la bâtisse.

-"...Merci, d'être là pour moi Ema.

Solon marchait a la lisière de la forêt, il pensait. Il pensait a tout a rien, a ce que sa vie allait devenir maintenant qu'il avait perdu son bras. Il avait découvert il y a peu de temps qu'il pouvait remplacer son bras manquant par une sorte de grosse griffe de pain qui lui inspirait plus le dégout qu'autre chose. Il était tellement perdu dans ses réflexions qu'il n'entendit pas les bruissement dans les buissons à coté de lui.
Soudain, il sentit une présence, il leva la tête, un grognement retenti derrière lui. Il resta paralysé par la peur. Non, pas encore! Il n'avait plus envie de se battre, il était irrémédiablement faible. Il ferma les yeux et entama une prière intérieure, attendant la mort avec angoisse. Pourquoi avoir peur? Il sera bientôt aux cotés de sa mère dans le royaume infini de Dieu! Parce que Dieu pardonne aux Hommes, sera -t'il pardonné de sa lâcheté? Tout se passa alors très vite, le jeune garçon rouvrit les yeux prêt a faire face et se retourna, il y avait quelqu'un d'autre devant lui, en quelques mouvements, la bête était a terre...

-"...que?! Comment avez vous fait?! Balbutia Solon muet, oubliant qu'il devrait être reconnaissant.

Nyo a complètement changer pendant l' année passée. Il était partit explorer l' énorme pensionnat seul, s' est évidement perdu, et a continué d' errer pendant plusieurs mois.

Il a ré-aperçu des personnes vivantes mais n'osa pas s' approcher d'elles, il savait encore parler correctement, et son hygiène était maintenue au correct car il avait appris à se changer en chat sans contact humain, et c' est bien connu, les chats font leur toilette eux mêmes, et ne puent jamais (à par peut-être de la gueule parfois... mais ça c' est un aut' problème).

A vrai dire, la peur le bloquait, la peur de tomber sur une personne qui lui voudrait du mal, ne savant que faire il s'est enfui encore plus profondément dans le manoir.

D'aucun pourraient demander comment il a survécu un an sans manger ni boire, et bien c'est impossible de survivre aussi longtemps sans faire cela. Mais Nyo avait largement de quoi manger et boire, entre les forêts possédant quelques fois des ruisseaux, et les cuisines abandonnées du manoir regorgeant de nourritures plus ou moins moisie pour certaines. Et dans les pires situations il chassait les souris et les rat sous sa forme de félin. Son physique s'en ressentit tout de même et il se retrouva plus maigre encore qu'il ne l' était.

N'ayant conservé de ses vêtements seulement son jean gris désormais usé, troué, faute de pouvoir transporter le reste sous la forme de chat qu'il prenait la plupart du temps pour se déplacer, il alla voir vêtu de cet unique tissu une personne avec laquelle il discuta un peu, et il décida d' arrêter de se cacher.

L'étrange et sombre personnage indiqua la direction pour aller au plus court vers les endroits fréquentés par les autres pensionnaires, et lorsque Nyo se retourna pour remercier l'individu, chose qu'il avait omi, il ne vit derrière lui que la noirceur du couloir mal éclairé sans aucun signe de vie à l' horizon...