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| La vie est impitoyable pour les rêveurs. [Owen] | |
| Auteur | Message |
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Hybride rancunière. Emily Johanson S.
+ Pseudo Hors-RP : Angie • Age : 32 • Pouvoir : Découvrir le passé des autres. • Petit(e) ami(e) : Hahahaha. LOL. Messages : 2932 Inscrit le : 16/02/2007
| Sujet: La vie est impitoyable pour les rêveurs. [Owen] Lun 14 Déc 2009 - 21:14 | |
| Refuge.
Emily était adossée contre les murs poussiéreux du grenier. L’air était saturé de particules qui dansaient à la lumière éclatante du soleil. La pièce était baignée de lumière, trempée de cet éclat doré. Elle soufflait, traçant une ligne invisible parmi l’air, dans laquelle les grains s’échappaient avant de revenir à l’assaut, tourbillonnant de plus belle. Elle ne s’était pas changée, elle avait toujours ce long débardeur en guise de robe. Elle avait remonté ses genoux contre sa poitrine presque inexistante, et tendait la main pour essayer d’attraper ces éclats dorés. Lorsqu’elle fut éclairée par le rai de lumière, la pièce sembla flamboyer, reflet de sa peau. Elle entrouvrit la bouche mais ne la retira pas. Elle brassa l’air entre ses doigts, avant d’allonger ses jambes et de laisser tomber son bras le long de son petit corps frêle. Elle tourna la tête et caressa du bout des doigts la poupée défigurée qui trônait sur un des coffres, effleurant les cheveux bouclés synthétiques. Elle les enroula autour de son doigt, superposant le châtain miel sur sa peau. Elle leva les yeux au plafond, et promena son regard sur les moulures. Elle serra la mâchoire, puis se redressa. Lentement, un mouvement après l’autre, elle s’éleva, et marcha doucement. Elle atténua le craquement du parquet sous ses pieds nus, avant de s’approcher lentement de la fenêtre. Elle l’ouvrit en grand, et passa sa tête dans l’air.
Une bourrasque chaude lui ébouriffa les cheveux, et elle passa la main pour les remettre en place. Elle huma l’air, avant de s’hisser sur le rebord, prenant appui sur un coffre en bois placé juste dessous. Elle s’aventura, passant sa jambe, puis sa deuxième, et s’assit dans le cadre de la fenêtre, les membres inférieurs allongés sur la toiture pentue. Elle s’étira, puis se calma. Le soleil lui transperçait la peau, et ignorant toute prudence, elle s’y exposait. Sa rencontre avec Owen l’avait décidé à lui mettre sous le nez le plus d’évidences possibles comme quoi un vampire pouvait très bien vivre en société et qu’il avait fait la plus grande et la pus monumentale des erreurs de sa vie.
C’était comme une femme qui ne se dénudait qu’à moitié, pour que l’autre crève de désir. Sauf qu’elle, elle n’avait pas même besoin de le faire. Rien que le fait de sourire manquait de lui provoquer un AVC. Elle agita les orteils en souriant à cette idée, et jeta un coup d’œil « en bas ». Il y avait des gens, mais ils ne semblaient pas l’avoir remarquée pour le moment. En forçant un peu, elle pensait reconnaître les chevelures de Kyocheese, sans garantie toutefois. Mais les filles mates aux cheveux blonds bouclés et les asiatiques fashion, ce n’était pas comme si ça courrait les rues. Ou plutôt, le pensionnat.
Elle ne se retourna pas lorsqu’elle entendit les pas dans l’escalier, car elle savait à qui ils appartenaient. Elle était débusquée, visiblement. Sauf qu’il ne savait pas encore qu’elle était là. Il savait juste qu’il y avait une possibilité qu’elle soit là. Tandis qu’elle, elle entendait distinctement son souffle qu’elle pourrait reconnaître entre mille. Sa démarche était elle aussi assez caractéristique.
La porte craqua en s’ouvrant, avant de grincer dans le mouvement circulaire effectué. Elle ne se retourna pas, elle ne tiqua pas.
Fuis moi je te suis, suis moi je te fuis ?
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| Sujet: Re: La vie est impitoyable pour les rêveurs. [Owen] Mer 16 Déc 2009 - 17:14 | |
| Le grenier. Pourquoi était-ce sa première pensée ? Sûrement parce qu'il sentait encore son odeur dans les escaliers, parce qu'il y avait des traces de pas dans la poussière, et puis parce que merde, c'était comme ça. Sixième sens, lien amoureux, intuition phénoménale, hé oh, on est pas dans Twilight - même si ça y ressemble beaucoup.
Le grenier. Une porte en bois, vieille et grinçante. L'ouvrir ou non ? Ah ah, mon petit Owen, quel cruel dilemme cornélien ! En plus de prendre pour Edward Cullen, te prendrais-tu pour Rodrigue ? Tiraillé entre ton amour pour la belle Emily et ton devoir envers ... plus personne. Disons alors ton éducation, tes valeurs, tout ce sur quoi tu t'es toujours reposé. Tu es comme Rodrigue, tu as choisi la mauvaise voie. Tu es comme Rodrigue, tu regrettes mais toi, mon cher Owen, tu n'as pas d'Arabes à aller bouter hors de la belle Espagne, alors tu ne fais rien. Tu te contentes de suivre ta belle jusque dans un grenier poussiéreux.
Et tu sais quoi ? Si tu pousses cette porte, ce sera déjà pas mal.
La petite voix dans la tête d'Owen commençait à devenir sacrement irritante, alors pour la faire taire, il poussa la porte, qui s'ouvrit dans un grincement lugubre.
Es-tu là Emily ? Pitié, faites qu'elle soit là. Que je n'ai pas passé cinq minutes à tergiverser devant une porte qui ne mène à rien. Ce serait tellement ridicule.
Mais pour le savoir, mon cher Owen, il faut entrer maintenant. Je sais, c'est dur, tu ne sais plus comment on fait, serais-tu en train de perdre la tête ? Allez, avance un pied. Puis l'autre. Bravo. Tu y es. Regarde autour de toi. Tu la vois ?
Oui, il la voyait. Assise sur le rebord de la fenêtre, ses jambes nues dans le doux et chaud soleil de septembre. Sa peau blanche scintillait de milles feux. On irait dit qu'un deuxième soleil, plus petit, plus faible, mais tellement plus beau, était venu se nicher à la fenêtre du grenier d'un manoir délabré.
Regarde ton soleil, Owen. Elle éclaire ta vie, elle t'éblouit, elle te brûle, te consume. Owen, tu es un masochiste. Mais maintenant que t'y es, parle. Fais quelque chose. Ne reste pas planté là, comme l'imbécile que tu es, finalement.
« Hey. »
Très constructif. |
| | | Hybride rancunière. Emily Johanson S.
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| Sujet: Re: La vie est impitoyable pour les rêveurs. [Owen] Dim 27 Déc 2009 - 20:42 | |
| Truicidez moi :'D _______
Emily ne bougea pas. Elle ne tiqua même pas, elle demeura insensible, immobile, la respiration lente et mesurée. Elle agita tout juste ses orteils, puis pencha la tête sur le côté. Elle soupira, puis leva la tête. Elle tournait le dos à un futur possible, à ce qu’il l’effrayait. Elle avait peur que la pente devienne brutalement abrupte, et la précipite dans un ravin qu’elle ne connaissait pas. La vie était faite d’expériences, mais elle en avait suffisamment pour savoir qu’il était parfaitement capable de la tuer dans les instants s’il le voulait, à la moindre contrariété. Par instinct de survie, elle voulait le dominer, pour que lui ne puisse jamais prendre l’ascendant qu’il avait autrefois. Elle avait brisé ce lien avant qu’il ne le tisse davantage et l’étrangle avec, ce n’était pas pour retomber dans le piège une année après. La vie est impitoyable pour les rêveurs.
« Rebonjour. »
Elle resta de dos, et sentait son sang affluer partout, trahi par les pulsations de son cœur. L’hybride malpolie remonta ses genoux et les croisa, raffermissant sa prise manuelle. Elle se calma, et respirait profondément, de manière égale, appuyée, pour dissimuler sa nervosité. Elle tournait le dos à l’ennemi, même si elle demeurait persuadée qu’il ne tenterait rien, c’était contre son instinct, contre toute prudence. Car à présent, ils étaient ennemis. La romance mièvre entre le chasseur et le gibier, c’était terminé, même si les deux rôles étaient interchangeables selon le point de vue. C’était à son tour à présent d’être la chasseresse, d’être celle qui mènerait la danse. Il l’avait toujours guidée, du début jusqu’à quasiment la fin, où elle avait prit la main et tranché. Parce que c’était la seule chose sur laquelle elle avait un véritable contrôle. La fin. Satsuki, Owen, tous deux étaient de doux rêveurs, qui n’attendaient qu’une berceuse pour s’enfoncer dans le royaume des songes. Et c’était elle qui la susurrait, cette berceuse, penchée au-dessus du landau. Elle souriait, riait, mais elle la chantait. La vie est impitoyable pour les rêveurs. C’était elle, la vie, à présent. La seule chose qui devait l’obséder, le seul masque qu’elle pouvait porter. C’était elle la reine des manœuvres, c’était elle qui contrôlait tout, sans même qu’il ne pense un seul instant, une seule seconde à refuser de se laisser porter par l’illusion. C’était bien plus facile de se laisser couler dans la rivière plutôt que de nager frénétiquement pour s’en échapper. Il finirait bien par s’échouer sur une rive, un jour où l’autre… Si elle ne l’empêchait pas de le faire. Elle délia son corps, et se retourna doucement, se mettant face à lui. Elle restait droite, et souriait.
« Et maintenant ? »
C’était toute la question. Et maintenant, on fait quoi ? Maintenant qu’on a renoué le lien, est-ce que tu veux encore le briser ? Maintenant que tu t’es laissé prendre, est-ce que tu pourras te détacher ? Maintenant que nous sommes mains liées les unes avec les autres, est-ce qu’on osera se défaire, se désaimer ? Ou plutôt, est-ce que lui, il oserait ?
La vie est impitoyable pour les rêveurs.
C'est immonde, j'écris de plus en plus mal :'D. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: La vie est impitoyable pour les rêveurs. [Owen] Dim 3 Jan 2010 - 0:36 | |
| Elle se tourna donc, lentement. Il suivit du regard les volutes de poussière qu'elle laissa s'éparpiller dans l'atmosphère au moindre geste, et qui flottaient dans un rai de lumière dorée. C'était tellement lent. Il n'y avait rien, rien de tangible, que de la poésie, de la langueur, de l'émotion digne d'un film français. Ça manquait juste de contact humain, physique. Mademoiselle puis-je vous prendre dans mes bras ? Ce serait déplacé monsieur. Alors qu'est-ce qu'on fait ? Et maintenant ?
Owen se laissa glisser contre le mur poussiéreux, pour s'asseoir sur le parquet grinçant. En soupirant il répondit :
« Je n'en sais rien. »
Très constructif, comme d'habitude. La vie est impitoyable pour les rêveurs, mais l'est-elle pour les lâches ? Owen n'était pas réellement rêveur, car sa lâcheté pouvait lui faire abandonner ses rêves. Il n'osait plus rien, replié dans sa veulerie, n'osant pas dire enfin que maintenant il l'aimait, pas plus qu'avant ou après, mais que maintenant il lui disait et c'était ainsi. Non, il ne le faisait pas. Maintenant, il ne savait pas. Est-ce qu'il était rêveur parce qu'il se contentait d'espérer un geste, un sourire, un mot de sa part ? Non, il était lâche, lâche, lâche.
La vie n'est pas impitoyable pour les lâches. Elle les ignore. Ils sont roulés en boule dans leur petit coin, alors la vie passe avec ses chars, ses tanks, ses canons, ses armées, et ne les touche pas. De leur abri, ils entendent vaguement la rumeur de la vie qui arrive à grand pas, et c'est tout. C'est bien oui, cela semble bien, mais le doux baiser que la vie dépose sur votre front, la caresse sensuelle qu'elle glisse sur votre dos, ils ne la sentent pas plus, dans leur nid isolé.
La vie les ignore, elle n'est ni impitoyable, ni douce, ni cruelle, ni sensuelle, elle n'est rien pour les lâches. Alors lance-toi Owen, soit un doux rêveur, subit la vie, qu'elle soit impitoyable et douce à la fois pour toi. Lance toi.
« Emily, je ... »
Pourquoi les mots les plus beaux, les plus attendus, sont ceux qui refusent de franchir vos lèvres ? Combien de fois avait-il commencé cette phrase sans jamais la finir ? Pourtant Emily devait l'entendre, cette fin, sans qu'il la prononce. Il le savait, et ne pouvait finir. La lâcheté l'étouffait de l'intérieur, remontait telle une bile acide dans son œsophage, brûlait son palais, coulait sur ses dents, bloquait ses lèvres.
« Je n'en sais rien. »
Ce serait donc le mot de la fin, idiot, imbécile, niais, gamin, ridicule petite chose. Tu n'en sais rien, tu ne sais rien, tu te tais, tu te laisses mener en bateau, mener à ta perte. Elle n'a qu'un mot à dire et tu sauteras, une pierre attachée à tes pieds, dans l'océan sombre de tes regrets. Mais tu ne prendras jamais l'initiative de tenter d'illuminer tes jours, par trois mots qui veulent tout dire.
Amen. |
| | | Hybride rancunière. Emily Johanson S.
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| Sujet: Re: La vie est impitoyable pour les rêveurs. [Owen] Lun 22 Fév 2010 - 23:52 | |
| « Emily je… Je n’en sais rien. »
Emily se redressa brutalement à ces mots. Elle se leva, et silhouette chétive et fluette dans l’embrasement du soleil, elle tendit son bras vers Owen, comme une accusation. L’hésitation avait été palpable, présente plus que de raison, dans sa phrase chargée de sous entendus qui suintaient sans qu’il ne le veuille. Fuite d’eau.
« Tu ? Tu quoi ? » fit-elle, accusatrice.
Elle descendit du coffre sur lequel elle était, et de ses pieds nus foula les lames du parquet de bois. Elle ne s’avança pas, mais releva la tête d’un geste arrogant. Elle le tenait entre ses doigts puissants, entre ses griffes invisibles. Ils étaient liés. Qu’il le veuille ou pas. Ils ne pourraient jamais totalement se désunir, s’oublier, cesser de s’aimer. Se désunir. Elle baissa sa main, et s’avança vers lui. Elle fit un pas, deux pas, avant de s’arrêter dans l’arène, dans le tribunal. Elle s’accroupit, se mettant à son niveau, et tendit la main, effleurant son visage. C’était comme un petit animal blessé, qui se recroquevillait dans son côté. Ou du moins, c’était ainsi qu’elle le voyait. Et les animaux blessés, elle les dévorait.
Sa bouche s’étira en un sourire à cette pensée, et elle découvrit ses dents blanches. L’ivoire de sa peau était transpercé par les rayons de lumières, et elle éclairait le visage pâle de son amant. Ses dents luisantes mordirent sa lèvre inférieure, et elle se redressa.
« Dis le, Owen. Tu quoi ? »
(I know what you are. Say it. GAY.)
Elle souriait. Juste souriait. C’était un jeu, après tout, et pour l’instant, elle menait la danse. Mais elle ne le laisserait pas reprendre la main, car c’était trop délectable d’être dans la position de force. Elle comprenait ce qu’avait éprouvé Nao pendant tant d’années, à présent. Elle avait 13 ans quand elle l’avait rencontré… A présent, elle en avait 17. Cinq ans. Cinq années passées au pensionnat, qui l’eût cru ? Le plus amusant là dedans, c’est qu’Owen n’était toujours pas au courant pour sa petite escapade du temple. Ca sera notre petit secret, si tu veux bien. Il ne le saura jamais. On en a jamais assez…
Elle se releva d’un coup, et se mit à effleurer du doigts les draps vieillis, usés par le temps, poussiéreux et ternis, qui pendaient paresseusement des tas d’objets. Elle enroula son bras à l’intérieur, et soupira.
« Owen… »
Elle eut un sourire, et se mit à rire, doucement.
« C’est à toi. Où en est-on ? fit-elle en se tournant vers lui, souriante. »
Allez petit. Fais ton choix. Mais n'oublie pas : je suis la seule que tu aimes. |
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