Partie I - l'Après. [Pv Rikka] {FLASH BACK}

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Partie I – l’Après.

Véranda Secrète, 18h33

Ses doigts fins, mais fermes, caressèrent délicatement les pétales de la jonquille. Cette fleur était magnifique. Normal, c’était la préférée d’Alice. Il avait confiance en elle, concernant toutes ces petites choses insignifiantes.

Penser à sa sœur lui fit mal, tout à coup. Il n’espérait plus ; Alice était partie. Partie où ? Dans quel sens ? Il n’en savait rien, et avait passé les dernières semaines à la chercher, nuit et jour. Il ne l’avait pas trouvée. Elle n’était nulle part, elle s’était évaporé, comme une évanescence éphémère... De quels moyens détournés avait-elle usé ? Comment avait-elle réussi à s’échapper, quand tous s’était résignés ? Mais surtout, pourquoi était-elle partie sans lui ? Pourtant, il avait tellement besoin d’elle, à ce moment ! Depuis sa « mort », à chaque problème rencontré, elle était venue le retrouver pour en discuter, et l’aider dans ses choix. Bien entendu, il la repoussait souvent, répliquant qu’il n’était pas le genre de gamin qui avait besoin de conseils ! Mais au fond… Elle lui était nécessaire. Il ne se sentait pas très bien, en ce jour-là, avait comme un mélange acidulé de sentiments dans son être, et désirait sa présence à tout prix, pour éclaircir tout cela. Non pas qu’il soit le genre de petit garçon à se réfugier dans les jupes de sa sœur, mais il restait encore des derniers évènements des sensations… étranges en lui. Trop étranges, même pour un vampire.

Il était content de ce qu’il avait fait, et ne pouvait retenir un sourire machiavélique lorsqu’il y repensait. Mais autre part, sa conscience lui disait qu’il n’aurait peut-être pas dut. Non seulement car cela lui donnait une mort de plus sur la conscience – qui était déjà assez chargée –, mais en plus, le visage de cette fille… Bah ! Il était inutile de se tourmenter davantage. Le mal était fait, et il était – et resterait – de toute façon maudit.

La jonquille se plia inéluctablement sous ses doigts marmoréens, avant de, brutalement, se casser. Il la porta à son visage, pour en humer l’odeur apaisante, comme si elle parviendrait à remettre ses pensées en ordre.

Rien n’y faisait. Il jeta sauvagement la jonquille au loin, sur le sol. A quoi bon être entouré de toutes les plus magnifiques plantations de la planète, à quoi bon se trouver au milieu des plus fabuleuses senteurs de la nature, à quoi bon être dans l’endroit le plus fantastique pour un amoureux du calme ? Si les deux seules filles chères à son cœur l’avaient maintenant laissé, rien n’avait plus de saveur. Comment avaient-elle pu le laisser, d’ailleurs ? N’était-il pas merveilleusement irrésistible ?

Une vague improbable de doute le submergea.

Et si toute sa deuxième vie n’avait été qu’un long mensonge ? Une grande histoire dont les moindres mots avaient d’abord été longuement médités, avant d’être jeté sur le papier ?

Bien que sa rancœur soit satisfaite, son bien-être n’était pas revenu entier. Le gêneur était disparu, mais lui, il lui manquait toujours quelque chose, c’était certain, à présent. Il voulait bien retourner dans le passé, changer le déroulement du chapitre, et vivre résigné pour l’éternité… Cela aurait été sans doute moins douloureux que les sentiments contradictoires qui le tiraillaient intérieurement.

Il n’eut pas le temps de réfléchir d’avantage. Même malgré ces semblants de remords, Elliot arborait toujours une expression blasée, orgueilleuse, et il adressa un sourire carnassier à la deuxième personne à s’être éloignée de lui psychiquement, qui venait de s’approcher physiquement, le regard dur.

Et cela ne présageait rien de bon…

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Elliot.
Il était en face d’elle. Elle était venue ici en quête de réconfort, mais elle savait qu’à moins d’aller en haut de la culminante tour, de vérifier si un vampire n’était pas dans le coin et de s’y jeter, elle ne le retrouverait pas.
Pas encore.
Rikka Boyd regardait Elliot Cullen.
Il n’avait pas changé. C’était toujours ce que l’on se disait lorsqu’on revoyait quelqu’un, n’est-ce pas ? « Il n’a pas changé, elle n’a pas changée ». Pour se réconforter, justement. Se dire qu’il s’agissait toujours de la même personne, alors qu’en réalité, les changements, bien qu’invisibles, étaient bien là. Mais elle ne pensa pas à tout cela. Il était le même, point. Avec ce sourire horrible. Elle l’avait trouvé si envoûtant, avant. Maintenant ce n’était plus rien. Elle savait que c’était de la pure fumée qui s’envolait si on soufflait un peu dessus. Il n’était que fumisterie. Artifices cachés, manipulation.

Et pourtant, elle l’avait aimé.

Elle l’aimait peut-être encore un peu. Parfois, les gens, malgré tout ce que l’être dit cher pouvait leur faire subir, s’entêtaient et s’accrochaient à leur sentiment. Rikka était de ce genre de personne. Elle s’entêtait pour rien, car elle savait qu’elle ne pourrait récolter qu’un sourire diabolique, une insulte déguisée, une fourberie. Jamais rien de plus. Mais ce jour là, quelque chose d’encore plus important dissimulait les sentiments qu’elle éprouvait. Quelque chose qui lui compressait les poumons, la faisant parfois même suffoquer, la faisant se déshydrater par le biais de ces gouttes d’eau salées qui roulaient sur ses joues avant d’aller se perdre au coin de sa bouche ou dans ses cheveux. Elle détestait ce sentiment. Cette impression que tout l’abandonnait, qu’elle ne se contrôlait même plus. Comme si son corps ne lui appartenait plus. Elle avait déjà ressenti cela dans le passé. Mais c'était moins fort, moins virulent, moins omniprésent que ce jour-là. Même l'odeur des fleurs n'atténuait pas cette sensation de mal-être. Quoi de plus horrible que ne plus se sentir soi-même ?

« Elliot… » murmura-t-elle.

Le prénom lui faisait mal. Un coup en pleins milieu de son cœur meurtri. Elle releva ses yeux sombres vers lui, avec toute la haine qu’elle pouvait lui vouer.

Rien.

Il n’y avait rien à lui donner. Elle ne ressentait même plus le chagrin. Plus rien. Elle se contenta de s’écrouler sur le banc, de plonger son visage dans ses mains. Rien que l’évocation de son nom la faisait perdre son contrôle. Elle n’arrivait même pas à pleurer, tellement le nœud qui lui compressait la poitrine était ferme.

« Pourquoi tu as fais ça, hein ? »

Elle releva ses yeux marron, essayant de le fusiller du regard. En vain. Elle ne savait que le regarder, le trouver beau, magnifique même, mais horriblement laid à l’intérieur.
Elle ne servait à rien, après tout. Elle n’avait jamais été autre chose qu’un jouet entre eux deux. Un prétexte pour se déchirer, se faire mal. Un prétexte… juste un prétexte.

Elle tenta de se relever, mais sentait son poids peser si lourds sur ses minces jambes. Elle n’y arriva pas.

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Pourquoi fallait-il que le destin s’évertue à rassembler deux êtres non compatibles ? Pourquoi avait-il fallu, qu’entre tous les pensionnaires de ce maudit manoir, ce soit elle qu’il ait choisi pour entrer à son tour dans cette vaste pièce ? Elliot serra le poing, impuissant face à cette force bien trop puissante, même pour lui. Tout cela n’était que fatalité, n’est-ce pas ? Une punition du ciel, pour le crime qu’il avait commis et l’absence de remords qui perdurait ? Bien qu’Elliot ne soit pas croyant, il estima qu’il était inutile de lutter davantage.

Il ne releva pas la question de Rikka. De toute façon, quelle réponse aurait-il pu lui soumettre ? Il savait bien que ce qu’il avait fait était mal, mais il en avait déjà tellement fait d’autres choses de même acabit. Pourquoi cette fois-ci, cependant, lui paraissait-elle différente ? Elliot se passa la main dans les cheveux, les ébouriffant un peu. Il réfléchissait. Que dire ? De toute façon, il n’aurait rien pu corriger, rien pu rectifier, rien pu arranger. Il n’avait pas le pouvoir de remonter dans le temps, et savait très bien que tout était vain.

Il venait de se brouiller avec l’une des seules personnes pour qui il avait quelques sentiments. Tout cela n’était-il pas parti d’un jeu stupide, au départ ? D’un « Attrape-moi si tu le peux ! » ? Rikka qui cherchait à connaître la véritable nature d’Elliot, et Elliot qui ne pensait qu’à manipuler Rikka. Quelque part, leurs objectifs avaient tout deux été atteints : Elle savait qu’il était un vampire ; il l’avait poussée au suicide – et avait gardé un fort pouvoir d’intimidation sur elle. Ils étaient tout deux gagnants, tout deux perdants. Du moins, la vie leur paraissait désormais fade, sans saveur ; ils avaient tout perdu, à cause de leur simple rencontre.

Et ces deux êtres minables s’aimaient. Oh, bien sûr, dans l’esprit de l’un, ils s’étaient aimés, mais la vérité étaient que leurs sentiments à tous les deux demeuraient encore. C’était un amour destructeur dissimulé, des passions masquées, mais surtout une conscience certaine que cela ne devait pas être.

« Qu’avait-il de plus que moi ? » demanda-t-il brusquement.

C’était une question qui le travaillait depuis un bon moment. Pourquoi lui avait-elle préféré Yuki ? Un simple samouraï, moins puissant, au physique moins envoûtant, au caractère trop mou… Oui, voila, et le pire était que lui-même avait déjà une fiancée ! Ils formaient vraiment un beau couple de traîtres… Ou plutôt ils avaient formé…

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Assise sur le banc, l’expression d’une profonde blessure infectée infligée par un être aimé qui demeurait, acide, flottant sur ses traits de métisse.
Elle ne luttait même plus depuis des semaines, des mois. Elle ne pouvait plus lutter, elle avait compris avant Elliot qu’il était inutile de se rebeller contre une force qu’on ne voyait même pas, contre laquelle nous étions pareils à des fourmis face à des humains. Elle semblait éteinte, comme si l’ampoule qui la faisait sourire quelques mois avant d’entrer dans le pensionnat avait grillée. Ils s’étaient rencontrés, et leur vie était fichue.
Elle releva faiblement la tête, pitoyable dans sa tristesse, lorsqu’il lui posa la question qu’il lui avait déjà posée plusieurs fois.
Qu’avait-il de plus que lui.
Elle laissa retomber sa tête, observant douloureusement ses mains qui se tordaient dans une expression de martyr entre ses deux genoux.

« Il n’était pas manipulateur. »

Et c’était tout. Que pouvait-elle lui ajouter de plus ? Il n’était pas plus beau, il était moins intelligent, plus violent lorsqu’il s’énervait. Son point fort était qu’il était loyal envers elle, tandis que lui avait juré sa perte dès que son regard avait croisé le sien.
Cela formait une assez nette différence, n’est-ce pas ? Rikka se sentit submergée par les remords de n’avoir trouvé que ça comme point fort à son ex-fiancé, tandis que le vil serpent qui se tenait devant elle n’avait plus qu’à rire pour conclure cette journée d’une façon logique. Mais la vie n’était jamais logique sauf dans les films à l’eau de rose, où les héros finissent toujours par s’aimer d’un amour profond et sans tâche, où ils vivront ensemble jusqu’à ce que la mort les sépare et même lorsque l’un mourra, l’autre attendra patiemment que la Faucheuse vienne le prendre à son tour sans jamais lorgner sur quelqu’un d’autre.
S’il ne se suicide pas pour le rejoindre immédiatement, naturellement.
Elle ne s’était pas éprise d’un amour sans tâche pour lui, pourtant, ne lui avouant jamais qu’elle en aimait secrètement un autre, le niant lorsqu’il lui demandait. Elle n’était qu’une fille de bas étages qui vivaient comme elle pouvait, qui trimait chaque jour pour avoir ce que d’autres réussissaient en un claquement de doigts, en un clignement d’yeux.

« Pourquoi me demandes-tu ça ? Quoi qu’il ait eu de plus que toi, c’est trop tard maintenant. »

Elle ravala le venin, acide, qui voulait la forcer à se jeter sur lui et à lui crier les pires horreurs qu’elle pouvait imaginer.
Il ne l’aimait pas, elle ne l’aimait pas.
Pas au sens romantique du terme, du moins.
Que l’amour était laid, sentiment pourri à la racine, qui ne pouvaient jamais donner quelque chose d’heureux tant il tuait des personnes l’une après l’autre. Il ne faisait que donner l’illusion, l’utopie que l’on pouvait rêver de partager sa vie avec une personne, qu’on pouvait triompher des obstacles par une union. Mais ce n’était que des fumisteries, après tout.
Rikka était morte depuis longtemps. Elle bougeait, parlait, mais elle était morte. Aussi morte qu’Elliot.

Elle était décédée et esseulée.

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__Ce jeu absurde duré trop longtemps, bien trop longtemps. Il était temps de conclure, bien qu’il ne savait pas encore de quelle façon. Chaque chose avait sa fin, aussi dure à mettre en place soit-elle. Tout était bien trop compliqué, et tous les sentiments et actes n’était plus assez clairs pour pouvoir être aisément discernés. Que s’était-il passé ? Qui était responsable ? Quelle avait été la cause première de tous leurs malheurs ? Il était maintenant bien trop impliqué pour se permettre d’avoir un avis, à présent. Et qui aurait donc le dernier mot ? Rikka n’était évidemment pas en état de reprendre les rênes du meneur, et la tâche revenait bien entendu à Elliot. Après tout, c’était entièrement de sa faute.

__Il esquissa un mouvement lent de son bras, semblant vouloir le lever pour caresser le visage de la belle femme spectrale devant lui, mais il s’immobilisa à mi-chemin, et serra le poing. Ça n’avait aucun sens ! Comment une telle créature, faible et brisée, pouvait-elle paraître aussi attirante à ses yeux ? Tout cela était injuste. C’était normal que toutes les demoiselles encore assez jeunes et naïves pour se permettre de reluquer les garçons en jouant les ingénues se soient toutes retournées sur son passage, fixant son visage parfait comme s’il s’agissait d’un mirage sublime ; c’était normal qu’aucune personne rencontrée jusqu’alors n’ait pu retenir un coup d’œil en sa direction, quelque soit leur âge ou leur sexe ; mais comment lui, justement, lui, pouvait-il trouver quelque chose à cette figure blafarde et ces cheveux de jais, ce corps minable qui ne valait même pas le dixième de celui d’une bonne putain ? Et ces yeux, affreux, vides, accusateurs et ternis par la douleur, pourquoi se sentait-il ainsi alors qu’elle les levait vers lui, avant de les baisser, lasse ? Il était victime d’un sortilège, depuis le début peut-être, et il n’avait rien remarqué. Peut-être même qu’il s’agissait du don de cette nana, comment avait-il pu être aussi bête ? Mais non, il n’y avait rien à remarquer. Il n’y avait ni magie, ni illusion, peut-être simplement un voile qui les empêchait de s’atteindre l’un l’autre, simplement un mur qui les séparait, à jamais, sans aucun doute.

____« Ecoute, Rikka… »

__Rikka. C’était un joli nom. Sans doute ce qu’il y avait de plus joli, objectivement, chez cette fille. C’était qu’un assemblage de lettre était plus difficilement laid qu’un physique palpable, vu qu’il était choisi, et que le second non. Que lui avait-elle dit à propos, déjà ? Enfin, il était aussi possible qu’elle ne le lui ait rien dit. Et que dans la folie de sa passion, il ait recherché tout seul la signification de ces cinq lettres. Ou bien même qu’il la connaissait déjà, ayant vécu plus longtemps que tous les mortels, et disposant de suffisamment de temps devant lui pour apprendre une dizaine de langues de plus. Toujours était-il que “Rikka” était l’équivalent de “Neige” en japonais, il en était certain. Ah ? C’était peut-être ça, la clé de tout. Le mystère oriental qu’elle représentait était peut-être ce qui la rendait si désirable – du moins essayait-il se s’en persuader.

_“Ou bien, pensa-t-il, plus fataliste que jamais, c’est celle qu’on a chargé de me punir… Pour toutes les fautes que j’ai commises dans cette vie et dans l’autre…”

____« Je ne pourrais pas te présenter mes excuses, car cela ne serait pas sincère. Néanmoins, j’aimerais pouvoir te faire une promesse – une dernière. Je te jure que jamais plus tu ne me verras, ni n’entendra parler de moi. Je sais bien que ce ne sera pas comme si je n’avais jamais existé, mais désormais, toutes les peines ou les malheurs qui t’accableront n’auront aucun rapport avec moi. »

__Tant pis. Tant pis s’il fallait accepter de ne plus la revoir pour lui garantir un bonheur à venir. Il avait été impuissant à protéger Alice, et avait détruit Rikka. La seule action qui lui restait à faire était de se retirer, désormais.

____« C’est la dernière chose que je puisse faire pour toi. Au revoir. », conclut-il en tournant les talons, levant vaguement la main en signe d’adieu.

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Rikka Boyd.
Seize ans.
« Bonsoir. Je m’appelle Rikka. »
« Enchanté Rikka, je m’appelle Elliot. »

Ces mots-là, elle les avait déjà oubliés depuis longtemps. Elle n’avait pas d’attention à porter à une simple rencontre, n’est-ce pas ? La rencontre d’un beau jeune homme dans la tour, lorsque la nuit semblait apprécier à les envelopper dans ce voile d’étrangeté qui l’avait tant séduite. Elle avait fait paraître Rikka plus forte et intelligente qu’elle ne l’était, elle avait présenté Elliot comme l’être parfait. Plus qu’il ne le serait jamais.
Alors, oui, c’était mal, mais peut-être n’avait elle aimé qu’Elliot, du début à la fin. La fin était ce jour là, pour Elliot. La fin, lorsqu’il renonçait à continuer à la faire plier, répétant son geste jusqu’à ce que, telle cette jonquille, elle se brise, une fois pour toute.
Peut-être n’était-ce pas vrai. Mais maintenant qu’il n’était plus, elle ne le saura jamais.
Ce voile de nuit avait peut-être tout arrangé. Ce voile qui les séparait encore, refusant de disparaître. Ou du moins, le cache d’Elliot refusait de s’effacer. Rikka était déjà tombée face au beau vampire, ne supportant pas la cadence qu’il imposait. Elle avait perdu, elle en était consciente, et cela n’avait que peu d’importance. Tout ce qu’il l’importait, à présent, c’est de tenir sur ses deux jambes sans tomber encore une fois. Elle avait réapprit à marcher, elle n’allait pas recommencer à dégringoler pour si peu, n’est-ce pas ?

Pour si peu…

La vie de Rikka était bien vide, maintenant. Il n’y avait plus personne pour l’épauler, ou pour lui faire savoir qu’on faisait attention à elle, en bien ou en mal. A présent, elle était redevenue la fille solitaire du début, effacée et peu bavarde aux yeux de tous. Elle n’était plus Rikka, la fiancée, ou Rikka, celle qu’il fallait briser. Elle était celle qui ne parlait pas beaucoup.
Elle n’aimait pas cette sensation, cette idée qu’elle ne servait plus à rien, ce sentiment d’inutilité et de gâchis. Elle avait gaspillé une année de sa vie, elle n’en gaspillerait plus.
Elliot n’allait pas s’en tirer comme ça. Il avait commit quelque chose, il devrait s’en affranchir, s’il te pouvait. Il n’avait pas le droit de la laisser tomber ainsi, de faire comme si rien ne s’était passé, qu’elle pouvait facilement oublier comme il s’était comporté, comment il avait pris part à sa vie, pendant un an.

« Le 16 juin, j’avais rencontré Elliot Cullen. Le même jour, je fus sa petite amie officielle. Le 8 juillet, Yuki m’embrassa. Le lendemain, Elliot rompit. Le jour-même, j’attentais à ma vie. Et ce fut Elliot qui me rattrapa. »

En ces lieux, il s’était passé nombre de choses. En ces lieux, Elliot Cullen avait commencé à étendre son emprise sur la jeune et mille fois trop manipulable américano-nipponne.

« Elliot… »

Elle commença sa phrase, sans l’achever. Tandis qu’il se retournait, elle se sentait encore plus mal. Il la brisait, il l’écrasait petit bout par petit bout, et quand elle était à son paroxysme de malheur, il la laissait tomber. Elle refusait. Il ne pouvait pas se conduire comme cela, n’est-ce pas ?
Et puis, elle n’avait plus qu’une personne sur qui s’agripper désespérément, moule à son rocher balloté par les flots incessants.

« Elliot, tu ne vas pas me laisser comme ça, toute seule, hein ? » murmura-t-elle, le sanglot continuant d’affluer, étouffant ses poumons, la privant tellement d’air qu’elle devait prendre de grandes et profondes inspirations pour obtenir l’oxygène nécessaire.

« Elliot, et si jamais ça recommençait comme à la tour l’année dernière, tu réagirais comment, hein ? Comment tu veux que je me débrouille ? »

C’était malheureux, c’était masochiste. Rikka Boyd n’avait qu’une personne pour l’aider, ou même pour lui faire comprendre que quelqu’un était là. Et cette personne était celle qu’elle aurait dû détester.
Mais elle le voyait partir, lui tournant le dos, et elle sentait toute sa raison s’envoler.
La jeune fille avait toujours été d’une phobie de la solitude à en tuer des bœufs.

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« Elliot, et si jamais ça recommençait comme à la tour l’année dernière, tu réagirais comment, hein ? Comment tu veux que je me débrouille ?
- Ben, comme tu veux, j'm'en fous maintenant ! Et poum dans ta teuté 8D »

Sur ce, Elliot partit, laissant Rikka en plan, totalement ahurie.

_______ FIN _______

Mais non, je blague 8D

"ELLIOT !!!!!!11eleven!!!one!!"

Mé Eliot ne lékouté Dja plu, é été sorti. Elle secroula en pleura a chod larm

AND THEN THERE WERE NONE

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