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 Tiens donc. [Solo]

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(lol t'as pas du feu ?)
Selenda
Selenda

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Féminin Pseudo Hors-RP : Sköll
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• AEA : The fumée de clope.
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Inscrit le : 25/08/2010

Tiens donc. [Solo] _
MessageSujet: Tiens donc. [Solo]   Tiens donc. [Solo] Icon_minitimeMer 25 Aoû 2010 - 23:13

Tiens Donc.
Solo
    La chute. Le sifflement du vent à mes oreilles, les multiples néons provenant des fenêtres des immeubles aux étages qui défilent sans fin devant mes yeux, formant non plus des points mais des traînées de lumière fonçant avec moi vers le sol. Le sol. L’humanité.
    C’était, songeai-je avant de rencontrer la porte, comme la chute de l’ange tombé d’Eden. A ceci près que j’étais tout, sauf un ange.


    « Ce ne fut pas la chaussée pleine de manifestants que je rencontrais brutalement, mais un sol de marbre deux fois plus dur et glacé. Ben oui, le béton c’est mou, c’est connu. Crétine. En plus ma chute avait duré deux fois moins longtemps que ce qu’elle aurait dû : j’aurais pu avoir le privilège de voir défiler ma vie entière – faut dire que ces gratte-ciels sont si haut qu’on ne peut voir leur sommet depuis le sol – mais je n’avais eu droit qu’aux premières années, les moins intéressantes. Franchement. A quoi ça servait de sauter du haut du toit du monde si c’était pour ne même pas pouvoir avoir un flash-back correct ?
    Mais passons. Je crois que je vais repasser à la troisième personne parce que sinon vous allez avoir droit à toutes les réflexions internes pendant toute l’histoire – et croyez-moi à la fin, vous sauterez par la fenêtre. »

    Selenda se redressa de la position étalée où elle s’était reçue – encore heureux, pas sûr la tête, ça avait été juste – sur le sol de marbre et se posa sur un genou pour regarder autour d’elle tout en se frottant l’arrière de la tête d’une main gantée de noir. Elle se trouvait dans une sorte de hall gigantesque doté d’un escalier à la taille proportionnelle qui était planté au milieu de ladite pièce et conduisait à première vue à l’étage. A l’opposé, une énorme porte close. Au-dessus, accroché au plafond d’une hauteur indécente, pendant un lustre tout aussi démesuré, couvert de bougies… éteintes. D’ailleurs, il faisait noir dans la pièce. Comment l’elfe voyait-elle si bien ? Justement parce qu’elle était une elfe, cessez de me gonfler avec des question stupides. N’empêche que la lumière n’avait jamais tué personne.
    La jeune femme se remit sur ses pieds et fit craquer ses articulations pour vérifier qu’elle ne s’était rien démis pendant sa chute. Nickel. RAS. Puis la situation lui réapparut comme si on lui avait fait un schéma sur un tableau blanc avant de lui coller le nez dessus.
    Elle n’était plus dans le monde précédent. C’était, là, une certitude. Le style du lieu dans lequel elle se trouvait ne correspondait absolument pas aux technologies futuristes dans lesquelles elle nageait depuis que « l’autre » était devenu sa réalité. Il y avait de cela si longtemps…
    Elle avait dû créer une porte par réflexe pour sauver sa vie en tombant. Bon sang, quelle idiote ! Alors qu’elle avait l’habitude d’ouvrir, fermer, laisser closes et jamais ouvertes les portes qu’elle empruntait, voilà qu’elle se mettait à les ouvrir par réflexe ! Le résultat était qu’elle se retrouvait ailleurs, alors qu’elle avait décidé de ne pas quitter « l’autre » jusqu’à la fin. Imbécile.
    Balayant la pièce du regard, Selenda se dit qu’elle pouvait peut-être encore rattraper le coup. Elle tendit une main devant elle doigts joints entre eux, se concentra, les ouvrit lentement…
    Rien ne se produisit.
    L’elfe écarquilla les yeux. Tiens ?
    Elle réessaya. Une fois. Deux. Bon sang, que se passait-il ?!
    Agacée par le manque de résultats et par l’absence de lumière ambiante, la jeune femme siffla quelques jurons entre ses dents et claqua des doigts dans l’intention d’allumer ces fichues bougies de ses… Lesquelles ne firent strictement rien de ce qu’elle attendait d’elles. Selenda leur jeta un regard noir. En désespoir de cause, elle lança :

    « Lumière, s’il vous plaît ! »

    Le plafonnier l’ignora royalement. La jeune femme faillit voir rouge et sortir son flingue pour dégommer ce lustre de ses deux mais se retint, et au lieu de cela, tourna les talons pour se diriger vers les fenêtres dont les carreaux étaient masqués par d’épais rideaux noirs. Arrivée près de l’une d’entre elles, elle attrapa les tentures et les écarta d’un coup sec. La lumière l’éblouit d’un seul coup.

    Lorsqu’elle put rouvrir les yeux, Selenda vit qu’un magnifique soleil brillait dehors. Eté.
    Tout en s’affairant à ouvrir tous les rideaux, l’elfe fit un point.
    Elle se trouvait dans un monde à priori inconnu. En été. Elle ne pouvait pas utiliser la magie. Et – remarqua-t-elle après un bref coup d’œil à sa tenue – elle avait gardé son apparence de « l’autre ». Ou presque, corrigea-t-elle en remettant une mèche blanche qui lui tombait dans les yeux derrière son oreille en pointe.
    C’était bien beau tout ça, la question était : où se trouvait-elle non de ce bon sang de Dieu à qui j’éclaterai la gueule, merde. Hmmm, ma phrase précédente laisse à désirer.
    Apercevant ce qui pouvait ressembler à une pancarte mais était en fait un panneau d’affichage en liège accroché à coté de la porte sur lequel étaient punaisés des feuilles noircies de caractères sombre, la jeune femme s’en approcha sans se presser.
    Arrivée devant, elle lut tout d’abord le message de Miss Periple Skye – à moins que ce ne soit un garçon, vu le prénom – qui informait d’un ton plutôt sombre les nouveaux venus que l’endroit dans lequel ils venaient de pénétrer était une sorte de pensionnat/prison dont il était impossible de sortir. Elle invitait également à essayer de rouvrir la porte, mais Selenda s’en passa pour le moment. Les informations complémentaires étaient que l’endroit était magique – ah, un plus ! – et que les pensionnaires y retrouvaient un animal qu’on appelait « Alter Ego Astral », et se voyaient doté d’un pouvoir. Dans le cas de l’elfe, les questions étaient donc : Akela va-t-il se ramener et lequel de pouvoirs que j’avais me reste-t-il ?
    Décidant de remettre ces interrogations à plus tard, la jeune femme parcourut le reste du tableau : Une pensionnaire nommée Kyoto faisait passer un message plus chaleureux, cherchant à rassurer les nouveaux et à leur donner des points de repère. Une photo était épinglée à coté de l’annonce : elle montrait trois lycéennes souriantes. Selenda grimaça légèrement : des humaines. Elle aurait dû s’en douter ; de toute façon, ils étaient partout.
    Le dernier message était de loin le plus plaisant et réussit même à faire sourire l’elfe. Que ce fameux fantôme vienne l’empêcher d’aller où bon lui semblait, il serait bien accueilli !

    Comme précédemment proposé assez ironiquement pas Periple dans son mot, Selenda alla jusqu’à la porte et tourna la poignée, qui se bloqua. Fermée. Elle retourna à la fenêtre et tenta de l’ouvrir : même schéma. Allons bon.
    Se tournant de nouveau vers la porte, la jeune femme fit craquer ses phalanges, ôta son gant gauche et balança un très, très violent coup de poing métallique dans le battant de bois. Surprise ! La porte tînt bon, même lorsque l’elfe se retourna dans le même mouvement et balança dessus un coup de pied à faire voler un cheval. Incroyable. Selenda se recula de quelques pas et contempla l’objet qui lui résistait, un sourire admiratif aux lèvres.
    Cet endroit devait se trouver dans une faille entre les mondes. Elle n’avait pas sauté ici de son plein gré finalement, elle avait été happée par la dimension du pensionnat. Elle n’avait visité un « creux » qu’une seule fois et avait failli y rester : en général, soit la contre-réalité broyait les arrivants dans un monde sans logique, soit le monde lui-même se refermait sur l’importun, le privant de tout espoir de sortie. Un aller sans retour. Vicieux et coriace.
    La jeune femme hocha doucement la tête en laissant échapper un sifflement d’entre ses lèvres. Visiblement, elle allait rester ici un bout de temps.
    Ah, elle trouverait bien un jour ou l’autre le moyen de sortir.

    C’est avec cette idée en tête que, par réflexe, l’elfe activa son passage des plans, plus communément appelé « téléportation ». Et elle disparut.
    Tiens donc. Visiblement, c’était ça le pouvoir qui lui restait.

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