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Invité Invité
| Sujet: Vertigo [ Grace ] Ven 26 Juin 2009 - 20:57 | |
| [ Indication : Ce topic se passe avant " Ritournelle " (ou il se réconcilie avec sa meilleure amie) ]
Il y a bien une chose plus triste que de perdre sa vie, c'est de perdre sa raison de vivre.
Morgan contemplait la cour du haut de la tour, le jour illuminait les atours des alentours. Il ne savait pas vraiment ce qu'il était venu faire ici, ses jambes avaient peut-être crié à son cerveau de faire un peu d'exercice au risque de s'empâter et de ressembler à Hervé Lulu. Il avait simplement envie d'aller à un endroit où il n'était pas souvent allé, et de respirer un air qu'il n'avait pas souvent respiré. Il était servi, il y avait pas mal de vent, il avait eu tort de ne pas prendre de veste... Mais tant pis, cela faisait du bien, quand même. Le soleil tapait plutôt fort sur la tête du borgne, mais le vent rendait le tout plus plaisant, et les grandes bouffées d'oygène qu'il pouvait inspirer sans modération après l'atmosphère étouffante de sa chambre ou des autres lieux beaucoup trop fréquentés à son goût étaient presque grisantes, il sentit presque un sourire poindre, briser cette croûte infâme de mauvaise volonté et d'abattement à laquelle il ne faisait pas face. Mais il ne se dessina pas, ce sourire, et il se contenta d'apprécier un peu le spectacle du pensionnat vu d'en haut.
La tour était assez gigantesque, et il put contempler le paysage dominé par le soleil. Au loin, on n'apercevait qu'une étendue infinie de forêt, ou pointaient parfois quelques villages, mais Morgan se doutait bien que ces constructions n'étaient présentes que par pure illusion de la part des architectes de leur enfermement et de leurs délires perpétuels. Le jeune homme s'accouda à la rambarde de pierre, se demandant finalement combien de gens étaient passés par là, avant de finir dans le cimetière que l'on apercevait en contrebas, combien de gens avaient passé une vie entière ici pour finir par s'éteindre, que ce soit par meurtre, par suicide... Ou, ce qui l'étonnerait presque au vu de l'atmosphère actuelle du pensionnat, de vieillesse. Il n'avait vu aucune personne dépassant les.. quoi.. Vingt trois, vingt quatre, vingt cinq ans ? Oh, et puis, il se posait vraiment trop de questions, des questions inutiles, qui plus est, sinon à le rendre encore plus fou qu'il ne pouvait l'être actuellement. Soupir.
Fatigue. L'unique oeil de Morgan se ferma. Il se sentait particulièrement vide de toute energie, de toute motivation. Etait-ce là le dû de ceux qui séjournaient trop longtemps dans le pensionnat? Visiblement, pour ne pas sombrer complètement, il fallait s'accrocher à une chose précise. Aux jeux videos pour Mail, aux plaisirs du corps pour Nao, aux livres pour Eva... Lui, il avait ses principes et ses idéaux, à présent. Maintenant... Plus grand chose, à vrai dire. Au moins, aujourd'hui avait-il fait un effort pour paraître à peu près en forme. Il s'était rasé correctement, avait choisi avec un peu plus de soin que d'habitude ses habits les avait revétit élégamment. Certes, ce n'était qu'une simple chemise blanche, avec un petit ruban noiir attaché au niveau du col, et un pantalon droit tout ce qu'il y avait de plus normal, mais au moins ne dégageait-il pas une impression de fatigue trop appuyée.
Il aurait pu rester ainsi accoudé pendant des heures mais un bruissement de tissus se fit entendre et il tourna la tête, se demandant d'où il venait. Il aurait très bien pu l'ignorer, mais il fit quelques pas pour voir de l'autre côté de la tour ce qui pouvait bien faire ce bruit. Et de cet autre côté de la tour, qu'il ne pouvait voir auparavant car cachée par le toit, il aperçut d'abord un pli de robe, puis une personne en entier, rien qu'en faisant un pas de plus. Erreur. Maintenant il était coincé, étant donné qu'il semblait avoir attiré l'attention de l'inconnue. Encore. Décidément, il n'arrêtait pas de faire des rencontres. Ephémères, pour la plupart. Cela ne serait certainement qu'une de plus à sa liste, soupira-t-il en son for intérieur, n'osant pas lui dire bonjour, afin de ne pas inclure un peu de proximité entre eux. Il se contenta de regarder ce que'elle faisait, sans mot dire. |
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| Sujet: Re: Vertigo [ Grace ] Sam 25 Juil 2009 - 19:08 | |
| Grace marchait. Grace courait. Grace hurlait. Grace délirait. Grace pleurait. Grace murmurait. Grace sautillait. Grace faisait tout et rien à la fois, si ce n’est marcher dans des dédales de pièces, d’escaliers, de couloirs et de murs. Décorés ou pas. Grand ou petit. Bizarre ou lugubre. Horrifiant ou magnifique. Si par malheur quelqu’un l’avait croisé, il l’aurait prise pour une folle. Et il aurait eu raison. Oh, oui. Parce qu’à ce moment précis, Grace était complètement démente. Elle la fille discrète, à moitié dépressive, chétive, maladive, passionnée, renfermée, légèrement misanthrope était en train de basculée du côté le plus noir des êtres humains. La folie. Pourquoi ? Parce que la jolie demoiselle, ne comprenait plus. Ne comprenait pas. Comment, oh, comment avait-elle put être assez idiote pour entrer dans ce pensionnat de malheur ? Ses parents l’avaient quand même assez bien éduquée pour qu’elle sache qu’il ne faut pas entrée dans des lieux que l’ont ne connaît pas, non ? Apparemment, non. Elle ne reverrait donc plus ses beaux oiseaux, sa volière si chère à son cœur, elle ne découvrirait jamais les cadeaux que ses parents lui avait achetés pour son seizième anniversaire, elle ne les reverrait d’ailleurs sans doute jamais. Jamais. Quel mot incohérent. C’est le mot du désespoir. Il est fascinant et repoussant. Ce mot de quoi ? Aller, six lettres, peut détruire une vie. Comment, oh, comment les autres habitants de ce Pensionnat de malheur faisaient-ils pour survivre, ou même vivre tout court ?
Précieuse la suivait dans les airs. Il y avait longtemps qu’elle s’était tue. La jolie colombe avait en vain essayé de calmer Grace mais rien n’y faisait. Elle l’avait menacée d’appeler son père, Grace lui avait hurlé que son père ne pouvait en aucun cas venir la chercher. Elle lui avait dit qu’elle connaissait un moins pour sortir, Grace lui avait crié que « Pourquoi tu n’es pas sortie, alors ? » l’oiseau avait avoué son mensonge. Les deux amies étaient alors passées dans une espèce de salle où se trouvaient des tas d’oiseaux de toutes tailles, et de toutes beautés. Vite Précieuse avait vivement tirée Grace par la manche, pour la conduire vers la sortie. Grace n’avait pas posée beaucoup de résistance, comme hypnotisée par les milliers d’oiseaux qui se transformaient lentement en chasseur à l’affût. Cela avait fait taire Grace. La colombe presque toute blanche, inquiétée de ce silence lui avait expliquée qu’elles avaient aperçut la salle « Yume ». Grace était devenue encore lui blanche qu’avant. C’est-à-dire presque translucide. Précieuse de plus en plus inquiète, s’était dit qu’il fallait que sa jeune maîtresse prenne l’air. Et vite. Elle ne connaissait qu’un endroit qui plairait à Grace et où en général les gens s’abstenaient d’aller. De plus le chemin pour y aller redonnerait des couleurs à la jeune fille…au bord de l’évanouissement. En même temps il lui serait facile de se suicider de cette hauteur ! Mais Grace n’était pas du genre suicidaire. Alors entre la voir s’évanouir et peut être se suicider… autant prendre le risque.
L’oiseau et la jeune fille s’étaient engouffrées dans un étroit couloir, pour arriver devant un escalier en colimaçon à la construction de pierre grise –et noir par endroits-. Précieuse poussa légèrement Grace de la pointe du bec. Celle-ci commença alors à monter laborieusement les marches. Au bout de quelques trois centaines, Grace stoppa net. Oh ! Pas parce qu’elle était fatiguée, ni même qu’elle réalisait enfin qu’elle montait un escalier bizarrement long. Non, son arrêt était la réaction à une des nombreuses phrases de sa colombe. Remémorons-nous la scène. Une Grace qui escalade des marches sans vigueur ni fatigue apparente, et une Précieuse qui n’arrête pas de lui dire des mots d’encouragements et de soutien. Jusque là la jeune fille ne faisait pas trop attention aux paroles de l’oiseau blanc. D’ailleurs elle ne se souvient pas -sans aucun doute- de ce que lui avait dit cette dernière. La seule phrase qui l’a marqué et à laquelle elle à réagie, à été celle-ci :
-Ecoute Grace. Je suis là, tu es là et ce, sans doute pour toujours. Mais quoi qu’il advienne nous serons toujours ensemble. Et ensemble rime avec heureuse.
Bon d’accord il n’y avait pas qu’une seule phrase, mais passons. Revenons à Grace. Grace qui à reprit son ascension, un sourire vague flottant sur ses lèvres.
*Elle a raison, elle a raison, elle a raison, elle a raison… * se répétait-elle, inlassablement.
Et comme prévu, en arrivant à la dernière marche, Grace fut toute rouge. Elle inspira un grand bol d’air, qui la rafraichit et fit définitivement passer son malaise.
-Merci, dit-elle à Précieuse avec un regard qui en disait long sur son affection pour elle.
La jeune fille revigorée sécha ses larmes avec ses doigts fins et s’accouda à la rambarde de la tour. On peut dire que le paysage était tout simplement magnifique. Elle admirait les villages ou du moins les toits des maisons, qui paraissaient si petites vu de sa hauteur ! Comme elle aurait aimée rejoindre ses villages, ses arbres verts… Comme elle aurait aimée vol…
-Iph, iiiih ! Grace voulu crier mais le son qu’elle produisit ne fut rien d’autre qu’un couinement d’oiseau en détresse, qui tombait en chute libre. -Bat des ailes, Grace ! Bat des ailes ! lui hurla la voix de Précieuse, qui se trouvait à environ dix centimètres d’elle. La jeune fille-colombe obéit comme elle le pouvait. Aussitôt elle arrêta de plonger vers la terre ferme, pour remonter à toute vitesse le long de la tour. Une idée germa dans sa petite tête. Malheureusement ce ne fut pas une excellente idée puisque qu’elle se retrouva propulsée contre le toit de la tour. En effet Grace avait voulu franchir les limites du pensionnat pour rejoindre les villages. Mais une force surhumaine l’avait tirée en arrière et balancée contre le mur, en sécurité sur la tour. Bon au moins désormais elle connaissait son pouvoir et savait qu’elle était enfermée ici à surement jamais.
- Aahmp… grogna-t-elle en se massant la tête.
- Ca va ? Oh en tout cas tu étais superbe, hein ! Avec un peu d’entraînement tu vas savoir voler, j’en suis sur et puis…
- Tais-toi, l’avait coupé Grace.
Celle-ci se releva comme elle pouvait. Tout à coup un mouvement lui fit tourner la tête. Un jeune homme se tenait là. Il la regardait avec l’air de quelqu’un qui regrette -parfois- de ne pas être invisible. Comme il ne parlait pas, Grace décida d’engager la conversation, en croisant les doigts pour qu’il ne soit pas aussi fou qu’Hervé Lulu.
- B-bonjour ! Moi c-c’est Grace Constance Candelora. M-mais Grace suffit.
Cette fois le balbutiement était dû au fait que le garçon était plutôt pas mal, que Grace espérait qu’il ne l’avait pas vu voler – même si cela paraissait quasi impossible- et puis qu’elle avait quand même mal à la tête. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Vertigo [ Grace ] Lun 17 Aoû 2009 - 9:43 | |
| Morgan avait en effet aperçu une grande partie de la scène. La jeune fille accoudée sur la rambarde semblait rêvasser un peu, et il pensait partir, la laisser tranquille et ne pas se déranger lui-même plus que ça, étant donné qu'elle ne semblait pas avoir noté son existence. Cependant, alors qu'il commençait à détourner le regard, las, elle bascula et était tomba comme une pierre sous ses yeux. Il n'eut le temps que de tendre une main inutile vers elle sans crier mot, choqué. Serait-ce un suicide ? Mais alors il aurait pu faire quelque chose pour elle ! Ces pensées se bousculaient dans son esprits alors qu'il plongea le regard dans le vide en contrebas pour apercevoir son corps disloqué quelque part dans la cour. Néanmoins, il n'aperçut rien, et il attribua cette absence à la trop grande hauteur de la tour qui faisait qu'il ne distinguait pas grand chose de ce qu'il y avait en bas. Oui mais.. elle était habillée de sombre, il aurait tout de même pu distinguer sa silhouette se découper sur les paés blanc ou sur l'herbe verte selon l'endroit où elle était tombée.... Mais rien à faire, il avait beau scruter le paysage à sa recherche, la suicidaire n'était pas visible. Des oiseaux voltigeaient un peu plus bas et passèrent finalement tout près de lui comme des acrobates complètement ivres. Il ne leur accorda d'attention qu'au simple moment où un bruit surnaturel et indescriptible retentit dans la direction où ils étaient partis. Il n'eut que le temps de voir une colombe noire percuter de toutes ses forces le mur, avant de reprendre forme humaine. Et quel fut son étonnement lorsqu'il aperçut que la colombe humanoïde n'était autre que sa suicidaire disparue ?
Morgan reforma le cheminement de l'inconnue dans sa tête. Ce n'était donc non pas une tentative de suicide mais plutôt un envol raté... Quant au bruit, il n'eut qu'à regarder de quelle direction elle avait été projetée pour faire son propre raisonnement. C'était presque l'enceinte du pensionnat... Et l'envol du volatile avait dû être fort malmené par une sorte de champ de force, où quelque chose du même style. Il n'empêchait que maintenant, il se sentait parfaitement stupide ! Il s'était vraiment inquiété pour rien, et avait même commencé à ressentir de la culpabilité face à son incompétence à arrêter l'inconnue dans sa "tentative". Depuis quand se souciait-il des autres, hein ? Il suffit de voir où ça mène de s'inquiéter pour des inconnus ! Des situations ridicules au limite du burlesque, et l'incommodité de la gêne et de la honte de s'être mis dans tous ses états - façon de parler - pour une bêtise... Il n'avait qu'à entendre les battements brusques de son coeur. Heureusement, il ne s'était pas non plus mis à pleurnicher ou autre chose d'encore plus ridicule. Le seul indice permettant peut-être de saisir son inquiètude passée était peut-être la teint terreux inscrit sur son visage. Il la dévisageait avec un mélange d'appréhension, de soulagement et de ressentiment. On ne faisait pas peur aux gens comme ça ! Il aurait, certes, préféré être invisible, persuadé que son trouble se lisait sur son visage alors que de l'extérieur, on jurerait voir le Morgan habituel : austère, sec, revêche.
« ... »
Ce fut un silence éloquent qui s'installa, tandis que Morgan la dévisageait de haut en bas, d'un air peu avenant. Elle semblait plutôt jeune, de l'âge où l'on s'amuse encore à faire ce genre de farce, se dit-il non sans acidité. Son visage plutôt poupin n'arrangeait pas les choses, et il ne put que donner une fourchette d'âge, comprise entre 14 et 17 ans, sans savoir où arrêter son estimation, et se fichant bien de l'âge exact que pouvaient avoir les inconnus. Elle avait une couleur de cheveux sortant de l'habituel, qui se rapprochait un peu de la sienne excepté que les cheveux de l'adolescente étaient blanc comme neige, ce qui se trouvait être plus esthétique que cette espèce de beige grisâtre dont il était affublé. Et un instant, à en voir la couleur de ses vêtements, il aurait pensé à l'étiquetter "pseudo-rebelle à ses parents" à savoir tout ce qu'il regroupait dans le groupe des anticonformistes adolescents : gothiques, punks, etc. Mais à en voir le style de ses vêtements... Cela ressemblait plus à de vrais vêtements d'il y a 60 ans qu'aux faux vêtements du XIXème dont se paraient ceux qu'il décrivait. Mais il s'en fichait, après tout. Ce n'était jamais rien qu'une inconnue, une rencontre qu'il oublierait, comme toutes les autres. Ce n'était rien d'autre qu'une humaine, toute aussi apte à recevoir son mepris le plus cinglant qu'aucune autre. Se sentant comme vous pouvez le constater d'une humeur plus excécrable encore depuis la honte intérieure que l'inconnue lui avait infligée, Morgan fronça légèrement les sourcils pour articuler, l'air passablement désagréable malgré les tournures polies employées.
« Votre vol vous a-t-il bien amusée, mademoiselle ? »
Morgan s'accouda à la rambarde, fixant toujours de son unique oeil la pauvre demoiselle sur qui il allait passer ses nerfs.
« Je vois qu'au moins dans le pensionnat il y a toujours deux ou trois imbéciles pour user de leur pouvoir à tort et à travers. Vous êtes nouvelle, presumé-je ? »
Un peu tard pour poser cette question, anodine en général, aux airs plutôt méprisants dans ce contexte. Passer presque trois ans enfermé dans cet endroit ne l'avait pas arrangé. Il tenta néanmoins une remarque un peu plus bienveillante, ne souhaitant pas non plus traumatiser les nouveaux venus à chaque fois qu'il en croisait, comme l'épouvanteur du pensionnat.
« Et pour avoir vu d'autres que vous essayer à de nombreuses reprises, je peux vous certifier qu'il n'y a aucun moyen de sortir. Cela vous épargnera peut-être d'autres tentatives aussi infructueuses, et sans doute aussi douloureuse, que celle-ci. » |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Vertigo [ Grace ] Mar 1 Sep 2009 - 14:30 | |
| Le jeune homme ne répondit pas. Ne se présenta pas. Il laissa un silence pesant s’installer entre eux, avec une moue peu avenante pour ne pas dire presque énervée. Grace n’osa pas rompre ce charme déplaisant. Après tout si ce garçon était énervé ça ne pouvait pas être de sa faute, non ? Non. Il aurait même dû avoir l’air au moins passablement inquiété, s’il avait vu son vol raté ! Bien sur elle espérait que ce n’était pas le cas. Mais… Il la regardait ou quoi ? Grace rougit violemment. Elle n’avait pas l’habitude de ce faire fixer ainsi, de surcroit pas un jeune homme peut être un peu plus âgé qu’elle. Elle se demanda à quoi il pensait. Ce qui se cachait derrière cette tignasse grise-beige qui lui dissimulait un œil. Un homme. Elle était en train de penser à un homme. A vrai dire cela ne lui était jamais vraiment arrivé. Grace ne s’était jamais vraiment demandé à quoi pouvait penser un homme en la voyant. Et voila qu’elle se mettait à méditer sur son apparence ! Ce devait être le mur qu’elle venait de se prendre en pleine tête. Oui ce devait être cela. Mais…on pouvait dire ce que l’on voulait cela ne lui était pas si pénible. Peut être juste gênant. D’ailleurs elle aurait bien continué ses divagations, si le jeune homme ne lui avait pas sortit une phrase pour le moins étonnante :
« Votre vol vous a-t-il bien amusée, mademoiselle ? » Raté pour la discrétion.
« Mon vol ? Oh. Hum… en fait pas trop. » répondit-elle d’une petite voix timide.
« Je vois qu'au moins dans le pensionnat il y a toujours deux ou trois imbéciles pour user de leur pouvoir à tort et à travers. Vous êtes nouvelle, presumé-je ? »
« Mon pouvoir ! Mais voila ! Je viens de découvrir mon pouvoir ! Merci. » Grace aurait pu sauter dans les bras de l’inconnu sous l’effet de la joie mais elle se retînt… par politesse.
« Et oui je suis nouvelle. »
L’inconnu donc, assura ensuite à Grace que personne ne pouvait sortir de ce pensionnat et lui dit quelques paroles « gentilles ».
« Merci. Puis-je connaître votre nom, damoiseau ? »
Quoi ? Il l’avait bien appelé « mademoiselle » !
[Désolé, vraiment pas terrible ] |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Vertigo [ Grace ] Ven 4 Sep 2009 - 16:55 | |
| Le borgne aurait pu être qualifié d'avoir le rôle d'épouvantail en chef du manoir, ou traumatiseur de nouveaux venus. Si il n'avait pas la force brute de Kurogane et la perversion detraquée de Nao, le personnage qu'il incarnait était tout de même connu au travers le bâtiment de mille et unes manières, toutes aussi mauvaises les unes que les autres. Les nouveaux venus notaient son affreux goût vestimentaire, au chic averé mais porteur d'un certain désuetisme, son oeil manquant lui donnant une allure de pirate, l'autre ne paraissant pas si vivant que cela, souligné de larges cernes noires aux airs de maquillage outrancier, son sourire crispé en une expression acerbe et moqueuse, sa polydactilie, ses cheveux délavés et sa profonde animadversion envers ses compatriotes humains, répugnance dont il essayait cependant de plus en plus à faire abstraction, sans que sa réputation d'être infréquentable ne se dissipe. Tant mieux. La présence humaine continuait en règle générale à l'écoeurer, bien qu'il ne fausse pas compagnie à ceux qui lui adressaient la parole par pure politesse, comme c'était le cas dans l'affaire présente. Néanmoins, étant donné que c'était une nouvelle venue... Il pouvait toujours faire un effort, où il allait définitivement être connu sous le sobriquet d'épouvantail.
Morgan gratifia avec une certaine mauvaise volonté la jeune fille d'un sourire contracté, qui était finalement presque plus effrayant que sa figure habituelle. Etant de fort mauvaise humeur, ses efforts ne passaient pas vraiment, surtout envers la pauvre enfant qui ne savait pas où se mettre. Elle semblait un peu perdue, tout de même, et le flambloyant rouge qui colora ses joues le laissa perplexe, lui faisant se demander si il ne l'avait pas une nouvelle fois effrayée. La demoiselle répondit timidement à ses inquisitions, et il lui sembla qu'elle venait de comprendre ce qui lui était arrivé, concernant son pouvoir. Il radoucit un peu son jugement sur elle, lui qui pensait à une mauvaise blague ou à une tentative desesperee de sortir de sa part... Elle était polie, ce que le borgne apprécia, commençant à penser que malgré le glaçant malentendu du vol, il pourrait avoir une conversation civilisée avec l'adolescente. Elle parvint même à lui arracher une exclamation amusée lorsqu'elle l'affubla du nom de "damoiseau". La différence d'âge ne le gênant pas plus que cela, il répondit donc d'un ton neutre, ou "ton amical de Morgan"
« Morgan Poulenc. »
Il lui prit la main pour la serrer, espèrant que son anomalie ne la gêne pas trop contrairement à beaucoup d'autres. La main de l'inconnue paraissait tout petite entre ses doigts pourtant pas si longs que ca. Il se rendit soudain compte que même par rapport à lui qui était d'une taille moyenne et qui possédait une constitution qui le rapetissait un peu plus, elle semblait toute fragile et frêle. Il inclina légèrement la tête.
« Excusez moi de vous avoir... insultée. »
Ne l'avait-il pas indirectement traitée d'imbécile ? Le borgne inclina légèrement la tête et demanda
« Et... Vous ? Quel est votre nom ? Ainsi que le nom de votre alter ego... ? »
En prononçant les deux derniers mots, il prit une mine légèrement etonnée, et se passa machinalement une main dans les cheveux, le regard ailleurs
« Alter ego... Ou est-ce qu'a bien pu passer le mien... »
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Vertigo [ Grace ] Mer 28 Oct 2009 - 15:41 | |
| Morgan Poulenc.
Mouais. Morgan… ça lui rappelait quelque chose. Quelqu’un en fait. Elle avait un ami qui s’appelait Morgan. Un beau garçon aux boucles blondes, à la bouche rieuse, aux dents blanches, aux lèvres roses, aux joues d’enfants. Un optimiste, un gentil. On aurait dit que rien ne l’atteignait jamais. Une fois Grace lui avait mit une claque parce qu’il avait touché sa Douce et le lendemain, il lui avait offert des fleurs pour s’excuser. A la pensée de cet être cher qu’elle avait laissé derrière la porte de ce manoir, Grace sentit ses yeux la picoter. Vite tourner la tête, se redresser, faire la fière. Ne pas montrer ses sentiments : voila ce que ses parents lui avaient appris. Poulenc… A la première impression ce nom ne lui inspira rien. Ce garçon n’était certainement pas issu de sa région ou si c’était le cas il n’était pas riche. Ses parents connaîtraient sa famille. Ses parents connaissaient tous les riches, et passaient tout leur temps avec eux. Ils ne se mélangeaient pas, jamais. A la deuxième impression, elle trouva se nom familier. A la troisième impression l'image d'un poulain s'afficha à elle. Enfin à la quatrième impression elle se souvînt : elle avait un jour croisé un éleveur de chevaux qui lui avait montré un beau poulain noir, en lui disant qu'il lui donnerait si elle était sage. Elle avait tout fait pour l'avoir mais sa mère si était toujours fermement opposé. Grace avait donc fini par oublier. Aucun rapport certes, mais à l'instant précis elle se demanda s'il -le poulain- était toujours en vie. Décidément ce jeune homme ravivait en elle des souvenirs bien enfoui... Morgan Poulenc donc, prit la main de Grace. Cette même main qui venait d’essuyer des larmes, cette main que Grace empêchait avec toute sa volonté de trembler. Elle ne fit pas attention aux doigts de Morgan. Ou ne le vit pas, trop occupée à faire bonne figure. Le jeune homme s’excusa de l’avoir insultée.
« Oh mais, vous êtes pardonné depuis longtemps » fit-elle avec un sourire charmeur en découvrant ses jolies dents blanches.
Il sembla à Grace qu’elle s’était déjà présentée mais apparemment elle n’avait pas du parler assez fort. Comme d’habitude.
« Grace Candelora. Et… »
« Précieuse. Et je vous préviens on ne touche pas Grace sinon… je mords » la coupa Précieuse.
Grace pressa ses doigts fins sur le bec de l’animal gênant en fronçant des sourcils. Pourquoi un jeune homme comme lui, lui aurait-il fait du mal ?
« Alter ego... Ou est-ce qu'a bien pu passer le mien... »
« Il n’est pas avec vous ? Si vous voulez nous pouvons le chercher ? »
Invitation ou besoin de se changer les idées ? Si sa mère l’avait vu… Oui mais sa mère n’était pas là…alors autant en profiter…
[Je suis vraiment désolé de ce retard. Ahh j'ai honte >.<] |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Vertigo [ Grace ] Mer 11 Nov 2009 - 12:50 | |
| (oups pardon, pour la question reposée, fallait me le dire >o< je suis tete en l'air)
Lorsqu'il entendit de nouveau le nom de la jeune fille, il lui parut d'abord familier, avant qu'il ne se rende compte qu'il avait posée la même question deux fois, ce qui était plutôt malpoli, étant donné le contenu de la réponse. En tous cas, son alter ego ne sembla pas faire abstraction de cette maladresse, et en se présentant ne se retint pas de le mettre en garde. Lorsqu'il jeta un petit regard à Précieuse, que sa maîtresse venait de faire taire d'une petite pression sur le bec, il lui sembla qu'elle ne le regardait pas de la meilleure manière, même si il n'était pas spécialiste des expressions faciales animales. Il pinça légèrement la lèvre, avant de faire un petit geste empressé de la main
« Oh, pardon. Je suis un peu... étourdi, ces derniers temps. Enchanté. »
Il ne disait rien dans le vide, et ce dernier petit mot se vit agrémenté d'un semi-sourire. Cette demoiselle était plutôt polie, même si elle avait l'air un peu mal à l'aise, certainement à cause de la bêtise qu'il l'avait vue faire. Grace Candelora. Cette demoiselle avait un de ces noms que l'on ne retrouve que dans les plus hautes classes de la société, et elle semblait bien en faire partie, compte tenu de ses vêtements. Néanmoins, Morgan savait qu'il ne fallait pas compter sur les apparences, son propre nom ayant été porté par un grand compositeur du siècle dernier, pour finir porté par une humble famille bretonne exilée à la capitale, n'ayant pu se parer comme il se parait actuellement que depuis sa venue au pensionnat.
Grace, curieuse, lança une invitation singulière, dont il n'aurait pas eu l'idee. Chercher son alter ego ? Mais pourquoi ? Ne l'ayant jamais vraiment cotoyé, il n'avait pas compris combien ce lien pouvait être important. Pour Grace et sa colombe, et pour d'autres encore, ces relations étaient impossibles à effacer, impossible à concevoir inexistantes. Son regard se porta de nouveau sur la jeune fille à l'oiseau posé sur son épaule, qui s'etreignaient presque tendrement, la colombe veillant sur sa protégée. Ces êtres liés à un humain, tout répugnant ou pitoyable soit-il, gardaient-ils tous un oeil si bienveillant sur lui ? Pourquoi les propriétaires avaient-ils eu cette etrange idée de lier deux destins pourtant différents, comme liant un Pinocchio à son criquet. Une voix, une conscience, pouvant guider les enfants égarés. Il avait passé l'âge de croire à ses sornettes. On était toujours seul au monde, face aux choix, et ce n'est pas à une quelconque manifestation de l'esprit qui allait dicter nos actes. Néanmoins... Lorsqu'il voyait la manière dont il avait mené sa vie, depuis l'abandon de sa vie dans l'autre monde... Il avait peut-être envie d'y croire, à ses contes de fées. Il se rendit compte qu'il avait laissé un long silence s'installer, durant lequel il n'avait fait que regarder l'inconsciente et son oiseau, son visage trahissant l'envie dans lequel cette reflexion venait de le plonger. Il finit par conclure, d'une voix blanche
« Non, il n'a jamais été avec moi. »
Quant à aller le chercher... Il ne savait pas si il avait envie de se confronter à la voix de sa conscience, après tout ce qu'il avait fait. Comme la peur d'un enfant envers sa mère, sachant qu'il a fait une bêtise. Sa mère... Il réussit à étouffer sa rancoeur envers elle, qui renaissait de ses cendres. Ce n'était pas le bon moment.
« Vous avez de la chance d'avoir Précieuse comme alter ego, Grace. La colombe doit être l'un des plus beaux oiseaux que je connaisse. » fit-il en esquissant un sourire vers la dite colombe. « Cela vous va bien. »
Rendu d'humeur un peu plus potable grâce à la certaine politesse de la jeune fille, il ajouta donc avec un peu plus d'entrain, même si son teint cadavérique n'allait pas avec ses paroles.
« Mon alter ego est un rat... Un tout petit, un rat des moissons. » Pas très glorieux, comme alter ego. Morgan se demandait de temps en temps si la forme de l'animal dépendait du caractère. Si oui, alors il devait vraiment être abject, pour prendre la forme d'un parasite des champs, même si les enfants qualifieraient sa bouille de mignonne.
« Son corps n'est pas plus grand que mon index, et il est d'un brun plutôt gris. Ca ne va pas être facile, de le trouver... »
Il hésita à prendre la main de Grace, se rapella de la menace de Précieuse et se ravisa, se contenant d'ouvrir la porte menant vers l'escalier.
« Cela nous fera un passe-temps. Je ne sais pas vraiment où ces animaux se cachent, mais sans doute pas sur des tours aussi hautes. »
Ce jour ne se sera pas levé complètement en vain, peut-être. |
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