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 Entre blanc et couleur... [Emily]

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Ralph
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MessageSujet: Entre blanc et couleur... [Emily]   Entre blanc et couleur... [Emily] Icon_minitimeSam 28 Aoû 2010 - 0:24

Entre Blanc et Couleur...
Emily Johanson S.
    Ralph était seul. Complètement, totalement seul. Allongé sur le lit qu’il s’était attribué dans la chambre d’Alan, il fixait le plafond en silence, le regard perdu dans les différentes nuances de blancs du placo mal étalé qui le recouvrait. Le blanc le faisait frissonner, pourtant il ne pouvait en détacher son œil jaune comme celui d’un félin. Et en fixant cette surface vierge réfléchissant toute lumière, il sentait quelque chose s’agiter dans ses entrailles, quelque chose qui lui donnait l’ordre de s’enfuir en courant alors qu’il n’y avait aucun danger. Quelque chose qui, en même temps, le plongeait dans l’apathie morne qui le maintenait cloué au lit, les bras croisés derrière la tête et l’œil fixé sur le plafond, depuis maintenant plus de quatre heures d’affilées. Le soleil avait fini par se coucher derrière l’horizon et la chambre était désormais plongée dans une obscurité tranquille et silencieuse. Et Ralph était seul ; Liam avait fini par le quitter pour chercher quelque chose à se mettre sous la dent, alors que depuis son arrivée il ne l’avait pas lâché d’une semelle. Quant à Alan, il avait disparu, et le jeune homme blond n’avait aucune idée du lieu où le pensionnaire pouvait se trouver à présent.
    Respirant à fond, le jeune homme prenait pleinement conscience de ce que ces quelques mots signifiaient : seul. Il était seul, pour la première fois depuis qu’il s’était « éveillé ». Seul, et quoi qu’il fasse personne ne le saurait… Seul avec ses pensées.
    Seul avec l’immense vide blanc qui emplissait sa tête et menaçait de déborder.
    Ne pouvant plus en supporter plus, Ralph arracha son regard de ce plafond sans couleur et roula sur le coté, tombant de son lit. Il se reçut brutalement sur le bras gauche et grimaça. La menotte qui emprisonnait son poignet cliqueta, et il la fixa sans bouger pendant quelques secondes.
    Pourquoi ?
    Les côtes meurtries, le garçon se releva et remuant son bras gauche pour le désengourdir. Qu’est-ce qu’il faisait maintenant ? Il avait l’impression que tout ce vide dans sa tête menaçait de l’engloutir, de plus en plus à chaque seconde qui passait. Il voulait fuir. Echapper à cette menace qu’il sentait sans la reconnaître. A ce passé vierge qui le tourmentait lorsque par malheur il cessait de ne pas y penser. Ralph fit un pas d’une démarche chancelante, puis ses jambes se délièrent et il se mit à courir, sortant de la chambre et s’engouffrant comme un fou dans le couloir. Courir. Fuir. Une menace inexistante ; à quoi cela servirait-il de courir, Ralph ? Ralph ? Est-ce vraiment ton nom ? Tu as peur, n’est-ce pas ? Tu ne sais pas ce qui t’arrive, et ça te terrifie. Tu vois ces murs bancs, « Ralph » ? Ils t’effraient, n’est-ce pas ? Pourquoi donc ? Cours, pauvre chiot, c’est inutile et tu le sais.

    ______________

    Ce fut la fatigue qui finit par arrêter le pensionnaire dans sa course aveugle. Il n’avait pas croisé âme qui vive, à croire que le pensionnat était désert. Ralph s’appuya contre un mur, le souffle laborieux, et s’astreint à retrouver une respiration normale. Autour de lui, tout était noir, à nouveau. Il se rendit compte qu’il se sentait mieux dans le noir. L’obscurité est une couverture. Le jeune homme frissonna. Encore. Il ne comprenait pas cette soudaine angoisse qui avait fait son nid au creux de son estomac.
    Kill…
    Ralph se plia en deux et faillit vomir par terre. Non, en fait, il le fit vraiment. Lorsqu’il n’eut plus rien à rendre, le jeune homme se redressa et s’essuya la bouche avec le dos de sa main. Merde, ça sentait mauvais. Mais il s’en foutait complètement. Il était secoué de frissons et il avait froid, comme lorsqu’on attrape une mauvaise fièvre.
    En jetant un coup d’œil aux murs derrière lui, il s’aperçut qu’ils étaient blancs. Le regard à moitié halluciné, le jeune homme reprit son errance à travers les couloirs sans fin du pensionnat, s’enfonçant dans l’obscurité. Combien de temps dura sa déambulation hésitant entre deux murs qui ne s’arrêtaient jamais ? Il n’aurait su le dire. Cela pouvait autant être une poignée de secondes que des années entières.
    Au bout d’un moment, le jeune homme se retrouva devant une porte fermée. Ce fut à ce moment-là qu’il émergea et reprit un minimum de contrôle sur lui-même. Il ne pouvait pas rester dans ce couloir, et il ne voulait pas retourner en arrière. Il tendit en conséquence la main vers la porte et tourna la poignée, qui se laissa docilement faire, pas comme celle de la grande porte d’entrée. Ralph poussa le battant qui s’ouvrit en silence, et déboucha dans une pièce… d’où il put contempler un magnifique ciel étoilé. Le garçon écarquilla les yeux, puis aperçut les joints blancs. Une vitre donnant sur l’extérieur ; ou plutôt, une immense baie vitrée. Ralph entra dans la pièce en laissant la porte ouverte derrière lui et s’approcha des fenêtres pour contempler le parc, paisible sous la lueur lunaire. Le ciel était vraiment magnifique ce soir-là… à sa vue, Ralph se sentit apaisé. Il respira de nouveau et en profita pour se remplir lentement les poumons d’un air pur, sans vice. Il huma alors l’odeur de fleurs ; curieux, le blond rouvrit les yeux et son œil jaune se posa sur de multiples parterres, pots, bacs emplis de fleurs aux couleurs multiples, aux parfums enivrants, parant la pièce d’un éventail teint d’arc-en-ciel. Ni blanc, ni noir dans cette cascade colorée, rendue plus sombre par l’obscurité nocturne qui entrait pas la fenêtre. Ralph ne chercha pas à allumer la lumière. Se sentant tout simplement mieux, soulagé de le ressentir, il se laissa tomber assis en travers de l’un des transats présents dans la pièce et resta là, appuyé sur ses bras étendu derrière lui, à contempler ces myriades de fleurs multicolores. Cependant, tout cet espace vierge dans sa tête revenait régulièrement le tourmenter

    « I don’t know when, who and why… » Murmura-t-il sans s’apercevoir qu’il parlait dans sa langue d’origine et que les mots résonnaient dans cette même langue. En fait, il prononça cette phrase étrange sans y penser, machinalement.

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MessageSujet: Re: Entre blanc et couleur... [Emily]   Entre blanc et couleur... [Emily] Icon_minitimeSam 28 Aoû 2010 - 16:12

Emily était seule. Elle s’ébroua, secouant ses cheveux rouges d’où les racines châtain doré commençaient à percer. Elle secoua toute l’eau de sa douche, frissonnante. En peignoir dans sa chambre, elle regarda son reflet dans la glace, un petit sourire triste aux lèvres. Elle entrebâilla son seul vêtement, dévoilant la longue cicatrice qui lui barrait le torse. Auto-régénération vampirique. La seule raison pour laquelle elle avait survécu à un accident de voiture, plusieurs bagarres assez violentes et quelques collisions avec des chimères dans le pensionnat. Ou un chasseur de vampire. Son regard s’obscurcit, et elle baissa les yeux, songeant que cette même auto-régénération accélérée avait été la cause de tous ces maux. Elle s’étira, et ses yeux marron mordoré hésitèrent, se demandant si elle devait vraiment sortir de sa chambre aujourd’hui. Le temps orageux, aux nuages sombres et menaçants, décida pour elle : c’était le temps parfait pour s’aérer un peu sans risquer de se brûler.
Elle sortit de la salle de bains d’un pas traînant, et l’adolescente à la croissance irrémédiablement retardée s’attarda, promenant son regard sur la chambre désordonnée. Ses affaires étaient entassées sur son lit, tandis que celles des autres filles étaient éparpillées un peu partout. Elle se frotta les yeux, soupirant, et prit la première chose qui lui tombait sous la main. Un débardeur blanc. Elle prit son pantalon noir et l’enfila sans cérémonie, faisant de même avec le débardeur. Elle laissa ses doigts glisser sur le mur tandis qu’elle tournait les talons, pieds nus, et sortait de la chambre. Elle continua comme ça, humant l’air, et une odeur inconnue lui chatouilla les narines. Elle fronça les sourcils. Un nouveau ? Elle se dirigea vers la véranda, tout en soupirant.
Petra, Morgan… Cette histoire allait la rendre folle. Morgan qui tuait Petra, du moins le croyait-il, parce qu’elle avait fait ce que cette fille faisait toujours, c'est-à-dire aller fricoter dans un coin avec un garçon. Et elle, qui avait survécu miraculeusement, qui se cachait comme une enfant qui avait peur qu’on la punisse. Elle secoua la tête, tandis que l’image de ces deux crétins fut remplacée par celles de Nao et Owen… Dans le genre auto-destructeur… Elle grommela, et chassa ces idées, sachant que c’était elle qui avait provoqué cette situation… Et que voir Owen se déchirer tout seul était assez amusant, il fallait l’avouer. Il n’avait que ce qu’il méritait. On ne faisait pas souffrir la petite mais fière Emily sans s’en mordre les doigts après, hé ! Il ne fallait plus croire au Père Noël à son âge, tout de même… un petit rictus accompagna cette pensée charmante, la tirant de la grise atmosphère qui l’enveloppait depuis plusieurs minutes déjà. Depuis son réveil, en réalité.

Elle grimpa les marches qui la menaient vers le grenier, mais se ravisa au dernier moment. Ce lieu d’oublis et d’abnégation était chargé de souvenirs, à présent. Elle se détourna, et poussa la porte de la véranda, là où elle avait trouvé le fameux cahier… qui était à présent entre les mains de Helen Machiaviel, à son grand désarroi. Elle tomba nez à nez avec le fameux petit nouveau, et sut immédiatement qu’elle ne l’avait jamais rencontré. Il ne lui disait absolument rien, que ça soit au niveau de son apparence physique, au niveau de son odeur ou de son allure générale. Elle allait parler pour signaler sa présence, mais il parla le premier. Au début, elle crut qu’il l’avait entendue, ce qui l’aurait très étonnée, mais il se parlait à lui-même. En anglais. Cela lui arracha un sourire victorieux. Elle était anglaise, et même si le pensionnat traduisait automatiquement pour elle ce qu’elle entendait, il était très perturbant pour elle d’entendre de l’anglais tout en voyant les lèvres de ses interlocuteurs former des syllabes tout à fait différentes. Elle sourit, et s’avança vers lui.


« Hi! You speak English, don’t you ? I’m English too. I’m from Bristol. »

Elle s’assit en face de lui, en tailleur, et attendit sa réponse.





[Vraiment court, désolée x_x]
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MessageSujet: Re: Entre blanc et couleur... [Emily]   Entre blanc et couleur... [Emily] Icon_minitimeSam 28 Aoû 2010 - 17:34

{ English ? Yeah... I think so... }

    Le jeune homme blond n’eut pas le temps de se replonger dans ses pensées. Soudainement, si soudainement que cela le fit sursauter, une jeune fille surgit de l’ombre à sa gauche, du coté de la porte. Ralph faillit faire une crise cardiaque, puis observa la nouvelle venue et se calma un peu, même si son cœur continua à battre la chamade. La vache ! On avait pas idée de débarquer comme ça, alors qu’il n’y avait pas un bruit aux alentours ? D’ailleurs, comment avait-elle pu parvenir jusqu’ici sans qu’il l’entende ? C’était fou quand même.

    « Hi ! You speak English, don’t you ? I’m English too. I’m from Bristol. » Déclara la jeune fille en s’avançant vers lui, un sourire aux lèvres.
    Un peu « sonné » par la surprise qu’il venait d’avoir, Ralph resta deux secondes à la fixer sans bouger, les yeux écarquillés – enfin, l’œil, si on considérait que son œil droit était entièrement caché par une mèche blonde comme d’habitude. Il lui fallut le temps que mit l’inconnue à s’asseoir en tailleur à même le sol juste en face de lui pour retrouver l’usage théorique de la parole, puis encore quelques secondes pour comprendre qu’elle lui avait répondu dans la même langue que celle qu’il avait inconsciemment utilisé un instant plus tôt. Ce qui impliquait qu’elle avait dû entendre et comprendre sa phrase précédente, dont il venait d’ailleurs juste de se souvenir. Le jeune homme avala péniblement sa salive sans la lâcher des yeux, d’un air à moitié largué-perdu-stupide. Génial comme cocktail. Lorsqu’il le réalisa, Ralph s’ordonna intérieurement par quelques phrases peu aimables de se réveiller et perdit son air ahuri sans pour autant lâcher complètement le coté « largué ».

    « Ah… yeah, I do. » Balbutia-t-il en réalisant pour la première fois le décalage entre cette situation et ses discussions précédentes.
    En réalité, bien que cela puisse indiquer un manque total de perspicacité, l’amnésique ne s’était jamais posé la question de savoir pourquoi tous, dans le pensionnat, se comprenaient alors qu’ils ne parlaient pas forcément la même langue. Comprenant tous ses congénères, il n’avait pas eu à s’interroger. Mais les paroles de la jeune fille rousse avaient soulevé plusieurs interrogations : elle disait parler anglais et être anglaise. Donc, logiquement, si Ralph était capable de communiquer avec elle grâce à cette langue, non seulement il la parlait mais il avait peut-être également la même nationalité qu’elle. Elle mentionnait également un endroit nommé « Bristol ». Le jeune homme médita un instant cette information : Bristol, Bristol… franchement, ça ne lui disait rien. Mais bon, ce n’était pas nouveau, de son coté.

    « … I didn’t think there would be somebody in the corner at the present time... » Continua-t-il ; il réalisa que la langue coulait librement dans sa bouche, et eut le sentiment d’avoir quelque chose à quoi se raccrocher. « I mean… at night. »
    Revenu de sa surprise, Ralph détailla son interlocutrice d’un bref coup d’œil : elle n’était pas très grande, disons même plutôt de petite taille, et toute menue, si bien qu'il peinait à lui donner un âge au-dessus de 14-15 ans. On aurait dit une petite souris. Ses courts cheveux ondulés avait une teinte cuivrée, entre le marron et le rouge, et des reflets dont l’effet général était assez curieux quoi que pas déplaisant ; sa peau était blême, très pâle comparée à la plupart des gens que Ralph avait rencontré, et ses yeux avaient une surprenante couleur brun-or, sur laquelle il s’attarda un instant. Elle portait un simple débardeur blanc – merde, encore – et un pantalon noir. Et elle était pieds nus. S’il en fut un peu étonné, Ralph passa cependant rapidement sur ce détail ; après tout, elle faisait bien ce qu’elle voulait.
    Histoire de ne pas faire impasse sur la conversation qu’il sentait poindre, et malgré son remarquable manque de loquacité, le blondinet décida de faire un effort pour communiquer. C’est bien Ralph, tu y arriveras un jour.

    « And… are you here from a long time ? » Demanda-t-il sans pour autant préciser s’il parlait de l’instant présent ou du pensionnat en général.


Dernière édition par Ralph le Dim 29 Aoû 2010 - 20:03, édité 8 fois
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MessageSujet: Re: Entre blanc et couleur... [Emily]   Entre blanc et couleur... [Emily] Icon_minitimeSam 28 Aoû 2010 - 19:11


La réaction du garçon fut amusante pour la petite Emily. Elle eut un sourire narquois, et inclina la tête sur le côté. Ce gars avait l’air complètement à côté de ses pompes, se dit-elle. Ca l’intriguait. Il semblait surpris de comprendre qu’il parlait anglais… comme s’il venait de le découvrir. Hm. Elle croisa les mains sous son menton, ses coudes appuyés sur ses jambes, et le détailla un peu plus. Blond... Elle avait vraiment un truc avec les blonds. Elle titilla machinalement l’alliance de son annulaire gauche, la tournant autour de son doigt, avant de reprendre sa position initiale. Elle sentait le poids de la croix de fer sur son inexistante poitrine, mais n’y fit pas attention, écoutant les paroles du gars. Dont elle ignorait le nom, d’ailleurs… Elle fronça les sourcils à sa réponse. Soit il était complètement shooté, soit il était vraiment perdu. Elle mit ça sur le compte de son arrivée v isiblement récente au pensionnat, et ne chercha pas plus loin. La curiosité mal aiguillée lui avait valu beaucoup d’ennuis, il valait mieux l’anesthésiée tant qu’elle n’était pas trop piquante et qu’elle ne la démangeait pas comme une vile tentatrice, étirant ses lianes sur elle.

« … I didn’t think there would be somebody in the corner at the present time... I mean… at night. »

Elle sourit. Un petit sourire entendu, un petit sourire à elle-même. C’était une blague personnelle. Personne ne pouvait aimer la nuit autant qu’elle, salvatrice et protectrice, son alliée la plus précieuse, celle qui l’avait toujours accueillie en son sein sans se préoccuper de ses vices. La seule qui puisse la dissimuler complètement. Elle prit son temps pour répondre, regardant la lune à travers les vitres transparentes de la véranda.


« I… like the night. It’s more peaceful and, hu, funnier than the day. Peoples show their true personality ‘cause they think it’ll be hiding by the darkness. Darkness is something sneaky. But YOU, what are you doing here ? »

Elle disait ces… reproches autant à elle-même qu’aux autres. Ils avaient tendance à considérer la nuit comme un moment de terreur, d’inquiétude, de défi, où personne ne faisait vraiment attention à ce qu’ils disaient, poussés par la peur à s’ouvrir. Du moins, en règle générale. Il y avait toujours quelques fous pour la préférer à la journée… Dont elle avait toujours fait partie. Le soleil n’était synonyme que de douleur et de brûlures pour elle, songea-t-elle amèrement.

« And… are you here from a long time ? »

Elle sourit, toujours narquois. Mais contre elle-même, cette fois. Mordillant le plus possible la journée pour dormir, restant éveillée toute la nuit… Elle avait un rythme tellement décalé des autres qu’ils l’appelaient parfois « la vampire ». S’ils savaient.

« Yeah… Hmm. Maybe five years. What about you? I never saw you before… What’s your name ? I’m Emily. Where’re you from ? »


Elle avait toute de même une impression bizarre sur le comportement du garçon en face d’elle. Il semblait tellement perdu que ça ne pouvait pas être uniquement à cause du pensionnat. Elle était passée par là, elle aussi, et elle ne se souvenait pas qu’elle en ait tant souffert. Les raisons de ses actions l’intéressaient, bien plus que la personne qu’il était. Il ne lui paraissait pas particulièrement intéressant au premier coup d’œil, mais qui sait, elle pouvait se tromper… Tout le monde n’allait pas vers les autres en hurlant qui ils étaient à qui voulait l’entendre. La plupart des gens préféraient même le cacher… Inutile, songeait Emily. On finit toujours par faire tomber les masques… et c’est encore pire lorsque quelqu’un le faisait à sa place.






(Oups, excuse, malgré mon introduction pour pas que t’aies à lire la loonnngue fiche de Mily, étant une hybride vampire elle a du mal à se nourrir correctement (si on la laissait faire elle boufferait de la viande et uniquement ça mais euh c’est pas très conseillé pour sa part humaine 8D) du coup elle est pas très épaisse, même très mince. Sa croissance est très ralentie, donc elle a l’air d’avoir … 15 ans, et encore 8D et elle a les cheveux courts, ondulés \o/ et mesure 1m53
Huuuu jsuis toute rouillée avec Emily, je m’y remets doucement. J’essaye de faire mieux la prochaine fois x_x.)


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MessageSujet: Re: Entre blanc et couleur... [Emily]   Entre blanc et couleur... [Emily] Icon_minitimeSam 28 Aoû 2010 - 21:41

{ I'm nobody. I'm nothing. }

    L’amnésique ne s’était pas attendu à ce que sa visiteuse nocturne réponde à sa première vraie phrase, pourtant elle le fit. D’une voix tranquille, sereine, et légèrement ironique ; Ralph eut l’impression que la jeune fille était du genre à se moquer de ce que le monde autour d’elle pouvait penser et à en rire. Mais il n’était pas très bon pour percer les gens à jour.

    « I… like the night. » Révéla-t-elle, toujours en anglais. « It’s more peaceful and, hu, funnier than the day. Peoples show their true personality ‘cause they think it’ll be hiding by the darkness. Darkness is something sneaky. But YOU, what are you doing here ? »

    Ralph médita un instant les paroles de l’adolescente concernant la nuit et l’obscurité, se remémorant ce que lui-même avait ressenti les rares fois où l’obscurité avait été totale autour de lui, dans ce pensionnat fermé comme une prison. Il n’avait pas ressenti une ouverture spontanée. Non, pour lui, le noir, tout ce qui touchait au « darkness » l’enveloppait comme un cocon et l’isolait de tout dés qu’il s’y retrouvait plongé. Mais en même temps, la jeune fille avait peut-être raison d’un autre coté : il n’avait pas senti qu’il cherchait à se révéler, mais plutôt qu’autre chose réussissait à germer dans les ténèbres. C’était un sentiment confus ; mais il se souvenait parfaitement de l’autre fois, à la cave avec Cahier, lorsqu’à nouveau cette voix dans sa tête avait répété un mot effrayant. Et lors de sa pause récente dans les couloirs, au moment où le jeune homme avait vidé son estomac par terre, c’était encore cette voix qui était en cause, ce vide dans son esprit… il faisait sombre à ce moment-là. Plus il y pensait, plus Ralph songeait que si l’obscurité le protégeait en quelque sorte, elle révélait à lui seul ce qui se terrait caché à la fois au fond de sa mémoire vierge et de ses entrailles.
    Ne désirant pas révéler à la première personne venue que, pris d’une panique irraisonnée un temps indéterminé plus tôt, il s’était barré de son dortoir en courant comme un cinglé et avait dégobillé sans raison valable avant d’échouer dans cette pièce comme une épave ballottée par la mer, l’amnésique esquiva la question finale de la pensionnaire par une autre question, à laquelle celle-ci répondit avec un sourire narquois :

    « Yeah… Hmm. Maybe five years. What about you ? I never saw you before… What’s your name ? I’m Emily. Where’re you from ? »

    Un « I don’t know » réprimé à la va-vite brûla cruellement les lèvres de Ralph. Non, il n’allait pas lui sortir ça… ça ne la regardait pas. Ca ne regardait personne à part lui. C’était un secret ; déstabilisé, le jeune homme se demanda pourquoi il ressentait ce besoin impérieux de cacher son amnésie aux autres. Pourtant, ce n’était pas une honte. Non, peut-être que ça le rendait juste plus… vulnérable.
    Emily. Il était incapable de dire si c’était un beau nom ou pas. Juste que ça sonnait bien. Mais les noms n’avaient pas d’importance particulière, ou s’ils en avaient, c’était bien dommage pour lui. Mais il avait déjà eu cette conversation avec son cerveau.
    Elle disait être enfermée depuis… cinq ans ? Eh bien, Ralph ne voyait pas si loin lorsqu’il avait appris qu’on ne sortait pas d’ici. Finalement, peut-être qu’en effet, on restait pour l’éternité. C’était assez troublant, comme idée. Mais pour le moment, Ralph s’en foutait un peu, comme s’il n’était pas concerné.
    Après un temps d’hésitation ridiculement long, songeant qu’Emily allait finir par le prendre pour un attardé mental – ce qu’il était peut-être, qui sait ? – le jeune homme répondit en parlant lentement, comme s’il réfléchissait fortement aux mots qu’il prononçait. L’idéal pour ne pas éveiller les soupçons, quoi. Quel imbécile.

    « … My name is Ralph. » Laissa-t-il tomber en ayant l’impression de proférer un gros mensonge. « I am here from approximately two weeks… I think… »
    Bon sang, deux semaines déjà ? Ralph n’avait pas vu le temps passer ; il avait l’impression que trop d’évènements s’étaient déroulés en un temps si réduit que les jours avaient défilé sans qu’il s’en rende compte.
    Il omit volontairement de répondre à la dernière question. De toute manière, qu’aurait-il pu dire ? Mal à l‘aise sous le regard d’Emily, le garçon fit de son mieux pour s’empêcher de s’agiter sur sa chaise, histoire de ne pas donner l’impression que ces questions le dérangeaient. Bon sang, il était trop troublé par son expérience récente, ça influençait son attitude ! Ce n’était pas parce que cette fille lui posait des questions anodines auxquelles il n’avait pas de réponse qu’il devait paniquer ou se montrer exagérément hésitant ! Après une rapide mise au point avec la partie de son cerveau encore secouée par ce qui lui était arrivé, Ralph se sentit mieux ; plus dur, plus imperméable. Mais aussi plus alerte. Sa voix reprit sa nuance blasée/insondable habituelle et son regard sa distance primaire.

    « It looks like there are things not clear here… and we really can’t go out ? »


Aaaah, zut ^^" Je m'étais basée sur une fiche que j'avais trouvé dans tes sujets postés mais visiblement c'était pas la bonne (Je crois que c'était la n°2 8D). J'ai modifié ça dans le post précédent.
Sinon, t'en fais pas pour la longueur, du moment que j'ai un peu d'"action" à me mettre sous la dent... 8D


Dernière édition par Ralph le Dim 29 Aoû 2010 - 20:09, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Entre blanc et couleur... [Emily]   Entre blanc et couleur... [Emily] Icon_minitimeDim 29 Aoû 2010 - 16:24

Emily n’avait qu’une envie : lui prendre la main, et lire ce fichu passé. Bien sur, ça marchait mieux si elle pouvait toucher son front, mais… pour un esprit aussi faible et dérangé, ça ne devrait pas être nécessaire. Elle ne voulait surtout pas partager sa vie avec lui. Parce que la dernière chose qu’elle avait faite avait été de se repaître de viande crue, et parce qu’elle avait certains secrets dont elle devait taire l’existence. Elle réfléchit quelques secondes, mais fut interrompue par Ralph. Un nouveau, donc. Qui était très intéressant pour l’adolescente. Elle le regardait intensément, pas dérangée pour un sou que son regard le mette mal à l’aise. Elle avait déjà pris sa décision à l’instant même où il commençait sa nouvelle phrase. Il semblait plus sur de lui, plus maître de lui-même. Si elle voulait l’avoir sans crainte, il fallait qu’elle le déstabilise, d’une façon ou d’une autre. Elle réfléchit tandis qu’il parlait, passant en revue ses différents moyens. Il fallait l’empêcher de réagir brusquement, bien qu’en général ce soit en moins d’une seconde qu’elle avait ses flashs. Elle répondit tranquillement à sa question, son plan germant dans sa petite tête dérangée.

« Uhuh, yap. There is a looot of things… interesting. And if we could get out, I won’t be here… Have you got some family ? »

Une question personnelle. Phase une, terminée. Elle attendit que la question s’imprègne en lui, avant de se lever brutalement. Si jamais quelqu’un s’avisait de lui faire ça, il finirait sans doute tout en bas de la tour, les os brisés, le sang tâchant gaiement l’herbe verte. Elle le saisit par les épaules, et avant qu’il n’ait le temps de réagir, elle plaqua ses deux mains sur son front.
Le flot d’images arriva. Elle ferma les yeux, ignorant la position étrange dans laquelle elle était ; debout, un pied à terre, l’autre sur le transat, juste à côté de Ralph, penchée sur lui, les coudes sur ses clavicules et les mains sur son front. Elle voulait être absolument certaine qu’elle ne partagerait rien, rien du tout. Mais quelques images filtrèrent quand même. Celles qui filtraient toujours. Le sourire de son frère*, l’accident de voiture où lui et sa mère adoptive étaient morts, l’homme qui lui avait dit d’entrer dans le pensionnat, Nao… Owen. Elle donna une impulsion, l’empêchant d’aller plus loin, coupant ainsi ses propres souvenirs. Encore ! Elle grommela, et se dit que ces images étaient suffisamment floues pour qu’il ne comprenne pas ce qu’il avait vu. Elle s’accroupit, laissant les images qu’elle venait de voir s’imprégner, tandis que le flot de couleurs et de tâches s’apaisait. Elle respira, et rouvrit les yeux, regardant Ralph.


« It’s… »

Elle ne trouva pas le qualificatif nécessaire pour décrire ce qu’elle venait de voir, sa curiosité apaisée mais une étrange fourmillement qui lui dévorait les entrailles. Un frisson lui parcourut l’échine, tandis qu’elle revoyait toutes ces images défiler… Tout ce blanc, mais tout ce sang aussi. Elle eut un haut-le-cœur, contrecoups de son pouvoir, et posa ses mains à terre tandis que les souvenirs s’imprégnaient en elle comme si elle les avait vécus. Elle hoqueta et s’empêcha de repenser aux litres d’hémoglobines et de terreur, noyant cette envie dans l’œuf. Elle finit par relever les yeux, et acheva sa phrase.

« … interesting » répéta-t-elle.

Elle le regarda, se demandant s’il l’avait vu aussi, ou s’il avait juste vu les flashs qui provenaient de ses souvenirs à elle… Ou s’il n’avait rien vu du tout.

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Ralph
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Entre blanc et couleur... [Emily] _
MessageSujet: Re: Entre blanc et couleur... [Emily]   Entre blanc et couleur... [Emily] Icon_minitimeDim 29 Aoû 2010 - 17:49

{ ... Anger... }

    Emily répondait aux questions du jeune homme bien tranquillement, apparemment pas dérangée par les réponses qu’il ne donnait pas, les choses qu’il cachait. C’était louche ; malgré le calme apparent de l’adolescente, Ralph avait l’impression diffuse d’une menace proche. Il regardait attentivement son interlocutrice anglaise : elle faisait au moins une tête de moins que lui, mais si elle était aussi mince qu’un roseau, elle avait l’air dure à casser. Résistante. L’amnésique se demanda s’il pourrait faire face à une attaque physique, avant de se reprendre, songeant que de toute manière il n’était aucunement question de quelque chose de ce genre.

    « Uhuh, yap. There is a looot of things… interesting. And if we could get out, I won’t be here… » Répondit-elle brièvement, comme si elle avait soudain la tête à autre chose. « Have you got some family ? »
    Ralph la fixa longuement, se demandant ce que cachait cette phrase, se demandant également si par hasard il ne deviendrait pas complètement parano. Famille ? Comment savoir, une fois de plus ? Il ne savait rien. Niet, nada. Nothing. Décidant enfin d’user de quelque chose de plus utile que les balbutiements qu’il servait à la jeune fille depuis le début, le pensionnaire ouvrit la bouche, déterminé à lui sortir un bobard qui la satisferait. Cependant, il n’en eut pas le temps, car Emily se releva soudain de manière si brusque qu’il eut aussitôt un mouvement de recul instinctif. Dans sa tête, une voix très lointaine lui hurla un mot comme « Danger ! » dans une langue qu’il ne reconnaissait pas. Un mouvement de panique ; le temps que Ralph ait reculé ses appuis pour s’éloigner, la jeune fille rousse le tenait déjà par les épaules. Puis, alors qu’il ne s’y attendait pas, elle plaqua deux mains sur son front et ferma les yeux.
    La première réaction du jeune homme fut d’écarter ces doigts froids et de se lever, mais encore une fois, il n’en eut pas l’occasion. Il sentit comme une brutale insertion dans son esprit, et tout ce qu’il y avait autour s’évapora dans un tourbillon de couleurs, d’images et de sensations, bloquant le mouvement qu’il s’apprêtait à esquisser, arrêtant aussi net sa respiration.
    Une cascade de visions embrouillées, désarticulées, sans signification précise déferla sur Ralph sans qu’il puisse faire quoi que ce soit pour préserver son esprit de cette invasion brutale. Confusément, il entrevit plusieurs visages, un garçon blond, et puis la vision d’une automobile lancée à pleine vitesse… soudain, on lui coupa l’image, et une partie de son cerveau encore lucide comprit qu’Emily cherchait à se détacher se lui. Et alors, il y eut une immensité blanche comme celle qu’il avait cherchée à fuir. De la neige ; du silence… le sang qui la tâchait en coulant à flot, fontaine pourpre au parfum alléchant… du rouge partout, du rouge sur un blanc cruel, du sang encore et encore…
    La peur, à nouveau. La peur alors qu’il courait à toutes jambes… non, il ne voulait pas aller plus loin !
    Ralph rouvrit brusquement les yeux, son seul œil visible à la pupille dilatée par l’expérience, et rencontra le regard mordoré de la jeune fille. Dans un réflexe de défense, il la poussa violemment en arrière pour l’écarter de lui, se soustraire à son contact, et se remit brusquement sur ses jambes.
    L’adolescente, quant à elle, s’accroupit, l’air secouée.
    Un instant de flottement. Debout, la respiration haletante, et le cœur battant à tout rompre entre ses côtes, Ralph resta un moment à la regarder en silence, avec l’impression que sa tête allait éclater. Il avait la sensation d’être très loin de la scène à laquelle il participait, tandis que son cerveau peinait à accepter la vérité. Et pendant qu’il en prenait conscience, il sentait quelque chose bouillir au fond de lui, quelque chose de sauvage. Elle venait de… il avait vu… du blanc… du rouge… non !

    « … interesting » Murmura-t-elle en relevant ses yeux dorés.
    Ce fut le mot qui le fit craquer. D’un seul coup, son esprit assimila l’information, le viol qu’avait mis en œuvre Emily en s’introduisant sans permission et aussi violemment dans ses pensées, et en extrayant quelque chose qu’il n’avait pas voulu voir. Quelque chose qu’il aurait voulu ignorer.
    Une lueur folle, sauvage, s’alluma dans la prunelle jaune de l’amnésique ; ses poings se resserrèrent et ses lèvres se retroussèrent sur un rictus qui avait quelque chose de canin. Il y avait de la haine. Il sentait la colère qui, tout d’un coup, comme débridée, l’envahissaient avec autant de violence que les souvenirs d’Emily mêlés aux siens, quelques secondes plus tôt. Un brasier comparable à celui qui lui donnait la nausée à chaque fois qu’il tentait de le réprimer. Une envie furieuse de tout casser autour de lui.
    Le deuxième transat vola à travers la pièce pour aller s’écraser contre le mur d’en face, et plusieurs pots de fleurs vinrent s’abattre avec fureur autour des deux jeunes gens, éclatant au sol, répandant leur contenu et des éclats de poterie aux alentours. Représentation parfaite de ce que ressentait Ralph en cet instant.
    Sans même se rendre compte de ce que le phénomène avait de spécial, le jeune homme fixa Emily d’un regard furibond, tremblant de rage. Il n’avait jamais ressenti la colère. Maintenant qu’elle était là, disproportionnée, violente, douloureuse, il avait du mal à la contrôler ne serait-ce que pour prononcer quelques mots.

    « Toi… » Articula-t-il avec difficulté. « Tu sais ce que… tu te rends compte de… »

    Putain de merde. Il n’arrivait même pas à lui sortir ce qu’il ressentait. Cette colère soudaine était trop brutale, trop spontanée. Pourquoi le fait que ce qu’il ignorait de son passé surgisse comme ça d’un seul coup le mettait-il dans une telle rage ? Il aurait pu être choqué, mécontent de la méthode, mais là, c’était comme s’il était habitué à la haine. Le jeune homme serra les mâchoires à en ressentir une vive douleur. Bordel de merde. Il fallait qu’il réprime cet instinct sauvage avant de tout détruire autour de lui. A commencer par Emily.
    Mais au fond, ne voulait-il pas la voir morte ?
    … Putain. Il était complètement malade.
    D’un geste rapide, Ralph se décala du coté de la porte et donna un coup de pied incontrôlé dans le transat sur lequel il était assis quelques instants plus tôt.

    « Meeeerde !!!! »

    Sous l’impulsion de son pouvoir, la chaise longue vit un vol plané comme sa consœur, à ceci près qu’elle finit sa course dans le parc après avoir fracassé à grand bruit la vitre de la véranda, et roula, brisée en morceaux, en bas de la pente.
    Ce geste plus violent que les autres sembla apaiser un peu la rage qui étreignait l’amnésique à l’en étouffer. Il contempla longuement le trou dans la baie vitrée, la respiration haletante, puis ferma les yeux en s’efforçant de se calmer, passa une main sur son front et se redressa en inspirant profondément. Sa réaction était disproportionnée, et le choquait presque lui-même. Et pourtant, il avait l’impression qu’elle n’aurait pu être autre. Bon dieu de merde. C’est vrai, Emily n’avait pas à forcer l’accès de son esprit comme ça, mais en même temps, avait-il à s’énerver au point de risquer de la blesser en réponse ? Son inconscient lui hurlait que ce n’était pas suffisant, mais il trouvait que ce n’était pas la bonne solution. Et pourtant, c’était instinctif. Le jeune homme passa une main sur son œil droit caché par une mèche de cheveux, puis prit de nouveau une grande inspiration. Stop. Calme-toi. Respire. Adresse-lui la parole en balayant cette intonation rageuse. Ne pense pas que tu veux la tuer. Calme-toi. Discute. Fais-lui des reproches. Mais calme-toi.

    « Te fous pas de moi. » Murmura-t-il d’une voix rauque, comme enrouée. Sous le coup de la colère, il avait laissé tomber l’intérêt soudain qu’il portait à l’anglais, et les mots qu’il prononçait pouvaient être dits dans cette langue, il s’en foutait. « Tu crois que tu as le droit de forcer l’esprit des autres comme ça ? Tu te prends pour qui ? »

    La colère qu’il avait ressentie se calmait lentement, mais elle était toujours là, tapie dans ses entrailles, prête à exploser à nouveau. Selon ce que répondrait la fille. Il n’arrivait pas à croire qu’il était si réactif à des émotions fortes. Mais elle avait violé son intérieur. Le territoire de l’inconnu ; il ne pouvait pas lui pardonner. Sans savoir pourquoi, il se sentait trahi, alors qu’il ne la connaissait même pas. Sans doute parce qu’elle avait le pouvoir de faire surgir ce qu’il ignorait de lui-même et qu’elle l’avait utilisé spontanément, sans lui demander la permission.
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