Clac

Semirhage regarda la grande porte avec un mélange d'indignation et de curiosité. Qui lui avait demander de se fermer, à celle-là ? Elle fit jouer la poignée et s'en désintéressa en voyant qu'elle ne pouvait plus l'ouvrir. Au fond, ça l'irritait un peu: elle avait perdu ses don de mage définitivement -mieux valait ne pas décompter le reste de ses pertes- mais le mobilier pouvait se permettre, lui, de la jouer objet ensorcelé.

Avec un reniflement de dédain, elle se détourna de la porte pour observer les lieux. Un hall, visiblement, avec une architecture qui lui était inconnue. C'était beaucoup plus richement décoré que le manoir où elle avait grandi mais étant donné que ledit manoir était plutôt un bastion de guerre et que de toute façon elle était dans un autre monde...

Chassant ses ruminations, elle remarqua le panneau d'affichge. Elle ne savait pas en quoi c'était écrit mais, ô surprise pensa-t-elle avec ironie, elle fut capable de le lire.

Semirhage parcouru le premier message, un mélo-drame qui se voulait effrayant mais qui, au final ne lui apprit pas grand chose si ce n'était qu'elle verrait des animaux qui parlent. Et cet idée de pouvoir...tch, amateur. Elle du se faire violence pour se souvenir qu'elle aussi était une amateur à présent. Ne pas penser au reste.

Le second la laissa perplexe, autant par le contraste enjoué avec le premier mais aussi parce qu'elle n'avait aucune idée de ce qu'était une "fête". Surement un concept bizarre de cet autre monde. Alors elle était enfermée à vie ? Bien, elle ne pouvait pas vraiment retourner quelque part, de toute façon.

Voyons ce que le troisième message avait à livrer...Magnifique ! Après le mélo-drame et la joyeuse demoiselle, voilà le "je suis trop flippant".

...

Bha, elle n'avait pas vraiment envi de retourner dans la forêt dans un avenir proche, de toute façon. Visiblement, elle aurait tout le temps de s'intéresser au fantôme plus tard.

Soupirant, Semirhage s'assit sur le sol. Elle était vraiment fatiguée. C'est avec amertume qu'elle baissa les yeux sur ses habits sales et ensanglantés et avec tristesse qu'elle porta l'épée d'Etharan devant elle. Bha, il était trop tard pour changer quoique se soit maintenant.

-Que vais-je faire de toi, dit-elle à l'épée. Je ne peux certainement pas te trimballer partout mais hors de question de me débarasser de toi.

Sous ses yeux l'arme devint transparente avant de disparaître complètement. L'épée n'était plus là. Semirhage paniqua -c'était devenu en une nuit son bien le plus précieux- et l'épée réapparut sur le sol devant elle. Se concentrant dessus, elle parvint à la refaire disparaitre puis réapparaitre encore.

Bien, il lui restait au moins ça. Avec sa tunique sale, elle entreprit de débarasser l'arme du sang qui la maculait encore. Elle explorerait cet endroit plus tard.