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| Il ne restera rien qu'une courbe d'épaule. [ Lye ] | |
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| Sujet: Il ne restera rien qu'une courbe d'épaule. [ Lye ] Dim 22 Nov 2009 - 21:08 | |
| « 21h, grenier. Sois à l'heure, ou tu le regretteras. Edouard »
Claude reboucha le stylo, silencieux. Elle venait de descendre, certainement pour manger. Reviendrait dans une petite demie heure. Découvrirait le mot à son retour. Viendrait. Parce qu'elle savait de quoi il était capable, parce que ce n'etait pas la première fois, et certainement pas la dernière, qu'il lui donnait rendez vous de la sorte.
Huit mois. Voilà huit mois qu'ils s'étaient «rencontrés» dans cette cave, voilà huit mois qu'il lui donnait régulièrement rendez vous, voilà huit mois qu'elle était contrainte de lui obéir. Chaque fois il delivrait son corps de toutes les tensions accumulées et des désirs qu'il avait du refouler, pour l'une de ces lolitas ou l'autre de ces blondes sataniques. Et chaque fois, il en sortait plus frustré encore, contraint de resserer les dates de ses rendez vous. Et chaque fois plus aigre.
Il monta les escaliers, de mauvaise humeur. Le dernier rendez vous de ce genre avait été fixé il y avait deux semaines, mais il n'en avait que faire. Il en avait besoin. Maintenant. Il n'avait rien à faire de l'humeur de Lye, mais la sienne l'empêchait de se retenir plus longtemps, pauvre adolescent qui n'a pas d'amis pour s'occuper, ni même de loisirs pour manger le temps. Non, le problème, c'est qu'il n'avait qu'elle. Autant en profiter. De toutes façons, elle ne le savait pas. Elle ne savait rien de lui, hormis sa perversion, et son pseudonyme, par un etrange hasard calqué sur celui de son amour. Et en attendant, rien de tel qu'écouter un peu de musique, se dit-il en passant le doigt sur les étagères grises du grenier.
La poussière vautrée sur le carton fut balayée d'un revers de main dédaigneux. Claude considèra l'objet d'un oeil critique, avant de retirer précautionneusement le large disque de sa pochette. La vue du vinyle reposant docilement sur ses mains fit sourire son mécontentement. Il passa une main amoureuse sur les sillons du large cercle noir, en retirant les impuretés que l'indifférence avait laissé, et glissa la relique dans le tourne disque qu'il avait déniché dans le grand bric à brac et cala le diamant sur la piste.
« All over the world, people must meet and part... »
Claude se laissa tomber dans un fauteuil rapiécé, après avoir trainé ses chaussures sur quelques pas. La jeunesse ne lui apportait pas forcément que félicité. Etre vieux avait ses facilités... Moins de besoins, plus de solutions, et puis, plus d'espace, et plus d'amis. A l'interieur de cette coquille où sa jeunesse était acquise, son bien être l'était moins. Il n'arrivait pas bien à jouer le jeu. Bien sûr, il y avait quelques amis. mais aussi, il y avait beaucoup d'ennemis, et des tas d'indifférents. Jamais son sort ne lui avait paru moins important, même lorsque gras et laid il écumait les villes, dénué de toute compassion, affichant un large sourire de père Noël, il cueillait les petites fleurs, qui n'ecloraient jamais. Jamais il n'avait tenu à ce point qu'à un fil. Qu'a un rendez vous, qu'à une heure griffonnée sur un papier. Qu'à un corps qu'il apprenait à connaître au fur et à mesure qu'il le souillait.
Elle lui en voulait. Elle le detestait. Tant mieux.
Calant sa joue sur sa paume, il attendit patiemment l'heure à laquelle Lye devait arriver. Lorsqu'arriva 20h50, il se leva et s'adossa près de la porte, desfois qu'elle arriverait en avance. Il prit une cigarette. Vite. L'alluma. Plus vite. La porta à sa bouche. Seulement 20h51 ? En tira une longue et nerveuse bouffée. Que les secondes s'egrènent lentement.
Enfin, après quelques minutes d'attente, après une cigarette éteinte d'un coup de pied furieux, après des tapotements du bout de la chaussure sur le sol, la porte s'entrouvrit. Claude fit, sa voix faiblissant, bloquant à moitié la porte du pied.
« Tourne toi. »
Après qu'elle se soit executée, il sortit le foulard qu'il avait préparé de sa poche et le noua autour de la tête de la jeune fille, ne voulant plus avoir à fermer la lumière pour que son identité soit préservée. Il la tira brutalement dans la pièce, et la plaqua sans préavis contre le mur. Sa respiration s'en fit saccadée. Elle était là, maintenant. Elle était là pour lui, et elle était à lui. Il eut néanmoins la présence d'esprit de demander avec son ton courtois
« Tu es à l'heure, c'est bien, ma très chère Lye. Ca va, ce soir ? »
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| Sujet: Re: Il ne restera rien qu'une courbe d'épaule. [ Lye ] Dim 22 Nov 2009 - 22:33 | |
| 20H30.
Lye s'avança dans le couloir afin de regagner sa chambre. Elle redoutait toujours de retourner dans sa chambre. Pendant un temps, elle pensait ne plus y retourner, et coucher alors dans le salon, mais voilà, le problème était qu'il pourrait toujours la retrouver, où qu'elle soit, quoi qu'elle fasse, quoi qu'elle dise. Voilà déjà huit mois qu'il la pourchassait. Évidemment, Lye avait chercher des solutions, mais n'en avait trouvé aucune. Elle avait essayer de parler de lui, mais avait vite compris qu'elle possédait un faux prénom et que tout le monde la prenait pour une folle. Elle savait que tout était déjà joué pour elle. Qu'elle n'en finirait plus tant qu'il n'y aura jamais de faille dans les plans de son agresseur. Oh non elle était loin de s'être fait une raison. Cependant, elle se devait de rencontrer cet homme ce soir. Elle avait quelque chose à lui dire. Quelque chose qui changerait toute la donne. Qui changerait le cour des choses, et qui désormais était irrémédiable, quelque chose d'horrible en soit, mais qui pourrait encore la sauver de cette habitude. De ces huit mois de terreur, d'horreur et de souffrance.
20H41.
Elle entra dans sa chambre, regarda chaque recoins de la chambre, chaque lit, le sol, les murs, les bureaux. Rien. Alors, elle ouvrit la porte de son armoire. Il était là. Elle s'en doutait. Deux semaines de sevrages paraissait énorme désormais. Plus les mois passaient, plus les rendez vous étaient proches. Lye ne pu s'empêcher de tirer une moue de dégout. Elle rangea le petit mot dans sa chaussette rouge et la caché à sa place habituelle, c'est à dire entre le matelas et le mur. Et s'assit sur le lit ne bougea plus, ne fit que penser et tourner dans sa tête encore et encore la situation. Elle devait lui apprendre, mais comment allait elle s'y prendre ? Comment était elle sure de ne pas avoir de représailles et que cette annonce aurait donc le plus d'impact ?
20H55
Lye quitta sa chambre, refermant derrière elle. Elle s'était attachée les cheveux car elle détestait sentir Edouard passer ses mains à travers où encore lui agripper durant son plaisir non partagé. Elle n'avait plus peur désormais. Elle savait. Elle détestait. Elle pleurait toujours, mais elle n'avait plus peur. Elle inspira un coup et ouvrit la porte.
21H00.
La salle diffusait de la musique ce qui l'étonna un peu. Elle ne s'y attendait pas. La lumière était allumée ce qui la surprit plus encore. C'était inhabituel. Depuis quand son agresseur allumerait il la lumière pour profiter d'elle ? Peut-être n'était il pas là ? Malheureusement, la porte se bloqua avant qu'elle puisse apercevoir quelque chose et la voix de son agresseur retentit. Lye ferma les yeux déçue et soumise. Alors, elle se retourna et sentit un tissu chatouiller ses yeux, son nez, ainsi que ses lèvres.. Elle comprit. En à peine une seconde elle se trouvait là plaquer contre le mur du grenier. Elle déglutit et se sentit à nouveau faible. Très Faible. Ses jambes perdant son assurance et tremblotantes, elle ne pu rien lui dire. Alors ça allait recommencer, aujourd'hui encore, demain, après demain jusqu'au jour fatidique ? Il en était hors de question, seulement là, sa langue était trop pâteuse pour pouvoir annoncer ça maintenant ..
- Non. Ça ne va pas. Ça ne va jamais. Finissons en.
Elle sentait les mains de son agresseur lui couper l'air. Elle aurait préféré mourir, que de connaître ce quotidien, mais elle n'avait pas cette chance. Il était en manque, ça sentait à plein nez dans toute la pièce. Elle ferma les yeux.
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| Sujet: Re: Il ne restera rien qu'une courbe d'épaule. [ Lye ] Dim 22 Nov 2009 - 23:57 | |
| La musique retentissait encore vaguement à ses oreilles, alors qu'il plongeait ses yeux dans les replis du foulard, essayant d'y deviner des yeux, vérifiant qu'elle n'y voyait rien. Il toucha son visage. Très près. Juste assez pour asseoir sa présence, pas trop afin de ne pas en rajouter. Pas besoin de surenchérir, lorsque l'on tenait les rênes, pas besoin de se retenir bien longtemps, lorsque l'on sait ce que l'on veut, et que l'autre s'y abandonnera, bon ou mal gré. Claude se pencha. Quelque chose n'était pas normal. Il n'était pas très à l'aise, et il savait pourquoi. Il tendit le bras, arrêta la musique. Il n'avait pas à exposer de lui même. Ce serait trop personnel, et pourrait guider l'enfant jusqu'à une quelconque piste. Voilà. Tout était parfait, et la lumière tamisée que la vieille lampe providait était parfaite. Il ferma la porte, cala une chaise contre la poignée.
« Noooon ? Qu'est ce qui ne va pas ? Toujours pas d'amis ? » grinça-t-il, en approchant ses lèvres humant la cigarette près des joues de la vieille adolescente au corps de Lolita. Mais il n'en pouvait plus. Ses mains hors de contrôle avait déjà pris possession des hanches de Lye, remontant doucement le long de son dos, s'enivrant des formes irrégulières de ses vertèbres, pour dégrafer ce qui soutenait sa poitrine. Foutu corps, pressé de commettre stupre et luxure, là ou s conscience savait qu'une nouvelle fois il en ressortirait insatisfait. Mais il céda aux avances involontaires de Lye, et happa ses lèvres, agrippa ses épaules, se colla à son torse. Il la bascula sur le fauteuil où il s'était assis auparavant, s'asseyant sur ses hanches frêles. Comme d'habitude. Mais avec un peu de lumière. Et un peu plus de violence, à chaque fois, comme si il voulait à tout prix asseoir son emprise sur la fragile Lye, qui se trouvait parfois des airs bien trop assurés, qui se permettait encore d'être forte.
Il entreprit le rituel habituel : enlever tout ce qui est superflu, et jeter tout cela dans un coin où elle pourrait les récupérer plus tard. Mais comme à chaque fois ces dernières semaines, il y avait un problème. Enfin, des problèmes. La fragile Lye semblait avoir noyé son désespoir dans la nourriture. Une nouvelle fois, il ne put retenir un frémissement en apercevant les auréoles sombres qui grignotaient ses formes et les rondeurs s'étant reparties sur son torse. Il grogna
« Tu devrais pas forcer sur la bouffe. »
Il appuya son embrassade, fermant les yeux. Il ne souhaitait plus voir ça, et ne verrait plus cela. Restait entre ses mains les souvenirs sucrés de la courbe de son cou et de la chute de ses reins, lorsqu'il fit ce qu'il avait à faire. Comme ces fois. Comme toutes ces autres fois. Il en profita longuement, sachant qu'il ne pouvait pas prendre parti du corps de la jeune fille trop souvent sans éveiller certains soupçons, malgré leur manque respectif de vie sociale. Et déversait sa rage sur le seul objet qui lui était entièrement dédié, qu'il avait gagné au prix de rudes batailles, cet objet qui voulait crier être humain, exister, et toujours étouffé dans l'oeuf. Si il lui faisait mal ? Il n'en avait rien à cirer, il n'hésitait pas à lui en faire, cela lui faisait du bien. Un peu de bien, éphémère et presque déjà oublié.
« Hm.. »
Claude se leva. Encore insatisfait, eternel insatisfait. Oui, l'unique fois où il s'était vu un sourire aux lèves en quittant sa compagnie devait être la première. Parce qu'il avait extrait tout le desespoir qu'elle pouvait contenir jusqu'à la pulpe la plus enfouie, ne laissant derrière lui que l'ombre d'une jeune fille. Il voulait réitérer l'expérience, variant avec les nombreuses fois où leurs affaires s'étaient réglées sans une parole. Ayant pris soin de se rhabiller, et ayant négligemment balancé à Lye le strict nécessaire, il lui signifia que leur rencontre n'était pas encore finie, en la faisant s'asseoir sur ses genoux. Comme le bienveillant grand père qu'il aurait pu être. Et qu'il n'était pas, ou sinon franchement dérangé par sa petite fille… Une main tenant la sienne, l'autre savourant les formes plus généreuses - cela n'avait pas que des inconvénients - de Lye, il susurra
« Attend un peu… On n'est pas bien, ici ?»
Il finit par remettre la musique, à un volume plus bas. Cette musique populaire raffinée qui n'allait pas avec l'homme violent et rustre qu'il venait d'être, et dont il continuait de clamer l'existence. Il posa sa tête contre l'épaule de Lye, abandonnant ses caresses libidineuses, pour simplement passer ses bras autour de sa taille. Presque doucement. Il sourit. Il était bien, comme ça. Elle pesait pas bien lourd, même si elle avait tant mangé qu'elle avait du prendre un petit kilo.
« Ou vivais-tu, avant tout ça ? »
Ca y est. Le petit manège continuait. Moments de relative douceur face à laprochaine souffrance morale. Il aimait poser ses petites questions. Et Lye connaissait déjà les règles de ce jeu. |
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| Sujet: Re: Il ne restera rien qu'une courbe d'épaule. [ Lye ] Lun 23 Nov 2009 - 8:11 | |
| Rebelotte. Tout allait encore et encore recommencer. Tout ça parce qu'elle se trouvait incapable de parler. Parce qu'elle n'avait pas le courage de dire stop, et de trouver une solution. Parce qu'elle ne connaissait personne avec qui elle pourrait passer son temps, et donc être protégée sans la mettre en danger. C'était la loi du silence et rien ne pouvait changer cela. Rien sauf .. Enfin, il fallait qu'elle lui apprenne mais c'était peut-être un dernier espoir, mais c'était peut-être également un énorme danger, on ne sait jamais, il pourrait très bien la frapper jusqu'à mettre hors de service cette horrible sauvegarde qu'elle possédait. Pendant qu'il s'appuyait contre les courbes de son corps, claquant sa langue contre sa nuque et la retournant vers un fauteuil qu'elle reconnue une fois assise, elle pensait encore à comment s'y prendre. Elle attendrait qu'il est terminé, et elle se lancerait à cette déclaration funèbre. Elle ne se plaisait plus dans ce monde qui s'imposa à elle. La vie n'était devenu qu'une longue veillé funèbre. Parmi laquelle chaque fragments de son âme se détachaient pour périr.. Désormais la laideur est tournée en ridicule et la bonté devient un mal dont on doit guerrir.
Lye se permit un sourire tandis que son corps accumulait le nombre de va et viens incessant. Du moins plus le temps passait, et plus ces va et viens se faisait court. Disons simplement que Edouard tirait naturellement son coup. Cependant, elle sourit. Sans trop savoir pourquoi, peut-être parce qu'aujourd'hui, c'est peut-être le dernier jour où elle pouvait encore sourire ? Elle le détestait, de tout son corps, de tout son cœur. Mais elle savait, tout finit toujours bien. Si quelque chose ne vas toujours pas, alors c'est que ce n'est pas encore finit. Elle ne répondit rien au sarcasme de son agresseur. Quand elle savait qu'elle se pouvait de l'ignorer sans représailles, elle exécutait son silence sans difficulté. Ajouté à cela, il trouvait qu'elle avait prit du poid .. Certes, si seulement il pouvait deviné ça lui adoucirait la tâche.
Silence.
Elle ne dit rien. Elle laissait faire, elle le laissait prendre son pied, et comme à chaque fois, depuis tout ces mois écoulés, les larmes l'envahirent et s'étalèrent docilement contre sa peau, à leur place habituel. Elle n'avait plus mal, évidemment, au bout d'un certain temps, elle n'en souffrait plus puisqu'elle ne se permettait plus de s'opposer à ce quotidien. Alors elle avait jugé bon de ne pas rajouté de la souffrance à sa peine, ce que Edouard, même s'il s'agit d'un nom inventé, avait approuvé, décision fort sage avait même ajouté. Cela ne voulait pas dire qu'elle prenait du plaisir, non elle était belle et bien résignée à ne connaître rien d'autre que du vide. Malheureusement, plus les jours passaient, plus l'agresseur se faisait violent durant leurs ébats forcés, et Lye avait du mal à ne pas ressentir de douleur. Elle serra les dents, c'était terminé.
21h36
Du moins, elle y cru. Mais monsieur avait envie de papoter aujourd'hui.. Ce soir.. Il recommençait, il reprenait cet horrible jeu immonde et provocateur de mélancolie et de larmes. Il voulait jouer. Il voulait la torturer pour se sentir exalter de détruire en elle toute parcelle de vie féconde. Mais quelque chose allait subvenir, et ça en soit, il ne pourrait pas le détruire pour l'instant. Encore faudrait-il qu'il connaisse son existence.
21H38
Il attendait une réponse. Mais Lye ne pourrait lui répondre. Parce que les seuls mots qui parviendrait à sortir de sa bouche ne serait pas la réponse attendu. & elle ne pourrait les dires ensuite. Le stress, la peur, l'effroi, toutes ces émotions qui avaient prit congé chez elle s'apprêtaient à sortir d'elle en même temps. Elle sentit son front perler, toutes ces sensations étaient donc revenues a l'étalage, avaient ouvert sa porte et .. Elle se retourna face à face avec son agresseur, toujours assise sur ses genoux, elle ne pouvait se permettre de trop osé la situation en se levant, ça pourrait être dangereux pour elle et éliminer sa seule chance d'être sauver. Elle ne le voyait pas. Toujours pas. Mais elle ne supportait plus ses mains grasses et hideuses contre son ventre. Elle avait peur. Toujours et sans difficulté il pourrait la blesser et la soumettre une nouvelle fois. Mais cette fois il était temps.
- Tu m'as mise enceinte, et je ne suis plus en mesure de le perdre.
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| Sujet: Re: Il ne restera rien qu'une courbe d'épaule. [ Lye ] Lun 23 Nov 2009 - 10:52 | |
| Claude osait penser que tout se passerait toujours comme il l'avait souhaité, parce que tout s'était toujours passé comme il le voulait, depuis le jour où il avait mis le pied dans le chemin de la perversion. Il n'avait jamais été appréhendé par les forces de police, oh, une fois interrogé, vite relâché. On ne lui avait jamais mis de bâtons dans les roues, et jamais mis de limites. Le vieillard rendu adolescent ne connaissait pas bien les frontières qu'il pourrait avoir, même si il était un habitué des défaites et des humiliations. Il avait su soumettre des enfants à sa force et à ses intimidations, il pensait qu'il en serait de même pour la jeune femme, prenant ainsi sa pitoyable revanche sur la gent féminine.
Lui poser quelques questions inoffensives appuyaient son emprise sur elle, connaissant peu à peu de plus en plus sur elle, sans qu'elle ne sache rien de sa personne. C'était puéril. Mais en en étant conscient, il continuait. Tant que cela le satisfaisait, tant que cela l'amusait, il ne voyait pas où était le mal. Il laissa le silence s'installer entre eux. Elle avait toujours besoin d'un peu de temps pour répondre, ou pour avaler le reste de sa fierté. Ce n'était pas grave, il se sentait pas trop mal, calé sur l'omoplate de la jeune fille. Elle fleurait bon le vice et sa peau frémissait d'un dégoût à peine contenu à peine l'effleurait-il du bout du doigt. C'était une bonne prise, quand même. Dans la cave, il aurait pu trouver la boutonneuse de service, celle qui a des dents de travers et des kilos en trop qu'elle dévore en cachette sous forme de plaquettes de chocolat. Il avait attrapé la fille fragile, aux instincts fiers, la fille qui encaissait les pires situations, qui s'accrochait. La grande fille mince aux longs, longs cheveux en fils d'araignée. Au joli visage et au corps plus que satisfaisant.
« Alors ? »
Ouais, ce n'est pas tout, mais fallait aussi répondre. Claude n'était pas très patient. Pas très compatissant non plus.
Elle se retourna, faisant preuve d'une insolence qu'elle ne se serait jamais permise auparavant. Il fronça les sourcils, agacé, attendant une explication plausible à son geste. Le simple fait de bouger sans son autorisation était presque un crime. Un crime qu'il lui faudrait ecraser du plat de sa main. Afin de la faire replonger dans sa soumission, en apnée, perdant pied, l'embourbant plus qu'elle ne l'était avant. Son visage était bien sérieux. La main de Claude se posa négligemment sur sa cuisse, en épousant les formes, en attendant qu'elle ne se déclare. Qu'allait-elle lui dire, qu'elle avait vécu dans un bidonville, qu'elle était la fille d'un premier ministre, qu'elle l'avait connu ? Quelle que soit sa réponse, il n'en avait rien à faire. On était dans un pensionnat paumé hors du temps, quels ennuis pouvait-il avoir avec la justice. Et les yeux de chaton ne marcherait pas. Et puis, comment aurait-elle pu connaître un corps qui dans la réalité n'était plus qu'une carcasse ridée ? Elle trouva autre chose.
Claude se figea, un instant, comme un cauchemar qui se rend compte qu'il se dissiperait bientôt, comme un défaut sur une bande vidéo, qui fait sauter une seconde de la cassette.
« Ah... »
La première de l'alphabet se fraya un chemin jusqu'à ses lèvres, exclamation par défaut de celui qui n'a rien à dire, mais s'en sent obligé. Un instant, il vacilla. Mais à la suite de cette première syllabe, d'autres s'engouffrèrent, et Claude éclata de rire.
« C'est tout ce que t'as trouvé ? » réussit-il à articuler dans son hilarité. Il tata le ventre de la jeune fille, n'y voyant que la graisse que son desespoir avait engrangé sur ses hanches. Il donna une petite tape aux airs amicaux, un peu trop forte peut-être, sur la joue de la jeune fille. Elle l'avait fait rire, il pardonnerait donc cet écart. Se remettant encore à peine de cette blague, il se gaussait encore, ignorant à quel point chacun de ses rictus faisait mal à la jeune adulte.
« Ma pauvre Lye, déjà rongée par l'horloge biologique ! C'est vrai que tu te fais vieille. » ajouta-t-il d'un ton s'assimilant à un reproche. Il pouvait parler, lui, le vieux cochon sexagénaire. « Revenons en à ma question. » |
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| Sujet: Re: Il ne restera rien qu'une courbe d'épaule. [ Lye ] Lun 23 Nov 2009 - 12:11 | |
| C'était incroyable. Elle n'en revenait pas. Il ne la croyait pas ? Mais ça paraissait évident, ça serait arrivé un jour .. Lye n'était pas stérile, elle avait ses règles. Sauf depuis 6 mois. Mais ça, elle ne s'en était même pas rendu compte, depuis désormais 2 mois, elle en avait prit conscience, mais il lui avait fallu un mois entier pour l'accepter. Maintenant qu'elle y avait fait face, c'était à son tour d'y passer. Mais .. ça n'allait pas être gagner. Lye garda alors un grand silence. Elle était prête à arrachez ce stupide foulard et à cracher sur ce bougre de salopard qui profitait des jeunes filles et surtout d'elle. Il faut une part d'égocentrisme à tout dans la vie .. L'égocentrisme permet de rehausser l'estime de soit pensa alors Lye, et ici c'était justifier. Elle se rendit compte que pour la première fois, que l'émotion qui traversait son corps était de la colère. Une immense colère qui menaçait à tout instant de passer en dehors de son corps et de foudroyé la première personne qu'elle verrait. La plus susceptible à l'instant serait ' Edouard '. Mais elle n'envisageait pas d'aller jusqu'à retirer le foulard. Elle avait peur des conséquences. Après tout qu'est-ce que ça changeait que l'enfant soit de lui puisque de toute manière elle ne pourrait pas le pourchasser, il pourrait donc toujours profiter d'elle sans qu'on ne sache encore son identité.. La donne resterait donc la même ?
Malgré tout cela. Lye ne pu s'empêcher de refouler sa colère. Elle garda le silence, ne l'appréciant guère pour autant mais elle ne savait plus quoi ajouter. Il fallait qu'elle lui prouve. Malheureusement, comment s'y prendre ? Elle sentit ses doigts caresser sa cuisse et on pourrait dire ' ce n'est pas vraiment le moment '. Oh non c'était loin d'être le moment. Les muscles de Lye se crispèrent les uns suivant les autres lui provoquant une douleur étrange dans le dos. Elle ne supportait plus qu'il la touche, elle arrivait à saturation. Les dents crispés, elle planta ses ongles dans la main de son violeur. Elle n'ajouta rien. Mais l'entendant réagir elle ne pu se retenir de sourire, la voyait il derrière ce bout de tissu noire ? Elle l'espérait, elle espérait qu'il est vu ce sourire. Fin des négociations. Cependant après cela son cœur se resserra, la peur reprenait se place. Lye décida d'y lutter. Rien ne serait pire que maintenant. Il était trop tard, elle s'était engagée dans une voie qu'elle allait devoir assumer, mais heureusement lui aussi allait devoir assumer.
- Nous n'en reviendrons pas à ta question malheureusement. Tu as eue trop l'habitude de profiter de fille plus jeune que moi je ne me trompe ? Ne crois tu pas que j'ai déjà eut le temps de me pencher sur ma condition ? Je ne te mens pas. Ceci n'est pas une blague. & tu peux rire autant que tu le voudras mais quand une femme n'a plus ses règles depuis 6 mois il n'y a aucune autre explication. Je n'ai pas abusé sur la nourriture, j'ai simplement un embryon dans le ventre. Un embryon qui germe à cause d'une saleté dans ton genre. Un embryon aussi pourrit que le père.
Lye sentait sa voix monté avec sa colère. Elle se permettait un affront face à lui. C'était incroyable jamais elle ne s'en serait sentie capable auparavant. Elle se doutait déjà longtemps que ' Edouard ' était un pédophile. Il s'était trahis une fois lors d'un de leurs ébats. Lorsqu'il avait dit qu'elle était une jolie poupée, une jolie enfant aux courbes fines et délicate, comme une ancienne conquête. Après méditation, tout était devenu évident, mais cela ne changeait rien à sa situation précédente. Mais voilà, quoi qu'il en dise, Lye était une femme, et donc possédait un appareil génital capable d'engendrer depuis déjà quelques années. Elle ne savait cependant plus si cette prise de conscience l'aidait à cicatriser, où si les coups atteint à sa fierté pissaient encore le sang.
- Je ne te laisse pas le choix. Mes rondeurs prouvent assez de choses pour que tu réalises. Je ne te prendrais pas la main pour te guider à mon ventre et que tu sentes ton germe se débattre dans les méandres de ton poison. Dans mon corps souillé par le tiens. Tu n'as pas bien calculé.
. Les princes n'arrivent jamais, et les princesses en meurent .
La seule personne susceptible de sauver Lye de sa mélancolie, c'était Lye elle même. Les princes n'arrivent jamais. |
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| Sujet: Re: Il ne restera rien qu'une courbe d'épaule. [ Lye ] Lun 23 Nov 2009 - 14:56 | |
| [ LEE TON PROCHAIN MESSAGE C'EST LE 666e, IL FAUT QU'IL SOIT SATANIQUE ! ]
« Aïe ! » maugréa l'escogriffe en retira promptement sa main des proximités visiblement interdites. Il planta un regard lourd de malveillance sur le foulard goguenard de la jeune fille. « Qu'est ce qui te prend, putain ? »
Lye prenait soudainement trop de libertés, et il allait devoir faire preuve d'un peu plus d'autorité envers elle. Elle souriait. Elle souriait, cette imbécile. Claude sentit le long de sa colonne vertebrale monter la hargne, et il n'attendait que le bon moment pour remettre cette catin à sa place. Catin ? Elle ? Mais il ne s'était pas regardé, et il n'avait pas regardé ses actes ! Ne lui avait-il pas tout arraché, lui donnant quoi, en échange ?
Elle n'avait pas tardé à le lui révéler.
Son visage choqué ne put rien dire, écoutant parler la trop adulte Lye. La laissant l'insulter, et le piétiner, lui annonçant les pires emmerdes imaginables. Qu'avait-il voulu, en dirigeant un jour son désir sur les enfants dont les formes n'étaient pas accomplies, hormis éviter à tous prix ce genre de situation, plus encore que par convoitise ? Dix, douze ans, c'était souvent inoffensif, il les laissait ensuite, et hagardes, elles ne disaient plus rien, vieillies d'un coup par la violence et la vulgarité. Il avait mordu dans un fruit déjà pourri jusqu'au coeur par la maturité, et en avait avalé les pépins.
« ... Q... Qu... »
Non, il n'y avait rien à dire. Il se faisait desormais engueuler par sa jolie poupée. L'adulte se faisait reprimander par l'enfant. L'heure était au retour sur terre. Ce jeu n'était qu'un piège. Un piège. Il resta silencieux, laissant la musique peupler la conversation. Sa face décomposée par la stupéfaction scrutait Lye, guettant le moindre rictus, la moindre malice où elle aurait pu se réfugier pour le fuir.
Il glissa une main prudente sur la surface de son ventre. Pour s'assurer une dernière fois qu'il n'avait pas de possibilité d'évasion. Il ne ressentit aucun des coups de pieds que les mères trouvent fabuleux, mais dût se rendre compte que ce n'était plus les bourrelets de celles qui noient leur tristesse dans la nourriture. C'était une boursouflure ronde, une cloque proéminente, un germe fatal. Claude avait déjà eu la possibilité d'être père. Il devait déjà l'être, si les deux filles qui lui avaient un jour annoncé ce genre de nouvelles avaient été au bout de leurs idées, après qu'il ait fait leurs valises et les ait jetées hors de chez lui. Jamais il n'avait pris de nouvelles, jamais il n'avait cherché à en avoir. Les enfants, c'était très bien sous ses doigts, c'était dégueulasse sous son égide. Le problème, c'était que c'était plus dur, là, de faire les valises de Lye et de les jeter par la fenêtre.
Claude Blanc serra les poings. En envoya un dans la mâchoire de Lye, la faisant tomber sur le vieux plancher. Il se leva lentement, surplombant de toute sa hauteur la silhouette affalée de sa victime.
« ... »
Il avait un peu de mal à respirer, le regard rivé sur la femme enceinte, sur l'esquisse de l'enfant qu'elle venait de lui mettre sous le nez. Fragile. Donc périssable.
« Plus en mesure de le perdre, hein. »
Il tapota du pied le ventre rond de Lye. Ils se comprenaient.
« On va voir ça. »
Il lança un coup de pied, qui eut le bonheur d'être mal calculé par la rage de Claude, et d'atterir sur les genoux repliés de la jeune fille, le heurtant du même coup. Etouffant un juron obscène à travers ses dents serrées par la fureur, il attrapa l'épaule de Lye, la tirant sèchement pour la remettre sur ses pieds. Il la placarda contre le mur et la tint fermement, incapable de contrôler le moindre de ses gestes, la furie dont il faisait preuve contre son imprudence se deversant d'un seul coup à la face de celle qui incarnait l'erreur. Tenant son cou entre ses doigts, l'autre prêt à frapper, il mâcha
« J'crois que t'as pas bien c... »
Il s'interrompit, interdit. Les yeux de Lye. Les yeux de Lye étaient posés sur lui, sur son visage, le toisant, prenant connaissance des traits longtemps obstrués par l'obscurité ou le foulard, qui gisait à présent à quelque mètres du couple malheureux, relâché par le premier coup, enlevé par le mouvement qu'il avait fait faire à la jeune fille. Il se figea, le poing levé, la main sur la gorge de la jeune fille. Il arriva à chuchoter, tremblant, son visage étant passé en une seconde de la rage à l'anéantissement. Pâle.
« Putain... de... merde. » |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Il ne restera rien qu'une courbe d'épaule. [ Lye ] Lun 23 Nov 2009 - 20:43 | |
| (( Message satanique. Faire gaff c'est so darky Lee dans la place :[ ))Lye attendait un mot, un geste, une parole qui casserait ce silence trop long à son goût. C'était maintenant à son tour d'être impatiente, de prendre de la hauteur, de le ratatiner et de l'affaiblir. Il était trop évident qu'il n'accepterait pas si il n'avait aucune preuve. Et bien que 'Edouard' lui écarte assez souvent les cuisses, il ne s'attardait pas à découvrir des taches de sang au fond de sa culotte, et ce n'était pas plus mal d'ailleurs, ça aurait eut quelque chose de gênant malgré tout. Lye sentit alors la main du violeur s'installer contre son ventre, sans hésitation, mais aussi sans s'y attarder. C'était la première fois qu'il la touchait sans y prendre de plaisir pensa-t-elle. Et ceci lui tira à nouveau un petit sourire mesquin. Il pouvait laisser sa main sur son ventre autant qu'il le voulait si il gardait ce ton choqué. Lye imaginait parfaitement son regard ahurit, et son visage décomposé. Elle le pensait moche et c'était véritablement le cas, mais elle n'en avait cependant pas la preuve.
21H48
Un poing dans la figure. Un vol plané. Lye à terre. Le foulard près de sa cheville gauche. Lye ouvrit les yeux après un hurlement de souffrance. Il était inutile de cacher la douleur, elle partait plus vite lorsqu'on l'acceptait. Lye ouvrit les yeux, et avala sa salive serrant ses dents de toutes ses forces afin de centraliser la douleur plus vite et de la laisser s'évaporer peu à peu. Elle remarqua presque immédiatement. Elle sentait le goût de rouille dans sa bouche mais ça n'avait aucune importance. Elle garda d'abord les yeux contre le parquet quelques secondes. Trop de choses se bousculaient dans sa tête, ça devenait ingérable. Non seulement, ce qu'elle redoutait était arrivé, il l'avait frappé, ce qui n'était pas si horrible que ça maintenant bien qu'assez douloureux. Elle doutait qu'il s'arrête à là. Mais quelque chose vint rehausser le moral de Lye. Elle n'acceptait pas ses coups sans contrepartie. Le parquet, elle le voyait. La pièce était sombre et elle apercevait les pieds de ' Edouard '.
21h49
Lye décolla ses yeux du planché et la peur mélangée à la hargne était visible dans son regard. Il s'apprêtait à frapper de nouveau et Lye protégea son visage d'un de ses bras, geste absurde mais classé dans les annales du ' mode survie ' de tout être humain. Cependant le pied du méchant atterrit sur les jambes de la gentille. Elle gémit à nouveau mais apparemment, son agresseur c'était plus fait mal à lui même qu'à elle cependant cela ne fit que plus l'énerver encore, ce qui fit un peu peur à Lye. Elle perdait de son assurance, ça n'allait pas il fallait qu'elle se ressaisisse, qu'elle ne lui offre pas la chance de reprendre le contrôle, bien qu'il ne l'aurait plus jamais entièrement. Voilà qu'il la surélevait et la plaquait contre le mur. Lye respirait fort, elle se trouvait à la hauteur de Claude. Voilà, elle se souvenait de son prénom maintenant, après l'avoir vu parfois dans le manoir. Il était horrible, ça allait de soit. Lye scruta son visage, s'attendant à recevoir à nouveau un choc, mais rien ne vint. Il venait de comprendre. La respiration accélérée de Lye comblait le silence et l'écho des derniers mots de Claude dans sa tête lui firent réaliser. Elle explosa de rire au regard perdu et aux traits désemparés de son agresseur. Lye était désormais en position de force. Elle avait gagné, elle avait donc eut raison, sa seule chance se trouvait en elle. Elle était la seule à pouvoir se sauver encore.
21H52
Lye retira la main de Claude de sa gorge et parcourra la salle afin de récupérer ses affaires. Elle prit tout son temps sachant d'avance qu'elle ne courrait pas de risque pour le moment. Son instinct lui disait bien clairement qu'elle pouvait s'autoriser encore quelques petits affronts. Alors elle prit son temps pour se rhabiller.
Elle lui fit face~
- Je peux encore décider de ne pas révélé ton prénom aux autres, afin de ne pas dénoncer aux autres cet être qui à tué l'amour. Car vois tu .. J'ai appris que dans la vie, certaines choses comme le désespoir ne se partagent pas, que ce genre de fardeau n'était propre qu'à soit. Je ne sais rien encore de mes motivations.
Elle comprit que non seulement il existait mais que l'être qui s'était présenté dégageait une telle aura malfaisante, que non seulement elle en eut peur mais qu'elle s'évertuait à vouloir le détruire. Il marquera sa vie de façon permanente, de tel manière, que chaque pensées qu'elle aurait pour lui la rongerait entièrement. Il avait intégré ce poison dès les premiers instants où il était rentré dans sa vie. Elle n'avait pas peur de perdre son âme. Elle était déjà morte. Le sentiment de vengeance qui l'animait à cet instant était aussi violent que ridicule.
~ Et lui sourit.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Il ne restera rien qu'une courbe d'épaule. [ Lye ] Lun 23 Nov 2009 - 22:19 | |
| Il avait suspendu son geste. Et toute sa peur lui péta au visage, d'un coup. Toute la peur dont il avait fait abstraction, tous les derniers mois. La peur d'être découvert. La peur qu'elle voit son visage. Presque la peur de vieillir. Un instant, il ressentit dans ses poings l'engourdissement de la vieillesse, et son dos le fit souffrir, une fraction de seconde, comme il souffrait du temps ou le ciel était gris. Il grimaça, ne rendant pas très reluisante les premières images qu'il offrait à sa victime préférée. Elle eclata de rire. Il baissa le regard. Il avait perdu, et relâcha sans vraiment le vouloir, sans vraiment s'y opposer, ses doigts autour de la gorge de Lye, baissant le poing qu'il s'apprêtait à lancer contre la joue de la femme qui avait fait l'affront d'être fécondée par ses propres bêtises. Il avait perdu.
Le disque s'arrêta.
Alors qu'elle s'habillait, le regard de Claude s'égara sur ce corps qu'il possédait il y a deux secondes, qui filait entre ses doigts désormais. Il n'arrivait pas à la regarder, mis à terre. Elle connaissait ses traits, le masque était tombé. Peut-être était-elle même en mesure de dire son nom, même si il s'était efforcé de ne pas lui parler du tout en dehors de leurs rendez vous, ayant un peu peur qu'elle reconnaisse sa voix. Toutes ces précautions, effacées d'un revers de main, rendues inefficace de sa faute, d'un coup mal placé qui avait fait glisser le bandeau, de cette mauvaise idée d'avoir allumé la lumière. Et ce foetus malsain qui grandissait dans le ventre rebondi de Lye ne lui donnait que l'envie de l'ecraser, d'enfoncer cette cloque, de la percer, et d'effacer à jamais ce qui se mettait sur son chemin. A jamais.
Elle se mit à parler, et il l'écoutait à peine. Allait-elle dire son nom ? En avait-elle simplement l'intention ? Il leva les yeux sur la jeune femme. Il n'avait jamais vraiment fait attention à la femme en tant que telle. En dehors de son corps, désormais couvert d'un large jean, et d'un débardeur dissimulant avec difficulté les rondeurs du fruit de son péché. Elle était grande. Elle avait un joli visage. Determiné. Ferme. Comme il ne l'avait jamais été, avec lui. L'enfonçant dans son humiliation.
« Ce que tu feras ? Je le sais, moi, ce que tu feras. »
Il lâcha un rire nerveux, relevant le menton, se relevant. Tenant sa façade.
« Rien. »
Claude sourit. Méchamment. Parce qu'il avait toujours été méchant avec elle, et parce qu'il était bon, qu'il était bon de s'acharner.
« Parce que tu n'as aucun soutien, et que tu n'en auras jamais. Parce que ta petite histoire, personne la gobera. Parce qu'à leurs yeux, à ces crétins, t'es juste la fille effacée, faible, associale qui veut se faire remarquer, qui veut se donner de l'interêt. Parce que t'es inintéressante. Parce que tes amis, ils ne sont que dans ta tête. Vas-y, ose le dire mon nom, de ta petite voix geignarde ! Dis le donc ! »
Ce disant, il s'était approché de Lye.
« Tu sais quoi, ma très chère Lye ? En fait, je pourrais continuer comme avant. Tu sais, rien ne changerait... Sauf que chaque fois que tu verrais mon visage, tu te rapellerais. C'est tout... » Il approcha ses lèvres de celles de Lye, faisant mine de pouvoir l'embrasser, caressant furtivement sa joue, faisant gaffe à ce qu'elle ne le morde pas. « Ca serait bien, tu crois pas ? »
D'un geste de main, il la repoussa, et siffla
« Mais c'est fini, Lye. Tu sais quoi, c'est fini. Je ne viendrai plus te voir. Je ne te toucherai plus. C'est... C'est fini, Lye. » Il hésita. Il venait de lâcher ce qui lui permettait de tenir. Ce qui l'empêchait de passer ses colères et ses désirs sur la première qui passait. Mais comment érotiser un corps gonflé de cette chose. Comment la désirer maintenant qu'elle était si bassement femme ?
« Tu verras, tu viendras me supplier. Parce que tu es seule, maintenant, seule, seule, SEULE ! »
Il avait crié. Sa voix grave avait déraillé, essayant de planter le couteau de la solitude le plus possible dans le coeur de l'adolescente murie. Il était persuadé qu'elle ne dirait jamais rien à personne. Il eclata de rire et fit en désignant ses rondeurs
« Ah non, t'as ça. Fais gaffe à lui, ma petite Lye, je suis preneur à partir de 5 ans. »
Il acheva son ricanement ophique par un mordillement de lèvres lubrique, afin d'inspirer le plus de dégoût possible à Lye, afin de l'éloigner le plus possible de sa personne. Afin qu'elle vienne le supplier, une fois qu'elle se serait debarassée de son gosse une fois né.
« A plus, j'attend les lettres pleines de désespoir. »
Il claqua la porte, violemment. Fis quelques pas, descendit les escaliers, en parfaite forme. Une fois à l'abri des regards, s'ecroula. Humilié. |
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