Une, deux, trois, dix-huit, quarante-six. Hasaki nota mentalement que le grand escalier du pensionnat avait quarante-six marches. Elle n'y avait jamais fait attention, mais ça pouvait toujours servir. Treize pas de l'escalier au couloir. Bizarre, la dernière fois elle avait compté quatorze. Une personne quelconque se serait contentée de dire que c'était grand, mais pour Hasaki tout détail était important, entraînement d'agent gouvernementale oblige. Elle poussa subitement la porte de la cuisine; comme dans les films d'actions. Bon d'accord, elle n'avait ni la carrure, ni l'uniforme, ni le fusil à répition qui allait avec l'emploi, mais elle était bien placée pour savoir que ça ne se passait pas comme ça dans la réalité.

Dieu, que cette cuisine était sale ! De la poussière partout.
Personne n'avait donc jamais l'idée de faire le ménage dans ce foutu endroit ? cela faisait maintenant plus d'un an que Hasaki vivait tant bien que mal ici, et jamais elle n'avait réussi à voir la cuisine débarassée de son épaisse couche de poussière. Et tout le monde mangeait ici en plus... Les règles d'hygiène, on semblait s'en foutre ici. Bon, c'est pas comme si elle allait faire le ménage non plus, elle avait un minimum de dignité quand même.

Alors, si elle s'en souvenait bien, ce qu'elle cherchait se trouvait au fond du troisième tiroir à gauche, sous la passoire. Qui était elle-même sous une casserole, bien évidemment cachée dans un double-fond du tiroir. Hasaki ne prenait aucun risque. Mais, mais.... Sous la passoire, elle ne trouva rien. Pas même le cadavre d'une mouche asphyxiée. Dans un moment de fureur, elle retourna tout le tiroir, retrouvant au passage un vieux bavoir et un bout d'oreille gauche, mais rien qui n'indiquât la position de l'objet qu'elle cherchait. Pas dans le tiroir d'à côté non plus. Pas dans le four.

Dans sa quête déséspéré, au bord de la dépression nerveuse et certainement dans la plus profonde hystérie (mais ça c'est habituel), le reggard de Hasaki croisa des yeux qu'elle connaissait bien. Une paire d'yeux qu'elle avait traquée avant d'entrer dans ce manoir maudit, un regard qu'elle avait croisé la nuit de son arrivée et qu'elle aurait pu reconnaître au milieu d'une foule en délire. Owen Hellert. Quand elle l'avait rencontré pour la première fois, Hasaki l'avait pris pour un vampire, mais depuis une sorte d'amitié s'était installé entre eux. Ils passaient leur temps à se chamailler et à hurler l'un sur l'autre, mais dans le fond, ils s'aimaient bien. Mais, malheureusement pour ce cher Owen, Hasaki était en état d'hystérie avancé, et se jetta sur lui avec rage.

"OWEEEEEEEEEEEEEEEEEN, AVOUE, C'EST TOI QUI A PIQUE MA PLAQUE DE CHOCOLAT ! C'EST INADMISSIBLE, DESHONORANT, MALSAIN, DEBILE, JE TE DETESTE, TU M'AS ESPIONNE POUR SAVOIR OU ELLE ETAIT? AVOUE IMBECILE, APOLLON DE PACOTILLE, COUREUR DE JUPONS ! TU A OSE MANGER CE DELICIEUX CHOCOLAT IMPORTE DE SUISSE, QUE JE GARDAIS SOUS LA PASSOIRE BLEU EN DESSOUS DE LA CASSEROLE CASSEE DANS LE TIROIR A DROITE, TU L'AS PRIIIIIIIS JE SAIS QUE C'EST TOI NE MENS PAS IL N'Y A QUE TOI QUI OSE FAIRE CE GENRE DE CHOSES TU ES VRAIMENT HORRIBLE AVEC MOI JE NE T'AI JAMAIS RIEN FAIT ET TOI TU ME MARTYRISE ET EN PLUS TU SORS AVEC UNE DEVERGONDEE CE QUI PROUVE TON MANQUE DE MORALE DONC C'EST TOI QUI A VOLE LE CHOCOLAT"

(CQFD)

N'importe qui d'autre à part Owenleclassieux aurait - au moins - sursauté à la vue de cette folle hystérique qui lui sautait littéralement dessus. Mais Owenleclassieux est, comme son nom l'indique, hyper classieux. Alors il se contenta de boire une gorgée d'eau-avec-des-glaçons-comme-s'il-faisait-pas-déjà-assez-froid, et de pousser un soupir résigné.

Caaaalme-toi. Tu disais ? Tablette de chocolat ? Disparue ? C'est pas moi.

Pour la bonne et simple raison que Owen n'aimait pas le chocolat mais nous n'allons pas nous étendre plus avant sur le sujet. Bref, pour le jeune homme la discussion était close. En effet, quel intérêt de mentir sur un thème aussi débile ? Ouaiiis j'ai mangé ton chocolat mais je veux pas le dire, lol, j'ai trop honte . Hin hin, j'ai dit CLASSIEUX, qu'il était Owen, pas bouletteux hé ho. Classieux, comme quand il appuya sa chaise contre le mur pour mieux mettre ses pieds sur la table. Cris de fangirls dans la salle OH LA LA QUELLE CLASSE OWEN ! Au moins trois évanouissements dans la salle Enfin voilà, tout ça pour dire que Owen n'était pas vraiment passionné par cette histoire de chocolat. Bon de toute façon, pour accepter d'être ami avec Hasaki, faut s'y faire à l'avance, des péripéties dans le genre étaient monnaies courante.

En plus je vois pas pourquoi tu mêles Jessica à tout ça ? Serais-tu jalouse ?

Petit sourire ironique. Puis petit-ami-parfait reprend le dessus ( question d'honneur ).

De toute façon, Jessica n'est pas une dévergondée, je sais pas d'où tu sors ça.

Haussement de sourcils entendus. Jessica Hydilles n'était peut-être pas une dévergondée mais elle en était pas loin. Et Owen en savait quelque chose ... Il sortait avec elle depuis deux ou trois mois. Le terme de petit ami était impropre à leur relation, celui d'amant correspondrait plus. Même si des fois Owen se posait des questions sur les sentiments de Jessica - enfin, sur l'existence de tels sentiments. Enfin bon, pas grand chose à voir avec le chocolat perdu-et-sûrement-dévoré-par-les-rats-ou-un-pensionnaire-affamé de Hasaki. Qui avait la mauvaise habitude de passer du coq à l'âne dans une même tirade. Mais Owen ne se perdait que rarement, car Owen était ( non je vais pas vous lâcher avec ça ) SUPER CLASSIEUX ! On évacue des corps de jeunes filles en fleur

Je peux rien faire pour toi. Et puis il reste de l'autre chocolat non ?

Dit-il en sortant un paquet entamé d'un infâme chocolat blanc Galak. Avec un sourire innocent sur les lèvres, sinon ce serait pas Owen. Non mais.

(Ma débilité me faire peur parfois u_u)

Hasaki écouta patiemment les pathétiques excuses d'Owen. Comme si elle était assez superficielle pour croire tout ce qu'il disait, rien que parce qu'il était, grand, beau et ténébreux. C'était comme demander à un blaireau de lire Voltaire en dansant la polka : non seulement impossible mais aussi absolument, complètement, purement et simplement d'une débilité profonde. Tous savaient que Jessica était une devergondée, c'était un fait. Et Hasaki aimait les faits, des amis surs qui ne trahissaient pas, et qu'Owen puisse ainsi nier la vérité la mettait dans tous ses états. On peut être un bishonen mystérieux et être honnête, où était-ce trop demander ? Très bien, la guerre était déclarée. Hasaki chercherait et trouverait un moyen de le faire parler malgré sa nature flegmatique et son laconisme irritant. Logiquement, dans un endroit plein d'adolescents immatures aux cheveux roses, il ne devrait pas être difficile de trouver une bouteille d'alcool mal cachée dans un placard. Pris d'un élan épique, éprise de justice, Hasaki partit à l'assaut des divers tiroirs de la cuisine. Une pile d'objets hétéroclites et plus qu'étrange s'amassa petit à petit sur le carrelage sale :deux passoires, une fourchette à cinq dents, une affiche de propagande communiste, de la teinture, un cutter, une carte de crédit expirée, un jupon troué, une toge, un cerveau en plastique, des écouteurs cassés, du rouge à lèvres jaune et vert, un réveil, mais pas le moindre alcool. On n'allait quand même pas prétendre que les habitants du pensionnat étaient des anges, ils pourraient tout de même avoir la décence d'arrêter de bien ranger leur boissons alcoolisées. Finalement, sous un lavabo qui fuyait, la japonaise finit par trouver une bouteille de brandy, datant de 1820. Pleine. Hasaki s'arrêta un instant pour humer la fragrance de l'exquis nectar, puis sans la moindre trace d'éducation quelconque but goulûment une gorgée de brandy. Dieu ! C'était bon en plus. Définitivement trop pour le gâcher sur quelqu'un qui n'apprécierait pas son goût délicieux. Quelqu'un comme Owen. Si seulement Hasaki pouvait trouver une bouteille de vodka ! Mal distillée si possible. Vin blanc, cidre, champagne... champagne ? La jeune fille posa la bouteille de champagne ('Crystal ? Ce nom me dit vaguement quelque chose'), pour examination future, à côté de la bouteille de brandy. Il faudrait qu'elle...hmm.. détermine si ces boissons étaient aptes à être consommées par des adolescents en manque d'autorité. En attendant, elle devait trouver un moyen de faire avouer à Owen l'abominable péché d'avoir mangé la chocolat. Dans le tiroir au fond à droite, le noir et blanc poussiéreux où était écrit 'Ne pas toucher', elle trouva ce qu'elle cherchait : du whisky apparemment sortit du marché noir, distillé par un amateur qui n'avait pas pu se procurer des produits de bonne qualité et, d'après l'odeur, avec une concentration d'alcool bien au dessus de la norme.

'OWEEEEEEEEN ? Goûte moi ça, veux-tu ?'

Avec des yeuxde biches essayant de dire 'mais non je ne t'en veux pas' et un air innocent raté, Hasaki sortit deux verres qu'elle remplit du liquide, remarquant au passage que la moitié de l'étiquette de la bouteille était en morceau. Après avoir assuré Owen que c'était un excellent cru et qu'il ne serait pas saoûl avant cinq verres, la jeune fille commença à perdre patience et, avec un air menaçant et tenant fermement la nuque du jeune homme pendant quelques secondes, lui fit avaler promptement la boisson. Elle recommença l'expérience avec plus ou moins de succès jusqu'à qu'il ait trop de whisky par terre, puis commença son interrogation, s'inspirant des séries télévisées vues durant ses voyages en Europe.

"TU N'AS AUCUNS DROITS CHAROGNE, CREVE POUR QU'ON APPELLE TON AVOCAT. Maintenant dis-moi tout Owen, qu'as-tu fais du chocolat è_é ?"

Et Owen goûta ça. Pas trop le choix, vu la méthode louche qu'avait Hasaki pour faire goûter ses « grands-crus-qu'on-est-pas-bourré-avant-cinq-verres-et-même-pourquoi-pas-six » mais bon. C'est pas comme si quelques gorgées de whisky dont la moitié giclait à côté allait vraiment le déranger. L'interrogatoire : un peu plus chiant. Mais en fait non. C'était même limite marrant. Ça faisait de .. l'occupation ? Ouais voilà.

Chuuut ... Tu veux pas plutôt goûter ce fabuleux whisky grand cru ? Ça te calm.. ça nous mettrait les idées bien en tête \o/

Et là vous allez me dire, on dit pas \o/ à l'oral. Et j'avoue on le dit pas. Mais bon. C'était le seul moyen de représenter le sourire kikoololjesuistonb3$tTKT!!1! genre super rassurant et un peu niaiseux mais genre limite hypocrite. Enfin voilà. LE GENTIL SOURIRE DE OWEN ! Hasaki, comment tu pourrais oser résister à un sourire si ADORABLEMENT PARFAIT ?? Ce serait un péché du genre Dieu ouvre la Terre en deux pour que tu tombes direct' en Enfer pour encore plus que l'éternité, ouais ça existe pas mais Dieu il va l'inventer juste pour toi tellement t'aurais fait une faute horrible d'avoir résister au summum de sa création, à l'être dont il est le plus fier ( à part Lui-même, peut-être, et c'est même pas sûr ) !

Franchement pourquoi s'inquiéter pour du chocolat alors qu'on a ceci à portée de main ? \o/

Bis.

En plus dans un verre, c'est encore mieux ..

Owen essuya DISCRETEMENT mais histoire que ça-se-voit-quand-même-hein le reste d'alcool qui avait coulé sur son menton.
Bon, allez, soûlons Hasaki dans les règles de l'art, histoire de rigoler un peu. Et même si je finis un peu pompette .. quelle importance ?
Est-ce que vous voyez OWEN en train de dégueuler dans un coin ? Non mais quand même. Le digne descendant de Dieu ( mais pas puceau, parce que ça craint ) ne peut pas vomir. Merci.

[Hasaki]

Rah, quel fourbe ce Owen, même saoûl il savait que personne ne pouvait résister à son sourire ouflolbg !11!!! Pas même Hasaki en colère. Mais quel imbécile quand même, il aurait facilement dominer le monde avec un sourire pareil et il restait à boire du mauvais whisky, c'est pas comme si une fausse rousse hystérique l'y avait obligé aussi...Et puis Owen avait raison d'un autre côté, pourquoi est-ce qu'elle restait là à le regarder boire? Ça lui donnait soif. Évidemment elle n'allait pas se contenter d'une boisson aussi peu raffinée que celle qu'engloutissait le beau brun ténébreux, mais n'oublions pas qu'elle avait une bouteille de brandy ET une bouteille de champagne sous la main ! Ou comment faire du PI une antre de débauche (de toute façon s'en était déjà une, pourquoi est-ce que des bouteilles étaient cachées là à votre avis?). Don't worry, be happy, elle aurait le temps de tabasser le jeune homme après deux trois verres. Ou uatre, cinq, six, dix. Quitte à risquer le coma éthylique, autant aller jusqu'au bout, non ? De toute façon, le super sourire copyright Owen était trop envoûtant pour qu'elle ose ne pas s'asseoir avec lui. Hasaki avait presque envie de crier 'KYAH OWEN JE TE KIFFE OUFLOLGRAVE'. Presque.

'KYAAAH OWEEEEEEEEEEEEEEEEEEEN... ta tête... on dirait la representation métaphysique d'un macaron à la rose de chez Ladurée'

Vous y avez presque cru, hein ? Comme si Hasaki allait s'abaisser à dire 'ouflolgrave', non mais ce n'est pas Sindy, eh! Malheureusement, ce jour-là il fut révélé au pensionnat qu'Hasaki était du genre "je fais de la philosophie ou j'essaie" quand elle est saoûle. Ce n'était pas de sa faute si le brandy avait un tel taux d'alcool aussi, et puis elle avait eu la merveilleuse idée de le mélanger avec le champagne, du jus d'orange et un citron vert, en un cocktail tout avait original nommé le "gnnn émotionel à gnions et je suis pas bourrée d'abord", nom copyrighté par Hasaki et d'origine controllée, évidemment.

'Tiiens Wenoushka, goûte ça, ça représente parfaaaaaaaiitement l'angoisse décrite dans les thèses de Søren Aabye Kierkegaard, keskiregarde, kesturgarde, keeestuveuxx d'abooord ? Dieu que c'est beau le Danemark. C'est un pays assez métaphysiquement improbable. Et en plus il était beau Søren. Søreeeeen bye bye vers midgaard. Quand te reverais-je mon aiméeee ?'

En plus, il existe ce Søren, si si je vous jure, c'était un philosophe et ecrivain danois du dix-neuvième siècle. Il a même écrit sur l'angoisse, comme quoi Hasaki n'est pas complètement débile. Hasaki eut une illumination soudaine.

'Tu sais Wenoushka, l'esthétique et l'étude de l'art, c'est tout une partie de la philosophie. Suis certaaaaaaaaiine que l'étude de ta chemise blanche nous montrera le chemin vers l'éveil sprituel. Allons, enlève-la TOUT DE SUITE !"

C'est vrai, elle était belle cette chemise, aussi owenesquement belle que son propriétaire, car tout ce qui touchait le divin corps du jeune homme se retrouvait comme entouré d'un halo de blancheur immaculée. Le brandy-champagne-citron-orange y était peut-être pour quelque chose.

(j'ai pas besoin de vous dire que toute la philosophie de ce post, à part l'existence de Søren Kierkegaard, c'est du n'importe quoi 8D)

Bla bla bla. Owen laissa Hasaki déverser ses idioties pendant qu'il se reversait un verre de brandy, qui commençait à lui monter à la tête.
Monter à la tête ≠ être totalement défoncée-cuicui-les-ptits-zoizôs ( Hasaki).
C'était juste sympathique. Oublier un peu sa déprime constante. Ouais c'était cool jusqu'à ce que Hasaki décide de lui enlever sa chemise-blanche-en-lin-blanc-d-Egypte. On était dans une CUISINE, mince. Pas installé sous un soleil de plomb, 40° à l'ombre. Une cuisine sombre et moite. Il allait avoir froid, sans sa superbe chemise-blanche-en-lin-blanc-d-Egypte ... oh et merde ! Owen n'a jamais froid. Et il avait une splendide collections de magnifiques (je vais finir par être en manque de superlatifs) chemises-blanches-en-lin-blanc-d-Egypte, alors une de plus, une de moins ... (oui, parce qu'Owen n'était pas très optimiste sur le sort de sa bien-aimée chemise-blanche-en-lin-blanc-d-Egypte si il la laissait en main d'une folle hystérique comme Hasaki, surtout à moitié défoncée).

Il l'enleva donc, d'un geste gracieux, sans dire à Hasaki qu'elle le gênait plus qu'autre chose en l'aidant à l'enlever. Après tout, il avait tout son temps. Le temps de quoi ? Bonne question. De se laisser porter de lubies en lubies par la jeune fille. Bref, l'incomparable chemise-blanche-en-lin-blanc-d-Egypte glissa lentement par terre. Owen ne faisait que commencer à s'amuser.

C'est pas très juste que j'enlève ma chemise et toi rien ... tu ferais bien un petit geste ?

Bon okay. Il se laissa pas vraiment porter. Mais bon, fallait bien s'amuser, non ? Alors pourquoi ne pas conseiller à cette jolie fille d'enlever son haut ? De toute façon, il était dans une antre de dépravés, fallait en être conscient. Et Hasaki n'était pas la dernière. Elle tentait bien de le soûler. Et voulait absolument le déshabiller. Comment on dit déjà ... l'arroseur arrosé ?

Cette chemise gâche ta fabuleuse beauté Hasaki. Tu devrais vraiment l'enlever.

Ouais bon la flatterie sur une fille un peu dérangée à l'état naturelle et EN PLUS ayant abusée d'un alcool pas vraiment réputé pour être léger, c'est pas forcément utile. Mais il ne faut pas perdre la main.

La vue du torse d'Owen aurait pu rendre servile et soumise une dominatrice sado-masochiste payée deux mille euros de l'heure. Sa peau était presque trop brillante et trop belle pour être vue sans en être aveuglé. C'était absolument métaphysiquement, transcendentalemment, juridiquement, catégoriquement, 'pataphysiquement, littéralement, nationalement, forcément, indissociablement, cruellement, évangéliquement, divinement, consubstanciellement, brutalement, patriotiquement, matinalement, pluvieusement, pouchkinement, arrogamment, anticonstitutionnellement, antidisestablishmentarily, évidemment impossible. Surtout lorsque l'on était complètement saoûle et que tout avait l'air brillant et métaphysique de toute façon. De sa voix divine faisant pleurer les anges, la créature surréellement et théologiquement divine se tenant devant Hasaki ébahie et en adoration lui fit une suggestion qui la remplit d'une joie intense qui ne pouvait qu'avoir une origine céleste. C'était si beau, si merveilleux qu'elle en avait envie de pleurer. C'est fou comme l'alcool a le même effet que la drogue dans ce pensionnat. Ne reconnaissant pas Owen devant elle, Hasaki aurait été prête à faire n'importe quoi pour cet individu parfait apparaissant comme dans un rêve. Ou un trip aussi.

-Cette chemise n'existe pas vraiment de toute façoooon, le monde est fondamentalement vide et touuuuuuuuut ce qu'on voit n'est qu'illusion, donc aucun problème si je l'enlève, ô sage et divine créature visitant mon humble planète. Wenouuuushka... mais pourquoi je t'appelle comme ça moi, être parfait de mes rêeeeeeves ?

Le commentaire sur sa fabuleuse beauté fit rougir Hasaki, qui y vit une chance de garder le bel homme pour elle. Si il la trouvait belle avec ses vêtements, que dirait-il sans : D ? C'était sûrement une coutume de chez lui de demander à sa bien-aimée de retirer son haut, pour pouvoir admirer la perfection de ses formes, bien que celles de la jeune Japonaise soient plus que modestes. Sure de son succès, Hasaki déboutonna rapidement son chemisier. Jadis, avant son entrée dans le pensionnat, elle ne portait que son uniforme, une courte robe souple et presque moulante, mais depuis elle avait comprit que personne n'en avait plus rien à faire qu'elle respecte les règles établies par ses employeurs et avaient donc commencer à s'habiller normalement avec plus ou moins de succès. Ce jour-là, c'était un fin chemisier pourpre de coton, dans lequel elle pouvait bouger à sa guise, allié avec goût mais maladresse à un pantalon slim rouge lavé à l'acide pour lui donner un côté rétro, évidemment piqué à une des malheureuses partageant le même couloir qu'elle (ce n'est pas comme si elle allait piquer des affaires seulement à ses colocataires). C'est donc le haut pourpre qu'elle retira d'abord, pour révéler un soutien-gorge noir discret, sans la moindre dentelle ou autre fanfreluche - Hasaki n'avait pas vraiment l'habitude de se déshabiller devant d'autres, tant elle avait toujours été absorbée par son travail. Ce qui ne voulait pas dire qu'elle n'avait aucune expérience en la matière, il ne faut pas exagérer elle a dix-neuf ans quand même u__u. Il faisait plutôt froid dans cette cuisine, elle risquait d'attraper la crève, mais la jeune fille n'en avait rien à faire puisque les maladies n'étaient que des maux du corps, et qu'elle était une âme éclairée loin de cet ignoble matérialisme. Elle s'approcha doucement d'Owen, certaine de plaire à la créature céleste qu'il était dans son délire.

- Nous voilà tous deux débarrassés de ces ignobles liens avec le monde physique ô dieu étranger de mes rêeevvves *bave* Je peuuuux même enlever d'autre choooose mon aimé méta..mentalemm..grnfllklkkk supercalliiiifrggizpfpgiiii. Ca se voit visuellement, d'abord.

Et ainsi Hasaki, désirant communiquer au mien avec Mère Nature, le torse déjà découvert (en inox), retira en un geste magistral... ses chaussures, bande de pervers. Des si jolies chaussures à talons aiguilles, blanches et noires qui avaient dû couter une fortune à leur propriétaire, qui que ce soit. Des charmants souliers qui atterrirent dans l'évier pour l'un et sur le sublime apollon brun du pensionnat, le ténébreux et sublime Owen, qui se le prit dans la figure.

...Aïe

Comme dans les mangas, la chaussure d'Hasaki resta une seconde sur le magnifique visage de bishi de la mort of death de Owen, puis tomba à terre en laissant une marque rouge sur sa peau encore plus marmoréenne que celle d'Edward Cullen que d'abord lui c'est qu'un sale bouffeur de gens. Alors que, rappelons le pour les incultes, et puis lui il kille les méchants bouffeurs de gens. Alors sa peau elle roxx plus que celle de Edward Cullen, c'est normal.

Owen il tue les méchants, donc en plus d'avoir une peau marmoréenne of the life de la mort, c'est un gentil garçon. Donc, bonheur des bonheurs, il ne s'énerva pas, il adressa même un sourire kikoolol à Hasaki, et fit tomber la bretelle de son soutien-gorge noir sur son épaule. OH MY GOD MOMENT EROTIK ! Fermez les yeux les petits enfants, je ne veux pas de problèmes avec la justice, namého. Il s'approcha lentement d'elle, et commença à déboutonner son slim rouge lavé à l'acide pour lui donner un côté rétro. Boudiou de boudiou ! Mais quel petit obsédé cet Owen !

En même temps, dans son état, la conversation d'Hasaki n'était pas vraiment très intéressante. Et le fait qu'il s'apprêtait à abuser de la faiblesse momentanée avoir un rapport sexuel d'adulte à adulte avec sa meilleure amie ne le dérangeait pas du tout. Que diantre ! (oui, Owen aime bien les expressions démodées, mais que dans sa tête, sinon ça fait trop ringard u_u) il fallait bien qu'il s'occupe, non mais !

Un bouton. Une fermeture éclair. Tralala. Oh, un slim rouge lavé à l'acide pour lui donner un côté rétro qui tombe par terre, découvrant de fines et jolies gambettes - les gambettes, ça ressemble aux crevettes, sauf que celles de Hasaki n'étaient pas rose. N'as-tu pas froid Hasaki ? Serre-toi fort contre ton ß3$†00h Owen, il ne te veut que du bien. Mais oui.

Que du bien, quand il soulève une mèche de tes boucles écarlatesenfinnoiresmaisteintesenrouxdoncçarevientaumême. Que du bien, quand il caresse lentement ton visage. Que du bien, quand il le soulève doucement vers lui. Que du bien, quand il pose ses lèvres sur les tiennes.

J'espère que tu n'es pas comme Pretty Woman, et que embrasser, ça tu fais pas. Ah mais j'oubliais, Pretty Woman c'est une péripatéticienne. Toi tu rend juste un service. Entre amis, faut bien s'entraider. De toute façon les sous ça sert à rien ici, donc il faut TOUT PARTAGER \o/ Et oui Hasaki, sinon t'es une grosse méchante, na.

Embrasse encore quelques instants Owen, Hasaki. Et délecte toi de ton bonheur, parce que mince, c'est Owen quoi. Y a plein de filles qui se battraient pour avoir ta chance. Mais t'es tellement bourrée que tu t'en rendras pas compte, quelle honte.

Déjà que Owen était un peu pompette. Il avait l'impression d'être dans du coton. Que ce qu'il faisait n'avait pas vraiment d'importance. Il trébucha sur le slim rouge lavé à l'acide pour lui donner un côté rétro - mon Dieu, Owen qui trébuche, il doit vraiment avoir trop bu ! - et se rattrapa sur Hasaki qui s'étala sur la table de la cuisine. Ouuuh sexay ! sauf qu'il n'avait pas fait exprès. Oh, et puis, tant qu'on y était, autant en profiter.

[Désolée, c'est court et ça ne fait pas avancer l'action, mais je ne suis pas du tout inspirée u_u ET AU MOINS J'AI POSTE. Miracle]

La chaussure aterrit le beau visage d'Owen.
Une trace rouge sur sa peau parfaite, un sourire sur ses lèvres. Il avait l'air d'aimer ça. Peut-être que si elle lui faisait mal il l'aimerait encore plus que cette blondasse affreusement affreuse qui en plus était affreuse? Le beau brun, son fameux sourire qui fait fondre les filles (tm) toujours sur le visage, s'approcha de Hasaki, tandis qu'elle le regardait avec des yeux de merlans frits suédois en pleine crise existencielle. Sa main était si douce, contre son épaule nue! Il y avait quelque chose de très profond dans sa manière de lui retirer doucement ses vêtements, oh oui, Owen était si délicat, si lucide, si sobremment raisonnable! Il était même prêt à renoncer à son voeu de chasteté pour elle, si c'est pas mignon! Car c'était sur, un être aussi pur que le pianiste à la peau si marmorénne que même Edward Cullen a l'air passé dans une machine UV à côté, ne pouvait que faire voeu de chasteté.

Mais c'est qu'il faisait froid dans cette cuisine, surtout maintenant qu'elle avait les jambes à l'air. Il n'y avait pas de radiateur dans les parages, mais elle était absolument suuuure que la créature parfaite qui se tenait devant elle serait ravie de remplacer le chauffage. Sans plus y réfléchir, la japonaise se serra contre lui, frottant ses jambes contre les siennes. Hasaki fit bien attention d'enfoncer ses ongles dans la chair du visage d'Owen, puisqu'il aimait ça. Même les plus aprfaites créatures avaient leurs fantasmes, résonna-t-elle. Leur lèvres se rencontrèrent, ou plutôt les lèvres d'Owen se posèrent sur celle de son amie qui ne comprenait que dalle à ce qui se passait mais prit cela, dans son délire alcoolisé, pour une déclaration d'amour éternel. Elle tenta de murmurer quelque chose qui ressemblait à "MOI AUSSI JE T'AIME MON COEUR", mais c'était plutôt difficile, avec les lèvres d'Owen poussées contre sa bouche. Oh, elle se sentait si privilégée d'avoir l'amour d'un dieu vivant! Leur amour serait leur secret foreveeeer, c'était siiiiiii romantique qu'elle avait envie de l'embrasser. Et ça tombait bien puisqu'il était encore en train de la faire. Cette fois-ci, Hasaki lui rendit son baiser fougueusement, presque sauvagement. Mais c'est que ça devient érotique ce truc. D'un coup, Hasaki se rendit compte qu'elle était nue. C'était si...si... revigorant! Comme si elle faisait un avec la nature! Si profond et si simple à la fois! Owen était franchement génial! Owen la poussa gentiment et romantiquement contre une table - car Owen ne peut pas trébucher, il est parfait-, et se retouva au dessus d'elle. C'était si beau de pouvoir l'examiner d'aussi près! Son sourcil droit formait une courbe d'une beauté infinie vers son front, où ses mèches noires encadrait son visage. Il était si... beau. Le dur contact de la table contre son dos dépourvu de vêtement, les mains d'Owen sur son corps. Elle n'avait pas l'impression de tout saisir, mais elle était heureuse. Et pourquoi ce fichu épisode de NCIS ne charge pas, j'ai autre chose à faire que d'écrire des scènes de cul entre deux jeunes adultes bourrés.