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| Petits coquinous (Mahaut) | |
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Invité Invité
| Sujet: Petits coquinous (Mahaut) Dim 3 Juil 2011 - 23:31 | |
| Aux toilettes, tout le monde est au même niveau. Personne n'a la classe, quand on fait, caca, personne ! Sinon on ne conseillerait pas aux demandeurs d'emploi de s'imaginer leurs potentiels employeurs sur le trône pour se destresser avant l'entretien. C'est la raison pour laquelle Arnulf, dit Alan aux yeux de tous ceux à qui il s'était présenté depuis sa fugue ratée (il avait un peu honte de cet épisode-là alors quand on lui demandait : pourquoi Alan ? il répondait : oh j'ai lu ça dans un livre.), avait choisi le petit coin comme cadre idéal pour sa prochaine tentative de séduction. En réalité il avait pris cette décision à l'instant-même, alors qu'il était en train de tracer des spirales arc-en-ciel sur la céramique de la cuvette de toilettes. En effet, il s'était rendu compte qu'il pouvait contrôler son pouvoir dans une certaine mesure, c'est-à-dire décider de la variation des couleurs qu'arboraient ses humeurs corporelles. Il avait réalisé aussi que tant que les liquides étaient au contact de son corps, ils gardaient une couleur normale ; ce n'était que détachés de lui, abandonnés dans l'air environnant, que son sang devenait bleu turquoise et que sa morve prenait une teinte orange-stabilo.
Sa décision, donc, concernait le refus perpétuel de Mahaut de passer au niveau supérieur de leur relation amoureuse. Voilà trois semaines qu'ils sortaient ensemble et elle refusait toujours son corps de déesse à sa virilité fébrile et impatiente ! Arnulf mettait ce snobisme sexuel sur le compte de la vanité incurable de sa petite amie. Elle ne devait pas trouver le corps de son petit ami assez parfait pour l'accorder au sien dans une intimité nouvelle. Qu'est-ce qu'il y a ? Se dit-il. Je suis trop petit ? Trop poilu ? Il est vrai que sa méditerranéenneté génétique ne l'arrangeait pas beaucoup sur ce coup-là. Mais bon sang, est-ce qu'il n'avait pas ce postérieur extraordinaire qui avait séduit tant d'internautes (féminines) à travers sa webcam ? Et il était persuadé que le vrillement de ses longs cils noirs suffirait à écarter l'attention de la perfectionniste Mahaut de ses attributs les moins reluisants.
Il comptait vraiment beaucoup, en fait, sur ces battements de cils. Il fallait qu'ils lui permettent au moins de distraire la belle au point qu'elle ne remarque pas la couleur inhabituelle de ce qui ne manquerait pas de jaillir au moment crucial. Il savait que Mahaut prenait la pilule, qu'elle mourrait plutôt que de se laisser avoir des saletés vénériennes, et il lui avait assuré qu'au niveau sanitaire il était irréprochable (sans blague ! il était puceau comme un sixième !), alors ils n'avaient pas forcément besoin d'un préservatif. Mais bon de toute façon ils n'en étaient pas encore là. Pour l'instant, l'objectif était de lui faire enlever sa culotte, et ce n'était pas un jeu d'enfant. Sans avoir lavé ses main, il reboutonna son pantalon et attrapa son téléphone. Il envoya ce texto à Mahaut : « Il faut kon parle ; RDV WC 1e étage. » Ca manquait cruellement de romantisme, et puis c'était même assez vilain d'employer une expression qui ne laissait jamais présager que des choses dramatiques pour l'attirer dans ses filets obscènes. Mais Arnulf n'était pas le plus délicat des petits copains, son truc c'était plutôt la baston — pardon, l'action! que la communication. |
| | | Maman de Schlagvu Mahaut de Clairlac
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Rasputin (Alea Miller) Messages : 192 Inscrit le : 22/11/2008
| Sujet: Re: Petits coquinous (Mahaut) Lun 4 Juil 2011 - 0:54 | |
| « Il faut kon parle ; RDV WC 1e étage. »
Lorsqu'elle a reçu ce SMS, Mahaut frémit, en partie à cause de l'orthographe douteuse d'Alan et à la brièveté télégraphique et froide de son message, mais essentiellement à cause de son sens : "Il faut qu'on parle." Quand un garçon dit ça à sa petite amie, ça se termine généralement mal. Il vient lui annoncer que ça ne va pas entre eux, qu'il la trompe, qu'il la quitte, qu'il se travestie en secret ou qu'il veut participer à une émission de télé-réalité de TF1. Bref : une merde. La jeune fille sort avec ce gars depuis trois ou quatre semaines. Ça se passe plutôt bien. Dans le "vrai monde", elle ne se serait pas spontanément tournée vers lui. C'est un petit brun tout poilu, alors qu'elle a plutôt une préférence pour les garçons plus grands en taille, baraqués, et si possible blonds californiens. Mais le destin l'a fait croiser la route d'Alan. Au sens propre : ils se sont percutés à un embranchement entre deux couloirs, dans le pensionnat, il y a environ deux mois. S'en est suivi plusieurs semaines de parade nuptiale du paon nain poilu, plus ou moins élégante. Le petit oiseau faisait des réflexions parfois maladroites, douteuses... Mahaut a jugé cela pardonnable, surtout depuis qu'elle a accepté de sortir avec lui. C'était un jour de soleil. Il faisait terriblement chaud ce jour-là, alors ils avaient eu l'idée de se rafraichir en se baignant au le lac. Et c'est donc, au bord de l'eau, dans un cadre follement romantique que leur histoire a sérieusement commencé. Ceci est la version officielle des faits : concrètement, ils avaient prévu d'aller se baigner, mais un orage a éclaté, alors ils se sont réfugiés dans la bibliothèque. Comme ils s'ennuyaient, ils se sont roulés des pelles pour passer le temps, et ils ont fini en couple. C'est moins glamour, et c'est pour ça que l'adolescente préfère raconter sa version pimpante et factice. Néanmoins, Mahaut l'apprécie, ce Alan. Il n'est pas très sexy, mais c'est une présence très agréable, réconfortante. Alors ce texto, ce "Il faut qu'on parle" l'inquiète : il serait dommage de perdre cette épaule chaleureuse et aimante. Surtout lorsqu'on méprise le reste du pensionnat et que le reste du pensionnat nous exècre. Chiottes [Haha, le jeu de mot avec le lieu du RP /Sbaf/]. Que va donc lui annoncer son petit ami ? Il ne faut pas qu'il la quitte. Peut-être va-t-il lui faire des réflexions sur sa froideur ? Il est vrai qu'elle n'est pas des plus affectueuses, qu'elle veut "prendre son temps dans cette relation". Cette expression désuète repousse certains garçons. Malheureusement pour ceux-là, Mahaut veut réellement prendre son temps. Elle est toujours vierge, et toucher avec un gars, c'est... disons... très particulier. Sans vouloir rester vierge jusqu'au mariage -idée moyen-âgeuse à laquelle elle est loin d'adhérer-, elle n'a pas envie de perdre sa virginité dans les bras du premier venu, même s'il s'appelle Alan et qu'il a l'air plutôt sympa. Elle a bien tenté de lui expliquer que, même s'il n'a pas le sida et qu'elle prend la pilule, elle ne trouve pas moral de se sauter dessus au bout de trois jours de relation, il est possible qu'il soit frustré, irrité. Peut-être en a-t-il aussi marre de certains "toc" de Mahaut ? Des années après le début de son enfermement, la jeune fille continue son délire de faire du sport, danse footing gym danse footing gym yoga, tous les jours, pour maintenir son corps au top niveau. Ce comportement l'a peut-être énervé. Ou alors il ne supporte plus le mépris de la jeune fille pour les gens vulgaires, mal habillés, mal éduqués, qu'elle croise parfois dans le manoir... Il y a mille et une raisons de ne plus supporter une femme au point de la quitter. Laquelle est-ce ?
Rendez-vous aux WC du premier étage, donc. Mahaut renvoie rapidement un "J arrive dans 1 quart d'h" puis file dans sa chambre pour se changer. Mettre des vêtements propres, un peu sexy, histoire de rappeler à Alan qu'il sort quand même avec une bombe et qu'il ferait mieux de ne pas la larguer, parce qu'il n'y en a pas cent milliards des comme elles. Elle met une minijupe en dentelle blanche, un débardeur rose pâle, au col V qui met en valeur ses seins. Ballerines blanches aux pieds, pendentif doré en forme de hibou au cou. Ça devrait être bon. Un coup de parfum, un trait d'eye-liner au dessus des yeux, puis elle repart. Quel endroit glauque, les toilettes, pour une rencontre amoureuse. Qu'est-ce qui est passé par la tête d'Alan, tout de même ? Mahaut pousse la porte et arrive dans le petit endroit. Ça ne sent pas la rose, c'est évident. Que veut donc son petit ami pour qu'il lui demande de la rejoindre ici ?
"Alan, je suis là."
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Petits coquinous (Mahaut) Lun 4 Juil 2011 - 21:49 | |
| Deux développements, en accord avec ce qu'il venait de faire, s'étaient présentés à lui dès lors qu'il avait reçu la réponse de Mahaut, disant qu'elle arrivait dans un quart d'heure : - je vais me laver les mains maintenant que j'ai fait pipi. D'ailleurs, je vais même attendre quatorze minutes pour le faire, ainsi Mahaut en arrivant verra bien que j'ai été très propre après la petite corvée puisqu'elle m'a pris les mains dans l'évier. - ah, non, peut-être pas ! Parce que si elle me voit me laver les mains, elle va comprendre que j'ai été aux toilettes. J'aurais pu être là pour d'autres raisons n'est-ce pas ? Et si elle le sait, elle me trouvera quand même trop sale pour accepter que je la touche. Dilemme cornélien en l'occurrence. Finalement il se lava effectivement les mains, parce que tout compte fait c'est vrai que ce n'est pas très hygiénique de rester comme ça tout cracra, mais il prit soin de se poster ensuite à l'entrée des toilettes, appuyé contre la cloison d'une des cabines et les mains dans les poches lorsqu'elle elle entra. Il avait peint sur son visage une expression qu'il espérait à la fois nonchalante et séduisante ; il avait vérifié dans le miroir qui de toute façon lui renvoyait une mauvaise mine, étant donné que les toilettes étaient une pièce enclavée du manoir et qu'il fallait nécessairement pour y voir allumer ces néons malsains qui donnaient toujours l'air maladif.
Elle était, comme à son habitude, époustouflante de beauté. L'attitude de lover d'Arnulf tombait à l'eau comme un enfant qu'on jette à la mer, en comparaison. C'était, il déglutit de honte, exactement le genre de nana qu'il s'amusait à siffler et à héler lorsqu'il les regardait passer dans la rue, avec ses copains. D'un point de vue objectif, Arnulf n'était pas particulièrement un garçon laid et attardé, mais il se démarquait par son mauvais goût et son manque de jugeote. Mahaut incarnait tout à fait la créatude bon chic bon genre qu'hors les murs du Pensionnat Interdit, il n'aurait jamais eu l'occasion d'approcher. C'était bien rigolo tout de même, qu'un couple dépareillé ainsi passe aussi inaperçu. Incongrus ils avaient l'air, certes, seulement ici la limite du normal n'était pas au même niveau que dans le monde où ces deux tourtereaux avaient grandi.
Dehors, sans doute, ils se seraient détestés : elle l'aurait vu dans la télé de sa grande maison de nantie, et aurait décrété qu'Arnulf était un imbécile qui saisissait la Justice et l'Egalité entre les Hommes comme des prétextes pour monter sur les voitures et brûler les poubelles, et pourquoi pas se dégourdir les membres dans des bagarres de rue mêlant ados aliénés par les jeux vidéos violents, CRS, clochards larmoyants mais revendicatifs et peut-être un ou deux bobos qui n'avaient pas imaginé qu'ils en arriveraient là. Il l'aurait insultée, fustigée, critiquée, sur tous les tracts éparpillés sur les grandes places, sur toutes les ondes qui laissaient entendre plus que des grésillements, sur tous les articles un peu limites de Rue89, elle, sa famille et les gens de ce genre, non pas comme il le croyait par conviction morale et politique, mais parce qu'il avait besoin de se plaindre et de se battre, avec la rage accumulée tout au long de sa courte vie, et que, ah!, c'était plutôt noble en apparence pour un défouloir.
Il se sentait perdre ses moyens, rapidement, c'est pourquoi il se jeta dans le bain en laissant derrière lui appréhension et prudence. Il fut maladroit, probablement, en essayant d'avoir l'air romantique lorsqu'il lui prit les deux mains et l'attira vers lui. Il voulait avoir l'air doux comme dans les films mais il ne se croyait plus vraiment capable de ressembler à Hugh Grant ou à Guillaume Canet. Il prit sa respiration avec beaucoup d'application ; Il allait dire le mensonge le plus interdit du monde de l'amour, avec toute la sincérité d'un menteur expert dans son regard qu'il plongeait effrontément dans les yeux de Mahaut :
« Je t'aime
...beaucoup. » Humilié, Arnulf se trouva terriblement poltron, alors qu'en vérité il n'avait que la noblesse de s'avérer incapable d'un tel irrespect envers une jeune fille qu'il aimait, finalement, assez bien. |
| | | Maman de Schlagvu Mahaut de Clairlac
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Rasputin (Alea Miller) Messages : 192 Inscrit le : 22/11/2008
| Sujet: Re: Petits coquinous (Mahaut) Mar 5 Juil 2011 - 21:49 | |
| Arnulf est là, dans une pose dom juanesque, les cheveux en bataille, habillé à la façon d'un petit gaucho de la classe moyenne - banal, à la frontière avec le nul. Mais comme c'est Alan, ça passe : il faut admettre qu'il a un fessier en or qui sublime n'importe quel jean de plouc. La figure du garçon change subitement, pour prendre l'aspect d'un poulpe qui vient de tomber sur une mouette cracheuse de boules de feu au fond d'une fosse marine du Pacifique. La face de l'ébahissement, quoi. C'est sans doute à cause de son physique, Mahaut est habituée. C'est fort dommage : il y a quelques secondes encore, le jeune homme avait du charisme. A-t-il eu la possibilité d'approcher des filles ainsi, dans sa vie précédente, avant de venir dans le pensionnat ? Y avait-il eu des créatures lisses comme les filles imprimées sur papier glacé, des lianes élancées comme elle, dans son quartier ? N'avait-il qu'embrasser des boudins habillés en H&M et en Jennyfer jusque là ? C'est tout à fait envisageable. Dans le monde normal, il aurait sans aucun doute été le gars de la chanson Creep, un gars que Mahaut n'aurait pas jugé fréquentable parce que tordu, bizarre, marginal, un con révolté qui se révolte contre du vent, et qui n'est pas du même milieu, du même cercle que la brunette. Elle, elle vient d'une bulle où les garçons dans son genre sont mal vus, des trouble-fêtes incrustés dans l'immense garden-party mondiale des hommes d'affaires, qui veulent renverser le capitalisme, et puis le socialisme et des tas de mots en -isme parce que c'est compliqué et parce qu'ils pigent que dalle. Elle l'aurait détesté. Et ce sentiment aurait été réciproque. Mais ici, tout est si différent. Et cet Arnulf peu fréquentable devient un garçon adorable, attachant, avec qui on aime traîner le soir, dans le pensionnat. Ici n'est pas la réalité, alors toutes les relations sont tordues, étranges, parfois faussées. Dehors, Mahaut aurait trouvé quelqu'un de dix fois mieux, mais ici, c'est trop différent : elle a trouvé ce garçon, ils ont commencé à bâtir une relation, ainsi qu'une routine de vie ensemble, et si tout s'écroulait... ce serait con. Et triste. C'est un peu l'un des seuls amis de la jeune fille, en ce moment. Malheureusement, tout va s'arrêter, puisqu'il a envoyé le SMS maudit : "Il faut qu'on parle." Elle s'apprête à lui crier "Ne me quiiitte pas !" lorsqu'il prend les devants et lui dit... Oh merde. C'était pire que tout. Même si c'est vrai qu'il aurait pu faire pire : il aurait pu avoir l'air totalement hagard, hypnotisé par les jambes de deux mètres de haut de Mahaut (elle s'est déjà retrouvée dans ce genre de situation). Là, il semble réfléchi, comme s'il avait une idée derrière la tête. Mais merde. "Je t'aime." Les mots qui font flipper une fille qui ne se sent pas encore amoureuse. Les mots qui peuvent grave briser un jeune couple. "Je t'aime." Il n'y a rien de plus dingue à dire au bout de trois semaines de relation. Ces petits mots sont clairs et nets : le gars s'est trop attaché à toi, alors fuis vite loin de lui avant qu'il ne soit trop tard, avant qu'il ne soit trop attaché, collé, fondu en toi. C'est alors, au bout d'un long silence, qu'Arnulf ajouta le "beaucoup". Torrent de soulagement ! Il ne l'aime pas d'amour, mais il l'apprécie juste avec intensité. Mahaut sent désormais sa tête hors de l'eau, elle respire. Elle est sauvée. Elle n'aura pas à quitter son petit ami parce qu'il l'aime déjà trop.
"La vache, tu m'as fait peur."
La belle soupire de soulagement. Peut-être va-t-il attendre une mini-déclaration en retour. Soyons polis.
"Et... hem... Moi aussi, je tiens beaucoup à toi."
C'est fait, c'est dit. Voilà. ... C'est pour ça qu'il l'a fait venir dans les chiottes, de façon aussi urgente ? Pour lui exprimer son affection ? Mahaut sent qu'il y a anguille sous roche. Il attend d'elle quelque chose ? Sûrement. Et c'est très probablement encore une histoire de culottes...
"Mais pourquoi tu m'as fait venir, au juste ?"
Elle s'en doute bien, mais elle veut vérifier.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Petits coquinous (Mahaut) Lun 11 Juil 2011 - 15:27 | |
| Les longues mains blanches de Mahaut serrées dans les siennes semblaient parfois vouloir s'échapper. Mais ce n'était pas juste parce qu'elle ne lui rendait pas son étreinte qu'Arnulf sentait qu'il avait failli faire une bourde. Il avait ajouté "beaucoup", pas seulement parce qu'il n'était pas assez décidé pour lui mentir aussi effrontément, mais également parce que l'expression d'incompréhension et d'affolement qu'on avait pu clairement lire à ce moment-là sur le visage de Mahaut avait bouleversé ses certitudes. Bon, alors ok, toutes les filles ne fondent pas instantanément quand on leur dit qu'on les aime ; affaire classée ! suivante : comment embobiner Mahaut pour qu'il puisse enfin tirer son coup ?
Il n'est pas aisé de lire dans l'esprit des filles lorsque les seules histoires d'amour que l'on connait sont Roméo et Juliette et La Princesse de Clèves (qu'il avait lues pour les cours) c'est-à-dire des histoires où les deux tourtereaux n'ont finalement jamais conclu... Il reconsidéra Mahaut qui, rassérénée, avait déjà récupéré son air suffisant et condescendant. Sans aucun doute, elle avait deviné ce qu'il avait eu en tête en la faisant venir ici, dans les toilettes qui malgré leurs fonctions disgracieuses ont souvent passé pour un topos de l'amour sauvage et passionnel.
Il eut d'abord l'idée de se jeter sur elle sans crier gare et de la prendre par surprise. Cependant, quand il voyait son regard prétentieux délicatement maquillé, il ne pouvait se résoudre à la laisser jouir de sa supériorité intellectuelle présumée. En agissant de la sorte il lui donnerait raison, ce qui lui paraissait insupportable car bien qu'il eût abandonné l'idée d'avoir l'air plutôt pas mal, à côté d'elle, il espérait au moins jouer au même niveau dans le domaine de l'intelligence. Alors non, il voulait bien être frustré mais pas passer pour bête. Mahaut s'impatientait.
« Oui, j'ai réalisé que je tiens déjà beaucoup à toi, mais il faut que je te dise quelque chose pour savoir si je peux vraiment m'attacher à toi. » Il repensa la tournure de sa phrase, la trouva beaucoup trop romantique pour amadouer Mahaut et ajouta encore : « Pour savoir si on va rester ensemble toi et moi. » Et vlan, un bon coup dans l'orgueil pour la forme. « C'est assez étrange mais je vais te montrer. Je suis curieux de ta réaction. » Il jeta sur la pièce un coup d'oeil circulaire mais n'y vit rien d'assez hygiénique pour y pratiquer son expérience, si ce n'était la jeune fille elle-même. Cette pensée-là lui donna une nouvelle idée, un peu lubrique sur les bords, qui le fit sourire intérieurement. Sa main droite leva vers son visage (à lui) les doigts froids de Mahaut, tandis qu'il soufflait « Regarde. »
Et sans prévenir, il donna un coup de langue sur le dos de sa main, traçant sur sa peau douce de femme comme un rayon d'aquarelle bleue. Il eut en même temps le déplaisir de goûter la crème de soin qu'elle avait appliqué dessus. |
| | | Maman de Schlagvu Mahaut de Clairlac
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Rasputin (Alea Miller) Messages : 192 Inscrit le : 22/11/2008
| Sujet: Re: Petits coquinous (Mahaut) Dim 24 Juil 2011 - 23:53 | |
| Arnulf a beau ne pas correspondre aux canons de beauté habituels, le stéréotype du grand surfeur californien blond aux yeux bleus, comme un dernier vestige du totalitarisme dans la culture de masse, Mahaut ne peut lui nier un certain charme. Oui, il est petit et pas toujours très bien coiffé, mais ces cheveux en bataille, ce postérieur charmant et son allure mi-rebelle de la laïfe mi-paumé total lui confèrent un truc en plus. Et il a ce regard qui est, il faut l'avouer, intrigant. La jeune fille est en train de se l'avouer : visuellement, son petit ami n'est pas peu désirable. Et ne voit-on pas de belles créatures féminines vivre des amours passionnés avec des hommes qui sont au premier abord repoussants ? Prenez Serge Gainsbourg et Brigitte Bardot, Jane Birkin. Woody Allen et pas mal de femmes sexys, aussi bien dans la réalité que dans ses films. Simone de Beauvoir a vécu avec Sartre, sans doute l'un des hommes les plus laids qui soit. Esmeralda et Quasimodo ; hem, non, ça ne s'est pas très bien fini pour ces deux-là en fait, la bohémienne n'a jamais voulu du thon bossu. Mais il y a des centaines d'autres exemples de jolies filles parties avec des hommes qui ont... le peps, le truc, le pshhit, le waw, le mojo quoi. Voilà ce que pense Mahaut, lorsqu'elle sent les mains du garçon autour des siennes, mains chaudes, agréables. Peut-être même va-t-elle finir par céder aux envies d'Arnulf bientôt. Pas forcément dès aujourd'hui, mais dans la semaine peut-être, dans le mois. Oui, il semble avoir un charme qui, alors qu'il lui tient les mains, un geste d'affection si agréable, commence à la faire flancher. Il tarde à lui répondre. Elle s'impatiente un peu, mais ce n'est pas si grave. Il n'est pas amoureux d'elle, c'est l'essentiel, elle l'apprécie ainsi. Puis enfin il parle. Il veut lui dire quelque chose. Une révélation semble-t-il. Ah, petite angoisse. Le charme caché du petit Arnulf va-t-il être brisé en quelques secondes ? Il va lui annoncer quelque chose de grave, vu le ton qu'il a pris, vu les mots qu'il a utilisé. Serait-il ... transsexuel ? gravement névrosé ? sataniste ? infidèle ? Ce serait tout à fait possible. L'esprit de Mahaut tourne à cent à l'heure. Oui, il en a peut-être eu marre d'attendre qu'elle accepte d'écarter les jambes, et il s'est tourné une nuit vers une autre ! La vision de son petit ami avec une autre fait frissonner d'angoisse la jeune fille, elle fait de son mieux pour que ses expressions, sa peur ne transparaissent pas sur son visage. Ah le con, pourvu que ce ne soit pas ça. En quelques secondes, avant même qu'il ne finisse de parler, elle est parvenue à s'imaginer la pire chose qu'il puisse probablement lui faire.
« Pour savoir si on va rester ensemble toi et moi. »
Et lui change subtilement de niveau de langage, comme pour rappeler que même s'il sort avec une aristo, il reste un gars de classe moyenne. Ça tue un peu le charme. Même s'il y a pire : la vision de Arnulf, une autre fille, ensemble, dans un lit. Berk berk berk, cauchemar. Là, il lui dit de regarder. Il serre bien sa main. Le coeur de Mahaut bat fort. Il approche sa main de son visage et... DOUX JÉSUS FILS DE PUTE PSEUDO-VIERGE QUI A JUSTE PAS OSE DIRE A JOSEPH QUE SON FILS EST LE FILS DU PUTAIN DE LÉGIONNAIRE ROMAIN ! Non seulement Alan vient de lui lécher la main -répugnaaant !- mais en plus, c'est... c'est... c'est...
"C'est quoi ce délire, Restaurant ?"
En effet, quand elle s'énerve, elle aime bien utiliser le nom de famille des gens. Elle perd aussi généralement son langage soutenu...
"Merde merde merde, c'est quoi ce machin, ça brûûûûle !"
Ça ne brûle pas, mais la miss est tellement paniquée que sa perception du monde et des sensations devient confuse. Elle crie :
"Je sors avec un stabylo mutant !"
Mahaut, poussant de petits piallements aigus, se rue sur un lavabo, fait couler de l'eau et frotte frotte de sa main propre le trait de bave si inquiétant qui traîne sur la main souillée par Arnulf. Le trait bleu disparaît enfin. Elle se calme, reprend progressivement une respiration normale, se retourne vers le garçon et dit d'un ton sec :
"C'était quoi, Arnulf ?"
Le mojo du gars est en miette. Il va lui falloir de nombreuses explications pour que Mahaut lui retrouve un certain charme. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Petits coquinous (Mahaut) Mar 26 Juil 2011 - 18:33 | |
| De toute évidence, le geste de lécher la peau de quelqu'un n'avait rien d'érotique aux yeux de Mahaut. Pourtant, Arnulf avait bien remarqué du coin de l'oeil que la jeune fille pâlissait, et il l'avait sentie s'affaiblir à travers son poignet tremblant, alors qu'il approchait sa main de ses lèvres. Peut-être qu'elle avait cru qu'il ferait quelque chose de plus romantique, comme un baise-main. Ah ah ah. Mais l'heure n'était plus à la minauderie et à la séduction car Mahaut s'était mise à hurler, à jurer d'une voix suraiguë en agitant ses doigts les yeux écarquillés. Devant sa réaction, Arnulf pensa seulement “oh mon dieu...” et leva les yeux au ciel. Cependant, lorsqu'elle prétendit que cela brûlait, il eut l'impression que son coeur avait chuté à travers ses entrailles et que dans son palais sa salive s'acidifiait.
« N'importe quoi, ça brûle pas ! C'est de la salive, meuf. » Protesta-t-il, malgré son inquiétude. Il était à la fois désolé et stupéfait. Il n'avait jamais vraiment fait ça à qui que ce soit alors il ne pouvait pas non plus être sûr mais... Dans la panique, son cerveau ne travaillait pas assez bien pour se rappeler rationnellement qu'ils s'étaient embrassés assez souvent pour avoir la preuve que Mahaut était parfaitement parée contre les assauts microbiques d'Arnulf. Il l'accompagna au robinet et voulut, en vain, l'aider à nettoyer. Il ne put que surveiller l'étiolement de la couleur sur sa peau, qui ne transparaissait même pas dans l'eau tourbillonante avalée par l'évier. Il soupira de soulagement. Ce n'était que de la bave, enfin. Sur le coup il avait eu tellement peur que l'opération lui avait semblé des lustres, mais en réalité la tâche était partie très vite, comme n'importe quel liquide léger sur une matière imperméable.
Mahaut était en état de choc ; au point qu'elle franchit la marge de courtoisie qu'il avait pourtant bien délimitée, en l'appelant Arnulf, ce qui acheva d'ôter chez ce dernier toute trace de culpabilité et glissa en revanche une touche de colère. Non mais quoi encore ? Ca suffit là, non ? Après l'avoir fait tourner en bourrique pendant des semaines, elle arrivait, perchée sur ses talons de grosse cruche et se mettait dans tous ses états pour un peu de bave sur le dos de la main alors qu'ils en partageaient déjà des litres à travers leurs pelles, avant de couiner des insultes aussi mal choisies que les slips de son grand-père. Et encore, voilà qu'elle faisait exprès de prononcer son prénom pour montrer qu'elle était pas contente, alors qu'elle avait promis de ne pas le faire, alors qu'elle savait parfaitement qu'il détestait ça, alors qu'elle était pertinemment au courant que cela lui donnait, sans qu'il puisse se résoudre à comprendre pourquoi, les larmes aux yeux.
Il essaya d'ouvrir grand les paupières pour s'empêcher de pleurer en inspirant violemment. Comme cela ne marchait pas, il se contenta de ravaler sa fierté et s'essuya simplement les cils avec le bout de sa manche. Il lui jeta un regard noir et un peu humide et articula, le souffle un peu court : « C'est ce qu'ils appellent un "pouvoir", sur le tableau dans l'entrée. Tu sais, cette capacité spéciale que tu es censée acquérir en entrant ici ? Et bien il y en a qui font des trucs de X-men comme lancer des flammes ou voler. Après y a les victimes de la société comme moi, qui ont le super-pouvoir-surhumain de colorer leurs fluides corporels. »
Il renifla. « Comme tu ne voulais pas qu'on couche ensemble, ça m'arrangeait, de ce côté tu vois. Au moins je n'avais pas encore à appréhender le moment fatidique, où... enfin tu vois. Mais bon, je voulais que tu le saches maintenant, vu qu'on risque bien de le faire un jour ou l'autre. Quitte à te voir réagir comme ça, au moins que ce soit pas après l'acte. » Il réfléchit à ses propres paroles et se trouva vachement classe. De penser à elle, à ce qu'elle pensait et à comment elle réagirait, comme ça. Parce qu'à la rigueur, il aurait pu tirer son coup et la larguer ensuite dans ses propres draps, à s'interroger sur la couleur de carotte OGM du préservatif qu'il laissait derrière lui. Elle aurait pu croire qu'elle avait contracté une MST inconnue. Oui bon, même si en fait il enjolivait un peu pour se donner un plus joli rôle et l'air plus épris. OUI, BON, même s'il avait fait exprès de dire ça pour avoir l'air plus cool. |
| | | Maman de Schlagvu Mahaut de Clairlac
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Rasputin (Alea Miller) Messages : 192 Inscrit le : 22/11/2008
| Sujet: Re: Petits coquinous (Mahaut) Mer 27 Juil 2011 - 21:34 | |
| "C'était quoi, Arnulf ?"
Oui, c'est une bonne question. Qu'est-il arrivé à la salive d'Alan Restaurant pour qu'elle soit bleue ? Est-ce passager, permanent ? Cette salive est-elle nocive ? Mahaut avait apprit que les grenouilles aux couleurs les plus farfelues - de l'orange carotte OGM au fameux bleu stabylo - sont terriblement toxiques pour qui les touche. Arnulf serait-il donc un batracien, qui, au lieu de se transformer en prince au contact des lèvres de sa belle comme dans tous les contes de fées, agisse comme dans les manuels de biologie et empoisonne la charmante demoiselle ? Répugnant. Mahaut relève la tête vers son petit ami. Elle croit voir des larmes perler aux coins des yeux du garçon. Oh, non, pas les pleurs, pas les pleurs ! Peu de filles résistent face aux pleurs d'un charmant brun ténébreux. Bon, il n'est pas très ténébreux, avec sa bave colorée, mais c'est difficile de résister aux pleurs d'un charmant brun un poil ténébreux, on va dire. Le regard d'Alan empêche finalement l'adolescente de craquer face à son attitude "je suis un petit chiot malaimé, prends-moi dans tes bras". Un regard noir comme du café. Oh merde, il a l'air de lui en vouloir... C'est vrai que Mahaut est allée un peu loin en le traitant de stabylo, en l'appelant par son vrai prénom et hurlant partout. Mais lui aurait pu lui apprendre qu'il bavait mutant depuis plus longtemps, et de manière plus agréable qu'en lui faisant une démonstration sur sa douce main tout récemment hydratée. La jeune fille repense à toutes les pelles échangées... Si cette salive a effectivement un effet toxique, corrosif, même infime, son organisme doit être dans un sale état. Gloups, c'est pas cool... Alan lui explique la situation. Son pouvoir... Mahaut avait totalement oublié ces histoires de pouvoirs, et tout. Elle ne connaît même pas le sien. ... Colorer les fluides corporels. On peut en avoir des aussi nazes que ça ? Ça a vraiment l'air de faire mal au garçon, cette histoire de pouvoir tordu ; c'est compréhensible. C'est la honte, de la bave fluo. Ca doit être même sacrément atroce, flippant. Mais qu'entend-il par "fluides corporels" ? Il n'y a donc pas que la salive qui provoque son malaise. Le sang, la sueur aussi ? ... Le sperme ? Le pauvre garçon. La jeune fille veut dire quelque chose, s'excuser d'avoir surréagi, mais elle ne sait pas comment formuler ça. Et puis lui continue en reniflant. Par pitié, pas le petit chien perdu qui pleure pour qu'on le cajole... Il dit qu'il a agit ainsi, maintenant, pour éviter une mauvaise surprise durant l'acte. Que l'idée de l'acte ne le réjouit pas tellement à cause de son pouvoir. Oh non, c'est un petit chien perdu qui pense aux autres avant tout. Ayayay, le crapaud s'est métamorphosé en un animal qui pousse toujours Mahaut à la compassion.
Elle s'appuie un peu contre l'évier, un peu déboussolée, toujours un peu sous le choc de la trace bleue apparue sur sa main. Elle Alan, elle croit en sa sympathie, en sa bonne volonté, en ses mensonges également. Elle le regarde avec les yeux qui disent faiblement : "Je veux t'aider, chien perdu." Et elle, elle lui dit, lentement, craignant de dire un mot de travers :
"Je suis désolée Alan, de m'être... emportée. Je ne savais pas ce que c'était, j'ai... paniqué. Je suis désolée. Je comprendrais que tu sois en colère contre moi. Je suis désolée. Je savais pas que... Tu aurais pu me le dire avant, j'aurais comprit."
Non, elle n'aurait pas comprit. Mais ça, elle ne se l'avoue pas face à "petit chien doué pour mentir" qui l'attendrit tant.
"Tu as... ça, depuis combien de temps ? C'est permanent ?" |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Petits coquinous (Mahaut) Jeu 28 Juil 2011 - 15:54 | |
| Arnulf s'empêcha cependant de sourire. Il espérait bien que sa démonstration de jeune homme sérieux à moitié en colère ne tombât pas à l'eau. Pourtant, le rapport de force entre Mahaut s'était si joliment inversé qu'il ressentait un violent et puéril désir de la pointer du doigt et de se moquer d'elle. Pourquoi d'ailleurs, paraissait-elle si vulnérable tout à coup ? Serait-ce... les larmes ? Se dit-il. Cela n'avait été qu'un réflexe, une réaction spontanée, un moment d'égarement alors qu'elle l'avait cisaillé dans son point faible. mais étant donné l'aveuglement Mdans lequel était Mahaut présentement, il décida de continuer à tirer profit de ce quiproquo. La voilà déjà qui s'excusait d'un air tout précautionneux. Lui croisait les bras et gardait l'expression grave qu'il avait su monter de toute pièce.
Le mot "cruel" apparut en un flash dans son esprit, le temps d'un clignement d'yeux. Lui cruel ? Est-ce que ce n'était pas un juste retour ? Trois semaines à embrasser les stilettos de Madame pour ne rien obtenir au final, oui ça c'était cruel, de la part de Mahaut. En revanche, induire un petit peu de culpabilité dans cette jolie caboche trop fière, ce n'était que rendre justice à tous ceux qu'elle avait pu juger dans sa courte vie de petite pouffe poudrée. Arnulf aimait beaucoup Mahaut, il avait dit vrai lorsqu'il l'avait dit à voix haute ; toutefois il estimait plus que tout que si tout le monde ne pouvait être heureux, chacun devait au moins avoir sa part de détresse. Aussi ne pouvait-il se résoudre à tomber amoureux d'une fille qui n'avait pas un peu souffert de son orgueil, aussi ravissante fût-elle.
Oui, voilà, c'était pour que tout soit pour le mieux entre eux deux. Paaaaas du tout parce qu'il était terriblement agacé par sa faute. « Hmm. Grommela-t-il, incrédule, lorsqu'elle prétendit qu'elle aurait compris. Et lorsqu'elle lui demanda d'où ça lui venait, il dit, redressant le menton, resserrant ses mains dans les creux de ses coudes, laissant danser son regard au-dessus d'elle, à côté d'elle, mais pas sur elle : Bah, depuis que je suis ici. Donc j'imagine que oui évidemment, c'est permanent. » Bien qu'il se fût efforcé de ne pas lever encore une fois les yeux au ciel, il reconnut dans son ton peut-être un peu trop de sécheresse. Il entreprit de se réintroduire dans le rôle de la victime.
« Ca te dérange tant que ça ? Il rebaissa la tête et délia ses bras. Il la regardait désormais dans les yeux. « Ca te dégoûte ? de moi. Il avança d'un pas et les mains vers elle. « Réponds-moi. » Ce n'était plus qu'un murmure, alors qu'il attrapait les épaules et le cou de Mahaut et se penchait doucement vers elle. Il l'embrassa comme il l'aurait violée. C'était un baiser dur, qui n'était pas motivé par le désir, qui ne recherchait pas non plus le plaisir ou l'amour. Il voulait l'embrasser seulement pour la forcer à goûter une fois de plus cette salive anormale. Cela n'avait rien à voir avec lui, sa fierté ou quoi que ce soit. Il espérait juste donner du mécontentement à Mahaut. Et d'un autre côté, il espérait aussi qu'elle parvienne à surmonter son dégoût et qu'elle finisse par se donner à lui. Il lui tenait encore la tête, l'obligeant à rester contre lui, et en même temps, au même rythme, il arrivait à tourner une nouvelle pensée dans sa tête. Avait-il eu l'air menaçant quand il s'était approché d'elle ? Avait-il eu une intention menaçante, ou suppliante, en s'approchant d'elle ?
Il lui arrivait de détester Mahaut et de l'aimer beaucoup. |
| | | Maman de Schlagvu Mahaut de Clairlac
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Rasputin (Alea Miller) Messages : 192 Inscrit le : 22/11/2008
| Sujet: Re: Petits coquinous (Mahaut) Jeu 28 Juil 2011 - 18:45 | |
| [Je suis à cours de synonymes de "salive".]
Alan regarde au dessus d'elle en lui expliquant que oui, ce cauchemar baveux est permanent. Il la fuit, il fuit ses yeux. Le cœur de Mahaut se serre : c'est de sa faute, elle lui a fait tellement mal qu'il n'ose plus la regarder, qu'il ne veut plus la voir. Elle est un monstre, elle le sent. Mais elle ne le voulait pas, elle a juste paniqué face à quelque chose qu'elle ne connaissait pas... La voilà créature maléfique, bourreau de petits chiots, assassin de chatons. Sa victime se décide enfin à la regarder dans les yeux, apaisant la douleur qu'éprouvait jusque là Mahaut. Il s'avance même vers elle, tout en lui parlant. Il veut savoir si ce "pouvoir", cette malédiction plutôt, la répugne : question fatidique. Oui... Non, elle ne peut pas répondre ça. L'image de la salive bleue revient dans sa mémoire. Oui, ça la dégoûte... Comment avouer ça ? Alan ne voudra plus d'elle, elle se retrouvera seule, toute seule et pas à sa place, comme un petit caillou perdu dans une baignoire. Elle se sentait si bien dans sa peau, si bien de façon générale, quand elle était dans les bras du garçon. Elle ne veut pas perdre ça, elle ne veut pas perdre son petit ami. La crainte qu'elle avait tout à l'heure, en arrivant dans les toilettes du pensionnat, revient donc au triple galop après qu'elle ai cru l'avoir écarté. "Il faut qu'on parle" et ses conséquences, la plus grande menace de tout couple est de retour. Mahaut ne peut pas répondre. Elle briserait le cœur du petit chiot, et elle perdrait sa principale raison de se lever. Peut-être même que son cœur à elle aussi serait cassé. Elle ouvre la bouche, veut répondre quelque chose de gentil, puis se ravise. Elle n'y arrivera pas. Car il faut l'admettre, la bave bleue, ça la dégoûte. Comment ne s'en est-elle pas rendue compte avant ? Elle l'a embrassé des milliers de fois, avec des records de durée d'un langoureux quart d'heure. Mahaut n'avait jamais remarqué la couleur de cette salive, qui ne l'avait jamais perturbée, qui ne l'avait jamais rebutée dans les semaines qui ont précédé. Cette salive n'a pas changé depuis, mais maintenant la brunette en connaît la véritable nature : de l'encre de surligneur, merde ! Pourra-t-elle l'embrasser à nouveau sans avoir envie de vomir ? La question ne reste pas longtemps sans réponse : Alan, en s'approchant, en a profité pour embrasser avec fougue la jeune fille. Comme une punition pour ne pas lui avoir obéi et répondu. C'est un baiser dur, violent et forcé, il lui tient la tête pour qu'elle ne lui échappe pas. Mahaut se débat comme elle peut, elle gigote, agite ses bras, tente d'écarter ses lèvres. Elle ne veut pas de cette intrusion, et de cette salive colorée si dégueulasse. Cette salive bleue qui se mélangeait à la sienne, comme si de rien était, matérialisation des bactéries et des saletés internes qui s'échangent lors d'un baiser. C'est cela : la salive colorée, les substances colorées d'Alan de façon générale, c'est le symbole de l'impureté qui se partage. Le symbole du vice, quoi. Mahaut sait qu'elle ne pourra s'empêcher de voir, le jour où ils concluront -s'ils concluent, parce que l'avenir de leur couple ne semble plus assuré-, le sperme bariolé comme une sorte de signe divin lui informant du caractère malsain de cet acte ; elle, qui pourtant ne croyait plus en Dieu depuis pratiquement trois ans. Faut qu'elle se calme, elle s'en rend bien compte. Ce délire sur le divin venu malgré elle dans son esprit, elle n'en veut pas. Elle désire juste Alan... Et Alan continue de l'embrasser, de la forcer à partager cette horreur. Combien de minutes se sont écoulées depuis le début de cet échange baveux ? Seulement quelques secondes ? Quelle horreur... Mahaut finit par réussir à se détacher de son petit ami. Elle le regarde, les yeux grands ouverts, l'air un peu perdu, elle recule lentement. Comment va-t-elle faire ? Soit elle reste avec Alan, mais doit vaincre sa peur de ses fluides corporels, soit elle le quitte -il la quittera avant- pour éviter d'avoir à subir ces délires d'impureté et de messages divins. Et de subir l'image de cette salive bleue. Ce choix paraît anodin, mais il est terrible pour Mahaut : sa relation amoureuse, son bien-être donc ou son honneur, elle-même. C'est la première fois de sa vie qu'elle doit faire face à un telle décision. Ses yeux deviennent humides.
"Je... Je... Je suis désolée, Alan. Je... Je ne sais pas. Je me sens perdue." |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Petits coquinous (Mahaut) Jeu 28 Juil 2011 - 20:38 | |
| Mahaut de Clairlac était une fille exceptionnelle. En lui donnant le prénom de la femme du comte d'Orgel, ses parents lui avaient prédit sans se tromper un pouvoir d'attraction qui était rarement donné. Cette beauté n'altérait pourtant pas son jugement qui trouvait des attraits là où il y en avait certainement et du goût en les choses les plus délicates. En outre, elle était dotée de cette volonté de fer qui la poussait à poursuivre sans relâche l'entretien de son corps. Mais en tant que fille exceptionnelle, Mahaut n'arborait pas seulement les traits de l'exception. Elle était aussi une fille et cela transparaissait très visiblement dans son attitude en toute circonstance. C'est la raison pour laquelle Arnulf plissa des yeux contrariés lorsqu'elle se détacha de lui et dit, l'air comme au bord des larmes, qu'elle était désolée et qu'elle ne savait pas. Qu'elle se sentait perdue. Ca commençait vraiment à devenir émotionnel.
Mais pourquoi se mettait-elle dans tous ses états, comme ça ? Il ne comprenait pas vraiment et cela l'irritait d'autant plus. Lui, tout ce qu'il voulait, c'est qu'ils s'entendent bien et que leur relation avance un peu, alors que Mahaut était bloquée au niveau zéro. Qu'est-ce qu'il fallait faire, si elle avait peur de quelque chose d'aussi trivial qu'une couleur inhabituelle qui de toute manière n'impliquait aucun danger ? Et puis qu'est-ce qu'on en sait ? Gronda-t-il intérieurement. Si ça se trouve, princesse, ton super pouvoir spécial c'est de te transformer en truie quand tu as un orgasme ! Et alors, pas la peine d'en faire un fromage, y a qu'à fermer les yeux ! Bien sûr tous ces mots il les gardait de franchir ses lèvres ; il les laissait mijoter à l'intérieur au point de lui donner la nausée.
Il se sentait mal en effet à cause de la réaction de Mahaut : ce sentimentalisme le mettait extrêmement mal à l'aise. Arnulf n'était pas exaspéré seulement parce que Mahaut exagérait. Il songeait aussi à sa propre image, ainsi qu'à sa conscience. Sa vengeance n'était-elle pas enfin accomplie ? Ne pouvait-on en rester là et laisser la jeune fille s'apaiser ? Mieux encore, ne fallait-il pas voler à son secours ? Est-ce que c'était immoral de se barrer en haussant les épaules ?
Après quelques secondes de réflexion avec le visage en décomposition de Mahaut, il se dit que oui, c'était immoral et il décida de la consoler. Après tout c'était son rôle de petit copain, aussi rose soit son urine. Le choix étant fait, il ne restait plus qu'à trouver comment s'y prendre.
Ah ça ! c'était une autre histoire. Qu'est-ce qu'elle voulait dire par je ne sais pas ? Je ne sais pas si je trouve ça dégoûtant ? Allons bon, ça se voyait mieux que si c'avait été écrit sur son front, qu'elle trouvait ça dégoûtant. Et perdue ? Rhâ, il n'y avait rien d'aussi mystifiant (d'aussi féminin, donc) que cette expression. Perdue dans quoi ? La situation ne se prêtait pas à la plaisanterie mais s'il l'avait pu, Arnulf aurait dit “Bah on avait pas dit rendez-vous aux toilettes du premier étage ?”
« Par rapport à quoi ? demanda-t-il d'une voix qui se voulait rassurante mais qui ressemblait à un patchwork de sentiments de gentil. A si on reste ensemble ? A si d'un coup tu ne m'aimes plus ? A si tu ne veux plus que je te touche ? » Il se laissa aller contre le bord de l'évier sans la quitter des yeux. Non, non. Pitié. Pas une relation platonique.
Dernière édition par Arnulf 'Alan' Restaurant le Lun 1 Aoû 2011 - 19:13, édité 1 fois |
| | | Maman de Schlagvu Mahaut de Clairlac
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Rasputin (Alea Miller) Messages : 192 Inscrit le : 22/11/2008
| Sujet: Re: Petits coquinous (Mahaut) Ven 29 Juil 2011 - 22:17 | |
| Une apparition surgit sous les yeux de Mahaut : c'est un vieux souvenir, une image ancienne de son enfance, accompagnée d'un voile de brume qui ternit les couleurs de cette scène. C'est un cours de catéchisme, à l'école primaire catholique où elle était scolarisée ; elle était alors en CM2. La jeune fille revoit le visage rond et moche de la Sœur Dominique, assise à son bureau, qui devenait pourpre tandis qu'elle martelait à ses jeunes élèves d'une voix forte et colérique que les relations passionnelles étaient malsaines, qu'il fallait vivre un amour pur et patient, sans tentations et vices. Mahaut n'avait jamais apprécié cette femme, et dès ces cours finis, la jeune fille en oubliait le contenu. Mais voilà que ce tableau revient et que les mots de la religieuse frappent l'esprit de la brunette : il faut éviter les fortes effusions d'amour, le vice, la tentation, la passion. La couleur de la salive n'est-elle pas là pour lui rappeler cet ordre ? Un message d'un dieu cruel qui veut lui signifier, au moment où elle a le plus besoin de son couple et que son couple bat de l'aile, que c'est un acte impur de côtoyer cet Alan. Qui est-il, ce dieu effroyable, ce taré, cet idiot ? Mahaut, dès le début de sa captivité, a abandonné toute croyance en le dieu qu'elle connaissait auparavant ; une abomination comme le pensionnat interdit ne peut exister s'il y a un créateur censé être bienveillant et aimant. Alors qui est-il, cet être qui marque les fluides du garçon de ce symbole d'impureté ? L'esprit de l'adolescente, perdu dans ces réflexions mystiques à deux balles, s'effondre, tout comme elle s'effondre au sens propre. Elle se laisse tomber au sol pour finir assise, le dos appuyé contre le mur. Elle est totalement paumée. Elle ne sait pas quoi penser. Et il y a Alan, debout près de l'évier, qui lui pose des questions, qui veut des explications, qui la presse de la répondre. Elle s'embrouille de plus en plus. Il a raison, d'un côté : qu'est-ce qu'elle ne sait pas ? Si elle l'aime, s'il la dégoûte, si elle veut avoir une relation... ? Elle lui demande, d'une petite voix faible :
"Laisse-moi juste un instant... Un petit instant, Alan."
Dans sa tête, elle essaie de faire un tri. Tout s'est mélangé dans son crâne, alors elle doit démêler la pelote, en trouver une extrémité et tout défaire pour comprendre et pour savoir que répondre. Ça lui prend bien une dizaine de minutes, où elle regarde dans le vide, les yeux un peu éteints. Elle finit par trouver un bout : veut-elle toujours être avec son petit ami ? La réponse se fait comme une évidence. Oui. Mais la dégoûte-t-il donc ? Oui aussi. Enfin, non, ce n'est pas lui. C'est plutôt... ce qu'il représente : malgré les trois ans d'enfermement, quinze ans d'éducation dans un milieu très spécifique ont toujours des séquelles dans l'esprit de la jeune Mahaut. La passion et le contact c'est mauvais... Non ! Elle ne veut pas croire en cela. Elle veut être avec Alan, quoi qu'il lui en coûte ; elle sait qu'elle souffrira plus en se séparant de lui qu'en restant dans ce couple. Alors, est-elle prête à surmonter sa répugnance, sa crainte ? ... Oh merde, oui, elle le fera. Parce que ce n'est pas une entité pseudo-divine que son subconscient débile a inventé qui va lui dire ce qu'elle doit faire. Elle passe sa main dans ses cheveux pour les remettre en ordre, elle relève le menton et sourit à Alan :
"Je veux rester avec toi."
Elle ne veut pas lui dire qu'elle l'aime, parce que, bon, elle a toujours son ego en béton. Il est pour elle hors de question qu'elle soit la première à dire ces petits mots en premier (et elle ne veut pas qu'Alan les dise pour le moment... ces caprices deviennent compliqués). Elle se relève lentement, avec grâce.
"Je suis désolée d'avoir réagi comme ça, Alan. Je ne sais pas trop ce qui m'a prit."
Espérons que ce délire désormais latent de religion et de pureté ne reviennent pas à la charge...
"Mais ça veut pas dire qu'on couche, hein !"
Ah si, c'est encore un peu présent...
[Et tout ça pour un peu de bave bleue... C'est fou comme je brode et j'extrapole tout.] |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Petits coquinous (Mahaut) Lun 1 Aoû 2011 - 19:51 | |
| Désormais Mahaut était assise sur le carrelage-même des toilettes. Oui, vous avez bien lu. C'était comme si les rôles s'étaient inversés : Arnulf s'était lavé les mains après avoir uriné, et Mahaut se vautrait dans la crasse de la pièce la plus crasse du pensionnat. Et avec ça elle prétendait s'offusquer de la bleuité de sa salive. Le jeune homme, bien que toujours animé de l'énergie de sa colère, commençait à ressentir le froid de l'ambiance et de l'environnement dans lequel ils attendaient, silencieux. Mahaut avait demandé un peu de temps pour remettre ses idées en place. Arnulf n'osait plus faire un mouvement si ce n'est des paupières ; il n'y avait que ses yeux pour bouger dans tous les sens, se fixant sur tous les détails qu'il avait négligés jusqu'alors : les graffitis gravés sur les portes des cabines ; les entailles dans les murs ; les failles qui parcouraient les miroirs sales ; et les pieds de Mahaut à côté des siens, deux sculptures délicates à côté d'une grossière paire de chaussures de randonnée inesthétique.
Il avait conscience du bouillonnement de son corps et s'étonnait de parvenir à ne produire aucun bruit. Il avait l'impression pourtant que son sang faisait autant de vacarme dans ses veines que l'eau brutalisant les rochers dans les rapides. Pourquoi obéissait-il à Mahaut ? Pourquoi se taisait-il et se sentait-il gêné ? A entendre les protestations de son coeur, il aurait dû continuer de l'acculer en lui posant des questions de plus en plus sensibles, au point peut-être de la faire pleurer.
Il comprit qu'il ne voulait pas de ça. C'est la raison pour laquelle il ne put s'offenser de sa réponse égoïste : “Je veux rester avec toi”, qui suintait non pas d'amour mais de terreur ; l'appréhension de la solitude du rutilant éclair de perfection qu'incarnait Mahaut. Au lieu de quoi il ressentit une douloureuse vague de soulagement s'écraser dans ses poumons. Lui aussi. Lui aussi il avait terriblement peur d'être tout seul, et c'était là la découverte de leurs sentiments réciproques. Ils ne s'aimaient certainement pas de l'amour admirable et idéal d'un couple harmonieux. Mais ils venaient de découvrir ce qu'ils partageaient exclusivement entre eux : une dépendance mutuelle suscitée par leurs solitudes respectives. Il était faible tout d'un coup ; plus faible qu'elle peut-être. Il avait irrésistiblement besoin de chaleur et de réconfort, alors il prit Mahaut dans ses bras, de la façon la plus romantique qu'ils eurent jamais de s'étreindre, alors qu'elle s'excusait d'une voix basse.
« Oui... » Dit-il en un soupir. C'était presque inaudible.
Il se savait le perdant de l'histoire mais il pensait avoir mené un bon combat. Cependant il ne voulait la laisser comprendre ce sentiment qu'il avait d'accepter sa défaite, il l'enlaça d'autant plus fort, d'une façon qu'il espérait ne pas dévoiler trop désespérée. Quand elle lui rappela qu'elle n'acceptait pas pour autant de coucher avec lui, il eut encore envie de pleurer, parce que c'était la blague qui marquait la fin de la scène de tension et de guerre. Il fut capable cette fois-ci de s'en empêcher mais il ne sut pas faire semblant de rire, il enfonça à la place son nez dans ses cheveux parfumés. L'ambiance avait changé et il ne faisait plus froid. |
| | | Maman de Schlagvu Mahaut de Clairlac
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Rasputin (Alea Miller) Messages : 192 Inscrit le : 22/11/2008
| Sujet: Re: Petits coquinous (Mahaut) Lun 1 Aoû 2011 - 22:33 | |
| Alan ne réagit pas à sa boutade sur le sexe, il s'en fout. Et Mahaut aussi s'en fout, parce qu'il la prend dans ses bras. Et dans les bras de son copain, elle se fout de tout : elle est avec quelqu'un qui veut être avec elle, et c'est l'essentiel. Elle aime la façon dont il la console après une scène de dispute, elle aime la manière dont il la drague parfois lourdement pour qu'elle passe à la casserole, elle aime son look débraillé de petit prolo de gauche, et elle aime surtout la façon dont il la tient actuellement. Il plonge son visage dans ses longs cheveux bruns, elle place le sien dans son cou. Elle a la sensation que rien ne peut la détruire, que même Dieu et la salive bleue ne peuvent rien faire contre leur couple. S'aiment-ils ? Mahaut elle-même ne le sait pas, et à vrai dire, elle ne cherche pas à le savoir : la plupart des exemples de relations amoureuses qu'elle a croisé dans les livres - dans les vrais, bien entendu, pas dans les contes de fées et les petits albums pour enfants - se terminent généralement par de la souffrance ; l'amour la rebute un peu, alors. Ce qu'elle sait, c'est qu'elle veut continuer de vivre la sensation de sécurité et de chaleur qu'elle trouve au contact du jeune homme. Lentement, elle change légèrement de position, elle déplace son visage, tout en restant collé contre Alan, un bras autour de son épaule, l'autre de son torse. Et puis les lèvres de Mahaut frôle celles de son petit ami. Elle l'embrasse. |
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