1. Hasaki était coincée dans le corps d'une autre
2. Quelqu'un était coincé(e) dans son corps
3. Personne ne savait qu'elle était elle.

Trois faits que l'on pourrait facilement qualifier de plutôt embêtant, mais que Hasaki espérait utiliser à son avantage. Le corps d'un autre est, après tout, le meilleur camouflage. D'après les I., ils n'étaient pas responsables de cette joyeuse pagaille, mais pouvait-on les croire? Ils n'étaient pas connus pour être dignes de confiance, mais pourquoi seraient-ils allés jusqu'à gâcher de la confiture de cerise? La jeune japonaise décida que le plus sage était d'enquêter plus loin, avec deux ou trois personnes à la rigueur, éloignés du bruit incessant et fort irritant des hurlements des pensionnaires hystériques. Soit, ils avaient changé de corps, mais il fallait bien s'attendre à quelques bizarreries surnaturelles lorsque l'on vivait dans un manoir magique avec des vampires, robots, pouffes du futur et nazis.

"Et en plus il est passé où ce fourbe d'Owen? Je suis sure qu'il m'évite, pensa-t-elle

Même en temps qu'agente gouvernementale surentraînée, Hasaki savait qu'elle n'arriverait jamais à résoudre ce mystère seule. Surtout dans un corps aussi ridicule et peu apte au combat. En même temps, même si c'était son ami, il y avait toujours une probabilité d'une chance sur vingt-huit qu'il soit le responsable de tout cela, soit environ 3,57%. Certes, c'était assez négligeable, mais quand on s'appelle Hasaki Kimura, on ne laisse rien au hasard, surtout que la fourberie naturelle du beau brun augmentait d'environ quatre-vingt virgule trois pourcent les suspicions de la jeune femme. Tiens, apparemment elle n'était pas seule dans le couloir, d'autres pensionnaires avaient eu la bonne idée de venir chercher des preuves dans les couloirs du pensionnat. Notamment une femme en armure qui, à la façon dont elle se tenait, n'avait pas l'air de savoir se débrouiller avec une épée ou toute autre arme. Encore quelqu'un s'étant retrouvé dans le corps d'un autre. C'était un complot, une conspiration ! Mais qui, quand, où, et surtout comment et pourquoi? À part pour embêter le monde.... à moins que tout le pensionnat ne soit une expérience du gouvernement danois pour tester leur nouvelle arme! Hasakia aurait donné n'importe quoi pour prévenir son propre pays, le japon rappellons-le, du danger qu'il courrait ! La japonaise s'avança avec maladresse -c'est quoi ce corps de naine?- vers ce qui semblait être Skye.

"... Et sinon, une idée du moment où l'on a pu trafiquer les muffins ?"

Ainsi, ils essayaient eux aussi d'enquêter... peut-être se joindre à eux offrirait-il des avantages à Hasaki. Avec ses talents d'enquêtrice, ses chances d'obtenir les faveurs des deux autres étaient supérieures à soixante pourcent, avec cependant une marge d'erreur d'environ dix pourcents. Bref, Hasaki comptait bien les aider, tout en servant ses propres fins à la fois. Après tout, faire confiance à ces énergumènes pouvait être une grave erreur si l'un d'eux était coupable. La japonaise s'imiscea dans la conversation, ce qui n'était pas habituel mais pouvait l'aider à se faire passer pour quelqu'un d'autre

"Excusez-moi, dit-elle, admirant au passage le timbre de la voix dont elle avait héritée, mais je pense que trois cerveaux en valent bien deux, non? Je vois que contrairement à d'autres, vous avez eu la présence d'esprit d'aller enquêter au-delà du GGL, et que vous avez une façon organisée de voir les choses"

C'était peut-être un peu trop flatteur, mais satisfaire leur vanité n'allait pas faire de mal.

"Donc, quand les muffins ont-ils pu être trafiqués, en effet ? J'espère que ce n'est pas indiscret, mais l'un de vous était-il au café pendant la cuisson des muffins ? Ce qui m'embête, c'est cet incendie suspect dans l'après-midi, peut-être les ingrédients ou la 'pâte' ont-ils été traffiqués à ce moment-là? En fait, j'imagine que vous m'avez reconnu mais je suis..."

Hasaki eut un bref moment d'hésitation

"Le seul, l'unique, le malheureusement dépourvu de chemise de lin pour le moment, Owen Hellert."

Bon. Il se passait tout plein de choses, il y avait tout plein de gens, et cela commençait à le mettre mal à l'aise. Enfin, doubelement mal à l'aise. Car si il avait l'impression que sa perversion était inscrite sur son front et que tant de monde à la lire était dérangeant, il y avait aussi trop de monde pour son instinct agorahobe et misanthrope. Il fut interpellé assez grossièrement par quelqu'un, qui semblait être la propriétaire de son corps, mais ne put lui répondre, son propre corps prenant la parole. Interloqué, Morgan apprit que c'était bien Toya qui avait possession de lui. Ce qui était tout bonnement terrifiant. L'ancien borgne ecarquilla les yeux, incapable de dire quoi que ce soit, en observant son corps faire des mimiques aussi niaises. Mais où était sa credeibilité, maintenant ! Et Petra était là, en plus ! Qu'allait-il faire pour réparer la honte que Toya lui infligeait indirectement ? Il lui lança un regard las, et indiqua docilement son nom lorsqu'elle le lui demanda, et apprit que la personne qui l'avait interpellé s'apellait Mahaut. Il n'en avait pas de souvenir précis. En tous cas, elle...

Les I se décidèrent à faire une drôle d'intervention, mais le dénouement en fut assez inattendu. Ils désavouaient la faute, avec un humour à revoir. Morgan n'était pas complètement convaincu... Mais après tout, que gagnaient-ils à cacher leurs identités, sachant qu'ils étaient des entités cachées et inaccessibles ? Lors de leur intervention il y a deux ans, il furent beaucup plus durs, et n'avait pas hésité à annoncer la couleur. Alors à moins qu'ils soient devenus des poules mouillées... Ou qu'ils aient une raison particulière de vouloir cacher ce détail, Morgan admit comme vrai ce qu'ils avancèrent. Mais désormais, cela voulait dire que quelqu'un dans le pensionnat planifiait ce genre de choses. Le borgne reflechit, Il n'avait pas souvent été au GGL aujourd'hui, par rapport à d'autres, mais il tenta de trouver quelqu'un qui n'etait pas présent actuellement, mais là auparavant... Et n'en trouva pas avant que Mahaut ne l'attrape en lui faisant quitter la salle. Il voulut protester, préférant rester en compagnie de Petra, ou essayer de chercher Emily pour avoir un argument implacable lorsqu'il interrogerait des personnes ça et là. Enfin bref, elle l'emmena et il ne chercha pas à resister bien longtemps, ne voulant pas risquer d'abimer un corps qui ne lui appartenait pas.

« Un.. ? Oh. Excusez moi, je n'ai pas fait trop attention... » marmonna-t-il, la tête à ses théories. Qu'elle aborda, bien heureusement, assez vite. Il préférait ne pas se rapeller du moment de l'essayage des habits, a vrai dire..... Il allait lui répondre, et eut le temps d'esquisser la première lettre du pronom de la première personne du singulier, lorsque quelqu'un d'autre osa prendre part à la conversation. Il se retourna et la jaugea de ses gênants deux yeux. Il clignait presque systématiquement du gauche, habitué à son handicap. L'inconnue était une jeune femme blonde, assez raffinée, qui gagna sa sympathie par la politesse de son langage et la bonne volonté qu'elle semblait vouloir mettre en oeuvre pour leur venir en oeuvre. Elle posa des questions assez pertinentes, et il lui adressa un sourire convivial en reflechissant pour sa part à une solution. si les gens étaient aussi coopératifs, on devrait trouver une solution assez vite, ou du moins il était sur de ne pas être la seule personne sensée.

Ce bon sentiment dura jusqu'à l'énonciation des syllabes du nom d'Owen. Son sourire s'effaça de son sourire comme on efface un tableau noir avec une éponge, pour se muer en une terrible expression de mepris. Cet homme avait certes des manières, mais quelle manière avait-il de se comporter ! Il avait fait preuve d'une grande cruauté envers Emily lors des évènements sanglants organisés par les I... Et avait depuis un train de vie complètement désaxé - qui n'était pas sans rapeller le sien mais passons - et qui le conduisait à fréquenter les filles de joie du pensionnat. Additioné à cette terrible manie d'être ou de prétendre être le parfait prince charmant, il en était profondément agaçant.

« Ah. Bonjour, Owen. » articula-t-il. « Je suis Morgan, et voici Mahaut. » ajouta-t-il, ne sachant pas si le binoclard avait jeté un oeil sur le tableau que Toya avait dressé.

« A mes souvenirs, je ne suis passé au Glossy Gloomy Lovyou qu'entre huit heures et un peu plus de neuf heures, et y suis retourné à un peu moins de trois heures et demies de l'après-midi, monsieur le détective. Toya a mis ses gâteaux au four... »

Il marqua une pause, avant de continuer sa phrase.

« Je crois que personne n'y a touché durant la cuisson, mais je ne faisais pas trop attention. Après quoi, Toya a distribué les muffins, et a demandé à... Euh... La fille aux cheveux bleus, là... de les distribuer. C'est bien tout ce qui me semble pertinent. Concernant l'incendie, je n'ai entendu parler de ce pathétique incident qu'après coup, et ai ouï dire que c'est vous même qui l'avez éteint. » conclut-il, tendant la perche à celui qui était présent sur les lieux. N'est ce pas ?

[Grrbl je suis pas inspirée ;o; ]

Le vol d'identité fonctionnait à merveille. Mais...était-ce une once d'incredibilité que Haskai discernait dans l'oeil de la jeune fille s'étant présentée comme étant vraiment Morgan? Ou était-ce simplement de l'animosité? Il y avait donc une personne dans ce damné pensionnnat qui n'aimait pas Owen. Hasaki en tirait une sorte de joie. Schadenfreude, comme on dit. La japonaise retint parfaitement les informations sur les emplois du temps de ses deux camarades d'enquête. Mahaut, dans le corps de Skye, Morgan dans le corps de Mahaut. Etait-ce une note de sarcasme dans la voix de Morgan? Enfin, techniquement c'était la voix de Mahaut puisque Morgan était dans son corps, mais ne nous embrouillons pas. Comment aurai réagi Owen? En sortant son superbe sourire qui disait si gentiment qu'il avait décidé d'ignorer les remarques intempestives. Ha, le sourire Owen, tout un programme. Hasaki n'eut pas le temps de répondre, car Mahaut prit à son tour la parole pour se présenter d'une façon bien plus agréable. Répondant un même temps à sa question et à celle de Morgan, Hasaki répondit avec un charme qu'elle espérait owenesque:

- Comme l'a si agréablement souligné Morgan, c'est bien moi qui ai éteint cet incendie. Je pense que vous avez dû m'apercevoir d'ailleurs, étouffer le feu m'a pris un peu de temps

C'est à ce moment là que Hasaki se rendit compte qu'elle ne savait absolument pas ce qu'Owen faisait juste avant l'incendie. Cependant, elle espérait que les deux autres se concentreraient sur la piste de l'incendie et non sur les activités du beau brun. La japonaise nota l'exaspération de Mahaut-Skye envers Morgan... de ça elle pouvait déduire que Mahaut ne restait pas avec lui par simple plaisir et avait donc un raison.

- Mahaut... c'est dans ton corps qu'est Morgan non?

Il eut un bruit de chute quelque part dans le couloir. Apparemment, quelqu'un de pas très discret approchait du petit groupe. Après un bref instant, un jeune homme aux cheveux blancs comme la neige s'approcha d'eux. Décidement, il n'y avait que des gens anormaux dans ce manoir (genre on le savait pas).

- Bonjour ! Puis-je me joindre à vous ?

Se joindre à eux? Mais, peut-être que ce jeune homme était un espion des I. ! Est-ce qu'il connaissait Owen, est-ce qu'il se rendrait compte que Hasaki avait usurpé son identité? Pire, est-ce que c'était Owen dans le corps d'un autre? En suppliant secrètement des dieux en qui elle ne croyait pas, Hasaki fit un sourire de beau jeune homme, qui fut assez loupé. Allez essayer de faire un sourire pareil quand vous êtes coincé dans le corps d'une petite blonde. Même si elle ne faisait pas confiance à ce nouveau venu, la jeune fille savait qu'Owen n'aurait pas fait preuve des mêmes soupçons qu'elle, et il fallait donc qu'elle se comporte comme lui

-Enfin j’aimerais bien qu’on essaie de trouver une solution ensemble...

Ah, cette personne avait donc le même problème qu'eux.

-Euh... j'imagine que tu as le même problème que nous...tu es qui pour de vrai? Moi, je suis Owen, et voici Mahaut et Morgan


EDIT Admin : Essaye de poster les messages d'Hasaki sous le compte d'Hasaki, la prochaine fois ;D Sinon, on a tendance à s'y perdre un peu...

Morgan resta silencieux un instant, histoire d'écouter ce que devaient dire ses deux interlocuteurs. Bon, il n'était pas bien avancé. Ils n'étaient pas très coopératifs, ni très motivés. Morgan croisa les bras, un peu décontenancé. Il chercha un instant dans sa poche le carnet qu'il avait habituellement avec lui, mais ne rencontra que du vide. Satanés changements de corps ! Faites au moins que le sien ne soit pas trop abîmé par Toya ! Il se laverait au moins trois fois les cheveux, de peur de retrouver des paillettes roses, une fois ces evenements ridicules terminés. La jeune fille à qui il avait pris le corps était peu loquace, et il lui jeta un petit regard suspicieux. Elle perdait un peu de sa verve quand il s'agissait de dire des choses sur son emploi du temps, non ?

Deux personnes firent leur apparition dans la discussion, dont une accueillie avec circonspection par le présumé Owen. Et par lui aussi. Il fut déjà refroidi par l'arrivée de Cloud, et lorsqu'il vit Angel... Il leur adressa d'abord un regard méfiant. Disons qu'il n'oubliait pas les évènements, surtout les plus récents, mais il se trouva qu'ils faisaient partie des victimes des transformations. Il se radoucit alors, leur sourit poliment, et fit les présentations à Fay. L'androgyne n'était pas dans son petit carnet de gens à haïr, et attirait même une petite sympathie spontanée lorsqu'il ne s'habillait pas en catin, ce qui n'avait pas été le cas ce jour là, au vu de ce qu'il avait remarqué au GGL. Mais ce n'était pas tout de faire les présentations, et de ne pas s'embrouiller. Mut de l'envie desespérée de retrouver son corps, il prit la parole

« Hmm, désolé, je ne suis pas d'une très grande aide... Disons que... Enfin. Je n'étais pas souvent avec des.. "gens", aujourd'hui. » Il s'interrompit, tourna imperceptiblement le regard vers Cloud, ne sachant pas trop comment decrire sa journée par les bons mots pour ne pas se faire juger de travers. « Je fus souvent dans le parc ou le grenier, à dire vrai. Tout ce que je peux apporter d'intéressant, c'est que Kurogane était plutôt sur les nerfs, ce matin. Enfin, je ne pense pas vraiment qu'il aie l'intelligence de lancer un quelconque sort. » conclut-il, avant de lancer un regard désolé à Fay. Le ninja et lui avaient tendance à souvent se retrouver mêlés à des altercations stupides...

"Connasse" terme non identifié prononcé furieusement par un monsieur qui se déshabillait subitement avant de lui tendre ses vêtements. Le charmant homme. Elle se saisit du pantalon et l’enfila maladroitement, quant à la chemise blanche, elle se plaqua contre son torse, comme aspirée par sa peau ou plutôt par la peau de l’inconnue nue. La jeune demoiselle jeta un regard circulaire à travers la pièce, la situation n’était pas si catastrophique qu’elle en avait l’air, enfin, elle voulait le croire. Passant une main distraite dans ses cheveux, elle faillit les arracher « CE N'EST PAS NOUS, BANDE DE ZOUGOULOUS ». C’était insupportable, toujours à se jouer d’eux, ces lutins farceurs ne s’arrêtaient jamais.

Ce cœur rouge dégoulinant ressemblait fortement à une longue traînée de sang difforme. Skye plissa les yeux, il lui semblait que son corps tout entier tremblait d’excitation. S’ensuivit une vive douleur, une sorte de brûlure qui lui parcouru la nuque, la forçant à se courber. La jeune demoiselle releva le front, portant les doigts blancs à son cou. Il s’y trouvait une cicatrice, une imperfection trônant gravement au milieu de la gorge de l’inconnue. Un filet de sueur froide coula entre ses omoplates, elle fut prise d’une violente envie de vomir. Les bras faiblirent, les jambes soutenaient à peine ce corps indécis. Fallait-il s’écrouler ou bien continuer à se tenir, pour sauver ne serait-ce que les apparences ? Aux symptômes s’ajoutèrent les palpitations, les tempes de la demoiselle étaient compressées, soumises à une pression incontrôlable.
Que lui arrivait-il ? Skye déglutit difficilement, ahanant, elle était contrôlée par un désir, un qu’elle avait côtoyé maintes fois déjà, celui de tuer.
La crinière noire de l’inconnue s’était collée contre son front humide ; la jeune Periple papillonna des yeux, gênée, ce n’était pas le moment. Préoccupée par son état, elle chercha du regard celui qui s’était précédemment jeté sur elle, c’était certainement quelqu’un qui connaissait la véritable détentrice de ce corps.

D’un côté Eva qui était, comme à son habitude face contre terre, de l’autre des demoiselles indécentes qui dansaient sur les tables. Pas le temps pour aller aider son amie, ni même pour s’occuper de l’hypothétique personne qui allait lui courir après pour récupérer son physique, en effet, elle s’aperçut, s’en allant avec une jeune femme au pull orange. Elle soupira, fermant les yeux tentant de se calmer, la première chose à faire était de mettre la main sur celle ou celui qui était en possession de son faciès. Elle s’appuya contre le bar, releva ses manches, laissant apparaître les frêles bras dotés blancheur immaculée. Au passage, boitant, elle saisit maladroitement le feutre et écrivit son nom sur le tableau, découvrant, sans éprouver le moindre sentiment, le prénom de cette demoiselle qui s’enfuyait, emportant son corps dans les noirs couloirs du pensionnat interdit. Dans un geste excédé, elle s’enfonça dans les galeries sinueuse du château à la suite du pensionnaire qui n’était certainement pas Nico. Elle entendait au loin le cliquetis métallique extrêmement agaçant de sa propre armure, le pensionnaire qui en avait hérité devait se sentir à l’étroit et affreusement bruyant.

S’aidant du mur d’une main frémissante elle avançait, bientôt, elle perçut des éclats de voix, quelques brides d’informations parvinrent jusqu’à elle.

-« […]Moi, je suis Owen, et voici Mahaut et Morgan. » Ses oreilles grésillèrent, elle pencha sa tête sur le coté, un long filet d’eau glacée dégoulina sur son épaule, elle avait hérité d’une ouïe très performante, cependant, les points positifs étaient largement surclassés par le point négatif majeur : elle était soit dans le corps d’un vampire soit dans celui d’un loup-garou. Un cauchemar. Skye s’arrêta face à une intersection, un grondement s’éleva des tréfonds de la bâtisse, elle venait de perdre la piste qu’elle suivait, lorsqu’un joyeux cris s’éleva de la droite.

-« Je suis Fay ! » Cette réplique lui arracha un sourire, un cauchemar comique se déroulait au sein des Enfers.
Elle se sentait mieux, le temps effaçait ce sentiment d’insécurité qui l’enveloppait. Enfin, elle atteignit le petit groupe, posant une main lasse sur l’épaule de Nico, enfin… de Fay, comme si de rien était avant d’incliner la tête très légèrement pour ne pas être de nouveau victime d’un malaise.

-« Je…Bonjour, je suis Periple, Periple Skye, je…vous avez mon corps mademoiselle Mahaut. Sa voix se brisa, elle rejeta son visage en arrière et inspira profondément. Quant à ce moment propice que vous cherchez, je suis navrée mais je pense que l’incendie était une parfaite diversion pour ce faire.
Etouffant une quinte de toux, elle renifla discrètement, sa bouche était sèche, ses forces l’avaient quittée. Elle était consciente qu'avec cette hypothèse, le "héros" de l'incendie devenait complice du complot, mais qu'importait, ce que tout le monde cherchait c'était la vérité et malgré les I qui étaient aisément condamnables pour leurs méfaits, elle doutait qu’ils fussent les seuls impliqués dans cette farce.

Mahaut. Morgan. Fye. Périple. Un jeune homme ne s'étant pas encore présenté. Hasaki.
Ça faisait six, suffisant pour une enquête, même si Haskai avait l'habitude de travailler seule ou à la rigueur avec un seul partenaire. Mais bon, les cerveaux combinés des cinq autres ne devaient pas dépasser les 100 de QI de toute façon.

"[..]Kurogane était plutôt sur les nerfs, ce matin, déclara Morgan Enfin, je ne pense pas vraiment qu'il aie l'intelligence de lancer un quelconque sort."

Si on se basait sur l'intelligence, on risquait d'écarter les trois quarts des pensionnaires des suspects. Cependant, il semblait que Morgan ait raison: mettre en place un plan pareil demandait de la logique, en plus d'une certaine connaissance des lieux et de ses habitants. Selon elle, on pouvait aussi éliminer les nouveaux pensionnaires.

"Si on prend l'intelligence comme critère, on peut aussi sortir pas mal de gens de la liste de suspects. J'aurais la délicatesse de ne pas mentionner de noms. Je crois aussi que ceux qui ne connaissent pas bien les lieux ne peuvent pas avoir fait cela." Là, Hasaki se rendit compte qu'elle connaissait beaucoup moins de monde qu'Owen et ne savait pas qui était nouveau et qui ne l'était pas. Elle avait beau être coincée ici depuis un long moment, elle n'avait guère pris la peine de se mêler à la foule, mis à part durant certaines soirées de beuverie avec Owen dont elle ne gardait pas beaucoup de souvenirs. "Donc ça nous enlève..euh... la fille dont j'ai le corps, Siam et... d'autres gens, de la liste des suspects? À moins qu'un ancien pensionnaire n'ait changé son apparence pour se faire passer pour un nouveau et nous déboussoler."

Périple, nouvelle venue, contribua à son tour à la discussion, bien que ces suppositions n'accusent plus ou moins Owen d'avoir eu un rôle dans l'incendie. Génial, comme si Hasaki n'avait pas assez de problèmes comme ça. Certes, se faire passer pour Owen n'avait peut-être pas été l'idée la plus lumineuse qu'elle n'ait eu, mais elle ne pouvait pas risquer de faire confiance à quelqu'un d'autre.

"Je ne vous en veux pas, mademoiselle Périple" mademoiselle? Est-ce qu'Owen parlait comme ça? Trop tard. "Après tout, il faut toujours se demander à qui profite le crime, et je dois avouer que pour l'incendie j'en ressors avec une réputation de héros. Mais je ne tire aucun profit de ces changements de corps. Revenons à l'origine de ce sort. On a tous mangé des muffins, et on a tous pensé qu'ils avaient un goût bizarre. Quelques heures auparavant, il y a eu un incendie. Simple diversion ou cause de tout cela? Aidez-moi un peu quoi, je peux pas tout trouver tout seul non plus"

La dernière phrase lui semblait plus owenesque. Evidemment, Hasaki n'avait rien à faire de leur aide inutile, puisqu'elle pouvait tout faire toute seule, mais faire agir Owen trop intelligemment serait suspect. Il n'y avait pas beaucoup d'éléments pour l'enquête: Morgan au grenier, Owen sur les lieux de l'incendie, elle-même également et... les autres n'avaient pas pris le temps d'indiquer leur emploi de temps. Comme si quelqu'un allait avouer être responsable. Hasaki savait pourtant que Mahaut avait été dans la cuisine vers 13h, et qu'au moment du changement de corps Owen était au Glossy Gloom Lovyou.
Cette enquête avançait que dalle.