Kmo emo ? Emo Aelan ! /o/

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Clac, cria la porte pour exprimer sa douleur. La ferme, grognasse ! Aboya t-il à l’adresse de la triste porte endolorie d’être poussée si violemment. Nathanaël donna un vigoureux coup de pied dans le mur en s’arrachant un Raaaah ! exaspéré. La garce, elle était passée devant lui sans même un regard. Rien qu’un salut et une bise, c’était déjà trop, hein ? Qui ça ? Mais Key, qui d’autre ? Elle s’était faite des copines et voilà, aux oubliettes le Nathy. Cette saleté n’était même pas capable de prononcer son nom en entier en plus. Nathy, Nate, Nath’, Nanou, baaah la traînée ! A croire que Na-Tha-Na-Ël c’était trop compliqué même pour un cerveau de fille.
Oh et puis peu importe. Qu’est-ce qu’il en avait à faire, d’elle ? Il sortait avec Aelan. Elle était gentille, Aelan, elle était mignonne et pas trop collante... Il ne se souvenait même pas l’avoir embrassée au moins une fois. Ah si, une ! Enfin ... Non peut-être pas. D’abord pourquoi il sortait avec Aelan, en fait ? Ah, oui ... Key, qui d’autre. Nate frappa du plat de la main sur le mur. Il se figea, interloqué. C’était quoi ce “mur” ? Il y avait des fleurs qui poussaient sur le mur comme sur de la terre. Oui, des petites fleurs blanches et des petites fleurs jaunes qui sortaient du papier peint un peu sale. Il détacha une tête de fleur blanche de son menu tronc vert, tout fin et tout mignon. Il la regarda un moment, intéressé, curieux, moment où il ressembla étrangement à un homme préhistorique découvrant un joyau, ou à un bébé découvrant ses doigts, ou à autre chose enfin tout ce que vous voulez mais en tous cas il avait l’air un peu bête. Il cligna des yeux. Il brisa les multiples oreilles blanches en les écrabouillant entre ses doigts en colère. Et tiens que j’t’en fiche de l’amour, adorable Key fraîche, métaphorisée en petit lutin à corolle de neige.
Nathanaël leva la tête. Autour de lui, la salle des cœurs semblait venue du pays des rêves de la planète Morphée. Elle était vide, carrément vide elle ne contenait rien que de l’air, elle était plus carrée qu’un carré neuf sur neuf, la chambre devait faire une trentaine de mètres carrés. Le plafond était bas, le jeune homme le touchait aisément en dressant le bras. Le par terre était entièrement vêtu d’un tapis moutonneux, grisâtre d’usure, si moelleux que s’y coucher se trouvait agréable malgré la poussière.
Il s’assit à même le sol, bien au centre de la pièce, déplissant son jean slim au niveau des genoux. Il avait vu que c’était à la mode, par-dessus l’épaule d’Allen sur son ordinateur, et quand il avait ouvert son armoire plus tard, il y avait trouvé quatre pantalons de la sorte, exauçant son moyen vœu de rester dans l’air du temps malgré la quarantaine pour toujours. Il y avait trouvé un chapeau aussi, mais il n’avait pas une tête à chapeau et cette mode là ne lui plaisait pas. Avant qu’il ne se laisse piéger la tendance était aux tecktoniks. Mode affreuse qu’il avait essayé de contrecarrer avec ses allures de dandy ostentatoires.
Un coup de tête lui battit les cheveux sur le visage pour qu’il s’adonne à un jeu qu’il aimait bien, puérilement. Il essayait de s’attraper les cheveux dans la bouche, et il y arrivait de plus en plus au fil du temps – quoi de plus évidemment normal étant donné que ses cheveux poussaient. Il se disait que s’il avait des favoris, comme la mode du vingtième le préconisait, il n’aurait plus jamais de difficulté à gagner ce jeu qui perdrait alors sa valeur déjà quasi nulle [au yeux des autres. Ils ne se rendaient pas compte à quel point c’était distrayant.(c’était aussi drôle que pour un chien de courir après sa propre queue)]

Non mais vraiment, cette Key il fallait vraiment qu’il arrive à se la sortir de la tête, s’imposa t-il en essayant de happer en vain une mèche brune de sa tempe. Il sortit sa langue pour enticher un cheveu jusqu’à ses lèvres en rouspétant intérieurement contre Key, la futilité de sa relation avec Aelan ainsi que les affres de l’amour.
Gnniiiii... La porte s’ouvrait en grincillant sournoisement.
Nathanaël tourna vivement la tête : c’était Aelan. (Tiens donc ...)

“Oh, Aelan. Dit-il avec un vague sourire en accueil pour sa petite copine. Tu vas bien, choupette ?”

+

Elle poussa la porte en la faisant grincer. C’était la salle des cœurs. Aelan y était déjà rentrée. Il y a un certain temps. La pièce s’était transformée en vestige de l’année écoulée. De son premier petit copain, Nathanaël, jusqu’aux différentes rencontres que le destin l’avait amené à faire. Le Destin. C’était tellement magique. Elle ne savait si tout était écrit ou si c’était, nous, pauvres humains, qui le tracions de nos doigts tremblotants. Tout était peut-être noté pour toujours dans la pierre… Ou encore dans les nuages, là-haut, si près des étoiles, et de la lune… C’en était presque un rêve.

Elle entra dans la salle et y aperçut quelqu’un. C’était lui. Il la salua, en appelant Choupette. C’était mignon, mais, pour elle qui n’avait jamais eut de petit ami -comme disent les adolescentes complexées quand leur bien aimé leur accorde un regard- ça lui faisait bizarre. Des brusques soubresauts dans l’estomac. Elle lui sourit et s’assit en tailleurs à ses côtés. Elle s’était vêtue d’un jeans –chose plutôt rare- et d’un tee-shirt jaune. Couleurs chaude et ostensible qui ne lui étaient pas habituelle. Elle l’avait emprunté à Betty, une des filles de sa chambre. Elle espérait qu’il aimerait. Son copain avait mis un slim. A la mode il parait. A vrai dire, Aelan n’en savait rien et s’en fichait comme d’une guigne. Après tout, qu’est-ce la mode ? Des certains goûts mis à l’avant, alors qu’ils sont tout aussi bien que d’autre. De toute façon, chacun était beau à sa manière. Et puis, il n’y a pas que ça. La gentillesse, la confiance, l’humour, la bonté… Bref, la beauté intérieure. Etre superficiel n’apporte rien à part l’antipathie des autres –à toute règle, existe son exception. Mais, autant le dire, Nathanaël était mignon. Gentil aussi.

Oui, je suis fatiguée

Murmura-t-elle…

Et toi ?

Elle évita de l’appeler par un de ces surnoms ridicules que les gens se donnent entre eux. Lapinou. Choupinou. Nathy-d-amour. Enfin, bref. De toute façon, il était très compliquer de trouver un surnom à quelqu’un. Il faut à la fois trouver quelque chose de pas trop grotesque, mais en même temps, le truc pas trop sérieux. Rahh, que la vie était compliquée.

Elle tripotait un bout de son tee-shirt jaune en l’observant. Ne savant pas trop ce qu’il fallait qu’elle pense. Il avait l’air préoccupé. Enfin, c’est comme ça que la demoiselle l’interprétait. Donc, il était sûrement préoccupé. Mais pas par quoi ? C’était étrange de savoir que certaine personne pouvait lire les pensées des autres. Réussir à décoder les autres humains est assez compliquer. Voir même, dans certains cas, impossible.

T’as l’aire bizarre

Elle n’avait rien à raconter. Aucun ragot qui pourrait l’intéresser.
Ses cheveux avaient poussés et à certains endroits, la teinture était partie. Il faudrait qu’elle se renseigne pour en récupéré. Peut-être à l’infirmerie. Elle ne savait pas trop. Mais, ce n’était pas très grave car le roux de ses cheveux n’avait pas encore vraiment fait surface.

Elle essayait de paraître le plus naturelle possible ce qui n’était pas fort fort convainquant. Mais bon, on fait ce qu’on peut, pas ce qu’on veut. Soufflant une mèche qui lui tombait devant les yeux, elle sourit au garçon.

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Désolée, ça raconte pas la même chose que le départ et c'est pluscourt ç_ç

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Elle s’était habillée de vêtements colorés si bien qu’il ne l’avait reconnue pas immédiatement, elle qui avait l’habitude de se fondre dans le décor. Aelan vint s’asseoir à côté de lui, en tailleur. Lui, il souffla sur le côté pour faire envoler sa mèche humide d’une salive dont avaient été enduits quelques cheveux par sa langue. Il remarqua l’espèce de “distance de sécurité” imposée par la place de sa copine. Nathanaël sourit et se rapprocha par petits sursauts, jusqu’à ce que leurs épaules, droite à lui, gauche à elle, se touchent. Par la finesse des tissus, il sentit la chaleur de sa peau dans leur point de contact. Fatiguée, qu’elle disait se sentir.

“Ça va, ça va.” Fredonna t-il sans la regarder. Il la sentait qui l’observait soucieusement mais choisissait, par gêne, par flemme, par poltronnerie, de ne pas l’affronter. Aelan n’était pas menaçante, néanmoins elle était tellement douce qu’il avait l’impression de la malmener rien qu’en lui disant bonjour. Alors faire croiser leurs yeux…
Et puis elle l’accusait d’être bizarre.
“Non, pourquoi ? S’enquit-il machinalement. Je vais bien.”

C’était vrai, surtout par rapport à tout à l’heure. La présence d’Aelan avait quelque chose d’apaisant qui le rendait toujours plus calme. Cependant qu’au contraire, Key le mettait dans tous ses états en ne faisant rien d’autre que l’ignorer, non-intentionnellement sans aucun doute, enfin tout de même ! Un bruissement de ses habits lui donnait des frissons, un mouvement de ses cheveux lui colorait les joues, un pincement de ses lèvres lui serrait la mâchoire.

C’était lui où il avait jeté un blanc ? Rahh … Il se passa la main dans les cheveux, inspira et se lança pour une improvisation sociale.

“Ça te va bien le… ça, là. Déclara t-il, un peu gêné, désireux de bien faire et conscient de foirer. Il montrait le long T-shirt jaune, si long qu’elle était un peu assise dessus. Sur les autres filles ça fait garçon manqué mais sur toi, c’est bien, je trouve.”

Oups… Est-ce qu’il venait de la traiter de garçon manqué ? Pourtant il le pensait bien, ce qu’il disait, et il n’avait pas l’impression de penser qu’Aelan avait l’air d’un garçon manqué. Non, mais elle était très jolie, hein, c’est que comme elle avait une silhouette un peu fluette ça lui allait bien, enfin … Tout ça il n’allait pas lui dire. A quoi bon, songeait-il, il aurait l’air plus maladroit que déjà il ne le paraissait. Et puis lui, Nathanaël Wainwright, maladroit ! Sa réputation en serait tâchée et cela, il ne le permettait surtout pas, n’est-ce pas, surtout quand il se trouvait dans un lieu où tout le monde connaissait tout le monde et où les ragots couraient plus vite qu’une escouade de jaguars.

Aelan, sans aucun doute mal à l’aise, lui découvrit ses dents aussi bien qu’elle put, ce à quoi le jeune homme répondit en lui décochant un clin d’œil complice de rien du tout mais complice quand même, décidément plus doué de son corps que de sa langue. (… même sans sous-entendre quoi que ce soit ça paraît suspect oO) Ensuite il se leva promptement, s’époussetant les fesses du pantalon qui serrait pas mal bien quand même et qui entravait beaucoup les mouvements. Nathanaël se pencha légèrement pour saisir la main de sa petite amie, et l’amena vers lui, la rendant debout sans lui avoir vraiment demandé si ça ne la dérangeait pas de se lever si tôt après s’être assise. Elle était légère comme une fleur, et il se demandait si ça lui avait fait plaisir qu’il lui prenne la main, comme ça, lui qui se montrait plutôt avare de marques de tendresse envers elle. D’ailleurs il la lâcha aussitôt qu’elle fût toute droite, et il regretta de l’avoir fait en songeant qu’il n’aurait pas dû immédiatement après.

Il éprouva une très grande lassitude quand il vit et se souvint que, en lui tirant les bords vers le bas, sur son T-shirt il y avait marqué en grand, en gros, en large et en travers FRENCH KISSER. Certes Aelan ne l’intéressait pas, ou plutôt plus, toutefois il était temps que toutes les choses qui l’entouraient cessassent de le lui rappeler. Sur ce, Nathanaël s’accroupit, tua une fleur en l’arrachant à sa tige et, oh !, non, il ne l’offrit ni la glissa animé d'une impulsion romantique dans les cheveux de sa petite copine, non il s’en caressa la lèvre en murmurant que ça sentait bon, regarde…

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haha

je plains la pauvre Aelan d'avoir un copain aussi nul.

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Il allait bien. Enfin, c’est ce qu’il disait. Mais Aelan se fia aveuglément à ce que disait le garçon. Elle avait confiance en lui. D’ailleurs, c’est ce qu’il faut entre deux personnes. La confiance. Sinon, où seraient les liens ? Sinon, chacun serait méfiant. Sinon, il n’y a plus qu’une angoisse permanente. C’est de cette manière qu’Aelan imaginait les choses. Il s’était rapproché d’elle et leurs épaules se touchaient. Elle ne s’écarta pas, car premièrement, on ne repousse pas son petit ami et deuxièmement cela ne la dérangea pas.
Il lui parla de ses nouveaux vêtements. Elle s’amusa en le voyant buter et reprendre ses phrases de peur de la vexée. Donc, il avait l’air d’aimer. A moins qu’il ne fasse que des compliments dans le vent. Il y avait tellement de garçons qui faisaient ça. Et la vérité ? La vérité, c’est comme les bulles de champagne, ça finit toujours par remonté à la surface. Parce que, même si on ne le dit pas tout de suite, les gens finissent toujours par apprendre les choses. Et c’est à ce moment que l’on maudit les commères. Elles ne peuvent s’empêcher de raconter les choses et même de les déformées. Il ne faut jamais allez dire à quelqu’un que l’on a fait ça avec ci, car bientôt les gens sauront le contraire. En conclusion, il ne faut pas mentir.

Merci.

Elle ne murmurait plus. Si une quelconque personne était arrivée quelques instants auparavant, elle aurait pu croit que le garçon lui faisait peur, à Aelan. Ce qui n’était -évidemment ?- pas le cas. Elle souriait même à présent. Il était tellement gentil qu’aucune personne censée ne pouvait penser que Nathanaël effrayait la jeune fille.

Elle ne savait plus vraiment plus quoi faire ou dire. Elle n’était pas très prolixe, comme on dit. D’ailleurs, elle ne l’était pas du tout. Le silence lui suffisait. Elle n’avait pas besoin de parler pour comprendre les gens ou se faire comprendre. Un simple regard, un sourire, ou même un clin d’œil comme le garçon venait de faire, était suffisant.
Elle poussa un soupir inaudible. Bien qu’elle ne le soit pas en ce moment, Aelan se sentait un peu seule. Seule devant un garçon qui savait ce qu’il devait faire dans ces moments, contrairement à la jeune fille qui était perdue, paumée. Elle essaya quand même de ne pas paraître trop pathétique ou trop ridicule devant lui.
Il se leva, frotta son pantalon et prit la main de l’adolescente afin de l’attirer près de lui. Dès qu’elle fut droite, il la lâcha aussi soudainement que si elle s’était mise à bruler. Elle se demandait bien pourquoi, mais elle n’avait pas trouvé de réponse à la question. Et elle n’était pas sûre qu’elle le sache un jour. Quoique, on n’est sur de rien.

Il prit une fleur qui avait poussé sur le sol. Et en huma l’odeur et déclara que ça sentait bon. Aelan en cueilli une, mais ne savant pas trop quoi en faire, la redéposa sur le sol. De toute façon, elle ne savait pas du tout ce qu’il fallait qu’elle dise ou qu’elle fasse. Elle se contenta de le regarder. Pas vraiment dans les yeux car il avait l’air absorbé par la fleur qu’il avait en main. Elle aurait voulu être un peu plus proche du jeune homme… Elle entrelaçait ses doigts, si bien que l’on aurait pu se demander pourquoi il n’y avait pas encore de nœud.

Tu veux faire quelque chose ?

Il fallait bien que l’un des deux rompe le silence. Se serait la jeune fille alors.

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La petite fleur parfumée d’espèce inconnue se laissa démembrer de ses pétales sans un cri, entre les doigts brutaux de Nathanaël. Elle m’aime, elle m’aime pas, elle m’aime, elle m’aime pas, et ... elle m’aime. Bien, il s’agissait désormais de découvrir qui était la fille concernée. Alors, est-ce qu’il voulait faire quelque chose ? Ouais, aller voir Key et lui refaire la tronche, elle l’aura mérité, et défigurée elle ne l’intéresserait plus.

“Euh ouais, mais quoi ?”S’enquit-il en croisant les bras, cachant par là-même le dérangeant FRENCH KISSER en couleurs de lumière qui semblait plus que suggestif dans une telle situation : le copain entreprenant de presque seize ans avec sa copine mignonne de quinze ans, tous les deux pubères et tous les deux seuls mais ensemble dans une chambre fleurie à la moquette confortable. Brrr ! Nathanaël fut secoué d’un frisson en y songeant. Lui ... faire ça ... avec elle ? Dame ! Il ne l’avait jamais fait et ce n’était pas à cette timide enfant qu’il allait donner son corps. Ça avait l’air presque incestueux. Il s’éleva en demi-pointes, traduction peut-être de son désir de s’éloigner de ce lit potentiel que figurait le par terre, habillé d’une moue perplexe pour masque.

Il se mit à marcher, rondant, rôdant, autour de sa belle, sans amour, sans désir, effectuant ces mouvements circulaires dans le but unique de faire quelque chose.

“Je sais pas... J’ai bien envie d’une glace mais je crois qu’ici il n’y en a pas, ahah...”

C’était un rire trop faux. Il essaya, en vain certainement, de le faire passer pour une quinte de toux. Hummm, Key, Key, Key... Il n’avait que ce mot-là dans la tête, il s’en fallait toujours de peu qu’il ne le laisse s’échapper de sa bouche. Ça lui donnait une horreur de mauvaise conscience. Qu’est-ce qu’il attendait pour casser ? Il dévisagea d’une furtive œillade dissimulée par un rideau de ses cheveux Aelan. Un ange... Elle était trop gentille, trop mignonne, trop fragile, pour qu’il ose l’abandonner au bord de la route.
Heureusement qu’il n’avait pas d’ongles, où bien c’auraient été de peau dans les paumes de ses mains qu’il aurait manqué. De toute façon il les rongeait. Les poings serrés, au creux de ses bras croisés, il se baladait toujours en rond autour de la jeune fille.

Il avait la démarche lente mais malhabile, il s’appliquait sans y arriver à mettre la même distance entre chaque pas. Il n’avait rien d’autre à faire. Aelan, la jolie Aelan, centre du cercle irrégulier que traçait son amoureux, dans son T-shirt jaune tape à l’œil et dans son jean cache-formes. Rien dans ses cheveux sombres aux longueurs irrégulières, sa peau blême, diaphane sur les minces veines qui ornaient ses tempes, tendue sur ses joues juvéniles, son grand regard outremer rayé de ses immenses cils, son cou délicat, sa mâchoire douce, rien jusqu’à ses ongles soignés n’attirait Nathanaël, et plus il la regardait plus il le comprenait, s’occupant à lui tourner autour comme s’il avait été un vautour, dans une autre vie.

Le fait était qu’elle n’avait rien à voir avec la plantureuse Key Pennywise, qui hantait ses songes et ses réalités avec des manières de dame blanche envoûtante. Pétillante, casse-cou, charmante, gracieuse, pulpeuse, brûlante, désirable, et toutes sortes d’autres adjectifs qui ne terminaient jamais en –asse ou en –âtre accompagnaient l’image qu’il avait d’elle en permanence.

Si c’était de l’amour, sur ça il n’y avait aucun doute. Oui ! Oui oui oui ! Comme un fou, comme un soldat, comme une réplique d’Ashley Tisdale, il aimait chaque centimètre carré de son corps qu’il embrassait chacun en rêve, il aimait son parfum suave, son exquise présence qui emplissait toujours la pièce où elle entrait d’un peu d’elle, faisant qu’il n’était plus rare de voir Nathanaël, quelques fois, vautré sur un tapis, un sourire béat sous le nez, respirant à pleins poumons le rien qui l’entourait en cherchant imbécilement un indice, une trace effluente de la fille éprise.

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Elle soupira, exaspérée par l’intérêt qu’il portait à cette imbécile de fleure. Et elle alors ? Elle le regarda commencer à tourner autour d’elle. Elle ne lui répondit même pas. Il voulait une glace. Ben, qu’est-ce qu’on pouvait y faire. Suffisait de pas avoir poussé la porte de cet endroit et on en aurait, des glaces. Mais il était trop tard, trop tard pour se lamenter ou espéré faire marche arrière. C’est fini, quand on est rentré, on ressort plus. Sinon, où serait l’amusement des I ? Même si Aelan ne voyait pas trop ce qui était marrant dans le kidnapping de centaine de jeunes qui avaient encore la vie devant eux.

Elle souffla sur une mèche qui lui tombait devant les yeux. Bon, et après ? Ils n’allaient quand même pas rester comme deux idiots dans cette salle –trop fleurie d’ailleurs- à se jeter des coups d’œil furtifs ? Si c’est ça l’amour, la jeune fille n’y voyait aucun intérêt. Si c’était le ça, elle préférait de loin le célibat. Elle voulait faire quelque chose, bouger ! Et ne pas rester comme un poireau sans rien faire.

Elle ferma les yeux un instant. Elle avait mal à la tête. Quand elle les rouvrit, il était toujours à faire les cents pas. Aelan bailla discrètement. Bon, il faillait qu’elle réfléchisse, et en vitesse. Elle en avait marre de le voir faire les cents pas.

Tu me donne le tournis, arrête

Assez sec comme phrase, même un peu trop. Elle regarda ses pieds -qu’ils étaient beaux dans des baskets. A ce moment, elle se souvint de Seiichi. Pourquoi maintenant ? De toute façon, ils ne s’étaient plus vus depuis plus d’un an. Il était peut-être mort, qui sait. Cette pensée était assez douloureuse, elle aurait bien voulu le revoir. Peut-être allait-il débarquer à l’improviste ? Non, surement pas. Ils ne s’étaient plus vus, et ce n’est pas maintenant, alors qu’elle se trouvait en présence de Natanaël, son petit ami, qu’il allait arriver. C’était trop complexe pour que ça se passe ainsi. Ils devraient s’expliquer et se parler, se raconter ce qu’ils avaient fait en trois-cent-soixante-cinq jours. Même si les mots étaient parfois de trop… Ils se comprenaient, il ne fallait pas plus du silence…

Aelan revint doucement à la réalité. Elle regardait toujours ses chaussures posées sur le sol fleuri. Bon, ça ne résolvait pas le problème de ce qu’ils allaient faire… De toute manière, il n’y avait que peu de divertissement dans cet endroit. Le pensionnat. Même si tout cela ressemblait plus à une prison qu’autre chose. Ne plus sortir était le synonyme de « enfermé » qui vient de « fermé » et une prison est fermée. Il était là le lien. Je vous accorde que le résonnement est un peu biscornu, mais le lien est là et restera. Pensionnat-enfermé-fermé-prison-pensionnat-emfermé-fermé-prison-pensionnat-enfermé-fermé-prison… Ces quelques mots ’’innocents’’ s’entrechoquaient dans sa tête.

Elle ne le regardait toujours pas, elle l’avait peut-être vexé de la façon dont elle lui avait dit d’arrêter. D’ailleurs elle n’était même pas sûre qu’il se soit vraiment stoppé. Elle n’entendait plus rien. En fait, elle n’écoutait pas. Elle ne faisait pas attention. Elle était trop occupée à faire un lien dans les événements qui s’étaient produit. Pensionnat-enfermé-fermé-prison-pensionnat-enfermé-fermé-prison…

Ciel que la vie est compliquée. Les relations humaines aussi. Elle ne s’en était vraiment jamais rendu compte. Elle préférait rester dans son monde à elle. Eloignée de toute « vie humaine », évitant ainsi les problèmes ou les disputes.

Sujet: Re: Kmo emo ? Emo Aelan ! /o/ Mar 21 Oct 2008 - 22:21

A un moment dans sa ronde il s’arrêta. Il fallait bien, puisqu’Aelan lui avait demandé. Et même, en fait elle le lui avait ordonné. De toute façon il n’aurait jamais eu l’idée de continuer, après qu’elle avait dit que cela lui donnait le tournis. Lui vouloir du mal, quelle idée ! Il l’aimait bien, Aelan, et même, il lui semblait inconcevable qu’on puisse ne pas l’apprécier. Enfin ... Moins – mais juste un petit peu, moins – maintenant qu’il l’avait vue se montrer plus ou moins en colère, devant lui. Elle paraissait agacée. Qu’avait-il bien pu faire comme bourde, encore, pour irriter une si flegmatique nature ? Ni insulte, ni crise, ni vanité, ni outrageuse ostentation de virilité, il n’avait pourtant rien fait qui puisse mettre le feu aux nerfs d’une fille, encore moins aux nerfs d’une fille aussi douce que son officieuse petite copine.

Et puis d’abord, pourquoi il se remettait tout de suite en question ? Quelle idée de penser sur le coup que tout était de sa faute à lui. Elle pouvait avoir des problèmes qu’elle n’avait pas osé partagé, s’être levée du pied gauche, être tombée malade, ou bien autant avoir ses règles que lui avait pu fauter. C’était connu, non, les Vénusiennes quand elles étaient atteintes de menstruations avaient tendance à se conduire comme des chiens enragés. Dans ce cas, elle avait sans doute besoin de réconfort. Le hasard avait joliment fait qu’il s’était arrêté pile poil devant Aelan. Il n’eut qu’à faire un pas pour la prendre câlinement dans ses bras, enveloppant sans mal aucun son corps gracile de ses longs membres.

« Allons, allons, qu’est-ce qu’il y a ? S’exclama-t-il d’un ton de père Noël, sa tête posée sur ses cheveux, les balançant lui et elle d’un pied sur l’autre.

Baissant les yeux, il s’aperçut d’une supercherie qu’il considéra comme extraordinairement déplacée par rapport à la personnalité d’Aelan. Il ouvrit de gros yeux étonnés :

- Naaaaannn, tu t’es teint les cheveux ?! Comment ça se fait ? C’est un truc de rebellz, ça ! »

Il s'écarta vivement d'elle, posant ses poings sur ses hanches et la considérant sévèrement. On aurait pu penser qu'il lui en voulait, ou qu'il était dégoûté d'elle – bien que ce puisse paraître exagéré, mais raisonnable n'est pas Nathanaël! – alors qu'en réalité il ne faisait qu'essayer tant bien que mal d'imaginer Aelan en flamboyante rouquine.
Wow ! ~~that's elastic~~ Ridiculeumatragicomicomédiclassiquement im-po-ssible ! Il avait toujours été persuadé, et lui aurait mieux dit "convaincu" mais moi je ne suis pas Môssieur Wainwright, que les cheveux oranges allaient aux garçons grands maigres et invisibles et aux filles en colère. Aelan n'était ni un garçon, ni grande, ni en colère – bien qu'elle fût maigre, et invisible de temps en temps.

Et il s'aperçut de son air mal luné et dans la lune. Bon, il faudrait qu'il se calme, un peu. Qu'est-ce qu'il pourrait dire pour lui faire plaisir ? Il cherchait dans sa tête mais ne trouvait que des imbécillités scolaires du genre "le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple", "à de par pour sans", "mais où est donc Ornicar ?", ce genre de trucs que tu t'embêtes à apprendre par coeur, dont tu ne te souviens jamais en contrôle mais qui reviennent dans les moments où tu n'en as absolument pas besoin – là par exemple. "a plus b au carré est égal à a au carré plus deux a b plus b au carré", "la vérité, rien que la vérité, toute la vérité". La vérité ? D'après les magazines de filles, par des filles, pour les filles, elles "adôôôrÈ" ça. Le problème, c'était que la vérité consistait en "Écoute, en fait j'en aime une autre. On reste amis ?" Vérité qui s'appelait aussi très souvent "phrase-gifle". Haut les cœurs !

+

Après un certain moment, elle leva quand même la tête. Il s’était arrêté, mais n’avait pas l’aire spécialement fâché. Bof, elle avait du mal à décoder les humains. Les relations entre eux étaient trop compliquées, trop volages. Qui aurait su dire à quoi son copain pensait ? Elle se mit à tripoter nerveusement l’ourlet de son tee-shirt jaune flash –ou jaune fluo, à vous de voir. D’ailleurs, elle se demandait si ce n’était pas trop flash pour elle. Ça ne lui ressemblait pas. Et puis, qui pouvait la rassérénée en lui disant que ça lui allait bien appart elle ? Les filles doivent impérativement se trouver belle pour être bien dans leur peau, et à cet instant, elle n’était pas sûre de se sentir jolie.

Nathanaël la prit dans ses bras et essaya de la réconforter. Rester pantoise, rester coite, ou encore ébahie ou hébétée auraient été des expressions des plus appropriées à ce moment. Donc –comme peu le décrire ces derniers adjectifs-, elle ne bougea pas pendant leur fugace étreinte. Fugace car le garçon se recula, incrédule. Ha, Aelan ne lui avait pas encore confié qu’elle se teignait les cheveux ? Ben, maintenant, c’est fait. On aurait dit que la jeune fille était devenue, tout un coup, affreuse car sa vraie couleur était le roux. Merci, ça aide beaucoup.

Oui, j’aime pas être rousse

dit-elle contrite.

Elle s’assit sur le sol- enfin, elle se laissa tomber.
L’herbe était douce comme celle que l’on trouve dehors, en plein été, juste après la nuit, quand elle est encore un peu humide. A la seule différence que celle sur laquelle était assise Aelan était sèche. Pourquoi y avait-il des fleurs ? Était-ce grâce à –ou à cause de- son petit amis, ou elle ? Sûrement Nathanaël, elle n’aimait pas les fleurs.

Et puis d’abord, pourquoi ça le dérangeait tant que ça ? Ce n’était pas si grave. C’était juste une teinture. Ce n’était rien de très important. Juste un peu de noir sur des cheveux roux. Des cheveux que tout le monde regarde, qui fait tourner les têtes. Le noir se fond plus facilement dans la masse. Le noir, le châtain ou le blond étaient des couleurs plus ‘’habituelles’’. Des couleurs que l’on voyait souvent. Alors, que l’orange était plus rare. Et Aelan n’aimait pas du tout qu’on la regarde. Elle préférait rester seule, et ‘’incognito’’. L’anonymat est préférable. On peut faire paraître ce que l’on veut. On devient ce que l’on souhaite. On invente. On devient la personne que l’on voulait être. Pourtant, la réalité revenait souvent à la surface. Le mensonge nous ronge de l’intérieur. On se dit que l’on peut avouer que l’on a mentis aux gens que l’on apprécie. Et puis c’est fini. Ils partent tous avec cette impression de trahison. Et on se retrouve de nouveau seul, accompagné de ce sentiment de perte. Et c’est la vérité. On a perdu. Tous les gens auxquels on tenait. Mais c’est la fin. Et on ne peut retenir personne.

La jeune fille n’aimait que moyennement l’air qu’arborait son petit ami. Il la regardait avec un air accusateur. Celui que prends le policer quand il interroge son suspect. Ce qui n’était guère agréable.

Tu m’en veux ?

Question assez débile. Mais bon. Il fallait qu’elle en soit sûre. Après tout, ce n’était pas de sa faute. Enfin si, mais quand même, elle ne voulait pas qu’il parte rien que pour quelques mèches décolorées. Il faudrait sérieusement qu’elle retrouve du noir pour ses cheveux. Comment allait-elle vivre avec des cheveux roux ? C’était trop voyant, et Dieu sait qu’elle n’aimait pas du tout se faire remarquer. En conclusion, des cheveux rouge ou orange ne lui allaient pas. Elle aurait encore préféré devenir blonde comme le blé que de devoir à supporter sa couleur naturelle.

Elle cueillit une fleur et détacha un à un ses pétales. Non, elle ne chantait pas mentalement « il m’aime, un peu, beaucoup, à la folie, pas du tout, il m’aime, un peu… », il lui fallait juste quelque chose à faire.

Sujet: Re: Kmo emo ? Emo Aelan ! /o/ Mar 11 Nov 2008 - 17:58

Il était là, les bras croisés, observant rêveusement le visage d’Aelan. Finalement, c’était peut-être possible hein. S’il s’agissait de sa couleur naturelle, le roux devait forcément lui aller bien. Pourtant, elle décrétait que cette teinte ne lui plaisait pas.

« Ah …, échappa-t-il.

Dommage… Bien qu’il eût du mal à imaginer sa petite amie avec une chevelure de flammes, Nathanaël appréciait beaucoup ces nuances chaudes dédaignées par leurs détenteurs. Il se surprit, lui si peu philosophique, à se poser une question presque intelligente : qu’est-ce qui faisait que les roux n’acceptaient pas leurs cheveux ?
A vrai dire, il n’y avait rien qu’il n’aimait pas. Selon Nathanaël, un véritable nid à préjugés, il y avait d’une part les angéliques blondes, les rousses détachées, les brunes sensuelles, et enfin les fades fillettes aux cheveux châtains. De l’autre côté se trouvaient les garçons bruns quand ils tenaient les ténèbres en eux, les gays blonds les intellos, les grands dadais rouquins et enfin les hommes aux chauds cheveux marron, frenchies comme des glands et siii irrésistibles – Nathanaël n’était pas du genre à se rabaisser.
Il se rappela bien avoir fantasmé des mois à propos d’une fille citrouille baillette, sauvage, saisissante. Il ne l’avait vue qu’une fois, dans le hall d’entrée, et elle avait l’air d’une folle condamnable, il ne connaissait pas son nom. Il se souvenait des mots qu’il s’était dits, incapable de formuler des phrases tant le désir l’avait saisi : Crétin, manchot, débile, nul, inapte, bon à rien, mon dieu oh saleté.
Agnès Pumpkin n’avait rien à voir avec Aelan, ni avec Key, d’ailleurs. Comment deux filles si différentes avaient-elles pu susciter en lui tellement d’émois ? Key, ah !, Key, celle dont il repassait en boucle une bande d’éloges toujours les mêmes mais jamais de la même façon. Plus classe qu’elle, impossible. Plus belle, si bien sûr, mais Key avait le charisme et l’assurance qui écrasait tout sur son passage, jusqu’au cœur pourtant bien accroché de Nathanaël. Key correspondait exactement à l’idée de la brune qu’il se faisait – sauf qu’elle était plutôt tête de nègre.

— Hein ?! Mais non, mais c'est très cool hein ! Tu fais ce que tu veux, moi je t'en veux pas du tout ! S'excusa-t-il, quand elle l'interrogea. Seulement, je trouverai ça cool que tu te laisse normale. Non, c'est vrai, hein, c'est une chouette couleur le roux !

Aelan ne paraissait pas convaincue pour autant. Nathanaël ne comprenait pas : il y avait des tas de personnes célèbres et populaires qui étaient rousses. Bon, ok, ça n'avait aucun rapport, mais il aimait bien cette idée d'être comparable à des gens connus, un peu comme dans l'idée des jeunes filles en fleur de fantasmer sur des stars du grand écran et d'en étaler les qualités tout en sachant que cela ne les ferait pas rencontrer Johnny Depp pour autant.

— Regarde en plus le roux c'est la couleur de Julia Roberts ! De Nicole Kidman ! De Bree Van De Kamp ! De Lily Cole ! De Giselle ! Même de Danny Elfman ! Huhuhu...
Il se mit à rire sans pouvoir s'en empêcher, conscient que les roux célèbres n'étaient pas forcément géniaux... S'il avait dit Mylène Farmer ou Horacio Caine, il était bien certain qu'Aelan n'aurait pas été ravie.

Heureusement que, au contraire de la plupart des filles, elle n'était pas du genre à tourner la tête avec une vivacité outragée, ni à partir en claquant la porte et en hurlant des flopées d'insultes pires que “Espèce de benêt d'excrément, ma grand-mère est plus séduisante que toi, et ta bouche est telle un verre de montre, elle a le même parfum et il en sort la même chose, espèce de benêt, un rat d'égouts agonisant et dévoré jusqu'au cœur par des vers est encore plus beau que ta mère, espèce d'idiot cul-de-jatte hérétique, sa croupe, il s'agit d'une une autoroute sans péage, cette aliénée qui t'a mis au monde se laisse faire sans demander d'argent, elle aime beaucoup coïter, et en ce qui concerne le buisson qui lui sert de cavité pelvienne, n'en parlons pas, il y a trop de séquelles tant elle s'est fait ouvrir le berlingot depuis qu'elle a huit ans, elle n'allait à l'église que pour s'accoupler avec les ecclésiastiques, elle avait déjà tellement de moustache qu'on l'appelait d'Artagnan, cette imposante femme de la nuit amatrice d'ithyphalles. Ton père n'a rien de mieux, ce gigolo maître de son art qui demande trois pence une partie de jambes dressées au ciel n'importe où où tu voudras. Ta sœur, elle aussi mérite qu'on en parle, c'est d'ailleurs la pire, cette petite fille de joie qui fait la bête à deux dos dans les caves de toutes les cités et ce sans réclamer quoi que ce soit, étant donné qu'elle éprouve un grand plaisir à recevoir dans son intimité d'impressionnants membres virils, c'est une sensation qu'elle apprécie énormément de sentir ses matières alvines au fond d'elle-même, autant avec un tampon usagé qu'avec une batte de baseball. Et pour en revenir à toi, espèce de déchet organique seulement capable de couvrir de ta propre bave la fosse sceptique qu'est le papillon de ta génitrice, tu n'es qu'un jeune benêt d'excrément de pratiquant du coït anal de ta race, espèce de larve de mouche en putréfaction infamante, tu devrais aller rejeter des sexes d'insectes sur les routes, petit pédéraste adepte du Monsieur Propre, dans ton enfance tu enfonçais les tubes de Canard WC dans ton anus, et ce si profondément que tu en étais constipé pendant quinze jours. Cours avoir ton rapport oro-anal quotidien sans lequel tu ne vis plus, car c'est ton métier, et pour te faire plus d'argent plus vite, je te conseillerais de prendre les phallus par cinq à la fois : un dans chaque main, un dans la bouche, un dans l'arrière-train, et un dans l'orifice à la place de ton œil de verre. Tu n'es qu'un imbécile difforme atteint de lèpre, une espèce de coulure de liqueur séminale de chameau, relevée par une sauce mucus de chien au Saint-Luc ravagé par des gueules de hyènes scatophiles.” *

Et oui, il y a pire ! C'est cette pensée qui fit que Nathanaël continuât de rire.

* la version originale trouvée sur une page dédiée aux insultes :

Spoiler:

(ou comment gagner des lignes tout en se marrant. Pardon quand même ç_ç je fais pas beaucoup d'efforts pour faire de jolis posts)

+

Désolée, désolée et désolée d'avoir pris tant de temps.
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C’était presque l’hiver. Il faisait froid. Il neigeait parfois, mais c’était rare. Il pleuvait souvent. Trop souvent. Aelan préférait de loin voir tomber les beaux flocons de neige plutôt que les gouttes de pluie. Ces petites boules de cotons qui se posaient délicatement sur le sol et créaient une magnifique couche blanche. C’était tellement beau, que malgré le froid, la jeune fille sortait quand même pour pouvoir se construire un bonhomme de neige. Comme chaque année, enfin, quand elle en avait la possibilité. Mais, il ne neigeait pas, maintenant. Ici, il faisait chaud, les fleurs poussaient, l’herbe restait verte…

Toujours assise. Aelan observait la pièce. Tous ces gens qu’il avait cité n’avait rien d’extraordinaire à envié… D’ailleurs Nathanaël se mit à rire. Mieux valait en rire qu’en pleurer, elle sourit aussi. Et même si parler de ses cheveux la passionnait au plus haut point, elle préférait quand même changer de sujet. Il y avait tellement de choses qu’elle ignorait sur son petit copain. Il suffisait donc de l’interroger un peu, au moins sur les grandes lignes de sa vie. Mais par quoi commencer ? Et puis, comme ça c’est lui qui parlerait, il suffirait qu’elle l’écoute, elle n’aurait rien à dire ce qui lui faciliterait la vie. Parler, c’était pas trop son truc.

Quand j’y pense, je te connais pas très bien

Même presque pas du tout. Elle ne voulait pas tout savoir hein. Juste les choses importantes que les petites amies doivent absolument connaître… Son anniversaire par exemple… Mais bon, y avait pas que ça non plus. Ce qu’il faisait avant d’arriver ici. Et pourquoi –ou comment- il était arrivé dans le manoir.
Donc, il fallait peut-être lui poser une question. Parce que à cette phrase, il ne pourrait que répondre un truc du genre ‘’Qu’est-ce que tu veux savoir ?’’. Donc, la façon la plus logique de procédé était de lui demander ce qu’elle voulait savoir tout de suite.

Qu’est-ce que t’aimais bien faire avant ici

‘’Ici’’ signifiant ‘’Cet affreux endroit que je n’apprécie pas du tout qui me déprime au plus haut point et qui pue le vieux comme dans les maisons des grands-mères’’. Mais ‘’ici’’ faisait tout de suite plus classe…

L’été était loin. Il faisait froid. Il neigeait parfois, mais c’était rare. Il pleuvait souvent. Trop souvent.
Sauf que là, la jeune fille était au chaud, assise sur un tapis de fleurs.
C’était pas pareille.

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Finissant de rire de bon coeur, il s'assit en tailleur en face d'Aelan. Hésitant à lui montrer la classe sobriété typically frenchy ou cette adorable chaleur espagnole, il se résolut à se conduire avec une réserve très britannique, en se contentant de la regarder sagement. Peut-être cette technique d'inertie physique était-elle en réalité un agitateur d'évènements ou de temps, car juste après qu'il s'habitua à cette absence d'action, Aelan se mit à faire attention à lui et à parler. Bof, ce qu'elle disait n'était pas intéressant mais c'était déjà ça. Effectivement, ils ne se connaissaient pas très bien, et ils n'étaient pas encore arrivés au stade du couple d'adolescents où Aelan allait voir ses amies en annonçant "J'ai couché avec Nathanaël." grand sourire sur les lèvres et rires sur les lèvres des amies en question. De toute façon le temps ne pouvait PAS encore être venu, puisque Nathanaël n'avait pas encore d'amis... et c'était à se demander s'il en aurait. Oh, certes, il y avait ces jeunes gens à qui il disait bonjour avec les mains et dont ils prenaient des nouvelles de temps en temps, mais ce n'était pas un groupe de potes qui se voyaient régulièrement et qui ne s'ennuyaient jamais assez ensemble pour redouter les jours où ils devraient se revoir, et ne s'amusaient jamais trop pour qu'ils soient fatigués de passer du temps réunis (l'auteur ajoute que oui ça se peut, je vous l'assure).
Qu'est-ce que t'aimais bien faire avant ici ? Se répéta-t-il plusieurs fois dans la tête. Oh, tout un tas de choses. Batifoler, rouler des mécaniques, défier la grammaire anglaise avec des déformations françaises, se comparer à son père, téléphoner à sa mère, lancer des polémiques, ridiculiser les bouc-émissaires. Tout un tas de choses qui dégoûteraient sa petite copine officielle de lui. Il se garda bien de la première et de la dernière activité.

« Ben, euh ... En fait, je sais pas moi. Je faisais du football américain avant, en tant que halfback. Enfin, tu vois quoi, je suis bien fichu mais je suis pas une montagne de muscles quoi – de toute façon c'est moche, hein ? Hein c'est moche ! – et puis bon c'est vrai que je suis pas quarterback mais bon tu vois c'est les runningback qui marquent tous les points tu sais enfin voilà quoi.

Il marqua un silence que ne rompit pas Aelan, probablement soucieuse du temps de parole activé et nécessaire au bien-être de la vie intérieure égocentrique de son amoureux.

— Enfin bon de toute façon j'aurais pu être quarterback si je voulais hein, fallait juste que je trime mais c'est pas comme si y avait que ça dans la vie, quoi. Sinon ben je voyageais souvent parce que ma mère habite en Amérique et mon père ici, enfin à Grenoble. Ah, et sinon mon père et moi quand j'étais jeune on avait rédigé un "Livre des apostrophes", je crois que ça veut rien dire en fait, rit-il, mais dedans on consignait tous les prénoms des gens qu'on connaissait et c'était trop la classe parce qu'il y avait genre des gens qui s'appelaient Abercrombie ou Bojidarka ! »

Il se tut, la tête dans les étoiles et les yeux brillants qui signifiaient "oh mon dieu Aelan si tu t'étais appelée Odressaï !".

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Aelan ne connaissait pas du tout les règles du football américain. Avant ici, elle ne regardait presque jamais la télévision, juste une fois de temps en temps, pendant les souper pour regarder les informations et s’informer de la pluie et du beau temps. De toute façon, elle préférait s’enfermer dans sa chambre et réfléchir, et penser. Pff, foutue solitude. Si elle avait fait comme les autres filles, elle ne serait pas là comme une idiote devant son petit ami à ne capter qu’un mot sur deux. Si seulement elle avait fait comme les autres, à s’extasier devant les mecs qui jouaient au foot ou à n’importe quel autre sport, elle aurait l’air moins ridicule. Ciel que la vie était dure.

Aelan l’écoutait attentivement. Essayant tant bien que mal de s’imaginer ce que pouvait bien faire halfback ou je n’sais quoi. Elle jouait avec ses doigts, tout en le regardant. Un blanc, puis il continua son récit. Abercombie ? Bojidarka ? Elle lui offrit l’un de ses plus beaux sourires. Sourire réservé et timide, mais sourire quand même. Jour à marquer d’une pierre blanche !

Puis, il y eut de nouveau un blanc. Il était dans ses pensés. Elle n’avait pas envie de l’embêter. Il fallait peut-être le laisser tranquille. Elle se laissa emporter par ses idées, ses pensées. Inconsciemment, elle s’était mise à ‘’jouer’’. Sa main gauche était plaquée sur le sol, doigts écartés tandis que l’index de sa main droite en faisait le contour. C’était un jeu puéril mais qui l’occupait à ses heures perdues… Ce qui prouvait à quel point, elle était imaginative en ce qui concernait ses occupations.

Ca devait être chouette ! Et tu connaissais tous ces gens avec ces prénoms bizarres ?

Question idiote puisqu’il venait de le dire… Soit. Elle avait été gentille, avait souris, et elle avait même aligné plus de trois mots l’un à côté de l’autre. Et tout ça dans la même journée. Elle faisait des progrès. Elle s’appliquait vraiment à faire des phrases qui n’auraient pas effrayé son copain sur ses aptitudes mentales.

Qu’est ce qu’elle aurait aimé faire un livre comme ça. Ou au moins avoir partagé des activités avec une autre personne qu’elle-même. Car comme démontrer ci-dessus, sa capacité à trouver un passe-temps était limité. A se demander comment elle a pu survivre avec si peu d’imagination.

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