Mad Fairytale.{Dan Hovekat}

Où était-elle?

Ce fut la première pensée de Solaine lorsque ses yeux s'ouvrirent péniblement sur l'obscurité qui l'entourait. Compact, au début, la jeune femme ne parvint pas à discerner les contours de ce qui l'entourait, et elle pensa un instant être restée dans la forêt, là, à terre et à la merci des loups. Le carrelage froid contre laquelle sa tête endolorie reposait suffit néanmoins à lui prouver qu'elle n'était nullement allongée dans la forêt, mais plutôt dans une pièce, dans une sorte de bâtiment. Avec un petit gémissement, elle posa sa main sur son front, grimaçant en sentant un liquide chaud pratiquement immédiatement envahir sa paume. Elle saignait, génial...Le choc avait du être vraiment rude, pour qu'elle se fasse aussi mal! Ne faisant toutefois pas grand cas de la douleur lancinante et du sang qui coulait sur sa tempe, Solaine se redressa sur ses coudes, afin de mieux voir le lieu dans lequel elle avait atterrie. Tout était sombre, et si elle arrivait maintenant à discerner les contours d'un immense escalier juste devant elle et de plusieurs couloirs sur ses côtés, elle aurait été bien en mal de dire exactement dans quel genre d'endroit elle était arrivée. Pas dans une cabane de chasseur, en tout cas, c'était sûr.

*Il doit faire nuit, je n'entend aucun bruit, et tout est noir...* Songea la jeune fille aux cheveux gris, cherchant à tâtons le fusil qui avait du glisser plus loin lors de sa chute. En effet, elle le vit, masse informe et sombre, quelques mètres à sa droite, hors de portée. Elle murmura une injure, avant de continuer sa recherche visuelle. Avec un soupir de soulagement, elle constata que son fauteuil roulant se trouvait là lui aussi, bien que hors de portée également. Sa seule présence suffisait à rassurer Solaine, qui avait un instant eu peur qu'il ne soit resté à l'extérieur. Si seulement elle pouvait ramper jusqu'à lui...Mais une vaine pression de ses bras sur le sol ne parvint pas à la faire bouger, et c'est avec un long soupir qu'elle se reposa de nouveau sur ses coudes, pensive. Où pouvait-elle bien être...La pièce ne lui semblait plus aussi sombre que lorsqu'elle était arrivée, ses yeux s'étant entre temps habitués à l'obscurité. Elle semblait être dans une sorte de hall, mais alors là, un très joli hall. Comme de ceux qu'on devait trouver à Versailles, du temps du Roi, il y avait quelques années de cela. Vraiment beau et impressionnant. Son fusil était là, son fauteuil roulant aussi. Hors de portée, mais là, ce qui était déjà un très bon point. Hmm...Passant une main dans ses cheveux libres, Solaine se rendit compte qu'elle avait perdu son chapeau. Mince. Elle n'aimait pas avoir les cheveux libres comme ça. Détail qui paraissait insignifiant face au reste, certes, mais qui était là pour lui rappeler la réalité de ce qu'elle était en train de vivre, au moins.

Essayant une nouvelle fois de se déplacer jusqu'à son fauteuil, la fillette du s'avouer vaincue en s'apercevant qu'elle ne bougeait pas d'un seul millimètre. Tournant sa tête vers ses jambes, inutiles, là, étendues sur le sol, elle e prit à espérer qu'elles puissent bouger. Mais évidemment, il n'en fut rien, et elle restèrent obstinément clouées au sol. Pour certains, ça devait paraître aberrant, que nos jambes ne puissent pas nous obéir. Et pourtant, pour Solaine, il en avait toujours été ainsi: Elle pouvait commander, hurler que ses jambes bougent, elles ne faisaient jamais le moindre geste. Rien. Immobiles comme la pierre. Paralysées. C'est bon, ça, Solaine le savait! Elle ne pourrait jamais marcher, elle n'en avait jamais eu l'espoir. Mais là, tout de suite, ça l'aurait bien arrangée de pouvoir se déplacer jusqu'à son fauteuil. Ses bras n'avaient plus aucune force. Elle ne pouvait pas appeler à l'aide, quand même? Non, non...Elle s'y refusait. Elle avait son honneur, elle pouvait se débrouiller seule!

Le pouvait-elle vraiment?

Serrant les poings, la jeune fille regarda autour d'elle, mais ne vit personne. Pas la moindre trace d'un quelconque être vivant. Logique, puisqu'il faisait nuit...Enfin, c'est du moins ce que laissait à penser l'obscurité et le silence de cet endroit. Soudain, la jeune fille entendit un bruit derrière elle, en provenance de la porte qu'elle avait passée quelques temps auparavant contre son gré. La course poursuite dans la forêt lui revint immédiatement en mémoire, ainsi que ces loups, leurs gueules remplies de dents pointues, leur pelage gris et ignoble. Le monstre difforme. Non...Ils ne pouvaient pas entrer, n'est-ce pas? Ils ne pouvaient pas? Un étau de fer lui serra le cœur, alors qu'elle retenait son souffle. A moitié dos à la porte, allongée sur le sol, elle ne pouvait pas voir grand chose...Ses yeux bleus scrutèrent les alentours avec anxiété. Et dire qu'elle ne pouvait même pas attraper son fusil.

[Désolée du retard.^^']

C'était un matin comme les autres ce jour-là... enfin disons plutôt un matin comme les autres depuis qu'il était devenu une chimère. Il n'allait bien évidemment plus en cours au lycée car il était supposé être porté disparut depuis plus d'un an en mer. Il passait ses journées cloitré chez lui, ou la seule fois qu'il sortait, c'était pour aller surfer sur leur plage privée cachée des regards indiscrets. Mais sinon il lui était interdit de franchir la porte d'entrée de la maison. Dur dur la vie quand on est une expérience top secrète du gouvernement Irlandais. Il avait fêté quelques semaines plutôt son 19e anniversaire, le premier de sa condition de chimère. Il était heureux quand il recevait des vêtements adaptés à sa nouvelle taille, pas évidement quand on fait dans les 2,10 mètres. C'était le début du mois de juillet, il faisait chaud ici à Hawaï, sa chambre donnait vue sur la mer. Son premier réflexe le matin était d'ouvrir en grand la fenêtre de sa chambre et de contempler cette vaste étendue infinie d'eau bleu parsemée de reflet turquoise. En regardant son réveil il vit qu'il était 10 h30 du matin, heure locale bien entendu. Son petit frère était depuis longtemps parti à l'école et ses parents étaient partis travailler. Une brise matinale s'engouffra dans la pièce, lui caressant la fourrure. Il savait déjà quoi faire de la journée, la mer était calme pour le moment mais cela n'allait pas durer, un fort vent était prévu en début d'après-midi, ce qui signifiait de gros rouleaux en perspective.
Il quitta le rebord de sa fente et descendit dans la cuisine. Les parents lui avait préparé du café avant de partir travailler, et avait laissé des croissants de coté. Il appuya sur le bouton de la cafetière avant de s'étirer logement, les bras levés il touchait le plafond de la cuisine. Une foi le café coulé, il prit son petit déj.

Le début d'après-midi arriva vite, le vent avait commencé à souffler. Il était monté s'habiller de son t-shirt préféré de la marque « Etteso » et avait mis son jean, il faisait trop chaud, pas besoin de combi de surf de ce temps-là, le short de bain ferait parfaitement l'affaire. Il empoigna sa planche et sortit par l'arrière de la maison qui donnait sur une route privative qui venait jusqu'à la plage. Le gouvernement Irlandais et Hawaiien avaient dû se démener pour que tout l'arrière de la maison jusqu'à la plage soit privatisé et coupé des regards par des grands panneaux. Dan était peut être devenu une créature du gouvernement, mais il avait été avant tout humain, et avait fait lui-même son choix quant à ce qu'il allait devenir. Il lui fallait quand même un minimum de liberté.
La famille possédait donc une route privée ainsi que tout un pan de la plage, coupée des regards.
Il prit son temps pour y aller. Le ciel s'assombrit très vite, les tempêtes tropicales légères étaient imprévisibles, et le ciel bleu fut recouvert de nuages noirs grondants. Surfer dans ses conditions était plutôt dangereux, certes il était pro, mais il y avait des limites au risque. Toute fois il, valait mieux voir de plus prêt ce que ça donnait.

Ce n'était pas de la pluie qui se mit à tomber alors mais des grêlons de la taille d'une balle de ping-pong. Celui qu'il reçut sur la tête le sonna à moitié. Non la question ne se posait plus il fallait rentrer.

la cadence de chute s'accéléra, il du mettre sa planche au-dessus de sa tête pour se protéger. En remontant la route il vit la vielle remise abandonnée. Valait mieux s'y abriter le temps dont cela se passe. Il ouvrit la porte et entra à l'intérieur. Ce qu'il vit alors n'avait rien d'une remise avec du bric-à-brac dedans. C'était un hall aux allures anciennes plutôt bien décorées. Ça c'était curieux, il y avait un truc pas net. Il enleva la planche d'au-dessus de sa tête et la posa contre ladite porte.
Il n'était pas non plus seul, il y avait quelqu'un. C'était une jeune fille à la chevelure couleur grise argentée. Peut-être entre 16 et 17 ans a vu d'oeil. Il se demandait pourquoi elle était affalée ainsi sur le carrelage du Hall. La réponse n'était pas loin en balayant les alentours du regard, il vit un fauteuil roulant renversé. Et de l'autre côté un fusil de chasse. Ce dernier éveilla sa curiosité... quand au reste elle avait dû probablement chuter de son fauteuil. Il n'avait vu personne d'extérieur à ses parents et son frère depuis un an. Il aurait bien fait demi-tour mais c'était trop tard elle l'avait vu. De toute manière il ne pouvait pas la laisser comme ça sans rien faire. Il s'approcha finalement d'elle.

"Ca va tu t'es pas fait mal ? Désires-tu peu être un coup de main ?"

[pareil, a mon tour désolé pour le retard ^^']

Solaine ouvrit la bouche, mais aucun son n'en sorti. Elle qui avait pensé à deux solutions seulement de possible en entendant la porte pivoter sur ses gonds, à savoir un homme rentré là à cause de la nuit ou un des loups qu'elle avait semé, elle se retrouvait face à une sorte de mélange des deux. Ses yeux s'étaient assez habitués à l'obscurité pour qu'elle distingue relativement nettement la personne qui venait d'entrer, et ce qu'elle vit la laissa muette de stupeur. Un homme, qui faisait au bas mot deux mètres de haut, se tenait non loin d'elle, son corps recouvert de ce qu'elle pensait être de la fourrure. S'il avait fait un peu plus sombre, peut-être Solaine aurait-elle pu confondre le pelage du jeune homme avec un manteau de fourrure, mais ce qu'elle voyait ne lui laissait aucun doute. Il y avait, là, juste là, un garçon, qui faisait deux mètres de haut, avec de la fourrure sur le corps, des oreilles et une queue de chat. Et comme si ce n'était pas déjà assez incongrue comme apparition, le garçon était habillé. Oui, comme elle, habillé. Comme s'il avait été un être humain normal qui se serait levé ce matin-là pour aller acheter son pain à la boulangerie. Quoi que...Ses vêtements semblaient différents de ceux que les hommes de son village avaient l'habitude de porter, mais Solaine n'en était pas encore à ce genre de considérations. Ses grands yeux bleus restaient fixés sur le jeune homme, comme si elle ne pouvait les en détacher. L'image du monstre aperçu quelques temps plus tôt dans la forêt se superposa à celle du nouvel arrivant, et elle eut un involontaire mouvement de recul. Solaine se dit soudain que cet homme pouvait lui vouloir du mal, être comme la bête qui avait manqué de la dévorer dans la forêt. Cette bête horrible, hybride, aux yeux jaunes et à la lueur fauve, presque folle. Parcourue de frissons, Solaine se demanda si elle serait tout de même en mesure d'attraper son fusil si cette personne lui sautait dessus pour l'étrangler.

"Ça va tu t'es pas fait mal ? Désires-tu peu être un coup de main ?"

Et si elle n'arrivait pas à attraper son fusil, elle pourrait toujours...Hein? Sortant brutalement de ses pensées, elle fronça les sourcils d'incompréhension, et arbora une mine interdite, perplexe. Pendant tout ce temps, ses yeux n'avaient pas quittés le nouvel arrivant, mais il lui sembla seulement maintenant qu'elle pouvait vraiment le voir. L'image du monstre de la forêt avait disparue de son esprit, ainsi que toutes les peurs irraisonnées que ce garçon au physique étonnant avait fait resurgir en elle. Ne restait face à elle qu'un homme, plutôt jeune à priori, qui malgré son étrange métissage-On eut dit le croisement entre un grand fauve et un humain-, n'avait pas l'air de lui vouloir du mal. Il avait, dans les faits, même l'air plutôt gentil. Et en plus, il lui demandait si elle avait besoin d'aide. Jetant un rapide coup d'œil à son fusil et son fauteuil, toujours immobiles sur le sol plus loin, elle reporta toute son attention sur le garçon à l'apparence féline.

Le hall semblait être devenu soudain plus clair, ou alors était-ce seulement Solaine qui perdait la tête. Prudence est mère de sûreté, comme son père lui avait tant répété, et la fille aux cheveux gris se dit que pour une fois, écouter les conseils de son père ne pourrait pas lui faire de mal. Aussi ne quitta-t-elle pas cette expression méfiante qu'elle avait plaquée sur son visage, et demanda au garçon, d'une voix qui se voulait forte mais qui tremblait légèrement:

« Qui es-tu? Tu habites ici? Si oui, tu peux me dire où est-ce qu'on est? »

Solaine se sentie immédiatement honteuse de traiter de la sorte une personne qui avait voulu lui venir en aide, mais c'était plus fort qu'elle. Son apparence ne lui disait rien qui vaille, elle était trop étrange. De plus, elle savait qu'elle aurait eu un mal fou à accepter l'aide de quelqu'un. Il pouvait l'aider s'il le voulait, mais par pitié, qu'il ne l'oblige pas à dire 'oui, j'ai besoin de ton aide!'. C'est que, aussi petite que pouvait être Solaine, elle avait sa fierté. Elle rechignerait pour la forme, mais...Elle voyait mal comment elle pourrait retourner dans son fauteuil sans aide, malheureusement. Ne quittant pas le garçon des yeux, elle attendit une réponse. Il avait plutôt intérêt à savoir où ils étaient, hein. Sinon, elle jurait qu'elle allait le...Le...Lui faire un câlin? Cette pensée grotesque la surprit. Bien sûr, elle n'avait que ça à faire, câliner les étrangers qui ressemblaient à des chats! Solaine poussa un petit soupir. Elle ne voulait pas savoir pourquoi elle avait eu cette soudaine envie, elle préférait plutôt l'oublier. Dans un coin de sa tête, une petite voix lui murmura que tout ceci allait la conduire plus loin qu'elle ne pourrait jamais l'imaginer.

[Vraiement désolée du retard.>__<']

Il ne s’était pas trompé au vu de l’air qu’elle lui affichait, Il s’était plus ou moins attendu à se retrouver fixé de cette manière, et a vrai dire pour lui c’était la première fois qu’il recueillait les impressions d'une personne extérieure autre que le peu de gens qu’il connaissait puisqu'il s’agissait de sa famille. Maintenant son existence était découverte ; ce qui était étrange c’est que cette demoiselle lui était inconnue, enfin de vue bien entendu, il vivait sur une ile depuis son enfance il était habitué à croiser de loin les mêmes visages. Mais le sien lui était inconnu. D’ailleurs son apparence en elle-même lui était peu familière, on aurait dit des vêtements venus d’un autre temps. Après tout pourquoi pas, il existait en ce monde des personnes se vêtir de vêtement, d’une autre époque. Le plus étrange était le fauteuil en bois, il ne savait pas que cela existait. Cela devait être une fabrication fait artisanale, ça ne faisait aucun doute. Tailler le bois il connaissait étant donné qu'il faisait ses propres planches de surf lui-même.

« Qui es-tu? Tu habites ici? Si oui, tu peux me dire où est-ce qu'on est? »

Il haussa les sourcils une fraction de seconde, surprit par le ton employé par la jeune fille. Avant de lui adresser un sourire qui se voulait rassurant. En y réfléchissant la réaction de la jeune fille le ne le dérangea pas plus que ça car c’était légitime. Aux questions de la jeune fille il ne prit que seulement conscience de l’endroit où il était. Ça n’avait rien d’une remise à matériel ça… c’était même très grand, un hall richement décoré, dans le style probablement victorien selon lui fin XIXème, début XXème siècle. C’était vraiment très bizarre… y aurait-il ici une forme de… magie ? Il regarda autour de lui avant de reporter son attention sur la demoiselle

- J’espérais que tu puisses avoir la réponse. Je pensais m’abriter de la pluie dans une petite remise de plage… mais ca a l’air d’être tout autre chose.

ll s’approcha d’elle et mit un genou à terre pour qu’ils puissent être à peu près à même hauteur. Curieuse rencontre dans un curieux endroit. D’ailleurs concernant ce denier, il n’arrivait à trouver aucune explication rationnelle. Il savait jusqu'où pouvait aller la science dans le plus secret, mais de la à être entouré de magies… rien que d’y songer, il se voyait déjà plongé dans un monde à la Harry Potter. Une cabane de plage de l’extérieur ne pouvait pas être un grand hall de manoir à l’intérieur, ce ne pouvait pas être possible autrement… c’était là, la seule conclusion qu’il trouvait pour le moment, mais ne préféra rien dire tant qu’il ne s’agissait que d’une hypothèse non fondée et non vérifiée.

Il adressa à la jeune fille un sourire chaleureux et lui tendit la main.

- Je m’appelle Daniel… ou Dan, c’est plus simple. Et toi quel est le tien ?

Il n’avait pas l’air très préoccupé par l’endroit ou il était, mais une chose à la fois, pour l’instant était primordiale d’aider cette jeune fille à pouvoir retrouver sa mobilité et seulement en temps venu il s’occuperait de cet endroit étrange… ou reprendrait le chemin de la plage… tout simplement. Il jeta un regard au fusil a coté d’elle.

- Pardonne mon indiscrétion, mais que fessais-tu avec ce fusil ?

-J’espérais que tu puisses avoir la réponse. Je pensais m’abriter de la pluie dans une petite remise de plage… mais ca a l’air d’être tout autre chose.

Solaine, sans se départir de son air méfiant, se mit à réfléchir à ce que venait de lui dire l'inconnu à la fourrure. Il pensait s'abriter de la pluie dans une petite remise de plage? Et il était arrivé ici, alors qu'elle, elle était entré dans une cabane de bois, en pleine forêt? Sans compter que la mer, ce n'était pas vraiment la porte à côté. Tentant de se concentrer uniquement sur les faits et faire abstraction de l'apparence de son interlocuteur, la jeune fille aux yeux bleus se demanda quoi penser, quoi croire. Pouvait-il être arrivé au même endroit qu'elle en se réfugiant dans une remise à des kilomètres et des kilomètres de là, sur une plage? Non, impossible. Le garçon posa un genoux à terre, afin d'être à sa hauteur, et Solaine savait qu'elle aurait du le remercier. Au moins, elle n'aurait pas à constamment lever la tête pour l'observer. Tiens...Maintenant qu'elle y voyait mieux, elle pouvait voir que ses yeux étaient verts, et étaient fendus comme l'auraient été ceux d'un félin. Malgré tout, il possédait des cheveux, châtains, qui lui donnaient l'air d'un homme. Un être qui n'était ni Humain, ni animal, mais qui était les deux à la fois, songea-t-elle en frissonnant.

-Je m’appelle Daniel… ou Dan, c’est plus simple. Et toi quel est le tien ?

Daniel...Au moins, il avait un prénom que Solaine pouvait aisément qualifier de 'normal'. Daniel, c'était facile à retenir, tout comme Dan. Elle vit la main tendue dans sa direction, et elle hésita à la prendre. Pouvait-elle faire confiance à un homme qui...Chassant ces pensées pour les moins insultantes de son esprit, elle décida de se montrer aimable, pour une fois. Enfin, pas complètement, la méfiance restait de mise dans une telle situation. Mais au moins sourire et donner son nom...Bon, pour le sourire, elle le ferait en temps voulu. Pour l'instant, elle avait juste envie de retrouver son fauteuil, histoire de ne pas continuer à jouer le ver de terre sur le sol.

Solaine s'apprêta à répondre à Daniel, mais le regard du jeune homme se détourna d'elle, et elle ne pu s'empêcher de le suivre. Mince...

-Pardonne mon indiscrétion, mais que fessais-tu avec ce fusil ?

Solaine grimaça légèrement, se demandant si cette question s'apparentait à un reproche, ou s'il lui avait simplement demandé par curiosité. Il était vrai que voir une femme, à plus forte raison aussi jeune qu'elle, se trimballer avec un fusil, ce n'était pas la plus courante des choses, mais...Enfin, s'il tentait de la réprimander, elle n'allait pas se laisser faire, c'était certain. Ce fusil était à elle, et elle avait une bonne raison de le posséder. Elle n'était pas une cinglée qui tirait sur tout ce qui bougeait, hein! Même si techniquement, il n'était pas censé le savoir, ça. Tss...

« Je chassais les loups, répondit-elle simplement en prenant la main tendue de Dan, ils sont affamés, alors ils attaquent n'importe qui, ces dernières années. Et je...Je m'appelle Solaine. »

Elle gardait cet air à la fois contrarié et méfiant, bien qu'il ressemblait plus à une petite moue gênée, à présent. Elle chassait les loups, oui. Autant dire la vérité, au point où elle en était. Mais...S'il était de la région, il devait le savoir, ça. Jetant de nouveau un regard curieux sur les vêtements du jeune homme, elle se dit qu'il devait venir de loin, à la réflexion. Parce que des vêtements pareils, elle n'en avait jamais vu de sa vie! La nouvelle mode d'un village un peu reculé? Le dernier caprice des riches? Peu probable...Puis, elle finirait par le savoir, n'est-ce pas? Inutile de tergiverser plus longtemps sur ça, ça la rendait encore plus nerveuse qu'elle ne l'était déjà.

Après un bref instant de silence, La jeune fille finit par prendre la main qu'il lui tendait, Il s'apprêta, à passer le bras de la jeune fille autour de son cou, et son propre bras sous ses jambes pour pouvoir la porter et la remettre dans son fauteuil, qui était là son seul moyen de locomotion, mais elle prit la parole, le stoppant dans son action.

« Je chassais les loups, ils sont affamés, alors ils attaquent n'importe qui, ces dernières années. Et je...Je m'appelle Solaine. »

Il haussa u peu plus les sourcils, mais reprit son action laissée en suspens le temps de l'écouter, maintenant la question du fusil avait sa réponse. Après s'être assuré qu'il l'avait bien placé ses bras, il souleva la jeune fille, do sol. Ça aurait pu paraître un peu cliché à les voir, il portait presque de la même manière qu'un chevalier servant porterait une princesse en détresse. Il se dirigea vers le fauteuil renversé.

-Alors ce qu'on lit des livres d'histoire est bien vrai ? Les loups ont vraiment attaqué les humains ? C'est étrange pourtant, ces bêtes la sont de nature craintive, elles n'attaquent que si on empiète sur leur territoire ou s'ils ont des petits

Il sentait bien que malgré le fait qu'il lui avait manifesté toute sa sympathie, elle n'était pas rassurée, si elle chassait le loup en même temps avant de tomber ici il y avait de quoi avoir peur en le voyant. Il s'arrêta finalement devant le fauteuil renversé... ah oui problème... il aurait du le remettre debout avant de la porter, là il était bien embêté... bon très bien, dans ce cas, système D, il n'y avait pas des masses de solution. Il fit le tour de l'appareil, pour se mettre du coté qui était contre le sol. Là il plaça son pied en dessous, est après quelques contorsions d'équilibre et d'agilité, il parvint à remettre le fauteuil le d'aplomb, grâce à ses jambes.

-C'est vraiment fascinant. C'est la première fois que j'en vois un taillé en bois à la main, c'est vraiment de l'excellent travai .

Sur cette impression il y déposa en douceur, la jeune fille a sa place respective. Maintenant elle avait retrouvé sa mobilité. Il se retourna ensuite et fit quelques pas pour ramasser, le deuxième objet qu'elle avait amené avec elle, le fusil. Il se pencha et le ramassa. Il le regarde quelques secondes avant de se retourner et de le ramener à la jeune fille en lui tendant. Il espérait que le fait qu'il lui rende son arme, l'aiderait à être un peu plus rassurée. Après tout il faudrait être stupide de rendre son arme à quelqu'un de vulnérable si on est du genre à vouloir faire la peau a quelqu'un. Fort heureusement ce n'était pas le cas de Dan, il était tout sauf agressif, et de mauvaise nature, bien au contraire.

-C'est un modèle rare tu devrais en prendre le plus grand soin, on en fait plus des comme ça, depuis assez longtemps.

Il faisait bien entendu référence à l'arme en question. C'était un modèle qui paraissait quelque peu ancien par rapport à ceux qu'il connaissait mais maintenant la question était d'en savoir un peu plus sur ce nouvel environnement.

-Dis-moi Solaine... qu'est-ce qui s'est passé pour que tu te retrouves affalée comme ça sur le sol ?

A vrai dire, il était vraiment curieux d'en savoir plus sur cette chasse au loup, car c'était bien la première fois qu'il voyait une personne au moyen de déplacement limité, dire qu'elle faisait la chasse à un prédateur, par ce que dans ce cas-là, cette jeune fille était presque une force de la nature en personne.

[Olala, j'ai Honte, vraiment désolé, j'ai jamais reçu la notification de ta réponse, je ne l'ai découverte qu'hier. pardon, pardon, pardon !!! Je me mettrai à genoux à Japan Expo pour me faire pardonner T_T]

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