Bonjour ~

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Sa respiration était haletante, entrecoupée de déglutitions douloureuses.
Ses oreilles bourdonnaient, le plic, ploc de la pluie ayant battu si fort qu'il en demeurait incrusté dans son cerveau, pour ce qui s'apparentait être un bout de temps.
Sa course désespérée ralentit progressivement, ses jambes menaçant de s'écrouler sous son poids, chaque seconde un peu plus, avant de s'arrêter complètement. Son corps lui hurlant de reprendre son souffle.
Elle s'exécuta, absorbant l'air humide qui flottait autour d'elle par gorgées aussi avides que brèves, les battements de son coeur accompagnant ses inspirations saccadées et irrégulières.
Sa poitrine flamboyait. Elle posa le bout de ses doigts dessus dans une veine tentative de lui faire entendre la raison, demeurant aussi immobile que son état lui permettait durant quelques longues minutes, jusqu'à être en capacité de se mouvoir comme bon lui semblait.
Les sensations ne lui revinrent qu'alors, la frappant de plein fouet. S'emmêlèrent, dans un joyeux chaos, un froid hivernal qui lui rongeait dangereusement les os, une douleur prononcée qui contaminait chacun de ses membres, des fourmis qui lui démangeaient les jambes, et le feu contrasté des écorchures qui ornaient ses bras.
Un gémissement traversa l'interstice de ses dents serrées, lui crispant le visage et la mâchoire, ce qui n'eut comme seul effet que de lui tirer une grimace de souffrance. Elle inspira longuement, balayant du revers de la main les mèches folles qui lui obscurcissaient la vision, pour finalement choisir de détacher intégralement ses cheveux trempés, desquels elle arracha, du peu de forces qui lui restait, avec difficulté son élastique trop serré, qu'elle garda alors précieusement enfoui dans sa main droite.

La raison lui revint alors, la percutant comme une gifle l'aurait fait.
Si, dans tout le désagrément éprouvé, la météo était loin d'être ce qui la dérangeait le plus ; qu'elle n'en était pas à ça près, elle ne pouvait néanmoins pas s'attarder plus longtemps sous l'orage. Son corps ne le supporterait pas, comme l'indiquait l'épais filet visqueux qui débordait de son nez depuis longtemps déjà, se mêlant à sa salive dans un goût salé qui la répugnait quelque peu, était là pour en témoigner.
Elle se mit donc en quête d'un foyer provisoire, où elle pourrait se poser le temps d'une nuit, afin de mieux réfléchir à ce qu'elle pourrait faire désormais. S'imposant le vide mental jusqu'à atteindre cet abri tant recherché, ce qui lui ferait le plus grand bien, jugeait-elle.

Le coin était isolé du reste du monde. Elle n'avait jamais traversé ces environs jusque là, sans compter que le rideau de pluie grise brouillait d'autant plus sa vision. C'est pourquoi elle dut prolonger sa marche, à errer comme une âme en peine, quelques dizaines de mètres encore avant d'atteindre un imposant manoir, qu'elle aurait aperçu depuis longtemps déjà si les conditions climatiques s'y étaient prêtées.
Elle eut une seconde d'hésitation, une fois sur le seuil de cette immense porte. La demeure semblait terriblement âgée, mais dégageait une aura étrangement séduisante, de celles dont elle avait appris à se méfier.
Quel genre de personnes l'attendraient à l'intérieur ? Probablement une famille, autrefois noble, aujourd'hui déchue, qui aurait conservé ses manières strictes. Si c'était le cas, l'accepteraient-ils, elle, misérable chiot égaré ? Cela dépendait du taux de compassion qui affluait dans leurs veines. Mais sous une tempête si sévère, les chances de tomber sur quelqu'un d'assez cruel pour la faire passer son chemin étaient relativement faibles.
Ou alors, ce manoir serait inhabité ? Là encore, la possibilité existait.

Lorsqu'elle eut vite fait de peser le pour et le contre, la pluie ruisselant sur son visage, elle approcha une main hésitante de cette bâtisse écrasante, et toqua. Une fois, doucement ; la deuxième, plus affirmée ; la dernière, de toutes ses forces.
Elle attendit quelques secondes, puis, n'en pouvant plus de cette attente, décida d'entrer d'elle-même. Après tout, les chances pour qu'une demeure de cette lignée ne soit pas vérouillée étaient faibles, si elle ne pouvait pas entrer, elle ne pourrait pas, point, et en admettant qu'elle y parvienne réellement, elle n'aurait qu'à s'excuser pour-

"-..tiens ?"

L'élan qu'elle prit pour pousser cette masse sans poids définissable l'emporta lorsque la porte pivota sur ses gongs, si bien qu'elle dut se rattraper de justesse pour éviter la chute.
Le soudain contact avec une lumière des plus vives la perturba quelques secondes. Elle plissa les paupières, avant de s'y accoutumer. Et le spectacle qui s'offrit à elle la laissa bouche bée.
Le décor était magnifique. Les meubles étaient choisis avec le goût du luxe, et même la poussière qui les recouvrait ne parvenait pas à masquer leur éclat.
Or et fer, bois poli jusqu'à la perfection luisaient sous ses yeux ébahis. Avec s'envolaient toute anxiété et craintes passées, pour s'adonner à la contemplation dévouée.

Elle se sentit soudain terriblement insignifiante, dans ce hall gigantesque et scintillant de perfection. Etait-ce à ça que ressemblaient ces châteaux décrits dans les contes de fées ?
Les gouttes de pluie qui perlaient le long de sa crinière s'écrasèrent lamentablement sur le sol, dont la noblesse semblait absorber leur souillure.
Elle n'entendit pas même le son de la fatalité, ce bruit qui annonçait la fin de sa vie jusque là. La porte qui se refermait sur elle-même.

Il lui fallut se rendre compte qu'elle n'était pas seule pour enfin concéder à se détacher de cette admiration sans borne.

Cela faisait maintenant plus, d’un moi qu’il s’était réveillé et avait quitter l’hôpital, ainsi que la comma dans laquelle il avait été plongé durant deux ans.

Cela ne faisait maintenant 3 semaines qu’il avait changé totalement son look vestimentaire ainsi que s’être fait tatouer le bras.

Deux petites semaines qu’il avait rencontré un groupe punk-rock « The Wet Waters » dans un bar et qui l’avaient engagé comme guitariste. Entrainant des répétitions incessantes et fatigantes.

Et enfin Une semaine de concert tous les soirs devant un public qui on accueillit a bras ouvert le nouveau guitariste du groupe depuis le départ de l’ancien.

Sa vie avait encore prit un tournant, il y avait a peine deux ans, il était détesté de toutes les personnes normales, a cause de son apparence et devait subir des insultes et des moqueries sur sa condition d’hybride. Il laissait courir bien que cela ne lui plaisait pas. Maintenant non seulement il commençait à gagner en popularité, et les gens s’abstenaient de faire des commentaires sur son passage, au vu de son nouveau style vestimentaire mais aussi de la carrure qu’il s’était forgé. Il appréciait nettement ce changement. Mais en s regardant dans le miroir tous les soirs, la balafre qu’il avait sur son œil gauche, lui rappelait ce qu’il s’était passé ce soir la et à quoi il devait ce grand changement.

On en était au milieu de la seconde semaine de concert, en plein après midi. L’équipe était en train de préparer les projecteurs sur la scène montée sur la grande place. Pendant que les techniciens s’activaient les membres du groupe répétaient les accords sur leurs instruments. Beast en faisait autant. Que ce soit sur scène ou juste pour le fun, un de ses plus grands plaisirs était de gratter les cordes de sa guitare éclectique, aussi noire que son t-shirt dont il ne se séparait presque jamais. Tous les soirs ils avaient une quinzaine de chanson à jouer sur scène, toutes extraite de leur dernier album qui avait été enregistré avant le départ de l’ancien guitariste. Depuis qu’il le remplaçait ce qui faisait le suces des live c’était sa touche personnelle qu’il ajoutait aux accords et le fait qu’il accompagne vocalement Tom le chanteur principal et le leader du groupe.
Concentré sur la répétition d’un morceau assez difficile Tom vint le voir

"Eh Beast ! Les abrutit de cette commune n’on pas mit d’affiche concernant notre passage. Résultat : peu de gens son courant."

"Bah, t’inquiète le bouche à oreille ca va vite."

"Peu être mais il est préférable qu’on colle des affiches et qu’on distribue des tracts. Travis et Mark son partit s’en occuper. Moi je vais distribuer dans la section nord de la ville. Tu peux t’occuper de la partie Sud ?"

Il réfléchit quelques instants. Et accrocha sa guitare sur son dos a l’aide de la bandouillere.

"Ok je m’en charge, mais qu’on ne perde pas de temps avec ca."

Tom leva le pouce en signe d’approbation et lui donna les tracts avant de partir.
Il regarda la pile de tract…lui au moins avec sa capacité de se transformer en tigre, il irait beaucoup plus vite que les autres. Mia sil fallait que personne ne le remarque sinon ca sera la panique. Même les membre du groupe n’était pas au courant de cette faculté. Bien qu’ils avaient de l’ouverture d’esprit part rapport a son physique peu commun, il n’était pas sur qu’ils apprécieraient.
Il partit donc avec sa guitare sur son dos dans le quartier sud de la ville, déposant les tracts dans les boites aux lettres, et collant sur les panneaux d’affichage. Comment cela faisait t-il que les gens de la ville ne s’en soient pas occuper ? il avaient pourtant planifier leur passage et payer les tract publicitaires pour annonçant leur passage. Une chose était sur c’est que le lendemain Tom irait a la marie taper le poing sur la table.
L’après midi passait lentement mais le ciel se couvrait a une vitesse folle. Ils n’avaient pas annoncé de pluie pourtant. De toute manière cela ne l’es empêcherais pas de jouer, la scène était couverte et l’espace du public aussi. Des gouttes d’eau se mirent à tomber du ciel doucement d’abord puis de plus en plus fort, jusqu'à ce qu’une véritable averse se forme. Il fut prit en plein déluge. Il ne valait mieux ne pas rester la. Déjà d’une il serait tremper mais sa guitare risquerait d’être fichue avec la flotte. Il mit la plie de tract au dessus de sa tête et se mit a courir droit devant lui en quête d’un bâtiment ou se réfugier. Les tracts ne suffisant pas, il sentait l’eau ruisseler de ses cheveux. Il aperçu un grande bâtisse, ou plutôt très grande il eu le temps d’apercevoir la grande porte claquer. Il ne prit pas plus de cinq seconde pour réfléchir. Il irait s’abriter la bas. Il s’excuserait au pares des propriétaires de s’incruster comme ca mais que c’était ca ou sa guitare était fichue et que le concert du soir serait annulé. Il traversa le petit jardin a toute vitesse, et ouvrir a la volé la grande porte et entra dans le hall. Il prépara sa réplique mais aux premiers abords il ne vit personne. Cela le soulagea, il regarda d’un peut plus prêt ou il avait atterrit. Il s’agissait d’une grande maison superbement décorée, avec des lambris de bois luisant ainsi qu’un carrelage parfaitement ciré sur le qu’el il dégoulinait de flotte. La grande porte se refermer derrière lui. Bizarre… Il s’avança de quelque pas et vit…une jeune fille elle aussi dégoulinante d’eau de pluie. Etait-elle comme lui a la recherche d’un abri ou était-ce la fille du propriétaire ? Rien qu’a l’idée d’y pensé il se figea sur place et laissa tombé ses tracts détrempé sur le sol. IL se sentait plutôt mal à l’aise

"…Euh…désolé de faire irruption comme ca…mais je viens de me faire surprendre par cette averse…"

D’un coté cela était bizarre qu’avec son instinct animal il ne l’avait pas senti arrivé à l’ avance

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La lourde porte s'ouvrit soudain dans un grincement désagréable qui la tira de sa rêverie. Elle pivota pour faire face au nouveau venu, son coeur regagnant alors ses fonctions, les assumant dans une rafale de battements féroces déclenchés par sa surprise.
Un cri d'effroi grimpa le long de sa gorge et resta bloqué, avant qu'elle ne le déglutisse bruyamment, lorsqu'elle prit conscience de la couleur de la peau de cet humain. Pouvait-on seulement qualifier cela d'humain ?
Son sexe ne faisait aucun doute ; la créature se tenait sur ses deux jambes et était vêtue. Son attitude et ses gestes évoquaient en tout point celui d'un humain, cela ne faisait aucun doute. Mais elle n'avait jusque là nullement connaissance d'une créature aussi humaine, avec cette teinte de peau ?!
Si elle parvint à conserver une certaine impassibilité dans son expression, trahie néanmoins par quelques tremblements de sourcils incontrôlés, ainsi que par ses lèvres, tordues dans une moue destabilisée, son cerveau était assailli de toutes parts par de désordonnées vagues de questions ; un chaos où aucune raison ne régissait. Parmi elles, les très prévisibles, Qu'est-ce qu'il est ? Un monstre ? Suis-je en danger ? Il a l'air puissant... Est-ce que je dois fuir ?.
Elle aurait voulu garder son sang froid, et canalisait tant bien que mal son affolement dans des serrements réguliers de poings, mais peinait à faire le calme dans son esprit.
Prendre les jambes à son cou l'aurait inévitablement plantée sous le terrible orage, mais cela valait peut-être mieux que de finir en chair à pâtée.
Mais... à mieux analyser son visage, il n'avait pas l'air dangereux... Plus gêné par la pluie qu'autre chose... Et lorsqu'il leva les yeux vers elle -la saisissant au passage d'un brusque frisson, il paraissait presque intimidé.
Cette finale impression gomma ses appréhensions, renforcée par un réellement humain :

- …Euh…désolé de faire irruption comme
ca…mais je viens de me faire surprendre par cette averse…

Il ne jugea pas nécessaire de continuer.
Les lèvres de la jeune fille se tordirent dans un sourire mi-gêné, mi nerveux, tandis qu'elle répondait d'une voix mal assurée :

- Je suis au même point que vous... Vous.. êtes une connaissance du maître des lieux ?-

Elle s'interrompit, s'apercevant de sa niaiserie. Au vu des propos qu'il tenait, il devait être aussi perdu qu'elle. Elle se rattrapa néanmoins par un :

- Hm.. Probablement pas. Je suppose qu'on devrait aller à sa rencontre, ce serait plus approprié. Mais... Ca ne paraitrait pas impoli de s'aventurer dans un manoir de cette importance ?

Elle baissa la tête dans une vague tentative d'effacer sa présence, s'écraser pour se faire oublier. Si cela avait peu de chances de fonctionner, elle en tirerait au moins le bénéfice de paraître, quoiqu'excessivement, polie.
Elle en profita pour lever discrètement le regard, détaillant le physique de l'inconnu. Le déluge qui rugissait aux fenêtres se faisait sentir, ruisselant sur sa peau lisse et.. verte. Elle s'efforça d'oublier ce détail, si c'était du domaine du possible, du moins.
Ses cheveux, de la même teinte, semblaient arrosés et inonder le reste de son corps ; ainsi que le sol par la même occasion. Elle compara machinalement avec sa propre tenue, constatant qu'elle trempait, à l'instar du jeune homme, ces lieux si purs. Réprimant au passage la vague de culpabilité qui remontait en elle, sachant qu'elle ne pouvait rien y faire.

La présence de cet être la mettait mal-à-l'aise, elle se surprit en train de tripoter du bout de ses doigts les plis de ses vêtements. Sachant néanmoins qu'elle devait s'efforcer, au mieux de ses capacités, de faire savoir à l'inconnu ce malaise provoqué par sa dite anormalité ; c'étaient le genre de critères qui avaient de grandes chances de frustrer un être normalement constitué. Il devait s'en douter ; inutile d'insister sur le mélange de peur et de dégoût que son physique lui inspirait, sachant elle-même combien ces préjugés semblaient immoraux.

La jeune fille lui apporta sa réponse, ce n’était pas la fille du maitre des lieux, fort heureusement d’ailleurs. Et apparemment avec la question spontané qu’ elle veniat de lui poser elle s’en demandait autant a son sujet. Cependant elle rectifia par la suite en lui demandant d’aller a la rencontre du maitre des lieux.

- Hm.. Probablement pas. Je suppose qu'on devrait aller à sa rencontre, ce serait plus approprié. Mais... Ca ne paraitrait pas impoli de s'aventurer dans un manoir de cette importance ?

Si elle tenait a visiter les lieux libre a elle, lui il comptait repartir au plus vite et ne pas moisir ici, il avait toujours la campagne a faire. Il s’apprêta a ajouter quelque chose quand il la regarda, mais il s’abstint presque aussitôt. Pas besoin d’être une lumière pour comprendre ce qu’elle pouvait ressentir a son égard. Ce genre d’attitude il l’avait rencontré très souvent… et a chaque fois il passait au stade de l’ignorance a l’époque. Que maintenant il avait plutôt tendance a défendre se point.

"Hey ! je ne vais pas te manger tu sais ? Je mord que si on me cherche des crosses."

Il se détourna de la jeune fille. S’il y avait bien une chose qu’il avait apprit, c’est bien de mettre les points sur les « i » et les barres aux « t » tout de suite. Il se baissa et ramassa les tracts détrempés, l’encre avait coulé dans tous les sens et éteint devenus illisible, seul ceux du dessous étaient presque intacts, il soupira

"Bon bah eux … y son foutu…bonjour la promo…Tom va être furax, j'espere que les autres ont eu plus de chance…"

Il regarda autour de lui cherchant une poubelle a la vue…non ca ferait sans gène de jeter ca chez des gens, en sortant il chercherait une poubelle pour les mettre dedans. Il préférait faire comme si il ne s’occupait pas d’elle le temps qu’elle s’habitue a sa présence…bien qu’elle avait eu le genre de réaction qu’il détestait quelque chose lui disait qu’il serait préférable de passer l’éponge. Il se passa la main dans les cheveux. Il aurait été tout habillé sous la douche ca aurai donné le même résultat. Il pensa soudain qu’il avait toujours sa guitare dans le dos. Il la mit en position comme si il allait jouer. Il espérait que l’eau n’avait pas endommagé les circuits électriques. Bien qu’elle n’était pas branchée sur micro, il joua les premiers accords du morceau "Easy Target" Histoire de voir si tout fonctionnais normalement.
C’est dans un grand soupir de soulagement qu’il constata que tout était en ordre. Il la remit sur son dos. Pui reporta son attention sur la jeune fille.

"Je ne sais pas si tu compte faire…mais en ce qui me concerne, dès que cette averse sera terminée je repars."

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-Hey ! je ne vais pas te manger tu sais ? Je
mord que si on me cherche des crosses.

Une réplique qu'il lui balança froidement, et qu'elle reçut telle une claque.
Elle se mordit nerveusement la lèvre inférieure, la privant de sa teinte habituelle délicieusement rosée, son regard cherchant un point où se poser, confus, avant de partir dans une étude approfondie du bout de ses chaussures.
Alors comme ça, il avait saisi ce malaise qu'il déclenchait en elle, et, comme prévu, ça ne lui avait pas franchement plu. A elle non plus, et elle endurait cela dans un désagréable mélange entre honte et culpabilité, tentant de faire oublier sa bourde en restant silencieuse.
Pourtant, lorsqu'il se détourna d'elle, ce fut une vague d'appréhension qui envahit la jeune fille, quoiqu'il eut pourtant obéi à son désir d'effacer sa présence. Il marmonna pour lui-même quelques paroles qu'elle s'efforça de ne pas écouter, balayant à son tour la pièce des yeux, se gardant néanmoins avec une réserve étudiée de replonger son regard dans celui de Beast.
Elle n'aimait pas ce sentiment de soumission qu'elle se devait d'endurer. Comme personne ne l'aime.

Le mobilier n'avait pas perdu de sa splendeur, mais elle ne parvenait plus à s'y consacrer. Elle attendait un mot, une parole du jeune homme, une réponse qui aurait pour signification "Je te pardonne", quoiqu'elle eut peu de chance d'en recevoir. Lui en voulait-il seulement réellement ? Elle en doutait. Pour lui ne constituait-elle probablement qu'un pion, si commun dans ses réticences, par rapport au reste de la populace.
Puis elle entendit un son, qu'elle espéra salvateur. Une note, puis deux, jouées àce qu'elle estima être une guitare. Elle leva la tête et se tourna prudemment vers leur source, dit l'homme-vert.
Cela ne dura pas plus longtemps, qu'il rangeait déjà son instrument, s'estimant satisfait. Elle se permit de l'observer avec une curiosité qu'elle peinait à dissimuler. Alors il jouait de la musique... C'était bien un humain comme un autre.
Comme un autre ?!
Hum. C'était peut-être beaucoup dire, mais elle tenta tant bien que mal de faire une passe sur ces préjugés.
Enfin alors, leva-t-il les yeux vers elle, sans se départir de sa froideur, elle le constata avec une certaine moue déçue, étouffant un soupir.

- Je ne sais pas si tu compte faire…mais en ce
qui me concerne, dès que cette averse sera terminée je repars.

- Bien sûr ! s'exclama-t-elle avec un peu plus de vigueur qu'elle n'aurait voulu doser en ces mots, avant de reprendre, plus calmement. Je ne compte que m'y poser, si l'autorisation m'est donnée...

Elle se tut soudain, comprenant que son attitude de jeune-fille-de-bonne-famille trop pliée aux règles et approbations des supérieurs hiérarchiques contrastait étonnamment avec l'aura si.. sauvage, indomptable que dégageait le physique de son interlocuteur. Cela n'aurait sans doute comme seul effet que de renforcer le mépris qu'il lui témoignait déjà, qui la frustrait suffisamment.
Elle affermit les traits de son visage, dans une expression entre la détermination et le pathétique.
Elle finissait par le comprendre, ce gars-là n'avait aucunement l'intention d'aller avertir les propriétaires du manoir de leur venue inopinée. Elle ne pourrait décidément pas compter sur lui. Mais pour qui se prenait-il seulement, à entrer sans crier garde chez les gens, et ne pas aller se présenter ? S'ils étaient vus, ils auraient déjà été fichus à la porte, sous la pluie.
Aussi pivota-t-elle les talons, dans une soudaine reprise de confiance en elle. Avec ou sans lui, elle se devait d'aller chercher les maîtres des lieux, ou une quelconque âme errante.

Mais une fois face aux immenses escaliers de marbre et d'or, elle perdit de sa contennce, pour se sentir soudain très insignifiante. Par où était-elle censée aller, bon dieu ? Trouverait-elle seulement quelqu'un ? Et, le temps d'une seconde, elle fut tentée par l'idée de rester aux côtés du géant vert... Mais se ressaisit, et entama la tâche de franchir la première marche, son pied pesant soudain approimativement une tonne et demi...
... quand un furet sorti de nulle part jalli sur ledit pied, lui grimpant dessus, longeant son corps avec aisance, avant de s'enrouler nonchalamment autour de son cou, puis redescendre, visiblement satisfait de sa fracassante entrée.
Le tout se déroula d'une vitesse telle qu'elle bloqua quelques secondes, avant de recouvrir ses esprits et pousser un bref cri de surprise.

Surprise, d'abord, d'avoir été si soudainement assaillie par un rongeur sans gêne.
Puis surprise ensuite lorsqu'une rafale de souvenirs oubliés, si lointains, et si ancrés au fond de sa mémoire, la percuta en plein visage.
Ce furet était son enfance. Cet ami qui n'existait que dans son monde à elle. Qu'elle seule avait pu voir, dont elle seule avait pu jamais décider des actes.
Il s'était en allé, un jour où elle avait décidé devoir grandir, puis avait erré dans les décombres de l'imaginaire non utilisé, avant de finalement être oublié. Pour toujours, aurait-elle cru, s'il n'avait pas surgi, en ce jour d'averse, tel un rayon de soleil qui avait percé l'épaisseur des nuages.
Or, il lui semblait soudain terriblement réel.
Peut-être se trompait-elle. Peut-être ne s'agissait-il pas de son furet.
Mais la possibilité semblait inexistante. Elle le sentait, il s'agissait bien de son ami de toujours, son ami de coeur qu'elle avait chéri.
Il n'y avait probablement qu'un moyen d'en avoir le coeur net. Ignorant le jeune homme qui se trouvait derrière elle, et qui la prendrait probablement pour une folle, de s'adresser ainsi à un animal, elle demanda :

- Théodore ?

Et au furet de répondre à l'affirmative par un tressaillement visible.
Un sourire illumina son visage. Elle n'avait aucune idée de comment, ni pourquoi, et n'accordait à ces détails qu'une importance minime.
Ce lieu était peut-être bien magique. Mais du moment qu'elle avait son furet avec elle, elle avait quelqu'un sur qui compter, en ce monde. Comme si sa vie avait repris un sens, ou du moins, progressait dans cette voie.

Cette dernière lui apporta sa réponse, elle comptait rester quelques temps dans ces lieux, et au vu de son élocution elle venait d'un milieu de la haute société. D’un certain coté, il connaissait mais il s'agissait de souvenir très lointains...quand il était encore humain...il se contenta de croiser les bras et de s'adosser au mur pour observer la jeune fille. En l'observant il la vit passé par plusieurs changement d'état. Cela le faisait rire intérieurement, d'un visage déterminé qui pour lui ne paraissait pas tellement crédible, elle parut soufflée par l'imposance des lieux. Lui ne trouvait pas de quoi s'extasier, ce n'était que du matériel bien qu'il s’agissait de matériaux d'une qualité première et finement travaillé, chrome et dorure, du tout clinquant. Il avait toujours apprécié la simplicité, le tape à l’ œil ce n'était pas son fort. De toute manière comme avec les membres du groupe il étaient amené à changer régulièrement d'endroit, il ne s'attardaient pas plus de deux jours dans un hôtel. Bien qu'ils avaient les fond suffisant pour se payer des chambres dignes de se nom, tous se considéraient comme des gens ordinaires.
D'ailleurs puisque il pensait au groupe, le temps tournait et la météo extérieure ne se calmait toujours pas. Il pensa alors aux techniciens qui étaient en train de monter la scène pour le concert du soir. Avec cette averse cela risquait de le compromettre et surtout que toute la partie électrique n'avait pas encore été couverte. A son tour il se mordit la lèvre, décidément cette ville ne voulait pas qu'ils se produisent. Quand il regarda la jeune fille il s'aperçu qu'elle s'était trouvé un petit compagnon, un furet tres exactement. Bizarre...d'ou pouvait bien sortir cet animal ? et encore bizarre comment ne l'avait-il pas sentit plutôt ? Décidément depuis il était arrivé dans cette ville les phénomènes bizarres se multipliaient. Le plus marrant c'est que les deux avaient l'air de bien se connaitre, il pouvait sentir une certaine forme de lien. Une joie se lisait sur le visage de la jeune fille à telle point qu'elle lui parlait. Sil n'était pas hybride il l'aurait certainement prise pour une dingue mais étant à moitié animal, il comprenait ce genre de réactions, une bonne partie des animaux pouvaient comprendre le dialecte humain, mais peu de gens le savaient. Son attention fut attirée par quelque chose. Un panneau a coté de l’entré sur lequel il y avait des notes d’inscrites. Curieux de mettre ca chez sois. Il s’avança vers le panneau et commença a lire les notes. Ses sourcils fronçaient au fur et à mesure qu’il lisait. Ils ne risquaient pas de trouver le maitre des lieux pour la bonne et simple raison que cet endroit était un pensionnat. De plus apparemment ils étaient bloqués ici… à tout jamais.
IL fit volte face et se dirigea vers les portes. Il saisit les poignées et tenta d’ouvrir, mais il n’y avait rien a faire elles étaient belles et bien closes. Il était coincé. Il serra les points et poussa un rugissement de tigre avant de donner un violent coup de poing dans la porte qui ne cilla pas

"C’est pas vrai, manquait plus que ca !"

Il s’en retourna vers le panneau d’affichage et continua de lire les note voir si il ne trouvait pas d’autres infos. Il avait décidément le chic pour se mettre dans les pires situations.
Un passage interpella son esprit et il comprit tout de suite pourquoi le petit furet était apparut vers la jeune fille. Mais il en avait que faire. Il devait sortir a tout prix d’ici et avant le soir même sinon le concert serait annulé. Pour l’instant la meilleure chose qu’il devait faire c’était de se calmer. Il retourna s’adosser contre le mur et croisa les bras.

"Tu devrais lire ca c’est très instructif"

Il concentra sa réflexion pour trouver un moyen pour sortir d’ici mais rien ne lui venait de plus ca avait tendance à lui titiller les nerfs. Pour éviter de devenir exécrable il préféra répéter l’un des titres sur lequel il devait chanter le soir même.

Il mit sa guitare en position puis prit une profonde inspiration chanter en anglais était pas un problème étant donner qu’il est d’origine Franco-Américaine et que chez lui on parlait couramment les deux langues. Et commença a jouer la partie guitare du morceau. Bien qu’il savait que ca n’allait pas rendre pareil sans la basse de Travis ni la basse de Mark. Mais il s’en fichait, tout comme ce que la jeune fille pourrait penser du fait qu’il joue, ce qui lui importait maintenant c’était de se détendre en jouant avant de passer a des choses plus sérieuses.