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 Toi aussi, tu as vendu ton âme au Diable? [Armistice De Versamer]

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« i see london i see france »
Antoine de Landerolt
Antoine de Landerolt

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Toi aussi, tu as vendu ton âme au Diable? [Armistice De Versamer] _
MessageSujet: Toi aussi, tu as vendu ton âme au Diable? [Armistice De Versamer]   Toi aussi, tu as vendu ton âme au Diable? [Armistice De Versamer] Icon_minitimeVen 8 Avr 2011 - 20:54

Évidemment, ça ne pouvait pas durer éternellement, il aurait du le savoir. Si encore cet endroit possédait le silence d'une église en plus d'en posséder l'allure, il ne s'y serait pas trouvé si mal. Seulement voilà, à toute heure du jour ou de la nuit, des plaisantins parcouraient les couloirs en mugissant, tant et si bien qu'Antoine n'était pas parvenu à trouver une seule nuit de sommeil correcte jusqu'ici. Ou presque, mais il ne comptait pas les nuits durant lesquelles il avait dormi d'une traite, c'était alors qu'il était trop fatigué pour entendre le brouhaha de ses voisins de palier. Ah ah. Il y avait vraiment des sans gênes dans cet endroit, qu'il aurait bien voulu décapiter-ce qu'il aurait fait sans la moindre hésitation s'il avait été certain que personne ne lui tiendrait rigueur d'un tel geste. Ce pensionnat 'interdit' était une concentration de cas dont certains auraient mérités une véritable étude, et il ne parlait pas tant de l'imbécile à l'escargot rose que de celui qui hurlait à passer trois heures du matin dans une des chambres voisines à la sienne, ou bien encore de cet homme vert que Lana semblait tant apprécier. Si encore toutes ces bonnes gens, à défaut d'être humains pour certains, possédaient une attitude irréprochable et observaient le silence quand il était temps de l'observer, il n'aurait trop rien trouvé à y redire. Il pouvait parler à une personne possédant trois yeux, ça l'aurait dérangé, mais il s'y serait habitué, si cette personne à trois yeux savait se tenir. Or, personne ne semblait posséder un minimum de sens commun en ce lieu, et le jeune homme aux longs cheveux blonds pensait qu'il allait finir par devenir fou, à la longue. Et encore, quand ce n'étaient pas ses voisins qui décidaient de faire du vacarme à trois heures dans la nuit, c'était le stupide volatile qui volait près de lui qui s'y mettait. Sous prétexte qu'il avait perdu il ne savait trop quoi, il se mettait à fouiller partout, sortant toutes ses affaires de l'armoire, et tout ça pour rien puisqu'au final, il ne retrouvait jamais cet objet dont il commençait à fortement douter de l'existence. Comme s'il avait pu lire dans ses pensées, Leopold se mit à voleter autour de lui une ou deux fois, et Antoine du se retenir pour ne pas lui arracher le stupide ruban qu'il avait autour du cou. Ce qu'il pouvait être laid et ridicule, ce ruban! Il ne savait pas même où il l'avait trouvé, tiens.

« Oh, tu fais la tête. Tu n'as pas réussi à dormir, quelque chose te tracasses?

-Oui, ton mauvais goût me surprendra toujours, fit le jeune homme en guise de réponse, avec un sourire mauvais, à croire que tu as prit cet accoutrement chez le dernier des paysans.

-Ce n'est guère plus ma faute que celle de Marie! »

Antoine poussa un soupir exaspéré quand son ami imaginaire passa par la fenêtre ouverte, par laquelle l'on pouvait voir le soleil briller plus fort que de coutume. Il ne savait pas dans quel genre de couloir il était, au fait, d'habitude ils étaient bien plus sombres et ne possédaient pas de fenêtres. Enfin! Ce n'était pas sa principale préoccupation que de se situer exactement dans ce maudit pensionnat. Il n'était là que depuis un peu plus d'une semaine, semaine qui n'avait fait qu'attiser son désir de s'en aller de cet infâme endroit, on pouvait remercier les idiots qui faisaient trop de bruit la nuit pour cela. La belle Paris lui manquait terriblement, ainsi que sa grande maison. Elle était bien silencieuse et vide, mais au moins, il pouvait s'y endormir sans se faire réveiller par des hurlements qu'il peinait parfois à penser humains. A croire qu'il y avait dans les chambres voisines un troupeau de hyènes ou autres animaux peu sympathiques et laids, qui se plaisaient à hurler à la mort toutes les heures. Charmant. Et encore, Antoine ne pensait pas être arrivé au bout de ses peines, c'eut été trop beau. Par quelles autres épreuves allait-il encore devoir passer? Pire que le bruit et le mauvais goût vestimentaire de la plupart des pensionnaires, était-ce possible? Songeant à sa propre tenue, Antoine se dit qu'il ne devait certainement pas passer inaperçu, mais il n'en avait cure. On ne demandait pas au noble lion de revêtir la peau de l'âne, après tout, et c'était pour cette raison qu'il s'obstinait à ne rien enfiler de plus, hum, comment disaient-ils cela, déjà? Moderne. 'Ringard' (Dieu que ce mot était laid...) et 'démodé', si c'étaient ainsi que les autres le voyaient, alors il en était très fier. Cet endroit, ce pensionnat était hors du temps, il venaient des personnes de tous les temps, pays et mondes. Pouvait-on décemment qualifier quelque chose de 'démodé'? Et encore, il estimait être habillé relativement simplement aujourd'hui, il n'avait pas mit ses plus riches vêtements.

Parader lourdement accoutré ne lui avait jamais beaucoup plu, en fin de compte. Dans sa couleur préférée, rouge foncé, il préférait plaire sans trop d'artifices. Il avait plus de mérite comme cela qu'en était richement habillé. C'était une petite victoire de plus, une flatterie à son égo déjà surdimensionné. Et où était passé ce stupide oiseau, maintenant qu'il y pensait? Il était tellement peu dégourdi qu'il allait réussir à s'écraser dans le lac et se noyer. Pas que ça l'aurait dérangé, mais tout de même. S'il osait lui faire honte, il allait lui tordre le cou s'il n'était pas déjà mort. Jetant un regard ennuyé au dehors, c'est à ce moment-là qu'il vit Leopold se rapprocher à toute vitesse du bâtiment, et il haussa ses sourcils, se demandant s'il comptait foncer droit sur la vitre fermée. Ça n'aurait jamais fait que la deuxième fois en l'espace de quelques jours seulement. Cette fois-ci toutefois, son ami imaginaire semblait avoir recouvré un minimum de lucidité, et décala sa trajectoire afin de passer par une vitre ouverte, et...Lamentablement aller s'écraser sur le mur devant lui, manquant de se prendre une personne au passage.

Antoine regarda Leopold murmurer quelque chose à terre, souffrant visiblement, avant de passer une main sur son visage, exaspéré. Mais était-ce seulement possible d'être stupide à ce point? Ou alors il avait besoin de lunettes, mais il devait y avoir une explication! Quand il ne se prenait pas une fenêtre fermée, il se prenait le mur qui se trouvait face à la fenêtre ouverte. C'était désespérant. Sans compter qu'il avait faillit atterrir dans la tête d'une personne qui marchait derrière lui à ce moment là. Hum? Relevant ses yeux bruns vers la dite personne qui avait faillit se 'manger' son ami imaginaire, il fronça ses sourcils, sur ses défenses. Il avait prit son épée avec lui, mais se méfiait toujours autant des autres pensionnaires. Qui sait. Il ne fallait pas relâcher sa surveillance dans cet endroit; Le danger était partout.


[Désolée du temps que j'ai mit pour poster.°x°']
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Toi aussi, tu as vendu ton âme au Diable? [Armistice De Versamer] _
MessageSujet: Re: Toi aussi, tu as vendu ton âme au Diable? [Armistice De Versamer]   Toi aussi, tu as vendu ton âme au Diable? [Armistice De Versamer] Icon_minitimeLun 11 Avr 2011 - 20:00

D'accord, il était peut-être un peu tôt pour jouer du violoncelle.
Du moins, tel avait été l'avis de mes camarades de chambre. Mais la tentation avait été trop forte : je me tournais et retournais sans fin dans mon lit depuis près de quatre heures. Je m'étais endormie vers vingt-trois heures, réveillée avant deux, comme chacun des dix derniers jours. Ah, elle était belle, l'Armistice insomniaque ! Elle s'ennuyait entre ses draps froissés, claquait des dents. Je m'étais donc tirée du lit aux alentours de six heures, me disant qu'un peu de musique me réconforterait. Mais les autres jeunes filles ne l'entendaient pas de cette oreille. A peine tirai-je le premier son de mon instrument qu'un concert de protestations se fit entendre, que furent jetés dans ma direction des effets des plus divers - un livre, une brosse à cheveux à laquelle était attaché un ruban, une chaussure. La musique n'adoucissait visiblement pas les mœurs. Je tentai d'ouvrir les volets et esquivai alors de justesse la deuxième chaussure, qui passa par la fenêtre. Elles n'avaient vraiment, mais alors vraiment pas envie de se réveiller, apparemment. Ah, les joies de la colocation !

Comme je n'avais pas tout à fait prévu de finir ma vie lapidée par des pots de vernis à ongles, je refermai obligeamment les rideaux puis piochai au hasard quelques vêtements dans l'armoire qui était apparemment la mienne. Passé six heures, il n'était guère convenable de se promener en chemise de nuit dans ce gigantesque pensionnat. Quelques grognements saluèrent le grincement de la porte de l'armoire, je me réfugiai bien vite avec mon violoncelle dans la salle de bain. Je constatai par la même occasion que cette fichue baraque magique avait pris en compte mes habitudes vestimentaires - une robe ceinturée, m'arrivant sous les genoux, des chaussures plates, un ruban pour m'attacher les cheveux. C'était parfait... Si on faisait abstraction du fait que la robe était vert bouteille. Me vêtir en grand deuil semblait compromis. Je posai le ruban sur l'appui de la fenêtre, le temps de m'habiller, et lui tournai le dos. Un bouton récalcitrant, un bruissement d'ailes... Le ruban n'était plus là. Tant pis, de toute façon il était laid. Mais je n'avais plus rien pour m'attacher les cheveux, que je laissai flotter sur mes épaules. Les reflets roux en devenaient de plus en plus prononcés, remarquai-je. Et quels cernes j'avais ! Je tripotai un instant les divers produits appartenant à mes camarades. Anti-cernes, anti-cernes... Les marmottes qui roupillaient quatorze heures par nuit n'avaient pas ce problème, analysai-je. Bah, je cherchais juste un coin tranquille pour y jouer du violoncelle.

Fichu, fichu manoir !
Je ne savais pas depuis combien de temps je tournais dans les couloirs et les escaliers. Encore perdue, nom de Dieu, je croyais pourtant avoir eu la dose le jour de mon arrivée ! Mais non. J'errai de pièces surpeuplées en lieux inadaptés pour la pratique d'un instrument de musique. Pas moyen de retrouver ce foutu salon, et je traînais à bout de bras un étui trop lourd. Pourquoi, pourquoi entre tous les instruments avais-je choisi le violoncelle ? Pas le violon, pas la flûte, pas le saxophone dont la pratique se développait lentement. Non, l'instrument le plus lourd tout en restant possible à transporter. Ce qui faisait que je me le coltinais vingt-quatre heures par jour - hors de question de l'abandonner où que ce soit, vu les énergumènes qui peuplaient ce lieu. Énergumènes qu'on ne rencontrait jamais qu'aux heures et lieux les plus incongrus. Personne dans la cuisine où je m'étais aventurée pour m'emparer d'une pomme. Personne dans la salle à manger. Par une fenêtre j'avais pu voir quelqu'un courir dans le parc baigné du soleil matinale. Quelques éclats de voix s'échappaient de la cave, les grésillements d'un phonographe du grenier. Et évidemment, ce fichu salon de musique avait disparu.

Rien ne tournait rond, ici. Absolument rien. Tout en murmurant en flot continu tous mes griefs contre cet étrange endroit, je m'égarais à nouveau. Bah, cela ne pouvait pas être pire. De toute façon, il me faudrait bien un mois ou deux pour m'habituer à l'architecture tordue de cette bâtisse. Je levai les yeux, pour tenter de repérer un signe distinctif du couloir dans lequel je me trouvais. Une fenêtre inondée de soleil, une armure et sa hallebarde, quelques bruits de pas étouffés. Je baissai la tête, assurai ma prise sur la poignée de mon violoncelle et me préparai à continuer, vaille que vaille, ma quête du salon.

Frschhh. Quoi, "Frschh" ? Ça n'existait pas, c'était imprononçable. Une onomatopée stupide qui transcrivit dans mon esprit un nouveau grand bruissement d'ailes. Le même que tout à l'heure, visiblement, sauf que celui-ci me passa à deux centimètres du nez. Un gros oiseau, peut-être un rapace, analysa mon esprit avant de recevoir la suite des évènements. Bam, le bruit d'un oiseau contre un mur. Ah, très adroit cet oiseau. Il glissa lentement vers le sol, comme la trace de bave d'un escargot, puis agita faiblement une aile allongé sur le parquet. "C'est bon, rien de cassé", semblait-il dire à une libellule subitement apparue pour s'occuper de lui. La libellule caractérielle, le retour, pensai-je sarcastique. Alors seulement je remarquai le garçon qui se tenait à quelques mètres devant, vêtu de velours cramoisi. Il n'avait pas fait un geste pour aider ce qui était visiblement son Alter-Ego Astral, ni prononcé un mot pour me prévenir que ledit AEA me fonçait dessus. Enfin, techniquement, j'étais derrière lui - on aurait même pu croire que je le suivais. Comment avais-je fait pour ne pas me rendre compte de sa présence ? Ah, j'avais dû tourner machinalement au dernier embranchement de couloir, sans lever la tête. Donc sans voir ce jeune homme aux longs cheveux blonds, habillé résolument dix-huitième siècle, ni ce faucon pèlerin qui portait un ruban.

- Eh, mais c'est mon ruban ! m'exclamai-je

Le garçon avait une épée, détail affolant, la libellule était venue voleter dangereusement près de mes yeux. De surprise, de frayeur, d'indignation, je lâchai mon violoncelle - j'avais bien fait d'investir dans une coque rigide, pensai-je. Quelle adresse, Armistice ! Je n'eus guère le temps de m'interroger sur le pourquoi - mon violoncelle était tombé, point. Il s'empressa d'ailleurs d'aller faucher un des pieds de l'armure, qui l'entraîna toute entière, ainsi que la hallebarde. Le tas de ferraille chuta droit sur le garçon en rouge et moi, avec un grand fracas.
Badaboum.

J'arrivais même à me faire agresser par des armures, constatai-je avec un rictus ironique.
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Antoine de Landerolt
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MessageSujet: Re: Toi aussi, tu as vendu ton âme au Diable? [Armistice De Versamer]   Toi aussi, tu as vendu ton âme au Diable? [Armistice De Versamer] Icon_minitimeDim 17 Avr 2011 - 18:41

Ce n'était pas qu'Antoine se préoccupait de ce que chaque personne dans ce pensionnat pouvait bien penser de sa personne. Mais pour autant, passer pour un monstre sans aucun sentiment qui se fichait des autres n'était pas non plus une perspective qui l'enchantait. Ça avait été si facile, à Paris, de passer pour un jeune homme formidable et sans aucun défauts! Mentir était à la portée de tout le monde, mais il n'était pas donné au premier venu de savoir manipuler ses mensonges de manière à ce qu'ils paraissent crédibles. Lui était parvenu, s'améliorant chaque jour que Dieu faisait, à donner à son entourage une image certes erronée mais quasiment parfaite de lui. Qui aurait pu le croire capable des pires infamies? Personne, bien évidemment, il était tellement aimable et vertueux! Il ne mentait jamais. C'était un enfant presque parfait. Presque car, comme tout le monde le sait, la perfection n'est un adjectif qui ne s'applique qu'à Dieu qui, du haut des régions éthérées du ciel, veille sur les hommes. Que de foutaises. Le jeune homme aux cheveux blonds avait immédiatement cerné son pouvoir en arrivant ici, il fallait dire que ça n'avait guère été compliqué. Quand certains s'échinaient à percer le secret de ce fameux 'pouvoir' qu'ils étaient sensés acquérir en passant les portes de ce maudit pensionnat, lui avait de suite su que les bulles qui sortaient de sa bouche chaque fois qu'il prononçait un mensonge à voix haute étaient ce pouvoir en question. Enfin, pouvoir, c'était un bien grand mot pour cet handicap qu'il détestait posséder! Mentir, c'était toute sa vie, dans la mesure où il n'avait fait que ça durant toute son existence, ou presque. Comment faire pour manipuler les autres quand des bulles sortaient chaque seconde de notre bouche? Antoine détestait qu'on se moque de lui, et il se trouvait que ces bulles suscitaient la plus grande hilarité chez ses compagnons d'infortune. Maudit pensionnat, maudit piège sadique, qu'avait-il fait pour atterrir ici? Il voulait bien croire qu'il n'avait pas été un modèle d'honnêteté, mais de là à l'envoyer dans cette prison sans sortie! Et remplie de cinglés, encore bien. Des fous à chaque coin de couloir, dans chaque chambre, jusque dans la salle à manger. Comment était-il censé survivre en pareil endroit, il se le demandait. Lui qui avait toujours connu jusque là une existence facile et monotone, ce brusque changement de cadre le perturbait au plus haut point, et ce bien qu'il s'appliquait à ne pas le montrer.

C'est sûr qu'un accident pareil, ça ne lui serait jamais arrivé chez lui. Tout d'abord, chez lui, il n'y avait pas Leopold, et il commençait à regretter ce silence quasi-religieux dans lequel baignait sa chambre. Ici, même s'il n'y avait personne aux alentours, il y avait Leopold, qui prenait un malin plaisir à l'embêter, soit en lui parlant de tout et de rien sans répit, soit en se mettant à chanter une chanson d'une voix tellement fausse que ça en faisait frémir le noble aux cheveux blonds. Alors esquisser le moindre geste pour aider cet imbécile, certainement pas. Il n'avait qu'à faire plus attention à où il mettait ses pattes, et rien de tout cela ne serait arrivé. En somme: Bien fait pour lui. Il se prenait la fenêtre, puis le mur devant la fenêtre ouverte...Bientôt, il allait définitivement se prendre quelqu'un dans la tête, et ce n'est pas Antoine qui ferait quoi que ce soit à ce moment là pour l'aider. Ce maudit faucon parlait, réfléchissait, et faisait même de l'humour, alors franchement, il pouvait bien gérer seul ses problèmes, il n'était pas son père! Quoi qu'à bien y réfléchir, dans un sens....Poussant un soupir, Antoine reporta son attention sur son Alter Ego Astral, pour voir qu'une libellule s'en était approché. Oh, l'ami imaginaire de cette fille, peut-être? Il reposa son regard brun sur la personne qui lui faisait face. Une jeune fille, oui, de son âge sûrement, qui portait quelque chose de relativement volumineux dans ses mains. A en juger par son apparence, elle ne devait pas venir de la même période que lui (mais ça, il commençait à s'y habituer), mais ne devait pas non plus venir de celle de la plupart de ces personnes qu'il avait croisé jusqu'ici. Ou alors, c'était une originale, il ne savait pas. La demoiselle aux cheveux aux jolis reflets roux n'avait pas l'air dangereuse, mais Antoine ne s'autorisa pas pour autant à relâcher sa garde. Savait-on jamais...Parfois, ce qui paraît inoffensif ne l'est pas, et il n'avait aucune envie de se faire avoir comme un imbécile.

-Eh, mais c'est mon ruban !

Ah bon, voilà autre chose, songea Antoine en lançant un regard mauvais à Leopold, qui tentait vainement de se redresser, toujours lamentablement écrasé à terre. Maintenant, le jeune homme aux cheveux blonds savait où ce stupide volatile avait trouvé ce ruban affreux. Il ne savait pas que Marie lui avait donné le caractère d'une pie, à moins que ce ne soit lui? Oh, il ne s'en rappelait plus, ça faisait si longtemps! Quand on a cinq ans seulement, on ne se rend pas bien compte de ce que l'on faite. La preuve: Avec du recul, Antoine souhaitait ne l'avoir jamais imaginé, cet oiseau sans cervelle. Sûrement ne l'aurait-il pas fait, s'il avait été un peu plus vieux, mais on ne pouvait changer le passé, n'est-ce pas? Cherchant quoi dire, Antoine fut surpris de voir la libellule de la demoiselle voleter de nouveau vers sa propriétaire supposée, qui par ailleurs lâcha la chose qu'elle tenait entre ses mains. Le garçon s'en serait bien fichu si cette dite chose n'avait pas décidé, contre son gré, d'aller faucher un des pieds d'une armure qui se trouvait là, l'entrainant toute entière dans sa chute. Antoine, par réflexe, s'éloigna prestement de tout ce fracas, regardant les différentes pièces de l'armure rouler à terre dans un bruit métallique insupportable. Comme s'ils avaient besoin de ça! Les sourcils froncés, il toisa celle qui avait provoqué cet 'accident'. Il n'avait pas forcément l'air en colère, mais surtout hautain. Que voulez-vous, on ne change pas les bonnes habitudes.

« Eh bien, quelle maladresse, fit-il en jetant un vague coup d'œil à Leopold, qui repoussait de l'aile un bout de l'armure qui le dérangeait, Décidément, il ne semble y avoir personne d'un tant soi peu dégourdi dans cet endroit. »

Après avoir faillit se prendre un ballon dans la tête de la part de la gentille et délicate Lana, voici qu'une autre fille, tout aussi douée, manquait de les écraser sous une armure. N'y avait-il donc personne de correcte dans ce maudit Pensionnat Interdit, comme tout le monde se plaisait à l'apeller?
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MessageSujet: Re: Toi aussi, tu as vendu ton âme au Diable? [Armistice De Versamer]   Toi aussi, tu as vendu ton âme au Diable? [Armistice De Versamer] Icon_minitimeJeu 28 Avr 2011 - 22:20

Aïe.
Maladroite, maladroite.
J'avais mal, bon dieu ! Et ce garçon blond ne semblait aucunement compatissant. J'étais à terre, j'avais échappé par miracle à une hallebarde de deux mètres. Mais je n'en sortais pas indemne, couverte de coupures - vu l'état de l'armure, j'étais bonne pour le tétanos si mon pessimisme se vérifiait - d'ecchymoses et autres joyeusetés. J'étais surtout complètement sonnée, pas assez cependant pour me rendre compte que j'étais la seule responsable de ce malencontreux accident. Heureusement que j'avais choisi une coque rigide pour mon violoncelle, me dis-je pour la énième fois depuis mon arrivée en ces lieux maudits. Je ne cessais de me perdre, de faire tomber des trucs et des machins - comme le hideux vase bleu pas loin de l'escalier -, de prendre des objets contondants sur le crâne. Une horreur. Pourtant, je n'étais pas si maladroite en temps normal. Je réussissais à attraper le Littré sur la plus haute étagère de la bibliothèque en équilibre instable sur une chaise bancale et la pointe de mes pieds. Pourquoi m'étais-je soudainement retrouver dotée de deux mains gauches ? Ce devait être la fatigue, décidai-je arbitrairement. Il fallait vraiment que je m'occupe de retrouver un rythme de sommeil normal, si je ne tenais pas à tout casser dans ce pensionnat. Et à passer pour la pire des incompétentes aux yeux des malheureux pensionnaires qui croiseraient ma route lors de ces quelques chutes. Bah, le blond en tout cas n'avait pas eu à en pâtir. Par un réflexe que je jugeais hautement improbable, il avait sauté en arrière - comment peut-on sauter en arrière sans s'étaler lamentablement ? - et échappé au tragique accident que j'avais causé.

Quoique... Non, ce n'était pas ma faute. Je pouvais accuser la libellule d'avoir indirectement fait tomber l'armure en fonçant vers mon visage avec un bourdonnement menaçant - pourquoi tant de haine ? Je ne me souvenais plus très bien des circonstances de sa création, mais j'étais sûre de n'avoir jamais inventé d'ami imaginaire qui mettrait tout en œuvre pour m'assassiner. Je jetai un regard noir à cette manifestation de mon inconscient ; elle avait un air narquois, pour autant qu'un insecte pouvait avoir l'air narquois. Peut-être qu'une partie de moi voulait me tuer ? Mais la libellule, jugeant sans doute que mes plaies et bosses étaient suffisantes, virzonzonna vers le plafond et s'évapora. Elle aurait tout le temps de m'égorger dans mon sommeil.Saleté, marmonnai-je entre mes dents. Pourquoi était-elle venue, si ce n'était dans le but précis de me faire renverser cette armure ? Tentative de meurtre et coups et blessures avec préméditation. Avant les insectes se contentaient de piquer, de filer des boutons. Ils n'allaient pas secourir un faucon puis... Eh ! Ce faucon était responsable ! C'était parce qu'il s'était pris un mur que mon AEA avait accouru, attiré par l'odeur du sang. En plus il m'avait volé mon ruban.

« Eh bien, quelle maladresse. Décidément, il ne semble y avoir personne d'un tant soi peu dégourdi dans cet endroit. »

Quoi ! Cet espèce de stupide adolescent blond incapable de surveiller son Alter-Ego Astral se permettait de me faire la leçon ? Mais c'était lui qui avait à en recevoir ! Moi, au moins, je ne mettais pas en danger les autres en laissant mon AEA leur foncer dessus et appeler un tueur sanguinaire ! D'accord, peut-être parce que j'étais l'heureuse propriétaire dudit tueur sanguinaire. Mais ce n'était pas une raison, les accidents ça arrive à tout le monde. Et celui-ci n'était même pas de ma faute. Je n'allais tout de même pas me laisser marcher sur les pieds par un garçon qui accoutrait son faucon d'un ruban volé ! Non, Armistice de Versamer valait bien mieux que cela. Et elle avait toujours su faire s'excuser platement tous ceux qui avaient osé lui faire du tort. Je m'assis, dégageant mes jambes d'un morceau de cotte de mailles. Je voulais le toiser d'un regard qui l'aurait transformé en passoire - ah, quel progrès serait l'invention des yeux revolver... Je n'en avais pas. Et il était tout de même assez ridicule de regarder quelqu'un de haut quand mon nez lui arrivait aux genoux. Enfin, pas ridicule, impossible. A moins de se cantonner aux bottes vernies, auxquelles mon regard noir ne ferait sans doute pas forte impression. Je me contentai simplement de le fixer dans les yeux, faisant abstraction de la différence de taille. Je n'allais tout de même pas me lever pour un goujat pareil, qui ne m'avait même pas proposé sa main pour m'aider. Je levai en revanche fièrement le menton. Ce n'était pas de ma faute.

- Non mais pour qui tu te prends ? Tout ça, c'est de ta faute, clamai-je avec une mauvaise foi éhontée. Si tu savais un minimum contrôler ton AEA, il ne m'aurait ni volé mon ruban ni foncé dedans, je n'aurais pas lâché mon violoncelle à cause de ma libellule venue l'aider et cette armure ne serait pas tombée. Je m'échauffais, de plus en plus sûre d'être dans mon bon droit. Tu es le seul et l'unique responsable. Tu aurais dû éduquer cette bestiole autrement que comme un voleur et un danger public !

Non mais oh. Je sortis ensuite le regard assassin, de haut en bas et puis retour, et notai ainsi quelques détails instructifs. Comme l'habit de velours rouge qui n'était certainement pas du même genre que les vêtements de tous les autres pensionnaires. Ça faisait très Louis je-ne-savais-combien. Je remarquai également les longs cheveux blonds, le visage presque féminin, la posture assurée. Il semblait avoir parfaitement confiance en lui. Mais un détail que j'avais déjà noté me frappa à nouveau.

- Ah ! m'exclamai-je en blêmissant

Une épée, du plus bel acier, qu'il avait dégainée lorsque son abruti de faucon m'avait foncé dessus. Ce petit détail m'était sorti de l'esprit avec la chute de l'armure, mais il semblait finalement assez important. Parce que le blondinet n'avait pas l'air de plaisanter. Enfin du moins il semblait tiré d'une époque où les gens savaient encore se servir de ce genre d'objets tranchants - on allait oublier la complainte du bon vieux temps les nobles savaient se faire justice eux-mêmes. Ah, les aristos de Saint-Germain avaient beau jeu d'être nostalgiques ! Non, décidément, se trouver face à une épée, une vraie épée je veux dire, en ayant insulté son propriétaire n'avait décidément rien de drôle, de pittoresque ou d'un bel usage oublié. C'était plutôt affolant, en fait, dans le genre. J'avais le chic pour me mettre dans des situations impossibles, décidément. Genre, réfléchir avant de parler, c'était envisageable ? Visiblement non. Toujours assise, je reculai jusqu'au mur opposé, rampant à moitié sur le dos - contorsions improbables - et m'emparant dans le même temps d'un morceau de plastron d'armure que je brandis tel un bouclier. La réaction n'allait pas se faire attendre, il valait mieux que je calme le jeu avant de finir découpée en tranches assez fines pour réaliser un sublime carpaccio. Je ne suis pas comestible, voulus-je crier. Mais je préférai une réponse plus sensée et diplomate pour minimiser ma première réplique. Mais mon inconscient n'était pas de cet avis. Plutôt que les sublimes excuses que j'essayais tant bien que mal d'élaborer, il plaça sur ma langue des paroles incroyablement... irréfléchies.

- Euh enfin c'est bon, c'est pas si grave tu sais... De toute façon, je ne l'aimais pas, ce ruban.

Armistice ? Dis, Armistice, tu vas quand même pas tomber dans les pommes. Allez, debout, vends chèrement ta peau s'il essaye de t'embrocher. Je me relevai lentement, fixant le blond dans les yeux et m'appuyant contre le mur sans lâcher mon dérisoire bouclier. Après tout c'était mieux que rien.


[ Je suis incroyablement désolée pour le retard. Mes plus plates excuses ]
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• Petit(e) ami(e) : MAIS OUI ANTOINE MAIS OUI.

RP en cours : Antoine se débauche avec classe par là.


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Toi aussi, tu as vendu ton âme au Diable? [Armistice De Versamer] _
MessageSujet: Re: Toi aussi, tu as vendu ton âme au Diable? [Armistice De Versamer]   Toi aussi, tu as vendu ton âme au Diable? [Armistice De Versamer] Icon_minitimeDim 8 Mai 2011 - 18:00

Tuer quelqu'un, ce n'était certainement pas cautionné ici, se dit Antoine pour la centième fois depuis qu'il avait passé les portes du pensionnat, et à grand regret. Pas que Monsieur avait de quelconques pulsions meurtrières qui revenaient quotidiennement l'assaillir et faire de sa vie un enfer, mais...Ah si, en fait, c'était tout à fait ça, à la différence près qu'à l'origine de ces dites pulsions, ce n'était pas son métabolisme, mais les autres habitants de cet endroit, qui n'avaient aucune idée des règles de bienséance. Et quoi? Était-ce trop demander, le silence une fois passé dix heures? Ou l'assurance de pouvoir se déplacer dans les couloirs sans avoir peur de se faire agresser tous les deux pas? Antoine devait être devenu à demi paranoïaque, et sursautait à chaque bruit, se demandant si derrière chaque porte se cachait un piège ou un simplement une pièce comme les autres. Comment vivre correctement dans ces conditions, il se le demandait! Cet endroit était déjà assez étrange comme cela, et il fallait en plus que les pensionnaires se débrouillent pour commencer à lui faire détester le genre humain. Il était tellement sur les nerfs qu'il s'attendait à ce que les fenêtres l'agressent, et quand cette armure était tombée, il avait réussit à l'éviter, comme s'il avait su qu'elle allait, de toute manière, lui tomber dessus un jour. Si Antoine parvenait à maintenir un calme olympien frôlant l'indifférence en surface, à l'intérieur, c'était un véritable pandémonium. Une seule l'idée l'obsédait depuis qu'il avait passé les portes du pensionnat et avait su où il avait atterri: Trouver un moyen de sortir d'ici, et prestement, encore. Le jeune homme aux longs cheveux blonds ne pensait pas pouvoir tenir encore longtemps ici sans égorger quelqu'un, ou pendre quelques imbéciles à la fenêtre, histoire de leur apprendre que le sommeil et le calme étaient sacrés pour les âmes encore sensées de ce maudit endroit. Sérieusement...On n'avait pas idée de hurler comme un animal à toutes les heures de la nuit! En plus d'être dérangeant, c'était, comment dire? Vraiment effrayant. Savoir qu'un être humain comme lui pouvait pousser de tel cris, cela faisait frémir le Noble aux yeux bruns. Comme quoi, avec le temps, les mœurs avaient évoluées de manière inquiétante. Antoine se serait bien laissé aller à dire que le bon temps lui manquait, mais il aurait ressemblé à ces vieux radoteurs qu'il détestait.

Garder son calme, et surtout, ne jamais perdre son assurance. Son apparence et sa prestance, c'était tout ce qu'il lui restait, ici, car il doutait fort que la réputation de sa famille l'aide à quoi que ce soit dans cet endroit. Ces murs et ces personnes n'avaient jamais entendu le nom des De Landerolt, ça paraissait évident. Précipité dans un endroit peuplé de fous, voilà qu'il perdait tous les avantages liés à son rang! Il allait falloir qu'il joue bien, et ce jusqu'au bout. Même si, avec un pareil Alter Ego Astral, tel était le nom officiel de Leopold, il n'allait pas aller bien loin. Stupide volatile. Pas même fichu de passer une fenêtre correctement. Voilà qu'en plus, il manquait de causer des accidents. Antoine s'en serait bien fichu, des accidents en question, s'il n'avait pas été certain que c'était auprès de lui qu'on irait se plaindre par la suite. Leopold le dénoncerait sans la moindre hésitation; De ça, au moins, il n'avait aucun doute. Et après, cet oiseaux ingrat se permettrait de dire que c'était pour son bien. Plus il y pensait, plus Antoine avait envie d'étrangler son ami imaginaire avec le ruban qu'il avait volé à la jeune fille.

-Non mais pour qui tu te prends ? Tout ça, c'est de ta faute. Si tu savais un minimum contrôler ton AEA, il ne m'aurait ni volé mon ruban ni foncé dedans, je n'aurais pas lâché mon violoncelle à cause de ma libellule venue l'aider et cette armure ne serait pas tombée. Tu es le seul et l'unique responsable. Tu aurais dû éduquer cette bestiole autrement que comme un voleur et un danger public !

Les yeux fins d'Antoine s'agrandirent l'espace d'un instant, avant qu'il ne fronce ses sourcils, retrouvant cette expression coléreuse et hautaine qui le caractérisait si bien d'ordinaire. Pardon? D'ordinaire, quand on manquait d'assassiner quelqu'un en lui faisant tomber une armure dessus, c'était nous qui nous excusions! Cette fille n'avait pas l'air d'avoir la langue dans sa poche, et cela ne plaisait pas du tout à Antoine. Le jeune homme vêtu de rouge ne détestait pas les femmes, mais pour autant, il n'aimait guère qu'elle pense valoir plus que ce qu'elles valaient. Elles étaient avant tout des objets de décoration, utilité qu'elles semblaient avoir perdu avec le temps, vu les haillons que les femmes 'modernes' se plaisaient à porter. A leur place, Antoine aurait eu honte de sortir accoutré de la sorte. Enfin, cette fille, toujours assise à terre, ne lui faisait pas bien peur. Elle pouvait le foudroyer du regard, ça ne lui faisait rien. Stupide...A qui pensait-elle s'adresser, cette insolente? Qu'elle reste à sa place, se confonde en excuse auprès de lui, et parte causer des dégâts ailleurs. Les femmes n'auraient jamais du tenir tête aux hommes. C'était une liberté qu'elles prenaient un peu trop ici, et qu'il avait bien envie de sanctionner sur le champ en prenant la demoiselle assise à terre pour exemple...

-Ah !

Haussant un sourcil, Antoine fut surpris de voir la jeune femme se contorsionner de manière improbable pour s'éloigner de lui, ne s'arrêtant que lorsque son dos heurta le mur, brandissant dans le même temps un bout de l'armure qu'elle avait détruite pour se protéger. Oh, eh bien? Qu'avait-elle, tout à coup? Elle qui était bien sûre d'elle il y avait quelques instants, la voilà qui se protégeait d'une ridicule façon, comme s'il allait la couper en morceaux...Ah. Jetant un œil à sa main droite, il vit qu'il avait dégainé son épée, et que c'était ça qui avait du impressionner son interlocutrice. Mince, il avait totalement oublié qu'il l'avait dégainée, quand l'avait-il fait? Jugeant que cela importait peu, un petit sourire narquois vint étirer ses lèvres, alors que la demoiselle reprenait la parole, de manière bien moins insolente que la première fois.

-Euh enfin c'est bon, c'est pas si grave tu sais... De toute façon, je ne l'aimais pas, ce ruban.

Et l'inconnue s'était relevée, enfin, ne lâchant pas pour autant sa dérisoire protection, qui ne lui serait absolument d'aucune utilité s'il décidait de l'embrocher. Enfin, dans sa grande mansuétude, il n'allait pas la sanctionner aussi sévèrement. Leopold, qui avait de son côté réussit à peu près à se redresser, marmonna quelque chose à propos du ruban qu'il avait volé. Antoine se contenta de lui jeter un regard noir emplit d'ennui, avant de reposer ses iris brunes sur celle qui lui faisait face. Tuer n'était pas permit ici, comme il l'avait déjà dit, et puis, il ne s'abaisserait jamais à ôter la vie à une femme. Les femmes ne savaient pas se battre, donc par conséquent, étaient inoffensives et désarmées. Le jeune homme aux cheveux blonds avait beau savoir que ce n'était pas le cas de toutes les femmes du pensionnat, les règles de morale ont la vie dure. Tuer un adversaire désarmé, c'était d'une innommable lâcheté. Et tuer une femme, c'était encore plus lâche. Et Antoine, lâche, il ne l'était assurément pas. Pour autant, cette fille aurait méritée une claque ou deux, histoire de lui rappeler qu'elle devait rester à sa place. Rengainant son épée, ce sourire n'ayant pas quitté ces lèvres, Antoine haussa ses épaules. Ce qu'il pouvait détester cet endroit, tout de même.

« Si vous désirez récupérer votre bien, adressez vous à ce stupide oiseau, pas à moi. Je vous trouve tout de même bien impertinente de critiquer mon 'voleur' et 'danger public' quand le vôtre vous a fait lâcher votre instrument, qui a entrainé la chute de cette armure. Le seul danger public, ici, c'est vous, j'en ai peur. »

Il marqua une petite pause. Il réfléchissait toujours à ce qu'il allait dire, de peur de dire un mensonge et se mettre à cracher des bulles. Hors de question qu'il se ridiculise devant cette fille, ô grand jamais.

« Enfin, vous avez beau avoir la langue bien pendue, vous n'êtes rien de plus qu'une femme. Vous devriez vous excuser pour cette attitude inappropriée. J'aurais honte, à votre place. »

De son temps, la femme qui aurait ainsi parlé à un homme aurait été bien réprimandée. Même Marie, qui avait vécu toute sa vie avec lui, n'avait jamais osé lui parler trop familièrement. Antoine aurait aimé que ce soit le cas de tout le monde dans ce fichu endroit.

[Ce n'est rien. Je m'excuse moi-même de mon retard.^^']
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Toi aussi, tu as vendu ton âme au Diable? [Armistice De Versamer] _
MessageSujet: Re: Toi aussi, tu as vendu ton âme au Diable? [Armistice De Versamer]   Toi aussi, tu as vendu ton âme au Diable? [Armistice De Versamer] Icon_minitimeLun 4 Juil 2011 - 23:53

Mondieumondieumondieu.
Je n'avais jamais été particulièrement croyante, mais depuis mon arrivée dans ce fichu manoir, e me surprenais de plus en plus souvent à lever les yeux au ciel en suppliant une hypothétique puissance supérieure d'intervenir en ma faveur. Ce n'était pas motivé par une quelconque croyance, soyons clairs là-dessus. Mais dans le cas - bien improbable il est vrai - où le vieillard bienveillant à barbe blanche soit effectivement planqué derrière un nuage et s'intéresse un tant soit peu à moi, j'étais prête à toutes les sordides compromissions pour l'avoir de mon côté. Parce que les situations problématiques se multipliaient un peu trop souvent à mon goût en ce moment. Se trouver face à un garçon à l'air susceptible, allure plus résistante que moi et armé de surcroît n'en était pas une en soi, d'accord. Provoquer ledit garçon rendait tout de suite les choses un peu plus compliquées. Peut-être que j'avais une seconde personnalité diabolique voulant ma peau ? Mary Shelley, quand tu nous tiens...

Que vois-je ? Il rengaine son instrument pointu et dangereux. Merci Seigneur d'avoir exaucé mes prières ! Tant qu'on y est, tu ne voudrais pas ouvrir une porte dans le mur pour me permettre de quitter ce fichu manoir ? Juré, je passe le reste de ma vie dans un couvent pour te remercier ! Enfin... Allez, fais le, prouve moi que tu existes !
Aucune porte n'apparut, le mur ne s'effondra pas pour laisser place à l'image rassurante du train pour Brest. Du reste, je ne m'attendais guère à ce qu'on exauce mes prières, si l'on considérait la mauvaise foi - sans mauvais jeu de mots - que j'avais toujours manifestée à aller à Saint-Etienne-du-Mont tous les dimanches. Ma soudaine vocation religieuse se finit aussi vite qu'elle avait commencé, et je lâchai mon piètre bouclier en marmonnant vaguement "Seigneur, vous êtes un incapable." Puis je ramenai mes esprits à la situation présente : un jeune homme, que j'avais manqué d'assassiner en renversant une armure, m'invectivait copieusement. Triste. Cependant, et c'était plutôt positif, il ne manifestait plus aucune intention de meurtre pour l'instant. Il se contentait de me fixer avec un regard noir et de me parler sur un ton hautain que j'entrepris immédiatement de détester. Mieux, ce jeune homme venait de passer en tête de liste des "crétins à corriger d'urgence".

Un pas vers lui, doucement. N'allons pas lui donner de raison valable de sortir son épée. Un sourire glacial comme tu sais si bien en faire pour prouver à ton interlocuteur qu'il est une sorte de ver de terre ne méritant que ton mépris. Ce n'est peut-être pas une bonne stratégie, mais il a l'air si détestable... Je ne pus résister. La peur s'était envolée. Je commençai sur un ton doucereux

" Monsieur, je voudrais bien demander à votre animal de me rendre ce qui m'appartient. Seulement, si son caractère ressemble au vôtre, il ne se montrera certes pas compréhensif, voire me traitera avec dédain, comme vous n'avez aucun droit de le faire. "


J'aurais pu continuer sur ce ton faussement aimable. Ce n'était pas très dangereux, cela m'aurait permis de régler au moins un peu mes comptes avec le garçon sans en avoir l'air. Seulement, la remarque qui suivit me fit bondir. Mais qui était-il pour parler ainsi ? Comment osait-il ! Son allure d'une autre époque n'excusait rien. Le XVIIIe siècle, c'était Voltaire, Montesquieu, Diderot ! Les esprits qui changeaient à propos de l'égalité des sexes, les philosophes qui s'indignaient de la condition féminine. Mais ce goujat allait résolument à contre-courant. Et m'insultait ! Je me sentis perdre tout mon calme factice.

"Monsieur, je ne sais qui vous êtes ni de quand vous venez. Mais je ne laisserai personne me parler ainsi ! Mon attitude était peut-être inappropriée, mais un galant homme, un gentleman ne serait jamais allé me le faire remarquer ! Si j'avais considéré avoir des excuses à vous présenter, je les aurais prononcée de moi-même. Mais monsieur, tout ceci est de votre tort exclusif ; je ne m'abaisserai pas à vous demander pardon d'un malheureux hasard survenu par la faute de votre animal !"

A peine la peur disparue, la colère survenait. J'étais devenue une vraie girouette, ma parole. Mais cela avait du bon : j'avais un ton beaucoup plus assuré, et je me sentais d'une prestance toute neuve. J'avais peut-être quelques problèmes d'identité. D'accord. Mais il n'empêchait : plus de confiance amenée par une poussée d'adrénaline, cela avait du bon. J'avançai de quelques pas, m'approchant du jeune homme et le toisant - bon, l'effet était moindre quand on faisait dix centimètres de moins que son interlocuteur, mais le regard noir compenserait.

" Je veux, monsieur, et j'exige, que vous me présentiez immédiatement des excuses !"


Quitte à faire dans la mauvaise foi.


[HRP : Je suppose que c'est moi qui t'en dois, des excuses. J'avais un peu disparu, sincèrement désolée. Prend ton temps pour répondre ]
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Toi aussi, tu as vendu ton âme au Diable? [Armistice De Versamer] _
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