Pink my ride (PV)

Le ciel s’assombrissait petit à petit sur le pensionnat, c’est une réflexion que les habitants de la forêt (c'est-à-dire divers animaux mutants tel que des oursons de douze mètres ou des bêtes insalubres) ne pouvaient se poser, en premier lieu parce que ce sont des bêtes et que l’intérêt qu’elles pouvaient porter au las de temps s’écoulant entre la lumière et les ténèbres de la journée, équivalait au taux d’obésité en Somalie. Seconde raison (celle qui nous "intéresse"), était que la communauté d’arbres vieillis par les décennies s’élevaient si haut que l’heure de la journée était presque indéfinissable par le ciel, vu qu’on ne pouvait jamais le voir.

Aussi ce fut aux cris des bêtes nocturnes que Nao put se demander si sa présence dans la forêt de Gravesse ne risquait pas d’écourter sa nuit (en tant normal elles étaient déjà assez courtes). Mais que valait la visite de cet illustre personnage en leur territoire ? Ce qu’aurait sans doute songé les bêtes si elles n’en avaient pas carrément rien à foutre qu’un tas de viande blond se baladait encore entre les folles herbes. Folles herbes d’ailleurs qui lui caressaient délicatement les coudes, vu que pour une fois il portait un débardeur blanc, et non pas de chemise follement sexy à rendre jaloux Massimo (certain italien dandy en chemise débraillé anonyme auquel nous remercions sa participation pour ce post). Débardeur griffé non pas d’une marque mais d’un « Open » ô combien polisson (ajouté à cette phrase un rire de vieux barbu). Et de plus il portait des bottes NORMALES, n’ayant pas désiré abîmer les siennes ils les avaient quelque peu empruntées à un de ses colocataires. Tout cela porté avec un joli jean qui moulait son postérieur, ses cuisses, ses genoux, et qui aurait fait crier de fureur l’ex-responsable de 4eme de la rplayeuse tant ça semblait obscène sans l’être.

Mais accrochons-nous au vif du sujet : Que foutait-il ici palsambleu ? Non pas que Nao ne soit pas du genre à faire des pique-niques à 20h passé avec des potes (surtout avec des potes), ou des parties de cache-cache dans les orties (ça irrite la peau) ou s’envoyer en l’air la totalité de la famille bambi et tous leurs amis (quoique…), mais en fait c’est exactement ça.
Et bien il ne faisait RIEN, ce qui semblait presque incroyable, le jeune blond venait de s’asseoir contre un arbre, l’air bien éveillé, et mâchonnant un chewing-gum mentholé , il songeait délicatement :

*Purée j’ai trop mal aux pieds j’espère que je vais pas avoir des cloques, ça met trop de temps à partir faudrait que je porte pas de chaussures mais c’est saaale, surtout depuis que Mail a décidé de finir le dernier Zelda en 2h et qu’il n’est pas sorti depuis 3 jours, en plus je crois qu’on a bientôt plus de savon, à mon avis c’est un coup de tous ces gens qui squattent. Pas une seule fille mignonne en plus, alors que c’est l’été, les valeurs se perdent franchement. Roh et puis c’est pourri y’a aucunes jolies nymphettes par ici, même pas cette gueunon d’Emily, et ni ce cochon de Morgan, franchement abusé l’été ici ça craint trop. Raah putain je commence à causer comme l’autre attardé, il est lourd lui aussi je me demande quel âge il a, et il passe toujours trois plombs à se lisser les cheveux, on voit bien que mère nature n’a pas doté tout le monde de ma superbissime chevelure, tssk que je les plains. C’est pourtant pas compliqué de mettre du shampoing gold explosion, du Loréal ou du Nivea, et un après-shampoing lisseur ou du beurre de karité, même Garry le fait très bien (mais moins que moi). Mon dieu j’espère que personne n’utilise le dernier shampoing que je lui ai piqué, elle pourrait le remarquer...et*

Bon on coupe la séance des pensées de notre ami qui nous ont permis d’approfondir notre rechercher de notre sérénité intérieur et faire l’apologie du bien sur le mal qui nous motivera pour écrire notre bible nous-même.

Et maintenant…qu’allait-il se passer ?!! (cette phrase de conclusion est sponsorisée par la société du LSCMDDTLC (le suspens c’est mon dada dans tous les cas))

Le ciel s'assombrissait de plus en plus sur le pensionnat. Merde. Petra avait voulu se faire un pic-nic solitaire dans le cimetière pour le dîner. Mais voilà : elle s'était réveillée trop tard. Il devait être huit ou neuf heures du soir. Rien n'était prêt. Et il allait bientôt faire noir. Tant pis, elle emmènerait des bougies. Elle bondit rapidement de son lit et se rua sur sa commode. Serre-tête de velours, débardeur, jupe, leggins, escarpins noirs. Même la culotte en dentelle était noire. Elle déboutonna rapidement sa chemise de nuit qu'elle laissa tomber au sol et se dépêcha d'enfiler ses vêtements. Deux-trois coups de brosse, une overdose de mascara et de fard à paupières noir. A une fille normale, on dit qu'elle ressemble à un panda. A Petra, on ne dit rien : on croit que c'est à cause de l'alcool. Elle jeta un dernier coup d'œil à l'extérieur : le ciel devenait de plus en plus obscur, mais il était dégagé. Il n'allait sans doute pas pleuvoir. Mais pour ce qui était du froid... Par sécurité, elle attrapa un grand manteau à capuche rouge dans un placard. Ce serait stupide d'attraper froid.
Elle descendit les escaliers qui menaient au rez-de-chaussée et arriva dans la cuisine. Là, elle ne prit pas une galette et un pot de beurre, mais se fit deux sandwichs de pain de mie remplis à sa façon. Tomates et salade, moutarde et sauce soja, bacon froid et œufs durs. Elle plaça à côté, ensuite, une pomme qu'elle passa brièvement sous l'eau du robinet. Et pour finir, une bouteille de rosé. Jamais de bon repas sans un bon alcool. Jamais de bon moment sans alcool, en fait. Petra ne voulait vivre que de bons moments.
Elle sortit ensuite d'un placard un panier en osier prévu pour les repas en pleine nature, y mit une nappe à carreaux blancs et rouges, ses sandwichs, sa pomme et son rosé -avec une flûte à champagne parce que c'est tellement plus classe de boire dedans. Elle fourra enfin quelques bougies à base large et un briquet. Tout était prêt.
Pic-nic au cimetière, nous voilà.

Le vent souffla sur le parc. Des feuilles mortes venues d'un marronnier malade se déplacèrent le long des tombes du cimetières. Le bruit de leur frottement contre le marbre et le granit fit frissonner Petra. Elle regretta son idée de pic-nic, soudainement. Elle avait décidé de faire ça en se disant que ça allait être classe, que ça allait être riche en sensations, que ça allait faire gothiik-fashiion, que ça plairait à Sindy. Sindy. Sindy, en l'espace de quelques instants, au bal de Noël, était devenue son idole, son guide, sa maîtresse à penser. Sindy ne pensait pas, alors ça ne volait pas haut. Mais Petra avait tellement envie de lui plaire... Chaque fois que l'une de ses actions plaisait à sa meilleure amie, ça la mettait en joie.
Pourtant, elle se sentait parfois comme une coquille de noix vide à l'intérieur. Il manquait quelque chose. Il manquait quelque chose à sa vie, qui la rendrait particulièrement belle, particulièrement savoureuse. Elle essayait de combler ce vide en le remplissant d'alcool, mais est-ce que l'illusion allait durer encore longtemps ? Le liquide finissait par couler par une ouverture, même minuscule, il fallait en remettre d'autre. Et du liquide ne peut pas remplacer la noix. Elle avait mit du champagne à l'intérieur, ce soir-là, mais il était de mauvaise qualité : l'effervescence des bulles avait laissé place à un vide total et un goût amer : le cimetière n'était pas une si bonne idée. La coque se perça brusquement et tout l'alcool qui était à l'intérieur fut déversé autour de Petra. Peut-être que les morts enterrés là allaient s'en régaler, ainsi que de la peur qui gênait tant la jeune fille, qui nouait son estomac...
Adieu pic-nic au cimetière.

La forêt est un endroit tout de même bien plus agréable pour pic-niquer. Le ciel était de plus en plus sombre, mais qu'importe. Petra, qui s'était enveloppée dans son manteau rouge, la capuche rabattue sur sa chevelure rose et blanche. Les arbres l'abritaient peut-être du vent, mais la chaleur de l'été était terminée. On était la nuit, à la fin août. Ou alors en début septembre. Peut-être même plus tard. Petra n'en avait aucune idée. De toute façon, savoir les mois ne servaient plus à rien. Ce n'était qu'une attache au monde réel, une attache qui s'enfonçait douloureusement dans la chair, rappelant à chacun qu'aujourd'hui, c'est l'anniversaire d'un proche ou que demain commence une nouvelle année scolaire. C'était plus agréable de se laisser sombrer dans l'oubli du reste. Le monde extérieur était mort, c'était foutu. Alors mieux valait tourner la page.
Petra sautillait le long du chemin, fascinée par cette forêt dans laquelle elle ne s'était jamais aventurée auparavant, son panier sous le bras. Elle n'avait jamais osé venir là, l'hiver. De sales rumeurs couraient sur le lieu. Devant elle, le chemin fit une fourche. La route de gauche était tapissée d'épingles, tandis que la route de droite était couverte d'épines. Petra hésita un instant puis continua sa promenade sur la seconde route. C'était tellement plus agréable que le cimetière...
Elle finit par se trouver un coin sympa, dans des herbes hautes, à une poignée de mètres du bout du chemin qu'elle avait emprunté. Elle déplia la nappe sur la végétation que la jeune fille écrasa au sol pour plus de confort, se remplit un verre de rosé, le but. Se remplit un autre, le but, tout en grignotant l'un de ses sandwichs.
C'était franchement relaxant, comme endroit. Pas de bruit autre que celui des arbres qui ondulent sous le vent ou que celui des petits animaux qui cherchent des glands. Pas de trace humaine autour d'elle, hormis ce sentier que personne d'autre n'avait dû prendre depuis longtemps. Pas de lumière artificielle, pas de truc chelou. Elle avait cherché des sensations fortes au cimetière, mais avait finalement trouvé son bonheur dans la forêt, isolée de tout.
Petra avait la vague impression que, à ce moment précis, un petit morceau de noix se trouvait dans la coquille.
Ce fut alors que la jeune fille entendit des bruits dans les hautes herbes. Un sanglier ? Perturbée, elle prit son briquet et alluma avec une bougie. Si c'était un animal, peut-être que cela le ferait fuir. Et si c'en était pas un...

"Qui est-là ?"

On ne sait jamais, c'était peut-être un homme.

Personne n'avait songé à dire au Petit Chaperon Rouge de ne pas parler au loup.

Alors que les longues réflexions de notre blondin s’alliaient les unes aux autres, comme une gigantesque guirlande de lettres avec marqué B-O-N-A-N-N-I-V-E-R-S-A-I-R-E , avec cependant d’autres lettres et en plus et voulant véhiculer un message beaucoup plus long que nous nommerons : ses pensées. Alors qu’il pensait donc, il fut interrompu par une présence. Quelle présence…Quel genre de débile (à part lui) viendrait par ici tout seul ? Une gentille petite fille qui s’est égarée ? Si on le voulait.

Nao tendit donc l’oreille à l’appel d’une question. Analyse de la question : prononcée sans nulle doute par un timbre charmant semblant appartenir à l’espèce féminine, dont l’âge peut-être estimée à la clarté des mots et la sonorité des cordes vocales, à environ une quinzaine d’années. Conclusion de l’analyse : YOUPI !

« C’EST MOIIIIII »

Claironna-t-il en se relevant à toute allure content de savoir que sa soirée allait peut-être s’égayer, sauf s’il s’agissait encore d’un stupide androgyne ridicule à l’air de rôle principal dans un yaoi qui avait abusé de lui, pensa-t-il en s’épouse la hanche avec le bout des doigts de peur de casser ses jolis ongles...

Il s’avança donc vers sa proie, et étant enfin dans son champs de vision le plus clair il put de nouveau analyser la visiteuse : jeune fille qui avait dû se prendre plusieurs gnons lui ayant aggravé le teint des paupières, ou ayant abusé de son maquillage de carnaval, ou juste une gothique adolescente A CHEVEUX ROSES ?! Les cheveux roses lui rappelaient vaguement quelque chose, il devait avoir du feeling avec les gens dont la pilosité capillaire était contraire à toutes lois de dame nature. La douce enfant revêtait un beau manteau rouge rappelant un merveilleux conte parodiant l’abus sexuel, charmant. Bref la gothique pouffe (plutôt mignonne) avec son manteau de cosplay, pique-niquait…et buvait du rosé dans une flûte. Et de plus elle était équipée d’une bougie pour éclaire les alentours, même lui aurait pourtant utilisé la console ou le portable préalablement volé à Mail pour s’entourer de lumière dans la nuit noire (prononcer : noaaaaaaare° ).
D’accord il n’était sans doute pas bien placer pour juger les cas sociaux du pensionnat, mais tout de même, quel manque de prudence, quelle incitation terrible à la débauche ! Oui car il faut savoir que pour Nao beaucoup de choses sont des incitations à la débauche, dont les pique-niques visiblement.

« Bons-oaaar, alors on dîne seule ? »

S’approchant sans invitation, il vint s’asseoir à côté de Petra dont il ignore le nom et dont la physionomie ne le laissait pas indifférent vu qu’il commençait à être intimement persuadé que ce n’était pas sa première rencontre avec la donzelle. Enfin bon il ne pouvait pas toutes les noter non plus…

« Vous dîner souvent à des heures aussi tardives ? Personnellement j’ai toujours assez FAIM la nuit. »

Petit sourire faussement gentillet et rire de jolie fée qui sent bon le jasmin. Rien qui vaille en somme. Son regard s’imposa sur la boisson de son petit chaperon rose-rouge-noir .

« Je peux m’inviter ? »

Ça aurait été bien sûr la première réplique à donner, mais malheureusement Nao manquait cruellement de savoir logique, comme par exemple d’abord embrasser fougueusement quelqu’un à une soirée auquel on l’a invité puis tomber amoureux (je ne vise personne). Fin de la parenthèse.

Dans l'obscurité, une voix répondit à l'appel de Petra. "C'est moi." Un "C'est moi" dont le -oi dura longtemps. Un fou furieux psychopathe qui veut votre peau ne dirait jamais "C'est moi" de cette façon. Un violeur pédophile qui veut vous mettre dans un congélateur pour vous réutiliser plus tard ne dirait jamais "C'est moi" de cette façon aussi. Un sanglier qui veut vous piétiner comme le Baron von Fritzel, arrière-grand-oncle d'Helmut Fritz, ne dirait encore moins "C'est moi" de cette façon. Un ami vous dirait "C'est moi" ainsi, par contre. La jeune fille ne reconnut pas la voix qui avait dit ce "C'est moi" parmi ces amis. Ce n'était pas Sven, ce n'était pas Garry, encore moins Sindy. Peut-être juste une personne qu'elle connaîtrait vaguement alors. Orwalle ? Non. Morgan ? Non. Bien, ce n'était pas non plus une connaissance. Ce n'était pas non plus Lye ou Edward. Pourtant, il lui semblait qu'elle avait déjà entendu cette voix, quelque part, il y a plusieurs mois. Une personne à qui elle aurait dit quelques paroles, juste un "Salut" sans doute. Mais qui était-ce ?
Une silhouette s'approcha de Petra et de sa ridicule nappe à carreaux. Un homme -?- aux cheveux blonds et longs jusqu'aux épaules, franchement sexy. Il devait avoir quoi... Vingt ans maximum ? Sans doute dix-huit ans environ, même. Mais on s'en fout de son âge : il est canon. Et Petra l'avait déjà vu.
Le bishi du bal. La bombe qui accompagnait Garry Morton et qui, finalement, s'est séparée d'elle. La miss avait fini par se faire draguer par un nabot... Comment il s'appelait déjà ? C'était un prénom à coucher dehors. Bref : Garry plus avec BG à la fin du bal, Garry sans doute plus avec BG jusqu'à maintenant si on a de la chance. Donc BG libre ! Oh miracle ! Oh bonheur ! Que la vie est belle ! ♫ Lalalalala ! ♪ Que le monde est tout sucre tout miel avec des Bisounours qui dansent dans le ciel orange ! Sindy avait aussi eu des vues sur lui, en le voyant au bal, mais tant pis. Au diable Sindy : elle y sera heureuse. Qu'elle rejoigne Mephisto, Belzebuth, Cindy Sander et toute la clique. Petra voulait tenter sa chance avec cette créature venue du ciel, avec cette réincarnation d'une idole païenne, avec cet être qui dépasse toutes les beautés du monde, avec cette chose semi-divine. Avec ce Nao.
Il s'approcha d'elle. Ô bonheur ! Ô joie ! Oh qu'elle avait envie de lui parler, de lui expliquer sa venue ici, sa frousse au cimetière, la composition de ses sandwichs et de plein d'autres choses pour commencer à nouer une potentielle relation. Mais seul un simple "Voui", timide et gêné, sortit de ses lèvres. Beauté fatale s'assit à côté d'elle sans demander. Il était si près... Si près... Tel le cyprès... Mais déjà il recommençait à lui parler, avec aisance. Là, elle essaya de faire un effort quand il lui demanda si elle mangeait tout le temps à des heures aussi tardives.

"Ca dépend de l'heure de mon réveil... Je prends mon petit-déjeuner en général une demi-heure après..."

Quelle réponse intéressante ! Mais où est donc passée notre Petra ? Celle qui n'a pas sa langue dans sa poche, qui parle de tout et de rien, qui pose en boucles les mêmes questions ? Là, elle était carpe devant ce cygne, ce fauve qu'était le jeune homme.
Il demanda s'il pouvait s'inviter... Ô joie ! Ô bonheur ! Oh que Petra était contente, elle se sentait l'envie de lui bondir dessus, de le broyer dans ses bras. Il voulait manger avec elle ! Que le monde est joli et soyeux !

"Voui..."

Han putain, on dirait Morgan. Ou pire : Lye. Petra tenta de rattraper la situation en tendant le second sandwich au beau blond, un sourire aux lèvres. Mais elle n'arrivait à rien dire d'autre : dans sa tête tambourinait une phrase qu'elle crevait de dire, mais que l'on ne dit pas à quelqu'un que l'on vient de rencontrer -ou de re-rencontrer. Je te veux. Je te veux. Je te veux. Je te veux. Je te veux ! Je te veux ! Je te veux !
Petra essayait de se retenir le plus longtemps possible, mais elle n'allait tout de même pas passer la soirée comme une grosse associable à dire "Voui" bêtement quand on lui pose une question, entre deux gros blancs. Elle finit alors, au bout de cinq minutes, par décider de lui demander son nom. Ce serait tout de même plus agréable de le connaître, elle pourrait le désigner autrement que par des termes comme "BG blond", "Bishi sexay" et compagnie.
Elle ouvrit la bouche et... Merde : perte de contrôle de sa voix.

"PRENDS-MOI TOUTE NUE DANS L'HERBE !!!"

Elle n’avait pas tant de conversation la petiote. Pourtant il était beaucoup moins intimidant que certains énergumènes du pensionnat, tout comme Morgan et ses fanfreluches et son air irritablement méprisant et distingué, ou feu Ritchie qui aurait mis mal à l’aise une bonne sœur remplie d’amour (façon de parler pour "remplir", âmes pures passez votre chemin), lui n’était-il donc pas l’attirance de la confiance matérialisée homme ? Non bien sûr, mais oublions ce détail.
Il saisit délicatement le sandwich, en réalité aucune faim ne lui triturait le ventre, et il n’avait formulé que cette demande par politesse et manière de s’incruster, bien qu’il ce serait immiscé même avec un refus.
Alors que sa bouche s’apprêtait à recevoir l’atterrissage des tranches de pains garnis, l’exclamation soudaine de Petra le fit sursauter, et l’immobilisa sur le champ.

« Hm ? »

Déclara-t-il simplement dans un grand sourire, reposant le sandwich délicatement, l’air d’un psychologue qui va traiter sa patiente, et accessoirement la plaquer contre le divan pour un diagnostique plus complet et en profondeur.

« C’est peu courant des jeunes filles comme toi par ici… »

Traduction : des minettes en chaleur avec des airs d’adolescente enfariné sous leur maquillage, qui demande la pâté au premier bel éphèbe (lui en l’occurrence se disait-il) venu. De façon très distingué en plus, assez original, ça sonnait un peu comme une réplique de vieux film comique avec un lover mystérieux qui enchaîne les jolies jeunes petites filles de famille, avec des grandes permanentes. Soit.
Nao passa un bras autour des épaules de sa chère pique-niqueuse, passant un doigt sur le bout de ses lèvres, comme pour tâter le terrain qu’il allait sans nul doute explorer.

« Tu es sûre ? Certaine ? » Ricana-t-il, sans même trop attendre sa réponse, il passa sa main dans ses cheveux. Ses traits cachés sous son maquillage révélaient vraiment un franc jeune âge, enfin il avait dû faire pire. A moins qu’elle soit saoule, la jeunesse changeait…quoique. Ah ce serait ennuyeux, une enfant saoulée qui se réveille ça pourrait dégénérer. C’est pour cette raison complètement bidon, que Nao se décida de vérifier la sobriété de la demoiselle, de manière tout aussi bidon.

Ses lèvres happèrent délicatement celles du petit chaperon rouge pervertie, les pressant légèrement pour les entrouvrir, un baiser tendre, étonnant de sa part, qui servait juste à analyser la quantité d’alcool que son estomac venait d’ingurgiter. Je vous avais prévenu que sa technique était une fausse excuse. Visiblement elle n’était pas si bourrée que ça.
Son visage s’éloigna de quelques centimètres du sien.

« Tu sais que toute nue dans l’herbe c’est un fantasme plus ou moins répandu ? Tu as des soucis avec ton petit ami ? Ou serais-tu en période de rébellion et ta maman t’aurait interdit de dire bonjour au grand méchant loup quand tu irais dans les bois ? »

Le pire dans tout ça c’est que ses sourcils se fronçaient d’un air excessivement sérieux, mais sa voix prenait de consonances si amusées que cela le rendait fortement antipathique, en somme on devinait qu’il se payait un petit peu de sa tête.

« Si tu veux hurler quelque chose ce sera : Nao . » Miam.

Sujet: Re: Pink my ride (PV) Sam 10 Oct 2009 - 12:27

Évidemment que c'était peu banal, des filles comme Petra, espèce de banane flambée flanquée de deux gommettes vertes en guise d'yeux !
L'adolescente regretta ses paroles. On ne demande pas aux gens de vous prendre toute nue sur l'herbe, voyons ! On leur demande s'ils ont du vernis rouge à vous prêter parce que vous venez d'abîmer votre manucure, où est la salsa, ou alors, carrément, de vous prendre en string ligotée avec la nappe contre un arbre ! Mais le blond ne sembla pas particulièrement gêné. C'était pire que de dire "Je t'aime" au premier rendez-vous ou "Tu es le Banana King !" avant même d'avoir commencé, pourtant ! Et lui semblait prendre ça avec légèreté. Fortement bizarre pour une personne qui ne connait pas Nao et qui ne doute pas un instant de ses réelles intentions et de l'utilité du théorème de Thalès dans la vie de tous les jours pour un prof de philosophie, ainsi que de l'intérêt de savoir comment est constitué un circuit élec... Hem. Brrref lol.
Nao s'approcha de Petra et passa un bras autour de ses épaules, caressa ses lèvres du bout du doigt. Yumeeeeee ! Une bombe de bonheur éclata dans l'esprit de la jeune fille. Elle était à côté d'un sex-symbol. Ils étaient seuls dans une grande forêt vide d'êtres humains. Personne n'allait les déranger. Pas de Morgan en chiale, pas de rouquine naine bouffeuse de mains, pas de KyoChi saoulantes... Toutes les chieuses et tous les chieurs étaient loin, à l'intérieur du manoir, en train de s'ennuyer durant cette soirée du début de l'automne, sûrement tous en train de faire caca (quelle poésie *o*). Personne ne viendrait. Personne ne les surprendrait. Ils étaient libres de faire ce qu'ils voulaient. "J'aimerais qu'ils meurent tous", pensa Petra avec le sourire. "Qu'ils meurent tous et que cette soirée de liberté dure pour l'éternité."

"Certaine."

A peine elle lui avait répondu, Nao happa ses lèvres. Kyaaaaaaah ! Lol lol lol ! Il était en train de la kisser ! De la smacker ! De lui rouler une pelle ! Youpi youpi les nanas ! Yeaaaaah ! Une série d'explosions eu lieu dans la petite cervelle de Petrouchkanette. Une bombe atomique par-ci, des batons de dynamite par-là, et entre deux d'entre elles, une image de poulette rôtie au soleil. Ow ! Big tunnel ! Pastaaaaaa ! Hyaho ! Fucking Kangaroos ! Dark lol lol !
Petit cameraman, il va bientôt falloir que tu zoomes la caméra vers le ciel pour éviter de choquer les pauvres petites âmes sensibles.
Et là, le visage de Nao s'écarta. Non, pas déjà... Elle en voulait encore. Elle en voulait encore et encore, sans s'arrêter, jusqu'à l'épuisement. Petra se sentit frustrée. Elle détestait être frustrée. Et lui, il ne trouvait rien de mieux à faire que de lui demander si elle s'était disputée avec son petit ami ou si elle avait des problèmes avec sa Mater Familias.

"Mon petit ami est resté dehors, ça fait presque un an que je suis là et ma vie sociale est merdique, vu qu'à part Sindy, ma bestah qui est trop lol, j'ai des conversations intéressantes avec quasi-personne. Juste un beau bishi scandinave ou un petit borgne affreux de temps en temps. Trop pas lol, hein ?"

Bon, maintenant, il la prenait toute nue dans l'herbe, oui ou non ? Ou alors elle allait devoir lui dire quelque chose d'encore plus tordu pour qu'il se jette à l'eau, dans le genre de : "J'ai besoin de toi pour me faire tourner afin que je puisse enfin visser mon ampoule !" Il avait pourtant l'air d'être un type sait ce qu'il veut, comme Klopoflox l'extra-terrestre qui, trois minutes après son arrivée dans Wisteria Lane -lors d'un remake de Desperate Housewives-, a sauté la barrière et la voisine. Pourquoi il trainaaaaaaait alors !
...
Nao, il s'appelait. Soooo sexy comme nom. Et... Ah mais lol ! Vu la tournure de la phrase qu'il avait prise, il acceptait ! Lol lol ! Merci Belzébuth et toute la clique !
Sans crier gare, Petra se rapprocha de Nao et l'embrassa, en s'arrangeant pour qu'ils glissent tous deux vers le sol comme dans les films où les couples sont allongés sur le sable de la plage. Une fois au dessus de lui, elle passa ses mains pâles sous le débardeur du jeune homme et commença à le faire glisser vers le haut pour l'enlever.
Elle recula ses lèvres un instant pour lui souffler :

"Moi, c'est Petra."

[Désolée Shadou pour toutes les expressions soulignées cheloues, c'est la faute à Eldada ! ♥ ]

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