Si maître corbeau se perche...~♪{Raphaëlle Alzier}

Emrys avait toujours aimé la marche à pied. Ce n'était pas quelque chose qui le rebutait, ça ne lui faisait pas peur. Il adorait ça, au contraire : courir, essayer de dépasser les autres, ne jamais s'arrêter..., c'était quand on sentait le vent contre sa peau qu'on se sentait vraiment libre, à ses yeux, quelque part. C'est sans doute pour cela, et parce qu'il s'ennuyait à en mourir, que quand il vit la grande Tour frôler les cieux, il ne put s'empêcher de l'observer d'un air rêveur. Et de se planter à son entrée. Ça avait l'air tellement grand, tellement haut..., il devait y avoir beaucoup de marches, pour sûr. Plus de cinq-cent? Moins de mille? Difficile à dire. Cependant en posant le pied sur la première marche, il se mit au défi de toutes les compter. Dix, onze, douze. L'escalier est étroit ; heureusement qu'il n'était pas claustrophobe. Vingt, vingt-et-un. C'était fou tout de même ce qu'il pouvait faire humide, dans ce genre d'endroit ; il s'en était brusquement rendu compte quand Bilboquet le lui avait fait remarquer, sagement posé sur son épaule. En effet, ce n'était pas une atmosphère très agréable ; ou en tout cas, ça ne l'était que pour un escargot. Cinquante. Il sentait que l'escalade allait être longue, sans bien savoir pourquoi. Ça ne l'effrayait pas plus que ça, et, curieusement, il n'avait pas peur de perdre son temps à ne rien faire : le jeune homme avait de toute façon la certitude étrange qu'il ne sortirait pas de ce pensionnat avant..., très longtemps. Et qu'il ne verrait pas le temps passé. Dès lors, si l'éternité lui était offerte, ce n'était pas quelques centaines de marches qui allaient lui faire peur, n'est-ce pas? Quelques petites centaines de marches n'avaient jamais tuées personne. Et franchement, il était curieux de savoir ce qu'il verrait, une fois là-haut. Cent vingt. Ça promettait d'être beau, il l'aurait parié. D'aussi haut, le paysage ne pouvait qu'être magnifique.

Deux cent. L'adolescent commençait à avoir mal aux jambes, mais il mit cela de côté, ne jugeant pas cela particulièrement important. Il fallait dire qu'il s'en était un peu douté, après tout : on ne pense pas monter un escalier aussi haut sans se faire mal. C'était un peu comme Icare qui voulait toucher le soleil, ou comme ces oiseaux qui volaient sur des distances extraordinaire seulement pour se rapprocher de l'astre céleste. Pour rechercher un peu de chaleur. Difficile de se réchauffer, dans cet endroit. Ce n'était pas le lieu idéal, après tout. Trois cent trente-trois. Emrys poussa un petit cri quand Bilboquet, doué comme il était, faillit tomber de son épaule et qu'il le rattrapa de justesse dans ses mains. Mine de rien on s'y attachait, à ces petites bêtes là. C'est à peu près à ce moment là que le jeune homme aux beaux yeux bleus perdit le compte, et leva les yeux au plafond. Mince, raté. Pas comme si c'était grave, mais tout de même ; s'il n'était pas fichu de tenir le compte de marches, il n'allait pas aller bien loin. Bon. D'un autre côté, il n'avait pas à aller très loin, alors ce n'était pas..., vraiment grave.

Quand il arriva en haut, Emrys poussa un soupir soulagé. Uh. Il faisait bon, ici. C'était agréable de sentir le vent contre son visage, ça avait quelque chose de..., vivifiant. De vivant. Ça le rendait vivant. Il reposa doucement son petit animal de compagnie sur son épaule, et se pencha au-dessus du vide. Ça aurait fait vraiment mal, de tomber de là, non? Aucune envie d'essayer. Il se pencha un peu plus, observant le paysage de son perchoir. En effet, ça n'avait pas été une mince affaire de monter jusque là, et son souffle restait encore coupé ; mais ça en valait vraiment la peine. Le jeune homme resta un long moment ainsi, à fixer le vide et toutes ces choses qu'il ne pourrait jamais rejoindre ; sans penser à rien. Il était tellement perdu dans ses pensées qu'il ne remarqua même pas qu'il n'était pas seul. C'était ça, d'être tête en l'air ; il se croyait seul au monde, même quand ce n'était pas le cas.

+

Raphaëlle sortait de la bibliothèque, endroits ou elle y avait trouver un certain repos. Elle voulait de l'air, du vrai, pas du conditionner.
Elle monta les escaliers, le plus haut possible d'une tour. S'amusant a les sauter, puis a les compter. Puis elle se demanda si elle s'y retrouverais, alors elle s'arrêta s'assit sur le côté, invisible au yeux des passant, et entreprena de dessiner l'endroit. Personne n'allait vers là. Sauf un garçon, jeune, au cheveux noir. Passant tel un fantômes il murmurait le nombres de marches en montant. Elle l'observa et le dessina, puis elle ce demanda ou il pouvait bien aller. Elle s'empressa de ce lever et de le suivre, mais elle ne le voyait déjà plus. Elle accéléra, essouffler. En s'arrêtant plusieurs fois, espérant le retrouver. Il fallait qu'elle trouve quelqu'un de psychologiquement objectif. Qui puisse lui expliquer comment sortir, ou bien ce qui ce passait.

Elle arriva enfin en haut des interminables escaliers, les dix derniers furent les plus long. Elle sentit la brise souffler doucement sur sont visage, elle eut un sourire et ferma les yeux. Pour respirer ces délicieux courant d'air qui faisait virevolter ces long cheveux bruns. Elle ouvrit les yeux et apperçue le paysage, a travers la silhouette de l'homme. Elle resta sans mot, et s'approcha oubliant la fureur d'être dans ce bâtiment un moment.

Puis elle secoua la tête, rien ne servait d'être ébahit devant ce paysage qui serait a jamais hors d'atteinte. Raphaëlle était consacrer a errer dans ce pensionnat. Elle posa sa main sur l'épaule de l'homme :

"Oh ! C'est quoi tout ca ? Pourquoi je suis là ?! Je veux sortir !"

Elle tentait de paraitre méchante, mais sa voix fragile et son visage sans expression ne trompais personne.

La crise cardiaque. Emrys crut vraiment en avoir une, quand il sentit une main se poser sur son épaule. Comme dans ces stupides films d'horreurs datant de plusieurs dizaines d'année, où le type, seul dans le salon, sent une main se poser sur son épaule. Et qu'évidemment, étant donné que c'est un film d'horreur, ce n'est la main d'aucun de ses amis. En bref, il fut surpris. Suffisamment pour sursauter et se retourner brusquement, cherchant dans un réflexe des plus banal à faire face au danger ; en oubliant presque Bilboquet, qui était redescendu discrètement jusqu'à la poche de sa veste, allant s'y réfugier de peur de ne se faire éjecter et de ne faire une chute vertigineuse du haut de la grande Tour dont ils avaient grimpé les marches. Il ne fallut qu'une seconde ou deux à l'anglais pour pousser un soupir soulagé, constatant que ce n'était qu'une jeune fille en apparence tout ce qu'il y avait de plus inoffensive. Il garda tout de même une main fermement crispée sur la rambarde, sait-on jamais. Elle pouvait très bien vouloir le pousser dans le vide, bien qu'il n'aurait pas très bien compris ce qui aurait pu la pousser à faire une telle chose. Encore une fois, sait-on jamais.

Il était bien placé pour savoir qu'ici comme ailleurs, les apparences pouvaient s'avérer bien trompeuses, en réalité. Une personne pouvait donc avoir l'air tout ce qu'il y avait de plus gentil, sourire et agir comme le plus doux des agneaux..., mieux valait se méfier.

"Oh ! C'est quoi tout ça ? Pourquoi je suis là ?! Je veux sortir !"

…, ah. Emrys resta regarder la jeune fille un instant, songeant qu'elle n'avait pas l'air de venir d'un monde étranger au sien ou d'une époque reculée-ce qui était déjà un bon point, mine de rien. Ça aurait rendu les choses bien plus difficiles pour lui, et il n'avait pas besoin de ça. A la façon dont elle l'avait abordé-enfin, abordé, hm...-il devina qu'elle ne devait pas être ici depuis bien longtemps. Peut-être venait-elle d'arriver? Était-elle ici depuis quelques heures, quelques jours? Il ressentait sa détresse et ne put s'empêcher de lui-même être envahi par une vague d'inquiétude, comme si soudain il avait lui aussi de sortir de cet endroit de manière pressante. Il arqua doucement les sourcils, un sourire triste sur les lèvres. Il était désolé pour elle. Sincèrement.

Mais il n'avait de réponse à absolument aucune des questions qu'elle venait de lui poser.

C'est quoi tout ça? Il n'en savait rien. Pourquoi était-elle là? Il aurait aimé le savoir. Elle voulait sortir? Eh bien, lui aussi. Ils étaient exactement dans le même cas, qu'elle le sache ou pas. Sortir d'ici lui semblait bien souvent n'être qu'un rêve, une lointaine idée à laquelle il s'accrochait sans pour autant réussir à vraiment y croire. Il sortirait, oui. Il en était persuadé. Restait à savoir comment ; et sans être pessimiste, il avait eu beau chercher une issue, jusqu'ici il n'avait rien trouvé. Rien.

Emrys s'appuya dos à la rambarde, prenant garde à ne pas risquer de basculer en arrière, et haussa vaguement les épaules.

«Eh bien..., lâcha-t-il dans un léger soupir. Je suis désolé, je ne vais pas t'être d'une grande aide. On en est un peu tous au même point, ici.»

Il réfléchit un court instant, cherchant que dire, le regard dans le vague. Quand il reposa ses yeux bleus dans ceux bruns de la jeune fille, il chercha à avoir l'air rassurant. Ce qui était compliqué, quand cette angoisse sourde tordait son estomac. C'était dans ces moments là qu'il ne s'agissait plus de réussir mais de faire de son mieux, sans doute.

«Je sais pas plus que toi ce qu'on fait ici, et je veux autant que toi sortir. Mais pour l'instant, c'est pas possible, ajouta-t-il en fronçant légèrement les sourcils. Sinon, tu as un nom? Ça pourrait être utile, éventuellement.»

+

Raphaëlle fixait Emrys secouant la tête ces cheveux suivant au rythme. Elle toisa le paysage, l'écoutant parler. Elle observa un oiseau virevolter dans les airs. Un sourire au coin des lèvres:

«Eh bien..., lâcha-t-il dans un léger soupir. Je suis désolé, je ne vais pas t'être d'une grande aide. On en est un peu tous au même point, ici.»

L'endroit qu'elle ne verrait sans doute plus jamais. Le vent passais dans les arbres, le soleil brillerait encore a travers les vitre ou ils sont a présent enfermé. Le vent par rafale soulevait ces cheveux noir et elle aimait ca. Le froid lui faisait du bien, elle appréciais la sensation de frissonner. Elle souleva sa main et observa sa peau blanche, Blanche neige. L'histoire que ca mère lui racontait lorsqu'elle était petite.

«Je sais pas plus que toi ce qu'on fait ici, et je veux autant que toi sortir. Mais pour l'instant, c'est pas possible, ajouta-t-il en fronçant légèrement les sourcils. Sinon, tu as un nom? Ça pourrait être utile, éventuellement.»

«Pour l'instant ? Ce sera possible un jour ? Eventuellement effectivement. Raphaëlle. C'est Raphaëlle, Emrys.»

Elle eut un sourire, il ferait comme bien d'autres ce demandant pourquoi et comment elle connaissait sont nom ainsi que sont prénom. Tout le monde paraissait étonner. Evidemment, Ce n'était pas commun. Mais Elle savait instinctivement, elle l'avait lui aussi dessiner dans sont calepin au par avant.

(HRP - C'est court...)

{T'es pas obligée de faire long non plus, c'est pas dérangeant. Fais comme tu le sens, tu vois.^^v}

Sur le moment, ça lui avait paru normal d'ajouter 'pour l'instant'. Ces deux ou trois mots ne traduisaient que trop bien ce qu'il pensait de l'endroit et son envie pressante de s'en aller dès qu'il en aurait l'occasion ; seulement il en avait presque oublié que, parmi tout ce qu'il pouvait désirer obtenir ou espérer avoir un jour, 'sortir d'ici' ne figurait nulle part. Il voulait sortir. Vraiment. Personne ne pouvait comprendre à quel point c'était important, pour lui. Il en avait fait le centre de ses pensées, la première de ses priorités. C'était la chose à laquelle il ne pouvait s'empêcher de penser avant de dormir, c'était la première de ses idées en se réveillant, chaque matin. Alors non, personne ne pouvait comprendre. Quand on est obsédé à ce point par quelque chose, quand on veut à ce point avoir quelque chose, on ne peut pas imaginer de 'non' définitif et cinglant. Voilà pourquoi il avait dit 'pour l'instant'. Parce qu'un jour, il sortirait. Parce qu'un jour, tout le monde sortirait. Il le fallait.

Emrys sentit Bilboquet lui donner de gentils coup de têtes à travers la poche de sa veste alors qu'il finissait de parler, et esquissa un léger sourire. Il y avait de quoi se demander, honnêtement, ce qui le retenait de se jeter du haut de la tour. Un peu d'espoir et beaucoup de lâcheté, certainement.

«Pour l'instant ? Ce sera possible un jour ? Éventuellement effectivement. Raphaëlle. C'est Raphaëlle, Emrys.»

L'anglais ne sut retenir sa surprise à l'entente de son ô combien merveilleux prénom, et haussa les sourcils en guise de réponse. Il lui avait dit son nom? Il ne s'en souvenait pas, pourtant. Et le plus étrange dans tout cela était certainement qu'il sentait, qu'il savait sans bien comprendre pourquoi que c'était tout à fait normal. Non, il ne s'était pas présenté à Raphaëlle-puisqu'elle s'appelait Raphaëlle, apparemment-tiens, ça ne sonnait pas du tout Anglais, ça, d'ailleurs. Bref. Il savait qu'elle savait son prénom. C'était ça, son pouvoir? Deviner les prénoms? Dans un élan de logique imparable, le garçon aux yeux bleus décréta que 'lui demander, ce serait vachement plus simple'. Avec toute la politesse qui caractérise les jeunes hommes de son âge-bien entendu.

«Je ne sais pas, répondit-il en toute honnêteté, ne sachant trop que dire d'autre. A première vue, on ne peut pas sortir. Mais je ne perd pas espoir, je vais bien finir par trouver un moyen.»

Il laissa s'écouler une brève seconde, puis adressa un sourire amusé à la jeune fille. Le but n'était pas de la démoraliser au point que ce soit elle qui veuille se jeter dans le vide, n'est-ce pas. Il n'aurait pas aimé assister à ce genre de scène-aussi égoïste cela puisse paraître. Et puis surtout, il n'avait pas envie d'avoir à la rattraper d'une manière ou d'une autre. Parce que s'il la lâchait par mégarde, il s'en voudrait deux fois plus. Et franchement, il avait vécu assez de traumatismes comme ça ces dernières semaines. Vraiment, il en avait assez comme ça. Trop, même. Ce n'était pas pour en demander d'autres. Il allait devenir complètement malade, sinon.

«Je t'ai pas donné mon nom, non? Tu lis dans mes pensées, ou quoi? 'fin. Tu peux m'appeller Rhys, si tu préfères.»

+

«Je ne sais pas, répondit-il en toute honnêteté, ne sachant trop que dire d'autre. A première vue, on ne peut pas sortir. Mais je ne perd pas espoir, je vais bien finir par trouver un moyen.»

Il n'en savait rien ? Il n'avait pas l'air récent pourtant dans ce grand chateau. Elle préféra aquiecer, ce n'était peut être pas si tragique, un peu comme un internat, sauf qu'on sort pas le Week end. Peu importe. Elle ramena sont regard vers le ciel, ce qu'elle pouvait s'ennuyer. Puis vint la question qu'elle attendait, un sourire amusé se dessina sur sont visage, pourtant froid et figé d'ordinaire.

«Je t'ai pas donné mon nom, non? Tu lis dans mes pensées, ou quoi? 'fin. Tu peux m'appeller Rhys, si tu préfères.»
«Emrys... C''est bien. Non, non, j'ai deviné. »

Elle sortit sont carnet de sa poche ouvris a une page, et eut un sourire en lui montrant, les traits était parfait, un de ses meilleurs dessin.

"Je te dessine souvent, tu sais ! "

Elle entrepris de le dessiner a nouveau, a côté d'un énorme chateau une fille a côté, cheveux rose, une guitare a la main, elle souriait en donnant la main à l'homme.

"Ta soeur ? Ta copine ?"

Elle observa le dessins, l'arracha et le jeta pars terre. Il n'avait aucun intérêt, il était pourtant parfait. Mais Raphaëlle n'était jamais satisfaite d'elle. Elle se leva et soupira, qu'y avait il a faire d'interessant dans ce grand manoir ? Il devait bien avoir quelques babioles.

{Désolée pour le retard~}

Oui, Rhys pour les amis. Ce n'était pas qu'il n'aimait pas son prénom, non : Emrys, ça sonnait au contraire plutôt bien, à ses yeux. Ce n'était pas trop long, pas trop court, pas trop compliqué, pas trop laid, pas imprononçable..., non, il n'avait pas à se plaindre, vraiment. Pour autant, ses amis proches préfèreraient en général le raccourci 'Rhys', principalement les garçons. Question de facilité, sans doute. De son côté, il avouait que ça le soulageait quelque peu. Emrys, il fallait le dire, était un prénom mixte. C'était aussi son prénom de Baptême, celui que ses deux parents avaient choisi de donner à leur fille-et non à leur fils. Voilà pourquoi cela lui posait..., disons deux trois problèmes. Pas qu'il soit paranoïaque ou quoi que ce soit de cet ordre, simplement qu'il craignait que, pour une raison ou pour une autre, quelqu'un trouve son prénom trop féminin pour avoir été donné à un garçon et n'aille trop vite en conclusions. Cette Raphaëlle n'avait pas l'air du genre à se méfier de tout et tout le monde et d'avoir les pires des idées à propos des autres, mais sait-on jamais, mieux valait être prudent. Et puis qui savait quel genre de pouvoir elle avait? Si elle lisait dans les pensées, il pouvait dire adieu à sa somme toute tranquillité, vu tout ce à quoi il avait pensé jusque là. Il allait falloir croiser les doigts et espérer que le fait qu'elle connaisse son prénom vienne d'autre chose. Le jeune Anglais aurait presque préféré qu'elle l'ait suivi de loin durant des jours et des jours, tiens-et c'était dire s'il était inquiet qu'on découvre son 'secret', n'est-ce pas. Il préférait qu'on le stalk avec un air bizarre plutôt qu'on lise dans ses pensées, c'était très clair. Mais, bon..., elle n'avait pas non plus l'air d'une dérangée complète qui avait fait une obsession sur lui, alors il ne savait pas qu'en penser.

Attendre la réponse semblait être la seule solution valable, alors. Même si franchement, il était prêt à la pousser dans le vide si elle lui avait débité qu'elle savait qu'il était une fille. Enfin, non. Peut-être pas tout de même, ce n'était pas un meurtrier. Mais il aurait été en bien mauvaise posture, c'était certain. Il ne lui semblait pas qu'il ait quoi que ce soit d'autre à cacher ; c'était donc le seul point sur lequel il flippait à mort, comme il l'aurait si délicatement dit. Ouais, ça lui faisait peur. Et le pire était qu'il était sûr, sûr et certain que ça finirait par se savoir. C'était une intuition franchement pessimiste, comme ça, mais il n'y pouvait strictement rien. Bilboquet se tenait tranquille au fond de sa poche, tiens. Pour une fois qu'il ne lui pourrissait pas la vie...

«Emrys... C''est bien. Non, non, j'ai deviné. »

Emrys, alors, aucun problème. En revanche, quand elle dit qu'elle l'avait 'deviné, il ne put s'empêcher d'hausser un sourcil intrigué. Uh, deviné, hein? Ça voulait dire quoi, ça? Qu'elle l'avait vu et s'était dit que son prénom était sûrement Emrys? Bizarre. Ça avait sûrement un rapport avec son pouvoir, en tout cas, ou alors elle était extrêmement perspicace-ce qui aurait été encore plus inquiétant, franchement. Le jeune homme posa ses yeux bleus sur le carnet qu'elle avait sorti, suivant ce qu'elle faisait du regard. Apparemment, c'était un dessin. Il lui fallut une seconde d'observation pour réaliser que c'était lui, qui était dessiné, et il ouvrit de grands yeux surpris. Bon, finalement, la thèse de la stalkeuse reprenait du crédit. N'empêche que c'était super bien fait, quand même. Lui-même ayant des notions de dessin-il aimait dessiner, après tout-il pouvait jurer que c'était un très bon dessin. Elle avait un très bon coup de crayon, pour sûr. Tiens, il était presque beau, comme ça.

"Je te dessine souvent, tu sais ! "

Un léger sourire gêné apparut sur le visage du jeune homme, qui se demanda comment prendre ça. Elle le dessinait souvent, hein? Donc elle l'avait déjà vu, c'était sûr. Lui, en revanche, ne la connaissait pas. Ça avait de quoi être légèrement effrayant, il fallait l'admettre. Heureusement qu'elle n'avait pas l'air dangereuse, sinon il aurait déjà fait demi-tour. Ça, et le fait qu'elle ait reprit son crayon et son carnet, et griffonne dessus avec application. Il avait bien envie de voir ce qu'elle faisait, tiens. Ou au moins le résultat. Parce que se pencher pour voir ce que faisaient les autres, hmm, ce n'était pas exactement poli. Pas qu'il l'était, mais bref. Attendre ne le tuerais pas.

En voyant le dessin, cela étant, il crut qu'il allait s'étrangler. De surprise ou de gêne? Aucune idée. Les deux l'auraient tué, de toute façon.

"Ta sœur ? Ta copine ?"

Sa sœur ou sa copine? Aha..., aha. Il put presque se sentir prendre des couleurs, l'air brusquement extrêmement gêné. Pour un peu il aurait agité ses mains devant lui et rit en disant que 'rien de tout ça, où elle allait chercher ça? Franchement, rien à voir!', mais décida de ne pas plus se discréditer auprès de lui-même. Sur le dessin il avait très clairement vu lui et Iwasara, et ils se donnaient la main, et elle avait un sourire magnifique-bien qu'il n'était pas aussi beau que celui de l'originale, il en convenait, et...

…, ouais. Là, il espérait vraiment qu'elle ne lisait pas dans les pensées.

«Oh, non non, c'est juste une amie, rien de plus. Je l'ai rencontrée ici, tu sais e-her! Her! Pourquoi tu le jette? Il était super bien fait, ton dessin!»

Elle venait de froisser un dessin de lui et Iwasara. C'était presque comme un mauvais présage, un signe funeste-et n'importe quelle autre idiotie incluant le mauvais sort et son propre malheur. Quelle horreur, quelle horreur. Il la regarda se relever, et en l'entendant soupirer il pivota dans sa direction, sortant de ses pensées.

«Dis, juste par curiosité, le fait que tu connaisses mon nom a un rapport avec ton pouvoir? Si tu le connais, bien sûr, ajouta-t-il avec un sourire, se rappelant que lui-même était dans le flou de ce côté là. Ou alors t'es juste 'ultra perspicace?'»

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Raphaëlle observait l'homme sans crainte, plus de l'amusement. Elle aurait bien rit. Elle regardait Emrys, elle savait ce qui se passait dans sont cerveau. Elle le ressentait. Non ce n'était pas un don. Juste que les femmes sentent ses choses là, vous ne trouvez pas ? Elle voyait a qu'elle point il réfléchissait dans sa tête, ce qui la fit profondemment rire, d'ailleurs.

«Oh, non non, c'est juste une amie, rien de plus. Je l'ai rencontrée ici, tu sais e-her! Her! Pourquoi tu le jette? Il était super bien fait, ton dessin!»
«Oh, je vois... Mytho ! Ta copine alors... Comme c'est amusant. Nan, il est mal fait, mais garde le portrait de ta chérie si tu veux... »

Elle eut un sourire, en regardant Emrys, elle lança doucement :

"Emrys c'est... Enfin comme prénom c'est assez F..."

Elle rit. Elle savait que les hommes n'aimaient pas entendre ce genre de chose. Alors elle lançait sa sur un ton, qui se voulait taquin. Mais ne voulant pas le rendre triste non plus elle le disait avec une pointe d'humour. Puis, elle redevint sérieuse observant le jeune homme. Il était mal à l'aise...?

«Dis, juste par curiosité, le fait que tu connaisses mon nom a un rapport avec ton pouvoir? Si tu le connais, bien sûr, ajouta-t-il avec un sourire, se rappelant que lui-même était dans le flou de ce côté là. Ou alors t'es juste 'ultra perspicace?'»

«Sa fait cool, le côté perspicace, tu trouve pas ? Alors voit en moi de la perspicacité »

Elle accompagna sa phrase d'un clin d'oeil et attendis tout réponse de sont interlocuteur.

Ça, Emrys n'avait jamais été très doué pour cacher ce qu'il ressentait. D'un autre côté, pour sa défense, cela démontrait d'une certaine honnêteté. Et, c'était bien connu, ceux qui mentaient le plus mal étaient ceux qui ne mentaient pas-ou l'inverse, cela revenait au même. Il mentait, parfois, mais pas excessivement. Et cacher ce qu'il ressentait, eh bien..., il le faisait autant qu'un autre? Oh, il ne savait pas! Il ne voulait pas savoir, honnêtement, ce n'était pas le moment de se poser ce genre de questions. Sa main passa dans sa poche, où il sentit Bilboquet remuer vaguement, sans dire mot pour autant, et l'en enleva machinalement. Tant qu'il était là, tout allait bien. Le jeune anglais n'avait pas particulièrement envie de le perdre, bien que par moment il l'énervait plus que n'importe qui d'autre savait le faire-et c'était peu dire, vu les crétins congénitaux qu'il avait croisé ici dans ces couloirs.

Quand elle reprit la parole, il fronça légèrement les sourcils et fit une grimace des plus puérile. Mytho? Lui, un mytho? Comme s'il était de ce genre là, lui, à raconter des bobards dès que l'occasion se présentait. Ah ça-non! Il était très honnête, comme il l'avait déjà dit. Enfin, presque. Il y avait bien des moments, comme celui-là, où il s'accordait à ne pas dire la vérité. Quoi que dans le cas présent, cela ne pouvait pas réellement être interprété de cette manière là. N'était-ce pas la vérité la plus criante? Ce n'était pas sa copine. Il ne voyait pas comment le dire autrement pour qu'elle comprenne. Une fille, quand ça avait une idée en tête, il pouvait jurer que ça la gardait jusqu'au bout, c'était à peine croyable. C'était borné, ces petites choses là.

«C'est-pas-ma-copine, répéta-t-il plus lentement, ne pouvant empêcher ses sourcils de s'arquer légèrement-parce que, dans le fond, bien qu'il disait la vérité, il avait tout de même l'impression de dissimuler quelque chose. Et c'était bien fait, et j'ai pas besoin de garder le portrait de..., 'tain, laisse tomber. On est pas ensemble, c'est tout.»

Il toussota, plus pour se donner une contenance quelconque que parce qu'il avait mal à la gorge, et se figea en l'entendant poursuivre. F? Ohw, c'est assez quoi, comme prénom? Assez F? Ouais. Pas besoin de lui faire un dessin, il avait compris. Le ton amusé de la jeune Raphaëlle fut, heureusement pour lui, communicatif, et il se retrouva lui aussi à sourire.

«-antastique? Compléta-t-il en acquiesçant gravement. Oui, mon prénom est fantastique. Tout droit sorti d'Angleterre, magnifique et tout et tout. Et puis un peu perspicace, c'est cool. Trop perspicace, c'est flippant.»

Trop perspicace, ça donnait quelque chose à la Sixième Sens ou quelque chose de cet ordre là, dans l'imaginaire du garçon aux cheveux bruns. Il ne croyait pas trop à ce genre de choses, avant, mais maintenant qu'il était enfermé ici il pensait être prêt à croire à à peu près n'importe quoi. Her, c'était pas génial, ça? S'il sortait un jour, il croirait définitivement aux fantômes et à tout ce qui peut sembler surnaturel d'une manière ou d'une autre. Lui qui était entré dans un manoir supposément hanté pour savoir ce qui l'habitait, il avait été servi. Ca n'avait pas été des plaisantins, des squatteurs ou quelqu'esprits squatteurs, qu'il avait trouvé, mais un tout autre monde. Un pensionnat perdu entre plusieurs dimensions, peut-être? Un endroit où on l'avait amené pour une raison X ou Y? Ses amis auraient bien rit, tiens. Ils avaient toujours dit qu'à ne pas croire à quelque chose, il se ferait enlever par un alien un beau soir d'été. Et bien bravo, ils n'étaient pas si loin du compte que ça. Et malheureusement, ils ne le sauraient sans doute jamais.

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